La cartographie d'Inaë’wel.

Cette eau croupie, noire, sale et froide avait été la goutte d’eau qui avait débordé le vase. Euskara ne savait même plus pourquoi elle était là et à quoi tout ceci rimait. Elle n’eut pas à chercher une explication. Son corps parla pour elle. Elle avait posé son sac trop lourd et s’était adossée à la paroi. En un instant ses jambes avaient flanchées et elle s’était retrouvée mi-assise, mi-allongée, l’esprit au bord du précipice. La suite, elle l’avait vécu comme un rêve. Ses compagnons autour d’elle qui semblent interloqués, qui s’interrogent, Kleli qui s’agenouille pour l’observer, un temps de palabre et de décision. De l’eau froide passée sur son visage. On l’aide à se relever, Kleli l’aidant à s’éloigner, les couloirs, la sortie, la forêt, la ville, l’auberge, sa chambre, un lit, le sommeil, un réveil, des pleurs, à nouveau le sommeil, une aube qui se lève sur un corps et un corps épuisés, encore un profond sommeil puis Euskara qui finit par se lever, descendre, manger, retourner dans sa chambre, encore dormir. Et là, enfin, un réveil un peu plus frais.
Et puis une mauvaise conscience qui surgit. Comment a-t-elle pu laisser ainsi ses compagnons ?
Une toilette, aussi rapide que possible, des vêtements encore amidonés qu’elle avait sur place et puis elle redescend, demande à ce qu’on lui indique comment faire pour retourner là-bas et progresser plus loin si les autres se sont encore davantage enfoncés dans les ténèbres.
La suite qui semble s’organiser avec une incroyable facilité. On la conduit, des paroles qui la rassure tant qu’elle peut sans guère réfléchir s’enfoncer dans l’eau glacée. Une sortie, ses guides qui la quitte et puis la marche, seule, dans une semi-obscurité. La peur qui revient. S’est-elle perdue ? Quelles créatures rôdent par ici ? Et puis la délivrance. Devant elle, à quelques pas, le groupe qu’elle reconnaît. Elle se précipite mais s’arrête presque aussitôt ayant compris qu’un danger menace. Elle s’arrête, se recroqueville, se cache. Brusquement des bruits, de la fureur, des morts. Le tout n’a duré qu’un instant et elle se surprend à s’étonner d’être là, d’avoir encore une fois fait preuve de couardise, à se réjouir que tout ceci soit déjà fini.
Elle s’avance et d’un simple mot les interpelle :
- Je suis là

omme elle s'y était attendu, l'Inugaakalikurite n'eut pas vraiment besoin de participer au combat. Elle essaya de s'approcher d'un gobelin avec sa lance mais il trépassa avant qu'elle ait une chance d'essayer de l'attaquer. Du coin de l'oeil, elle regardait son ami aqueux qui semblait se demander pourquoi elle avait demandé son aide s'il n'avait rien de spécial à faire. Il avait attaqué, sans grande conviction, le gobelin le plus proche et ce dernier avait riposté mais il n'avait pas survécu assez longtemps pour que l'élémentaire ait le temps de s'amuser. Gunlann regretta un peu d'avoir cédé à la pression du reste du groupe et d'avoir gaspillé l'un des dons du Dormeur Eternel pour rien.

Elle laissa à ceux qui étaient plus intéressé le soin de fouiller les environs et d'interroger le captif et elle commença à faire des calculs mentaux pour estimer la taille de la caverne, sa position par rapport au reste du complaxe qu'elle avait commencé à cartographier et ainsi de suite. Ce lieu ne faisait pas vraiment partie de ceux qu'elle devait représenter, le fait que le vieil élémentaire bloquait le chemin du retour voulait dire qu'il y avait peu de chance qu'une menace arrive depuis ici et que personne n'allait venir s'y installer depuis Mythdaë, mais cela lui donnait quelque chose à faire. Elle assigna ce désir d'action à l'élan insatisfait du combat et cela la fit sourire de se dire qu'elle ne versait pas de sang en vaquant à cette occupation.

Son sourire ne fit que croitre quand elle entendit les signes annonciateurs de l'arrivée d'Euskara dans son dos. L'espace d'un instant, elle avait craint que ce ne soit une menace un peu plus sérieuse qu'une demi-douzaine de gobelins faméliques, mais sa surprise ne tarda pas à se tinter de regret.

- C'est un plaisir de vous voir ici ... quoiqu'un peu entâché par le fait que nous y sommes un peu coincés. Est-ce que vous auriez de la magie permettant de prévenir les autorités que nous sommes piégés ici et qu'il serait sage de ne pas continuer d'envoyer de l'aide? Sylvanôr, Ollayee, vous savez où nous devons nous diriger maintenant?

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Circonstance%
Dés de %= 01% rencontre d'une entité mauvaise, 2-10%= très très mauvais, 11-25%=mauvais, 26-50%= pas bien, 51-75%=bien, 76-90%=très bien, 91-99%=divin, 100% rencontre avec un dieu de votre groupe.

Sunniva - Jet de circonstance interro : 89(d100) = 89= Très bien.
Sunniva - Jet de circonstance : 1(d100) = 1=rencontre d'une entité mauvaise.
Sunniva - Jet de compétence : Furtivité (Jac) : 13(d20) +15 = 28 vs DD15 ~ Réussite
Sunniva - Jet de compétence : Furtivité (Syl) : 3(d20) +11 = 14 vs DD15 ~ Echec
Sunniva - Jet de compétence : Perception(orc) : 2(d20) +5 = 7 vs DD25 ~ Echec

L’arrivée de Dame Euskara coïncidait avec la fin de la fouille du minuscule village improvisé de gobelin. Reprenant leur souffle, les combattants se pansèrent et Sylvanôr eu recourt à une potion de soins qui vint refermer ses multiples plaies sans toutefois réussir à se guérir pleinement.
Le guide invitait la Dame à venir les rejoindre et la saluait avec une interrogation dans les yeux; la question se posait simplement…
- Vous êtes venu seul Dame Euskara?-

Le gobelin survivant finit par se réveiller pour annoncer, voyant l’ensemble de son clan éliminer, des injures salaces dans un langage que seul Ollayee et les kobolds comprenaient. Les frères Khor et Kor ne cessaient de rire en imitant le gobelin qui semblait furieux et injurieux. Ce fut Ollayee qui expliquait, d’après le gobelin, qu’ils finiraient tous comme esclave pour les Derros. Quelques questions de plus furent posées par le barde, mais il semblait que le prisonnier ne veuille pas en dire plus ou qu’il ne connaissait pas plus. Sa vie fut enlevée par le guide qui répondit à Gunlann par la suite…

-Les gobelins ne sont pas arrivés par le haut et il semblerait qu’il puisse y avoir ici-bas des Derros qui eut non plus ne sont pas arrivé par le haut puis si nous nous souvenons, l’élémentaire du bassin a précisé qu’il y avait plusieurs sorties possibles, certaines magiques et une seule est naturelle et qu’à quelques lieux d’ici vers le nord, de suivre la mère qui enfante. Pour cette dernière je ne sais pas de quoi il parlait, donc nous ne sommes pas piégés ici Gunlann, juste en exploration. Comme vous le précisez Gunlann, sachant qu’il y a une sortie naturelle, je vais envoyer un pantin de brindille pour porter un message. –

Jacinthe levait le majeur de sa patte droite puis ajoutait… - La mère qui enfante est surement les plaintes que la hin Kleli, mes frères et moi avons entendues. La hin confirmait que cela venait du nord… une bête quelconque terrée dans une grotte et qui doit être sur le point de mettre bas. Pour la sortie magique, je mettrais ma patte au feu que c’est par celle-ci que Vud notre chaman est arrivé ou sorti. –

Ollayee ajoutait… - Et quelqu’un ici a déjà combattu des Derros ou connait ce peuple? Pour ce que j’en sais, ce sont d’abjectes petites créatures aussi perfides que malignes, très agiles et doué dans les arts magiques qui aime voir tout autre humanoïdes qu’eux, mourir d’une façon lente et douloureuse. –

Jacinthe ajoutait… - Ils seraient arrivés ici en même temps que les drows qui sont passés ici vous croyez? - Le guide ainsi que le barde levaient les épaules en guise de réponse.

Louve ne semblait pas nerveuse, cependant elle restait assise en regardant en direction du couloir que le gobelin fuyard voulait partir et d’où était venu l’élémentaire de Gunlann puis par où parti le pantin de brindille. Donc la sortie semblait être dans cette direction. Ce fut seulement lorsqu’ils commencèrent à vouloir avancer dans ce couloir naturel que Louve se mit à grogner doucement.

Le couloir naturel descendait sur une pente régulière, s’agrandissant à l’occasion, tournant tantôt à droite puis à gauche, serpentait en rapetissant laissant la marche évoluer avec assez de facilité entre les stalagmites et stalactites jusqu’au moment où une odeur de fumée se fit sentir. La loutre ainsi que Louve se tenait sur leurs gardes. Une faible lueur d’un feu laissait éclairer les parois rocheuses au bout du couloir naturel qui laissait à penser qu’il débouchait dans une grotte plus imposante en contrebas.

D’après l’expertise de Khor, ce dernier dit tout bas… -Nous sommes à au moins huit niveaux inférieurs de la surface et cela continue de descendre.-

C’est à ce moment que Sylvanôr fit des signes à Jacinthe et que tous deux disparurent dans le couloir jusqu’au moment où un son révélait l’emplacement du guide. Ce dernier restait alors sur place tandis que Jacinthe continuait son avancée de repérage.

Pendant ce temps, les lueurs au loin s’intensifièrent en laissant un spectre de couleur passer de l’oranger au violet puis des éclairs passants du mauve, rouge, violet laissaient entendre des claquements sonores. Décidément il se tramait quelque chose dans cette grotte et c’était intense.

Jacinthe apparut auprès d’eux l’air effrayé puis tremblant, elle dit dans un presque murmure… -Cinq derros, ils sont tous à faire un appel à une entité maligne. Une grande grotte sans sortie, seule une grande mare d’eau termine le fond de la grotte. Au centre, un immense cachot de pierre d’où émane plein de lumière. Le sol du cachot est peint de sang de différents signes… Cela n’annonce rien de bon.-

Pour le guide qui était revenu, il semblait comprendre que cinq derros ne seraient pas un obstacle, mais Ollayee semblait beaucoup plus préoccupé par l’appel d’une entité maligne. Louve et la loutre devenaient de plus en plus nerveuse et une électricité statique semblait de plus en plus présente.