Chapitre 1 : Le cri perdu du port

- Laeylan, toujours sur le qui-vive. Plaisanta t’il concernant la méfiance constante de la genasis.

¤ Belle établissement. ¤

- Hé ! Balesul, la prochaine fois, la chambre, tu nous la loue ici hien !.... Charmant.

Installé il répondit à Kerri, impatient qu’elle enfin réponde aussi à leurs questions.

- Dit-il amicalement trahit par son sourire.

-

Il fit mine de réfléchir. Il n’avait rien dit à Joan au sujet de cette même question. Pourquoi en dire plus ici ? Le pouvoir charmeur de la prêtresse de Sunie peut-être ? En tout cas en compagnie de ses amis il se sentait en confiance.

- Sans rentré dans les détails, ce simple mots suffisait à la plupart des gens pour comprendre que le demi-elfe manipulé la magie.

Il n’était pas assez intime pour raconter le drame de son enfance, il s’arrêta donc là. Assis à côté de Laeylan il attendait d’en apprendre plus, sur l’artefact avant tout. Le lieux était plaisant et pour une fois il n’était en train de faire des corvées, à ses yeux on avait tout le temps.

Les origines de Relh était intéressante, Aglarond une patrie d’elfe et de sang mêlés assumés, comme Baelsul. Un don inné pour la magie, comme Baelsul. Décidemment les points communs de manquaient pas, même si leurs caractères variaient.

Il ne restait plus qu’à Baelsul de compléter un peu sur lui-même.



Étant donné qu’il avait décidé d’en livrer un peu sur ses liens avec la nature, il en profita pour évoquer son attachement à Khalreshaar, la reine des forêts et la première divinité demi-elfes. La fille de Sylvanus et d’Hanali Celanil.

Marquant une pause il osa rajouter.



Jetant un coup d’œil à la femme en bleu, il ne souhaitait pas en dévoiler trop mais il poursuivit :



Malgré son jeune âge, l'archer ne souhaitait pas être limité à ça dans la tête de ses nouveaux amis. Il utilisait au maximum son aisance pour le masquer.

Laeylan écoutait ses nouveaux compagnons se présenter un peu plus. Hemurelh plaisantait, comme a son habitude. Elle venait de se prendre un énergumène dans la tête. Elle ne releva pas cette pique car le sourire proposé par son interlocuteur pouvait être signe de complicité. En tout cas, lui semblait comme elle le pensait avant prêt à rétablir des impunités comme il le disait si bien.

Pour Baelsul par contre la surprise fut double. D’une part, il disait faire partie de la confrérie à laquelle elle-même appartenait depuis peu, mais en plus il avait un grand intérêt pour le monde aquatique. Deux bonnes raisons de plus pour redresser les tors qui lui ont été fait.

A l’annonce des gardiens, elle scruta Baelsul et fit l’inventaire de ses affaires qu’il gardait avec lui et en effet, la cape, les bottes et la broche du loup y étaient. Elle n’avait vraiment pas pris le temps de le regarder avant cet instant, c'est idiot, elle se serait fait moins de mourons.

Elle souleva un pan de sa cape pour dévoiler elle-même sa broche identique à Baelsul.


Cette révélation sur Baelsul lui fit gagner bien plus la confiance de Laeylan. En tant que gardiens tous les deux, la doctrine fidèles et fraternels primait sur tout en principe. Elle savait avoir du soutien en sa personne sans plus aucun doute, s’il en subsistait, tant qu’elle resterait fidèle aux mœurs des gardiens. Il en allait de même dans l’autre sens.

¤C’est une bonne nouvelle qu’il soit de la confrérie également, je suis au moins rassuré sur lui. En plus il s’intéresse au monde sous-marin. Décidément, il est plein de surprise celui-là.¤

La réponse un peu vive de Laeylan surprit la sunite. Elle ne prit cependant pas la peine de détailler davantage ses opinions, et rebondit sur les réponses des aventuriers, ravie d'en savoir davantage sur eux. Même Laeylan s'ouvrit quelque peu, à l'évocation des gardiens sylvestres. Kerri Talindras, pour sa part, n'en avait jamais entendu parler. Ils reçurent bientôt leur commande de poissons et, il fallait le reconnaître, la cuisine était meilleure ici que chez Maître Morn. Elle était certainement aussi plus onéreuse. La prêtresse finit par étaler leurs possibilités de coopération; on devinait qu'elle avait une certaine expérience dans ce genre de tractation. Très certainement était-elle une porte-parole de la compagnie du bâton pourpre, et devait-elle parfois représenter d'autres opinions que les siennes.

Kerri Talindras

-------------------- Kerri ressemblait à une elfe de la lune élancée, avec une peau pâle, des cheveux sombres aux reflets d'argent, et des yeux bleus mouchetés d'or. Elle était menue et attrayante, même si certains auraient été davantage séduits par son charme qu'une réelle beauté. Elle s'habillait de manière recherchée et flamboyante, et sa cape rouge enchantée pouvait changer d'apparence pour s'accorder à sa tenue.

Somme toute, elle leur offrait rétribution s'ils continuaient leurs enquêtes sur les koalinths. Comme ces créatures n'en étaient pas à leur coup d'essai, et que plusieurs raids avaient déjà eu lieu, Kerri annonça qu'elle se renseignerait à ce sujet. Si le vieux Sarouf avait eu la même proposition, la demi-elfe semblait avoir un réseau social plus développé. Mais dans tous les cas, ils risquaient d'être réduits aux conjectures: difficile pour des terrestres de pister précisément les koalinths dans l'eau. S'ils voulaient explorer une piste sous-marine, en revanche, la prêtresse de Sunie se dit prête à les faire bénéficier d'une bénédiction pour qu'ils puissent respirer sous l'eau. C'était là une grande largesse, vu les prix exhorbitants que demandaient normalement les clergés pour la dépense de magie divine, mais après tout, c'était pour récupérer son artefact.

Quand ils terminèrent le repas, elle fit une dernière offre aux aventuriers, plus personnelle: tout sunite cherchait à faire fleurir les arts et la beauté. Elle se proposa donc de sponsoriser toute découverte qui pourrait être une offrande à la déesse de l'amour. Au final, les jeunes héros avaient devant eux bien des opportunités, mais ils allaient devoir se décider à en explorer une. Dans tous les cas, Kerri Talindras viendrait les informer de ses découvertes, s'il en était.

Ce fut un peu plus tard, après avoir pris congé de la prêtresse et en rentrant au Boucanier enfumé pour discuter entre eux, qu'ils firent une nouvelle rencontre. Un halfelin les attendait, envoyé par le vieux Sarouf. Il leur raconta que le vieux sage avaient observé une curiosité qui les intéresserait sûrement: un navire avait fait naufrage à quelques kilomètres au nord. Dans le contexte actuel des attaques de koalinths, qui les préoccupait, c'était peut-être une piste bienvenue. Et Sarouf était prêt à envoyer Atanathar seul en expédition —une première— pour en savoir davantage sur ce mystérieux vaisseau qui lui était apparu lors de sa dernière expérience de divination…

Plusieurs années étaient passées depuis la première vision dans la vasque de Maître Sarouf. La récolte d'embrun s'effectuait dorénavant plus efficacement et les visions étaient plus longues et plus claires. L'apprentissage de la magie s'intensifiait d'année en année et les connaissances s'accumulaient.

Entretemps Atanathar avait cassé les pieds de son maître pour qu'il l'aide à invoquer un animal familier. S'ensuivirent de rudes négociations car Maître Sarouf ne souhaitait pas que son propre familier ne soit victime de celui de son apprenti. Donc étaient exclus chats, chouettes, faucons, serpents et autres prédateurs de Philéas son rat.
Après quelques temps et beaucoup d'application Atanathar réussit à convoquer son familier, ou plutôt sa familière . Et oui, il avait réussi à faire venir à lui une femelle tamia. Toute gentille et toute douce. Ils étaient devenus inséparable.

Il arrivait de voir Atanathar et Eleanor, quand ils étaient en ville pour Maître Sarouf, amuser quelques enfants aussi bien à faire des tours de passe-passe qu'à faire des tours de prestidigitation.

Récemment un groupe d'aventuriers, qui avaient réussi à s'interposer dans une attaque de Koalinth dans le port, avaient rendu visite à Maître Sarouf. Ceux-ci avaient besoin d'information. C'était un moyen pour Maître Sarouf d'avoir des rentrées d'argent.

Lors de ses dernières séances de claire-vision, Maître Sarouf avait aperçu un navire intriguant. Comme s’il n'arrivait pas à tirer de ce navire autant d'informations qu'il en aurait d'un autre. Comme si son sort ne fonctionnait pas parfaitement sur celui-là, y aurait-il une protection magique? Vu que le navire n'était pas apparu la dernière fois que Sarouf avait utilisé le sort, il y a quelques jours, cela signifiait que le navire s’était échoué sur la côte. Cela intriguait fortement Maître Sarouf et titillait fortement les envies d’aventures d’Atanathar. Aucun naufrage n'avait encore été annoncé au port, Atanathar s'était renseigné.

" Bonjour à vous, je suis Atanathar, l’apprenti de Maître Sarouf. Il m’envoie pour vous informer d’une de ces découvertes.

Après votre visite, un navire à particulièrement attiré l’attention de mon maître lors de ses séances de divination. Ce navire n’est pas comme les autres, apparemment, il bloque d’une certaine manière le sort de mon maître. Lors de sa dernière séance, le navire n’est plus apparut, cela veut dire qu’il s’est échoué.

Nous savons où est le navire et il m’a demandé d’aller voir de plus près.

Je devais également vous en informer, mon Maître pense qu’il y peut être un lien avec les évènements que vous avez vécu.

Toujours est-il qu’en partant maintenant il me faudra le reste de la journée pour atteindre l’épave, cela veut dire que je ne rentrerais pas avant demain soir, je pense."

Pendant qu’Atanathar parlait avec le groupe d’aventuriers, un tamia en profita pour passer la tête hors de sa cachette (la chemise d’Atanathar). Atanathar lui tendit une graine qu’il sortit d’une de ses poches et elle se retrancha tout au si vite.

Baelsul avait vu juste en osant se confier sur ses origines et ses ambitions à ses deux acolytes et à cette prêtresse. Il faut dire que leur niveau d’entraide l’avait mis en confiance. Il fit un signe de tête et sourit quand Laeylan évoca son appartenance à la même organisation Sylvestre.

*Encore une incohérence, si les royaumes sylvestres sont terrestres pourquoi utilise-t-elle autant cette pseudo-insulte qui ne marche pas ?*

Quant à la proposition de la prêtresse, elle allait directement dans son sens. Cette rencontre donnait même un élan supplémentaire aux deux quêtes que l’archer lunargentais s’était fixé. il répondit simplement :




Pendant le repas, il souhaita en savoir plus sur l’engagement envers Sunie et les origines de Kerri qui en avait dit fort peu.

Quelques temps après le départ de la Sunite, un individu de petite taille fit son appartition. Le demi-elfe se retourna face à lui pour lui répondre :

« Bonjour Atanathar, je ne me souviens pas que Sarouf nous ait mentionné ton existence, mais soit, nous t’écoutons. »

Il écouta d’abord l’halfelin puis l’interrogea :

« Quel lien existerait-il avec notre enquête ? Si Sarouf en est convaincu je crois que le mieux soi que nous t’accompagnons. Ainsi nous pourrions constater par nous-mêmes et je pense que Laeylan pourrait mettre son affinité avec le monde marin en avant. »

La vu du Tamia, rappela à Baelsul sa chère Naira qui profitait de l'air marin pour découvrir la côte et le rejoignait chaque soir.