De Lunargent à Quaervarr, Deux semaines après les grandes tempêtes

linya s'était sincèrement attachée aux deux nains, et accessoirement au rôdeur mais peut-être d'une autre façon... Elle s'attachait souvent rapidement aux gens sympathiques tels qu'eux, recherchant peut-être un cadre simili-famillial à travers eux. A ce jour Mjöllnir avait gagné depuis longtemps le statut de "grand frère" adoptif... Et Kimiad cousin par défaut. Le fait pouvait paraître étrange mais pour un être aussi peu courant qu'elle et qui parcourait les routes ainsi, lui montrer ainsi autant de sympathie et de confiance était assez exceptionnel pour que son petit coeur, d'artichaut, s'accroche à ce fait. C'était pour cela que de voir les visages de Djuka et des deux nains incrustés dans la roche lui avait tant fait mal, tout comme le fait de voir le moine recueillir dignement les restes de la hache de son cousin. Lorsqu'il était venu la remercier elle lui avait posé la main sur l'épaule, plongeant ses yeux dans les siens, les larmes avaient cessé de couler mais uniquement parce qu'elle n'en avait plus la force... L'étrange sentiment de la résignation. Le moine lui avait demandé quelque chose mais elle n'était malheureusement plus en mesure de l'aider...

-Je suis désolée Mjöll', je ne suis plus en mesure de savoir cela aujourd'hui... Tu sais comment ça fonctionne... La pauvre était gênée de ne pas pouvoir plus l'aider, de lui enlever ce dernier espoir : "J'ai quasiment épuisé tous les liens magiques que j'ai avec la Nature, notamment voir les auras magiques..." ¤J'espère qu'il ne m'en voudra pas... J'ai trop usé de la magie lorsqu'on cherchait Djuka et les autres¤ Elle lui serra l'épaule. Embrun vint se frotter aux jambes du nain, semblant lui aussi vouloir montrer sa compassion pour la peine qu'il ressentait. La druide le laissa faire, le contact d'un chat et le sentir ronronner contre soit était parfois très apaisant et relaxant... Le moine en avait peut-être besoin, de ce calme animal...

- L'elfe s'empara de sa gourde et se nettoya le visage, mouillant un peu ses cheveux. Elle essaya de cacher son plaisir lorsque l'eau entra en contact avec sa peau, c'était son petit remède à elle. Que n'aurait-elle pas donné pour pouvoir s'immerger totalement quelques minutes et nager, laissant l'eau la réconforter. Elle rajusta son manteau de fourrure, installa correctement son sac, récupéra son arme et son bouclier et rabattit ses cheveux en arrière. Une fois ainsi apprêtée elle se retourna vers les deux humains

- Il doit vous rester des torches sèches... En cas de besoins, servez vous des débris des carrioles. Sinon, je crois que Mjöllnir a tout dit. Soyez prudents surtout, nous serons rapides, d'accord? Lorsqu'elle eut fini elle leur fit un petit sourire puis se dirigea vers le moine, Embrun toujours ronronnant à ses cotés. La druide se plaça à un pas derrière lui, scrutant l'horizon, souhaitant juste lui faire sentir qu'elle était là et qu'ils arriveraient ensemble au village des bûcherons. "On devrait rejoindre les bois en un premier temps, non? En tous cas il faudra toujours faire attention à la tourbe..."

jöllnir hocha la tête aux quelques mots de Ylinya. Il avait déjà été très surpris de l’étendue de son art et avec quelle puissance elle avait commandé par deux fois aux racines. "Très bien, nous verrons ça à notre retour." Le Nain était amusé de voir le félin aussi peu farouche à son égard. Il savait pertinemment qu’il ne s’agissait pas là d’un chat ordinaire mais il s’attendait à ce que le lien particulier qui l’unissait à la Druide lui donnerait plus de réserve envers les autres. Il comprenait par contre très bien leur attachement mutuel, la solitude qu’ils devaient tous deux ressentir plus souvent qu’à leur tour les rapprochait certainement. Il s’agenouilla pour lui caresser la tête et sursauta en le voyant bondir pour s’y frotter, ronronnant de plus belle. Il se releva un peu honteux mais sourit face à la simplicité de cet échange. Il avait sentit la présence de la demi-elfe derrière lui avant qu’elle ne s’exprime et lui répondit calmement, d’une voix qui reprenait de l’assurance à chaque instant.

- On f’ra pas long feu dans c’marais. Rejoignons d’abord la route, nous nous en écarterons un peu en arrivant au bois pour éviter de rester trop longtemps de trop bonnes cibles à flèches noires. Nous n’avons encore vu aucune trace des peaux vertes dont nous parlait Daranor, il se pourrait très bien qu’ils occupent une partie du bois que nous devons traverser et par ma barbe, j’m’en voudrais de bâcler une bonne bagarre par manque de temps! Il va falloir être prudents et discrets. Il vérifia son paquetage, que la lettre était toujours bien en place et intacte et se mit en route, le bras levé en salut aux deux hommes qui restaient de garde.

- Au fait Yli... T’as vraiment épuisé tes liens avec la nature pour la journée? Avec toute la boue dont tu t’étais tartinée, j’pensais que... Et il bondit en avant, pour éviter un coup éventuel – bien mérité - de la druidesse, se permettant même de s’esclaffer d’un rire chaleureux. Il montrait ainsi à ses amis que la tristesse n'avait pas eu totalement raison de lui et que ses amis pouvaient toujours compter sur sa force et ses poings, ainsi que sur sa sagesse. "Allons-y, essayons d’être de retour avant la nuit!"

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