Vieux Delzoun - Région de la Fourche, Sale embrouille

5ème nuit de la Seconde Chevauchée d’Eleinte - 1372 CV, Année de la Magie Sauvage


Groupe : Les Échappés des Oubliettes
Température : Moins Fraîche (15°C)
Moment : Milieu de la nuit

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Célestia cherche des défauts sur la porte, fouille 20(Dé)+2+2(circonstances) = 24

Déplacement silencieux Aanehiel 7(Dé)+3 = 10
Déplacement silencieux Gaënor 17(Dé)+6 = 23
Déplacement silencieux Horïn 11(Dé)-1 = 10

Gaënor cherche la clef, fouille 8(Dé)+8+2(circonstances) = 18

Narration

a porte, comme le remarqua Célestia, était effectivement très bien ouvragée, mais elle était si vieille que la rouille avait par endroits affaibli les gonds. Cependant, en grattant un peu les taches rousses, elle comprit rapidement que le temps n'avait pas assez agi pour la rendre vraiment vulnérable, le fer n'étant oxydé qu'en surface.

- Des anneaux ? dit la voix à l'intérieur. « Si, il y en a deux... Mais je voix pas ce que vous pourrez en faire... »

Son examen terminé, la moniale se releva pour apprendre à ses compagnons qu'il n'y avait guère d'espoir de venir à bout de ce solide battant. Le nain, répondant à la proposition d'Aanehiel de s'y attaquer à la hache, confirma le diagnostique.

- C'est pas du bois les amis, rappela t-il aux deux demi-elfe, en tapant légèrement son arme contre le métal, c'est du fer, et pas une petite épaisseur... elle aurait très bien pu être faite et montée par des Nains. Je tent'rai pas ma hache là dessus ! Et tu peux ranger ton bâton, l'humain... ajouta t-il pour Kerlomar.

Ils abandonnèrent donc cette idée. Il ne restait plus que la clef pour libérer la captive.
Mamon répondit à Gaënor que leur prisonnier n'avait pas vraiment été fouillé, seulement attaché. Cependant, ces combattants ne portaient pas de vêtements ni d'armures pour se protéger, leur peau écailleuse leur suffisait. La fouille fut donc vite faite, car la demi-elfe n'avait pas envie de la pousser plus loin. C'était un trousseau de clefs qu'ils cherchaient, après tout. Elle nota juste la marque luisante qu'il avait sur l'épaule, et qui représentait une espèce de triangle.
D'un air menaçant, la jeune demi-elfe lui demanda où se trouvaient les clefs. Déjà très éprouvé, le reptile ne se fit pas prier pour lâcher ce qu'il savait :

- Mâââ, Itâk, Itâk â clefs ! Gran, armur', mort...

Tout le monde se tourna vers Gaënor, qui n'avait plus d'autre choix que d'aller les chercher. Naturellement, Aanehiel la suivit, et Horïn, sous le regard insistant de la jeune femme, se déclara volontaire pour les accompagner.
Rapidement, ils s'enfoncèrent dans le couloir, avant de ralentir à l'approche de l'intersection d'où étaient venues les voix, auparavant. Aanehiel atténua la lumière bleue émise par sa torche, et après un bref coup d'œil dans le couloir qui descendait sur la droite, ils passèrent sur la pointe des pieds, en faisant un bruit raisonnable. En espérant qu'ils n'avaient pas été entendus, mais surtout, que de nouveaux monstres ne s'étaient pas introduits plus loin, ils progressèrent le long du couloir, jusqu'à la salle aux filets qu'on aurait tout aussi bien plus appeler « la salle des cadavres ».
Le corps à moitié dévoré de l'aventurier, celui de la femme égorgée à côté, et les deux dépouilles écrasées sous le puits leur rappela violemment la mort qui les guettait, mais à laquelle ils semblaient échapper depuis quelques minutes.

La masse pesante du « gardien » vaincu était toujours là, menaçante bien qu'immobile. Gaënor se pencha dessus, et commença à chercher vers la taille du monstre, sans rien trouver. Les clefs devaient être sous les plaques de l'armure cabossée et enfoncée en de nombreux endroits. A l'aide de sa dague, elle en défit ou en souleva certaines, puis ils retournèrent le Yuan-ti pour qu'elle ait accès à son côté gauche. Là, elle dénicha enfin un gros anneau de fer, auquel étaient attachées trois grosses clefs anciennes, en fer, et une autre longue et fine, en argent.
Au même endroit que le trousseau, le monstre conservait une petite pièce de tissu noué par une ficelle. En l'ouvrant, la jeune femme découvrit avec étonnement une petite pierre translucide, écarlate et finement taillée.

Sans perdre de temps, ils quittèrent la salle en direction de la cellule.


Pendant ce temps, Célestia, Kerlomar, Mamon et leur prisonnier patientaient.
La jeune moniale tentait, sans succès, d'amener la captive à se montrer, celle-ci arguant qu'elle n'y voyait aucun intérêt.
Mamon quant à lui, enjoignait à Kerlomar de maîtriser ses émotions. À voix basse, il lui dit :

- Je comprends que vous vous sentiez oppressé, ou menacé... Mais de grâce, ne retournez pas cela contre qui que ce soit ici. Nous avons besoin les uns des autres, et tant que nous ne serons pas sorti, nous devons nous supporter.

Comme fatigué par ce simple discours, il retourna dans son mutisme coutumier.

Quand les trois autres furent enfin de retour avec les clefs, ils se dépêchèrent de les essayer sur la porte. La première ne la déverrouilla pas, mais la deuxième était la bonne.
Avec une certaine méfiance, ils attendirent que la mystérieuse prisonnière se montre. Il y eut un petit grognement d'effort, puis, lentement, la chose apparut dans l'embrasure, et certains étouffèrent un cri d'horreur quand les deux faisceaux de lumière dévoilèrent son visage. C'était un champ de cicatrices, une étendue de peau mutilée qui n'avait plus rien d'humain, ou au mieux, quelques restes. Le nez n'était plus qu'une promiscuité s'ouvrant sur deux petits trous béants ; les yeux, deux renfoncements sombres, au fond de l'un desquels ne se voyait que les ténèbres, et dans l'autre, un orbe entièrement blanc ; une de ses joues, déchirée, laissait voir sa mâchoire. Il n'y avait pas la moindre parcelle de peau encore lisse, comme si l'ensemble de son visage avait été arraché.
Une chevelure filasse et parsemée de trous subsistait sur son crâne, et descendait sur les haillons bruns qui couvraient son corps.

Elle fit deux pas en avant, sortant définitivement de sa cellule avec un soulagement évident. Elle se redressa, elle qui était courbée et avachie, et s'étira en faisant craquer ses os. Puis elle tourna son visage aveugle de la gauche vers la droite, comme si elle scrutait ses libérateurs, qui à présent l'entouraient.
Son corps était manifestement celui d'une femme, plutôt grande même, maintenant qu'elle s'était redressée.

Elle ouvrit sa bouche décharnée pour dire quelque chose, mais se ravisa. Était-elle émue ? Heureuse ? Apeurée ? Comment le savoir, car son visage n'exprimait que l'horreur, et la douleur... C'était du moins les sentiments qu'elle pouvait provoquer.

Célestia vit la créature comme les autres. Elle voulut crier, non pas par la vision qui s'offrait à elle, mais à cause des ceux qui avait pu lui faire cela. Personne ne méritait pareil traitement, pas même le pire des démons. La souffrance ne devait pas faire partie de ce monde. De nombreuses questions apparurent à l'esprit de Célestia mais elle se garda bien de toutes les poser à la créature. Elle posa tout de même celles qui lui paraissaient les plus naturelles.

-Bien maintenant que vous êtes sortie de votre prison, pouvons-nous mettre un nom sur votre personne ?

Elle attendit la réponse de la créature, avant de lui demander pendant combien de temps elle avait bien pu passer dans cette geôle et comment elle avait pu arriver ici. Elle se voulait la plus courtoise et la moins brusque possible. Non pas qu'elle voulait ménager la femme, car elle se doutait bien qu'elle avait du vivre un véritable enfer ici, mais plutôt qu'elle voulait obtenir des réponses sur les personnes qui étaient enfermées ici. Jusqu'à présent il n'y avait aucun lien apparent entre tous. Elle voulait connaitre la raison d'un tel emprisonnement ou d'une telle torture. Elle commençait à se demander en elle même toutefois s'il y avait un point commun à tous ceux qui se trouvaient là. Elle avait l'impression qu'ils s'étaient juste trouvés là au mauvais endroit au mauvais moment.

¤Piégés et enfermés pour servir corps et âmes ces maîtres tyrans et tortionnaires. Piégés tout comme nous en ce moment même.¤

Elle prit conscience dans son intégralité de tout le danger qui les guettait. Ils étaient des prisonniers en suspend. A chaque moment, ils pouvaient tomber entre les mains, ou les griffes plutôt, des résidents des lieux. C'était une lutte à mort qui s'engageait désormais entre eux et les autres. Il n'y aurait pas de quartier. Il n'y aurait pas de reddition ni d'un côté ni de l'autre. Après avoir entendu la réponse de la créature elle fit un geste envers Kerlomar pour l'appeler.
Elle prit la lame qu'elle avait récupérée tantôt sur le cadavre du lézard humanoïde et la tendit en présentant le pommeau à ce dernier.

-Faites en bonne usage, vous en aurez plus besoin que moi en ce moment je crois. Mais une fois sortie d'ici et à l'abri je la récupèrerai. Quand j'aurai fait ce que j'ai à faire avec, elle vous reviendra si vous la voulez toujours.

Kerlomar accueillit les quelques mots que lui adressait Mammon avec un regard mitigé et une véritable grimace de dégoût sur le visage. Lui qui d'habitude pouvait rester d'une froideur étonnante devant de nombreuses situations était maintenant en train de tester ses limites, et en les trouvant enfin, se sentait désemparé et surtout désarmé face à se qu'il ressentait. Il n'avait jamais été habitué à la terreur absolue, de même qu'il n'avait jamais vécu avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, prête à s'abattre à n'importe quel moment, prêt à trancher le lien ténu qui les retenait tous à la vie. Il avait pensé depuis le début, depuis son réveil dans ce filet, qu'il était capable de faire face à cette situation et que son sang froid lui serait d'une grande utilité. Aussi le fait de découvrir que la situation actuelle pouvait tellement le détourner de se qu'il était réellement avait le don de lui faire peur. On lui avait un jour dit que dans un labyrinthe, en plus de perdre son chemin, on pouvait se perdre soi-même. C'était exactement l'impression qu'il ressentait au fond de lui-même, et cette perte le terrorisait plus que le reste. Cependant, il fit comme le lui conseilla son confrère et se releva et alla s'installer dans un coin, et se mit à prier.

Kerlomar ne releva la tête que lorsque qu'il entendit du métal percuter du métal. Mettant fin à sa prière qui l'avait tout de même rassuré et remit en bonnes dispositions pour la suite, le druide se releva et comme tout le monde, assista à l'ouverture de la porte de la geôle et de la sortie de celle qui en était retenue captive. Il du retenir un hoquet d'horreur et de répulsion en voyant la femme sortir de la cellule. Son visage décharné, affreusement mutilé et labouré par les cicatrices lui fit imaginer se qui se présentait sur le reste de son corps. Et sans le vouloir, Kerlomar passa un doigt sur la cicatrice qui traversait son propre visage. Rebaissant aussitôt sa main, il se tourna vers Célestia qui lui posa des questions puis l'appela lui pour lui tendre le cimeterre qu'il avait demandé quelques minutes plus tôt. Il se saisit de l'arme et fit un signe de tête à la moniale pour lui faire comprendre qu'il avait comprit et qu'il était d'accord avec les termes du marché.

Kerlomar attrapa aussitôt son bâton et s'approcha de la femme mutilée. Gardant un visage aussi neutre que possible, il se mit devant la prisonnière malchanceuse et lui demanda d'une voix grave mais un peu secouée.

- ( Commun ) Ne croyez surtout pas que la proposition que je vous fais n'est due qu'à de la condescendance ou du mépris, loin de là. Seulement je voulais savoir si vous aviez besoin de quelque chose pour marcher et si dans ce cas là, vous prendriez soi ce bâton, soi appui sur l'une de mes épaule.

Et tout en attendant les réponses que la captive devait à la moniale ainsi que la réponse à sa question, Kerlomar s'éloigna de quelques pas alla s'installer contre le mur, cimeterre pendant à sa ceinture, tourné dans l'autre sens lui permettant ainsi de ne pas s'ouvrir la hanche en marchant, bâton en main, prêt à le donner, mais surtout prêt à avancer de nouveau une fois qu'ils auraient une direction de départ. Le frère des bois avait hâte de retrouver la tranquillité de la forêt et se promit de faire, en plus de la promesse faite au nain à leur libération des filets, une immense célébration à Maïlikki une fois de retour à son bosquet natal.

epuis leur retour, Gaenor ne s'était plus guère mêlée de la libération de la prisonnière. Elle avait confié les clefs au nain dès qu'elle les avait découvertes sur le répugnant cadavre de la bête et l'avait laissé prendre en charge la suite. Autre chose occupait visiblement ses pensées.
Une fois revenue parmi le groupe, elle était restée en retrait, occupée à jouer avec la pierre rouge qu'elle avait bien évidemment précieusement conservée. Ce fut à peine si elle lança un regard vers la captive, sa curiosité l'emportant sur sa réflexion lorsqu'elle perçu l'évident malaise que son apparition provoqua. Très vite, elle reporta son attention sur la pierre, la faisant jouer entre ses doigts et, tel un prisme, observant les rayons de lumière colorée qui en émanait et se projetait sur la paroi.

La demi-elfe observa du coin de l'œil les échanges d'armes, entendit d'une oreille discrète les questions et les aimables paroles échangées. Et soudain, elle se redressa et s'approcha du groupe.

- Très bien, tout cela : On échange des politesses, on se présente, on s'offre des armes... Et cela n'interpelle-t-il aucun de vous qu'une personne ait éveillé un tel intérêt chez ces bêtes qu'ils lui ont fait subir des tortures apparemment répétées et une captivité aussi longue qu'il y paraît ? Pourquoi cet intérêt quand nous, comme les deux cadavres que nous avons laissés sous nos filets, n'étions destinés qu'à servir de nourriture... ou de passe-temps ?

Gaenor était encore amère de s'être faite avoir aussi facilement par une vieille femme, de surcroît depuis qu'elle avait constaté sa cécité. Cependant, son amertume n'aurait pu seule expliquer sa remarque : Ses traits comme son ton traduisaient un manque de confiance évident.
Elle se planta donc au milieu d'eux, attendant une réponse, au premier chef de la part de la captive.

5ème nuit de la Seconde Chevauchée d’Eleinte - 1372 CV, Année de la Magie Sauvage


Groupe : Les Échappés des Oubliettes
Température : Moins Fraîche (15°C)
Moment : Milieu de la nuit



Narration

a prisonnière, à présent libérée, tourna son visage mutilé vers Célestia, sans lui répondre tout de suite, comme si les mots ne venaient pas d'eux même.

- Iska, finit-elle par lâcher, voilà mon nom. Je... Je ne sais pas combien de temps j'ai passé ici, des mois et des mois sans doute... Je ne sais pas comment j'ai survécu à... tout ça, mais croyez moi, ils vont le payer, un jour... Il faut tous qu'ils crèvent, et jusqu'au dernier, qu'ils soient cent ou mille...

Fébrilement, elle saisit le bâton que lui tendait Kerlomar.

- Ça suffira, je n'ai pas besoin de plus pour marcher.

Mais Gaënor ne l'entendait pas de cette oreille, et son petit discours ne laissa personne indifférent...

- Des questions passionnantes, mademoiselle... Mais je pense que nous avons mieux à faire pour le moment, non ? sa voix rocailleuse restait calme et mesurée. « Moi, je ne viens pas vous agresser en vous demandant qui vous êtes... De toute façon, on est dans le même bateau, et c'est pas en s'envoyant des piques empoisonnées qu'on va en sortir. Alors garde ton venin pour plus tard, l'excitée... On a une sortie à trouver. »

Si en sortant de sa cellule, Iska avait eu un petit moment de flottement, elle montrait de nouveau sa verve naturelle.

- Par là, dit-elle en pointant le bâton vers la gauche, en direction du tunnel qui menait au gouffre, « je crois qu'il y a un passage. J'ai entendu une où deux fois des monstres y aller, sans revenir, donc ça doit mener quelque part, mais ils y vont très rarement. »

« De l'autre côté, là d'où vous êtes venus, c'est par là que je m'étais échappée. Un peu plus loin y a le passage qui descend... Je me rappellerai le chemin à prendre en y retournant, mais l'autre passage est peut-être préférable, sachant qu'il est moins emprunté. Dans le secteur où, les reptiliens ne sont pas très nombreux, ils le sont plus lorsqu'on descend plus loin dans les souterrains. On est à la périphérie, si vous voulez... »

En entendant les mots de la v... d'Iska, Aanehiel a une réaction bien à lui :
¤ Aaah, oui c'est très bien joué. On dirait presque qu'elle a raison. Très très bien joué. Et ce après des années en prison. Elle reprend vite du poil de la bête. A moins qu'elle n'ait pas été emprisonnée... Ce qui ne fait que renforcer l'idée qu'on ne doit pas lui laisser garder une arme, quelle qu'elle soit.¤

Revenant sur terre, Aanehiel remarqua qu'il avait raté une partie de ce que disait Iska. Bah, qu'importe ! Si c'était important, on le lui répèterait plus tard... Par contre, ce qu'elle venait de dire contre son aimée, il ne pouvait le laisser passer :
- Attention à qui tu appelles l'excitée, vieille femme ! Tes mots sont bien venimeux pour quelqu'un qui ne veut pas qu'on se lance des piques empoisonnées ! Tu dis que tu ne nous agresses pas, pourtant j'ai dû libérer Gaenor de ta poigne tout à l'heure ! Tu veux que nous te fassions confiance aveuglément mais tu nous caches quelque chose. Je dis que tu dois répondre aux questions de Gaenor avant que nous bougions d'ici. Nous nous sommes libérés il y a un temps relativement long, nous ne perdons rien en attendant quelques minutes que tu t'expliques.

¤ Kerlomar va sûrement prendre sa défense, vu comme il cherche à lui venir en aide. Célestia... nous a aidé sans poser de questions, elle va peut-être faire de même ici. Mamon se tient en retrait depuis le début, je doute qu'il intervienne. Reste le nain... Il a l'air plutôt ouvert mais va-t-il montrer la même naïveté que les autres ? ¤
Espérant qu'il se trompait et que les autres se rangerait malgré tout à son avis, Aanehiel s'avança vers Iska, la main sur son épée. Advienne que pourra !

Voyant que l'esprit du semi elfe s'échauffait un petit peu trop, Célestia prit les devants et se plaça entre le semi elfe et l'inconnue, avant d'avoir à calmer les esprit de tout le monde et surtout des excités.

-Que comptes-tu faire avec cette épée ? Occire tous ceux qui trouvent que vous êtes impulsifs ? Dans ce cas il faudra compter avec moi. Soyons donc un peu plus constructif et nous verrons comment gérer les problèmes d'égo de chacun plus tard. Pour l'heure je ne crois pas que chercher à rencontrer un attroupement de ces hommes lézards soient une bonne chose. Il est préférable de chercher la sortie premier lieu nous aviserons pour ce qui concerne les résidents des lieux ensuite.

¤Etrange tout de même que cette femme veuille plus chercher à se venger que s'échapper. Elle doit cacher quelque chose, gardons l'œil ouvert et le bon.¤

-Prenons donc le chemin le plus facile a priori et surtout le moins fréquenté, il est vitale que nous sortions d'ici.

Vital le mot était lâché, mais pour Célestia il ne s'agissait pas seulement de rester en vie pour tous ceux qui l'accompagnaient. Il fallait aussi prévenir la compagnie des marches du danger que représentait ce lieu. Elle pouvait bien sûr utiliser son anneau mais il ne fonctionnerait pas avant demain lorsque le jour se lèverait. En attendant il fallait en savoir un peu plus sur ce lieu et la nouvelle venue pouvait être une source de renseignements intéressants.

¤Elle a vécu des mois ici et bien voyons ce qu'elle a bien pu en retirer comme informations utiles.¤

Elle attendit que le demi elfe et sa compagne se calme. Une fois qu'elle serait assurée qu'ils ne tenteraient pas d'autres actions belliqueuses contre Iska, elle reprendrait son discret questionnement tout en progressant plus en avant dans la direction qu'elle leur avait indiquée.

Kerlomar observa et écouta tout se qui se dit au moment ou la captive mutilée accepta le bâton qu'il lui proposait pour marcher et qu'elle commençait à donner son nom. Et, il escomptait sérieusement que la prisonnière remette à sa place la roublarde elfe qui l'insupportait et lui donnait envie de lui mettre une gifle. Puis, quand le mâle demi elfe intervint à son tour, le druide fut obligé de cacher un sourire et réussit tant bien que mal à transformer un début de rire en toux grasse. Il ne s'attendait pas à mieux du mâle demi elfe qui, pour Kerlomar, n'avait pas fait montre de beaucoup de jugeotte ni d'utilité. A croire qu'il était seulement là pour taper sur le système de tout le monde et de casser l'image fort optimiste des elfes et ddu fruits de leurs union avec les humains. Cependant, son maôtre lui ayant appris la politesse, Kerlomar décida de répondre à Gaenor, camouflant du mieux qu'il pouvait l'ennui qu'elle provoquait en lui.

- Et bien on échange peut-être des politesses et on échange peut-être des armes mais enfin nous avons besoin de cette femme pour sortir d'ici. A moins que par un quelconque miracle, vous ayez soudainement trouvé des plans du bâtiment nous permettant de fuir dès que nous le voudrions, se qui ne semble pas être le cas. Donc, nous avons besoin d'elle pour sortir et si jamais nous sommes poursuivis par des guerriers reptiliens, il vaudrait mieux que l'on puisse tous s'enfuir rapidement, à moins que vous ne vous présentiez comme candidate pour les retenir afin de ralentir leur progression.

Puis, il se tourna vers le mâle aux oreilles pointues qui venait de sortir sa rapière de son semblant de fourreau et avançait vers leur unique guide en lui criant dessus. Celui-ci semblait avoir mal pris le fait que leur nouvelle " amie " ait osé dire tout fort qu'elle trouvait que Gaenor était une excitée. Kerlomar dut de nouveau se retenir d'éclater d'un rire bref avant d'aller s'installer aux côtés de Célestia, entre le guerrier métis et la captive mutilée, non sans s'être préalablement saisi du cimeterre que lui avait prêté la moniale.

- Ca suffit les enfantillages. Si vous vous comportiez un peu mieux, certains mots n'auraient jamais été dits. Alors arrêtez un peu de chercher des poux à tout le monde et laissez Célestia s'occuper d'interroger Iska. Cela fera du bien à tout le monde.

Gardant son arme au poing, sachant qu'il le faisait autant par prudence que parce qu'il n'avait pas de fourreau, juste sa ceinture, Kerlomar retourna auprès de son confrère et s'agenouilla auprès de lui pour voir comment il se sentait et s'il avait besoin de quelque chose. Mais surtout, si le druide humain s'était ainsi éloigné, c'est parce qu'il ne voulait pas montrer que lui aussi était également méfiant. Il ne savait réellement que penser de cette femme et des informations qu'elle donnait, ainsi que de son histoire. Il avait vu le couple au bas de leurs filets quand ils étaient encore emprisonnés. Et les deux personnes avaient servies de repas aux trois gardiens. De ce fait, Kerlomar ne parvenait pas à comprendre pourquoi les yuan ti s'étaient alors contentés de garder Iska captive et la torturer, alors qu'ils auraieznt pu depuis plusieurs mois, d'après les dire de la prisonnière, la dévorer, surtout parès sa tentative d'évasion.

Ne pouvant se départir de ses doutes, Kerlomar se releva et commença à avancer dans la direction qu'avait montré Iska à tout le groupe comme étant la direction à prendre. Accompagné par sa fidèle chouette brune aux yeux ambrés, Kerlomar se retourna tout de même vers Horïn et lui demanda d'une voix suffisammentr forte pour être entendue par le principal intéressé.

- Tu m'accompagnes le nain. Je vais faire un petit tout de vérifications et faire les éclaireurs. Nous ne serons pas trop de quatre bras, surtout avec deux bras aussi musclés que les tiens.

Mais, sans attendre la réponse du nain qu'il espérait positive, Kerlomar partit explorer les couloir afin de vérifier les dires de Iska.

aënor avait fort peu apprécié les révélations d'Aanehiel sur son humiliation et aurait de loin préféré qu'il ne prit pas sa défense si c'était pour la ridiculiser davantage !

Et lorsqu'elle vit qu'aucun de ses compagnons ne se rangeait à son opinion, elle fulmina. Cependant, le revers était cinglant et, contrairement à son habitude, elle préféra ne pas s'empêtrer.

¤ Faut-il que j'aie échoué ici avec les personnes les plus stupides de cette contrée... ? ¤

Elle lança un regard flamboyant à Celestia et Kerlomar, ne daigna pas même se retourner vers son ami, et se mit en retrait. L'affront lui était pénible et son orgueil blessé ; La demi-elfe ne reniait cependant pas son opinion. Elle garderait à l'œil Iska et, lorsque les ennuis se présenteraient, ce qui ne manquerait pas d'arriver, elle saurait rappeler aux inconscients qui l'accompagnaient combien elle avait eu raison !

Elle lança à la chouette et à son maître un regard mauvais tandis qu'ils s'éloignaient dans un sombre couloir.

¤ Tu ne perds rien pour attendre, toi... ¤

Afin de masquer sa contrariété et son humiliation, elle se retira dans l'ombre d'un couloir attenant, attendant que la petite troupe se remette en marche. Profitant de ce bref instant de calme, la faim et la fatigue se rappelèrent à elle et la demi-elfe n'en fut que plus amère encore.

5ème nuit de la Seconde Chevauchée d’Eleinte - 1372 CV, Année de la Magie Sauvage


Groupe : Les Échappés des Oubliettes
Température : Moins Fraîche (15°C)
Moment : Milieu de la nuit



Narration

ska agrippa fermement son bâton en sentant le demi-elfe s'approcher, et recula d'un pas avant que Célestia et Kerlomar ne prennent sa défense. A l'image du reste du groupe, Mamon observait cette femme aveugle avec une méfiance manifeste, mais il resta en retrait, préférant ne pas se mêler au conflit. Quand à Horïn, il ne put se retenir d'en rajouter une couche.

- 'Faut vous rappeler aussi qu'on vous a libéré, Iska, et vous avez une dette envers nous. Il s'adressa à tout le monde. « Et nous avons tous le devoir de nous protéger, la cohésion sera la clef pour nous faire sortir d'ici. Aucun d'entre nous n'a le moindre intérêt à s'attaquer aux autres, mais si quelqu'un désire se séparer du groupe, qu'il le fasse... Personne..? Vous voyez, alors pourquoi faudrait qu'on s'marche sur les pieds ? Gardons nos forces pour écraser ces maudits serpents qui viendront nous barrer la route ! »

D'habitude plutôt réservé, le nain était tout à coup enflammé et véhément, il donnait même l'impression d'en faire un peu trop.

- Merci, dit alors Iska, qui se détendait peu à peu. « C'est également ce que je pense. Je vous l'ai dit, je ne suis qu'une prisonnière comme vous, mais ces démons m'ont prise pour un de leurs ennemis jurés, ou je ne sais quoi... Ils craignent une certaine société d'humains, des rivaux... A1ors ils m'ont torturée, des jours et des jours, sans relâche, mais j'ai survécu, malgré tout. Si vous saviez à quel point j'ai souffert, combien j'avais envie de mourir enfin et que tout s'arrête ! Mais j'ai la peau dure, ça n'est pas arrivé... Mais si vous n'aviez pas été là, je pense qu'ils m'auraient bientôt tuée. Ça fait trop longtemps qu'ils me laissent tranquille, ils voulaient sûrement me réserver le même sort qu'à vous... Il se passe des choses bien étrange ici, en ce moment. »

Voyant que tout le groupe était à présent décidé à partir, l'aveugle ouvrit la marche en sondant le sol devant elle avec son bâton. Elle avait l'air plutôt sûre d'elle, et s'orientait rapidement entre les murs isolés.

La direction qu'elle prenait était celle du tunnel et de l'énorme gouffre, ce qui ne manqua pas d'étonner Kerlomar et Célestia, convaincus qu'il n'y avait aucune issue de ce côté. Une fois arrivés au tunnel, le moniale prit la tête du groupe, et le nain s'engagea en dernier pour surveiller les arrières, laissant la charge de l'homme-lézard ligoté à celui qui le précédait.

- Mais, j'croyais qu'il y avait rien par là ! intervint le Vigoureux sans obtenir de réponse.

Iska n'eut pas trop de difficultés dans le tunnel. Le bâton l'avertissait des irrégularités de la roche, et elle posait ses pieds nus avec assurance. Ils progrèssèrent, lentement mais régulièrement, pendant quelques minutes. La faim, la fatigue, et la soif plus encore, tiraillait ceux qui avaient été captifs de longues heures durant, et c'est lors de ces moment de calme qu'ils en souffraient le plus. Enfin, Célestia se retrouva de nouveau face au gouffre béant.

- Alors ? s'enquit Iska, juste derrière elle.

Mais avant qu'elle n'obtînt de réponse, Horïn alerta Aanehiel et Gaënor qui attendaient devant lui.

- J'ai entendu des voix derrière ! Ils sont sûrement dans la pièce des cellules !

L'alarmante nouvelle se propagea jusqu'à Célestia, qui chercha une issue en toute urgence.
Éclairant les parois de sa lanterne, elle remarqua juste en dessous d'elle, à environ deux pieds en dessous du bord du tunnel, un petit trou probablement creusé dans la roche, suivi d'un autre, puis d'un autre encore, aboutissant finalement à une discrète ouverture quelques cinq mètres plus bas. Celle-ci devait être assez large pour laisser passer un homme.