Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

Pages : (34) « Première ... 32 33 [34]  Reply to this topicStart new topicStart Poll

> L'épreuve des convictions, RP
écrit le : Lundi 23 Septembre 2024 à 14h09 par Yvhann
Quote Post
 
 

Les traits filaient, la première n’avait pas encore atteint la cible que les autres suivaient la même direction et ce moment fut d’une lenteur implacable. Il n’y avait pas eu d’hésitation pour tirer, cependant il y avait dans l’esprit du grugach une peine intarissable qui l’emplissait de douleur, de culpabilité, et d’une lutte intérieure entre le devoir et l'amour familial. Une charge d’émotion extrêmement complexe l’envahissait. Yvae savait qu’il venait de s’infliger une blessure qui demanderait beaucoup de temps à guérir.

Le chant intérieur prit la vibration dans la nature lorsque les flèches vinrent enlever la vie de Venali. L’onde de choc se perçut pour l’amant de la justice naturel, le regard de son lointain cousin se fondit dans le sien, un mariage éphémère entre deux natures extrêmes du même sang. Il n’y avait pas d’excuse ou de regret, juste une vérité de ce qu’il devait se passer, l’ordre des choses faisait œuvre et la force forte de toute chose en avait créé l’évènement. Fluide, précis et directe.

Quand le dernier souffle de vie sortit de Venali, Yvae se permit de cligner des yeux en relâchant un soupir qui envoyait un remerciement au père des arbres puis à Lendys de l’avoir utiliser pour rétablir l’équilibre. Encore une fois, son service désintéressé pour les gardiens sylvestres avait été rendu, ils avaient, ensemble, réussi et une paix intérieure vint s’infiltrer dans tout son être; un moment de grâce et de félicité qui lui fit ouvrir les deux bras pour recevoir cette gratitude.

Tranquillement, le temps reprit son droit, les odeurs revinrent lui piquer l’intérieur du nez, les sons reprirent leurs charges, laissant entres-elles un cri de rage immanquablement pour lui. La fureur Dinenda ne semblait pas apprécier de s’être fait voler la proie. Le grugach eut un sourire carnassier en se faisant craquer la nuque d’un côté puis de l’autre et en se frappant par trois fois le torse de sa main droite, mais ce qu’il entendit par la suite le mit dans une colère outrageante. Heureusement le sauvageon venait de recevoir une charge de paix en lui et que sa sagesse légendaire, lui démontrait que ce n’était pas Dinenda qui parlait, mais bien l’incontrôlable rage en lui, ce démon que le rustre sauvage n’acceptait pas et n’accepterait jamais. Depuis le début de cette aventure que la sentinelle savait que Dinenda serait un problème, un piège qui se refermerait sur eux, il était une tête brûlée que l’on ne pouvait contrôler, une bête contrôlé par la rage des dragons. Un déshonneur à cette race qu’Yvae respectait et adulait.

Le faciès du druidre-rôdeur devint neutre, son corps se détendit puis il rangeait son arc dans son carquois efficace allant même jusqu’à enlever son poignard coup de poing à son poignet démontrant ainsi que c’était à main nue qu’il terrasserait la furie qui venait de l’insulter. Ce qu’il vit par la suite faillit lui faire perdre sa sagesse tellement l’affront était démesuré, Dinenda le cherchait, il le trouverait. Qu’un guerrier soit offusqué de s’être fait voler une proie est respectable et une bonne rixe doit rétablir l’ordre du plus fort, cependant, immoler un membre de sa famille venait de faire passer cet acte dans un autre domaine et ce fut que pour le respect de la confrérie des gardiens sylvestre qu’Yvae arrêtait net la danse qu’il allait commencer.

Ce moment resterait gravé en lui profondément, il ne savait ce qu’il adviendrait de la suite, néanmoins il en grandirait encore une fois. Il n’offrirait pas une vie de plus à la nature en ce début de journée, il y avait d’autre âme à secourir, dont celle qui faisait battre son cœur depuis trop peu et à cette pensé, une onde féminine lui parvint, encore une fois, Maëll lui soufflait les mots qu’il traduisit en draconique dans un chant sauvage vers Dinenda en l’accompagnant d’une bien drôle de démarche, comme s’il utilisait une empathie sauvage sur l’animal en détresse de fureur…

. .
.
. .
. .
.

Le jeune sauvageon avait commencé avec les gardiens sylvestres avec une chanson sauvage et il sentait en lui qu’il en sortirait par la même voie. Il en avait maintenant la certitude, son service n’était pas terminé, au contraire, simplement qu’il servirait son ami, le seul que l’existence lui avait servi, Aël’Telàwërith devenu l’Amatrhor de Thüldae et seigneur de Mythdaë.



La terre, pendant longtemps ma demeure dans l'obscurité de l'hiver, a fléchi sous le souffle d'air du matin. Le plan me presse maintenant de donner mon souffle. Pourquoi suis-je ici? Pour quelle raison suis-je revenu cette fois-ci? Et l'air souffle sur moi sa réponse rieuse. "Tu es la vie. Tu es le tout en train de devenir Un. Fais ton expérience."
Fiche Yvhann

user posted image
user posted image


Niv.0:Assistance divine 2x, Résistance, Illumination, repérage.
Niv.1:Détection des collets et fosses*, Enchevêtrement, soin léger, Grand pas.
Niv.2:Peau d'écorce, Puissance animal*, Soins modérés*, lien tellurien.
Niv.3:Morsure du loup garou, croissance d'épines*, Croissance végétal, Appel de la foudre*.
Niv.4:Soins importants*, Dissipation de la magie.
Niv.1 Rôdeur: Grâce du chasseur 2x, tir assisté.
 
 
   Top
PMEmail Poster
écrit le : Lundi 23 Septembre 2024 à 21h59 par Azur'ael
Quote Post
 
 

orsque le mage criblé de flèches tomba au sol, l'elfe de lune lâcha un long soupir, mêlé de soulagement et de dépit. Pourtant, elle n'avait pas le luxe de s'abandonner à ses pensées. À quelques mètres d'elle, un dragon enragé se tenait, un être qui, malgré tout, était son frère. Privé de sa cible, sa colère risquait de se retourner contre la gardienne des mystères. Dinenda, furieux, pourrait bien choisir de l'attaquer, bien que dans le passé, elle ait su l'apaiser grâce à la magie du cœur et de la fraternité. Non, elle n'était pas la cible de sa frustration. Ses mots glaçants, remplis de violence et de menace, étaient destinés à leur autre frère, Yvae. Cette révélation choqua l'ensorceleuse, figée par l'effroi, incapable de réagir pendant un bref instant.

Secouant la tête, elle retrouva ses esprits. Elle devait remplir ses devoirs de gardienne. Se concentrer sur une tâche précise serait sa seule échappatoire dans cette situation déchirante, où deux frères gardiens risquaient de s'affronter. Son regard d’émeraude se tourna vers l'elfe sauvage, guettant sa réaction face aux menaces de Dinenda. Elle l'observait avec une admiration renouvelée pour sa sagesse et son courage.

Inspirant profondément, elle mit fin au sort qui l'avait privée de sa magie. Aussitôt, l'énergie profane recommença à crépiter en elle, un courant puissant et chaotique qui lui redonnait sa force. Elle sentait cette énergie vibrer dans chaque fibre de son être, prête à être déchaînée contre le danger le plus immédiat : un feu dévastateur qui ravageait tout sur son passage et menaçait les villageois survivants. La chaleur étouffante et les cris de détresse résonnaient dans l'air, et la gardienne savait qu'elle devait agir sans tarder.

Puisant dans ses réserves magiques les plus profondes, celles qu'elle n'invoquait qu'en dernier recours, elle se prépara à déployer son pouvoir ultime. Tel un souffle divin, elle s'abandonna à la grâce et à la fluidité de ses mouvements. Ses bras s'animèrent avec la précision et l'élégance d'une danseuse, esquissant des gestes chargés de puissance et de signification. À chaque mouvement, des mots de pouvoir s'échappaient de ses lèvres. Son esprit s'ouvrit aux forces élémentaires, en particulier à celles de l'eau, élément auquel elle était intimement liée.

La pluie. Elle devait faire venir la pluie pour apaiser les flammes, pour calmer la rage destructrice qui menaçait de tout anéantir. Ses racines de fée aquatique se manifestaient pleinement, tissant une magie pure et ancienne, imprégnée d'une sagesse millénaire. Des nuages commencèrent à se rassembler au-dessus du village, lourds et sombres, annonciateurs d'une averse salvatrice. L’air s’emplit d’électricité tandis que les premières gouttes se mirent à tomber, rapidement suivies d’un déluge d'eau. Les flammes reculaient, comme si elles étaient soumises à la volonté même de la gardienne.

La pluie, ruisselant sur son visage, semblait transcender la beauté de l’elfe de lune. Chaque goutte, glissant sur sa peau laiteuse, accentuait l’éclat mystique qui émanait d’elle. Ses cheveux argentés, collés par l’averse, se mêlaient aux perles d’eau qui dansaient sur ses joues. Sous cette pluie, elle apparaissait presque surnaturelle, une vision d’harmonie entre la puissance de la magie et la grâce de son essence elfique. Mais son pouvoir n'était pas seulement dirigé contre le feu. Elle sentait, dans le souffle de l'averse qu'elle invoquait, une force capable de calmer les colères.. Peut-être, espérait-elle, cette pluie bénie par la magie du cœur pourrait-elle aussi apaiser Dinenda...



Cliquez ici pour dérouler le parchemin...



Que le sourire lunaire vous guide sur le chemin des mystères qui mène de la vie à la mort
Registre
Ma fiche combat

Sorts actifs :
28 heures - Détection de la magie, de l'invisibilité et des métamorphes, Les Cœurs élémentaires (air, feu, eau et terre)
48 heures - ; Chance de l'explorateur (toutes les versions) , Vol rapide, Attaque spectrale, Déviation de rayon, Bouclier, grâce de la sirène (souhait limité)
15 minutes - Héroïsme suprême (+4 JS, +4 Attaque, +4 Compétence)
15 rounds - Sortilège des arcanes
Vision lucide (sort lancé par Agaths)

Points de vie temporaire : 83
Immunités : poison, effet de terreur, projectile magique, attaque de contact à distance
Pouvoir d'esquive totale : Si jet de Réflexes réussi contre une attaque dont les dégâts sont normalement réduits de moitié en cas de jet de Réflexes réussi (comme c’est le cas pour une boule de feu ou le souffle enflammé d’un dragon rouge), elle l’évite totalement et ne subit pas le moindre dégât
Résistance au feu 20
Réserve compagnon divin : 6 niveaux de sorts


 
 
   Top
PMEmail Poster
écrit le : Dimanche 29 Septembre 2024 à 20h05 par Ina
Quote Post
 
 

Fidèles et fraternels. Tel était le cri de ralliement des gardiens sylvestres et tel avait été le cri sonnant le glas du Starym déshonorant. En cet instant il semblait pourtant que la fraternité venait de se faire laisser de côté. Deux des gardiens sauveurs allait peut-être en découdre sous les yeux interloqués des témoins du village. Les derniers vestiges de cet endroit reculé dans la forêt.

Pour calmer les esprits, mais surtout les flammes Azur’ael fit tomber la pluie. Au début, les goutes peinaient à traverser la chappe de fumée et de chaleur qui les séparaient du ciel. L’eau n’arrivait même pas au sol qu’elle était déjà évaporée. Puis le déluge vint. Le sol se détrempa en quelques secondes, lavant grossièrement les traces de suie et de charbon sur les combattants épuisés. L’eau d’abord tiède laissa place a une pluie fraiche contrastant fortement avec le reste du village.

Ce que la lunaire n’avait pas prévu était que les feux grégeois ne se laisseraient pas éteindre par de la pluie. Des feux chimiques de cette sorte avaient même tendance à se propager au contacte de l’eau. Mélange d’huile et d’autres substances inflammables. Alors que les feux naturels s’éteignaient doucement, les feux chimiques eux se propageaient à la vitesse de l’eau qui coule dans les rues, emportant à sa surface les flames vertes vers les endroits en contrebas. La topologie du terrain était très irrégulière. Les flaques prenaient feu quand d’autres endroits formant une cuvette explosaient quand l’eau entrait en contacte avec un peu trop de liquide enflammé, provoquant de petites détonations de ci de là suivi de colonne de fumée enflammées.

Si la chaleur des environs devenait bien plus supportable les quelques foyers chimiques résisteraient encore jusqu’à complète combustion de leur liquide. L’eau qui au départ avait aggravé la chose à ces endroit-là, arrivait à contenir la propagation des flammes au seul liquide mortel.

Vue l’état du village, il n’y aurait probablement pas de survivants au-delà de la maison longue. Entre autres le dernier prisonnier, le chef du village, brulé dans sa prison de fortune. Haloïs ressemblait à un tas de chair calciné recroquevillé au sol de sa cellule. La vie l’avait quitté depuis longtemps quand l’un d’entre vous ne le retrouverait plus tard.

Une détonation fut bien plus brutale et proche que les autres. Soufflant l’eau sur une dizaine de mètres autour de vous. Un simple son, sans danger mais plutôt violent, prouvant la colère de celle qui l’avait lancé


Dame Petra
- ASSEZ !!!
Dame Pétra, à genoux en haut des marches tenait devant elle sa main tendue, source de la déflagration auditive.
-Assez de violence pour aujourd’hui. S’il vous plait...

--------------------
Cette changeling à la tenue simple voir débraillée ne manque pas de port de tête. Son visage expressif respire l’intelligence et la vivacité d’esprit.


Son ton implorant ne laissait pas de doutes sur sa situation. Elle savait que son homme avait péri dans les flammes. Et ce à cause de votre désir de sécurité. Elle avait perdu son village et probablement une grande quantité d’amis et de connaissances. Elle ne savait évidement pas encore que son fils avait survécu à l’assaut précédent. Elle était préparée à faire ce sacrifice de tout et d’elle aussi, pourtant à cet instant, un combat de plus sous ses yeux semblait au-dessus de ses forces.
Les portes de la grande salle s’ouvrirent pour laisser sortir les derniers survivants de cette ville. Un tier au moins d’entre eux manquait à l’appel. Ils avaient donné le meilleur d’eux même avant de se retrancher dans ce dernier bastion pour leur baroud d’honneur. Pour eux, vous étiez des sauveurs arrivés in extremis, pour les autres, l’histoire, espérons-le, ne retiendra pas leurs dernières paroles, envolées avec les flammes de leur ville.
Charsy émergea de la foule, blessée à l’épaule d’une belle entaille et tenant de sa main valide un linge mouillé sur son oreille.

Tous attendaient la réaction de Dinenda et d’Yvae. Aucun n’ayant compris les paroles de ces deux forces de la nature, espérant secrètement que la fine elfe qui se tenait proche d’eux puisse user de n’importe quoi pour les arrêter.



user posted image

Le faucon est au fauconnier, ce que la forêt est à la Confrérie.
 
 
   Top
PMEmail Poster
écrit le : Aujourd’hui à 15h44 par Adlareth
Quote Post
 
 

Dans la tourmente infernale dévastant le village des Changelins, le temps semblait s’être presque arrêté. Comme suspendu à la tragédie qui se préparait. S’il y avait bien une chose caractérisant la Confrérie des Gardiens Sylvestres c’était la fraternité entre ses membres. Comment un si petit groupe de défenseurs de la nature avait bien pu réussir tant d’exploits ? Le dernier s’accomplissait en ce moment même ne faisait pas exception à la règle. C’était l’unité !
C’était parce qu’ils agissaient de concert en une symbiose presque parfaite. La force des uns comblant la faiblesse des autres, leurs différences devenaient donc une seule et même force. Isorion l’avait bien compris quand il avait ouvert les portes de Thüldae aux N’Tel’Quessir. C’était la fraternité qui unissait toutes ses races, ses cultures différentes. C’était grâce à cette unité que les Gardiens Sylvestres étaient si efficaces et que leur renom dépassait maintenant les frontières de la Haute-Forêt.

L’unité, habituellement si solide, vacillait en cette sombre nuit. À la harangue de l’hybride, le Grugach ne céda pas un pouce de terrain. Yvae, le sauvageon, était prêt à en découdre. Son honneur, teinté de fierté indomptable, ne le laisserait pas battre en retraite avant d’avoir défendu son nom. Celui que l’on appelait Yvhann ne plierait qu’une fois écrasé ou victorieux, et après l’affront infligé par Dinenda, il n’y avait qu’une solution pour laver cet outrage : un duel sans concession.
Mais ce ne serait pas un duel loyal.
Il n’était guère besoin d’être enfant de Corellon Larethian pour deviner que, dans les profondeurs de sa rage draconique, Dinenda ne combattrait que pour tuer. Ceux qui connaissaient l’ancien Teu'Tel'Quess savaient que cette attitude était en tout point contraire à sa nature. Dinenda portait les principes de la Confrérie dans chaque fibre de son être. En d’autres circonstances, il aurait pris une flèche pour protéger son frère d’armes. Mais, aveuglé par la fureur destructrice qui l’habitait, il était prêt à abattre Yvae sans l’ombre d’un remords. Cela ne lui ressemblait pas. Jamais, jusqu’ici, il n’avait levé la main sur l’un des siens.
Mais cette année du Dragon Renégat changeait tout. L’influence de l’Étoile Tueuse de Roi et la Dracorage qu’elle traînait dans son sillage ne pouvaient être ignorées. La question restait en suspens, glaçante : Dinenda pourrait-il échapper à cette folie dévastatrice qui consumait les dragons de Faerûn ? Ou resterait-il prisonnier de cette frénésie meurtrière jusqu’à la fin inévitable de la Dracorage ?

Rien ne permettait réellement de prévoir l'issue de cette confrontation. Lorsque Yvae se frappa le torse trois fois, un geste de défiance lourd de sens, il avait déjà rangé son arc, choisissant de faire face à la menace sans ses armes de prédilection. En réponse, Dinenda, le souffle haletant, s'arcbouta sur ses cuisses puissantes. Son corps draconien semblait vibrer d'une énergie brutale, prête à exploser. Célératess-Emeraude, son épée enchantée, décrivit dans l’air trois moulinets enflammés, marquant l’escalade du défi.

Chaque mouvement du mage-dragon exprimait une violence contenue à peine sous contrôle. Les flammes léchaient sa lame tandis qu’il renâclait, la gueule écumante de bave sanguinolente, tel un cheval de guerre impatient, prêt à charger. Il n'était plus un protecteur, mais une bête enragée, aveuglée par la rage draconique, incapable de discernement. Le temps semblait se figer un instant alors que la tension dans l'air devenait presque palpable, l'air chargé d'électricité et de menace.
Tout son être bandé comme un arc, Dinenda était sur le point de se lancer dans une charge furieuse contre celui qu'il voyait désormais comme un ennemi, son frère d'armes oublié dans la tourmente de la rage.

C’est alors qu’Yvae fit l’inattendu, quelque chose que l’ombre furieuse de Dinenda n’avait absolument pas anticipé. Plutôt que de dégainer ses armes, l’elfe sauvage les laissa au fourreau. Le Grugach choisit d'agir comme s’il faisait face à une bête enragée, et non à un frère. Car dans cet état, Dinenda n’était guère différent d’un animal acculé, piégé par sa propre fureur. Ce qu’Yvae avait appris en apaisant des créatures furieuses au fil des années—des blaireaux enragés aux cerfs aux abois—pourrait peut-être fonctionner ici. Une lueur d’espoir fragile, mais c’était tout ce qu’il avait.

Dinenda hésita, ses muscles prêts à déferler, mais son esprit soudainement troublé. Quelque chose n'allait pas. Pourquoi ce chasseur, qui lui avait volé sa proie, refusait-il maintenant de la défendre ? Il aurait dû riposter, se battre avec la même fureur, mais au lieu de cela, il se tenait là, impassible. La confusion ralentit la montée de rage dans le cœur du mage-dragon.

Puis vinrent les paroles. Les mots dans la langue ancienne des dragons. Une langue que Dinenda, dans son état de fureur, était encore capable de comprendre, comme un instinct gravé dans son être. Pourquoi cette langue ? Pourquoi, quand la rage l'aveuglait ou qu’il lançait des incantations, perdait-il le contrôle de toute autre parole, toute autre pensée ? Personne n'avait jamais pu lui expliquer cette étrangeté, tout comme nul n'avait pu lui dire comment il connaissait ce langage sans l’avoir appris.
Les premières sonorités sifflantes d’Yvae firent frémir ses sens draconiques. Intrigué, surpris, Dinenda prêta attention.

Un moment de surprise des plus salutaires, car lorsque le druide-rodeur commença à joindre les gestes à la parole, le disciple draconien suivit chacun des mouvements que son ennemi pu faire. La danse hypnotique d’Yvae capta l’attention du mage-dragon. Pendant un bref instant, Dinenda fut tiraillé entre la violence pure et l’apaisement que lui offrait Yvae, sa présence familière, son frère de la Confrérie. Il était resté figé, ses pupilles reptiliennes suivant chacun des mouvements de l’archer.

Dinenda tourna lentement et de façon quelque peu saccadée sa tête reptilienne de droite à gauche, puis gauche à droite. Un peu à la façon d’un chien qui veut s’intéresser à ce que dit son maître, mais chez qui tout semble vouloir crier : Qu’est-ce que tu me dis ?

Les larges épaules de l’hybride lentement s’affaissèrent, alors que la pluie invoquée par Azur’Aël rafraîchissait l’air ambiant rendant par la même la respiration plus aisée. L’eau tombant du ciel lavait en même temps les souillures, le sang et les cendres. La danse d’Yvae se poursuivit, et, le mage-dragon sembla vouloir s’apaiser., Plus la rage reculait dans l’esprit de l’Innatho, plus une autre présence se faisait plus pressante. Comme une petite voix tremblotante au fond d’une grotte, comme la flammèche d’une bougie vacillante sous une brise légère de printemps perçant les ténèbres, la conscience de Dinenda refaisait surface.

Les puissants bras de Dinenda presque relâchés, il restait obnubilé par la danse envoutante d’Yvae. Un éclat de conscience brisa le voile rageur qui était tombé sur le regard doré de Dinenda. Ce linge occultant qui l’empêchait de voir. Alors, il perçu.
Il lui fut impossible d’y mettre un nom, mais ce visage… Quelque chose lui criait intérieurement qu’il ne pouvait pas attaquer cet elfe devant lui. L’état second dans lequel il s’était volontairement laissé aller refluait, plus les effets néfastes de la comète rouge se faisait ressentir et présentement son instinct reprenait le dessus. Son héritage de dragon d’or lui interdisait de faire volontairement le mal. S’en prendre à son frère n’était pas une chose du Bien. Ainsi, Dinenda sortit de sa rage destructrice et meurtrière.

Ce fut à ce moment délicat où la bascule devait se faire pour ramener Dinenda à la raison qu’un violent claquement traversa l’espace. Un coup de tonnerre qui allait réveiller la « bête » qui s’endormait ? Ou serait-ce un rappel au présent et au ici ?

L’instinct primaire de protection fit son office. Dinenda rentra sa tête écailleuse entre ses épaules pour se protéger. Le signe qu’il retrouvait une certaine forme de conscience. Dans son esprit ce fut un moment de chaos. Un instant de franche indécision qui se solda par l’entrée fracassante de Dharasha dans son esprit rappelant définitivement celui qui avait été un elfe lunaire, et qui n’était pas encore un dragon.

Comme arrivant d’un long voyage, Dinenda balaya son environnement du regard. S’était comme s’il découvrait la scène à la sortie d’une téléportation hasardeuse. Il pleuvait fort. Même si cette eau tombant du ciel était fraîche, l’atmosphère ambiant encore chaud donnait une drôle d’impression de moiteur tropicale. IL tenait en main son épée encore enflammée. A ses pieds, un corps sans tête dont la tenue rappelait sans équivoque celle du faux Starym. Ça et là, autour de lui, des brasiers aux reflets verdâtres brûlait. Dinenda se raccrocha à la présence de la Cooshee et réussit à revenir de sa folie. Un peu plus loin, mais on ne pouvait pas le manquer, un dragon rouge gisait.

Les flammes qui courraient sur la lame de la Arkerym magique s’éteignirent et Dinenda se laissa tomber à genoux, le poids d’une intense fatigue le clouant au sol. À ses pieds, les restes du faux Starym témoignaient de la fureur qu’il avait dû déchaînée. Dinenda, le regard hagard, cherchait à comprendre ce qui avait pu se passer et ce qu’il avait fait. Autour de lui, des brasiers aux flammes verdâtres brûlaient. Au loin, le corps sans vie du dragon rouge gisait, témoin silencieux de leur victoire.

Dharasha se précipita vers lui. Elle le renversa presque lorsqu’elle vint le percuter affectueusement. Elle se blottit contre son maître, le couvrant de léchouilles baveuses. Dinenda ressentit la chaleur rassurante du lien mystique qui les unissait, et petit à petit, la réalité reprit ses droits. Il leva la tête et croisa le regard d’Yvae, son ami, celui qui avait refusé de combattre. Celui qui l’avait ramené à la raison.

D’un geste lent et sincère, Dinenda leva un bras lourd de fatigue vers l’elfe sauvage et le salua, une étincelle de gratitude dans ses yeux encore troublés. Il ne restait aucun souvenir, ni de l’affront, ni du défi lancé.

Les deux genoux enfoncés dans la boue, la pluie battant son visage, il murmura d’une voix rauque et incertaine :





user posted image

Vivre libre ou mourir

Moi Dinenda Mythrandir, Hérault du coin des elfes, j’invite tous les Tel’Quessir à nous rejoindre dans Le Havre des Tel'Quessir
user posted imageRéputation 5,5

PNJs : Aalric, Adlareth, Alyndra, Wefnesh
PJs : Aël’Telàwërith, Elion d’Alusaire


Nombre de sorts par jour : 6/6+1/6+1+3(classe)/4+2(classe)
Nombre de sorts lancé : 1/0/1/1
 
 
   Top
PMEmail Poster
écrit le : Aujourd’hui à 20h16 par Azur'ael
Quote Post
 
 

La pluie tombait comme des cordes, frappant le sol avec force. La froideur des gouttes, loin d'être désagréable, apportait un soulagement inattendu à l'elfe de lune. Chaque éclat d'eau glissait sur sa peau, nettoyant la suie laissée par l'incendie et balayant, dans une certaine mesure, le poids du stress qui l’avait submergée après le combat épique. Pourtant, l'incendie n'était pas encore totalement éteint. Les flammes, obstinées, continuaient de lécher les ruines du village, mais ce n'était qu'une question de temps. La pluie qu'elle avait invoquée n'était pas ordinaire, elle était née d'une magie ancienne, imprégnée d'une puissance capable de tout apaiser, de la fureur des éléments à celle des cœurs.

Le visage de l'elfe de lune exprimait une tristesse silencieuse, comme si la pluie qui ruisselait sur ses joues pouvait être confondue avec des larmes. Ce déluge lui paraissait soudain lourd de sens, reflétant non seulement la destruction autour d'elle, mais aussi les blessures invisibles que ce combat avait laissées dans l’âme des survivants.

D’un coin de l’œil, elle surveillait Dinenda. La rage draconique de son frère l'aveuglait encore, le privant de tout discernement. Il était si furieux qu'il s'en prenait désormais à Yvae, leur frère gardien sylvestre, l'un des plus respectés parmi eux. Cette confrontation fratricide était déchirante à observer. Elle avait hésité, un instant, à s'interposer, à user de sa magie pour calmer les esprits. Mais l’intervention silencieuse de la cheffe du village la retint.

À genoux, cette femme était à bout de forces. Son visage ravagé par le chagrin exprimait une douleur que la gardienne des mystères comprenait trop bien. La perte était écrasante, le feu ayant presque tout détruit, ne laissant derrière lui que cendres et désolation. Empathique, l’elfe de lune sentit son cœur se serrer en voyant cette figure de résistance brisée par le désastre. Combien de proches cette femme avait-elle perdus dans cette attaque impitoyable ? Le village entier était en ruines. Il ne resterait presque rien après que les flammes s'éteindraient enfin.

Sans un mot, l'elfe s'approcha de la cheffe, son pas léger malgré la lourdeur de l’instant. Elle s’agenouilla à ses côtés, cherchant à apporter un réconfort, aussi fragile soit-il. D’une voix douce, empreinte de compassion, elle prononça les mots que cette femme, dévastée, espérait sans doute entendre plus que tout au monde.


— Les enfants sont sains et saufs, en sécurité.

Cette simple affirmation, quelques mots prononcés avec douceur, portait un immense espoir et un soulagement palpable. La promesse de la gardienne avait été tenue : les enfants étaient saufs. Ce combat n’avait pas été en vain, car ces enfants représentaient désormais l’avenir du village, la force vive qui permettrait aux survivants de se relever et de se projeter vers un nouveau départ. La gardienne des mystères, le cœur réchauffé par cette petite victoire, savait qu’elle devait à présent guider les autres dans cette reconstruction.

Se retournant, elle éleva la voix pour s'adresser aux gardiens et au devin Agaths , figures de sagesse et de pouvoir au sein de leur communauté.


— S'il vous plaît, il y a des blessés à soigner et à évacuer vers un endroit plus sûr.

Elle laissa son regard dériver vers le mage décapité, son corps inerte gisant au milieu des débris. Même mort, cet être pouvait encore être dangereux. Qui savait quelles puissantes magies résidaient encore en lui, ou dans les objets profanes qu'il transportait ? Ces artefacts, s’ils tombaient entre de mauvaises mains, pourraient engendrer un mal encore plus grand. Son instinct prit le dessus, et elle tendit la main pour saisir la pierre magique qui flottait auparavant au-dessus de la tête du mage. Elle reconnaissait cette forme familière, une pierre Ioun, similaire à celle qu’elle possédait déjà. Une telle pierre, capable d’accroître les capacités magiques de son porteur, ne pouvait être laissée sans surveillance.

Les yeux émeraude de la gardienne passèrent rapidement en revue le corps du mage et le sol imbibé de sang et de boue, cherchant d'autres traces de magie persistante. Pourtant, elle n’avait pas le temps de s’éterniser sur ce mystère. Elle laissa cette tâche au devin Agaths, dont les talents seraient plus adaptés pour sonder avec précision ce qui restait de l’essence magique du mage et de ses objets. Elle, en revanche, devait se concentrer sur une mission bien plus urgente.

Le village restait encore en danger. Bien que la pluie invoquée par sa magie ait réduit les flammes, certaines continuaient à résister avec une ténacité inquiétante. Déterminée à protéger les survivants, la gardienne s'approcha de la zone la moins touchée par l'incendie. Elle savait qu'il fallait en finir rapidement pour permettre l'évacuation en toute sécurité.

Se concentrant intensément, elle prononça des mots draconiques, une langue ancienne et puissante, qu’elle maîtrisait à la perfection. Ces incantations évoquaient en elle un pouvoir ancestral, celui de la métamorphose. Son corps gracile d'elfe de lune se transforma lentement, prenant une forme bien plus imposante. Devant les villageois médusés, elle devint un dragon d’airain, une créature majestueuse aux écailles ternes, d’un jaune mâtiné de brun tacheté. La vue d’une telle créature aurait pu inspirer la peur, mais ceux qui connaissaient l’elfe lunaire savaient que sous cette forme redoutable se cachait toujours sa bonté infinie et sa dévotion à la protection des siens.

Ses griffes massives plongèrent dans la terre ramollie par la pluie. Avec une force colossale, elle commença à creuser, projetant de lourdes mottes de terre humide sur les foyers de flammes qui persistaient.



Que le sourire lunaire vous guide sur le chemin des mystères qui mène de la vie à la mort
Registre
Ma fiche combat

Sorts actifs :
28 heures - Détection de la magie, de l'invisibilité et des métamorphes, Les Cœurs élémentaires (air, feu, eau et terre)
48 heures - ; Chance de l'explorateur (toutes les versions) , Vol rapide, Attaque spectrale, Déviation de rayon, Bouclier, grâce de la sirène (souhait limité)
15 minutes - Héroïsme suprême (+4 JS, +4 Attaque, +4 Compétence)
15 rounds - Sortilège des arcanes
Vision lucide (sort lancé par Agaths)

Points de vie temporaire : 83
Immunités : poison, effet de terreur, projectile magique, attaque de contact à distance
Pouvoir d'esquive totale : Si jet de Réflexes réussi contre une attaque dont les dégâts sont normalement réduits de moitié en cas de jet de Réflexes réussi (comme c’est le cas pour une boule de feu ou le souffle enflammé d’un dragon rouge), elle l’évite totalement et ne subit pas le moindre dégât
Résistance au feu 20
Réserve compagnon divin : 6 niveaux de sorts


 
 
   Top
PMEmail Poster

Topic Options Pages : (34) « Première ... 32 33 [34]  Reply to this topicStart new topicStart Poll