Chapitre I : Une main tendue

Suite à leurs découvertes, le nain semblait un eu agacé. En effet, ces éléments ne leur apprenaient pas grand chose.

¤ Comme l'année dernière, lorsque nous avions inspecté la demeure de Seygwine. ¤

Toutefois, lorsque Skelli sembla s'interroger sur les raisons pour lesquelles le druide conserverait une telle griffe, Khelrod passa de l'agacement à la perplexité.

¤ Différentes représentations du même dieu, selon la perception des différentes tribus, ça semble normal. En revanche, une griffe d'ours non. Alors qu'elle-même porte une griffe autour du cou.¤

Il s'adressa alors à ses compagnons.

- Merci à tous pour vos observations. Même si nous n'avons pas appris grand-chose pour le moment, ne perdons pas espoir.

Il observa alors, en silence, l'élu divin qui retournait mettre en place les figurines, puis il fit écho aux propos de Daphnis en confirmant qu'il était d'accord pour se mettre en route.

- A présent, il nous faut effectivement nous mettre en chemin pour retrouver Yusam. A ma connaissance nous avions également évoqué des lieux connus pour être des endroits dans lesquels le druide se rendait régulièrement. Il nous faudrait, je le pense, partir les explorer.

S'adressant à Skelli, il se mit alors à sourire, presque malicieusement.

- Se pourrait-il, par chance,...

Il insista sur le mot chance, en se tournant brièvement vers Daphnis.

- ...que la direction par laquelle est arrivé Kotka soit celle de l'un de ces lieux ?

Son regard et son visage reprirent leur sérieux habituel alors qu'il continuait de s'adresser à leur guide Uthgart, revenant à ses pensées précédentes.

- Pardonnez-moi Skelli, mais pourquoi serait-il étrange que Yusam possède une griffe d'ours, alors que vous avez vous-même une griffe autour du cou ? Est-ce parce que cette griffe appartient à ours et pas un autre animal ? Ou est-ce le fait qu'un druide conserve une griffe ?

Les investigateurs s'étant rapidement acquitté de leur tâche sortirent de la hutte de Yusam et firent part de leurs découvertes.

Lorsque Phénix vit la griffe, l'origine de celle-ci lui semblait évidente.

- C'est une griffe d'ours et d'une belle taille, cela doit provenir d'un sacré spécimen.

- Vous en avez beaucoup dans les bois environnants ? Rajouta-t-il à l'intention de Skelli.

Regardant Kalam sortir la statuette qu'il avait pris sur le cairn près de la rivière, Phénix se dit que finalement tout n'était peut-être pas perdu avec ce taciturne compagnon. Il adressa un hochement de tête à l'attention de Kalam, lui signifiant qu'il avait bien agi.

Mais tout ceci ne les avançait pas beaucoup, la vraie investigation ne débuterait que quand ils partiraient du village, Phénix était d'ailleurs un peu impatient d'y aller.

- Bon, ben, je crois que nous sommes tous d'accord, il faut démarrer et partir sur la piste du druide Yusam. Et, en effet, comme le suggère notre compagnon nain, si la direction qu'à pris Kotka correspond à un lieu où nous avons le plus de chances de trouver Yusam, c'est par là que nous devrions commencer.

Attendant que finalement tout le monde soit prêt et présent, Phénix vérifia son équipement et ses armes pour être certains que tout soit bien arnaché et qu'il n'ait rien oublié.

Haleena

Les soins maternels mirent bien plus de temps que de coutume à apaiser l'enfant qui, de toute évidence, couvait quelque chose. Ses petits yeux brillants et son front tiède suggéraient une légère fièvre, rien de nature à inquiéter outre mesure la jeune mère ; mais pouvait-elle traîner sans danger Elvira dans les bois à la poursuite de Yusam ? Tout à ses réflexions, Haleena en oublia non seulement la tenture qu'elle venait de dérober, mais ne prit pas non plus conscience qu'en ayant récupéré sa couverture, elle avait signé son méfait...

Entrant dans le village, elle croisa Vanetir et Patreveni Mainunique qui, à en juger par l'agitation du vieillard et la moue agacée de son interlocutrice, avaient une conversation animée. La jeune femme, pourtant peu amicale depuis leur rencontre, s'empressa de lui faire signe ; l'occasion était sans doute trop belle d'écourter les remontrances de son aîné. La discussion s'orientant rapidement sur Elvira, dont l'état continuait d'occuper l'esprit d'Haleena, une solution presque providentielle s'offrit : la mère de Vanetir pourrait veiller sur "la mioche". Il ne fallait pas voir dans cette proposition un élan de bienveillance ou d'altruisme, mais davantage le scrupule d'une chasseuse récalcitrante à s'embarrasser d'un nourrisson au cours de la traque.


Phénix, Kalam, Khelrod et Daphnis


Alors que la petite troupe s'éloignait de la hutte du disparu, Khelrod et Phénix s'essayèrent, chemin faisant, à prolonger la conversation avec leur taciturne guide. Le visage peint de Skelli se tordit sous l'effet de la concentration, en particulier lorsque le nain, plein de faconde, la questionna à son tour.

Skelli Piedsauvage

- Oui. Beaucoup, répéta-t-elle en guise de réponse au rôdeur, avant d'ajouter dans ce qui semblait relever d'un souci d'exactitude : loin, dans petites montagnes. Ayant saisi la griffe qu'elle arborait en pendentif au moment où celle-ci était évoquée - preuve d'une assez bonne compréhension - la barbare sembla embarrassée. Elle ouvrit plusieurs fois la bouche, mais en vain, les mots adéquats semblaient faire défaut. - Yusam pas vouloir (ce dernier terme, à en juger par la grimace qui l'accompagnait, ne convenait pas et était vraisemblablement utilisé faute de mieux) avoir ça. Griffe pas servir. Griffe pas dieu Uthgar, pas Kotka. Pourquoi... cacher ? finit-elle par glapir, presque enthousiaste d'avoir retrouvé un mot qui lui avait jusqu'alors échappé. -------------------- Le corps musculeux de cette femme semble avoir été taillé au burin. Toujours sur le qui-vive, elle se meut avec une aisance déroutante. Sa mâchoire carrée ne se desserre jamais pour une parole oiseuse.

La barbare n'avait bien entendu pas de réponse à sa question...

Daphnis alla trouver Regmond, qui lui conseilla vivement d'honorer l'étrange appel de l'aigle Kotka : se dérober passerait pour une terrible offense auprès de la tribu du Lion noir qui, en dépit de nouveaux dogmes, restait encore profondément attachée aux croyances totémiques. Thorlond ne s'étonna guère de voir son valeureux cousin si vite enrôlé dans une nouvelle aventure ; il ne connaissait pas personnellement Yusam, mais lui savait une réputation de guérisseur hors-pair. On vantait ses dons comme proprement miraculeux. Sa disparition, si elle était avérée, aurait sans doute de terrible conséquence pour la tribu.

Phénix, guidé par Skelli, trouva où loger son cheval pour une somme qui sans être bon marché demeurait raisonnable. A en croire sa guide, Prudhosk Maindor, qu'il n'eut pas le déplaisir de rencontrer, avait la réputation d'être dur en affaire. Kalam, toujours sur ses gardes, n'eut plus la sensation d'être épié. Il n'arrivait cependant pas à se défaire d'un mauvais présentiment...

La suite demain dans le chapitre II.

Lancers...

Haleena - Jet de compétence : Premiers Secours : 8(d20) +0(deg) +2(Sag) = 10

C’est avec un léger sourire aux lèvres qu’Haleena atteignait le duo de Lion-Noirs. Mais son amusement ne fut que de courte durée car très vite l’attention du vieux Patreveni se porta sur Elvira alors qu’Haleena posait des questions sur la soudaine fièvre de l’enfant.

Le regard d’Haleena se portait alors sur Vanetir à la suite de la proposition de l’ainé. Elle ne manqua pas de remarquer le haussement de sourcils insolent de la barbare blonde. Elle avait l’air aussi surprise et gêné que la mère d’Elvira. Vanetir, électron libre, n’avait pas l’habitude de dormir chez ses parents et savoir que quelqu’un d’autre aller dormir dans son lit, ne serait-ce qu’un nourrisson malade semblait la déranger.

¤ Jamais contente cella, j’ai l’impression qu’elle n’aime que chasser et vagabonder. ¤

Haleena prenait quelques secondes pour réfléchir à la proposition alors que Vanetir, le coup de sang passé, prenait conscience du réalisme de la proposition de Mainunique.

- Je suis une grande guerrière et mon enfant n’est pas un fardeau pour moi. Mais il faut avouer que son état nécessite qu’elle se repose et reste au chaud quelques jours alors que moi je dois partir en chasse.
Se tournant vers Vanetir :
- Je travaillerai pour ta famille afin que nous soyons quitte. Les Uthgards n’ont qu’une parole.

Haleena portait sa fille au plus près d’elle avant de la confier aux mains ridées de l’ancêtre. Patreveni la saisit fermement comme on attrape un outil ou une arme, pour sûr elle ne tomberait pas des bras du vieux Uthgard.

Écartant la légère tunique polaire faite de peau de loup, Haleena libérait un pendentif de sa jeune poitrine. Baissant la tête, elle fit glisser le collier hors de sa nuque pour le placer autour du cou de l’enfant. La mère émue par la situation resserrait la cordelette autour de la minuscule nuque. Le bijou de bois clair représentait un cheval aillé stylisé retenu par une solide ficelle de crin de cheval. Haleena retenait ses larmes, ce n’était pas la première fois qu’elle abandonnait Elvira mais cette fois elle la confiait à des inconnus. C’était comme si elle abandonnait son enfant dans les bois et qu’elle savait qu’elle ne reviendrait jamais.

Elle restait sur place alors que Patreveni partait déjà en direction de la maison des parents de Vanetir d’un pas franc. Une fine larme coula sur sa joue. La trappeuse put la discerner un court instant alors que le soleil perçait le manteau nuageux. L’instant d’après, les deux jeunes femmes marchaient en direction du point de rendez-vous.