Une devinette lunaire, RP d'intégration d'Ararie

25 Mirtul 1373, Année des Dragons Renégats
Quartiers des affaires, Eauprofonde
Seuil de l'auberge de la Dague Dégoulinante

Ararie n'aurait su dire quand ni comment cette mystérieuse invitation s'était glissée dans son précieux grimoire, marquant la page d'un sort d'invocation qu'elle n'avait pourtant plus compulsé depuis longtemps : serviteur invisible.

Méfiante, elle avait hésité un instant à saisir le morceau de parchemin laqué, ne reconnaissant pas dans le motif aux jaune et bleu criards une carte de Talis. La devineresse connaissait ce jeu sur le bout des doigts, ayant prédit la bonne aventure à nombre de badauds et autres gobe-mouche suffisamment niais pour remettre leur destinée au hasard de quelques arcanes majeures : le Soleil et la Lune, l'Étoile et la Comète, le Trône, la Clé, la Nuit... Le véritable art divinatoire était une science autrement plus exacte ; il ne se parait pas de tant d'artifices. Quoi qu'il en soit, elle qui avait coutume d'interpréter malicieusement les figures ornant les cartes demeurait bien perplexe face au symbole inconnu qui accompagnait un message des plus ironiques :

La Lune et le Sablier

Vous ne l'aviez pas vu venir, n'est-ce pas ? Auberge de la Dague Dégoulinante Deuxième étage, au fond du couloir à gauche -------------------- Une carte en tout point similaire aux cartes d'un jeu de Talis, au verso duquel est inscrit un message d'une petite écriture serrée et élégante.

Tous les petits voyous d'Eauprofonde connaissaient l'auberge de la Dague Dégoulinante, et si elle n'y était jamais allée encore, Janus lui en avait souvent parlé. Hôtellerie réputée du quartier des affaires, elle était tenue par un vieux soudard nommé Filiare, qui pourvoyait la ville en mercenaires et en armes de seconde main. Un commerce semblait alimenter l'autre... Aussi peu recommandable que puisse paraître cette activité, l'établissement n'en demeurait pas moins bien famé.

Ararie était assise à sa table. La nuit était tombée et seul la lumière de la Lune éclairait la chambre de l'auberge qu'elle louait depuis une dizaine d'années maintenant. Malgré les apparences, c'était une bonne affaire. Puisqu'elle faisait partie du personnel, elle avait droit à une ristourne et les repas était inclus dans le prix.
La jeune elfe faisait tournoyer négligemment une carte de talis, perdu dans ses pensées. Elle essayait tant bien que mal de découvrir le mystérieux expéditeur. Elle arrêta brusquement ses doigt et fixa pour la énième fois la carte.

¤ Bon résumons ce que l'on sait.
Janus, Luana et le petit Ker ont disparu et ce peu de temps avant un dernier coup. Maintenant je reçoit cette "invitation". ¤

Elle arrêta brusquement ses doigt et fixa pour la énième fois la carte.

¤ Une belle carte et vu sa valeur, les symboles ne doivent pas être là juste pour faire jolie.

Commençons par le plus simple: La Lune.
En bien, elle symbolise l'accueil, la vie familiale, un bon entourage, et une bonne gestion financière sans pour autant être riche soi-même.
D'un point de vue neutre, elle représente les rêves, les songes, l'imaginaire, le souvenir et le changement.
Dans le mauvais, elle est signe de tromperie, de peur, de souffrance, d'égarement, de danger et de problème d'argent.
Normalement, elle est représentée avec deux chiens-loups qui font office de gardien, ainsi que de deux tours représentant la sécurité. La mer et l'écrevisse sont également absentes, on peut oublier le moi intérieur.
Il ne nous reste donc plus que la famille, la finance et le changement, le tout sans protection.

Le sablier maintenant. Personnellement, je ne connais pas cette carte. Il faudra donc faire des déduction. Dans la croyance populaire, il symbolise évidement le Temps.
Son aspect neutre pourrait représenter l'attente, la patience et l'expérience, peut-être ? L'apparition de nouvelle connaissance serait aussi possible.
Pour les mauvais signes, la mort et la destruction serait une évidence. La menace ferait également partie du lot.
Le côté bénéfique sont plus dur à interpréter ... En retournant le sablier, on peut symboliquement prétendre annuler ou réécrire le temps passé alors ... Renaissance et nouveau départ. L'espoir dans l'avenir est une possibilité. ¤

La devineresse s'affala sur sa chaise, le bras gauche était ballant tandis que la droite tapotait ses lèvres avec la carte.

¤ Voilà pour les symboles. Normalement, les représentions sont plus détaillés et humanisé. Toutefois, là, elles sont colorés.
Il me semble que le bleu représente le rêve, le divin et parfois une forme d'union ou d'harmonie, entre autre. On n'entre en accord avec la symbolique mystique de la Lune.
Le jaune est plus ambigu. Il représente la lumière, et serait alors protecteur, mais aussi la trahison et la maladie ... On peut oublier la maladie ... On reste alors dans la tromperie. Si on veut être optimiste, le jaune remplace les tours ainsi que les chiens et fait office de protecteur.

J'imagine mal quelqu'un se donner autant de mal pour faire un simple avertissement, surtout qu'une carte personnalisée doit couter une fortune et demander du temps à la réalisation. Il doit donc s'agir de l'emblème d'une organisation ou d'un moyen de reconnaissance pour celle-ci.

En oubliant l'hypothèse d'une menace, il doit s'agir J'arrive à avoir trois hypothèse:
1° La personne qui a envoyé la carte fait partie d'une organisation ou a de l'argent à perdre.
2° J'aime pas son sens de l'humour.
3° L'alliance des couleurs et des symboles laisse à penser que l'organisation est religieuse. Surement Sêlune ou Sehanine Archelune, il est peut probable que le culte de Malar utilise le bleu comme symbole. ¤

La chercheuse de secret lance la carte qui glisse sur la table.

"Janus, dans quoi tu t'es fourré."

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Ararie attacha sa dague sous ses jupons et passa sa rapière à sa ceinture. Un cadeau d'un marchand régulier. Il pensait gagner les faveur de la jeune elfe lorsqu'il a apprit qu'elle était curieuse au sujet ce l'escrime. Malheureusement pour lui, son intérêt pour l'escrime à vite disparu et il ne vit jamais de retour sur investissement.

La magicienne n'oublia pas de préparer ses sorts. D'habitude, elle utilise couramment le sort Tripe de fer sur les ivrognes ou les personnes ayant une gueule de bois. Après tout, l'alcool est un poison. Efficace ou pas, les client n'hésite pas à donner une pièce pour soulager leur migraine. Elle garde aussi Compréhension des langages au moins une fois en réserve pour les clients étrangers.
Cette fois, elle sait qu'elle prend des risques. Elle prépara plus sérieusement ses sortilèges avant de partir. Chausse-trappe, Claque sonique et Repli expéditif en cas de grabuge. Détection du poison et Compréhension des langages au cas ou.

La voilà en route tandis qu'une nouvelle question apparaissait alors qu'elle se dirigeait vers le rendez-vous.

¤ Pourquoi appeler son auberge "la Dague Dégoulinante" ? Si on imagine une dague dégoulinante, c'est rarement quelque chose de comestible qui en coule. C'est même souvent l'inverse. En plus c'est surement un truc gluant et verdâtre ... J'espère qu'ils ne font pas leur cuisine avec ce genre de truc. ¤

La jeune elfe arriva plus rapidement qu'elle ne l'aurait cru devants l'établissement. Prenant une dernière inspiration, elle entra dans le dit établissement. Malgré son nom peu ragoutant, l'établissement avait plus ou moins une bonne réputation.

¤ Je pense qu'il faut aller au comptoir avant de monter. Heureusement que j'ai pensé à prendre ma carte, j'ignore le nom de la personne que je dois voire. ¤

Située sur la Grand'Route, entre l'avenue des Cercueils et la rue Selduth, l'auberge de la Dague Dégoulinante¹ était une belle bâtisse dont la devanture courait sur une cinquantaine de pieds. Sur un premier niveau robuste aux murs de pierres de taille s'élevaient trois étages en bois, dominés par un toit plat. Ararie avait aperçu de loin les imposantes statues de griffons qui y reposaient, tenant chacune dans leurs serres des anneaux auxquels étaient de temps à autre attachées des montures volantes.

L'arrivée d'une patrouille de la Veille, au loin, étouffa rapidement toute hésitation à pousser la porte - le quartier marchand faisait l'objet d'une vigilance redoublée, autant pour protéger les commerçant du vol que les voleurs de représailles. Un intérieur cossu, mais somme toute assez banal, s'offrit à la vue de la devineresse. En face d'elle, derrière quelques tables disposés sans ordre, s'étendait un long bar auquel étaient déjà accoudés quelques clients ; à l'une de ses extrémités un escalier menait vraisemblablement aux chambres, tandis qu'à l'opposé se trouvaient à n'en pas douter les cuisines. A gauche, une très large porte s'ouvrait sur de nombreux fûts et casiers à bouteille. De l'autre côté courait sur toute la profondeur de l'édifice une salle à la porte close. Le mobilier était de bonne facture, la décoration - des chandeliers en fer blanc, quelques tableaux guerriers et armes d'apparat - peu chargée et plutôt de bon goût.

- Sa tête sera trouvée sur la rue des vaisseaux, gémit derrière Ararie une voix désincarnée, ni mâle, ni femelle, peu après qu'elle eut franchi le seuil.

Personne, dans l'auberge, ne semblait avoir entendu la sinistre prédiction, ou du moins personne n'y avait porté attention. Derrière le comptoir, un homme d'une quarantaine d'années aux fines moustaches brunes et à la mine joviale sourit à la nouvelle venue.

¹ Deux traductions entrent en concurrence : la Dague Dégoulinante et la Dague Sanglante ; j'ai choisi la moins menaçante.

Plus contrainte qu'elle ne l'aurait voulu, Ararie entra dans la dague.

¤Ok ma petite, ai l'air naturel. Ce n'est pas comme si l'enseigne avait la réputation d'être fréquenté par des tranches gorges et que ton plus vieil ami était disparu. Franchement, ils n'ont pas l'air si méchant. Ils sont même plus propre que certains des clients habituels. On n'aura peut-être droit à une conversation polie.¤

Elle ressentit un frisson lui parcourir l'échine tandis que sa peau déjà le pale devenait encore plus.

¤Dans quoi tu t'es fourré Janus ? On croirait que tu fricottes avec les morts.¤

Déstabilisé, elle se dirigea vers le bar.

¤Sincère ou pas, il n'a pas l'air méchant.¤

"Bonjour, je voudrais un petit quelque chose pour se redonner du courage."

En attendant que sa commende arrive, elle continua sa question.

"Je suis attendue pour affaire à l'étage. Cela ne pose pas de problème si je monte tout de suite ou dois-je vous demander de m'annoncer?"

L'aubergiste eut un rictus énigmatique en attrapant une bouteille fine et élégante, probablement une liqueur.

- J'me mêle pas des affaires d'mes clients, répondit-il en remplissant un petit verre à pied d'un liquide joliment ambré, avant d'ajouter un peu plus bas. Mais ça défile pas mal ces derniers temps chez l'autre Cinglé, au premier étage.

Il poussa le verre devant Ararie. Personne, autour d'eux, n'avait suivi leur échange ni même levé la tête.

- Y en a pas eu des comme vous, encore... poursuivit-il d'un ton amusé, pas des femmes, j'veux dire, hmmm, des elfettes. Sans vous offenser, dame.

D'une maladresse plutôt sympathique, le moustachu jovial était plus causeur que sa prétendue discrétion ne l'avait annoncé.

Lancers...

Ararie Dwinanea - Jet de compétence : Connaissance (folklore local) : 11(d20) +0(deg) +4(Int) = 15

¤Au moins, il est sympathique.¤

Ararie but le minuscule verre d'une traite.

"Merci, ça remets les idées en place."

¤Et maintenant voyons s'il est aussi bavard. Autant faire directe, je ne pense pas avoir beaucoup de temps.¤

Elle sortie les piécettes demandées, ainsi qu'un petit extra.

"Vous ne sauriez pas qui exactement lui rend visite ou s'ils sont encore plusieurs dans la chambre ? Je voudrais savoir par qui et comment je vais être mangée."

L'elfe prit un air résigné. Elle était sincère, elle n'avait pas trop le choix. Toutefois, elle espérait que le sous entendu la mise en valeur ses atouts suffirait à gagner la collaboration de son interlocuteur.

La jeune elfe avait trop présumé d'elle-même en avalant la liqueur d'une seule gorgée : l'alcool, fruité mais terriblement puissant, lui brûla l'œsophage. Les larmes aux yeux, elle eut du mal à dominer la quinte de toux ardente qu'avait provoquée le breuvage, sous l'œil amusé mais attendri du tenancier.

- Z'avez pas froid aux yeux vous, souffla-t-il en riant avant d'empocher les quelques piécettes déposées sur le comptoir.

La mésaventure d'Ararie avait attiré le regard de quelques clients, aussi l'aubergiste poursuivit-il la conversation à voix plus basse encore.

- Mangée ? C'est pas pour dire, dame, mais c'est vous qu'allez dans la gueule du loup... Mais si ça peut vous rassurer, ils sont tous redescendus en un seul morceau. Des gens pas bien costauds, avec des robes, des jolis bâtons et tout l'tralala ; des mages quoi, comme lui. Si c'est bien lui qu'z'allez voir.

La voix désincarnée s'éleva à nouveau dans l'auberge, alors que la porte s'ouvrait sur un groupe de trois gaillards en armure de cuir, épée au flanc.

- L'un trahira l'autre. Maudit soit celui qui verse le sang d'un ami.

Filiare, loin de s'émouvoir, prit congé d'un signe de la main, puis alla à la rencontre des trois malheureux qui, suspicieux et vaguement effrayés, s'accusaient mutuellement du regard. Les yeux rougis et l'estomac cuisant, la devineresse était libre de se rendre à l'étage, d'attendre le patron ou de se défiler.

Lancers...

Ararie Dwinanea - Jet de constitution : 2(d20) +0(Con) = 2