Retour à l'auberge., Une bonne nuit de repos en perspective.

linya était restée silencieuse. La nouvelle de l’absence des ses anciens compagnons l’avait choquée. Elle s’était vite attachée à eux... Surtout à Nazeroth dont elle se souvenait la rencontre à Lunargent, comment il l’avait suivie et comment ils s’étaient parlés, lui cherchant à lui prouver sa bonne foi, elle à savoir si ce n’était pas qu’un simple coupe-gorges. Étrangement c’était Embrun qui avait précipité leur rencontre, un peu comme il avait fait avec Absurbanipal et Stor en un sens. Ce dernier dormait toujours sur ses genoux bien que son museau soit en train de frétiller sous l’effet de l’odeur du sanglier. Elle aurait aimé connaître le fond de la pensée de Mjöllnir sur cette soudaine disparition, elle se souvenait que Sion n’était pas arrivé en faisant la meilleure impression... La table avait été dressée et son ventre lui rappelait qu’il lui fallait prendre quelques forces tout de même. Elle se servit donc en sanglier et entreprit de dépiauter certains morceaux afin qu’Embrun puisse manger à son tour lorsqu’il serait éveillé. Elle ne réalisa qu’à ce moment la présence de tous à la table, rougissant de l’affront qu’elle avait du leur faire en les ignorant aussi superbement. De même elle devait avoir laissé Amra et le vieux sage en proie à son mutisme et un visage de marbre... bleu!

- Par Sylvanus! Excusez moi... Je ne vous ai ni remerciée d’avoir cherché mes compagnons, Dame Amra, ni je n'ai salué Absurbanipal, Stor ou Mjöllnir... Mais l’annonce de la disparition de Nazeroth et Sion m’a beaucoup troublée… après ce que nous avions vécu je me faisais une joie de pouvoir les revoirs et... Enfin... Peut-être les reverrons-nous un jour, avec un peu de chance? La jeune druide sourit à Amra et à la ronde. Ainsi allait le tempérament de la druide, telle la mer, par simples vagues. Non pas qu’elle oubliait ses ressentis précédents mais elle tournait une page de sa vie, elle passait à autre chose. Un nouveau groupe se formait et il ne fallait pas qu’il pâtisse de rancoeurs ou de peines...

¤Puisse Sylvanus et les dieux veiller sur eux... Non pas qu’ils aient fait preuve de lâcheté mais tout homme normal aurait agi de même...¤ La jeune demi-elfe réveilla tendrement Embrun, accentuant ses caresses entre ses deux oreilles et lui présentant un bout de sanglier devant le museau. Le félin finit par cesser de rêver, s’étirant et baillant jusqu’à s’en décrocher sa délicate mâchoire. Puis, se recouchant sur les genoux de son amie, il entreprit de se nourrir. Ylinya sembla donner la béquer à un jeune enfant, poilu et aimant la viande. Elle devait paraître étrange à ses compagnons, parfois prodiguant facilement plus de soins à ce chat qu’aux personnes parlant et bipèdes. Elle sentit un regard avide posé sur elle... Se tournant elle réalisa qu’il provenait de Stor… Pourquoi donc? Haussant un sourcil elle essaya de se remémorer les dernières paroles échangées, paroles où elle était là sans véritablement l’être. Elle ne put qu’afficher un léger sourire, un peu niais, à Stor pendant que sa mémoire cherchait vaillamment et sans férir. Il lui fallut tout de même quelques minutes pour enfin mettre le doigt sur une question... Une question sur le tumulus. Elle frissonna involontairement mais, après tout, n’était-ce pas sous sa requête qu’il faisait cela ? Elle prit donc une grande respiration, laissant les souvenirs de ce désagréable moment revenir à elle.

- Je crois qu’ils ne portaient rien. Ils étaient seulement boueux et couverts de racines parfois... Ils attaquaient avec les griffes qui leur servaient d’ongles et ne cessaient de se relever à chaque fois qu’un des leurs étaient mis à bas. Elle regarda Stor dans les yeux. Kimiad et Mjöllnir n’en détruirent que peu... Sur près de deux cents êtres maudits. Je ne souhaite à personne de les voir, cela signifierait probablement qu’ils se sont levés à nouveaux... Elle sourit. Ce sont Mjöllnir et Kimiad qui nous ont tous sauvé la vie, par leur pugnacité et leur courage...

MJ
Simaïus but une gorgée de son gobelet de vin avant de penser à répondre à Ylinya et Absurbanipal. Il avait encore les larmes aux yeux tellement il avait rit en s'imaginant des squelettes aussi poilus que des ours-hiboux... Il venait tout juste de reprendre son calme après qu'Ylinya eut parlé de ses amis disparus, lorsque qu'il abordât enfin les questions sérieuses que tous attendaient ici.

- Voilà mes amis, les conclusions auxquelles je suis parvenu ce matin. Il ne fais nul doute Absurbanipal que ta destinée ne t'attend pas à Quaervar mais bien au-delà, les nuages sont clairs là-dessus. Quand à savoir si ta quête est liée aux évènements actuels, les réponses sont trop floues pour que je sois affirmatif mais si tu veux que je te donne mon avis je pense effectivement qu'il y a un lien même si celui-ci n'est pas forcément direct... Le vieil s'acharna à ôter avec sa langue un morceau de viande coincé dans une dent et après une nouvelle rasade de son vin, il poursuivit...

- Comme Amra vous l'a dit hier, je pense aussi que le plus gros des tempêtes et maintenant passé au vu de la dispersion actuelle des nuages. Néanmoins s'il se passe quelque chose plus au nord, où s'il s'y est passé quelque chose il est nécessaire rien que pour l'histoire qu'un groupe parte voir ce qu'il en est vraiment... Et qui d'autre qu'un barde désoeuvré, un moine en quête de spiritualité et une druide amoureuse de la nature, pourrait mieux s'acquitter de cette tâche? Après d'âpres calculs, j'ai réussit à mieux cibler l'origine des nuages et ils ne viennent pas du bois Froid comme je l'avais cru auparavant mais du sud de la forêt de Boisdruar, le voyage pour vous y rendre sera long presque une semaine et il est nécessaire dès à présent d'établir un itinéraire et une liste de fournitures.

Simaïus avait vraiment un appétit d'ogre, le vieil homme n'avait rien du tout à envier au dernier rejeton de la famille des Mousseracie de Lunargent, même s'il faut bien l'avouer Stor pouvait manger près de dix fois par jour c'est à dire presque tout le temps en bon halfelin pied-léger qu'il était. Le sanglier diminuait donc à vue d'oeil et les accompagnements furent demandés en supplément par le devin qui avait du mal à être rassasié au grand damne de sa fille qui grimaçait et faisait la moue à chaque fois qu'elle voyait son père se resservir ou accepter un nouveau morceau soigneusement découper par son ami barde. Apparemment un des traits de caractère particulier de Simaïus était de faire enrager sa fille... Découragée, elle finit par dire au bout d'un moment. "Pas étonnant qu'ils se fussent rencontrer ces deux là!"

jöllnir avait cessé de mastiquer aux premiers mots de Stor sur la pilosité qu’il souhaitait aux squelettes qu’ils avaient eu à affronter. Les bardes semblaient avoir pour eux d’être capables de rire de tout, sans le moindre respect même si ce ne fut certes sans méchanceté aucune. Son regard se durcit et il avala sa bouchée de sanglier sans plus profiter de son goût. Voir Simaïus accompagner l’halfelin dans son délire le blessa plus qu’il n’était prêt à l’accepter. Le moine pensait, visiblement à tort, que leurs discussions de la nuit lui avaient fait prendre conscience de l’ampleur de ce qu’ils avaient subi. Il profita que tous deux aient engouffré une bouchée de plus pour leur répondre, les yeux rivés sur la nourriture pour ne pas laisser la colère briller trop visiblement dans un regard plus appuyé sur l’un que l’autre.

- Je vous rappelle que les monstres dont vous riez avec si peu de retenue ont tué le meilleur d’entre nous. Et puisqu’il semble y avoir là matière à rire, les seuls poils qu’ils eurent pu avoir sont ceux qu’ils ont pu arracher à mon regretté cousin. Ce n’est pas de spiritualité dont je suis en quête, devin. C’est de vengeance.

Il fit un signe de tête reconnaissant aux compagnons qui s’était abstenu de rire, terminant par Ylinya à laquelle il envoya un clin d’oeil qui, bien plus qu’amical, était chargé de toute sa conviction. Il leur pardonnait déjà, bien sur, mais n’avait pu rester sans mots face au ressassement de souvenirs si douloureux. ¤Rie-t-on d’un mort au lendemain de sa chute devant ses parents dans ses régions barbares?¤

nfournant encore consciencieusement une nouvelle bouchée de sanglier, Stor prit, pour une fois, le temps de mâcher et de vider sa bouche avant de prendre encore une fois la parole. Un peu peiné de voir Mjöllnir réagir comme ça à ses plaisanteries, il essaya de tempérer un peu ses propos. Il était dans la nature du barde de rire de tout et de rien, de s'amuser ou de s'émerveiller de la moindre chose, sans aucune méchanceté, ni arrière pensée. Rire d'une menace ou d'un péril constituait le moyen le plus sûr de ne pas rester paralysé de peur face à lui, à condition, bien sûr, de ne pas tomber dans l'excès inverse en oubliant totalement toute notion de danger.

- Ne te fâche pas, ami Mjöllnir. Je n'ai voulu, à aucun moment, manquer de respect envers ton cousin. Oser faire face, comme vous l'avez fait, à ces aberrations témoigne d'un sens du devoir et d'une bravoure hors du commun. Les bardes de Faerûn chanteront longtemps vos exploits, bien après la disparition totale de cette menace. Je compte d'ailleurs sur toi et sur Ylinya pour me narrer tout ça afin que je puisse composer une ode en la mémoire des disparus...

Une telle gravité n'était pas dans les habitudes de Stor, aussi retrouva-t-il rapidement son naturel pour enchaîner : "Bon, alors on y va quand? Qu'ils aient du poil ou pas, peu importe! De toute façon, il faudra bien aller voir, en espérant qu'ils ne nous remarqueront pas trop quand même. Voyons voir, deux cents, moins ceux que vous avez détruits... On est quatre... Ben, ça nous en fait encore quarante-huit ou quarante-neuf chacun, au bas mot... On va essayer de la jouer plus discrètement alors..."

on couteau encore en suspend dans sa main, Absurbanipal regardait la scène qui venait de se dérouler devant eux. Il était évident que le nain qu’il ne connaissait encore que peu avait été profondément marqué des atrocités dont il avait été certainement le témoin lors de la disparition de ses compagnons. Même s’il avait compris la plaisanterie du barde, il comprenait la peine que pouvait ressentir le moine. Lui-même n’avait pas réagit à cette boutade gentillette car il n’appréciait guère l’idée de rencontrer des morts-vivants et encore moins de se gausser de cela. Mais dans son naturel conciliateur et compréhensif, il cru bon de rajouter aux propos de Stor...

- Messire Mjöllnir, en mon pays l’on a coutume de dire que l’esprit des morts arment eux-mêmes les bras de ceux qui leurs sont chers afin qu’ils rendent une juste vengeance. Le Seigneur des Morts ne permettra pas que de telles ignominies puissent continuer d’exister sans être inquiétées. L’heure viendra bientôt où le sang des vôtres sera lavé par l’huile sacrée de l’expiation pour ses créatures maudites. Je crois que, même si nous n’avons pas des mots identiques pour l’exprimer, messire Stor me rejoindra si je dis que je serai fier de pouvoir lutter pour que votre cousin et les siens puissent de par nos actions retrouver de leur honneur. Sans faire mine d'attendre de réponse, il reprit son découpage de sa viande, observant le visage fermé du nain, et jetant quelques regard de temps à autres sur Stor et à la jolie demi-elfe.

es émotions de Stor pouvaient se lire comme des enluminures dans un livre ouvert. Il ne faisait aucun doute qu’il regrettait d’avoir causé du tort, même sans le vouloir, à Mjöllnir qui lui était maintenant reconnaissant de les considérer de la sorte. La première impression que le prêtre avait laissée au nain se vérifiait par contre, il était de ceux qui méritent d’être suivi en exemple.

- Merci Absurbanipal, les gens de ton pays sont plein de sagesse, je n’en doute pas Stor à la langue trop pendue, ce s’ra avec joie! Maintenant que tout ceci est entendu, allons botter les fesses à qui le mérite pour m’avoir mis de si méchante humeur au point de vous avoir presque manger le nez en même temps que ce bon repas! Car sans la pluie d’avant-hier, nous ne nous serions jamais arrêtés en route, ils sont là les véritables responsables. Se redressant sur sa chaise, il s’adressa encore au barde, avec une pointe d’ironie, chassant miettes et autres vestiges de son repas à grand renfort de coup de râteau de ses doigts puissants dans sa barbe touffue.

- Au risque de te contrarier, dix squelettes sont tombés sous nos coups et d’autres ont du périr quand le tunnel s’est effondré, à l’opposé d’où nous nous rendons. Une fois que nous aurons nettoyé la forêt de Boisdruar, Je montrerai à qui le souhaite la sépulture en question et nous prendrons alors le temps de nous partager les cent quatre vingt dix créatures restantes. Le clin d’oeil qu’il envoya cette fois à la druidesse bleutée avait repris sa couleur complice. Prompt à s’échauffer mais tout autant à pardonner à ses compagnons d’infortune.

- Nous vous écoutons Simaïus sur vos recommandations pour notre voyage en matière d’itinéraire et d’équipement. Du moins pour tout ce qui pourrait échapper à notre ami barde qui doit lui aussi bien connaître la région.

linya avait suivi les échanges sans mots dires. Ayant vu comment pouvait réagir le barde elle avait craint qu'une telle méprise se produise. Mais ce n'était pas à elle de jouer les arbitres impartiaux ce coup-ci. En un sens ce malentendu dissipé une bonne foi pour toute, les bases seraient claires pour leur futur cohabitation. Il fallait que certaines choses soient dites et comprises entre eux sans que personne ne vienne aplanir les choses. La situation n'était pas la même lorsque Djuka et Nazeroth s'étaient jaugés pour la première fois... Il s'agissait d'un quiproquo et non des 'on dit' tenaces reliés à une race. Elle avait demandé ce service à Stor sans pour autant demander son avis à Mjöllnir mais elle se doutait que, par la suite, une fois le temps ayant appliqué son baume sur le coeur de tous, le travail du barde serait plus que reconnu. Elle était heureuse de voir que malgré le caractère bien trempé de son ami, leurs nouveaux compagnons ne s’étaient pas offensés de pareille réaction. Elle sourit au moine...

- Je pense bien que les squelettes ont bien souffert de l'écroulement, surtout s'ils ne pouvaient pas bouger... Un éclat mauvais passa très brièvement dans les yeux de la druide qui sut se reprendre assez vite. Mais ce sera avec joie que je retournerai sur ces lieux lorsque nous en aurons fini avec tout cela. Au moins pour 'purifier' l'endroit et accomplir certains devoirs... Elle finit son assiette, étant beaucoup plus facilement repu que les autres, abandonnant le récipient à des coups de langue gourmands d'Embrun qui était monté à l'assaut de la table. Elle savoura ce petit instant de tranquillité et de confort. S'ils partaient d'ici peu ce serait certainement les derniers avant un long moment! Un brin d'insouciance, de petits sourires et des prévisions de récits épiques. La réalité serait certainement beaucoup plus dure. Le vieux sage annonçait déjà une longue semaine de voyage dans une région qu'elle ne connaissait que très peu, mais elle ne se cachait pas qu'elle espérait qu'à eux tous ils pourraient mettre fin à ces interrogations et ces dérèglements de la nature... Elle entendit Mjöllnir, la sortant de ses songes

- Exact, pour ma part je suis une étrangère de cette région, cartes, informations et sages conseils sont les bienvenues en tous points! Elle sourit, rassurée en un sens, jetant un regard aux trois hommes qui l'accompagneraient. Stor, Absurbanipal et Mjöllnir... L'instruit, la sage et le courageux. De précieux compagnons!

out le monde semblait décidé à se mettre en route, ce qui enchantait vraiment Stor, plus enclin à foncer dans l'action qu'à se perdre en vaines spéculations. Houspillant amicalement Simaïus qui continuait tranquillement de déjeuner, le halfelin laissait éclater toute son impatience, et son insouciance : "Allez, mon ami, on va quand chercher du meilleur équipement. C'est sûr qu'il va nous falloir nous couvrir pour passer autant de temps à la belle étoile par ce temps. Mais il ne faut pas trop traîner non plus, car sinon, il ne nous restera plus rien à faire lorsque nous arriverons..."

Enthousiaste et toujours pressé, le barde s'était levé, prêt à courir à l'aventure. Un chant entraînant était monté naturellement à ses lèvres, emplissant l'auberge de ses échos un peu guerriers.

- En avant compagnons, en avant !
Il est temps de se mettre en rou-oute
Nous irons, dans la pluie et le vent
Vers l'ennemi sans l'ombre d'un dou-oute.

- Boisdruar, encore loin, nous attend
Et essaie de cacher ses mystè-ères.
Nous voilà, nous partons, en avant !
Direction le bois et ses lisiè-ères.

- Oublions la quiétude de Quaervarr
Partons sur les routes poussièreu-euses.
Bientôt nous serons à Boisdruar,
Ses taillis, ses ornières boueu-euses.

- Notre groupe s'élance dans le nord
Pour trouver la source des nua-ages.
Unis, à quatre, nous sommes forts
Et vaincrons la menace de l'ora-age.

- Ylinya, druide aux cheveux de ciel,
Mjöllnir, le nain grave et fidè-èle,
Guid'rons Absurbanipal le bel
Et Stor en mal de ritourne-elles.

Jet de Représentation de Stor : 4(Dé)+8=12 Réussite Quelconque. 1pex.

MJ
De plus en plus exité Simaïus gigotait comme un ver, il avait éludé au passage le question de Mjöllnir sur la marche à suivre à présent d'un vague geste de la main, en effet le devin éprouvait toute les difficultés du monde à accrocher le regard de Julius en pleine conversation pour que l'on ramène à boire à table car le vin allait bientôt manquer. Il daigna enfin répondre après la chanson de Stor qui moins que le repas ne captiva les convives et lorsqu'il y eut un moment de silence, et surtout lorsqu'Amra prit le pichet pour aller le faire remplir elle-même.

- Tu veux des informations, dis-tu? Voilà qui est très bien... Vraiment bien! Mais je pense que notre ami halfelin pourra te dire quel chemin il faudra prendre et pour ce qu'il y aura à emporter je ne crois que beaucoup pourront vous aider ici... La nourriture est une denrée rare pour les villageois et pour nous même, ce repas ne va pas être facile à payer d'ailleurs. Personne ne possède plus d'argent que le propriétaire de l'établissement dans lequel nous nous trouvons actuellement mais c'est un résident de Lunargent, Julius et Tirry ne sont que ses gérants... Par dessus Mjöllnir Simaïus ne cessait de regarder où en était Amra avec le vin ce n'est que lorsqu'il l'aperçut revenir qu'il put se concentrer sur la conversation.

- C'est vrai, n'espérez rien avoir de gratuit en cette période. Vous êtes certainement les plus riches ici. Néanmoins si vous désirez de l'eau et quelques fruits frais il est en mon pouvoir de vous les fournir grâce aux dons qu'accorde Sylvanus à Amra. Pour le pain, le lard fumé, le fromage et autres, il vous faudra tout acheter à l'auberge.

a chanson n'avait visiblement pas eu le succès que le barde en attendait. Un peu déçu, Stor se rassit, écoutant Simaïus. Mais ces accès de mélancolie ne duraient jamais bien longtemps et la perspective d'un nouveau gobelet de vin lui redonna illico le sourire. Tendant ce dernier à Amra qui revenait avec le pichet plein, Stor approuva les paroles de son vieil ami.

- Cette situation de crise ne favorise pas l’altruisme et la générosité. Il va nous falloir nous débrouiller par nous-mêmes. Boisdruar est bien loin d'ici et la route est parsemée d'embûches. Nous allons devoir longer le Boilune et sa population n'est pas très hospitalière et Jarthon et ses adeptes y règnent en maître. Je n'ai pas envie de figurer dans une de leurs Grandes Chasses, même si l'expérience peut être amusante à vivre. Le regard du halfelin pétilla un moment à l'idée de pouvoir voir de prêt une de ces fameuses chasses. Mais, secouant la tête, il reprit ses explications : "Donc, nous allons devoir longer le Boilune sur environ deux cents kilomètres, ce qui représente déjà au moins une semaine de marche. Ensuite, à une petite cinquantaine de kilomètres au nord, se trouvent les lisières de Boisdruar, dans les contreforts de l'Epine Dorsale du Monde. Il nous faudra éviter les nombreux géants et orques qui y vivent. Mais, j'espère que nous aurons la chance de tomber sur des nains polaires. La rumeur prétend qu'une de leurs tribus y a élu domicile..."

Stor arborait maintenant un sourire ravi. L'expédition, pour périlleuse qu'elle fut, enchantait le barde, qui voyait là une occasion inespérée de satisfaire sa curiosité et de puiser de nouvelles sources d'inspiration pour ses chansons.