Invitation au voyage

Le barbare des monts d’Akanal resta silencieux durant ce long moment, dévisageant les expéditionnaires sans vraiment les voir. Il but une longue gorgée de cette bière ambrée, vidant la corne en une rasade. La tête douloureuse par tout ce brouhaha. Le guerrier immobile se refusait à d’inutiles fatigues. Ce fut parmi les secondes les plus longues de son existence.

Le guerrier allongea son bras vers le serviteur afin qu’il serve la bière.

Son autre main était toujours accrochée sur le manche de sa lance blanche. C’était un être complexe, entier, à qui on ne pouvait pas vraiment faire confiance. Il plaçait sa liberté d’action au-dessus de toute autre considération. Il n’avait que faire des atermoiements diplomatiques : l’action seule prévalait.

Il resta là, silencieux et immobile. Ghaz Arghûr qui ne comprenait rien à la scène, s’agitait, impatient, et marmonna quelque chose dans sa langue natale. Mais il n’avait pas à se plaindre, il avait connu bien pire, et la boisson était bonne. Robe orangée, touche de cannelle dans ses épices, presque volatile et velouté. Ce breuvage semblait redonner vigueur aux membres épuisés, réconforter le cœur du guerrier et apaiser l’esprit du voyageur. Il saisit vivement sa corne et avala une énième et longue rasade. Le liquide glacé coula dans sa gorge sans éteindre le feu qui couvait en lui.

Le barbare avait raté l’essentiel de la conversation, il en était convaincu. Qu’importait ? Le moment venu, il tuerait tous ceux qui se mettraient en travers de sa mission.

Il tendit à nouveau le bras, l’invocation le servit en bière, et le guerrier s’empressa de boire une gorgée.

e gnome s'empressa de rattraper le retard dans le service, et le ballet des serviteurs translucides repris prestement, sauf pour celui bloqué avec Ghaz. Vinrent des jarrets de porc dont la peau avant été grillée puis caramélisée, accompagné de leur sauce à la bière brume, et de tubercules généreuses.

Ravio

- Les tentes sont préférable en désert, les nuits sont froides, sans compter que cela vous évitera de vous réveiller avec un scorpion sur le nez, ou du sable dans la bouche. Les modèles bas aux courbes douces sont le plus discret, évidemment. J'ai pour vous une toile elfique qui épousera les couleurs de l'environnement. Je vous déconseille cependant de laisser le camps monté si vous le quittez pendant une longue durée, le temps est instable en cette période de printemps où les glaces du nord fondent. -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

Il se tourna alors vers Metzli.

Ravio

- J'ignore ce qu'il se trouvera dans la tombe. Je peux en revanche le supposer. Le luxe des peuples du désert, est l'eau et la nourriture à disposition. Je ne serai pas surpris de trouver une fontaine, magique certainement, et un jardin l'entourant. Si ce jardin et la fontaine seront toujours vivants et fonctionnels, cela dépendra des conditions de conservation de la tombe, et du changement d'environnement qu'elle a subit depuis un millénaire. A ce titre, et vue la progression du désert, je suis réservé. Il existe de la végétation mort-vivante, si je puis dire, aux épines extrêmement vénéneuses. S'il y a un tel arbre, et vu la fréquentation de la tombe, vous serez son premier repas de chair. Prudence. - Vous trouverez plusieurs pièces, non seulement pour la préparation du corps, mais d'autres plus quotidiennes, comme un salon, une bibliothèque, une chambre, ou encore une salle de banquet. Tout dépend des passions du vivant du défunt. Concernant ce dernier, les textes indiquent qu'il est mort d'une... malédiction incurable. La traduction de malédiction est en revanche inexacte ; le sens est que son corps cessait d’être. Les scribes et bardes sont prompts à amplifier, comme vous le savez. Une hypothèse serait que Masulk venait d'un autre continent, et son corps n'était pas réceptif aux soins des prêtres - Maztica sûrement. Mon autre hypothèse est que son corps entamait une transformation, qu'il voulait peut-être passer sous silence, ou qui était hors de son contrôle. L'une comme l'autre, il est impossible de prédire la forme actuelle de sa dépouille. -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

La suite du repas arriva bientôt dans de petites coupelles à pieds. Les compagnons apprirent que les pieds étaient présents pour éviter de prendre le récipient à pleine main et d'en faire fondre le contenu. En effet, les fruits avaient été glacés puis pilés, créant une des petits monticules de granules sucrées : menthe et melon, à ce qu'il semblait. Ce dernier était vite englouti en cela qu'il n’était qu'un rinçage de palet avant le plat de gibier : des cailles rôties au miel accompagnées de roquette fraîche.

Ravio

- Vu ce que Elminster a infligé aux Shadovars, ce sera une menace de moins pendant un temps ! Le désert est intégralement artificiel, créé à partir de sorts de dessications et dessèchement. Il y a une infinité de périls indicibles en Anauroch, mais heureusement, nous n'allons qu'érafler sa surface et ne toucher qu’à une tombe somme toute indépendante de l'Anauroch et de son passé, qui est à priori restée discrète depuis un millénaire. - Avez-vous d'autres questions pour préparer votre expédition ? -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

lle aurait été incapable de dire combien de temps elle examina la carte. Elle réfléchissait en essayant de visualiser le terrain, jaugeant les facteurs environnementaux et trouvant des solutions. Ashura n’avait jamais aimé les surprises. Elle préférait de loin savoir ce qui l’attendait et planifier ses actes en conséquence. Elle écoutait d’une oreille Metzli et Sabetha orienter judicieusement la discussion, déliant les préparatifs nécessaires pour faire face aux menaces à venir. Fort heureusement, la majorité semblait encline à adopter une ligne de conduite claire.

Après un moment, elle releva enfin le visage, les considéra, pensive puis, d’un ton déterminé, questionna Ravio au sujet des Asabis, prétextant que leur rencontre semblait irréversible. (et se demandant mentalement où pouvait-il bien mettre toute cette nourriture ainsi ingurgité)

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Les Asabi sont loyaux. Il sont des créatures nocturnes. Il sont de bons serviteurs, esclaves et mercenaires, tant qu'ils sont traités de manière loyale et respectable. Ils sont un peuple clanique et guerrier. Leur gouvernance est un conseil regroupant les anciens, et des représentants des non-combattants. Le chef de guerre le devient par jeu d'alliance avec les meilleurs combattants du clan. La guerre est un jeu et un mode de vie. Ils accueillent à bras ouverts aujourd'hui leurs ennemis d'hier si un jeu d'alliance vient à changer. Il y a cependant deux manière de devenir leurs ennemis à vie : les trahir en temps qu’alliés, ou les traiter de manière brutale en temps que maître.

Ils traitent les autres races intelligentes avec respect, sauf si elles sont leurs ennemis de guerre ou leurs ennemis à vie.

Ils utilisent très peu la magie, sauf prêtres (guides spirituels) et ensorceleurs (craints dans la vie de tous les jours, mais vantés sur les champs de bataille). Il ne seront probablement pas intéressés par la tombe.
Ils préfèrent les armes et armures en métal non magique. Ils savent forger mais en ont rarement les ressources, ils dépendent des trophées de guerre et rapines.

Ils ont un lieu de culte à proximité, avec offrandes.

Ce peut être de bons alliés de circonstance, surtout pour ce qui est de surveiller vos arrières.

Ce qui commença comme une intéressante description se transforma en un torrent interminable de phrases à sens unique. On aurait dit que l’on avait débouché plusieurs années de silence et que s’écoulait un torrent de tous les mots mis en bouteille. Un sourire passa sur les lèvres d’Ashura, amusée, qui partagea son impression d’un bref regard vers Sabetha. Le gnome était une source intarissable d’informations.

Elle hocha la tête pour remercier l’érudit. Impressionnant, complimenta-t-elle.

- Il n’est pas aisé d’arracher une récolte aux contreforts désertiques de l’Anauroch. Les intempéries prennent plus que leur part des cultures et de l’élevage. Avec un peu de chance, on échappe au temps trop chaud ou trop froid, pendant la saison des cultures, si l’hiver précédent veut bien laisser passer l’été. Un peuple millénaire qui parvient à subsister dans de telles conditions, ne peut pas avoir traversé les âges sans acquérir un minimum de sagesse.

Elle se mit à réfléchir aux propos que Ravio avait tenus au sujet de cette source d’eau.

- Cet improbable oasis leur aura permis de prospérer loin de leur milieu naturel. Espérons que nos activités n’influenceront pas leur mode de vie.

Sans transition, la bretteuse tourna son regard et se permit de reprendre une question oubliée de la belle Amnienne. L’archiviste pouvant ainsi la corriger au besoin.

- Pour les montures, répondit-elle du ton le plus léger qu’elle put trouver. C’est délicat. Cela réduirait effectivement le trajet à une journée, et augmenterait la quantité de ressources que nous pourrions ramener. (elle imprima un court silence) C’est toujours dans la pratique que ça se gâte. Car durant l’exploration de la crypte, il faudra alors laisser les chevaux – un temps indéterminé – seuls dans l’oasis. Pour une caravanière, sa monture est la priorité absolue. Et, il est possible que les Asabis n’y voient que de la viande. (Elle but une gorgée de thé en haussant des épaules.) Cinq montures, c’est beaucoup de travail, mais je suis prête à prendre la responsabilité si nécessaire.

Elle fit signe à l’un des serviteurs d’apporter un pichet d’eau bouillante pour son thé.

- Idéalement, un groupe de deux ou trois personnes aurait pu garder l’entrée de l’édifice. Pour protéger l’accès, subvenir aux provisions, servir de relai en cas d’excavation, surveiller les montures, si nous en avons, et veiller à ce que les autres ne soient pas dérangés. (elle balaya l’air d’un geste de la main) Mais, en l’occurrence, étant donné les effectifs, je crains que ce ne soit pas raisonnable de diviser nos forces. Peut-être si nous parvenons à faire fructifier nos relations avec les Asabis ?

Elle remercia machinalement l’invocation magique pour son service. « Le thé est bon », déclara-t-elle d’un souffle à l’intention de Ravio. Elle regarda sa tasse avec l’air de quelqu’un qui découvre un breuvage inconnu.

- Trois jours vers le Sud : droit vers l’oasis et le territoire Asabi. Avec l’effet de surprise et la discrétion nécessaire. Je pense que le voyage Aller se passera sans encombre. Néanmoins, le Retour risque d’être plus complexe. Les peuplades autochtones seront certainement sur le qui-vive. En cas de rencontre avec les Asabis, il faudrait préméditer notre approche. Peut-être, prétexter un pèlerinage ou convenir d’un présent à offrir en guise de bonne foi.

Elle se pencha de nouveau sur la carte en tapotant de l’index un endroit en particulier.

- Un climat sec, contrasté et nuancé. De hautes plaines bordées de hauts plateaux, formant une chaîne plissée et rigide, relativement peu élevée, mais franchissable en deux ou trois endroits. Les oppositions climatiques sont très marquées entre les versants : l’un tourné vers la Grande-Forêt, bien arrosé et boisé, l’autre vers le désert, sec et exposé.

Bien que son attention soit également répartie entre tous les interlocuteurs, elle se porta plus vers le moine qui venait juste de confesser quelques lacunes.

- Trois jours de randonnée en bordure du désert. Cependant, tous les déserts ne sont pas identiques. Nous sommes à la hauteur des hauts plateaux de l’Anauroch et des Marches du Nord, deux des endroits les plus froids de la Côte des Epées. Ce territoire porte le nom de désert car rien ou presque n’y pousse. A certains endroits, la terre est aride, balayée par des vents violents, à d’autres, marécageuse et putride, mais il n’y fait pas chaud. Au contraire.

Elle souffla sur son thé machinalement, pour se donner le temps de réfléchir. Le liquide étant bien trop chaud, elle reposa finalement sa tasse sur la table avant de conclure :

- Les déserts sont rarement accueillants, mais ce serait supportable sans les créatures qui y vivent. Des serpents partout, des araignées venimeuses et des scorpions gros comme ma main, mais aussi des bestioles plus cocasses.

Elle recoiffa une mèche derrière son oreille, ses lèvres se plissèrent en une moue navrée. La mission confiée était plus ardue que celles qu’elle avait naguère accomplies. Elle avait pris soin d’éliminer toute trace de cynisme pour ne pas trop noircir le tableau, mais, malgré ses efforts, la peur s’insinuait en elle comme un vent mauvais.

Connaissances : Plante mort-vivante (avec épines!)

Lancers...

Ashura - Connaissance Nature, plantes mort-vivantes : 3(d20) +4(deg) +3(Int) +2(trait) = 12

Metzli écarquilla les yeux en entendant la réponse de Ravio… La coïncidence était troublante.

¤ Maztica, mais par quel improbable hasard?! A moins que Ravio ne soit au courant de mes origines… ce qui n'est pas impossible! ¤

L'ensorceleuse était certainement l'une des très rare métisses à parcourir cette région du monde : amnienne par son père, maztèque par sa mère. Elle était aussi l'une des rares personnes à maîtriser le nexalan, même si elle n'avait guère eu l'occasion de le parler, faute d'interlocuteurs (hormis son père).

¤ Voilà qui pourrait s'avérer intéressant : si je trouvais des inscriptions en nexalan, mes compétences pourraient s'avérer utiles… A supposer cependant que la langue n'ait pas trop évolué au cours du millénaire écoulé, ce qui est loin d'être certain… ¤

Elle garda cependant, pour l'heure, ses réflexions pour elle-même et elle préféra renchérir sur les suggestions d'Ashura :

- C'était en effet lié à ma question : avec des montures, nous pourrons nous permettre d'emporter plus de matériel et de voyager plus rapidement. Mais cela suppose de choisir la bonne espèce et de les faire garder une fois sur place… C'est une donnée dont il faut absolument tenir compte pour concevoir notre expédition!

Elle avait pris bonne note des informations fournies par Ravio et Ashura et n'avait plus de questions pour l'heure. La mention de plantes mort-vivantes empoisonnées n'avait rien de rassurant et elle se dit qu'un druide aurait peut-être été utile, mais Ravio ne semblait pas compter sur d'autres forces que sur eux cinq...

Si elle ne pouvait qu'approuver le fait que les shadovars allaient se tenir sur leurs gardes, elle avait froncé les sourcils lors des dernières descriptions de Marsulk. Elle ne connaissait pas grand chose de Maztica hormis ce que tout le monde savait. Un continent lointain et mystérieux, dominé par des forces toutes aussi mystérieuses. Sa magie lui était inconnu et le fait de savoir que les prières n'avait peut-être pas d'intérêt sur les maztèques soulevaient des questions arcaniques, philosophiques et cosmogoniques quasi infinies. Pendant qu'une partie de son esprit commençait à se poser ces questions, elle se concentra sur une partie plus terre à terre du discours :

- Je ne vais pas épiloguer sur l'éventualité maztèque. Je ne ne connais pas du tout leurs arts. Pour l'autre hypothèse, et même si on semble avoir partiellement éloigné l'idée de nécromancie, de quoi parlons nous ? Une aberration ? Une liche ? Un corps maudit ? Un pacte ? Vous semblez être suffisamment bien informé pour produire une hypothèse, vous avez certainement votre avis sur sa solution. Nous ferons le nécessaire pour ne pas être biaisée par celle ci.

Elle avait écouté Ashura et observait la carte.

- Je te laisse l'organisation du trajet mais je doute qu'un prétexte soit une bonne stratégie diplomatique. Visiblement, l'honneur et la probité sont une valeur forte des asabi. Si jamais nous commençons nos rapports avec eux par un mensonge, ou même une omission, la suite pourrait être catastrophique. Le mensonge est une arme comme une autre lorsqu'il s'agit de tractations commerciales, ou de survie absolue. Je pense que nous devrions tout faire pour l'éviter, mais faire notre possible pour découvrir ce que les asabis pensent des explorateurs de tombeaux. Si la tombe ne les intéressent pas, nous devons trouver leurs intérêts. Les vieilles pierres c'est une chose, mais si ce que nous trouvons la dedans - ou le voyage en lui même - peut les aider face à des adversaires qu'ils ont certainement, ils seront des alliés autrement plus sûrs que si ils nous prennent pour ce que nous ne sommes pas.

Si nous avions été plus honnêtes avec les galeb duhr, peut-être nous auraient ils offerts une aide plus providentielle, ajouta elle avec un sourire, visiblement uniquement pour Ashura.

Elle avait déjà traversé l'Anauroch dans l'autre sens, bien des années plus tôt, alors qu'elle fuyait son Cormyr natale. Elle se rappelait avoir vu au loin les bédouins qui surveillaient que les voyageurs ne sortaient pas du sentier qui leur était alloué. Et elle ne pouvait oublier les wémics du festival des mages.

- Il semble que le désamour pour la magie soit une constante des indigènes de l'Anauroch. Ashura, Virgile, Ghaz, vous serez certainement nos meilleurs ambassadeurs, Metzli nous devrons prendre garde à ne pas faire œuvre d'art n'importe quand. Mais, à la notable exception des habitants de Pénombre, l'honneur semble aussi être une valeur partagée. Aussi, en ce que concerne nos éventuels rencontre, je pense que l'honnêteté, quitte à devoir se battre pour la faire reconnaître, constituera notre meilleure chance de construire de saines relations avec ceux que nous pourrions rencontrer. J'exclue les hobgobelins draconiques et autres belliqueux de l'idée, bien entendu.

En tous cas, pour ce qui me concerne, j'en suis, bien qu'il faudra que j'envoie un message à Lunargent avant de partir.

Virgile était capable de frugalité et reconnaissait qu’il était préférable de ne pas céder à toutes les tentations du corps, pour en garder la totale maîtrise. Cependant il n’était pas un ascète, et capable parfois d’excès. Pour autant la débauche de nourriture commençait à le gêner.
Selon lui, la sagacité consistait à suivre la voie du milieu. C’est à dire rejeter l'attitude extrême que représente la pratique des mortifications. Mais aussi rejeter l'autre attitude extrême : l'attachement aux plaisirs sensoriels.

Reposant son assiette il mima un signe de satiété, autant pour s’excuser au près de Ravio de ne plus faire honneur à son festin, que pour signifier aux serviteurs qu’ils devaient arrêter de le servir. Puis il s’éloigna de la table, et s’assit sur un coussin confortable pour réfléchir à la suite des évènements.

Faisant échos aux propos du Gnome sur le risque que représentait de laisser le campement monté, il s’interrogea à voix haute :

- Oui, j’imagine que nous devrons nous déplacer régulièrement jusqu’à trouver l’entrée de la tombe. En cela, il n’est pas pertinent de laisser le campement monté. Mais, une fois l’entrée découverte, ne serait-ce pas judicieux de dormir à l’intérrieur ? Si tant est que son exploration prenne plusieurs jours. A moins que ce ne soit déconseillé..

Laissant à chacun le soin d’apprécier – ou pas – l’idée de dormir dans une tombe, le moine rebondit sur les propos de Sabetha.

- J’ai peur d’avoir quelques lacunes en diplomatie.. Mais je tâcherai de faire bonne impression si nous devons négocier avec une peuplade. Et je ne peux que qu’approuver le bien-fondé du raisonnement selon le quel nous devons aborder avec honnêteté nos interlocuteurs. Les mensonges, quelque soit leurs gravités, sont généralement source de chagrin.
Mais évidement, l’idéal serait de réussir notre mission sans avoir à parlementer avec qui que ce soit. Pour cela, il nous faudrait un excellent éclaireur, termina-t-il avec un large sourire.
Tournant le regard vers la malle aux trésors du gnome, Virgile questionna :

- Parmi les merveilles que recèle le coffre, il y aurai-t-il des vêtements qui permettraient de se fondre dans le décors ? Où a défaut, un objet augmentant significativement la furtivité ? Voir sans être vu serait un luxe dans cette morne contrée.

L’heure passa et, peu à peu, le tumulte du dialogue et des ripailles décrut au fur et à mesure, tandis que le barbare sombrait dans le profond sommeil que procure l’ivresse. En sirotant sa bière, on déblatérait des inepties dont il n’écoutait que les sonorités les plus graves. Le guerrier s’oubliait aussi lui-même, il oubliait de se protéger et c’est comme ça qu’on se lançait dans des aventures risquées.

Une image familière s’immisça parmi ses pensée, le portrait d’une démonette qui l’avait un temps tourmenté. Il se demanda ce qu’elle devenait, si elle servait encore à bord du Chasse-Rêve ? Circé avait appris à apaiser l’esprit turbulent du guerrier, elle l’aidait inconsciemment à voir le monde à travers des yeux civilisés. Le barbare se demanda si cette histoire de tombe lui aurait plu. Ses compétences en matière de piège auraient pu s’avérer utiles. Si elle avait été là, pensait-il, elle aurait trouvé un moyen de profiter de l’ambiance, de doubler sa solde tout en rabattant le caquet de cette bruyante compagnie.

Fataliste et peu porté sur la mélancolie, il fit rapidement abstraction de ces pensées et se concentra plutôt sur la discussion. Hormis la cascade de paroles, à travers tous cet étalage de science, ces gens puaient toujours l’ambiguïté morale à ses yeux. Le guerrier n’intervint toujours pas. Il ne voyait pas ce qu’il aurait pu dire en cet instant pour les empêcher de ruminer durant les prochaines respirations.

Même alors, affalé sur ces coussins confortables, les mâchoires serrées et les nerfs sensibles, expectatif, aussi silencieux que possible. Il sentait cette rage monter en lui comme une flamme qui s’étirerait. Il l’entendit même crépiter dans ses oreilles. Mais la colère n’était pas de pure rage. Elle recelait autant de peur, de désespoir, alors peu lui importait qu’elle paraisse fondée, il ne devait pas s’y fier.

Ghaz Arghûr siffla sa bière d’une traite. Il sentit le breuvage se répandre dans son cou et dans ses joues, l’amertume gagnant rapidement le fond de sa gorge. L’alcool était riche : il dormirait facilement.

e gnome frémissait de satisfaction. Chaque question des compagnons semblaient lui chatouiller les neurones au plus haut point, et chaque réponse semblait lui procurer tout autant de plaisir. Ils pouvaient certainement continuer ainsi pendant toute la fin de journée et une bonne partie de la nuit, mais le temps pressait, et tous en avait bien conscience.

Le gnome sourit à la question de Sabetha. Bien sur qu'il avait une hypothèse, elle l'avait bien compris.

Ravio

- Mon hypothèse est que Masulk avait le même type de sang que notre amie ici présente, un sang porteur d'ascendance magique. Laquelle exactement, je ne saurais le dire, mais les dragons étaient alors beaucoup moins présent en Calimshan que les génies, des planaires reliés aux quatre éléments. -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

Il se tourna alors vers Virgile.

Ravio

- Est-il judicieux de dormir dans un tombeau ? Ma foi, en admettant que vous arriviez à y trouver le sommeil, ce serait vous exposer à un air vicié sur la durée. Ce peut néanmoins être un bon refuge si les éléments devaient se déchagriner à l’extérieur. A ce propos, vous n'ignorer pas que les déserts, en particulier l'Anauroch, ont leur propre caprices climatiques ? Il peut pleuvoir sur une dune, mais pas sur la voisine ! Le sol étant si sec, il n'absorbe rien et c'est une inondation subite qui se déverse aux pieds du relief et ravage tout. -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

Il sauta à bas de son coussin et trottina de nouveau vers sa malle et en sorti un parchemin d'inventaire qu'il ramena à la table. Vu la liste, il était certain que la malle avait un contenu largement supérieur à sa taille apparente. Un tel écart ne pouvait que s'expliquer de manière magique, ce qui permettait aussi de résoudre comment le gringalet de gnome pouvait trimballer autant sans trop de peine.

Ravio

- Voici l'inventaire des affaires du coffre. La plupart du contenu provient d'anciennes explorations et autres babioles que je remets en stock lorsque je repasse à Baldur. Avant que vous ne vous y attardiez, la question des montures est une bonne question. Je n'en ai pas à vous offrir, mais un cheval léger vous permettrait de couvrir le trajet jusqu’à la tombe en une seule journée plutôt que trois. Une fois sur place, si vous ne pouvez les garder, vous pourrez les libérer ou les offrir. Le trajet retour sera certainement moins urgent, sans même compter sur ce fameux tapis que vous pourriez trouver sur place. -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

~ Fin de ce sujet ~

Lancers...

Virgile - Survie (météo) : 16(d20) +3(deg) +5(Sag) +2(Vigilance) = 26
Ashura - Survie (météo) : 7(d20) +1(deg) +2(Sag) = 10
Ghaz Arghur Gro-gzor - Survie (météo) : 7(d20) +5(deg) +2(Sag) +2(vigilance) = 16
Metzli Arnesen - Survie (météo) : 3(d20) +0(deg) +0(Sag) = 3
Sabetha - Survie (météo) : 13(d20) +0(deg) +2(Sag) = 15

Au bout d’un long moment, il s’ébouriffa les cheveux et poussa un long soupir tout en s’adossant au pilier de bois derrière lui. Il ressassait vaguement les consignes et les remarques. Pourquoi fallait-il que ce genre de discours soit toujours aussi obscur ? Ne pouvait-on dire les choses clairement ?

S’il interprétait correctement ce qu’avait dit le Gnome, les informations conjointes des femelles, il fallait explorer un cairn funéraire noyé de magie. Un oasis en périphérie du désert. Rencontrer une peuplade hostile. Rien de nouveau sous le soleil de Faerun. Du sang, des trahisons, et des intérêts frelatés. Chacun s’aidait, mais ne le faisait que pour leur propre bien.

Ceux qui connaissaient la vraie force, connaissaient aussi la vraie solitude. Car ils ne comptaient sur personne. Ils les lâcheraient dès que leurs objectifs divergeraient.

Peu lui importait de savoir s’il prenait part à une émeute visant à défendre un traité commercial ou une simple rixe entre ivrognes. Parfois il se levait, résolu à fracasser quelques cranes avant la fin du coucher de soleil. Par chance, nous étions l’un de ces jours-là.

- Silence !

Au fond du salon, une voix rauque et profonde claqua comme un fouet. Il pointa son index vers Ravio, et les crocs du guerrier brillèrent furtivement.

- J’ai entendu ton histoire. Les Sauriens. Les momies. Ces Hobgoblins au sang d’dragon. Ça me plait. J’donne pas dans la quête. Mais j’vous accompagnerai dans votre raid.

Il grommela quelque chose dans sa langue et conclu d’un ton tout aussi rauque :

- On part quand ?