Chapitre III : Des airs de hibou...

Daphnis avait difficilement repris le contrôle de son esprit. Les auras magiques présentes en ces lieux étaient vraiment trop puissantes pour qu'il y comprenne quoi que ce soit.

- L'endroit est empli de magie, mais je n'arrive pas à en savoir davantage... avait-il murmuré à ses compagnons.

Le jeune élu divin avait demandé à Phénix de ressortir du sanctuaire avant d'aider Eliza à porter le cadavre de Baba Yara. Il avait eu un mouvement de recul lorsque celle-ci était apparue et faillit lâcher son cadavre sous l'émotion. Mais il se concentra bien vite sur ses paroles, remarquant au passage qu'elle s'était cette fois-ci exprimée en Commun. Avait-elle écouté leurs discussions et compris que plusieurs d'entre eux ne maîtrisaient pas sa langue natale ?

Toujours est-il que le message était clair. Daphnis se contenta de déclarer :

- Je ne vois pas d'autre rivière que la Surbrin : allons-y !

Il comptait s'approcher au maximum du cours d'eau (ce qui ne serait pas une tâche forcément facile dans l'obscurité) et voir ce que l'apparition déclarerait à cette occasion. Sans doute faudrait-il respecter un rite quelconque, à moins qu'elle ne se contente d'une simple immersion dans les eaux glacées...

L’armure était à sa taille mais ce n’était pas un vêtement qui protégeait du froid et son poids serait un désavantage lors de longues marches, elle préférait laisser cette pièce retomber au sol. Son regard se porta à nouveau sur les tenues de tissus et fourra dans son sac les deux petits éléments. Une ceinture était toujours utile et le serre-tête se revendrait bien à la femme d’un chef de village.

Daphnis avait sentis la magie partout, ce n’était pas surprenant la décoration du lieu avait tout de mystérieux. Haleena restait sur ses gardes et c’est avec soulagement qu’elle suivit le mouvement vers la surface.

Haleena trainait à distance derrière le petit groupe qui portait le corps sans vie, à l’extérieur forcement c’était toujours la nuit. Baba Yara se manifesta à nouveau et restait toujours aussi antipathique et autoritaire. La barbare utilisait ces quelques instant de réflexion pour fixer sa hachette de lancer à sa nouvelle ceinture.

La tieffeline fronça les sourcils. Elle n'aimait pas l'idée de rapprocher le cadavre glacé d'une rivière. Quelque chose lui disait qu'Eldath ne favorisait pas cette entreprise... ça et le fait qu'un cadavre dans l'eau était un danger pour la faune locale.

- Je n'aime pas ça.

Elle se contenta d'affirmer cela mais aida tout de même a déplacer Baba Yara. Il leur fallait apprendre ce qui s'était produit quoiqu'il en soit.

Une fois la morte en place, elle saisit a nouveau son arc, laissant a Daphnis la suite.

Quelque chose ne lui plaisait pas.

Au loin, par-delà les montagnes, le ciel commençait timidement à s'éclaircir. La nuit ne tarderait pas à céder sa place au jour, mais avant que ne vienne la lumière du soleil Baba Yara éclaircirait les mystères entourant les ruines de ce village abandonné. Du moins était-ce là sa promesse...

La Surbrin, grosse de la fonte des neiges et des pluies printanières, bouillonnait comme un chaudron : ses eaux rapides emporteraient sans difficulté le corps frêle de l'infortunée. Les bottes dans la boue les aventuriers s'approchèrent de la berge inondée, dont la terre sablonneuse se dérobait sous leurs pieds.

Baba Yara

- Oui, oui, à la rivière, les encourageait le fantôme en flottant au-dessus de son cadavre. La Surbrin a brisé la cage dans laquelle l'avait enfermée la Déesse. Regardez-la s'enfuir ! Un éclat de rire glaçant ponctua l'enthousiaste déclaration. Elle m'emportera loin, très loin de Rivefroide et de ses maudites adoratrices. -------------------- Le spectre de cette femme âgée, légèrement voûtée par les ans, tremble étrangement dans son grand châle. Ses yeux ternes sont grand écarquillés, tandis que de fines traces de sang brunissent ses narines et ses lèvres desséchées.

Peut-être Daphnis, qui était le plus versé dans les mystères de la religion et du sacré, prononça-t-il quelques mots avant que Phénix ne confie la défunte à la Surbrin ? Un long silence suivit les étranges funérailles auxquelles les aventuriers venaient docilement de se livrer, secondes vertigineuses où ils contemplèrent avec stupeur le spectre descendre à toute vitesse la rivière pour suivre sa dépouille. La même pensée, comme un ironique refrain, vint frapper l'esprit d'Eliza : "Je n'aime pas ça" ; mais que pouvaient ses flèches en la circonstance ?

Puis, après avoir parcouru quelques dizaines de mètres, la silhouette nacrée se figea. Qu'est-ce qui pouvait engager les morts à tenir parole ou à payer leurs dettes auprès des vivants ? Cela resterait sans doute un secret, mais elle rebroussa chemin pour finalement rejoindre ses bienfaiteurs et leur livrer son histoire.

Baba Yara était née et avait toujours vécu dans la modeste bourgade de Rivefroide, sur laquelle une secte d'Aurilites régnait d'une main de glace. Si les prêtresses étaient, par bien des aspects, aussi redoutables que leur Déesse, elles avaient toujours su offrir au village un rempart solide contre les rigueurs du climat et les nombreuses menaces de cette région hostile. Toujours... jusqu'à cette terrible nuit de pleine lune où une meute de créatures sauvages (des loups, des ours et d'énormes rats ; dont certains se tenaient prodigieusement debout) guidée par des monstres mi-homme mi-bête, trompe leur vigilance et mette à feu et à sang le village. L'an 1871 touchait alors à sa fin, le solstice d'hiver approchait et l'Eglise de la Vierge de Glace était en liesse : Tamall Cornesoir, le fils de la Grande Prêtresse, devait être ordonné Frère de Glace à la lune nouvelle. Rien ne devait gâcher ce grand jour, méticuleusement préparé depuis des mois...

La malheureuse était bien en peine de raconter l'attaque, car elle s'était immédiatement réfugiée dans le lieu qui lui avait paru le plus sûr : la Maison Froide. C'était ce bâtiment dont le sous-sol abritait la chapelle consacrée à Aurile, et que les rares survivants avaient jeté à terre après l'attaque, le cœur plein de rage et de tristesse. Cachée, elle avait vu une toute jeune prêtresse, Cefra Bridevent, dévaler les étroits escaliers dissimulés sous un trappe. Elle l'avait suivie pour son plus grand malheur ! Dans le temple, cette dernière avait fait main basse sur les trésors de la vieille Anya Cornesoir (les deux femmes s'étaient toujours vouées une haine terrible) avant de faire volte-face et de découvrir l'indélicate témoin de son forfait. Elle avait levé une fine baguette de bois blanc, articulé quelques mots étranges et l'intruse n'avait plus pu esquisser le moindre geste. Paralysée, Yara avait contemplé avec effroi son bourreau s'emparer du grand livre qui reposait sur le pupitre puis s'enfuir : un livre qu'elle avait aussitôt reconnu à la fourrure d'une blancheur immaculée qui lui tenait lieu de couverture. C'était ce même livre qui, trente ans plus tôt, avait présidé à l'ordination de la jeune Anya : une relique sacrée, disaient-ils, d'une formidable puissance. Incapable de bouger, elle avait entendu les portes de gel crisser sur la glace en se refermant. Et puis le froid d'Aurile, lentement, insidieusement, l'avait torturée jusqu'à la mort.

Après cette terrible nuit, les villageois avaient profité de la saignée infligée aux Aurilites pour se libérer de leur joug : certains avaient accepté l'exil, d'autres s'y étaient opposés et avaient été abattus. Peu nombreux, ils avaient vivoté quelques mois avant de se reconnaître trop faibles pour survivre sans leurs anciens tyrans : ils avaient abandonné leurs maisons et étaient partis vers le sud.

Tout en offrant la liberté au cadavre de Baba Yara, Daphnis avait prononcé une prière silencieuse à Tymora et à Kelemvor, les implorant d'accorder leur bienveillance à la défunte.

Celle-ci avait tenu sa promesse et leur avait livré son récit avec force détails. Plusieurs informations suscitèrent un haussement de sourcils de l'élu divin, tant l'histoire semblait recouper les dires décousus d'Ahou. Etait-il originaire de ce village ?

¤ Deux choses sont sûres : d'une part, un ou des villages ont été attaqués par d'étranges animaux bipèdes et, d'autre part, une prêtresse d'Aurile nommée Cornesoir est liée à tout cela. Nous la pensions à l'origine de ces troubles, mais d'après le récit de Baba Yara, c'est plutôt une victime : son fils devait être ordonné et les Aurilites ont perdu une base importante dans la région. A moins que la victime ne se soit transformée en bourreau... Quant à cette Cefra Bridevent, elle pourrait elle aussi jouer un rôle dans cette histoire... ¤

Le jeune homme était perplexe et pensif. D'autant plus qu'on les avait volontairement guidés vers ce village en particulier. Mais qui donc était ce "on" ? Cefra Bridevent tentant de contrer Anya Cornesoir ? Ou l'inverse ? Ou un tiers ?

Il se risqua à poser quelques questions :

- Merci pour tes réponses, Baba Yara. Pourrais-tu nous décrire Cefra Bridevent et Anya Cornesoir ? Et ces bêtes étranges qui ont attaqué Rivefroide ?

Le jeune caravanier ajouta :

- Connaitrais-tu un jeune homme qui se fait appeler Ahou ? Il a une quinzaine d'années aujourd'hui, cheveux et yeux foncés : il connaissait Cornesoir et avait vécu une attaque semblable à celle que tu viens de décrire.

Il finit sa litanie par une question plus pragmatique :

- Et, d'un point de vue plus pratique, où nous conseillerais-tu de nous abriter pour la nuit ? Y a-t-il des dangers face auxquels nous devons nous montrer particulièrement prudents ?

Les évènements de cette nuit hors du commun passèrent devant les yeux du grand rôdeur comme s'il avait été spectateur et non acteur de celle-ci.

C'est comme si le froid l'avait complétement anesthésié, corps comme esprit, et qu'il avait fonctionné plus par automatisme et réflexe qu'en pleine conscience.

Arrivé en bord de la tumultueuse rivière, il récupéra peu à peu ses esprits en même temps que de la chaleur. C'est que l'eau froide de la Surbrin paraissait tiède comparé à la froideur qu'il venait de connaître dans la chapelle d'Aurille.

Le jeune humain était soulagé d'être à nouveau dans un climat moins hostile même si la région, il ne l'oubliait pas, elle l'était, hostile!

C'est encore un peu endolori par le froid, qu'il suivi l'histoire de Baba Yara, celle-ci recoupait certaines informations qu'ils avaient recueilli auprès d'Ahou et en apportait également d'autres.

Aux yeux du jeune rôdeur il était clair que ce livre était la source du pouvoir de la socière-prêtresse, cela était clair maintenant, mais que devaient-ils faire, comment agir, ça malheureusement, cela lui échappait.

¤ Un temps au moins ses prières sont allées à la Garce... ¤

La tieffeline ne put s'empêcher de penser ainsi alors que le fantômes contait sa mortelle litanie. Une partie d'elle comprenait la nécessité de se prémunir des périls de l'Hiver pourtant… pourtant… leurs âmes auraient pu préférer Maïlikki, Lathandre, Sunie ou Sylvanus à une telle déesse.

Mais par dessus tout, et bien que Rivefroide, une si petite bourgade, n'avait que peu d'importance, comment les aurilites avaient ils put survivre si longtemps alors que les Cercles, Lunargent, les Halls puis les membres du Traité tous autant qu'ils étaient les entouraient. La situation de ces gens allait faire germer un doute dans la loyauté que la rôdeuse vouait aux autorités de Luruar, mais probablement ne le savait elle pas encore.

Eliza écouta les questions de Daphnis, sans comprendre la plupart des noms cités. Probablement devrait elle poser la question plus tard. Mais une fois celles-ci taries elle intervint :

- Si les lycans étaient assez puissants pour faire tomber un culte, et assez déterminés pour détruire un bâtiment, c'est que le village est sur leur territoire, elle en savait peu quant aux maudits de Sélune, mais suffisamment sur les animaux sauvages, notamment les loups, pour connaitre leur instinct territorial, et ces meutes existent probablement toujours d'une façon ou d'une autre. Nous sommes loin des campements de la Légion, je préconiserais de ne pas rester ici plus que de mesure. Pour ce qui me concerne, je conseillerais même d'essayer de trouver un cercle, ou au moins un village habité si nous voulons en savoir plus sur ce qui s'est passé ici.

La silhouette fantomatique semblait chaque minute plus évanescente, et son regard plus lointain. Elle s'efforça néanmoins de répondre aux dernières interrogations de ses bienfaiteurs.

Anya Cornesoir était morte, elle n'avait pas survécu à l'attaque. Son fils, en revanche, faisait partie des Aurilites ayant été chassés du village. Cefra Bridevent était une jeune femme aux cheveux blancs comme la neige et aux yeux bleus comme la glace, particularités physiques dont elle tirait un grand orgueil : plusieurs y voyaient une marque d'élection de la Déesse. Son visage était aussi froid et impénétrable que la pierre. Elle avait gravi les échelons très vite, en dépit des obstacles qu'avait placé la grande prêtresse sur son chemin...

Les créatures qui avaient attaqué Rivefroide semblaient en tous points correspondre à des lycanthropes, ce qui à la réflexion n'avait rien d'étonnant. Haleena comme Eliza n'étaient pas sans ignorer que le nord du Boislune était infesté de ces rejetons maudits de Malar qui, selon la rumeur populaire, avaient pour macabre coutume de s'adonner à des chasses sanguinaires à la pleine lune. Daphnis savait qu'Aurile et le Seigneur Bestial (que les Uthgardts nommaient l'Ours bleu, précisa la barbare) formaient avec Umberlie et leur souverain Talos une sorte d'alliance de dieux connus pour leur Fureur, mais il ne pouvait en dire plus sur les relations qu'entretenaient leurs fidèles...

Un fugace sourire fit tressaillir les lèvres translucides de la morte à la mention d'Ahou, mais c'était là vraisemblablement la réaction face à une description jugée naïve par l'ancienne : presque tous les hommes, en ces terres, avaient les cheveux et les yeux foncés. Elle ne connaissait personne répondant à ce curieux prénom, mais fut en mesure de l'identifier dès lors qu'Haleena précisa que ledit adolescent avait l'esprit fêlé. L'enfant avait disparu le soir de l'attaque, comme bien d'autres ; on l'avait compté pour mort.

Baba Yara eut tout juste le temps de s'étonner des paroles d'Eliza qu'elle disparut, sans un souffle ni même un bruit. Le village avait toujours été là ; territoire ou non cela n'avait jamais posé problème...

Le jour se levait, les rayons du soleil venant répondre aux interrogations inquiètes du fidèle de Tymora. Haleena, en dépit d'une nuit courte et brutale, convint sans peine avec la rôdeuse qu'il valait mieux partir le plus rapidement possible. Mais où ?

Attention Phineas, les villageois ont détruit la Maison Froide, pas les lycanthropes.

Lancers...

Daphnis - Jet d'intelligence : 4(d20) +1(Int) = 5

¤ Merci pour ton aide, Baba Yara...¤

Les pièces du puzzle commençaient à s'assembler. Ahou venait d'ici : le récit de Baba Yara confirmait et éclairait à la fois celui du jeune homme.

¤ Résumons : des lycanthropes ont attaqué ce village, tuant Anya Cornesoir, chassant son fils, Ahou et bien d'autres encore, condamnant aussi Baba Yara. Cerfa Bridevent s'est emparée d'un livre ancien, relique sacrée et très puissante. Peut-être est-ce elle qui sème le trouble dans la région du Puits, mais cela reste hypotéthique. Cependant, la chronologie pourrait correspondre... ¤

Le visage de Daphnis était concentré, il évaluait la situation dans sa complexité.

¤ Reste à savoir pourquoi ? Est-elle liée à cette attaque soudaine ou s'agit-il juste d'une opportuniste ? Comment aurait-elle réussi à s'allier à des lycanthropes ? Et pourquoi alors s'entourer ensuite de gobelours plutôt que de lycanthropes ? Et surtout, qui nous aide et pourquoi ? Quelqu'un qui sait visiblement tout ce qui s'est passé ici, tout les tenants et les aboutissants de la tragédie qui se joue devant nos yeux... Mais il s'agit visiblement de quelqu'un qui prèfère nous utiliser plutôt que régler la situation. Mais comment nous utilise-t-on ? Car jusqu'à présent, nous avons appris beaucoup, mais finalement réalisé peu de choses... ¤

L'élu divin était encore et toujours perplexe. Mais le soleil se levait déjà. et tous semblaient impatients de partir. Daphnis avait espéré que le fantôme leur renseigne un abri où ils pourraient reprendre des forces, mais ils devraient visiblement se débrouiller par eux-mêmes. Il s'adressa à ses compagnons :

- Vous connaissez tous, à votre manière, mieux la région que moi. Je n'ai guère d'idée quant à l'endroit où nous nous trouvons, ni à la distance que nous avons parcourue. Mais, faute de mieux, je suppose que le moyen le plus simple de ne pas se perdre serait de suivre la Surbrin, ce qui devrait nous ramener tôt ou tard vers une localité.

Le jeune caravanier se souvint avoir mémorisé le nom de quelques-unes de celles qui bordaient la rivière : outre Lunargent et Everlund, Hautegarde, Scindeleau et Nesmé. Sans doute y avait-il aussi d'autres villages et hameaux, comme Rivefroide, dont il avait oublié le nom.

Le grand rôdeur sourit à la réflexion de son compagnon.

- Moi! Connaître la région! Ha ha ha, elle est bien bonne. Daphnis je crois que ce froid t'a quelque peu bloqué les méninges.

- Mais toujours est-il que je suis d'accord avec toi, longer le fleuve me semble une bonne idée mais la Surbrin ne passe pas par le Puits de Beorunna, rappelle-toi.

- Si je me rappelle bien nous sommes partis de Pierre Unique vers le nord et nous avons traversé le fleuve, non?

- Donc je pense que nous devrions favoriser le sud et l'est pour retourner au Puits et surtout retraverser la Surbrin.

- Est-ce que notre chère tête cornue confirme? Tu connais le mieux la région de nous tous.

Termina-t-il en affichant un grand sourire taquin.

Il avait beau être rôdeur cette région lui était inconnue et donc il n'avait aucun repère surtout qu'une partie du trajet s'était fait de nuit.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Phénix pourrait-il faire un test de géographie et éventuellement de survie pour connaître la bonne direction à prendre?