a demi-elfe était plongée dans ses souvenirs, relatant lentement l'incroyable odyssée qu'elle et ses compagnons avaient vécu pour arriver à Quaervarr. Toute sa détresse perlait dans son récit ainsi que son regret d'avoir perdu des amis dans un combat inégal. Les yeux dans le vague, Stor laissait sa plume noircir le parchemin, presque machinalement. Il avait noté la petite correction à apporter concernant le nom du demi-drow et apporté le rectificatif. Continuant son ode, il fredonnait les couplets suivants.- Au matin, Lunargent quittèrent,
Deux guides nains les conduisaient,
Toute la journée marchèrent,
Jusqu'au milieu des marais.
- Dans le noir, surpris par la vase,
Dans la boue, s'enfonça Djuka,
Aussitôt sans dire une phrase,
Les autre le tirèrent de là.
- Puis la nuit arriva, cruelle,
Près du feu, la garde sommeillait.
Cette nuit ne fut pas si belle,
Au matin, tout avait changé.
- Disparus au coeur de la terre,
Djuka, Gynix et Laurius.
Leur sort était un mystère
Avalés par le tumulus.
- Seuls ceux resté dans les carrioles,
Échappèrent à ce triste destin,
Qui eut cru que cette nuit folle,
Finisse comme ça au matin.
- Aussitôt, dégageant la terre,
Mjöllnir aidé de Kimiad,
Sans hésiter, ils creusèrent,
Pour sauver leurs camarades.
- Arrivant, provoquant méfiance,
Sion Jerslem se joignit à eux,
Envoyé par la providence
Ou par un esprit fâcheux?
- Ayant dégagé l'ouverture,
Tous descendirent dans le trou,
La vision d'une étrange sculpture
Les attendait là-dessous.
- Ylinya était la plus proche
De ce monument curieux.
Elle vit, réunis à la roche,
Leurs compagnons malheureux.
- Quel est ce châtiment terrible
Qui frappa ainsi leurs amis?
Comment un sort aussi horrible
Peut toucher quelqu'un qui vit?
- Quand soudain une nouvelle menace
Les arracha à leur effroi
Et les obligea à faire face.
Ils n'avaient pas d'autre choix.
- Encerclés par de vils squelettes,
Ils combattirent vaillamment,
Rangeant arc et arbalète
Et luttèrent ardemment.
- Reculant, pressés par le nombre,
Protégés par leurs amis nains.
Mais face à cette magie sombre,
Ils durent céder du terrain.
- Sur leur corps, les nombreuses blessures
Affaiblissaient les défenseurs,
Le sang suintait des armures
Sans qu'ils ne montrent de peur.
- Pour renforcer cette défense,
Ylinya fit jaillir de terre,
Un rideau de racines denses
Pour protéger leurs arrières.
- Couvert par le vaillant Kimiad,
Ils fuirent, sortant du trou.
Mais, hélas, leur camarade
Est demeuré là-dessous.
- Protégeant par sa vaillance,
Le repli des compagnons,
Qui survécurent par chance
A cette malédiction.
- Qu'à jamais les bardes de Faerûn,
De ces braves, chantent les exploits,
De Quaervarr jusqu'en mer de lune
Pour qu'ils vivent par nos voix.
Le rythme martial du début de la chanson était devenu plus pathétique à l'évocation du combat face aux squelettes, pour s'achever sur un ton plus ferme, porteur d'espoir et de reconnaissance. Sur un dernier accord de son yartingue, le halfelin se tut, encore un peu perdu dans ses pensées. Son regard accrocha celui de la belle demi-elfe et y décela une petite larme. Il espérait avoir réussi à refaire vivre ceux qui avaient lutté avec vaillance. Ce genre de souvenirs était primordial pour conserver l'espoir face à l'adversité. C'est dans la mémoire du passé que se forge l'avenir. C'est avec l'exemple du courage de héros obscurs que les gens du peuples trouvent la force de lutter et ne renoncent pas.Jet de Représentation de Stor : 12(Dé)+8=16 Réussite Superbe. 10pex.