Introduction - Les voyages forment la jeunesse, RP d'introduction d'Ezzeldri

Alors qu'il allait refermer la porte sur ce visiteur ainsi congédié par Whettimn, Garin daigna patienter un peu pour renseigner Ezzeldri. L'attitude du serviteur, d'autant plus hautaine qu'il se sentait soutenu par son maître, laissait nettement transparaître le gouffre qui existait entre lui et l'étranger qui venait de débarquer à Velen.

- Tordraken se trouve à une dizaine de lieues à l'Est de la ville mais ça m'étonnerait fort que vous y trouviez le duc. Voyez-vous, c'est le Surintendant du commerce et il passe la majeure partie de son temps à la cour royale de Darromar.

Une pointe de fierté était nettement perceptible dans la voix de Garin comme s'il était responsable de l'importance de la fonction du duc dont l'honneur rejaillissait sur les habitants de Velen. Lorsque le halfelin lui expliqua qu'il souhaitait surtout rencontrer son épouse, le visage du larbin se referma, manifestant une animosité inattendue.

- Ah, Lady Lawantha (il avait presque craché le patronyme.) À cette heure, vous la trouverez surement chez madame Iitaar, au pied de la colline de la Veuve.

Bien qu'ancien membre de la compagnie des huit qui s'était pourtant rangée aux côtés de la future reine Zaranda lors de la guerre de Représailles, les origines calishites de la duchesse-consort la rendaient toujours suspectes aux yeux des habitants de Velen qui avaient du mal à se défaire de l'antagonisme régnant entre le Téthyr et le Calimshan.

S'étant fait indiquer le chemin, Ezzeldri atteignit assez rapidement l'allée des Scrimshaws où se trouvait l'échoppe de divination. Occupant le rez-de-chaussée d'une maison dont l'étage était certainement constitué des logements privés, la boutique paraissait petite en raison d'une immense boule de cristal, aussi haute qu'un humain de taille adulte, flottant à une trentaine de centimètre au dessus du sol au centre de la pièce. L'éclairage était diffus, donnant l'impression de se trouver au fond de l'océan, impression encore accentuée par les rayons du soleil venant parfois traverser cette luminosité verdâtre et accentuant la nausée provoquée par ces incessantes ondulations lumineuses.

La propriétaire était une vieille demi-elfe qui, en dépit de son âge, conservait encore certains charmes rappelant qu'elle avait été une des plus belle femmes de Velen. Contrairement aux rustres précédemment rencontrés, la magicienne se montra fort intéressée lorsqu'on Ezzeldri mentionna l'Union des Voyageurs et l'invita à la suivre à l'étage où, comme cela lui avait été entendu, se trouvait effectivement la puissante Lawantha Silendia.

Intriguée et amusée par la tenue du halfelin, la duchesse-consort le pria d'exposer l'objet de sa venue, l'écoutant attentivement sans l'interrompre.

Pour te permettre de visualiser la géographie globale de la Tête du Dragon (ou Presqu'île de Velen), je t'invite à consulter ce sujet dans lequel j'ai posté une carte de la région.

L’échoppe de divination était un lieu totalement enchanteur pour Ezzeldri. Il regardait la pièce avec le regard d’un enfant émerveillé, lutant en même temps contre cet effet d’ondulation, plutôt perturbant les premières minutes.

- Vous savez mes parents tiennent une échoppe également…. (Voyant que la vieille demi-elfe ne l’écoutait pas, il finit pour lui-même d’un ton plus bas) Mais bien différente de celle-ci.

Arrivé en haut, il inclina la tête par respect et remerciement envers son interlocutrice de lui porter un certain intérêt.

- Enchanté Dame Lawantha. Je me nomme Ezzeldri Marcheplume, je suis missionné par l’Union des Voyageurs du bureau de la Porte de Baldur. Ma venue à Velen doit permettre à l’Union de statuer sur l’intérêt d’agrandir leur service jusqu’à ces contrées. Et pour le moment je n’ai que de très bon ressentit de cette cité, mais, hélas, que très peu d’information précise sur la stabilité politique, les forces en présence et…. (Il balaya d’un revers de la main dans l’air ces idées et son blabla actuel)… Et, enfin bref… Dame Lawantha, la pratique des portails, si vous l’ignorez, est au cœur du service de l’Union des Voyageurs et je m’interroge sur la rumeur d’un tel portail qui n’annoncerai rien de très… (Il chercha son mot, ne souhaitant pas être grossier.) ‘Accueillant’. Mes indiscrétions sur le marché ce matin me font penser que la cabale de la Rune Tordue serait derrière le dit phénomène. Aaah… Et Whettimn qui n’a rien voulu sav… Enfin bref (Il ne se laissa pas emporter plus, par le souvenir encore très frais de sa mise à la porte de chez le Bourgmestre), si vous aviez des informations crédibles sur cela, au nom de l’Union des Voyageurs vous en seriez remercié.

Merci pour tous les liens et les bas de pages historiques. C'est très intéressant

Un léger sourire était apparu à la commissure des lèvres de la duchesse-consort lors de l'exposé, plein d'emphase, d'Ezzeldri. Ce sourire ne traduisait aucun amusement, ni moquerie envers le visiteur, mais était ,un brin nostalgique, se parant également d'une pointe de tristesse et d'amertume.

- Ah, l'Union des Voyageurs..., murmura Lawantha Silendia, pensive. Où était-elle durant la guerre de Représailles alors que nous aurions eu besoin d'elle ? Et maintenant que la situation se normalise, la voila qui tente de s'immiscer de nouveau dans les affaires du Téthyr. Enfin, c'est peut-être moi qui suis trop sévère et qui en attendais trop de la part de marchands, car, au fond, c'est bien ce que propose l'Union, non ? Vendre un service de transport à des voyageurs fortunés...

S'arrachant à ces disgressions, la magicienne reporta son attention sur le halfelin, son sourire devenant un peu plus chaleureux.

- Enfin, messire Marcheplume, vous n'y êtes pour rien dans tout cela et je reconnais que l'établissement d'un portail de l'Union, ici, à Velen, pourrait présenter un certain intérêt. Soyez assuré que j'en parlerai à mon époux dès que possible.

La mention de la Rune Tordue rappelait de douloureux souvenir mais la duchesse ne se déroba pas.

- Voila deux siècles, le royaume a été à deux doigts de tomber sous la coupe de cette organisation, lorsque Wyvorlaa, sorcier à la cour, devint une marionnette entre les mains de la liche Rysellan. Fort heureusement, cette cabale échoua, davantage à cause des distensions internes de la Rune Tordue que grâce au talent de nos mages, je dois l'avouer, mais tout danger a été écarté. Des rumeurs ont fait vent de la création récente de portail dans nos forêts mais cela ne reste que des rumeurs. Les précédentes recherches n'ont rien donnée pour les trouver et je crains fort que les derniers bruits ne soient du même acabit.

Hocha la tête, Iitaar abonda en ce sens, intervenant pour la première fois dans la conversation.

- J'ai tenté également d'en apprendre davantage mais n'ai rien vu. À moins qu'une magie plus puissante que la mienne ne contre mes recherches mystiques, il faut bien se rendre à la raison, il n'y a rien.

Réelle absence de danger ou volonté de se rassurer devant un phénomène qui dépassait les compétences de la voyante, bien malin aurait été celui qui aurait pu le dire.

- Désolé de ne pouvoir vous en apprendre davantage, reprit Lawantha. J'aurais bien enquêté moi-même sur ces dernières rumeurs mais je n'en ai pas le temps, la charge du duché ne revenant en l'absence de mon époux. Je ne peux que vous encourager à profiter de votre séjour à Velen et éventuellement de pousser jusqu'à Tulmene pour vous imprégner de l'ambiance de la Presqu'île. Qui sait, vous passerez peut-être à côté de votre portail en empruntant la vieille route de Velen...

Le sourire qu'affichait maintenant la duchesse-consort était emplein de mystère, comme si elle venait, à demi-mot, de confier une mission à Ezzeldri en chatouillant la curiosité maladive des halfelins.

Gêné d’abord d’entendre que l’Union des Voyageurs avait pu rester sourd au problème qui sévissait jadis dans le Téthyr, il ne souhaita pas prendre leur défense. Il était jeune et n’avait pas encore les connaissances suffisantes sur les tensions et autre décision qui avaient lieu à cette période. Et comme Dame Lawantha le soulignait, il n’y était pour rien. Mais il était persuadé qu’il avait leur raison.

¤ L’histoire du portail restait un mystère, donc ! ¤

Ezzeldri lui renvoya un sourire communicatif et un regard qui trahissait sa curiosité sur ces rumeurs. Il lui répondit avec l’enthousiasme légendaire des Halfelins pied-légers.

- Je suis ravi que l’idée d’un bureau de l’Union à Velen ait un intérêt à vos yeux ! (Il posa une main sur son menton prenant une expression en pleine réflexion). J’espère que votre homme sera du même avis… Mais quoi qu’il en soit pour le moment, cette rumeur de portail me laisse perplexe et ce possible retour de la Rune Tordue, après votre histoire, me laisse qu’un mauvais sentiment.

Il salua tour à tour dame Iitaar et dame Lawantha, prenant ensuite le chemin de la sortie.

- Je ne vous dérange donc pas plus longtemps et je vais surement suivre ces conseils bien avisés du côté de Tulmene et de la vieille route, hein ! Brandobaris guide vos pas, Dame Lawantha !

D’un coup pressé, il sortie de l’échoppe et il rentra à l’auberge, non s’en y faire un détour par le marché pour y acheter quelques fruits à grignoter.

Dans sa chambre il pria pour qu’il lui reste suffisamment d’encre pour y rédiger sa lettre. Son emprunte de pied avait quasiment vidé le pot que l’aubergiste, lui avait gentiment mis à disposition. Sur un parchemin vierge, il se mit à écrire à l’attention de l’intendante du bureau à la Porte de Baldur :

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Wersallia,

Je vous écris depuis Velen, ou j’y ai trouvé un établissement dès plus accueillant.

Je vous recommande d’ailleurs leur poisson grillé, un délice.

La situation pour le moment ici semble plutôt stable et le climat en cette saison est plutôt agréable.

Hormis un désintérêt certain par le Bourgmestre Whettimn, qui semble happé par d’autre priorité, je n’ai rencontré que des points positifs à une potentielle intégration d’un Bureau de l’Union sur la presqu’île.

Si besoin, vous trouverez à n’en pas douter un soutient auprès de la duchesse de Blackthorn à Tordraken.

Pour le moment une rumeur m’interpelle au sujet d’un retour possible d’une organisation nommé la Rune Tordue est surtout de possible portails de téléportation implantés en secret sur la presqu’île.

Je vais donc poursuivre mon séjour à Velen, dans le but d’en apprendre d’avantage et m’assurer que ceci ne viendra en rien nuire aux intentions de l’Union dans ces contrées.

Aussi, si j’en ai l’occasion, je reviendrai avec des suggestions de locaux.

Fin de ce premier rapport.

Brandobaris guide vos pas.

Missionnaire de l’Union des Voyageur à Velen,

Ezzeldri Marcheplume

Il ne prit pas la peine de relire sa lettre. Il la plia de façon astucieuse à en faire une enveloppe fermée sans utiliser de cire qu’il n’avait de toute manière pas. Tant pis pour la discrétion.

Il réunit ces affaires et descendit. Dans le hall d’entrée de l’auberge, Ezzi sourie à la vue de son emprunte de pied appliqué à l’encre sur un morceau de parchemin déchiré, qui avait été épinglé à hauteur du petit homme dans un coin du comptoir. Il y déposa sa lettre avec les pièces, de quoi réglé la prestation.

- M’sieur, je dois faire parvenir cette lettre au bureau de l’Union des Voyageurs à la Porte de Baldur auprès de dame Wersallia, l’intendante. Les indications son noté au verso. Si vous pouviez vous en charger, la moitié des pièces sont à vous, l’autre pour le coursier.

Il réajusta son sac sur le dos.

- Je vais aller m’aventurer du côté de la vieille route de Velen et surement pousser ma visite jusqu’à Tulmene. Euh ! Vous auriez des conseils avant de partir ? J’ai entendu parler d’esprit vagabond, qui bizarrement ne semble pas inquiéter les habitants ici.

Ezzeldri n’avait pas pour habitude de préparer ses voyages, mais les histoires de fantômes et d’âmes égarées semblaient monnaie courante ici. Mais cela était nouveau pour lui. Alors s’il devait faire des rencontres d’outre-tombe, il préférait le savoir à l’avance.

¤ Brandobaris, veille sur mes pas. ¤

L'aubergiste accepta, sans aucune difficulté, de faire suivre la lettre vers son destinataire, faisant aussitôt disparaître les pièces d'or avec un geste qui trahissait une longue habitude.

Alors qu'il déplorait que son visiteur ne restât pas plus longtemps dans son modeste établissement, le verbiage, tout commercial, de l'homme s'interrompit soudain à la mention de la destination évoqué et surtout de l'itinéraire envisagé pour s'y rendre.

- La vieille route de Velen ? Vous y pensez pas sérieusement, mon petit messire ? C'est un véritable coupe-gorge et les brigands y sont plus fréquents que les puces dans les paillasses des chambres chez Morgan.

"Chez Morgan" était pourtant une des plus agréables auberge de la ville. Nommé ainsi en l'honneur d'un fameux capitaine qui avait occis un dragon-tortue - la tête du monstre trônait d'ailleurs dans l'établissement au dessus du bar, elle était célèbre dans toute la péninsule. Le fantôme de Morgan venait même parfois trinquer avec les consommateurs et nombreux étaient ceux qui y venaient pour espérer le voir. Personne n'avait encore trouvé à redire sur le confort ou l'hygiène des lieux mais cela ne coûtait rien de médire un peu d'un concurrent.

Par contre, l'allusion aux esprits vagabonds ne parut pas du tout troubler le tenancier. Visiblement, ces fantômes ne paraissaient pas être considérés comme une menace, ni même comme une nuisance. Ils étaient là, c'était tout, et les habitants de Velen s'étaient parfaitement adaptés à leur présence. Chacun vaquait à ses occupations et n'interférait pas sur celles des autres.

Sac sur le dos, Ezzeldri était décidé à gagner Tulmene au plus vite, n'ayant pas encore réalisé que la capitale du Comté Fyraven se trouvait à environ trois jours de marche et qu'il était peut-être imprudent de faire seul le déplacement.

Alors que le halfelin atteignait la Porte de la Forêt d'où partait la vieille route de Velen, il tomba sur un petit détachement d'une dizaine hommes d'arme sur le point de se mettre en route. Commandés par un sergent, leur tenue les désignait explicitement comme faisant partie de la garde ducale. Devant conduire quatre chevaux de bâts, lourdement chargés, jusqu'à Tulmene, le gradé n'eut aucune objection à inclure Ezzeldri dans leur convoi, se sentant même honoré d'escorter un prêtre dans ses périples.

Sans se mouiller officiellement, Lawantha accordait visiblement un discret coup de pouce au hin, mettant ainsi tout en œuvre pour favoriser son voyage. En dépit de ses dénégations et de sa prétendue indifférence, les rumeurs sur un portail au cœur de la forêt devait quand même la préoccuper quelque peu...

Après ça brève discussion avec l’aubergiste, Ezzeldri quittait Velen avec la certitude que le trajet allez être compliqué. Alors c’est avec une prière à son dieu protecteur qu’il rejoignit la milice armée aux portes de la forêt. Peu importait les forces muettes du destin ou autre qui était à l’œuvre, pour le Hin il s’agissait d’un signe de la reconnaissance de sa dévotion grandissante.

Le jeune prêtre qui appréciait voyager avec de la compagnie, tenait le rythme malgré ses petites jambes, la cadence qu’imposait la garde ducale. Mais la monotonie d’une marche ce n’était pas pour lui. Se rapprochant du sergent, il en profita pour interroger l’homme.

- Drôle de coïncidence notre rencontre, Sergent. Je discutais justement avec votre duchesse ce matin même à l’échoppe des divinations, une dame des plus avenante et sympathique. Vous avez dû faire ce trajet plusieurs fois, non ? Un aubergiste me faisait par de brigand habituel sur la vieille route, j’avoue que votre présence est une aubaine. Si je peux m’appuyer sur votre expérience également pour me notifier tout évènement ou chose qui vous paraitrait étrange ou inhabituel sur le trajet. Cela pourrait être une piste dans mes recherches d’une présence mystique voir peut-être hostile qui se serait installer dans la contrée. Cela me serait d’une grande aide.

Marchant à côté du sergent, il y sortie une pomme qu’il avait acheté plus tôt au marché et se mit à croquer dedans. Son regard allant de droite et de gauche essayant sur le trajet de capté une preuve ou un indice de son dieu le mettant sur la voie du portail.

Désolé Stor, j’aurais aimé posté plus tôt, mais je n’ai pas été dispo hier soir.
Test de perception si possible.

Pas de soucis sur la vitesse de post. Notre rythme est particulièrement rapide en ce moment car je voulais expédier le plus vite possible ton RP d'intro afin de te permettre de rejoindre la quête. Comme tu es très réactif, cela n'a pas pris beaucoup de temps.
Habituellement, le rythme est beaucoup plus lent (de l'ordre d'un post MD par semaine ou par dizaine de jours). Normalement, mercredi prochain, l'équipe sera au complet, du moins je l'espère, et on passera au rythme hebdomadaire avec mon intervention chaque mercredi.

Le sergent haussa les épaules à la mention de l'entretien du matin avec la duchesse comme si l'emploi du temps de sa châtelaine lui était parfaitement indifférent. Il se contentait de faire ce qu'on lui disait, sans se poser de question, et s'en trouvait très bien ainsi.

- Dame oui, on nous a rapporté des attaques de voyageurs sur cette route, répondit l'homme. Mais ne vous inquiétez pas, mon petit messire, avec nous vous ne risquez rien. C'est pas la première fois que je fais ce trajet et je n'ai jamais vu l'ombre d'un brigand.

- Y'a quand même, parfois, un charriot abandonné et des cadavres sur la route, intervint spontanément un des soldats avant de se ratatiner sous le regard furibond de son supérieur et de battre prudemment en retraite.

- Comme je vous le disais, reprit le sergent. Notre détachement est assez important pour ne rien craindre mais cela ne nous dispense pas de rester sur nos gardes. On a toujours la désagréable impression que mille yeux restent en permanence fixés sur nous tant qu'on est dans cette maudite forêt.

Effectivement, l'attitude de l'escorte était assez décontractée. Si les miliciens tenaient toujours fermement leur lance sur l'épaule, aucun ne paraissait réellement craindre une attaque.

Après quelques heures de marches, alors que la luminosité du jour commençait à décliner le détachement arriva à une clairière au centre de laquelle se trouvait un bâtiment vide, tenant davantage de la grange abandonnée que de l'auberge accueillante. Avec l'habitude des vieilles troupes, les hommes d'arme installèrent le bivouac. Sous la protection attentive de deux d'entre eux, s'étant naturellement placés en sentinelles, les autres soldats s'activaient, sans que leur supérieur n'ait besoin de leur donner des ordres.

Assez rapidement, des paillasses furent étendues dans la grange, Ezzeldri étant invité à disposer la sienne à proximité de celle du sergent, au fond du bâtiment et légèrement à l'écart de celles des soldats. Parallèlement à ça, un feu était allumé dans la clairière et, bientôt, une odeur appétissante s'élevait des marmites disposées dessus.

Pendant le repas qui suivit, le jeune halfelin put bavarder facilement avec ses compagnons de voyage. Il apprit qu'il fallait néanmoins constater une recrudescence des attaques depuis quelques chevauchées¹ mais que ces dernières avaient principalement lieu du côté de Tulmene et que personne n'avait encore pu en déterminer l'origine. Là, à proximité de Velen, on capturait bien, de temps en temps, quelques gredins qui avaient tôt fait de se balancer au bout d'une corde, la justice ducale étant assez expéditive envers les malfrats.

- À Tulmene, j'suis sûr qu'c'est un coup d'ces maudits elfes, avait affirmé avec force un des miliciens, le même d'ailleurs qui avait déjà interrompu son sergent plus tôt dans la journée.

Un nouveau regard noir le fit taire alors que le gradé le coupait dédaigneusement.

- Foutaise tout ça. Y'a pas plus d'elfes dans la presqu'île que d'argent au fond de ta bourse. C'est des légendes tout ça, vous croyez pas que, depuis tout c'temps, on les aurait vu, vos elfes ?

L'ambiance était néanmoins à la détente et Ezzeldri pouvait facilement converser avec tous. Loin des oreilles de leur sergents, les miliciens se montraient facilement bavards mais, avec la vantardise habituelle des hommes de cette trempe, il restait difficile de faire la part des choses et de savoir ce qui était réel ou relevait de l'exagération.

¹ chevauchée : unité de temps des Royaumes Oubliés, équivalente de notre semaine, mais correspondant à 10 jours. Il y a 3 chevauchées dans un mois.

Je laisse le dialogue ouvert si tu souhaites poser des questions précises (réponses dans mon prochain post). Dans tous les cas, la nuit se passera sans surprise et le convoi reprendra sa route au matin. Je te laisse faire avancer les choses.

Lancers...

Ezzeldri Marcheplume - Jet de compétence : Perception : 11(d20) +0(deg) +2(Sag) +2(racial) = 15

Cette soirée à bivouaquer avec la garde fut une expérience de camaraderie qu’appréciait le Halfelin. Cela lui rappelait sa vie à Berdusk lorsque les groupes d’aventuriers venaient prendre halte dans la taverne du coin. Le jeune Hin avait pour habitude de se fondre dans le groupe et de passer de bonne soirée comme celle-ci, dans une moindre mesure évidemment. Car en service la garde n’était pas totalement libre de se laisser aller.

Potage en main, Ezzeldri se rapprocha de l’officier le plus bavard. A deux reprises ce dernier avait fait allusion à des attaques sur la vieille route et avec les inquiétudes que Dame Lawantha lui avait confiée sur les alentours de Tulmene, il se devait de creuser le sujet.

- Vous savez, Brandobaris encourage les audacieux. Commença-t-il, comme pour lui montrer qu’il était un prêtre qui avait les faveurs d’un dieu avec qui il pouvait parler librement. J’ai bien l’impression que vous avez de bon yeux soldats et une bonne déduction. Dites m’en plus sur votre théorie elfique ? Ezzeldri souhaitait entendre toute l’histoire pour se faire sa propre opinion et juger lui-même si cela était des foutaises, comme l’avait vigoureusement établi le sergent. Et n’hésitez pas à être précis dans votre description, ou de l’endroit exact à Tulmene.

Ezzeldri, continua la soirée avec les soldats, essayant de découvrir si l’un ou l’autre avait une information sur un portail de téléportation ou sur des faits qui pourrait s’apparenter à une preuve d’un retour dans les environs de la Rune Tordue.

Puis, les efforts fournis dans cette longue journée se firent sentir, Ezzeldri prit congé des gardes pour retourner sur sa paillasse. Eloigné, il pouvait observer le ballet bien orchestré des gardes qui mettaient en place leur tour de garde et qui rangeaient strictement leurs affaires pour gagner le plus de temps possible en cas d’imprévue. Se sentant en sécurité parmi la garde ducale. Le petit être trouva rapidement le sommeil bien blotti sur sa paillasse.

Au petit matin c’est avec la rosée de la clairière que tout le monde se remit en route. Le sergent avait reformé sa formation de marche et c’est dans un silence apaisant du matin que tout le monde se remit en marche. De son côté Ezz, était impatient de se rapprocher de Tulmene. Avant de prendre la route le prêtre avait pris la peine, pied nues dans l’herbe, histoire de laisser ses empreintes de Hin dans cette clairière, de prier Brandobaris, espérant qu’il le guide vers les mésaventures qui bouscule en secret les environs.



J’ai répondu rapidement Stor, parce que je ne suis pas sûr de pouvoir le faire ce W-E.

Flatté d'être ainsi questionné, le garde avait bombé le torse et s'était étendu sur tout ce qu'il savait des dangers possibles dans ces forêts. Assez rapidement, Ezzeldri se rendit compte que l'homme ne savait pas réellement grand chose et avait tendance à beaucoup fabuler et à broder autour de maigres informations, le plus souvent obtenues, à une heure avancée de la nuit, à la faveur de conversations de tavernes.

Il se disait que des elfes vivaient dans la forêt de la presqu'île mais, contrairement aux deux tribus, Noromath et Durmista, qui vivaient dans la Wealdath plus "continentale", et avaient été, d'ailleurs, érigées en duchés par la reine, ces deux duchés, formant avec le Duché de Cap Velen, la Principauté de la Mer des Corsaires dont la souveraine n'était autre que la princesse Sybille Rhindaun qui, en temps qu'aînée des triplets, était considérée comme l'héritière du trône du Téthyr. Certes le jeune âge de la princesse - elle n'avait que trois ans, rendait son titre plus honorifique qu'autre chose mais il traduisait bien l'intérêt de la famille royale pour cette partie du Téthyr. Les elfes de la Wealdath y jouissaient d'une large autonomie, la Reine Zaranda voulant préserver leur indépendance afin de pouvoir compter sur eux comme de fidèles alliés en cas de difficultés.

Se méfiant fortement du "beau peuple", le garde avait tendance à leur prêter tous les tords, quitte à les accuser, sans fondement aucun, de l'insécurité chronique qui régnait sur la vieille route de Velen.

N'omettant pas de rendre, aussi souvent que possible, gloire à Brandobaris, Ezzeldri poursuivait son expédition avec le petit détachement au sein duquel il s'était intégré. Passé l'excitation des premières lieues, cette marche commençait à ennuyer l'aventureux halfelin, goûtant fort peu la quiétude du voyage. La forêt ne dévoilait aucun mystère et aucun brigand ne se risquait à attaquer une escorte aussi importante. Les bivouacs se succédaient sans rompre la monotonie de l'expédition.

À un moment, tendant néanmoins de garder ses yeux toujours attentifs, le prêtre remarqua un étroit layon, se frayant difficilement un chemin au travers d'une végétation fournie, qui s'éloignait de la piste principale pour se perdre dans les arbres. Deux piliers en pierres taillées, sur lesquels on pouvait deviner la trace d'un ancien blason représentant un faisceau d'éclairs disposés comme les rayons d'un cercle imaginaire, encadraient l'entrée de ce chemin oublié par le temps.

Interrogé, le sergent haussa les épaules et indiqua que cette mauvaise piste devait conduire à la demeure, certainement en ruine maintenant, d'un ancien noble. D'ailleurs, la presqu'île était pleine de ces petits manoirs, partiellement rasés pendant la décade noire d'Eleinte¹ et dont les propriétaires sont morts ou en exil à l'heure actuelle.

Deux ou trois heures après, le détachement bifurqua pour suivre une piste secondaire les conduisant à une petite clairière. Plusieurs huttes s'y dressaient et de la fumée s'échappait de la cheminée de l'une d'elle. Une agitation peut commune semblait néanmoins y régner. Un colosse, hache de bucheron à la main, pressait une femme et un garçonnet de sept ou huit ans. À l'arrivée des soldats, l'homme sembla soulagé et se dirigea vers le sergent.

- Vous tombez bien. Il y a des centaines de taslois dans la forêt. Ce sont eux la cause des dernières agressions dans la région. Un de leurs repaires vient d'être détruit à une petite demi-heure d'ici.

Des explications suivirent, concises. En homme habitué à vivre isolé dans les bois, le bucheron ne perdait pas de temps en de longs bavardages. Ces taslois étaient des sortes de gobelins à la peau verte et aux grands yeux dorés, semblables à ceux des chats. Ils auraient été amenés là par bateau depuis le Tashalar. Le pourquoi de la chose importait peu au forestier. Tout ce qu'il voyait était une menace réelle qu'il convenait d'éliminer.

¹ : du 12 au 22 Eleinte 1347 CV, des émeutes ont secoué le Téthyr, aboutissement au massacre d'une très grande partie de la noblesse du royaume. Cette période de guerres et de trahisons continues ne prendra fin qu'avec la Guerre de Représailles et le couronnement de Zaranda Étoile Rhindaun et d'Haedrak III .

Ça se précise. Te voila arrivé chez Peurinn Boscalier, bucheron de son état. Tes futurs camarades de quête ne vont pas tarder à t'y rejoindre. Mercredi, je fusionne vos sujets.

¤ Des Tasloïs… Ce n’étaient donc sûrement pas des elfes. ¤ Se rappelant de sa discussion lors de son premier bivouac avec les hommes de la garde ducale.

Son expédition commençait enfin à ressembler aux nombreuses histoires qu’il écoutait avec rêverie à Berdusk dans son fief natal. La description des créatures humanoïdes, était identique à celle qu’il avait, comme souvenir d'avoir entendu de la bouche même du nain, Vamor Durearmure, sans les mimiques dramatiques de ce conteur d’exception.
Bien que cela représente un signe de danger dans la région, il s’agissait aussi pour le Hin d’une nouvelle preuve qu’un bureau de l’Union des Voyageurs dans la contrée serait un atout certain. Des milices ou des aventuriers pourraient trouver bénéfique de se rendre rapidement par téléportation en zone de conflit, voilà un attrait non négligeable.

Quoi qu’il en soit, le bûcheron semblait bien plus en sécurité depuis que le convoi ducal était entré dans cette clairière habitée.

- Amenés par bateau depuis le Tashalar, vous dites. Une main sous le menton, Ezzeldri reprenait cette expression songeuse. Puis il se tourna à son tour vers le Sergent. Cela, vous parait il inquiétant Sergent ? Je doute que des Tasloïs soient en force devant votre détachement, peut-être devrions-nous rester une nuit, pour sécuriser cette clairière et les habitants de ces huttes ?

Ezzeldri, ne voulait pas commander au Sergent, il n’en avait pas la moindre autorité de toute manière, mais sa façon toujours très familière de suggérer ces pensées pouvaient être mal interprétées par des…. Non-Halfelins.

- Une idée de leur dessein dans ces contrées, maître bûcheron ? Questionna t-il, au père de famille qui venait de faire son rapport au Sergent. Et vous avez détruit ce repaire à vous seul, par Brandobaris, cela a dû être hardi ? S'exclama t-il, les yeux remplis de jalousie de n’avoir pas pu assister à un tel combat.