La grotte sombre, Grotte perdue dans la haute-forêt

« Mwarf »
Elgoan se redressa lentement, encore abasourdi par la chute. Mais l’énorme cri du monstre le ramena vite à ses esprits. Se rendant compte alors qu’il se trouvait tout juste aux pieds d’un ogre qui, au réveil, est souvent affamé, il réalisa qu’il avait très peu de temps pour réfléchir, et encore moins pour agir ! Il prit ses jambes à son cou, empoigna d’un geste vif le sac, et se lança dans un sprint de folie pour fuir le funeste destin qui apparaissait.

Il courait à vive allure, à peine redressé, dans la direction de l’humaine. Sa respiration était haletante, son cœur se dérobait dans sa poitrine. Il sentait l’haleine putride du bicéphale, une odeur à cracher tous ses boyaux intestinaux. Il devait à tout prix rejoindre Marquise et l'humaine, mais encore fallait-il qu’il y arrive sain et sauf. Et pour ça, il devait esquiver tous les objets au travers de sa route, et dieu sait qu’il y en avait un grand nombre !

¤Très bon Corellon, ne m'abandonne pas ! Pas maintenant ! Après m'avoir accordé tant d'agilité, tu ne peux me quitter au moment décisif !¤

nfiler ses vetements et se revetir de son equipement n’avait pas ete une mince affaire pour Aglaia. La voluptueuse jeune fille etait dans un etat assez paradoxal : elle pouvait ressentir le moindre de ses muscles tant ils la faisaient souffrir, mais elle avait egalement l’impression de vivre cette scene de l’exterieur, comme spectatrice de ses propres mouvements. Apres avoir fourni ses efforts, elle sut lire dans les yeux des louves ce qu’elles allaient entreprendre et se laissa faire. ¤De toute facon je n’aurais pas la force de me mouvoir seule sur une telle distance.¤

Un peu plus loin dans l’etroit tunnel, alors que les animaux prirent une pause, un cri rageur se fit entendre. Ce ne pouvait etre le fruit des cordes vocales que d’une seule creature : l’ogre bicephale. Aglaia tourna la tete et ne voyait pas l’ar-tel-quessir derriere eux. Avec les dernieres forces qu’il lui restait, la jeune fille cria : « Depechez-vous ! Vite ! Par ici ! ». ¤Je n’aurais pas le temps de lancer un sort, meme si je le voulais, et en aurais-je la force ? Cet elfe m’a sauvee, je dois tout faire pour lui preter main forte si d’aventure mon soutien pouvait lui rendre service. Allez ma vieille, ressaisis-toi ! Si Rillifane le veut, je le ferai !¤

Et Aglaia, au mepris de sa fatigue et de ses douleurs lancinantes, entreprit de se defaire de l’etreinte des louves et de ramper vers l’etroite ouverture par laquelle elles l’avaient menee. ¤Je ne pourrais pas me pardonner une lachete qui me gratifierait de la vie en echange de celle de mon sauveur ! Si je pouvais juste reussir a detourner l’attention de cette immondice ne serait-ce qu’un instant…¤

MJ
Elgoan s'élança en direction du trou pour rejoindre Aiglaia tendit que celle-ci rampant essayait de revenir jusque dans la pièce pour l'aider. Elle se traînait et n'arrivait pas vraiment à avancer, pas autant qu'Elgoan qui courait le plus vite qu'il pouvait. Il pouvait sentir les coups de poing dans son dos, les courants d'air que les brassements de l'ogre faisait dans la direction d'Elgoan semblait l'aider à avancer plus vite. L'ogre grognait de rater sa cible, puis Elgoan se jeta dans le trou et l'ogre s'écrasa contre la paroi émettant alors un puissant et monstrueux râle, tendit qu'il tombait sur les fesses.

Elgoan tremblotait, il était passé si près de finir en nourriture pour ogre bicéphale qu'il avait vu passer défiler devant lui toute sa vie. Aiglaia était à présent juste derrière lui et les deux louves étaient devant elle.
L'ogre tentait de passer sa main dans le trou mai rien que son bras était déjà quasiment trop gros pour y rentrer, ce qui lui faisait pousser d'horrible cri de mécontentement. Puis le bras s'enleva et se fut le silence...un silence malsain et bizarre...il ne semblait plus être la...

Le couloir dans lequel étaient couché les aventuriers et les animaux s'entendait assez loin, des trous au plafond de ce couloir laissaient entrer la lumière, ce qui faisait qu'on pouvait y voir assez clair assez loin.
Marquise ne laissa pas le temps ni à Elgoan, ni à Aiglaia de reprendre leurs esprits et commença à s'enfoncer dans le tunnel.

eureuse de voir l’ar-tel-quessir en un seul morceau et la resignation de l’ogre bicephale, Aglaia sourit de l’air naif de l’enfant soulage. ¤Mais mon calvaire ne touche pas encore a sa fin. ¤ La jeune femme, le visage crispe et couvert de poussiere entreprit un demi-tour dans le couloir et rampa vers sa fidele compagne, Iris. Elle s’accrocha a nouveau a elle d’un bras afin de faciliter son cheminement. ¤La surface n’est pas loin, en temoignent ces rayons de soleil comme autant de reves insaisissables. ¤ C’est ainsi qu’Aglaia s’attachait a confronter sa douleur, en tournant son attention vers autre chose. Artuchor lui avait toujours dit que trouver une belle metaphore etait une des decouvertes les plus difficiles a faire et que la reflexion n’amenait pas toujours une solution. Bien souvent c’etait la communion avec la Nature ou l’abandon de soi aux puissances terrestres et animales qui liberait l’esprit de l’emprise mortelle qui le saisissait et lui permettait d’enchainer les mots justes. Mais Aglaia etait beaucoup moins habiles a ce jeu que son mentor et deja la sourde douleur et la lourde fatigue tiraillaient ses membres et engourdissaient ses paupieres. La respiration alignee sur le rythme de son avancee, elle rampait courageusement vers le futur.