La Porte Noire, dans le bois d'Ankh

Les Royaumes se sont transformés à la faveur d'un choix d'une créature, droite plutôt que gauche, avancer plutôt qu'attendre, blanc plutôt que noir. Le reste ne fut jamais qu'une suite de conséquence du premier. Destin ou hasard, pour qui préfère croire à l'un ou l'autre, les dieux ? Pour peu qu'ils s'en soucient ?

Personne, jamais, ne parlait du bois d'Ankh, à part peut-être un étudiant de la Nouvelle Olamn, quelques fermiers du village le plus proche, une sombre guilde à la recherche de venin et ... une hyène parmi les hyènes.


ARAKH

La Hyène avait poussé sa chance trop loin cette fois. C'est la première idée qui lui passa par l'esprit, avant de se rendre compte qu'il faisait presque nuit, qu'il avait un mal de crane de tous les diables, que ses membres étaient entravés par des ... lianes? La végétation pouvait-elle être mauve?

Vint directement ensuite la question du 'pourquoi'. Comment il avait bien pu arriver là, dans ce bois? Yhep et son parc d’huîtres aux éclatantes perles rouges, un trésor de dragon s'ils parvenaient à ne s'emparer que d'une cargaison, comme celle qui partait vers l'Ouest, profiter de la peur du Val Perdu pour attaquer le convoi de l'autre côté, par le sud, le passage de la rivière naissant quelque part dans ce bois au Nord et se jetant de le Lac Vapeur bien avant que le convoi n'arrive à Ankhapur et soit imprenable.

Ils étaient 8, bien préparés, armés, recrutés par un demi-orc pour une action unique de mercenaires. Ils avaient monté un campement de fortune et s'étaient restaurés rapidement, chacun prenant soin de ne pas poser de questions aux autres, ils n'étaient pas question de se faire des amis. Un d'eux l'avait-il empoisonné? C'était le plus probable.

Du sang, poisseux, avait fini de s'écouler de ses poignets sans qu'il en souffre vraiment. Il était vivant mais pas en bon état. Perdu. Seul dans un bois qui avait de quoi faire flipper, même un gars comme lui.

Tout d'abord une sensation familière, pulsation impromptue et dérangeante qui faisait résonner douloureusement son crâne... Puis, quelques faits moins coutumiers, pour ne pas dire particulièrement inquiétants


" Qu'est ce qu'jfous dans c'te saloperie de forêt " ses sens s'éveillant, Arakh comprît qu'il était enchevêtré, ses yeux se baissèrent sur les liens, incrédule il se mît à aboyer - " Hey ! dégagez moi d'là ! Allez bougez vous le fion un peu "

Si ses harangues ne semblant pas trouver preneur, il n'en arrêta pas moins de couvrir les alentours de jurons à n'en plus finir. Il reprît son souffle quelques secondes, le temps de prêter l'oreille à un quelconque bruit lui donnant un indice sur sa situation, puis avec un effort surhumain tenta de ramener à la surface les quelques brides de mémoire qui bataillaient sous l'écume douloureuse qu'était alors son crâne.


" Hey, ça a foiré c'est ça ?!! On s'est fait chopper ?!!" Quelques instants de silence, toujours à l’affût d'un son, Arakh poursuivît - " A moins que j'fasse affaire avec une bande de fiotte ? Ah ouais, j'vois le genre, pourquoi partager les parts... " Le Shaarien cracha par terre, dans le même temps il tentait de se dégager une main tout en se contorsionnant pour atteindre la lame cachée dans sa botte. - " Vous avez pas les couilles de m'affronter, vous m'avez empoisonné, et vous comptez laisser pourrir ici, allez ramenez vos tronches foireuses que j'vous l'éclate "


La nuit allait tomber et le mercenaire était en fâcheuse posture. S'il avait cherché à donner un sens, une logique, à cette situation... Il devait bien s'avouer qu'un étrange malaise s’emparait de lui.

¤ C'est pas le genre de gaillards à faire du sentiment, s'ils voulaient me mettre hors jeu, j'serai en train de pourrir... ¤

Arakh ne ménageait pas ses efforts pour se défaire de ses entraves et ceux ci commençaient à porter leur fruits. le Shaarien retrouvant petit à petit la mesure de son état, il appréhenda le sang séché sur ses poignets...Était-ce le signe que cette scène s'était déjà déroulés plusieurs fois ? Depuis combien de temps était-il ici ? Plus ses perceptions s'affinaient, plus la peur lui enserrait les entrailles...




Jets de perception et évasion. Si la fiche de perso n'est pas finalisée, ces deux compétences faisant partie des compétences de classe (roublard), elle font également parties des compétences clés d'Arakh donc, ca nous ferait :

Perception : 3 (Degré de maitrise) + 3 (compétence de classe) +1 (SAG) = +7
Evasion : 3 (Degré de maitrise) + 3 (compétence de classe) +3 (DEX) = +9

ARAKH

Les réponses immédiates à ses questions le firent presque regretter de les avoir exprimées à haute voix. La prise des lianes n’était pas parfaite, loin s’en fut, mais elle était … mouvante ? La torsion de son poignet plus qu’une traction en force, lui permettait de faire lentement glisser son bras vers l’arrière et … de ressentir pleinement les blessures de ses poignets. Les lianes accompagnaient son mouvement, peu mais assez pour qu’il gagne contre l’entrave et que ses doigts finissent par trouver le contact de sa lame cachée. Il était affaibli par la perte de sang mais suffisamment conscient pour se rendre compte qu’il devait prendre sur lui et se sortir de ce … piège.

Il y avait du mouvement non loin de lui, aux limites de sa vision périphérique, il lui semblait même avoir entendu une voix s’exprimer en commun, peut-être était-ce ce qui l’avait sorti de sa torpeur ? Ça venait de derrière lui, un mouvement qui lui était encore interdit par ces improbables lianes.

Reprenant le contrôle de ses sens et les forçant à lui transmettre plus d’information, il prit la mesure de la scène au milieu de laquelle il trônait, à genoux, bras écartés. A l’aplomb de ses poignets, des gouttières végétales [les plantes étaient-elles vraiment mauves ?] avait laissé son sang, s’écouler jusqu’à une large feuille servant de réceptacle, rempli d’un liquide noir, son SANG !

Les lianes autour de lui, renforçaient leur emprise comme si elles prenaient conscience que leur prise s’était éveillée et qu’elle sortait de sa torpeur obéissante.

Les souvenirs lui revinrent en une série de flash désagréables.
Ils attendaient dans le lit de la rivière, silencieux, parfaitement discrets, jusqu’à percevoir au loin le bruit du convoi, beaucoup trop important pour ce qu’ils attendaient, trop bien défendus, des cavaliers en armure, rapides, puissants, faisant trembler la terre à distance. Les deux malandrins les plus proches de lui avaient fait la même constatation et avaient choisi de s’écarter, secouant la tête, trop dangereux, ils allaient se replier.

A deux de moins, même en considérant qu’aucun autre ne suive leur exemple, c’était presque du suicide et Arakh n’était pas suicidaire.

Quelque chose l’avait attiré dans la rivière, et l’avait tiré à une vitesse totalement improbable vers l’amont. Quelque chose qui n’avait rien de naturel … puis il avait perdu connaissance.


Quelqu'un approchait derrière lui. S'il pouvait encore faire confiance à ses sens.

Quelqu'un s'approchait...

¤ Quelquechose ..? ¤

La peur le prît aux tripes, ses dents claquaient, mélange de frayeur et de faiblesse. On le vidait de son sang, emprisonné dans cette effroyable mécanique végétal, il était si désorienté qu'il ne pouvait faire pleinement confiance à ses sens. Était-ce réellement une voix ? S'imaginait-il ce mouvement ?

" Y a quelqu'un " dît il d'une voix sourde tout en redoutant la réponse -" P'tain, faut me sortir de ce foutoir, s'vous plait, aidez moi et j'vous promet... "

Arakh ne termina pas sa phrase, autant par désespoir que par manque d'inspiration... Qui pourrait bien l'aider de toute façon ? S'il ne se rappelait pas précisément qui l'avait attaché ici, le souvenir de la force surnaturelle qui l'avait happé était bien présent et lui enlevait toute illusion quand aux intentions d'un éventuel bienfaiteur.

¤ Ce serait bien la première fois qu'on f'rait une faveur au cuistot... Putain de vie d'chiotte.. J'pensait pas crever biberonné par un eucalyptus violet... ¤

Il était manifeste que l’aberration qui l'étreignait réagissait au moindre de ses mouvements, fort heureusement il avait eu le temps d'attraper sa lame avant que les liens ne se resserrent trop. Il ne lui restait plus beaucoup de temps avant que les lianes lui interdisent une quelquonque opportunité, et s'il redoutait la réaction de cet organisme, il craignait encore davantage de servir de garde manger

¤ Allez mon gros, serre les dents et découpe moi cet haricot géant ! ¤

Avec Dextérité, le guerrier inclina sa lame d'une torsion du poignet vers les lianes qui maintenaient sa main gauche. Sa meilleure chance était de cisailler net le tronçon et pour ce il n'avait d'autres choix que d'utiliser son avant bras comme planche à découper...

Les aventuriers étaient arrivés à un nœud de leur histoire, une conjonction, improbable, fruit innombrables hasards menant à cet instant précis. Chaque fil de vie croisait celui des autres et s’y nouait.
Un soir, dans une forêt maudite, malade, gorgée de toutes les erreurs que la Toile puisse subir, de Magie Morte et Sauvage côte à côte, d’une nature corrompue à l’extrême par des Puissances étrangères à Toril.

MELKIOT, ARAKH, ADHEMAR, SERANA

Harlog et son fils ne s’étaient pas retournés quand Adhemar avait lancé sa charge pour trouver la ‘Princesse’, Serana, au bord du chemin, une épée démesurée plantée dans le sol devant elle. Ils allaient franchir la lisière de la forêt pour rejoindre leur abri.

A quelques centaines de mètres seulement, Melkiot s’était approché d’Arakh qui peu à peu se libérait de liens végétaux plus vivants qu’ils n’auraient du, s’écartant d’une créature féérique qui semblait répondre aux mêmes transformations malsaines que les arbres qui lui servaient de gardiens muets. Peut-être n’aurait-il pas crié s’il avait pris pleine conscience de son environnement avant … s’il s’était rendu compte que ses entraves et la mise en scène devant lui le désignait comme une sombre offrande mystique. Au moment de se trancher jusqu'au bras pour se libérer, ses sens lui assurèrent cette fois que quelqu'un venait vraiment dans sa direction, ce n'était pas qu'une illusion !


Si l’humanoïde aux yeux trop bleus s’était montrée énervée d’être contrainte de rester près de son arbre, elle fut réellement en colère quand Melkiot cessa de la suivre et se refusa à participer à sa litanie. Elle hurla, et sa voix fit tressaillir la forêt, d’un « NON » si puissant que les deux hommes fermèrent les yeux en pur réflexe.

Les lianes libérèrent aussitôt leur prise, laissant Arakh se rattraper sur ses poignets blessés.
Pour former une arche, mouvante comme si elle était composée de serpents au lieu des végétaux, le sang recueilli dans la feuille disparu, absorbé par elle. Les deux hommes avaient la certitude de se perdre dans le cauchemar d’un autre, tout autour d’eux des ronces aux épines plus longues qu’une dague se mettait en mouvement et au milieu d’elle, la Voix de la Forêt continuait à psalmodier.

Dans leur tête, ils entendirent tous deux cette voix que Melkiot avait déjà entendu de la sorte :

Voix de la Forêt d’Ankh

Ça suffira. Merci pour ton sang la Hyène. Vois-tu Magicien, tu souhaitais le Pouvoir ? Franchi cette arche, trouve la Graine et je te dirai comment l’utiliser ! Mais dépêche-toi, le dragon et le héros arrivent et s'ils mettent la main sur le trésor, ils ne te partageront pas son Pouvoir ! -------------------- Une Voix dans la Forêt d'Ankh

La créature n'était plus là, Melkiot en eut la certitude. Ils étaient deux, devant une arche qui luisait doucement dans l'obscurité d'une nuit tout juste tombée. Derrière eux, deux autres avaient accouru, attiré par les cris d'appels à l'aide : Adhemar et Serana.

Serana fut soulagée que les deux hommes s'en aillent. Finalement, elle s'était peut-être trompée sur leur compte. Elle attendit tout de même le cavalier, l'épée plantée dans devant elle. L'arme, étrange dans les mains d'une descendante du Beau Peuple, avait toujours suffit à faire comprendre la force de sa propriétaire. Elle écoutait le roulis du chariot qui s'éloignait tout en tendant l'oreille. La forêt dégageait une ambiance étrange, loin de celle qu'elle avait pu rencontrer au nord, dans le Cormanthor ou la Haute-Forêt. Les animaux y poussaient des cris trop stridents ou trop sourds et les buissons dégageaient une odeur trop puissante. Ankh la mettait mal a l'aise, mais autre chose, bien plus heureux, contrecarrait cette impression. La rage au fond de son être s'étaient calmée. Elle pris quelques instants pour remercier son dieu de l'avoir menée sur cette route.

Alors que le cavalier arrivait à tout allure, son regard fut attiré sur sa gauche. Au fond, derrière les arbres, elle distinguait une lueur. Se décalant d'un pas, elle se concentra. Un spectateur extérieur aurait sans doute eu l'étrange vision de ses deux yeux où s'élargirent brusquement ses pupilles. Malgré l'évidente supériorité de sa vision par rapport à la quasi totalité des bipèdes de ce plan, elle doutait de ce qu'elle voyait. Cette lueur ne pouvait pas être un portail... Cette magie était trop rare pour qu'elle en rencontre deux de suite en une seule journée... A moins que ses pas ne soient guidés... Oui, mais ça ne faisait aucun sens, on lui avait affirmé qu'elle trouverait ici une zone de magie morte, et voilà qu'un sortilège de magie supérieure se tiendrait au milieu de la forêt ? Sans doute allait elle devoir aller enquêter. Fronçant les sourcils elle distingua deux silhouettes qui se détachaient dans la puissante lumière. Oui, quelque chose clochait.

Elle allait devoir y aller, mais avant toute chose, elle devait découvrir qui était ce cavalier, inutile de tourner le dos au danger.

- CAVALIER !, rugit elle, qu'est ce qui vous amène sous ces cimes ?

Adhémar arrivait en trombe. Il pouvait apercevoir le chariot s’éloigner et disparaître dans la forêt mais sans la jeune elfe. En effet celle-ci était descendue et attendait patiemment son arrivée.

¤ Que signifie tout cela ? ¤ L’avaient-ils repérés et avaient-ils préféré s’enfuir en débarquant la princesse ? C’était une possibilité mais cela lui semblait étrange. Le jeune combattant arriva à bride abattue devant sa cible et freina hâtivement sa monture. Un énorme nuage de poussière dépassa les deux personnages. L’agent divin pût remarquer dé son arrivée une immense épée plantée dans le sol devant l’elfe.

¤ Hé bien ! Elle ne paraît pas si en danger que cela ? Est-ce le pourquoi de la fuite des autres ? ¤ Adhémar fût interrompu d’une façon assez brutale avant qu’il ne prenne la parole par la jeune femme qui l’apostrophait.

Du haut de Kaemon le chevalier observait l’elfe. Elle était effectivement bardée de bijoux et d'autres pierres précieuses comme l’avait dit la femme d'Hurlen. De plus elle était magnifique et envoûtante. Mais elle avait quelque chose dans le regard. Quelque chose qui perturbait le croisé. Il pût également apercevoir qu’elle avait aussi comme des écailles scintillantes sur le haut du corps.

¤ Ces écailles me font penser à celles des dragons. Se pourrait-il que ce soit une sang-mêlé ? Une jeune femme mi-elfe mi-dragon ! ¤ Le jeune aventurier se méfiait des dragons depuis qu’Hathaulanyx le dragon vert avait détruit le village d’Elversult en le ravageant et tuant son mentor Amane. ¤ Si c’est effectivement bien le cas je dois me méfier d’elle. Qu’elle soit une représentante de Shaundakul ou non. ¤

Posant pied à terre l’agent divin se présenta :

- « Je me nomme Adhémar ! Adhémar Saint-Just pour vous servir princesse ! » Le jeune homme restant sur ses gardes posa cependant un genou à terre en inclinant la tête vers le sol.

- « Je parcours le royaume représentant la justice des pauvres personnes victimes de crimes ou de brigandages. Je suis un croisé de l’ordre de Hoar. J’ai appris il y a peu de temps que vous étiez partis avec deux malfrats. Celui dénommé Harlog est soupçonné de meurtre sur sa femme et l’autre, son fils est soupçonné de complicité. Apprenant qu’une jeune femme de noble famille était partie avec ces deux bougres je me suis tout de suite lancé à votre secours. Mais voyant votre lame et … pardonnez-moi pour ma franchise mais devinant l’origine de votre lignée je pense que c’était plutôt eux qui auraient dû se faire du souci. »

Attendant un signe de la jeune femme pour se relever le chevalier releva la tête et posa la question qui lui brûlait les lèvres :

- « Excusez mon impudence gente demoiselle mais quel est votre nom et que faisiez vous dans ces contrées dangereuses ? »

La demie-dragonne fixa l'homme. Elle devait vraiment s'habituer a se faire appeler par un titre de noblesse. Son attrait pour les métaux précieux la perdrait sûrement, mais c'était ainsi.

Son regard pénétra profondément dans celui du hoarite. Il semblait se méfier et à raison. Le dogme d'Hoar mêlait souvent une absence de procès et une justice aussi violente qu'expéditive. Heureusement que son culte était encore plus réduit que celui de la Main Secourable. Mais l'homme avait l'air honnête.

Elle soupira. Le défaut de la vie solitaire, c'est qu'il fallait souvent faire confiance à ceux auxquelles on aurait habituellement pas confié sa chemise. Elle arracha son estramaçon du sol et le rangea avec dextérité dans le fourreau accroché derrière son dos. Si il y avait bien quelque chose que les marchands lui avait appris c'était qu'on pouvait toujours sortir du positif d'une position incertaine.

¤ Par les écailles de Bahamut, qu'est ce qu'il ne faut pas faire...¤

- Mes salutations Adhémar ! Je suis Serana, et je ne suis pas sûr de savoir que ce que je viens faire ici. Cela dit... Si ce vous dite est vrai, ça confirme mes doutes. Et vu la carrure du fils, votre mission ne sera peut-être pas une partie de plaisir. Aussi, je vous propose un... échange de bon procédé. Je vous aide dans votre quête, et en échange, vous m'accompagnez pour découvrir ce qui se passe là bas. Elle pointa l'arche lumineuse derrière les arbres. Mais, je vous demande d'enquêter sur la vérité avant de punir, Servant d'Hoar.

Elle s'approcha, posant une main sur le flanc du destrier avant de tendre une main vers le cavalier. Le poignet liés signifieraient qu'ils scellaient un accord temporaire. Et si il la soulevait pour la mettre en selle, ça permettrait au duo d'aller plus vite.

La jeune femme scruta le chevalier de son regard troublant et hypnotique afin de déceler si celui-ci était une potentielle menace et en un instant rengaina son impressionnante épée. Croiser la route du jeune homme n’avait pas l’air de l’enthousiasmer mais après un cours moment de silence elle se présenta à lui.

La jeune elfe se prénommait Serena et ne semblait pas hostile à son égard mais il devait tout de même se méfier. La vie de nomade lui avait enseigné depuis des années à ne pas offrir sa confiance au premier venu. De plus elle ne donnait pas la vraie raison de sa venue dans ces contrées. Quoiqu’il en soit elle avait l’air d’être une personne sympathique et courageuse puisqu’elle proposait son aide pour arrêter Harlog et son fils.

¤ Besoin d’aide pour arrêter ces deux pitres ? Je pourrais les arrêter tous les deux sans aucunes armes ! ¤Le représentant d’Hoar écouta cependant la fin de sa phrase avec attention.

¤ Une arche lumineuse dans ces bois ? Voilà qui est intéressant ! ¤

Adhémar regarda dans la direction qu’elle lui avait indiquée. Pendant ce temps elle s’était approchée de son fidèle compagnon et tendait une main vers le jeune chevalier comme signe d’alliance temporaire.

Le croisé attrapa son poignet avec délicatesse pour sceller l’accord et se releva. La dépassant de plusieurs centimètres il lui répondit :

- « Marché conclu ! Une entraide mutuelle me paraît correcte. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu de partenaire pour partager mes aventures et c’est pas tous les jours qu’on chevauche aux côtés d’une jeune princesse ! » Voyant sa main sur le flanc de son destrier Adhémar lui déclara : - « Il s’appel Kaemon si cela vous intéresses. » Kaemon la poussa d’un petit coup de tête.

- « C’est un destrier des plus intelligents et j’ai l’impression qu’il vous aime bien. »

Le croisé lui proposa ensuite de la soulever pour la mettre en selle afin de monter à ses côtés. Ils devaient aller le plus vite possible vers ce bois pour découvrir qu’est-ce que pouvait bien être cette arche lumineuse.

Agenouillé, soutenu par ses poignets douloureux, le Shaarien était libre mais vulnérable. Il se sentait faible et désorienté, un NON assourdissant avait retentît avec une telle intensité qu'il resta là pantelant pendant quelques secondes... Ce fût au prix d'un effort surhumain, guidé par la nécessité de faire face au danger qui s'approchait, qu'il parvint à poser un pied à terre et à se remettre sur son séant. Derrière lui quelqu'un ou quelque-chose avait fait son apparition, et s'il n'appréhendait pas encore pleinement la situation, son instinct de survie avait pris le dessus. Lâchant sa dague, il dégaina ses armes et s'élança dans un demi tour, son épée courte prête à porter un coup d'estoc, sa hache d'arme en position défensive afin de réceptionner l'ennemi. La pointe de sa lame s'arrêta à quelques encablures de la gorge d'un homme, si celui çi était aussi grand que lui, il paraissait bien frêle en comparaison au guerrier des steppes qui le menaçait alors

¤ Qui c'est c'lui là bordel ! t'pose pas de question, saigne le, on verra après ! ¤

Alors qu'il s'apprêtait à finir son geste pour embrocher le malheureux qui se tenait devant lui, la voix résonna à nouveau dans sa cervelle... Arakh interrompît alors son mouvement, soudainement conscient du phénomène qui se déroulait devant ses yeux. Aveuglé par la peur, il n'avait jusqu'alors par remarqué le portail qui s'était métamorphosé devant lui, celui ci fait des lianes qui l'encerclaient il y a peu, se mouvait avec une énergie irréelle... L’énergie de son sang comprît-il alors qu'un frisson d'effroi parcourait son corps.

" C'est toi qui m'parle dans ma tête ?! " Le ton était agressif,vil réflexe d'un homme peu habitué à la diplomatie. Au vu de l'expression de l'humain qui lui faisait face, Arakh discerna qu'il faisait erreur... "Nan c'est pas toi, toi t'es le magicien, qu'est ce tu m'as fait enfoiré, explique toi tout de suite où je t'arrache un oeil "

Le fil de son épée remonta pour expliciter la menace, si tout ceci était encore flou, une chose était sûre... Se retrouvait même dans les manigances d'un sorcier n'était pas du goût d'Arakh, et s'il y avait bien une engeance qu'il détestait c'était bien celle de ces tricoteur de toile.

¤ Enfin après celle des courtauds à la barbe puante, mais ça, c'est une autre histoire... ¤