Uranel d'un bois à l'autre ?, Introduction

- Regarde-moi ça Uranel … Aucun animal n’a pu le mettre dans cet état … Aucun ne s’acharne avec autant de violence … J’ai bien peur que son état dépasse mes maigres compétences.

Gaerlach’dhin avait découvert la piste ensanglantée, croisant, par hasard, la route d’Uranel. Si le demi-elfe n’était pas aussi bon Druide qu’il aurait pu, il avait su tirer un parti enviable du temps passé avec ses cousins rôdeurs et suivre des pistes bien mieux que d’autre. La journée était belle, la brume plus fine que d’habitude dans cette forêt qui en tenait le nom. A quelques lieues de la lisière du marais, il y faisait sensiblement plus sain aussi.


- Chacun de ses membres est brisé, tout son corps a été lacéré par une lame à ce qu’il me semble. J’ai tenté de le soigner magiquement mais sans le moindre résultat. Je pense qu’il y a pire, il respire à peine.

A peine eut-il prononcé ces mots qu’un râle d’agonie l’emporta. Le corps s’affaissa après un dernier spasme rendu étrange par les multiples fractures. Déshabillant le petit corps brisé de ce qui avait du être un gnome, par curiosité sur l’identité du prédateur, il découvrit que son torse avait été plusieurs fois défoncé, ses côtes brisées. Une d’elle avait peut-être perforé un poumon qui se serait peu à peu rempli de sang… Il avait du mourir noyé dans son propre liquide vital. Dans d’atroces souffrances.

Au milieu de l’ensemble, le demi-elfe ne put reconnaître le symbole stylisé dont il était tatoué mais il apparut avec une évidence frappante pour Uranel qui ne connaissait que trop bien cette représentation honnie : une taupe blanche aux griffes démesurées … Urdlen. Dépassé, Gaerlach’dhin se releva, frottant ses mains pour en faire partir le sang déjà poisseux.

- On ne peut plus rien pour lui, il est déjà de l’autre côté, mais nous devons prévenir les autres et les mettre en garde. Les charognards se chargeront de le faire disparaître. Tiens, il avait ça dans sa poche. Je ne vais pas l’ouvrir, je suis couvert de son sang.

Le félin à côté du Druide grognait, l’oreille basse, dérangé lui aussi par le spectacle.

Le parchemin était une carte stylisée mais assez bien faite que pour y reconnaître certains lieux comme le bois de Padhiver, marqué d’une croix. A mi-chemin entre la colline de Berun et la vallée de la rivière Dessarin. D’évidence, le Gnome, suivant de l’infame Urdlen, dieu gnome de la destruction, comptait s’y rendre. Pourquoi ?

Les Druides s'étaient rassemblés en Conseil, la découverte était d'importance, un meurtrier était dans la Forêt Brumeuse. Ce n'était pas la première fois, les Rôdeurs Elfes, leurs alliés, étaient incroyablement capables, ils le trouveraient bientôt et choisiraient eux-mêmes ce qu'ils feraient de celui qui avait tué un suivant d'un dieu destructeur. Restait à déterminer s'il pouvait le savoir avant de le tuer.

Les questions ne s'arrêtaient pas là, pouvait-on croire qu'un Gnome seul se soit aventuré dans la Forêt Brumeuse au nez et à la barbe de ses gardiens et des créatures contre lesquelles ils devaient se battre en permanence ?

- Le bois de Padhiver est en dehors de notre surveillance, nous avons envoyé un message à nos frères là-bas pour les inviter à la prudence. Nous connaissons ton passé et l’importance personnelle que cette affaire peut avoir pour toi, nous te comprendrions si tu souhaitais t’y rendre, tu as notre bénédiction.

Uranel pourrait profiter d'une escorte appréciable jusqu'en lisière de la forêt, il aurait ensuite à remonter la route de commerce jusqu'à Eauprofonde, trop d'Orcs et d'homme mauvais que pour l'éviter et ne pas profiter de la fréquence de circulation des caravanes marchandes.

Uranel connaissait bien cette foret, il l’arpentait et la veillait en permanence. Il s’y sentait chez lui depuis que la demeure de ses ancêtres avait été ravagée. La brume était légère ce jour-là, et le druide avant décidé de se rapprocher du marais. Uranel fut content de croiser Gaerlach’dhin. Contrairement à l’adage, leurs différences les avaient rapprochés et le Demi-elfe était ce qui s’apparentait le plus à un ami pour le gnome.

Leur rencontre n’était cependant pas fortuite, Gaerlach’dhin suivait une piste ensanglantée et Uranel l’accompagna.

Le spectacle qu’ils découvrirent désola le vieux gnome, voir ainsi un congénère mis en pièces lui rappelait ce qui s’était produit dans sa communauté. Même s’il lui semblait aujourd’hui que c’était il y a une éternité, le souvenir était toujours aussi vivace.

Gaerlach’dhin : Chacun de ses membres est brisé, tout son corps a été lacéré par une lame à ce qu’il me semble. J’ai tenté de le soigner magiquement mais sans le moindre résultat. Je pense qu’il y a pire, il respire à peine.

Uranel n’eut pas le temps de répondre que la malheureuse créature poussa son dernier souffle. Gaerlach’dhin l’examina pour essayer d’en apprendre un peu plus. Quand il découvrit le tatouage de la taupe blanche, Uranel se figeât. Il avait le sang glacé et Ennel grognait en écho à son sentiment.

Uranel : Un suivant d’Urdlen. Je ne pensais pas en recroiser après ce qu’ils ont fait à la communauté gnome.

Son ton était neutre, d’un coup toute son empathie avait disparu. Les souvenirs du druide étaient ressortis avec force et il revoyait le carnage que les suivants d’Urdlen avaient fait subir aux siens. Gaerlach’dhin le sortit de ses souvenirs en lui tendant une carte. Uranel l’observa et finit par reconnaitre le bois de Padhiver.

¤ Qu’es ce qu’il y a là-bas qui pouvait intéresser cet immondice ? ¤

Uranel : tu as raison nous devons en parler aux autres. Lui ne mérite rien de plus que ce qui lui est déjà arrivé, et certainement pas le suaire de Segojan Hanteterre pour son repos.

Le Conseil des druides s’était rassemblé pour l’occasion. Outre le meurtrier qui serait sans l’ombre d’un doute débusqué par les rodeurs Elfes, Uranel restait perturbé par cette découverte.
A l’époque il n’avait pas cherché à retrouver les assaillants survivants, s’il y en avait, parce qu’il n’était plus sûr de ses capacités. Aujourd’hui, il ne voulait pas laisser passer, à nouveau, la chance de s’interposer dans des plans qu’il savait machiavéliques.
Lorsque le conseil lui proposa de se rendre au bois de Padhiver pour suivre cette piste et, il l’espérait, se racheter, Il accepta immédiatement en les remerciant.

Il prit un peu de temps pour regrouper ses affaires et de quoi se sustenter pendant le voyage. Il prit également le temps de saluer Gaerlach’dhin. Puis il partit avec son fidèle Ennel retrouver la route commerciale. Inutile pour un gnome seul de courir des risques inconsidérés, il pourrait sans doute se joindre à une caravane vers Eauprofonde d’où il rejoindrait le bois de Padhiver. Avec un peu de chance il en apprendrait plus sur ce bois pendant son voyage.

Uranel, tu ne dois pas reprendre les paroles de mes PNJ même si tu y réponds . De même, tu ne dois pas reprendre ton nom avant tes éléments de dialogues. Comme tu ne peux faire parler que ton personnage, les conventions d’écritures suffisent.

URANEL

Le voyage durerait quinze longues journées pour franchir les plus de deux cents lieues qui le séparait d’Eauprofonde, étape obligée pour quiconque empruntait la route de commerce vers le Nord. Impossible d’aller plus vite, la côte des Epées dans son ensemble avait subi des crues terribles et autant d’attaques de monstres qui en avait repoussé d’autres, affamés ou chassés de chez eux, vers la route et les villages proches. La prudence était de mise.

Le Druide avait été très bien accueilli par la première caravane qu’il croisa sur la route par les soins efficaces qu’il avait pu apporter à un des chevaux du convoi. Ils avaient été pris en embuscade par des maraudeurs la veille et n’avait déploré aucune perte d’avoir sensiblement augmenté leur équipe de mercenaires défenseurs. Les douze hommes d’arme.

Le principal avantage pour les marchands étaient la présence régulière de haltes établies leur permettant d’échanger les montures trop fatiguées et de se ravitailler en vivres sans avoir à les trouver eux-mêmes. Un homme ventripotent au teint halé, Hich’kaïan, le maitre de la caravane, lui en expliqua le principe sur les bases des caravansérails installés dans l’Anauroch pour pouvoir le traverser : de véritables fortins autonomes accueillant les marchands itinérants.

Il se riait des conditions de la route, racontant à qui voulait l’entendre les tempêtes de sable, les attaques de créatures cauchemardesques, les longues errances à ne se guider que grâce aux étoiles quand les pistes disparaissaient, de la chaleur mortelle. Tant et si bien que nul ne se plaignait jamais et que l’ambiance resta fort agréable, qu’il pleuve averse ou qu’ils aient à faire fuir Orcs, Gobelins et autres humanoïdes qui auraient pu ralentir le convoi. « Le temps, c’est de l’or », disait-il en riant trop fort, décourageant peut-être même de sa seule voix les moins téméraires.

Il apprit peu de choses sur le bois de Padhiver, mais beaucoup plus sur la cité qui profitait, malgré sa position loin au Nord, d’un climat plus doux qu’il ne devrait grâce au volcan, le Mont Solitaire, réchauffant la rivière donnant son nom à la cité. Une ville de paix, de beauté, d’artisanat et de magie. Préservée de tout. Un endroit où il fait bon vivre pour qui aime la vie réglée à la minute d’un temps semblant sans cesse chronométré et se plie à l’ordre stricte.

A l’approche de la gigantesque cité, Uranel fut presque triste d’apprendre que sa caravane n’irait pas plus au Nord et qu’il devrait se débrouiller autrement. Il reçut comme dernier conseil de se renseigner ‘Au Voyageur Fatigué’, un établissement qui organisait nombre de départ en plus de pouvoir fournir tout le nécessaire à une expédition.

Les portes Sud, gigantesque, au passage incessant de charriots de toutes les tailles et de cavaliers rapides se dressèrent alors juste devant eux. A l’ouest, les innombrables voiles de bateaux à quais et une nuée de mouettes profitant d’une riche activité portuaire.

Désolé mauvaise habitude ^^


Uranel savait que le voyage serait long jusqu’à Eauprofonde, mais il en avait pris son parti. L’âge avançant, on profitait tout autant du voyage qu’on était impatient d’atteindre son but.

Le Gnome avait atteint les abords de la route commerciale et espérait se joindre à une caravane pour faciliter et rendre plus agréable son voyage. La chance lui sourit dès qu’il croisa la première, ils avaient besoin de soins pour l’un des chevaux et Uranel s’acquitta de la tâche avec brio, gagnant par la même occasion une place dans le convoi. Celui-ci était bien gardé et le maitre de la caravane visiblement très expérimenté et habitué aux conditions difficiles. Le voyage au rythme des chariots fut agréable et Uranel apprit beaucoup sur la vie des marchands et ses dangers, particulièrement sur l’Anauroch. Le Druide se demanda plusieurs fois si son hôte n’exagérait pas un peu tant les dangers y paraissaient importants en comparaison de la forêt brumeuse qui pourtant en abritait plus que son lot.

Il en apprit cependant bien peu sur le bois de Padhiver tant la cité d’Eauprofonde, où semblaient se mêler à merveille paix, beauté, magie et arts traditionnels, occupait les discutions. Uranel n’était pas vraiment à son aise en ville mais il avait presqu’envie de voir celle-là par lui-même. Quand il la vit, Il comprit pourquoi les caravaniers en parlaient ainsi. Non qu’il trouve cela beau, mais il était tout de même admiratif à l’approche des portes. Uranel fut déçu que la caravane ne continue pas après Eauprofonde mais même s’il devrait se débrouiller, il avait une adresse où commencer.

¤ « Au voyageur Fatigué » … comment je vais trouver cet endroit dans une si grande cité ?¤

Uranel stoppa à la vue de la Porte Sud et de la foule qui s’y pressait, puis son regard se porta à l’ouest et il prit un instant pour admirer le décor. Il n’avait pas encore eu l’opportunité d’admirer la mer et encore moins un port, quoi que selon Uranel la taille de celui-ci gâche un peu le plaisir. Il reprit ensuite la route en direction de la porte de la cité.

¤Il y a un évènement aujourd’hui ? Ou alors c’est comme cela partout en ville ? ¤

Il fit quelques pas de plus…

¤Comment peut-on mettre autant de monde dans un si petit endroit? … j’espère ne pas avoir trop de temps pour visiter…¤

Il continua d’avancer en direction de la porte, il espérait pouvoir demander son chemin à un garde ou dans une échoppe pour trouver l’établissement dont lui avait parlé Hich’kaïan. Uranel caressa doucement Ennel qui marchait près de lui.

-soyons vigilants mon ami, avec ce monde je n’aimerais pas être délesté de nos biens. Notre voyage commence seulement...

URANEL

Uranel avait fini par s’y perdre entre Eauprofonde et Padhiver, ne sachant plus trop laquelle de ces cités correspondait au cadre idyllique qu’en avait fait les membres de la caravane. S’il appréciait la vision d’Eauprofonde, qu’en serait-il pour la seconde ?

Personne ne s’intéressa de lui-même ni au Gnome, ni à sa monture. Une telle métropole avait tant de visiteurs qu’il était facile de s’imaginer que les gardes avaient déjà rencontré bien plus excentrique qu’un Druide guère plus grand qu’un enfant humain et son chien … bien plus grand.

Les charriots se succédaient, contrôlés rapidement par des gardes entrainés tandis que les rares aventuriers esseulés passaient au travers sans être arrêtés. A peine les portes franchies, le brouhaha, réduit par les murs de la cité, devenait presque assourdissant pour Uranel, peu habitué qu’il était des grandes concentrations d’individus. Presqu’aussitôt, il se retrouva prit à parti par un vendeur de souvenirs, puis par un jeune garçon qui lui proposait de lui servir de guide et protecteur –jusqu’à ce qu’il aperçoive Ennel et semble soudain pressé de se rendre ailleurs- pour finalement retrouver un des gardiens de la caravane qui lui proposa de lui montrer le chemin jusqu’au magasin conseillé.

L’échoppe était énorme, jointe à une écurie, il était possible d’y acheter du charriot à la feuille de parchemin, de la torche au manteau de fourrure. Le marchand qui avait commencé cette affaire avait vu juste en rassemblant au même endroit tout le nécessaire dont les nombreux aventuriers venus chercher fortune à Eauprofonde avaient besoin. A l’extérieur, trois hommes s’activaient d’un endroit à l’autre, qui disparaissait à l’intérieur pour revenir avec un colis, qui prenait note d’une commande ou conseillait un autre endroit pour une demande trop spécifique.

L’intérieur du « Voyageur Fatigué » répondait parfaitement aux promesses de sa façade. On pouvait tout y trouver et pouvait même imaginer qu’une part non négligeable n’était pas visible mais rangé avec autant de soin que le reste derrière l’une des nombreuses portes. L’équipement divers était classé avec soin, par matériau, taille, utilité, qualité. Des armes de facture classique mais visiblement bien entretenue étaient exposées dans des râteliers derrière un comptoir gigantesque.

L’ordre régnait en maitre absolue. Un homme l’interpela aussitôt : - « Belle rencontre ! Avez-vous déjà une idée précise de ce dont vous avez besoin maitre Gnome ? Ou souhaitez-vous profiter de mon aide pour affiner vos choix ? Sur quelques éléments de votre voyage je peux vous conseiller sur ce qui vous conviendrait le mieux. »

Si Uranel s’était perdu dans tout ce que lui avaient dit les caravaniers, il l’était encore plus dans les rues d’Eauprofonde. La cité était si imposante que personne ne prêtait attention à lui, et son gabarit ne lui facilitait pas la tâche. Les contrôles des gardes étaient bien rodées et les chariots et voyageurs de tous horizons se succédaient, si bien qu’il n’eut même pas l’occasion de demander son chemin. Le Druide se retrouva propulsé dans les rues de la ville, la foule, le bruit, les odeurs lui donnaient le tournis.

Il fut pris à parti par un vendeur de souvenir et, tout à son vertige, il n’eut même pas l’occasion de répondre qu’un garçon qui se prétendait pouvoir le guider en ville se présenta. Uranel voulut lui demander son chemin, mais il disparut subitement à la vue d’Ennel qui malgré sa taille n’était pourtant pas si effrayant. Le Druide remarqua ensuite pourquoi, son compagnon était aussi ivre que lui de ce monde et ce bruit et cela le rendait nerveux et, par la force des choses, peu avenant.

Le gnome avait à grand peine parcouru quelques mètres qu’un visage connu vint à son secours, l’un des gardiens de la caravane avait dû remarquer qu’il était désorienté et il se proposa de le guider vers l’échoppe du « voyageur fatigué ». Uranel accepta avec soulagement et suivit son guide à travers les rues où il finit par être complètement désorienté. Après ce qui lui sembla une éternité, ils arrivèrent devant l’échoppe et Uranel remercia l’homme qui l’avait guidé. L’échoppe n’en avait pas la taille, c’était très largement plus grand que ce qu’il avait imaginé, et même à l’extérieur du monde s’activait. Le Druide prit un instant pour se rasséréner puis entra.

L’intérieur était tout aussi enivrant que l’extérieur. Uranel n’était pas vraiment ordonné et le peu de biens qu’il possédait ne nécessitaient pas qu’il le soit, mais la… l’ordre était le maitre mot, toute chose avait sa place et heureusement ! Avec une échoppe si fournie, le moindre écart transformerait l’endroit en bazar insondable. Tout était soigneusement exposé, Uranel ne fit que quelques pas à l’intérieur, le stimulus visuel était si intense qu’il ne savait plus où donner de la tête.
Un homme l’interpela, lui permettant de fixer son regard. Il lui demanda très professionnellement comment il pouvait aider le gnome.

-Belle rencontre ! Quelle immense échoppe ! Oui, vous pouvez m’aider, je souhaite me rendre à Padhiver et j’ai entendu dire que vous organisiez des départs. Y en a-t-il un bientôt ? Je propose mes services en échange, je suis Druide. J’aurais également besoin de tabac et de quoi manger pour nous deux, il désigna le chien de selle, pour le voyage.

Il observa un instant son interlocuteur puis une nouvelle pensée le traversa.

-Si vous avez de quoi prodiguer les premiers soins également…Pour le reste j’ai ce qu’il me faut, à moins que vous ayez quelque chose à me montrer adapté à ma taille et mes croyances, auquel cas je suis curieux de le voir !

Le marchand releva la tête un instant tandis qu’il s’apprêtait à répondre à Uranel, signifiant d’un mouvement de doigt qu’il avait pris connaissance de l’arrivée de deux visiteuses de plus et qu’il s’occuperait d’elles très rapidement. Du bas, Uranel se rendit compte qu’il était troublé mais qu’il tentait tant bien que mal de ne pas en faire état.

- Effectivement, il nous est souvent demandé d’organiser de telles caravanes à destination de notre voisine du Nord. La plupart du temps, il s’agit de contrats spécifiques, les autres se font plus rares tant les convois se professionnalisent en suite des inondations qui ont frappé les Côtes de l’Epées et les attaques de la Route de Commerce qui ont augmenté en parallèle.

L’homme ne semblait pas vouloir se justifier, il énonçait des faits avec un professionnalisme certain

- Nous avons un convoi tout particuliers qui devrait partir ce soir, au plus tard demain, de douze étalons. C’est un simple transit, ils nous viennent d’Amn, comme nombre de nos convois. La majorité des gardes de cette caravane sont repartis vers le Sud, un soigneur serait le bienvenu. A moins que vous n’ayez un régime alimentaire vraiment particulier, vous n’aurez pas à vous soucier de la nourriture pour vous-même, elle est à charge du maitre, c’est un des avantages d’un tel convoi. Pour ce qui est du tabac, je doute que vous puissiez en trouver ailleurs de provenances aussi diverses qu'ici ! Avez-vous des préférences? Pour ce qui est des soins, nous n’avons pas la prétention de faire concurrence aux temples qui offrent à leurs fidèles des soins à bien moindre frais mais nous pouvons vous fournir en trousses de secours complètes qui pourraient vous être utiles pour prodiguer les premiers soins et en antitoxines. Les prêtres d'Illmater nous fournissent également en bandages sacrés, stabilisant les blessés, animaux compris.

Il sourit, une fois de plus, à quelqu'un derrière Uranel et conclut.

- Vous seriez payés cinq pièces d'argent par jour et pourriez être remboursés de vos frais pour tout ce dont vous feriez usage pour prodiguer des soins aux animaux. Il faudra, pour cela, que vous apportiez à notre comptoir de Padhiver le contrat que nous signerons ensemble si cet accord vous sied.

Uranel voyait bien que le marchand tentait de cacher quelque chose, il ne semblait plus aussi à l’aise pour garder son professionnalisme que quelques minutes auparavant. Il expliqua au druide qu’un convoi partait bientôt et le rejoindre semblait parfait au gnome. Prendre soin de quelques chevaux en pleine forme pour faire le trajet en sécurité et pour quelques pièces lui paraissait une bonne idée.

Le marchand regarda à nouveau au-dessus de l’épaule d’Uranel et celui-ci se tourna. Le Druide sourit aux visiteuses. Il dut reconnaitre que, pour une humaine, la femme était particulièrement belle, et c’était sans compter sur la gnome, elle aussi belle représentante de son peuple. Il était d’ailleurs content de la voir, toutes ces grandes gens lui donnaient le tournis. Il se tourna à nouveau vers le marchand, souriant d’un air entendu et lui répondit.

-Cette proposition pour la caravane me semble parfaite, je suis d’accord. Pour le tabac, surprenez-moi ! j’aime découvrir de nouvelles saveurs. Combien pour la trousse de premiers soin, les antitoxines et une paire de bandages sacrés ?

Uranel n’avait pas vraiment une bonne idée du prix juste pour ces produits, mais il espérait ne pas y laisser sa bourse. Il avait de quoi faire des bandages rudimentaires mais rien que ses talents pour gérer les urgences. Les étalons du convoi semblaient particuliers et il préférait prévoir, d’autant qu’il serait remboursé au besoin.

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