Chapître 3 : M maître, mille esclaves

Le prêtre-nain pour une fois se trouvait un peu embarrassé, il ne pouvait pas foncer dans le tas ni implorer sa déesse pour que sa magie les sauve de cette situation compliquée. Murdock venait de prendre la main avec les elfes, et sa capacité à s’exprimer dans leur langage jouait clairement en sa faveur. Le nain avait épuisé toutes ses ressources jusqu’à maintenant.

C’est alors qu’Iskender proposa d’aller à la rencontre des renforts qu’ils attendaient plus tôt :
- Mon ami, c’est ben courageux d’ta part, mais j’suis pas sûr qu’ça soit très prudent d’t’approcher d’une force d’elfe aussi importante et aussi hostile à nous aut’es. Et puis doit ben y’en avoir l’a dedans qui sont plus aguérit qu’nous. M’enfin si t’as une bonne idée d’comment t’y prendre j’veux ben t’aider. J’suis ben d’accord qu’les deux elfes devraient avoir les yeux ailleurs, mais les autres prisonniers j’peux pas t’laisser les renfermer. J’leur ai promis la liberté et ils se battront avec nous s’ils la conservent.

Le nain resterait sur le bateau pendant que la barque s’éloignerait. Et il profiterait de ce temps calme pour une prière rédemptrice à sa déesse dans une situation où il avait le plus besoin d’elle.

Après avoir mis de côté la coupelle et le bateau en or, Kald alla vérifier le contenu du sac. Vide, ce dernier était désespérément vide. Après en avoir palpé minutieusement l'intérieur à la recherche d'une cavité secrète contenant l'objet magique recherché, l'ensorceleur en arriva rapidement à la conclusion que c'était cet objet en cuir usée, en apparence insignifiant qui irradiait. Y plaçant l'artefact déjà découvert sur le bureau, Kald esquissa un petit sourire en réalisant que le poids global était resté inchangé, témoignant de la nature de "sac sans fond" du havresac, accessoire bien utile pour un aventurier toujours surchargé.

Passant une lanière autour de son épaule droite, le fils du froid rejoignit Jafert toujours en proie à un profond dilemme. La sagesse lui recommandait d'en restait là mais la tentation restait insidieuse, ramenant toujours son regard vers le tiroir manifestement piégé. Il manquait de temps pour tenter quelque chose mais, peut-être plus tard, en s'adjoignant le concours de ses compagnons... Bref, l'Amnien n'avait pas encore totalement renoncé même s'il était peu enclin à prendre des risques.

En revenant vers le pont, les arcanistes croisèrent Iskender qui voulait également entreprendre la fouille du navire, mettant l'accent sur l'armurerie. Là, se trouvaient quelques sabres d'abordage ou hachette propres à armer l'équipage mais si certaines armes semblaient de bonne facture, il n'y avait rien de vraiment exceptionnel.

Remontant à l'air libre, Kald et Jafert y trouvèrent Murdock en pleine discussion avec les elfes, enfin en plein monologue plutôt car ces derniers ne desserraient pas les dents, conservant l'attitude hautaine qu'ils arboraient depuis leur libération.

S'ils ne comprenaient pas le sens des paroles prononcées par le paladin, les lanceurs de sorts ne pouvaient qu'être admiratif du ton à la foi ferme et pédagogue employé. Malheureusement, ces appels à la raison semblaient trouver peu d'écho chez ses interlocuteurs.

- Fais comme tu l'entends, humain, lâcha le premier d'un ton méprisant tandis que son compagnons ajoutait, toujours en Elfique :

- Mais, pour votre sauvegarde, ne perdez pas trop de temps. Nos amis, ne nous trouvant pas à terre, risquent de penser que vous nous gardez prisonniers.

Sur ces dernières paroles, pleines d'une menace sous-jacente, les elfes se laissèrent conduire sans résistance jusqu'à une cabine aveugle dans laquelle ils furent enfermés tandis que Falrin aménageait tant bien que mal le pont en une sorte d'hôpital à ciel ouvert afin de prodiguer des soins aux anciens esclaves, soins qu'il était toujours obligé d'accomplir "à l'ancienne", Haela restant toujours sourdes aux prières, excuses ou promesses de son serviteur.

La journée s'écoulait lentement et la situation semblait d'être calmée sur la plage. Il n'y avait plus aucun signe de vie sur le rivage et plusieurs fumerolles s'élevaient des cabanes incendiées. Les assaillants avaient disparu dans la forêt laissant, derrière eux, ce spectacle de désolation.

La nuit commençait à tomber et Iskender insista pour mettre son plan à exécution, insistant auprès de Murdock pour être conduit à terre et se porter à la rencontre du détachement de soldats qui devait, vraisemblablement, les suivre. Mais que faire des deux elfes retenus à bord ? Était-il raisonnable de les y maintenir à l'isolement mais n'était-il pas aussi dangereux de les libérer ?

Qui souhaitait accompagner le paladin pour amener le rôdeur à terre ? Falrin préférait nettement rester à bord pour tenter de renouer la dialogue avec sa déesse froissée. Jafert, quant à lui, hésitait, l'esprit toujours obsédé par l'objet abandonné dans la cabine du magicien. En prenant le maximum de précaution et avec l'aide de ses compagnons, il était persuadé qu'il parviendrait à s'en emparer. Certes, il déclencherait certainement le piège mais, après tout, il y avait certainement un moyen d'en minimiser les nuisances. Bien que, le souvenir du traquenard glacial dans lequel il était déjà tombé avait de quoi refroidir ses ardeurs...

’hostilité des deux elfes vis-à-vis du groupe ne cessait pas et Iskender était de plus en plus inquiet pour la sécurité des renforts. Ceux-ci s’attendaient à rencontrer des esclavagistes mais pas des elfes habitués au combat en forêt et habiles à tendre des embuscades. Et les elfes étaient assez nombreux pour écraser les hommes envoyés par le Comte Keelson, en particulier s’ils les prenaient par surprise.
Cela ne l’enchantait pas mais le détachement du Comte devait être avertis.
Aller à terre et essayer de se faufiler jusqu’aux renforts pour les alerter était dangereux, même très dangereux, mais Iskender était le seul du groupe à avoir des chances de réussite.

Et puis, aussi, il faut bien le dire, il voulait retrouver sa chienne qu’il n’avait que depuis quelques semaines mais à laquelle il était déjà attaché. Comment s’en était-elle sortie avec les elfes qui devaient avoir rôdés pas loin du campement ? Et il fallait espérer aussi que les chevaux étaient toujours à l’attache là où ils les avaient laissés.

De toute façon, il fallait passer par l’ancien campement même si les elfes pouvaient avoir laissé une garde là-bas. Kimo allait bien sûr être très utile pour détecter des embuscades possibles autour du campement. Ses sens étaient bien supérieurs à ceux des elfes et Iskender comptait sur lui et sur la complicité qu’il avait avec son chien, fruit d’un long compagnonnage.

Bien évidemment, son départ du groupe affaiblirait la défense du bateau. Mais c’était un inconvénient qui était accepté par ses compagnons puisque non seulement la vie de nombreux soldats était en jeu mais aussi que les renforts étaient la meilleure arme contre les elfes qui étaient prêts à les tuer, au nom d’une défense de la Nature complétement délirante : croire que tous les hommes, sans exception, étaient les ennemis de la nature était absurde.

Certes, beaucoup d’hommes exploitaient les ressources naturelles sans aucun respect pour l’équilibre de la nature mais certains, de plus en plus nombreux, se battaient justement pour le respect de cet équilibre.
Et Iskender était la preuve vivante de ce combat et que cet équilibre pouvait être atteint. Il était le pont qui montrait qu'un combat commun pour la nature était possible : c’est pour cela que ces elfes lui en voulaient tellement.
Vivre en harmonie avec la nature n’était certes pas facile, mais ce n’était pas non plus impossible. Le monde était assez grand pour cela…
Vouloir une guerre de races était le pire moyen pour protéger la nature. Les hommes, évidemment, défendraient leurs vies et dans cette guerre ; la plus grande perdante serait la nature elle-même !

Malgré tout, puisqu’il avait accepté la mission de combattre les esclavagiste, Iskender devait aller jusqu’au bout. La vie des hommes du Comte dépendrait probablement du succès, ou non, de sa tentative ainsi d’ailleurs que, peut-être, la survie de ses compagnons qui ne pourraient probablement pas traverser des terres quadrillées par des elfes hostiles.

La situation avec les deux elfes semblait tendue. Il n’y avait jamais eu beaucoup d’elfes parmi les clients de la Poule qui mue. Les longs cheveux lisses et les traits anguleux des elfes, fit revenir en mémoire sa rencontre avec Rup'Aul une chaude nuit d’été alors que les grands négociants de la cote des épées s’étaient rencontrés à Athkatla. Un conciliabule au sommet du pouvoir pour se partager le gâteau des colonies de l’autre côté de l’océan. Rup’Aul était d’un genre étrange mais sans une once de malveillance. Jafert et Kayla l’avait casée dans une échoppe de Puskull afin qu’elle échappe à son geôlier, un dénommé Breslin.
Le magicien reprit ses esprits alors que Murdock le bousculait, menant sans violence les deux elfes dans une cabine pour les contenir.

Iskender lancait un dernier regard avant de descendre l’échelle de corde menant à la chaloupe. Si quelqu’un voulait le suivre, il fallait se manifester maintenant, plus tard, ce serait trop tard. Le regard du magicien balaya la plage et le camp juste en arrière. La rive était étrangement paisible. Une vague frappa le flanc du bateau.

Le dilemme qui le tenaillait depuis plusieurs minutes, trouva une résolution : le jeu n’en valait pas la chandelle, tampis pour l’artefact.

- J’arrive ! Lanca il alors qu’il enjambait déjà le bastingage pour descendre l’échelle de corde.

Si Jafert avait toujours vécu au bord de l’océan, il n’avait clairement pas le pied marin. Il s’imaginait déjà le contact moelleux du sable chaud sous ses pieds.

L'ensorceleur ne s'était pas opposé à la décision de Murdock, mais sa mine ombrageuse montrait bien qu'il avait mal pris qu'on ignore ainsi sa parole. Retenir les deux elfes contre leur gré et en dépit de leur avertissement était un choix risqué qui, tout en créant du ressentiment chez leurs "prisonniers", pouvait être mal interprété par les furieux congénères de ces derniers. Était-ce le sens moral du paladin qui lui faisait oublier la prudence ?

- Essayez aussi de découvrir ce que sont devenus les esclaves que nous sommes venus chercher, lança-t-il à ses compagnons embarqués dans la chaloupe. Il ne manquerait plus qu'on doive les reprendre à ces sauvages...

Kald passerait la nuit dans la cabine du capitaine, où une couche d'apparence confortable l'attendait. Après avoir bricolé un rudimentaire système d'alarme au cas où quelqu'un cherche à entrer, il s'assit au bureau et entreprit un inventaire des objets contenus par le sac enchanté. Méthodique, il y plongeait la main, saisissait la première babiole que rencontraient ses doigts aveugles puis la déposait en face de lui avant de recommencer. Ceci fait, il ne conserverait que ce qu'il jugerait de valeur puis s'aliterait. Il espérait qu'avec le jour viendraient enfin les renforts.

Le prêtre-nain doutait de la facilité de la tâche d’Iskender, mais il faisait preuve de bravoure en se proposant, lui qui avait plutôt l’habitude de s’occuper de l’arrière garde avec ses deux compagnons. Falrin connaissait peu d’elfes, il savait seulement que de réputation nains et elfe avaient plutôt tendance à se rabrouer les uns les autres, si ce n’est en venir aux mains ou pire. Mais bon, après avoir été libéré des geôles, il s’attendait à un peu plus de sympathie de leur part. Comprenant son erreur, il se rendit compte qu’il ne leur avait donné que quelques minutes de liberté en plus puisque le raid elfique avait été si proche en temps. D’ailleurs, leur petite escarmouche sur le navire avait peut-être aidé à faire diversion et facilité l’attaque des elfes.

Alors que Jafert s'engouffrait dans la barque, le nain lui rappela que sa mission était de revenir avec la dite barque pour ne pas les laisser seuls sur le navire.

Le prêtre proposa aux plus vaillants des prisonniers de s’organiser en binôme pour faire un tour de garde. Il avait grand besoin de repos mais devaient tous êtres alertes en cas d’attaque.

Murdock écoutait les avis de chacun et le plan d'Iskender qui l'entraînait vers une action qu'il n'avait pas prévu. L'intention de Jafert de les suivcre lui permettait d'élaborer une stratégie qui pourrait fonctionner en partant de l'idée du rôdeur que les elfes n'appréciaient pas particulièrement.

- Bien, parfait, Jafert et Iskender je vous suis et j'arrive avec les deux elfes. Une fois sur la plage, Iskender tu évites autant que possible les elfes pour avertir les hommes du Comte. Jafert, tu garde la barque. Dès qu'on aura accosté, prend un peu le large et les elfes viennent pour tenter de t'attaquer tu rejoins le navire qui doit devenir notre position fort.

Murdock regardait autour de lui et estimait sur le plan tactique ce qui pourrait être fait.

- Si les elfes ne disposent pas de moyens magiques importants du type élémentaire, cela devrait aller. Falrin et Kald, je compte sur vous pour renforcer les défenses du navire et voir ce que l'on peut tirer au maximum de ce qu'il cache. Pour ma part, étant le seul à parler elfique, paladin de Torm et originaire des Vaux, je conduirais les deux elfes, libre, auprès de leurs compagnons.

Murdock n'attendant pas d'accord de ces compagnons. Il venait simplement de mettre en place une stratégie qui pourrait avoir des chances de succès sur ce qu'Iskender venait d'enclencher. Que Torm le guide dans les évènements à venir.

Murdock se rendait à l'intérieur du navire pour ramener sur le pont les deux prisonniers elfes libérés. Sans un mot, dans un premier, il leur faisait comprendre, après avoir ouvert la porte qu'ils doivent monter sur le pont. Une fois à l'air libre, Murdock s'adressait aux deux elfes.

- Bien, le navire étant sécurisé, comme je vous l'avais promis, je vais vous conduire à vos compagnons. Iskender et Jafert vont nous accompagner à bord de la barque pour nous conduire sur les rives de cette plage. Là, je vous accompagnerais auprès de vos amis venant de s'emparer de ce fortin d'esclavagiste. Je vous accompagnerais seul. J'aimerais, une fois au sol, pouvoir inspecter le fortin pour éventuellement découvrir les intentions cachées des esclavagistes. Une fois cela fait, je retournerais à bord du navire où nous allons tenter de conduire en lieu sûr vos autres compagnons d'infortune. J'espère que cela vous conviendra et que la Seldarine guidera nos actions et nos pas.

Tirés de la cabine dans laquelle ils avaient été enfermés quelques temps, les deux elfes ne semblaient pas tenir rigueur aux aventuriers d'avoir fait preuve de prudence en les emprisonnant temporairement. À moins que ces derniers ne se soient mépris devant l'absence de réaction et le masque d'impassibilité qui leur était opposé. Hochant simplement la tête aux propos de Murdock, l'un des deux captifs déclara :

- Il suffira de nous laisser à terre, humain, ce n'est pas la peine de tenter de voir nos compagnons. Nous ne chercherons pas à vous nuire tant que vous resterez à votre place. La dette que nous avons contactée à votre égard disparaîtra si vous outrepassez vos droits. Quittez rapidement nos terres et vous vivrez.

Sans se départir de leur maintien hautain, les elfes embarquèrent souplement dans la barque, leur agilité naturelle tranchant assez nettement avec la lourdeur des trois hommes qui les accompagnaient.

Le pied à peine posé à terre, Iskender s'éloigna rapidement, pressé de retrouver les chevaux et Luna, à qui il en avait confié la garde. Si les montures étaient toujours là, elles manifestaient néanmoins une certaine nervosité, ayant passées beaucoup trop de temps attachées à des arbres. Par contre, le rôdeur connut un moment de panique en ne voyant Luna nulle part. Sans doute, lassée de devoir attendre un maître qui ne revenait pas, la chienne avait résolu de faire un petit tour, histoire de se dégourdir les pattes.

Inquiet à l'idée que l'animal ait pu faire une mauvaise rencontre, tant les prédateurs abondaient dans la région, Iskender fouilla rapidement les taillis à la recherche de la moindre trace, aidé activement par Kimo qui soulevait chaque feuille de sa truffe, et poussa un soupir de soulagement en découvrant des empreintes de pattes. Retrouvant enfin Luna qui lui fit la tête pendant quelques temps, le rôdeur enfourcha un des chevaux et, emmenant les autres avec lui, entreprit de remonter la piste, allant à la rencontre de la patrouille censée les avoir suivis.

Près du fortin, Jafert était bien content de pouvoir foulé le plancher des vaches mais sa joie fut de courte durée lorsque Murdock lui demanda de repartir en mer, à quelques longueurs de la plage, pour surveiller ce qu'il se passait. Bien qu'il en mourût d'envie, le paladin ne chercha pas à retenir les deux elfes qui disparurent dans les taillis, non sans avoir répété leur mise en garde, puis, prudemment, l'homme franchit la palissade partiellement détruite.

Autour de lui n'était qu'un spectacle de désolation à l'odeur insoutenable. De nombreux cadavres, exclusivement humains et orques, gisaient pêle-mêle dans les allées, au milieu des bâtiments brulés. Retrouvant le hangar dans lequel avaient été enfermés les malheureux esclaves, Murdock ne découvrit que des murs noircis par un violant incendie et des corps calcinés. Les elfes, dans leur xénophobie destructrice, n'avaient pas fait de distinguo entre les envahisseurs, appliquant le même châtiment aux bourreaux comme à leurs victimes.

L'estomac quelque peu retourné, le paladin retourna à bord du navire où il tint un rapide conseil de guerre avec ses compagnons. Bien que désireux de rendre justice aux malheureux qui avaient péri, la sagesse recommandait de temporiser, une expédition en forêt pouvant se révéler particulièrement périlleuse, surtout en l'absence de leur éclaireur. Le bateau était une place forte difficilement prenable et constituait certainement le meilleur endroit pour y attendre les troupes du Comte.

Quelques jours s'écoulèrent que les aventuriers mirent à profit pour parfaire leur fouille du navire. Falrin, ne parvenant toujours pas à revenir dans les bonnes grâces d'Haela, s'attacha à organiser la défense du navire, avec l'aide des anciens prisonniers qui reprenaient, peu à peu, des forces.

Kald avait jeté son dévolu sur la cabine du capitaine, tant que pour le confort que lui apportait la couche moelleuse que pour la richesse de la documentation qui s'y trouvait. Le havresac ne contenait rien de spécifique mais s'avérait être un sac sans fond, bien pratique pour transporter son équipement sans craindre un quelconque surpoids (havresac d'Hévrard). La coupelle et le navire en or valaient, de toute évidence, une petite fortune. Il serait certainement temps de décider quoi en faire, une fois leur utilité déterminée. L'étude des différents parchemins et carnets permit au fils du gel de se faire une petite idée de la situation politico-militaire de la Baie de Tarseth, baie au Nord de la presqu'île de Velen sur laquelle la ville de Murann était construite. Le récent Empire sythillisien avaient tissé des liens avec le Consortium du Rundeen et les pirates des Îles Nelanthères. Les mages-ogres se servaient des navires de ses deux organisations pour alimenter un trafic d'esclaves qui leur fournissait une main d'œuvre bon marchée.

N'osant toujours pas s'attaquer au fameux tiroir de la cabine du magicien, Jafert multipliait les aller-retours vers la terre ferme, accompagnant Murdock dans ses visites au fortin dévasté. Si la fouille de ce dernier n'apportait rien de bien passionnant - tout avait été détruit, ou presque, il fallait néanmoins donner une sépultures décentes aux victimes et transporter des cadavres étaient loin d'être une partie de plaisir.

Alors qu'il se trouvait seul en lisière de la forêt, le paladin eut la surprise de tomber nez-à-nez avec le prêtre de Malar, à la barde si hirsute, rencontré précédemment. Se sachant certainement protégé par des appuis invisibles, l'homme ne manifestait aucune crainte mais ne se montrait pas hostile pour autant.

- Décidément, cette forêt est pleine de surprise, commenta-t-il avec un sourire ironique. La Meute devra se montrer patiente avant la prochaine Grande Chasse.

Sur ces paroles énigmatique, le forestier adressa un petit salut moqueur à Murdock avant de se fondre dans les buissons sans faire mine de vouloir engager la conversation.

Enfin, le bruit de la patrouille tant attendue se fit entendre, bruits des sabots sur le chemin et piaffement des chevaux. Iskender avait finalement réussi à retrouver le détachement envoyé par le Comte et l'avait guidé rapidement. Le jeune noble qui les commandait avait l'air un peu dépassé par l'ampleur du désastre qu'il découvrit. Laissant ses hommes, sous la direction d'un sergent grisonnant, organiser un bivouac défensif en s'appuyant sur les rares maisons qui tenaient encore debout, il décida de vous accompagner jusqu'au navire capturé pour s'y faire expliquer la situation.

La discussion allait bon train lorsqu'un cri d'alerte retendit : des voiles venaient d'apparaître à l'horizon. Après quelques instants à se demander quel danger ces nouveaux arrivants représentaient, l'officier poussa un soupir de soulagement en reconnaissant la bannière personnelle du Comte Tanar Keelson qui flottait en haut d'un des mats. Peu de temps après, le navire amiral, portant encore les stigmates d'un combat, mouillait à proximité tandis que cinq autres bâtiments de guerre croisaient au large en protection.

Tanar Keelson

- Je suis heureux de vous voir en bonne santé, s'exclama le jeune noble en prenant pied sur le pont. On dirait que tout n'a pas été simple pour vous. Nous avons défait une flottille de pirates au large de Velen mais il semblerait que notre combat ait été une vraie partie de plaisir comparé au vôtre. Voudriez-vous m'expliquer la situation ? Et puis-je vous être utile d'une façon ou d'une autre ? -------------------- À voir ce visage encore juvénile, qui pourrait croire être en présence du grand amiral du Téthyr ? En dépit de qualités martiales indéniables, son jeune âge reste cependant toujours un handicap pour lui permettre d'asseoir totalement son autorité sur l'ensemble des capitaines de la flotte royale.

Lancers...

Iskender - Jet de compétence : Obéissance de Luna : 8(d20) +6(deg) +0(Cha) = 14
Iskender - Jet de compétence : Retrouver les traces de Luna : 15(d20) +4(deg) +2(Sag) = 21