L'épreuve des convictions, RP

Le dragon venait d'être terrassé. Ses frères d'armes étaient incroyables pour avoir réalisé un tel exploit. Comme son frère Dinenda, la gardienne des mystères n'avait ni empathie ni respect pour cet écailleux rouge dont le feu intérieur alimentait une haine et une cruauté sans nom.

Le Devin mage Agaths était resté inactif, probablement bloqué comme tous ses compagnons par ce foutu mur de force lancé par leur ennemi. C'était mal le connaître car il passa à l'attaque en lançant un sort redoutable que les lanceurs de sorts redoutent le plus : le sort de tentacules noirs d'Evard. La gardienne avait déjà éprouvé cette magie d'invocation et la savait donc o combien dangereuse lorsqu'elle cible un jeteur de sort dont la force et la lutte ne sont pas son premier atout.

Le précédent sort de la gardienne n'avait pas l'air d'avoir engendré de blessures profondes à sa cible qu'il bénéficiait probablement d'une magie régénératrice. Un détail car c'était avant tout un sort de distraction pour mobiliser l'attention du mage de sang. Et maintenant il allait avoir fort affaire avec son compagnon mage. La gardienne des mystères avait sorti sa rapière de son fourreau alors qu'aucun ennemi s'était pourtant présenté à elle. Mais alors pourquoi ? Les actions suivantes allaient le justifier...

L'ensorceleuse qui pouvait distinguer avec précision le champs de bataille grâce à l'œil magique décida de se téléporter dans le dos du mage pour être à quelques mètres de lui. L'effet de surprise serait total. D'autant que ce qui allait suivre le serait encore plus : à une vitesse éclair, elle puisa l'énergie mystique en elle pour lancer un sort que tout mage redoute, celui d'un rayon de désintégration. Elle aurait pu viser le mage, mais son instinct la poussa à agir autrement. C'est le mur de force qu'elle visa. Car une fois le mur détruit, Dinenda pourrait déchaîner sa rage draconique sur leur ennemi.

Pointant la pointe de sa rapière, elle était prêtre à en découdre maintenant que le mage était pris en tenaille.

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Lance par le biais d'ARCANE SPELLSURGE toujours actif, le sort téléportation sous incantation silencieuse pour se retrouver dans le dos du mage (à portée 3m) et dans la foulée le rayon de désintégration sur le mur de force.]

Ce message a été modifié par Azur'ael le Mardi 20 Août 2024 à 22h12

Le combat prenait une nouvelle tournure. Azur’ael prenait les devants et engageait le combat rapproché, à peine la carcasse du dragon encore fumante délaissé par ses deux compagnons.

Le Starym se retrouvait maintenant entre le marteau magique azuré, et l’enclume sauvage inébranlable. Les conseils et regards complices des aventuriers fusaient en tout sens. Certains étaient compréhensibles et compris, d’autres un peu moins.

Alors que Dinenda et Yvae de l’autre coté du mur se préparaient à foncer, ou fonçait dans le tas, l’elfe lunaire détruisit d’un claquement de doigt et d’un rayon vert inquiétant ce mur invisible. Pour autant le mage ne semblait pas s’émouvoir de cette situation. Yvae pu donner ses ordres à sa compagne pour trouver et défendre celle qui semblait lui avoir ravi le cœur. Par malchance la piste que semblait suivre Ozalee se dirigeait vers le mage à sa droite derrière lui. Elle devait probablement se trouver dans la maison longue qui peinait à rester debout malgré les défenses magiques renouvelées en permanence par les changelin.

Autour d’eux la tempête de feu prenait une nouvelle tournure. Le temps leur était maintenant compté avant d’être carbonisé par la fournaise. Le bâtiment derrière Dinenda et Yvae avait fini par prendre feu de manière spectaculaire en a peine quelques secondes. Ils étaient maintenant coincés, sauf à préférer les flames a un combat contre un magicien encore intangible.

Dinenda, une fois qu’il eut compris que le mur de force était disparu su qu’il pouvait maintenant abattre son arme enflammée sur le mage qui le regardait avec un sourire béant. Agath’s, a qui on avait conseillé de lancer des tentacules noirs, renonça au dernier moment pour deux raisons. Dinenda n’était plus qu’à douze mètres et le premier sort qui avait tué un des gardes avait laissé le mage indifférent. Celui la ne changerait pas la chose. Il fallait le faire quitter le monde éthéré et cette gangue de poissons éthéré furieux pour pouvoir lui faire la moindre chose.

Rien n’y faisait le mage était intouchable tant qu’il n’en aurait pas décidé autrement ou qu’Azur’ael n’aura pas laissé tomber son sortilège de vortex. Une fois tous les protagonistes rassemblés à peu près au milieu de la place, là où la fumée était la moins prenante, le Starym pu désigner du bras, main tendue les Changelin qui perdaient la bataille du feu petit a petit. Leur bâtiment était encore debout et le seul à ne pas avoir pris feu.

-Voyez gardiens, vous n’êtes pas à la hauteur et pour cause, vous n’êtes pas près au moindre sacrifice, ce qui sacrifie tant d’autres vies dans l’affaire. Au lieu de choisir, vous préférez laisser le destin s’en charger et ensuite faire semblant d’en assumer les responsabilités. C’est pour cela que votre ordre finira dans l’oubli au mieux tandis que le mien terminera au sommet de la race elfique.

Son sourire changea du tout au tout à ce moment-là. Il était coincé dans sa bulle de dents sauf s’il en acceptait la douleur. Et c’est ce qu’il fit. Traversant le vortex de dents tranchantes, on pouvait voir sur sa peau des blessures apparaitre et disparaitre aussi tôt. Il avait mal c’était certain, pourtant il continuait d’avancer inexorablement vers son homologie elfique de la lune. Il pu se rapprocher d’elle à portée de main et tendit cette même main qui avait déjà fait tant de mal vers son cou ou tout autre morceau d’elle qu’elle lui laisserait toucher.

Azur’ael ne s’en laisserait pas compter de cette manière. D’un mouvement leste, elle esquiva la main du mage avec aisance ne le laissant même pas effleurer le tissu de ses vêtements. Le mage qui l’instant où il pensait avoir touché sa cible était redevenu coloré et plein de vie, retomba immédiatement après son échec dans les limbes du noir et blanc blafard.
Elle qui connaissait bien les capacités d’un mage de sang, il était préférable de ne pas le laisser s’approcher au contacte pour éviter une effusion de sang incontrôlée.

Lancers...

Azur'ael - Jet de dégât : [8+2+2](3d8) = 12
Starym - Jet d'attaque contacte : 3(d20)+7 = 10 ~ Echec

Les yeux d'émeraude de l'ensorceleuse fixaient les moindres gestes de son ennemi qui était venu la combattre au corps à corps. Même s'il ne portait aucune arme apparente dans ses mains, elle se doutait que ces mains libres n'étaient pas dépourvues de tout danger. Le magicien avait sombré dans les arcanes obscures qu'aucun elfe digne de sa race n'aurait osé s'y laisser tenter. Et pourtant il se proclamait un digne représentant de la cause elfique !

Elle n'écoutait même plus ses délires ou ses provocations. Son plan était tout tracé. Il était venu à elle avec la haine et l'orgueil qui l'habite dans son entièreté. C'était exactement à quoi s'était attendue la gardienne des mystères.

Avant de lancer le combat, à ses compagnons et frères, elle leur avait énoncé son plan. Elle avait encore chaque mot dans sa tête : ¤ Quant à toi, mon frère Dinenda, je souhaiterais que tu restes à mes côtés. Si l'opportunité se présente, il se pourrait que j'annihile toute forme de magie à proximité du Starym qui sera alors des plus vulnérables. Si je crie "Fidèle et Fraternelle", cela sera le signal pour tous qu'il faut le tirer comme un lapin ou le charger si vous êtes à proximité ¤

Certes Dinenda n'était pas tout à fait à côté d'elle. Mais il n'était pas non plus très loin. Le mur de force avait été en plus détruit.


- FIDELE ET FRATERNELLE !!!


Le cri de rappel avait donc été lancé de toutes ses forces, pendant que ses mains dessinaient dans une vitesse chorégraphique incroyable la magie que tant les jeteurs de sort redoutent. La magie ne serait plus en sa présence, ainsi que les capacités ou pouvoirs obscures du mage. Elle allait le coller et le suivre comme une mouche sur un cheval.

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Maintenant que le mage est au corps à corps, en une action rapide (arcane spellsurge), elle lance le sort zone anti magie (en incantation sur la défensive). Ensuite s'il veut s'échapper de la zone anti magie, elle le suit en même temps, arme au poing. S'il ne fait rien, elle l'attaque avec sa rapière.

Le druide-rôdeur venait d’envoyer Ozalee secourir Charlsy et ses proches et lui pensait augmenter ses chances en s’offrant une protection supplémentaire et la fureur des loups-garous quand soudain il entendit de la bouche d’Azur’ael le cri de rappel. Instantanément ce cri résonnait en lui * Elegard Aquilar!*

Les frissons parcoururent son corps comme si la présence soudaine d’Aël à ses côtés venait de l’appeler. Son regard changea de direction se laissant appeler par le meurtre. Le meurtre prochain d’un membre de sa famille, son lointain cousin déviant, celui qui ternissait pour la dernière fois le blason des deux dragons.

Instinctivement ses doigts prirent les flèches de guerre qu’il aurait besoin et d’un tir assisté lâchait sa première flèche qui fut suivie des autres à outrance. Tout en continuant de marcher vers le dernier traitre des Staryms, le grugach ne voyait qu’une cible.





Sort action rapide;Tir assisté.
Tir à outrance avec arc de foudre et flèches de guerre.

Le brasier rugissait, dévorant avec une voracité insatiable le paisible village changelin. Les flammes dansaient, griffant le ciel nocturne, transformant les chaumières en cendres flottantes. Dinenda, Général dragon respecté, aurait autrefois contemplé cette scène avec une gravité solennelle. Mais ce n’était plus l’ancien Dinenda. Plus rien grand-chose d’elfique ne subsistait dans son regard incandescent. La rage draconique consumait tout en lui, ne laissant qu'une bête, une créature des flammes et de la fureur.

Il vit à peine Azur’Aël déchaîner sa puissance contre les obstacles dressés sur leur chemin, réduisant en éclats la muraille intangible entre le prédateur et sa proie. Le tourbillon éblouissant des poissons volants, des créatures magiques à l'éclat surnaturel, ne troubla guère l'hybride. À ses yeux, ce n’était qu’une nuée insignifiante, pareille à un essaim de mouches autour d’une carcasse en décomposition. Mais cette erreur d’appréciation n’était pas due à de la suffisance. Non, quelque chose de plus profond perturbait Dinenda. Ses instincts, aiguisés, lui murmuraient de se méfier de ce ballet étrange, de ces écailles brillantes et de ces dents acérées qui parsemaient le tourbillon.
Quant à la chaleur des flammes qui léchaient ses écailles d’or, Dinenda n’y prêta aucune attention. Son corps, bardé d’une armure naturelle, était habitué aux braises. Bien qu'il n'ait pas encore atteint l'immunité totale au feu, celle de ses ancêtres dragons, il s’en rapprochait. Le feu n’était pas son ennemi ce soir.

Mais un autre danger rôdait. Alors que Dinenda se lançait dans une charge effrénée, ses pensées n’étaient dirigées que vers une seule chose : la proie. Une proie qu’une elfe de la lune semblait vouloir lui voler. Un rugissement de colère monta de sa gorge, un cri bestial qui ébranla l’air autour de lui. Rien n’importait plus, ni les plans échafaudés par la Première Dame des Mystères, ni les cris d’avertissement lancés par ses alliés. Sa conscience, autrefois acérée, n'était plus qu’un lointain souvenir, ensevelie sous la rage dévorante.

Il courut, son épée longue ardente en main, prêt à fondre sur sa proie comme un taureau fou sur le chiffon rouge. Mais au moment où il allait frapper, une sensation étrange le traversa, comme une vague glacée. En un instant, il disparut dans les ombres, pour réapparaître presque aussitôt. Cependant, tout avait changé.

Son lien avec la Tapisserie, la trame même de la magie, venait de se rompre. Une déchirure brutale, comme si quelqu’un lui avait arraché un membre vital. Le souffle lui manqua un instant, alors que la puissance qui coulait dans ses veines s’évaporait. Il s’attendait à ressentir le flux de l'énergie mystique dans ses doigts, la chaleur de sa arkerym enchantée brûlant dans sa main... Mais il n’y avait rien. Le vide. Un abîme béant.

Sa lame, autrefois enflammée de runes vives, s'éteignit dans un crépitement d’étincelles mourantes. Les protections magiques, tissées autour de lui en préparation de la bataille, se volatilisèrent comme des feuilles emportées par une tempête. Une terreur primitive, enfouie depuis des décennies sous des couches de certitude et de puissance, remonta à la surface. Pour la première fois depuis une éternité, Dinenda se sentit vulnérable.
Chaque fibre de son être criait au désastre. Ses écailles, qui le protégeaient jadis des attaques, semblaient maintenant aussi fragiles que de la porcelaine. La bête en lui, qui jusque-là rugissait d’assurance, sentit l’odeur âcre du danger. Il n’était plus le titan indestructible des légendes. La magie, ce don qui le connectait à l’essence même du monde, l'avait abandonné, le laissant nu face à l’acier et aux griffes de ses ennemis.

Mais au fond de son âme ténébreuse, la rage continuait de brûler. Et cette fureur, cette haine ancestrale, remplaça la magie perdue. Grognant comme une bête en cage, Dinenda se jeta en avant, ignorant la perte, refusant de céder à la peur. Magie ou pas, il était encore une force brute. Ses muscles répondaient avec une violence aveugle. Son épée longue elfique, bien que désormais ordinaire, s'abattit sur sa proie avec une férocité démesurée.

Face à lui, le mage de sang, autrefois protégé par ses propres sortilèges, était maintenant tout aussi démuni. L’absence de magie ne frappa pas uniquement Dinenda, mais aussi son adversaire. Et si Dinenda pouvait encore compter sur sa force physique colossale, le mage n’avait que des incantations vides à murmurer.
Dans un déluge d’acier et de rage, Dinenda frappa encore et encore. Chaque coup de son sabre éteint était comme un coup de tonnerre, faisant trembler le sol. Chaque souffle qu’il prenait était empli de haine, chaque mouvement portait la promesse de la destruction totale. Il n'y avait plus de stratégie, plus de plan, juste l’instinct pur et la volonté de tuer.
Dinenda n’avait plus besoin de magie. Il était le chaos incarné.

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Dinenda est sous l’effet de :

• Rage

Dinenda utilise :

Jet d’Attaque à Celeratess Emeraude (épée ardente acérée +1 : 9 (BBA) +9 (force) +2 (FOR rage) = 1d20+20 (dégâts =1D8 + 11, critique 17-20/x2)

Jet d’Attaque à Celeratess Emeraude (épée ardente acérée +1 : 4 (BBA) +9 (force) +2 (FOR rage) = 1d20+20 (dégâts =1D8 + 11, critique 17-20/x2)

Le piège des gardiens venait de se refermer sans pitié aucune avant celui de Venali Starym. Quelques secondes, moins encore ! Une simple pensée aurait pu faire pencher la balance du bon coté des Eldreths. Ce ne fut pas le cas.

Alors que le Starym ratait sa prise sur l’elfe lunaire, il vu dans ses yeux que la suite serait un pari risqué. Reconnaissant sans mal la magie a l’œuvre, il retrouva une ancienne amie, perdue de vue de longue date. La peur. Alors que sa magie quittait ses veines, que ses sorts de défense tombaient tous en même temps, que tous ses plans s’achevaient dans un murmure assourdissant de magie disparu avec pour seul vision cette elfe à la peau bleu pale sur un fond d’apocalypse digne d’Avernus, il comprit que sa fin était de nouveau là. Quel beau cadre pour sa fin que celle du village en feu de ses esclaves. Il aurait au moins cette satisfaction.

Les compagnons d’Azur’ael n’attendaient que cet instant et ce cri de la confrérie. Cette tirade que Starym n’avait jamais vraiment entendu avant aujourd’hui. Ni même compris finalement. Comment le pouvait-il, lui qui s’était hissé aux plus hautes sphères de la magie et des Eldreths à la force de sa volonté et de sa vie, irrémédiablement seul, N’utilisant les autres que pour servir ses desseins.

Désespéré le mage passait en revue toutes les possibilités lui restant…pendant que les deux autres gardiens faisaient s’abattre les foudres de la confrérie.

Bien que Dinenda pensait passer du coté éthéré de la chose, il ne pu trouver de ligne plus directe et sans retarder d’autant son action que de passer au travers des dents acérées du tourbillon. Sabre au clair, il fonçait sur son adversaire qui lui tournait le dos trop occupé à regarder Azur’ael et réfléchir à sa prochaine manouvre. Durant sa course, il fut dépassé par trois flèches qui percutèrent le mage de sang dans le dos. Il accusa le coup d’un pas en avant, refusant de laisser transparaitre le moindre rictus de douleur.
Il se retourna pour observer le premier de ses bourreaux qui venait de lui infliger une réelle blessure pour voir s’abattre une épée qui perdit toute flamme au moment du contacte avec lui. Lui lardant la chair du torse et de la cuisse, Dinenda découpa la peau du Starym avec efficacité lui laissant des balafres étrangement sans aucun sang qui ne coule là ou il avait passé sa lame devenue sans magie.

Un tel déchainement de force contre lui n’était pas habituel, cela pouvait se voir. Il redressa la tête pour finalement se jeter sur Azur’ael. Sa dernière chance avant une mort quasi certaine serait de la faire tomber pour s’échapper de cette zone d’anti-magie. Le combat au corps à corps s’entama et d'un geste gracieux, l'elfe lunaire ajouta une petite estafilade au bras gauche de son adversaire, malheureusement pour Venali, cette petite blessure fut de concert avec le reste des évènements qui précipiteraient sa perte. Il avait beau pousser de toutes ses forces, il ne parvenait qu’a peine à déséquilibrer son homologue lunaire qui retrouvait toujours ses appuis. Elle tenta également de le faire tomber à son tour, sans succès non plus. La lutte qui s’opérait devant les autres, qui étaient des montagnes de forces, devait paraitre bien dérisoire. Il faudrait pourtant que les gardiens soient d’une précision sans faille pour le prochain coup, sous peine de blesser leur amie de longue date, dans cette lutte physique.

De son coté, Agath’s et son compagnon s’approchèrent, sans se mettre dans la zone d’anti-magie. Il savait que rentrer dedans lui ferais le même effet que Starym. En plus si jamais cet énergumène venait à trouver une échappatoire, il serait là pour l’attendre de pieds ferme.

La gardienne des mystères avait appliqué son plan à la lettre. Et cela fonctionnait. Mais il ne fallait pas crier trop vite victoire car leur ennemi était encore debout avec la rage de celui qui se croit condamné à mort. On ne pouvait pas lui retirer cette qualité, celle de la combativité et de l'orgueil de ne laisser rien paraître alors qu'il était rué de coups. L'ensorceleuse ne laissait également rien paraître à part la détermination dans la lueur de ses yeux émeraude. Elle se devait d'être prudente et concentrée, tenant en respect de sa lame le mage démuni de ses pouvoirs. Même si elle avait quelques bases martiales comme tout elfe qui se respecte, elle n'allait pas s'aventurer dans un combat au corps au corps. Son rôle était de maintenir le mage dans une zone d'anti magie. Elle s'y tiendrait même si elle ne rechignerait pas à repousser avec sa rapière le mage de toute tentative d'approche. D'ailleurs il serait complètement fou de s'en mêler maintenant que son frère Dinenda était passé à l'attaque. Sa rage draconique ressemblait presqu'à la démence. Il avait averti plusieurs fois ses frères gardiens que dans cet état il était hors contrôle jusqu'à pouvoir commettre l'incomparable en blessant l'un des siens. C'était un risque que la lunaire était prête à prendre mais de façon mesurer en gardant pour seul objectif de continuer à priver leur ennemi de sa magie. Et puis elle pouvait aussi compter sur la précision des flèches que pouvait lancer son frère gardien Yvae.

Elle était probablement la plus fragile physiquement de tous. Mais sa volonté surpassait de loin cette fragilité. Cette volonté l'avait menée jusqu'ici, jusqu'à se priver de toute sa magie pour le bien de tous.

Maintenant, il était temps que ce combat se termine. Que toute cette horreur s'arrête ! Elle ne prendrait jamais goût à ce sang et à cette violence. Des elfes qui se combattent à mort représentaient pour elle une absurdité totale. Que de belles choses ce mage aurait il pu faire avec un tel pouvoir ! Du gâchis. De la bêtise...Mais on ne pouvait plus rien n'y faire. L'issue serait la mort.

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Defense totale et s’assure de rester à moins de 3 mètres du mage

Son cousin s’éteignait, enfin, ainsi que toute la vengeance qu’Yvae avait eue contre cette famille divisée. Le grugach sentait en lui un feu nouveau, une pulsion plusieurs fois millénaire le traverser, une honte et un dégoût inimaginable, lui qui de toute son existence avait été sans émotion aucune.

Serait-ce la dernière bataille dans cette famille qui aurait dû briller aux lieux de se diviser? Yvae avait tué dans son existence, beaucoup même, il aimait l’odeur du sang et de l’énergie destructrice, le feu, l’électricité, l’eau, la terre et la nature, ce chaos pur qui faisait vivre l’ensemble du monde, cependant, là, une musique jouait lointaine. Elle venait de Maëll Illsdram, sa mère, celle qui lui avait tatoué le dragon jaune sur son corps en l’infusant de la protection maternelle en honneur à Lendys, Ysmaë Starym l’accompagnait pour cette dernière danse familiale, mortelle qui le laissait un moment suspendu dans le temps où tout semblait ralentir, empreint d'une mélancolie douce-amère. Cet instant où ses émotions s’entremêlaient : la joie d’avoir vécu une belle histoire, la tristesse de voir la fin approcher, et l’incertitude de ce qui va suivre.
Ce moment de rétrospection, où il revit tout ce qui avait précédé, les bons et les mauvais moments, concentrés dans quelques seconds éphémères.
Ce pacte silencieux entre son partenaire de danse, son lointain cousin, une compréhension partagée que ceci est la fin, mais une fin qui, en elle-même, est un hommage à tout ce qui a été vécu ensemble.

Une transition s’opérait, une fin inévitable, le sauvageon faisait ses adieux à une phase de sa vie, assistant au dernier acte de l’existence de sa vengeance lui prouvant que tout est transitoire. Venali avait accompli ses plans et avait échoué, faisant désormais partie du grand cycle de la vie.
Sans rancune, mais avec honneur, Yvae Starym tirait ses dernières flèches sur sa famille paternelle.



Tir rapide avec flèches de guerre et arc de foudre.

Alors que la première flèche filait entre les compagnons pour se planter dans le dos de Venali, il n’eut le temps que de se retourner pour recevoir les trois autres droits dans la poitrine, l’une d’entre elle embrochant le cœur de part en part. Les secondes qui suivirent furent d’une longueur insoutenable. La seule volonté du mage de sang le maintenait debout, alors que son corps lui criait qu’il avait perdu. Stoïque d’abord, il croisa le regard de son lointain cousin avant de revenir sur le demi-dragon puis celle qui l’avait piégé. Une grimace indescriptible passa fugacement sur ses traits avant de s’évanouir dans un soupir de soulagement. Le corps sans vie s’effondra au sol dans un choc sourd, totalement noyé dans le vacarme des flammes environnantes.

Cette cellule d’Eldreths, très active dans la région venait de s’éteindre en même temps que son chef, ne laissant que le soldat survivant de la bataille précédente comme témoins de ces instants. Du moins à la connaissance des gardiens.

Le village était enfin libre, mais à quel prix ? Tout autour d’eux n’était plus que brasier infernal. Les flammes, vertes et jaunes s’élevaient à plusieurs mètres de haut, parfois une dizaine pour les maisons les plus grandes.

Du coté de la maison longue, les derniers remparts de défenses tenaient bon, les ensorceleurs et magiciens du village tenant la cadence pour se protéger les uns les autres et faire reculer les flammes voraces tant bien que mal. Le bâtiment semblait encore intact pour le moment grâce à leurs efforts. La chef de village regardait de ses yeux laiteux les gardiens et leur compagnon de l’instant avec un mélange de gratitude, de tristesse, d’horreur, de soulagement et bien d’autres émotions encore. La suie sur son visage coulait au gré de la sueur qui perlait sur sa peau blanche. Elle vous regardait avec cette force et cette intensité, tout autant que cette gêne d’avoir à vous en demander encore et encore. Comme s’ils n’étaient pas capable de faire quoi que ce soit sans vous. Il restait facilement une centaine d’âmes dans cette maison longue et les faire sortir dans cette fournaise ne serait pas une promenade de santé. Sans parler de trouver un chemin sûr pour sortir du village. Le combat avait été assez rapide finalement, pourtant le feu s’était propagé comme un piège enfermant tout le monde à l’intérieur. Dernier cadeau du Starym à votre attention. Un baroud d’honneur bien faible en comparaison de ce qu’il avait déployé avant pour assoir sa suprématie en ce lieux.

Alors que le groupe de gardiens et d’éclaireur du village qui avaient aidé pour la bataille rangée se dirigeait vers la ville, ils n’arriveraient pas avant les premières lueurs de l’aube, les quatre sauveurs de la ville devaient se dépêcher de faire des choix s’ils ne voulaient pas terminer en grillade.

Le village forestier changelin, autrefois paisible et empli des murmures doux des feuillages, était désormais l'antre d'un brasier sauvage. Les flammes dévoraient les maisons et les grands arbres, leurs troncs millénaires craquant sous la chaleur, tandis que les toits de chaume s’effondraient en un tour-billon d’étincelles dorées. L’air, épais de fumée noire, était presque irrespirable. Chaque inspiration portait en elle le goût âcre de la cendre, imprégnant les poumons d’un désespoir brûlant. Le crépite-ment furieux du feu semblait hurler sa colère, se mêlant aux craquements sinistres des branches qui cédaient sous la fournaise.

La chaleur, suffocante, enveloppait tout, transformant la forêt en une fournaise infernale. La sueur perlait instantanément sur la peau, se mêlant à la poussière et à la suie. On pouvait sentir sur la langue la morsure du bois en train de mourir, comme un écho des souvenirs que ces arbres renfer-maient. Au loin, les cris des habitants se faisaient de plus en plus rares, étouffés par la voracité des flammes qui dévoraient tout sur leur passage, ne laissant derrière elles qu’un paysage calciné, désolé, où les ombres des arbres en flammes dansaient comme des spectres funèbres.

Tout, dans cet enfer de feu et de cendre, évoquait la fin d’un monde.
Une fin du monde toute proche pour le mage de sang dont la danse macabre touchait à sa fin, une fin aussi inéluctable que brutale.

Privé de la magie qui avait longtemps été son armure et son épée, le faux Starym ressentait dans chaque fibre de son être la cruauté d’un monde sans enchantement. Là où d’autres auraient cherché une échappatoire, il ne trouva que désespoir. Dinenda, lui aussi, avait senti la rupture de la Toile, cette déconnexion soudaine et implacable avec les arcanes. Mais pour lui, cette perte n’était qu’un détail insignifiant face à la force brute qu’il incarnait. Il n’était pas un simple sorcier, dépendant des sortilèges pour survivre. Il était une tempête enragée, un fléau vivant, et la magie, bien qu’utile, n'était qu’un outil parmi d’autres.

Le mage, quant à lui, souffrait. Il encaissait chaque coup comme un forgeron subirait le marteau de sa propre enclume. Chaque impact du Gardien des Mystères résonnait dans ses os, son corps se pliait sous le poids des assauts, mais il tenait, par pur désespoir. Sa souffrance se lisait dans ses yeux, se ressentait dans l'air lourd de cendre. La bête qu'était devenue Dinenda, plus proche d’un dragon que d’un elfe, se délectait de cette peur. Cette peur tangible, palpable, presque savoureuse. Perdu dans les abysses de sa conscience, le disciple draconien ne savait plus pourquoi il haïssait cet elfe, ni même depuis quand. Mais une chose restait certaine : la bête allait tuer. Et cette proie allait périr sous sa main.

Non loin de là, Azur’Aël tentait de rester à bonne distance. Pas trop loin au risque que le mage ne sorte de la sphère d’antimagie, et pas trop près pour éviter les coups de son ennemi. Pour Dinenda, elle était en retrait, une observatrice silencieuse du carnage. Ses intentions indéchiffrables, Dinenda, dans sa rage, la jugea non menaçante. Tant qu'elle ne se dressait pas entre lui et sa proie, elle pouvait vivre. Il n’y aurait qu’une seule victime dans ce combat, et ce serait l’elfe déjà à moitié mort.

Dinenda, sa silhouette massive et écailleuse couverte de sang – celui du dragon, du mage, et du sien – offrait un spectacle terrifiant. Ses traits draconiques étaient déformés par la fureur. Ses babines retroussées révélaient des crocs acérés, des gouttes de bave sanglante dégoulinaient de ses mâ-choires. Ses pupilles fendues, dilatées par la rage, brillaient d’une lueur d’or ardent où le reflet des flammes dévorant le village se dansait dans ses yeux comme une symphonie infernale.

Il leva de nouveau son bras pour frapper, mais son élan fut brusquement interrompu.
Des flèches fendirent l’air, silencieuses et précises. Une d’entre elles se planta dans le dos du faux Starym qui se retourna pour encaisser les trois suivantes dans sa poitrine. Comme refusant obstinément la mort qui venait de lui offrir ses bras, l'elfe resta encore un moment debout. Probablement déjà mort, il lançait un dernier regard à son lointain cousin, puis il posa ses yeux sur disciple draconique. Ce qu’il y vit eu pu le terrifier. Déclenchant un large cercle avec sa lame, il décapita proprement le mage maintenant privé de toute défense. Le corps sans tête s’effondra comme une poupée désarticulée. Dinenda, dans un mouvement vif, tourna son regard vers l’archer qui venait de lui voler sa proie.

La fureur monta en lui comme un incendie ravivé par un vent violent. Ses poings, déjà recouverts d’écailles, se crispèrent alors qu’il luttait pour contenir sa colère. Le Dinenda que ses alliés connais-saient avait disparu, enseveli sous cette rage pure et incontrôlable. Un cri guttural s’échappa de sa gorge, un rugissement qui se répercuta dans la nuit, résonnant avec les hurlements du brasier.

Ses mots furent crachés dans un draconien primitif, une langue que peu comprenaient, et encore moins osaient maîtriser.

.

La tête inerte du faux Starym roula au sol, rebondissant légèrement avant de s’immobiliser dans la terre souillée. Dinenda, haletant de rage, observa un instant ce qui restait de son ennemi. Mais il n'en avait pas fini. Pas encore.
Le crâne avait roulé hors de sa portée immédiate, l’obligeant à faire quelques pas en avant. Chaque pas résonnait dans le silence oppressant du village en flammes, ses Cath’Ali écrasant la terre avec une lourdeur qui faisait écho à la fureur dans son cœur. En avançant, Dinenda franchit, sans en avoir conscience, les limites de la sphère d’antimagie.

Soudain, il sentit une vague de puissance déferler en lui, comme un feu ravivé par un vent violent. Sa magie lui revint brutalement, inondant son être d’une chaleur familière et presque réconfortante. Les flammes de son épée longue se rallumèrent, dansant autour de la lame avec une vigueur nou-velle, et il sentit les protections tissées par ses compagnons se réactiver autour de lui. L’aura de puis-sance draconique qui l’entourait se fit plus dense, plus palpable. Ses écailles scintillèrent, renforcées par les effets des enchantements qu’il avait cru perdus.

Il ne comprit pas immédiatement ce qui venait de se produire. Ses pas n’avaient été dictés que par son instinct de chasseur, mais la magie, elle, revenait à lui comme une partie de lui-même qu’on lui aurait momentanément arrachée. Dinenda savourait cette résurgence de pouvoir, sans l’analyser. Cela ne faisait que renforcer sa détermination, son désir de voir cette bataille arriver à son terme.

Son regard d’or, incandescent, se tourna alors vers Yvae. L'archer, celui qui avait osé lui voler sa proie. Ses yeux brûlaient d’un défi muet, d’une promesse silencieuse de violence. Ce n’était plus une simple question de vengeance. Non. C’était une démonstration de pouvoir, un acte de domination pure, tel un animal sauvage qui marque son territoire.

Avec une lenteur délibérée, il planta sa lame dans le sol. Les flammes crépitantes se turent lorsque sa main lâcha la poignée de Célératess Emeraude ne laissant que les runes incandescentes briller dans la nuit infernale. Dinenda se pencha pour saisir le crâne du mage dans ses griffes. Le contact du sang encore chaud contre sa paume écailleuse semblait le galvaniser davantage. Chaque pulsation de ma-gie dans ses veines renforçait la détermination sauvage qui l'habitait.

Sans détourner le regard d’Yvae, Dinenda serra de toutes ses forces. Les os craquèrent sous la pres-sion de ses griffes, se brisant en mille éclats. La chair céda, répandant un sang épais qui coulait le long de ses avant-bras. Ce n’était pas un geste stratégique ou réfléchi, mais l’expression brute de sa furie draconique, un défi lancé à l’archer.

Le mage avait déjà défié la mort une fois, peut-être plusieurs. Mais cette fois, Dinenda le privait de toute possibilité de retour. Sans tête, sans dignité, il serait oublié des dieux eux-mêmes.

Dans un dernier geste, il balança ce qu’il restait du crâne broyé dans les flammes les plus proches. Puis, récupérant son épée longue dont les flammes renaissaient, il se tourna à nouveau vers Yvae, prêt pour le prochain affrontement. Il n’y avait plus rien d’autre à dire, mais l’atmosphère lourde de la tension non résolue parlait pour lui.

Sans un regard en arrière, il jeta la tête écrasée dans les flammes dévorantes.

murmura-t-il avec un rictus tordu. S’il devait y avoir un retour du pays des ombres, ce serait sans la tête.

Dinenda se redressa, récupérant sa lame magique, ses flammes renaissant au contact de sa main. Les protections magiques qui l’entourait étaient revenues, et avec elles, sa force draconique. Il adopta une posture martiale, prêt pour un nouveau combat. La prochaine proie avait été désignée.

Azur’Aël, qui connaissait mieux que quiconque les nuances de l’Innatho, savait que Dinenda ne se sortirait pas de cette frénésie tout seul. Sa rage, celle des Dragons, était une arme à double tranchant. Une force irrésistible sur le champ de bataille, certes, mais imprévisible. Jusqu'à présent, il n’avait jamais sérieusement blessé un allié. Était-ce l’influence de son sang de dragon d’or, capable de dis-cerner les amis des ennemis dans les moments critiques, ou n’était-ce qu’une simple chance ? Peu nombreux étaient ceux capables de le ramener à la raison sans risquer de nouvelles effusions de sang. Azur’Aël et Dharasha faisaient partie de ces rares âmes.

Mais Yvae ne ferait pas ce pari. Face à Dinenda, dont les yeux brûlaient encore d’une rage aveugle, il savait que la tempête finirait par se calmer... mais seulement une fois qu’il n’y aurait plus de com-battants. Pourtant, dans ce brasier incandescent, il restait un dernier danger. Un danger de taille. Et ce danger, c’était Dinenda lui-même.

Le défi silencieux que Dinenda venait de lui lancer résonnait dans l’esprit de Yvae, comme un coup de tonnerre. Accepter ce combat signifierait que l’un d’eux deux ne quitterait pas ce champ de ba-taille vivant. Refuser ? Ce serait plus sage, sans aucun doute. Mais Yvae était un elfe sauvage, fier et indomptable, qui ne pliait pas devant l’adversité. Même si cet adversaire était son ami, même si refu-ser la confrontation serait la décision la plus raisonnable, son esprit refusait de céder.

Il n’y avait aucune issue favorable dans ce choix funeste qui se dessinait devant lui. Quelle que soit sa décision, la conclusion serait amère. Pourtant, Yvae savait qu’il devait choisir. Et choisir la moins mauvaise serait, cette fois, son seul véritable défi.