Chapitre 1 bis : Apocalypse Dreams

L’ensorceleur avait décoché bien trop rapidement malheureusement, l’effet de surprise rompu, Falrin décocha aussi tôt. Ravi d’avoir touché, il se demanda néanmoins ce qui avait pu amener le noble Deskyr Thanterim a rassembler une bande de bras cassé pareil, pas foutu de tirer une flèche. Déçu lui aussi de n’avoir « que » touché l’épaule, il saisit immédiatement sa hache. Il fallait passer au plan B. Si les Tasloi ne sortaient pas, il fallait les y dénicher, Jeanne avait eu fort raison et le rôle de Flarin était de passer le premier. Afin de ne pas laisser la conversation s’installer et Jafert ou Kald trainer des pieds, le nain chargea. Alors que la planche était manipulée pour être dégagée, la puissance d’une charge naine empêcherait tout retrait.

S’élançant de bon cœur, le prêtre s’écria à l’intention de Jeanne et du bucheron :
« Tenez bien la planche, mais attention les doigts. j’arrive ! »

Puis continuant sa course à la rencontre de l’ennemi et dans une forme de prière guerrière, il s’adressa à sa divinité en langue naine :
« Haela, laisse-moi te prouver ma valeur et défaire cette bande de satané rats puants. »

En pleine confiance car armé de sa hache naine et seconder par une Jeanne désireuse d’aller au combat, il savait ses arrières protéger. D’ailleurs, son sentiment allait plus loin, il était comme ragaillardit par cette soudaine montée d’adrénaline et d’action qui avait presque fait défaut jusqu’à maintenant. Les geignards suivraient sûrement et se dégourdir les pattes au fond d’une caverne leur ferait sûrement le plus grand bien !

À a première rencontre il frapperait sans ménagement, n’importe quel rat Tasloi qui croiserait son chemin.

Qu'attendait donc Jeanne, promue cheffe des opérations, pour donner l'ordre d'attaquer ? Que les deux taslois hagards qui s'étaient aventurés hors de leur antre s'avisent de leur présence et se retranchent ? Kald échangea un regard perplexe avec Jafert, qui lui-même semblait hésiter, puis envoya aux diables la circonspection de la paladine.

Levant la main droite à hauteur de son visage, il tissa les fils invisibles de la Toile en dardant un regard mauvais sur l'ennemi.

- Pakkassäde, lança-t-il d'une voix frémissante, le mot de pouvoir libérant de son index tendu un rayon d'une blancheur transparente.

Le trait de glace avait frôlé sa cible, lui arrachant un glapissement d'effroi. Si l'ensorceleur avait toujours manié la magie avec une stupéfiante facilité, il éprouvait plus de difficulté à viser... Aussi avait-il fait l'économie d'une fronde ou d'une arbalète.

Dans le tumulte du combat qui suivit, il aperçut la silhouette d'un troisième tasloi se découper dans l'entrée de la grotte avant de disparaître en braillant. Jafert et Falrin se précipitaient à toute allure vers la planche tandis que Peurinn dégageait péniblement sa hache de la carcasse bifide de sa proie. Le bûcheron, l'un des plus proches de l'embrasure rocheuse, oserait-il agir ou serait-il devancé par le chien ?

Kald retarde son action

Arc bandé, Iskender attendait le début des hostilités qui vinrent plus vite que souhaitées. Il tira de suite, mais fatigue ou malchance, la flèche rata son but. Heureusement que Kimo, lui, ne rata pas son attaque...
L'attaque des aventuriers avait eu un résultat presque nul, les deux adversaires tués l'avaient été par le bucheron et par Kimo. Voyant Jafert se précipiter pour retenir la planche, Iskender bondit en avant lui aussi. Du coin de l’œil, il vit Falrin se précipiter au combat avec sa hache :

’Courageux le nain et même téméraire : il est prêt à parier sa vie que tous les Taslois sont dans le même état que ceux qui ont été tués. Espérons qu'il aura plus de chance qu'on en a eu jusqu'à présent...’

Tout en courant, Iskender siffla son chien pour que celui-ci, emporté par son élan, ne se précipite pas dans la grotte. Dans le même temps, il encocha une nouvelle flèche et se rapprocha de très près de Jafert pour tirer, au-dessus de celui-ci, sur le Tasloi qui était à l'autre bout de la planche...

Jeanne attendit patiemment ou plutôt résignée, aucun de ses compagnons ne voulait suivre son plan. Elle commençait à regretter l’absence de véritable soldat dans leur rang. Certes, chacun de ses camarades possédait des compétences utiles, voire nécessaires pour leur mission, mais s'ils se montraient aussi prudents face à de simples gobelins exotiques qu’est-ce que cela donnerait dans les ruines hantées du manoir Thanterim ? S'ils sont hostiles, les spectres feront des adversaires bien plus redoutables.

Que cela soit par reconnaissance de son expérience martiale, respect de son rang où afin de ne pas froisser la fierté, la paladine put diriger l'embuscade. Deux taslois se montrèrent, surement considérés comme sacrifiables par le reste de la bande. Ils s'approchèrent lentement, mais aucun autre n'était visible. Tiraillée entre par la peur de perdre l'initiative et l'envie de découvrir les autres dissimulés, Jeanne hésitait à déclencher les hostilités.
Un autre prit la décision à sa place. Quelle que soit la raison, Kald fut le premier à tirer. Elle n'eut pas besoin de tourner la tête, elle avait vu l'ensorceleur pratiquer son art sur le navire. Malheureusement, comme dans toute bataille, quand un combattant réalise une action tout les indisciplinés le suivent. Cette règle était vraie pour les assauts précipités ou la fuite. Une fois que les projectiles ont fini leur course et n'ayant pas d'autre choix, elle se lança à l'assaut suivi par Peurrin et Kimo. La charge de la chevaleresse ne fit pas mouche, mais elle offrit l'ouverture nécessaire à ses camarades pour finir le travail.

Jeanne n'eut pas le temps d'analyser le reste de la situation. Une de ces vermines étaient déjà en train de retirer la planche. Le laisser faire était impensable, cela signifierait faire un "siège" ou allez récupérer une planche chez Peurrin. Dans les deux cas, se serait faire un assaut sur une position fortifiée et le groupe ne respectait pas la règle de trois.

- Falrin, Iskender avec moi !

La paladine lança de nouveau la charge. Puisqu'elle était la plus proche, se serait à elle de sécuriser un passage. Bien qu'elle veuille faire ses preuves et rattraper son premier assaut manqué par le sang, elle préféra une tactique moins risquée en propulsant le gobelin hors du passage. La différence de taille et l'élan devrait lui faciliter la tâche.

Deux adversaires étaient au sol mais il convenait de ne pas se reposer sur ses lauriers si les aventuriers voulaient en terminer rapidement. Ne souhaitant pas devoir entamer un siège pour lequel ils n'étaient pas préparés, Jeanne se décida à commander la charge, espérant entraîner ses compagnons dans son élan.

Hélas, l'impulsion ne fut pas aussi contagieuse qu'elle l'aurait espérée. Si Falrin, Peurinn et Jafert dans une moindre mesure, s'élancèrent bien à sa suite, avec un empressement bien plus enthousiaste qu'efficace, force fut de constater que les autres manifestèrent bien moins d'entrain à se lancer dans la bataille, Iskender allant même jusqu'à rappeler son chien pour lui interdire de prendre des risques.

S'élançant tel un bélier, la paladin franchit rapidement la planche de bois, entendant dans son dos, le pas, lourd mais lent, du nain qui s'élançait pour lui prêter main-forte. Bien moins armé pour le corps-à-corps, Jafert avait, quant à lui, opté pour une attitude de soutien, arrivant peut-être trop tard pour aider Jeanne mais pouvant faciliter l'équilibre de ceux qui passeraient après elle.

Totalement surpris par l'irruption de la femme en armure qui le percuta, le tasloi poussa un glapissement de terreur avant de se retrouver projeté quelques mètres en arrière, affalé sur le dos à la merci de la guerrière qui l'avait suivi dans son élan.

À l'entrée de la grotte, Jafert était à plat ventre dans l'herbe, tenant fermement, de ses petits doigts boudinés, la planche que Falrin faisait trembler de son pas pesant. Hélas pour le malheureux nain, l'agilité n'était pas sa qualité principale et l'étroitesse de la passerelle, alliée à son empressement à la franchir, mirent à mal son sens de l'équilibre. Alors qu'il pensait pouvoir remettre le pied sur la terre ferme, le prêtre battit soudainement des bras pour rétablir une stabilité compromise avant de choir bruyamment à quatre pattes mais sans, heureusement pour lui, tomber dans le trou au fond duquel brûlait toujours le feu. S'étant élancé à la suite du nain, Peurinn vit sa course stoppée par la chute survenue juste devant lui. Ne parvenant pas à contourner l'obstacle, le bucheron réussit néanmoins à conserver son équilibre mais se trouvait coincé sur la planche, le temps que le chemin se dégage devant lui.

À l'extérieur, Iskender et Kald s'étaient également avancé, avec peut-être un peu moins d'enthousiasme de la part de l'ensorceleur, réticent, depuis le début, à se mêler de cette affaire. Bandant rapidement son arc, le rôdeur avait décoché une flèche sur une silhouette entrevue sur la droite mais, gêné dans sa visée, n'avait put faire mieux qu'effleurer sa cible. Appelé aux pieds, Kimo piaffait visiblement d'impatience et ne comprenait pas l'ordre de son maître de se tenir à l'écart du combat mais l'obéissance primait, pour ce fidèle animal, sur l'instinct du chasseur. Derrière eux, Kald lança un regard de souverain mépris sur les cadavres des deux taslois avant de reporter son regard vers la grotte, essayant quand même de voir comment il pourrait aider ses compagnons sans, toutefois, se mettre en danger. Pris d'un doute, l'ensorceleur s'accroupit et examina les corps de plus près. Surmontant sa répugnance, il les fouilla rapidement, ne trouvant pas grand chose d'intéressant dans les poches des créatures. Les misérables pièces d'argent qui s'y trouvait ne valaient même pas la peine d'être ramassées. Alors qu'il se relevait, l'œil du Sossrim fut attiré par un bref éclair lumineux provenant du lobe de l'oreille d'un des taslois. Le soleil venait de se réfléchir sur un petit bijou en argent, représentant un flocon de neige stylisé.

Après sa charge folle, Jeanne se trouvait maintenant au centre d'une grotte circulaire, d'une dizaine de mètres de diamètre, faiblement éclairée par de rares torches fixées sur ses parois. Son sol en terre battu était souillé de tas de détritus, nourritures diverses et occasionnelles taches de sang. À la droite de l'entrée, quelques planches étaient empilées en vrac et, à sa gauche, se trouvait un tas de branches de diverses tailles, certainement du combustible pour alimenter le feu. Quatre autres passages partaient de cette caverne, répartis plus ou moins régulièrement sur son périmètre. La deuxième ouverture en partant de la gauche était différente des autres, au sens qu'elle se trouvait à deux mètres du sol et était grossièrement barrée par une barricade sommaire, composée principalement de buissons épineux. Une tête ronde, aux grandes oreilles pointue et au crâne couvert d'une fourrure vert sombre apparaissait au dessus, fixant la paladin de ses grands yeux dorés de chat.

Néanmoins, un danger plus proche menaçait la guerrière. Si le tasloi gisant à ses pieds en tendant désespérément de ramper à reculant pour s'éloigner d'elle n'était pas un réel danger, il n'en était pas de même de ses compagnons. Sur sa droite, deux gobelinoïdes brandissaient mollement leur épée alors qu'à sa gauche, trois de leurs semblables se préparaient également au combat. Si la majorité de ces créatures semblait dans un état second, il n'en était pas de même de celui qui donnait l'impression de les commander et piaillant des ordres d'une voix suraigüe. En outre, ce dernier était le seul équipé d'une armure de cuir et d'un petit bouclier de bois, en plus de l'épée qu'il tenait fermement dans sa main droite.

zalvet'rtvet' ! zattzaqwuivet'r ! Vtowuiwa ttowuiwa, vet'n zavzant !

Du coup, j'ai aussi tiré les initiatives. Autant vos jets précédents avaient été mauvais, autant, là, les choses semblent se rééquilibrer. Un seul tasloi a l'initiative sur vous mais il a l'air d'avoir des difficultés à rassembler ses idées et agira donc après vous.
Néanmoins, Peurinn se trouve toujours sur la planche et, agissant en dernier, il gêne le passage, obligeant à un test d'agilité quiconque voulant lui passer devant mais il reste aussi la possibilité de franchir le trou d'un bond.

Lancers...

Jeanne de Fleurrouge - Jet de force : 19(d20) +2(For) +2(charge) = 23
Tasloi - Jet de force : 14(d20) - 4(taille) -4(circonstances) = 6
Falrin Grandtranchant - Jet de compétence : Agilité : 4(d20) +0(deg) +0(Dex) -6(armure) = -2 vs DD5 ~ Echec
Peurinn - Jet de compétence : Agilité : 4(d20) = 4 vs DD5 ~ Echec
Iskender - Jet d'attaque à distance : 5(d20) +1(bba) +3(Dex) = 9 ~ Echec
Kald - Jet de compétence : Perception : 4(d20) +0(deg) +0(Sag) = 4 ~ Echec
Falrin Grandtranchant - Jet d'initiative : 15(d20) +0(DEX) = 15
Jafert - Jet d'initiative : 6(d20) +3(DEX) = 9
Kald - Jet d'initiative : 13(d20) +1(DEX) = 14
Iskender - Jet d'initiative : 15(d20) +3 (DEX) +4 (don) = 22
Jeanne de Fleurrouge - Jet d'initiative : 14(d20) +2(DEX) = 16
Kimo - Jet d'initiative : 13(d20) +1(DEX) = 14
Peurinn - Jet d'initiative : 2(d20) = 2
Tasloi 1 (derrière la barricade) - Jet d'initiative : 3(d20) +1(DEX) -2 (circonstances) = 2
Tasloi 2 (à terre) - Jet d'initiative : 10(d20) +1(DEX) -2 (circonstances) = 9
Tasloi 3 (à droite) - Jet d'initiative : 6(d20) +1(DEX) -2 (circonstances) = 5
Tasloi 4 (à droite) - Jet d'initiative : 7(d20) +1(DEX) -2 (circonstances) = 6
Tasloi 5 (à gauche) - Jet d'initiative : 7(d20) +1(DEX) -2 (circonstances) = 6
Tasloi 6 (à gauche) - Jet d'initiative : 16(d20) +1(DEX) -2 (circonstances) = 15
chef 1 (à gauche) - Jet d'initiative : 1(d20) +1(DEX) = 2

Bien que sommaire, le système de défense des taslois fonctionnait redoutablement bien. L'étroite anfractuosité dans la roche et le tunnel qui la prolongeait formaient un goulet d'étranglement qui avait contraint les assaillants à entrer l'un après l'autre. Jafert talonnait Peurinn, qui lui-même était bloqué derrière Falrin. Le rodeur, qui n'avait pas abandonné son arc, semblait avoir trouvé un angle de tir - probablement le seul. Peu importait à vrai dire...

L'ensorceleur quitta le couvert des arbres, curieux d'observer de plus près un spécimen de cette engeance gobelinoïde inconnue. Peut-être une rapide fouille lui permettrait-elle de découvrir la cause de l'état léthargique de leurs poilus et verdâtres adversaires ? Le nain n'avait pas fait dans la dentelle, c'était le moins que l'on pût dire en posant les yeux sur le corps disjoint de l'infortuné tasloi qui avait croisé sa hache. Surmontant un premier mouvement de dégoût Kald examina le cadavre, lui tâtant rapidement les poches sans prélever les quelques piécettes qu'elles abritaient. Il se redressait pour passer à la victime des crocs de Kimo quand, poussant un glapissement indéfinissable, il tendit subitement le bras vers le crâne du mort. D'une étincelle, Elle avait attiré son regard !

Frissonnant de plaisir le Fils du Gel s'empara du minuscule bijou avec un empressement frénétique, puis le porta au niveau de son visage pour mieux le contempler. Une joie féroce étira ses lèvres diaphanes dans un sourire vorace : c'était Son glacial emblème .

- Gloire à la Vierge de Glace ! susurra-t-il avec délice avant de glisser à regret le divin symbole dans une des plus petites poches de sa sacoche à composantes.

C'était indubitable, Elle lui envoyait un signe ! Mais ces misérables créatures adoraient-elles Aurile ou en étaient-elles les involontaires messagers ? Sans doute la boucle d'argent, si loin des terres nordiques, était-elle le fruit d'un de leurs nombreux larcins... Se penchant sur l'autre cadavre, il en inspecta rapidement les oreilles, le cou et les poignets à la recherche d'un autre bijou. Le sang qui inondait le poitrail déchiqueté du tasloi était le moindre de ses soucis, l'enthousiasme fanatique ayant jeté comme un voile devant ses yeux.

*Aussi loin que je sois, Son souffle m'accompagne. Elle me guide, Elle m'a choisi. Gloire, gloire à la Vierge de Glace !*

Bredouille, le Sossrim se tourna vers la caverne, dévoré par le désir d'en apprendre davantage. Un froid glacial fourmillait au bout de ses doigts.

Les choses ne se passaient absolument pas comme Jafert l’aurait imaginé, si Jeanne était passé comme un oisillon en armure à travers le petit pont, Falrin avait perdu l’équilibre, écrasant au passage les doigts du tavernier sous la planche. Pleurinn s’était aussi engouffré sur la passerelle, trop hâtivement il se retrouvé tel un funambule a patienter derrière le nain d’argent. La paladine quant a elle avait disparu dans l’ombre de l'intérieur de la grotte.

- Ramènes moi mon arbalète, beugla Jafert a l’attention d’un de ses compagnon restait à l’arrière.

Le magicien, le visage à quelques centimètres du sol, jetait un coup d’œil au fond de la fosse enflammé alors qu’il retirait ses phalanges meurtris de dessous la planche. Les mains libérées il saisissait d’autant mieux la planche pour la stabiliser et maintenir le passage sur pour ses camarades. Conscient de ses capacités martiales limités, Jafert savait qu’il serait plus utile en soutient.

Iskender et Kimo n’allaient pas tarder à arriver une fois Pleurinn passé et Kald resterait à l’arrière à lancer des traits de glace, s’imaginait Jafert naïf. Le magicien assurerait le passage jusqu’à ce que tous soient entré dans la grotte.

Je reste en soutient du passage. J'inspecte encore plus le feu au fond du trou, si il y a quelques chose à remarquer. Je lance manipulation a distance pour ramener mon arbalete si aucun compagnon ne me l'apporte.

Iskender semble toujours avoir des problème pour poster et m'a envoyé ses intentions par mail.
Voila son post ci-dessous :

Iskender avait tiré sur le Tasloi à l'autre bout de la planche. Raté ! Encore ! Volubilis se serait moquée de lui...

Il cherchait une autre cible pour ses flèches mais l'action se déroulait trop en profondeur dans la grotte pour espérer repérer un Tasloi. La planche était prise parle bucheron et le nain bloquait l'avancée de la troupe. Impossible de passer. Quant à sauter par-dessus le trou, c'était faisable mais trop risqué.

¤Quand le vin est tiré, il faut le boire. La paladin a eu la charge qu'elle espérait, mais peut-être pas la réussite escomptée... Heureusement qu'il y en a déà deux de moins, c'est toujours ça ! Bon, ça risque de se règler à l'épée. Le nain est courageux mais pas très agile. J'attends que la planche se dégage et j'y vais.¤

- Kimo, garde-moi !

Cet ordre, Kimo le connaissait bien, il se mit derrière son maitre, prêt à le défende contre toute attaque.

La planche une fois libre, Iskender entrerait dans la grotte, l'arc à la main, et tirerait s'il en avait la possibilité sans risquer de blesser l'un des compagnons. Dans le cas contraire, il sortirait son épée bâtarde pour combattre aux côtés des deux autres.

Iskender tenait beaucoup à son chien et ne comptait pas l'envoyer en avant. Il ne l'enverrait combattre (outre pour sa défense personnelle) que si c'était la seule solution pour tirer un des aventuriers d'une très mauvaise passe. En fait, dans ces circonstances, il préférerait y aller lui-même.

Courant à toutes courtes jambes, le nain d’or du Turmish se jetait dans la bataille ! Confiant en ses capacités, celles du groupe et surtout en Haela Brillehache, il était pressé d’en finir avec cette bande de gobelin vert venus d’autres contrés. Jeanne avait eu la même idée et ses longues jambes l’avaient porté immédiatement au contact de l’ennemi.

Se précipitant sûrement plus qu’il aurait fallu, le pas lourd du paysan et son empressement le firent chavirer. Se rattrapant de justesse, il termina sa course à quatre pates, au beau milieu d’un trou, sur une planche chancelante.

- Foutue planche ! Ils z’auraient pas pu prévoir un bon pont nain en pierre ? Un pont solide comme le poing de Moradin ! Saleté de gobelin, ils sont d’aussi bon bâtisseurs que de charmants compagnons lorsqu’ils pourrissent sous terre.

Ne se laissant pas démonta, Falrin décida de finir sa périlleuse traversé à quatre pates, cette fois-ci en prenant plus de prudence pour ne pas se laisser renverser. S’adressant à Pleurin puis Jeanne il beugla :

- Ne déséquilibre pas cette foutue planche, tu vois bien que j’tiens pas d’bout. Tu vas nous faire tomber tous les deux, tu f’rais mieux d’la t’nir le temps que j’passe d’l’autre côté. Puis droit face à lui il poursuivit. Jeanne, je compte sur toi pour m’en laisser une huitaine, j’voudrais pas avoir l’air d’un nain qui sait pas s’battre. Nan mais ho ! On n’a jamais entendu ça !.

Redoublant d’huile de coude et de poussée des talons ils poursuivit sa traverser tout en assurant cette prise. Il avait déjà assez honte de devoir se mouvoir ainsi, il n’allait pas en plus traîner au milieu du passage que tous cherchaient à franchir ! Heureusement Jafert tenait la planche ce qui donnait un semblant de stabilité.

* Un brave homme ce Jafert, même s’il n’a pas toujours le sens des priorités *

La charge de la paladine fut un succès. Elle n'avait ressenti aucune résistance lors de l'impact contre le tasloi maintenant à terre. Si seulement elle avait pu prévoir à quel point son assaut serait efficace, elle n'aurait pas cherché à repousser le monstre, mais plutôt à l'abattre directement.
Les petits monstres essayèrent tant bien que mal de se ressaisir en suivant ce qui semblait être des instructions hurlées par leur chef. Ce dernier était le seul à être en pleine possession de ses moyens. Peut-être était-il au courant de l'effet néfaste des drogues ou alcools dont se sont gorgés ses sbires ou craignait-il une trahison lors d'un moment de faiblesse ? La paladine l'ignorait et elle s'en moquait. Elle savait juste qu'il était plus malin que les autres.

¤Celui-là sera à moi.¤

La chevaleresse se mit en tête de prendre celle du leader de ce petit groupe de pillard. Il faudrait au minimum cela pour remplir ses devoirs et rendre justice sur ces terres. Si celui-ci pourrait être un adversaire potable, elle pourrait enfin avoir l'occasion de tester ses capacités. Elle n'était pas la seule dans ce cas,si elle se fiait à ses oreilles, Falrin avait hâte de se jeter dans la bataille.

- Malheureusement, ils ne sont que huit et j'insiste pour avoir ma part. De plus, la préséance me permet de réserver le plus laid.

Le sous-entendus était plutôt clair et fixer du regard le destinataire de la petite pique ne laisse que peu de doute sur qui était le plus laid du groupe, si celui-ci parler le commun. Le potentiel duel pourrait attendre, il faut d'abord tenir la ligne le temps de former les rangs. Jeanne prends une position défensive dans l'attente du futur assaut et arme son bras avant de l'abattre sur l'ennemi qui rampe à ses pieds.