Chapitre I : Tête fêlée ou danger masqué ?

Locredar était resté en retrait prêt à une toutes nouvelles apparitions sauvages, pendant que Cerfrey, Raugilath et Malcer s'exprimaient.

Il avait écouté et était plutôt flatté que les femmes de cette maison, hôtesse et compagne d'infortune avaient adhéré à ses propositions. Cela le réconforté dans son idée que Malcer n'était plus l'homme qui faisait "faire sa loi" dans cette maison, si du moins leur ménage fonctionnait comme ça.. Une pensée abondante de respect lui vint pour la sagacité de ces femmes et sans aucune formalité, le nain prit la parole :

-Ouai ! retrouvé Gum, c'est un bonne idée ! Vous l'avez rencontré comment monsieur Lindigent ? Ou alors comment le retrouver, vous auriez une idée ?

S'adressant à Raugilath :
-Je connais pas les compétences des prêtres dont vous parlez mam'zelle, mais j'aime votre idée de se renseigner sur les effets de ce masques.

Cependant, la dernière phrase de Malcer lui avait laissé un arrière goût douteux dans l’esprit ..
¤" Je suppose que ce masque peut être rapproché d'autres coiffes guerrières que les champions des clans arboraient pour intimider leurs ennemis dans les batailles. "¤

Ramassant sa masse et en pointant le bureau avec cette dernière, le rustre s’exclama à l'adresse de Malcer :
- Je me trompe ou vous supposez que vous en avez d'autre dans le genre de celui là ???!

Le nain enchaîna :
- Faut pas se mettre des œillères sur les faits m'sieur ! Toute précieuse semble t'elles, une pièces de votre collection nous affectent et il est hors de question que je finisse aussi paranoïaque que vous !

Locredar savait que bousculer Malcer était une méthode approximative et instable, mais il espérait qu'il saurait écouter sa femme et que ce dernier avait encore un soupçon de raison.

réparer un plan était bon pour le moral de Rhaugilath. Certes, elle devait avouer (ou s'avouer pour être plus exacte, les autres n'ayant aucun besoin de savoir à quel point ses connaissances étaient limitées) qu'elle était franchement en-dehors de sa zone de comfort mais former un plan lui donnait une impression de contrôle. Et cela faisait du bien. D'autant plus que les autres semblaient prêts à accepter son autorité ... et cela sans la menace tacite que le vieux risquait d'utiliser ceux qui ne le faisaient pas comme ses prochains "assistants". "Cobayes" était généralement plus près de la vérité.

Sa réaction quand Locredar décida que le moment d'être calme et rationnel était passé fut donc un mélange de choc, de rage mieux contrôlée que celle du nain et de déception teintée par un peu de dédain. Ses compagnons avaient fait preuve de sagesse et de vision franchement étonnantes et ils avaient grimpé dans son estime plus vite qu'elle ne l'aurait cru possible. Maintenant qu'elle se repassait les événements récents, Abakor avait été celui qui avait fait avancer leur enquête et cela avait probablement causé un peu de l'estime débordante de l'Halruéenne de tomber sur Locredar aussi. Mais, en toute franchise, ses remarques récentes avaient été sagaces. Peut-être cet excès d'aggression pouvait-il être attribué à l'influence du masque. Le nain avait gagné le bénéfice du doute, certainement. Se pinçant le haut du nez, Rhaugilath essaya de restaurer le calme de son compagnon d'infortune.

-Je crois que ce que Malcer veut dire est que le masque, quoique fort précieux, ressemble à beaucoup d'autres qui le sont moins. Et qui ne sont probablement pas maudits ou enchantés. L'existence des pierres à tonnerre n'est pas une raison suffisante pour suspecter que le gravier va t'exploser sous les pieds. Mon hypothèse est que Malcer n'a pas eu de chance avec un artefact. S'il en avait plusieurs qui soient dangereux, ce serait que quelqu'un essaye vraiment de s'en prendre à lui et je pense qu'il est assez intelligent pour s'en apercevoir si quelqu'un à vraiment envie de lui filer un objet au lieu du contraire. ¤Oh, le mensonge! Passons.¤ Donc, je propose que nous évitions de nous montrer paranoïaques et d'avoir peur de nos ombres. ¤Il y a bien assez de chose dont nous pouvons avoir peur comme cela.¤

Abakor n’était pas peu fier d’avoir trouvé le masque ensorcelé. Cependant la réponse de ce Malcer n’aidait pas pour la compréhension.
L’idée du maitre nain était bonne, Abakor était d’accord pour éloigner cette relique. Comme prévu, notre cher Malcer n’était pas d’accord avec nous. Abakor vit comme un soulagement lorsque Rhaugilath emmena le masque dans le bureau. Son idée de trouver un mage était bonne ……
Abakor fut surpris par le haussement de ton du nain qui d’habitude était plutôt jovial. Rhaugilath a su trouver les mots pour arrondir les angles.

Restant silencieux et laissant ses collègues interroger Malcer, Abakor décida d’intervenir.

- Je pense que nous devons emmener ce masque pour le montrer à une personne susceptible de l’analyser. Il ne faut pas le laisser ici. Imaginez qu’une nouvelle créature apparaisse alors que nous sommes absents ?

Il se tourna vers Rhaugilath et lui sourit.

- Partons à la recherche de ces « Mages », ils pourront peut-être nous renseigner sur le masque.

Attention Abakor, Rhaugilath évoque pour elle-même la Main des Mystères : les balises indiquent qu'il s'agit de ses pensées.

Les têtes comme les langues s'échauffaient en cette heure tardive et Locredar avait dépassé une fois de plus la mesure avec Malcer Lindigent, non seulement son employeur mais aussi son hôte. L'homme, habituellement veule et fébrile, avait trouvé le courage de souligner un tel manque de respect : l'hospitalité obligeait les invités, chez les humains comme chez les nains ! Cefrei, en maîtresse de maison adroite, avait aussitôt engagé tout le monde à regagner sa chambre (ou son poste) pour goûter un repos qui avait trop attendu.

Les mercenaires tardèrent à trouver le sommeil tant les révélations de la soirée hantaient leurs esprits. C'était à Lunargent, selon leurs hôtes, qu'ils trouveraient les érudits les plus à même de les aider. Le monomane s'était montré sceptique quant à leurs connaissances sur les Uthgardts, mais un mage ou un prêtre pourraient certainement leur en apprendre plus sur les pouvoirs du masque et leur nature. Il s'était engagé à leur écrire une lettre d'introduction dès le lendemain, son commerce lui ayant permis de se créer tout un réseau de savants dans la capitale. Il hésitait à les accompagner, partagé entre deux craintes : sa sécurité et celle du masque...

Quant à Gum Lameluisante, Malcer était bien incapable de leur en dire plus : il leur faudrait mener l'enquête par leurs propres moyens et compter sur leur chance. Il avait passé une nuit au Bol du Lutin farceur, auberge dans laquelle avait séjourné Abakor en arrivant en ville, avant de disparaître. Peut-être faudrait-il commencer par-là ?

Ce fut sans doute le cœur léger que les aventuriers se préparèrent à quitter le manoir dès le lendemain, empaquetant leurs affaires et devisant sur la marche à suivre. La petite Mara, les yeux gonflés par les larmes, n'était pas arrivée à cacher sa tristesse de les voir bientôt partir et s'était réfugiée dans sa chambre. Novrosha, d'une nature plus franche, avait plaisanté sur l'appétit d'ogre de Locredar et sur l'allégement de ses tâches. Leur départ, pour reprendre ses mots, lui causait "une joie piquée de peine" ; la servante à la langue bien pendue semblait avoir une expression pour tout...

La matinée suivait son cours quand un grand fracas retentit dans le bureau. Sous prétexte d'aller chercher son sceau pour cacheter sa lettre d'introduction, Malcer s'était soustrait à la surveillance de sa gardienne, Rhaugilath. On le retrouva étendu de tout son long sur le sol, à côté de son fauteuil vraisemblablement renversé par sa chute. Le masque de tigre n'était plus accroché au mur mais gisait sur le sol, non loin de la tête du maître de maison. Après un rapide examen, Abakor devina que le malheureux avait fait une crise cardiaque : il s'empressa de le ranimer tandis que ses collègues maintenaient femme, fille et servante hors de la pièce en les exhortant au courage et au calme. Le cœur repartit bientôt, mais l'homme demeurait extrêmement faible : au bout de plusieurs heures, il demeurait incapable de marcher ou de saisir des objets de ses mains, bougeait péniblement les bras, n'articulait aucun son intelligible...

Bouleversée, Cefrei leur donnait carte blanche du moment qu'ils emportaient ce masque maudit loin de son époux.

Lancers...

Hasard - 1R2L3A : 1(d3) = 1
Abakor - Jet de compétence : Premiers Secours : 18(d20) +5(deg) +1(Sag) = 24

e nain était resté bouche bée devant les réprimandes de Malcer.
Il n'avait pourtant pas eu l'intention de manquer de respect mais il prenait conscience souvent bien trop tard de sa maladresse. Etait il trop familier ou vulgaire ?
Décidément, découvrir le monde en dehors de sa ville natale lui apprenait bien des choses..
Toujours est il que la sagesse des deux femmes avait encore brillé et pour lui sauver la mise apparemment..

Il ne manqua pas, aux premières heures du matin, d'aller adresser quelques mots à leur hôte. De manière un peu gauche et rapide, car il n'en avait pas l'habitude, il s'excusa et le remercia pour sa patience avec lui.

Lorsque Raugilath, Abakor et lui prirent la route, une légère culpabilité rongeait Locredar. L'état dans lequel ils quittaient leurs hôte aurait elle un lien avec son comportement ?
Et fit le vœu que l'homme se rétablisse paisiblement.

Abakor se trouva être bien quand tout le monde fut parti. Il fit un petit tour dehors pour prendre l’air après cette odieuse sensation de perte dut au masque. Il se promit de ne plus le toucher. Ils avaient décidé de partir vers Lunargent le lendemain. Il se sentait mieux, pour lui, il était enfermé depuis trop longtemps au même endroit. Pendant sa balade, il passa devant l’écurie. Il se décida à aller voir si tout aller pour Amarah. Sa jument avait l’air d’avoir repris du « poil de la bête ». Elle allait les accompagner jusqu’à Lunargent. Il finit par aller se reposer dans le manoir.

Le lendemain, Abakor se leva tôt pour préparer ses affaires et sa monture. Il sortit Amarah de l’écurie pour lui faire prendre l’air et l’harnacher correctement pour le voyage. On voyait qu’Abakor était d’humeur joyeuse.
Seulement, un évènement vint interrompre ce moment de joie. Malcer s’était senti mal dans la matiné et Abakor devina que son cœur n’était plus en pleine forme. Cet arrêt ne l’avait pas rendu en bonne santé. Il lui fallait maintenant un médecin pour la suite. Abakor donna les informations à Cefrei pour celui-ci.

Tout le monde étant prêt, les compagnons partirent vers la belle cité de Lunargent avec une petite pensée pour leur hôte.

j'ai modifié mon post précèdent

ssise sur son lit, avant de chercher à s'endormir, l'Halruéenne se repassa les événements de la journée, et en particulier de la fin de la soirée, pour essayer de voir si elle avait manqué quelque chose d'évident. Elle était impressionnée par le contrôle et le calme de Cefrei: si Rhaugilath avait été à sa place, elle aurait probablement envoyé Locredar et Malcer dormir dans l'écurie. Il y avait des giffles qui se perdaient, parfois. L'apprentie magicienne espérait que c'était l'effet rémanant de son contact avec le masque qui la rendait si aggressive mais elle n'en était pas sûre. Le même constat était valide pour son impression que le vieux espérait qu'elle ne parvienne jamais à retrouver le chemin d'Orbedal. Sa nuit risquait de ne pas être très agréable si elle ne pouvait pas diriger ses pensées vers quelque chose de plus encourageant. Visiter Lunargent lui semblait prometteur même si elle n'était pas certaine de savoir pourquoi elle comptait continuer à enquêter sur ce masque une fois que le danger qu'il représentait ne pèserait plus sur la famille Lindigent. Satisfaire sa curiosité était en partie responsable mais elle avait aussi l'impression que cela la mettrait sur la voie du retour, pleine de gloire à n'en pas douter, vers les latitude méridionales de son enfance.

Elle fut surprise de se réveiller, de longues heures plus tard, en grande forme et pleine d'énergie. Le début de la matinée se passa sans grandes difficultés et elle se relâcha juste assez longtemps pour permettre à Malcer de, presque, mettre un terme à son existence. Cela ne manqua pas lui rappeler que le danger restait sérieux et qu'ils avaient fort à faire. Elle avait le coeur un peu gros en quittant le manoir mais elle se promit qu'elle reviendrait, probablement avec un masque dé-maudit. Presque certaine qu'il ne s'agissait pas d'un vrai mot, elle se dit que béni était probablement plus correct, ce qui ne fit que renforcer sa conviction que l'aide d'un prêtre allait peut-être se montrer nécessaire. Ce qui lui rappela qu'un prêtre avait commencé à les aider, et lui avait certainement sauvé la vie, avant de disparaitre, un autre mystère qu'il leur faudrait peut-être élucider à un moment.