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La Taverne des Royaumes Oubliés > Chronique Historique > [Chapitre II] Guerre moins quart


écrit par: Ana N' Si Samedi 06 Avril 2024 à 18h45
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Vingt-Sixième jour du Mois de la Fonte, année des Dragons Renégats.
26 Mirtul 1373 (CV)
Lieu : Nord-Est de Cormaeryn
Moment : Aube
Météo et températures : 5°C, ciel dégagé, légère brise


PARCHEMIN
Ina essaye de reconnaitre le blason: 10 (Dé) + 2 contre DD 20 = Echec
Xarss essaye de reconnaitre le blason: 15 (Dé) + 2 contre DD 20 = Echec

Elion essaye de reconnaitre le blason: 15 (Dé) + 5 contre DD 20 = Réussite


Une porte s'était ouverte dans la palissade à un endroit à le fossé était recouvert de quelques longues planches permettant de le franchir facilement. Ni la palissade, ni le fossé ne faisait encore tout le tour du camp et l'utilisation de la porte ne semblait donc pas complètement nécessaire. Six personnes, toutes montées, sortirent du camp au pas.

Deux soldats ouvraient la marche et deux autres la fermaient mais les deux personnes au centre étaient clairement des civils. Les deux gardes à l'arrière, en plus de leurs armes, brandissaient des drapeaux. L'un portait le blason qui ornait aussi les tabards des soldats ainsi que les caparaçons des chevaux. Le blason, en plus de l'or qu'Elion avait observé, contenait dans les deux autres quartiers une tête à trois visage, pointant chacun orthogonalement de leurs voisins, portant une couronne et survolant des flammes fourchues sur fond azur. Ni Ina, ni Xarss ne connaissaient ce blason mais cela fut suffisant pour qu'Elion découvre l'origine, au moins apparente, de cette troupe: Innarlith. La druidess et le drow eurent moins de difficulté à reconnaitre le second drapeau qui était entièrement blanc.

Les deux cavaliers centraux étaient très différents, par contre. L'un des deux était un homme qui devait approcher la soixantaine et semblait pour le moins officiel. Il portait une médaille dorée autour du coup et avait un bâton, ou peut-être un sceptre, sous le bras. Ce n'était clairement pas le prêtre qu'ils avaient vu la veille mais il exsudait une aura d'autorité évidente. Le second, qui ne semblait pas confortable sur une selle qui ne pouvait être adaptée à sa selle était Hal.

Le groupe continuait lentement de se diriger, en ligne plus ou moins droite pour éviter de pénétrer sur les champs marqués par des bornes vers Cormaeryn. Au rythme où les cavaliers allaient, les trois aventuriers pouvait, en marchant et en prenant une route plus longue pour éviter de croiser leur chemin atteindre les portes de la ville avant le convoi. Dans les champs, avec le lever du soleil, des paysans commençaient à s'activer qui pour s'occuper des animaux, qui pour répandre du fumier, qui pour récolter les fleurs et légumes de saison.

écrit par: Elion d'Alusaire Mardi 09 Avril 2024 à 11h12
L’arrivée de Kryssyyor et d’Ina fut un soulagement. Le principal motif étant que par leur présence, ils prouvaient qu’ils s’en étaient sortis sans dommage. Les nouvelles qu’ils apportaient avec eux n’étaient pas si mauvaises dans le sens ou il n’y avait eu que des dommages matériels. Aucune vie n’avait été inutilement perdue et le paladin en remercia son dieu.

Évidemment la mère de l’enfant voulait récupérer son fils au plus vite et en bonne santé. Un souhait tout à fait légitime. Il n’y avait pas si longtemps que cela, le paladin n’aurait pas attendu davantage et se serrait probablement lancé à l’assaut du campement pour en sortir l’otage et éliminer autant de suppôt du Mal que possible. Il avait appris de ses erreurs. L’aasimar avait aussi eut le temps de peser le pour et le contre.
Force était de constater que l’affrontement ne pouvait avoir qu’une seule issue : la mort du Chevalier ou sa détention.
Il avait déjà expérimenté la bataille à deux contre cinquante. Lui et la paladin Vëla qui l’avait suivit dans cette folie avaient fini capturé. Ça n’avait pas duré bien longtemps. Leur rébellion leur avait permis de d’éliminer ceux qui avaient reçu pour mission de les garder.
Là ne se trouvait donc pas la solution. Du moins pas celle qui allait leur offrir d’optimiser leurs chances de succès.

À bien y regarder, le Chevalier des Yeux Vigilants pouvait espérer que les esclaves se retournent contre leurs maîtres et finissent par se battre pour leur liberté.
Ça aussi Elion d’Alusaire l’avait expérimenté. Et il ne fallait pas trop compter sur un soulèvement d’individus brisés. En outre son bon geste, alors qu’il avait défié le chef en un duel à la loyale, s’était achevé par la mort de ce dernier. Il avait pourtant épargné tous ceux qui le servaient l'esclavagiste. Même s’ils s’étaient retournés contre lui, transformant le duel en une bataille rangée. Le paladin les avaient tous excusés. Etre sous les ordres d'un Malin et refuser d'obéir, signifiait à coup sûr la mort. Cette dernière avait même des chances d'être lente et douloureuse. Là encore Vëla lui avait été d’un grand soutien. Elle avait empêché les autres membres de l’escorte à laquelle ils appartenaient de s’en mêler. Elion avait pu respecter sa parole, même si le Malin ne l’avait pas fait.
Tout ça, pour finir dans un cul de basse fosse. Le paladin avait tout même eut la satisfaction d’avoir libéré tous les esclaves pour leur rendre leur liberté.

Il y avait des décisions à prendre et l’aasimar avait pris le temps et le soin de demander leur avis à ses compagnons. Attaquer le camp pour libérer l’enfant, même à trois était une gageure. S’ils périssaient, personne ne pourrait mettre en garde les gens de Cormaeryn. En outre, il fallait rester pragmatique. Sauver un enfant, ou mettre des centaines d’autres âmes à l’abris ? Le choix n’était pas si évident pour le serviteur de Heaum.

Le paladin avait une pensée récurrente : l’anneau du comte.

De ce que les prêtres de Waukyne leur avait dis, il y avait un artefact divin agissant comme une lanterne dans la nuit le faisait avec les papillons. Il fallait absolument vérifier que le comte ne soit entré en possession d’un objet qui ne lui était pas initialement pas destiné.
Si l’anneau recherché par les forces du Mal était bien celui là. Il fallait l’éloigner du secteur aussi vite que possible. Les prêtres restés au camp seraient probablement la meilleure solution pour y parvenir. Sans raison valable de rester dans une campagne somme toute assez banale et sans grand intérêt, les forces du Mal quitteraient les lieux.
Ça n’était guère satisfaisant pour le paladin qui aurait préféré les éliminer purement et simplement afin de les empêcher d’agir. Toutefois cela aurait le mérite de soulager les gens du comte et d'épargner de nombreuses vies.

Gloäar venait de rejoindre le plan matériel. Il n’arrivait pas seul. Avec lui, l’armure immaculée du paladin était de retour encore plus puissante qu’avant. Elion d’Alusaire ne se fit pas prier pour retirer sa cotte de maille et enfiler Aphrulãd. Dès lors, il se sentait déjà moins nu.

C’est alors qu’il y eut du mouvement. Un petit détachement quittait l’enceinte du campement.
À bonne distance, ils pouvaient observer et tenter de ne pas attirer l’attention du groupe qui escortait le petit Hal. L’étendard était plus visible maintenant, et ce qu’il révélait n’avait rien de réjouissant.

Le paladin avait déjà croisé ces couleurs. C’était il avait longtemps, une éternité presque.
A cette époque, il était encore l’écuyer d’Hector son sauveur et mentor. Elion avait été une énigme pour son recruteur. Hector ne savait pas comment expliquer cet étrange regard vide de vie et qui pourtant était aussi perçant que le sien, voir beaucoup plus efficace en pleine nuit. Cette lueur topaze qui en émanait était étrange. Hector l’avait passé sous le regard de Heaum à plusieurs reprises. Rien, il n’y avait pas la moindre once de Mal chez cet enfant qu’il avait recueillis. Le paladin avait donc prit la direction de l’abbaye de Reth dans le Chondath. C’est là que l’on avait pu révéler à Hector ce qu’était un aasimar et ce que cela pouvait signifier. Les deux serviteurs de Heaum avait alors prit la direction du Lac Vapeur pour rejoindre le Nord sans avoir à prendre la mer. À cette époque la cité d'Innarlith était encore fréquentable, depuis de sombres rumeurs s’étaient colportées au gré des voyageurs.

De ce qu’il pouvait constater, il semblait bien que les dites rumeurs fussent fondées. Le petit Hal semblait en bonne santé. Tout du moins, il ne semblait guère avoir été maltraité. Quoi qu’il en fut, cette sortie inattendue résonnait comme une aubaine.
S’en prendre à ce détachement rendait une opération d’extraction bien plus plausible. Seulement, il y avait un hic.

Pour certain, le problème n’en serait pas un. Pour un paladin, il en était tout différemment. Le drapeau blanc, signe universel de paix empêchait toute action belliqueuse. Tout du moins, pas de façon frontale ou par surprise. Il faudrait donc, commencer par des négociations.


- Que Heaum soit loué ! Voilà qui arrange clairement nos affaires. Bien, tel que je vois les choses, nous avons plusieurs options qui se présentent à nous. Soit, nous laissons ce détachement prendre de la distance avec leur camp avant d'entreprendre des négociations visant la restitution de l'otage. Soit, et je pense que ce serait probablement le mieux. Nous suivons à bonne distances. Cela nous permettrait de confirmer la destination du détachement. Nous les laissons parlementer en espérant qu'ils remettent Hal entre les mains du comte. Nous aurons alors tout loisir d'éliminer ces vermines sur leur chemin de retour, sans exposer l'enfant. Soit, ils repartent avec l'enfant. Il nous faudra, alors faire en sorte, qu'ils ne regagnent jamais leur camp. La sécurité de l'enfant étant une priorité absolue.

Le Bras Armé de Heaum prit le temps de la réflexion. Il passa sa main gantée de mithral immaculé frappé aux armes du Vigilant dans ses cheveux laiteux.

- Il est aussi possible de les devancer. Nous rendre directement à Cormaeryn et avertir, en amont, le comte de ce qui se trame. Je pense que le mieux serait peut-être même que je vous laisse partir devant. Avec Gloäar, nous serons plus rapide que vous. Je peux aller prévenir la Haute-prêtresse de Waukyne. Elle sera probablement la plus à même de reconnaître si l'anneau de mariage de comte est bien celui auquel je pense. Gardienne, si tu le peux, tu peux également te charger de cette mission. Cela devrait aller encore plus vite, si tu peux transporter la prêtresse jusqu'au bourg.

Cette fois, le paladin semblait avoir fait le tour de la question et aucune autre hypothèse ne lui venait à l'esprit. Pour autant, Elion savait qu'il n'avait pas la science infuse et peut-être que des choses lui échappaient.

- Qu'en pensez-vous compagnons ? Avez vous une autre suggestion à émettre ? Sinon, qu'est-ce qui semblerait le plus judicieux ? Sachant que sous drapeau blanc, nous ne pouvons pas tenter quoi que ce soit de belliqueux contre ce détachement. Tout du moins, je ne le pourrai pas et je me dois également de vous en dissuader.

Flattant l'encolure du griffon céleste, Elion d'Alusaire était maintenant à l'écoute.

écrit par: Xarss Mercredi 10 Avril 2024 à 18h30
Le faussement appelé Kryssyyor écoutait les propositions apportées par Élion et fut prit d’un rire nerveux aux faits du drapeau blanc et ajoutait ironique… - Cette lapalissade est grotesque, en quoi un drow se retiendrait d’attaquer un convoi qui hausse un étendard blanc? Cet acte d’honneur par contre est intéressant pour la surface, c’est moins… vil et plus diplomatique, étrange coutume que cela. - Dit-il plus pour lui que pour les autres. Il ajoutait rapidement… - Je suis pour que l’on puisse les devancer, la tentation de les tuer sera moindre. –Dit-il sèchement.

Pour lui il n’y avait pas vraiment d’autre choix que de les éliminer, moins ils seraient, mieux ce serait. Une part de sa race prenait encore parti de ses réflexions meurtrières, mais il semblerait que cette histoire de drapeau blanc empêche cette optique. Il chassait alors cette épreuve de moral qui l’agaçait puis observant leur emplacement il conclut qu’il fallait partir dans une direction ordonnée qui semblait la plus apte à prendre pour ne pas se faire voir et devancer le convoi; il pointait du doigt la dire direction et…
- Alors je pars dans cette direction pour les devancer, je me ferai le plus discret possible, pour celle ou celui qui verra Cormac, dite lui, le bonjour de ma part, sa vinasse est imbuvable, mais en sa présence elle est meilleure, il m’plait bien ce bougre, il ne faudrait pas qu’il lui arrive malheur. -Avait-il dit avec amabilité et vérité.

Par la suite il attendit que l’un ou l’autre se décide de qui allait venir avec lui.

écrit par: Ana N' Si Mercredi 17 Avril 2024 à 17h49
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Vingt-Sixième jour du Mois de la Fonte, année des Dragons Renégats.
26 Mirtul 1373 (CV)
Lieu : Cormaeryn
Moment : Début de matinée
Météo et températures : 7°C, ciel dégagé, légère brise


PARCHEMIN
Kryssyyor se déplace discrètement: 7 (Dé) + 16 contre DD 15 = Réussite


Au final, le trio choisit de se séparer momentannément. Ina était volontaire pour aller informer les suivants de Waukyne des développements nocturnes et Elion et Kryssyyor prirent donc la tâche de précéder la délégation d'Innarlith. Toutefois, les qualités propres faisaient que leur méthode de déplacement étaient fort différentes: Kryssyyor était capable de se déplacer discrètement mais Elion l'était beaucoup moins tandis que le paladin pouvait profiter des ailes de Gloäar pour passer par les cieux ce qui n'était pas aussi simple pour son compagnon. Ils se dirigèrent donc dans la même direction mais par des routes différentes.

Comme Elion pouvait choisir une route plus directe, il avait un clair avantage sur le drow et il arriva donc à Cormaeryn bien avant lui. Il lui était impossible de passer inaperçu de cette manière mais les quatres cavaliers ne semblèrent pas réagir à sa présence ou son passage et continuèrent leur procession sans modification aucune. Plusieurs des paysans se montrèrent plus impressionnés, par contre, et abandonnèrent leurs tâches pendant quelques minutes pour l'admirer en vol. Cela fut encore plus vrai quand il arriva au-dessus de Cormaeryn et qu'une foule commença à se rassembler forçant Gloäar à manoeuvrer pour pouvoir se poser devant la résidence d'Enguerrand. Ce dernier sortit dans la cour pour accueillir le paladin.


-Votre arrivée est presque aussi impressionante que celles des quelques autres groups assemblés autour de Cormaeryn mais beaucoup plus appréciée que la plupart des leurs. Est-ce que vous avez trouvé la bête que vous chassiez?

Au sol, et malgré ses meilleurs efforts, Kryssyyor n'avait aucune chance de se déplacer aussi rapidement que la monture d'Elion et il avait une plus grande distance à parcourir. Les talents du drow faisaient qu'il n'avait pas besoin de faire énormément d'effort pour échapper à l'attention des cavaliers, et des paysans parsemés dans les champs, et ce même en plein jour. Le vol de son compagnon offrait aussi une distration que peu étaient capable d'ignorer. Toujours était-il qu'il était en vue des portes de Cormaeryn, fermées en ce moment, quand Elion se posait en son centre. Il avait maintenant rejoint la route, certain d'avoir au moins 15 minutes d'avance sur les diplomates à cheval, et il pouvait voir au-dessus de la porte l'un des gardes en formation qu'il avait vu s'entrainer plus tôt sous la conduite de Maelyn en train de monter la garde. Sa performance laissait à désirer et Kryssyyor allait probablement devoir crier s'il voulait attirer son attention.

écrit par: Xarss Jeudi 18 Avril 2024 à 12h27
L’ex-ténébreux prit donc le chemin le moins emprunté, furtif il exécutait la tâche qu’il devait accomplir pendant qu’Elion le couvrait de son vol, l’aidant ainsi à se dissimuler dans le paysage et faisant bifurquer les regards vers les hauteurs.

Cette escapade lui rappelait ses temps libres, les premiers lieux qu’il avait parcourus à la surface, ne pouvant se permettre de se faire voir, courant ainsi le jour parmi les ombres et marchant paisiblement les nuits durant, seul avec Vorn, explorant un monde qui deviendrait le sien. Mis à part la mission qu’il n’avait, rien ne lui semblait vraiment différent, il y avait par contre un petit quelque chose de plus poétique, cette fois-ci, il servait. Son être était au service des autres, ce qui l’agaçait profondément et en même temps cela lui donnait un but véritable tout en lui laissant un sentiment agréable dans l’esprit. En regardant la demi-Séluné qui brillait dans ce ciel dégagé, Xarss susurrait un remerciement à l’astre qui représentait de plus en plus sa piété.

Le souffle légèrement court, le danseur arrivait enfin devant les portes fermées de la ville. Il arrêtait pour diminuer le tempo de son cœur, diminuer la douleur de sa mort précédente qui l’élançait encore, se signait en enlevant la capuche de son piwafwi et vers le garde qu’il reconnut dit sur un timbre humoristique…

-Bien le bonjour, je vois que Maelyn vous a gracié de vos talents et vous a soumis un travail à votre hauteur… Puis-je entré, j’ai quelques informations importantes à faire savoir et il y a un convoi qui me suit il semble que ses membres veulent faire de la diplomatie, car ils se pavoisent avec un étendard blanc. Ces forbans ont enlevé le jeune Hal de la ferme à laquelle ils ont mis feu cette nuit et que miraculeusement, j’ai sauvé les deux parents d’y laisser la vie dans cette fournaise. - La fin de sa phrase avait ralenti pour mettre un peu de poids à son sauvetage et il avait terminé avec un sourire complaisant. Il était évident qu’il manquait encore beaucoup d’humilité au drow, mais pour un être de sa trempe, c’était déjà un miracle qu’il puisse aider autrui. Il avait encore besoin de se valoriser, mais ceci n’était pas une tare et il le savait bien, et puis il aimait bien paraître.

écrit par: Elion d'Alusaire Vendredi 19 Avril 2024 à 21h45
Le Bras armé de Heaum avait revêtu son armure divine. Aphrulãd avait légèrement changé. Elle était toujours d’un blanc pur, mais les symboles et les runes étaient maintenant rehaussés d’un léger filet d’or. Le paladin avait également récupéré son cimeterre, mais ce dernier avait bien changé.

Si l’arme qu’il avait reçu en héritage était déjà de bien belle facture. Sa nouvelle version était resplendissante. Le fourreau recouvert de cuir blanc et rehaussé de motifs aux fils d’or était bien plus fin. La curiosité l’emporta, et l’aasimar dégaina lentement la lame courbe. L’acier avait changé. Le gris mithral avait cédé la place à l’argent du véritable acier solarien. Un métal rare issu de la quatrième strate des paradis célestes. La forme aussi s’était largement affiné, on aurait presque pu dire qu’elle était clairement inspirée des armes elfiques. Ses flanc étaient gravés de divers symbole dorés. La garde était, elle aussi, en acier divin et formait une paire d’ailes emplumées. La poignée s’était allongée, elle offrait un équilibre parfait, et elle était recouverte d’un cuir blanc cousu au fil d’or qui formait une spirale en relief. Cette forme donnait un grip incroyable.
Le paladin fit quelques moulinets avec cette arme qui maintenant portait un nom. Il était inscrit sur les flanc de la lame en langue céleste. Isa’Raëlzul signifiait quelque chose comme : Brise-ténèbre ou pourfendeuse d’ombre. Elle était magnifique et le chevalier était honoré d’un tel présent.

Son matériel n’était pas le seul à avoir changé. Gloäar lui aussi avait grandit. Il semblait encore plus fort, plus grand et plus magnifique. Le paladin s’en rendit compte dès les premiers coups d’ailes lorsqu’il décolla. Recouvrant le plaisir de sentir le vent fouetté son visage impassible. Il survola avec dégoût le petit détachement, offrant sans le vouloir une belle diversion au drow qui était resté sur le plancher des rothés. Ils filaient comme le vent et dans un profond silence.

Cormaeryn s’approchai rapidement. Gloäar fit un tour d’horizon avant de choisir l’endroit où il pourrait se poser sans risquer de blesser personne. Car l’arrivée du duo n’avait pas laissé indifférents les villageois. Un petit attroupement s’était créé. Un attroupement qui ne manqua pas d’attirer l’attention de Enguerrand.

Le voyant s’approcher, le paladin déploya ses ailes pour quitter sa selle et venir se poser avec légèreté devant le notable.
Elion d’alusaire nota qu’Enguerrande était déjà informé de ma présence des Innarliths. Il venait de lâcher une information que le paladin ignorait. Visiblement, il n’y avait pas un, mais bien plusieurs groupes qui se rassemblaient autour de la bourgade.

Alors qu’il allait prendre la parole , un anneau lumineux blanc naquit juste au-dessus de sa tête. Ainsi affublé, Elion d’Alusaire ressemblait de plus en plus à un ange. Un ange, mais un ange de la guerre. Son visage toujours fermé et grave, il posa son regard vide vie aux yeux vitreux à la lueur topaze. Il écrasait son interlocuteur de toute sa taille.


- Heureuse rencontre, que Heaum vous ait en sa sainte garde. Oui, nous avons trouvé une bête, et nous l’avons terrassé. Pour autant, le chien des enfers avait une maîtresse qui elle est toujours vivante. Et ce n’est pas le plus inquiétant, il y a bien d’autres tout aussi dangereuses qui n’attendront pas longtemps avant de vous sauter à la gorge. Sachez que les ombres se rassemblent tout autour de vous. L’obscurité risque bien de vous avaler. Je dois voir le Comte sur le champ. Mes compagnons vont bientôt arrivés. Veillez à ce qu’ils puissent nous rejoindre au plus vite. Je vous suis.

Le chevalier des Yeux Vigilants laissa Gloäar gérer sa notoriété comme il le souhaitait.

- Ha oui, il y a un détachement d’Innalith approche. Ils détiennent un otage. Le petit Hal d’une ferme voisine qu’ils ont brûler pendant la nuit. Je me plais à croire que notre intervention à permis de ne compter aucune perte tragique. Ils voudront sûrement négocier. Si le Comte le permets, je souhaiterai assister à ses négociations. Veuillez faire avertir vos gens pour qu’ils les fassent patienter dehors.

Le ton grave du paladin ne laissait pas de place à la discussion. Ce n’était pas des ordres, mais il ne laissa pas vraiment la place à la discussion. On pouvait également deviner le caractère d’urgence qui le motivait.

écrit par: Ana N' Si Mercredi 01 Mai 2024 à 21h25
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Vingt-Sixième jour du Mois de la Fonte, année des Dragons Renégats.
26 Mirtul 1373 (CV)
Lieu : Cormaeryn
Moment : Début de matinée
Météo et températures : 7°C, ciel dégagé, légère brise



Kryssyyor:

La jeune sentinelle à laquelle Kryssyyor s'addressait regarda l'arrivée de ce dernier avec attention mais son attitude changea du tout au tout quand le drow commença à parler ou, pour être plus précis, environ au milieu des explications de ses récentes actions. Le jeune homme lançait des regards paniqués à droite, à gauche et derrière lui ne sachant visiblement pas comment réagir. Ne voyant aucune solution venant soudainement à sa rescousse, il changea de stratégie et répondit à Kryssyyor. Il tenait, dans sa main droite, une sorte de cor qui semblait plus vieux que lui et, dans sa main gauche, un drapeau. Après s'être râclé la gorge pour gagner quelques secondes de répit supplémentaires avant de devoir affronter les conséquences de son choix, il fit une moue contrite qui manquait clairement d'assurance.

-Mes ordres sont de ne laisser personne entrer sans l'accord du capitaine. Désolé. C'est quoi cette histoire de fournaise? Et où est Hal? Je crois que je n'ai pas très bien compris. Le capitaine m'a dit de sonner le cor si quelqu'un venait de l'un des camps pour "parlementer", quoique ça veuille dire, mais elle ne m'a pas dit quoi faire dans ce cas.

Une fois de plus, il jetta des regards autour de lui dans l'espoir que quelqu'un puisse prendre charge de cette situation et lui permettre de retourner à sa mission de regarder la route mais personne ne semblait vouloir venir le sauver. Après un soupir, il reprit.

-Pourquoi vous êtes pas venu en volant avec votre ami l'ange? Vous croyez que je devrais utiliser le cor pour demander de l'aide?

Elion:

L'arrivée d'Elion d'Alusaire n'avait pas été discrète et la plupart des badauds avaient dû reculer pour éviter de se faire écraser ou de s'envoler sous l'effet des vents causés par les ailes de Gloäar. Ce dernier était presque aussi grand que les bâtiments entourant la place et il était évident dans les regards des habitants de Cormaeryn que la curiosité et la terreur se menaient une bataille qui était sur le fil du rasoir. Mais Elion n'avait pas vraiment le temps de se préoccuper de ce genre de considérations.

Enguerrand Cormaeryn écouta les propos du paladin et acquiesçat plusieurs fois. Les nouvelles qu'Elion apportait n'étaient pas particulièrement rassurantes. Maelyn et Navreen n'étaient pas sorti du château en même temps que le Comte mais ils ne devaient pas s'être trouvés trop loin de lui car ils vinrent se placer à ses côtés avant qu'Elion eut fini de parler. Ce fut Navreen qui prit la parole en premier.


-Vous avez vu Hal? Comment va-t-il? Je n'aurais jamais dû accepter qu'il m'accompagne hier soir. Je ne me le pardonnerais jamais si quelque chose lui arrivais.

Enguerrand posa une main sur son épaule et l'homme sembla en tirer un peu de réconfort. Le Comte prit la suite des paroles. Sa voix était tendue et il avait l'air fatigué. Il chuchotait presque de telle sorte que seules les personnes les plus proches de lui pouvait entendre ce qu'il disait.

-Vous êtes le bienvenu si vous souhaitez participer aux négociations. Avez-vous une idée de quand cette délégation devrait arriver à nos portes? Vous avez probablement une idée de ce qu'ils veulent mais j'ai du mal à croire qu'ils pensent utiliser Hal comme monnaie d'échange. Peut-être devrais-je envoyer des messagers aux autres camps pour les utiliser les uns contre les autres. Non que je leur fasse plus confiance qu'aux Innarlithiens.

écrit par: Xarss Jeudi 02 Mai 2024 à 19h01
La nervosité prenait la jeune sentinelle qui semblait-il, n’avait pas beaucoup d’expérience. Xarss trouvait la situation humoristique puis pour détendre l’atmosphère, avec tout son charisme pour mieux le tromper, il lançait d’une voix forte et douce…

- Tout doux petit, avant d’alerter la cavalerie avec ton cor, il faudrait que tu puisses voir la menace arriver avant, et là, ce n’est que moi, de plus je ne m’efforce pas d’être une menace, je n’en suis pas. Je suis venu par un autre chemin p’tit et notre compagne Druide arrivera aussi par ses propres moyens. Fais juste avertir ton capitaine que je poirote devant la porte, cela suffira, il me faut m’entretenir avec Enguerrand, en fait j’aimerais bien rejoindre Élion ou l’ange comme tu l’appelles. Hal est prisonnier de la délégation qui approche avec le drapeau blanc. Ils ont mis le feu à la ferme la nuit passée, heureux que personne n’ait été blessé, mais pour le fourrage et la grange, c’est brûlé, perte totale. Aller p’tit ouvre la porte, j’ai longuement couru, j’ai le gosier sec et l’Cormac à tout bu mon cuvé Arabelan machin chose.-

Il restait là dans l’attente que la Sentinelle puisse appeler son capitaine ou lui désobéir et ouvrir la porte. Xarss dans son for intérieur souhaitait le deuxième choix, il serait alors aisé de prendre la défense de la Sentinelle pour ensuite s’en faire un allié et qui sait, aimait-il boire un coup face à Séluné. Avoir le plus de connaissances possible, et ce, dans le plus grand nombre de village, ville, était pour l'ex-sombre une quête. Il était toujours utile d'avoir une connaissance qui vous devait un service.




Tromperie sur la Sentinelle pour qu'il le laisse entrer.

écrit par: Elion d'Alusaire Lundi 13 Mai 2024 à 09h50
L’effervescence créée par l’arrivée de Gloäar avait été une diversion tout aussi inattendue qu’opportune. Certes, ce n’était pas tous les jours qu’un griffon céleste de cette taille venait se poser au cœur du village. Elion n’avait aucune idée de savoir comment passait le temps dans les sphères célestes, mais il avait dû se passer un certain là-bas. Gloäar avait considérablement grandit. Plus imposant, plus fort et aussi plus résistant, le destrier du paladin dans toute sa splendeur ne laissait plus personne indifférent. Certains, intimidés se cachaient, plus ou moins. Partagés qu’ils étaient entre prudence et curiosité. D’autres abandonnaient tout prudence et s’approchèrent ostensiblement aiguillés par la curiosité. L’attraction de la créature magique sur la place de la bourgade étant un évènement exceptionnel qui attirait l’ensemble des regards de la petite foule.

Cette diversion bienvenue permis au petit groupe de notable de pouvoir discourir sans être le centre d’attraction. Le temps jouait contre eux. Elion sentait bien qu’il devait attendre l’arrivée de ses compagnons avant d’aller plus avant dans les révélations qu’il avait à faire. Pour autant, seul les dieux savaient de combien de temps ils disposaient. Tentant de temporiser quelque peu, tant que cela était possible, le Bras Armé de Heaum revint sur certaines déclarations du comte.


- Nous pensons qu’une raison pourrait justifier la présence de tels délégations sur vos terres. Je vous en dirai plus, si mes compagnons se présentent dans les temps. Pour autant, vous m’apprenez qu’il y a d’autres attroupements autour de Cormaeryn. Est-ce que vous avez réussi à les identifier ? De qui s’agit-il ? Concernant le petit Hal, il y a plusieurs hypothèses possibles. Soit, les Innarlithiens cherchaient une monnaie d’échange pour vous forcer la main. Soit l’attaque de la ferme n’était qu’une initiative malheureuse, et le détachement qui s’approche n’a pour autre objet que de vous démontrer leur « bonne volonté ». Aux vus de leur réputation, il n’y aura rien de sincère dans ces échanges. Je dirai qu’une mise en confiance pour mieux vous manipuler afin d’obtenir ce qu’ils veulent, serait un objectif possible de leur part.

Le paladin dans sa blanche armure immaculé rehaussée d’or, lança un coup d’œil en direction de son destrier. Il réfléchissait à la proposition du Comte. La ruse pouvait être payante, mais elle était dépourvue de bravoure et d’honneur. De fait, le Chevalier des yeux Vigilants eut un léger mouvement de tête réprobateur. Il ne s’impliquerait pas dans ce genre de manœuvre, mais il ne ferait rien contre non plus. Retourner les forces du Mal les unes contre les autres, semblait séduisant. Le Comte voulaient que les différentes factions en présences s’étrillent entre elles et n’avoir plus qu’à aller au résultat. C’était sans compter une petite chose, sans doute insignifiante pour certains.

- Mon Seigneur, votre stratégie pourrait sembler séduisante de prime abord. Je tiens à attirer votre attention sur une chose. Si les forces du Mal se font la guerre sur votre territoire, ce sont vos gens qui en payeront le prix fort. Un prix inacceptable en ce qui me concerne. Je pense que nous devrions faire tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver votre peuple des affres d’une guerre du Mal. Ils ne sont pas prêt pour ça.

Sur cette déclaration, Elion d’Alusaire retourna au près de son destrier. Il ouvrit l’un des grands cylindre de la selle et en tira sa lance d’arçon. Il récupéra également un petit sac de toile simple de couleur gris, brodé aux armes de Heaum. Puis il revint vers le Comte.

- Le détachement Innarlithien sera là dans un quart ou une demie-chandelle, tout au plus. Nous n’avons plus beaucoup de temps devant nous. Je vous suggère de rentrer que nous puissions parler librement.

Le paladin de Heaum se demandait encore comment il allait aborder le problème de l’anneau. Ne sachant à quel point le Comte de Cormaeryn y tenait, ni s’il était près à s’en défaire pour le bien de son peuple. Encore fallait-il que l’intuition du chevalier soit juste. Elion d’Alusaire pria son dieu pour qu’ Ina et la prêtresse Agilva de Waukyne, ainsi que Kryssyyor soient bientôt là.

- Lorsque nous avons combattu le molosse des enfers et sa maîtresse, un peu plus au nord d’ici, dans votre forêt d’Arprofond. Nous nous sommes demandés ce qui pouvait bien avoir attiré en ces contrées ce genre de Mal. Chemin rentrant, nous avons pris contact avec un détachement de religieux. Des servants de Waukyne. Nous les avons mis en garde contre le danger encore réel que représente le nord de la forêt. Alors, ils nous contés une histoire des plus intéressante au sujet d’un artefact dont ils sont à la recherche. Ils ont également raconté une partie de l’histoire de cet artefact.

Tout en parlant, la Lame Étincelante de Heaum posa sa lance d’arçon contre le mur. Il ouvrit son petit sac et en sorti un oriflamme blanc à deux pointes. Le symbole du Vigilant trônait en son centre, tandis que l’ourlet représentait en treillis de plumes doré. Alors que le paladin fixait son étendard sur la hampe de la lance, il poursuivit.

- Pour la petite histoire, cet atrtefact à été offert par Liira à Waukyne lors de sa détention dans les enfers. La Dame des Marchands aurait tenté de racheter sa liberté avec cet objet magique. Ce qui tend à prouver qu’il doit avoir une certaine valeur. Lorsque Waukyne fut libéré, elle partie avec l’artefact, ou se sont ses libérateurs qui sont parti avec. Je ne me souviens plus exactement. Une chose est certaine, c’est que Mask aurait mal vécu l’affront. Il semblerait que le Prince de l’Ombre ait lancé une sorte de défi à qui retrouverait cet artefact. Différentes forces du Mal parmi lesquelles, celles de Baine et de Mask ont répondu présentes pour participer à ce défi. En un mot, comme en cent, l’artefact est sur vos terres. Les différents groupes qui vous entour sont à sa recherche et ils seront probablement prêt à tout pour parvenir à eux sombre dessin. Vous vous retrouvez, bien malgré vous, au sein d’une terrible lute divine opposant, non seulement le Bien contre le Mal, mais aussi des forces du Mal entre elles. C’est pourquoi les lancer dans une bataille sanguinaire ne serait probablement pas la solution la plus sage.

Le paladin se devait d’être parfaitement honnête vis à vis du Comte qui, jusque là, lui avait fait bonne impression. Ce qu’il avait à dire ne plairait probablement pas, mais c’était nécessaire.

- Malgré tout le respect que je vous dois, Comte. Vos gens ne sont pas prêt pour affronter un Mal si important. Ils ne sont pas prêt pour soutenir un siège, ni pour croiser le fer avec des mercenaires sans foi, ni loi. Nous avons été informés que vous deviez bientôt vous marier. Nous avons également été informés que votre cadeau de mariage à la future Comtesse serait un anneau. Un anneau que vous avez été obligé de placer sous bonne garde, car il a déjà attiré la convoitise de certains malotrus. Je suspecte qu’il ne s’agissait pas de simple voleurs.

Sa besogne achevée, le paladin secoua un peu son étendard pour vérifier qu’il fut solidement fixé sur la hampe de la lance. Le morceau de tissu claqua au vent. Une inscription illisible pour qui ne maîtrisait pas le céleste. Pour les autres, on pouvait y lire : Force doit resté au Vigilant ! Hourra !!Puis, il posa son étendard contre un mur et se rapprocha du Comte en le surplombant de toute sa hauteur.
Elion d’Alusaire n’avait aucune intention belliqueuse, et il ne tentait pas vraiment d’intimider le noble. Il souhaitait juste avoir toute l’attention du Comte pour ce qui allait venir. Malgré tout, lorsque l’on faisait face à un « ange » de la guerre, on ne pouvait difficilement faire autrement que de prêter attention à ce qu’il disait.
Il fallait bien l’avouer, Elion d’Alusaire commençait à en imposer juste par sa superbe. Une cape sous la forme de longues ailes blanche, son armure lourde toute aussi blanche, la poignée de son cimeterre à deux mains dépassait de sa carrure en un blanc manche ourlé d’or surmonté d’une tête de rapace. Ce visage aussi austère que les forteresse de Heaum, au teint blafard entaillé d’une longue cicatrice verticale. Son regard vide de vie aux yeux dégageant une légère à la lueur topaze se planta dans ceux du Comte. Et maintenant cette auréole lumineuse, preuve que ce paladin là était un élu, éclairait chichement l’alentour donnant un aspect encore plus surnaturel à l’aasimar.


- Mon seigneur, la Haute prêtresse Agilva de Waukyne sera présente dans vos murs d’ici peu. La Gardienne Sylvestre Ina s’en charge. Dame Agilva connaît l’histoire de cet artefact et surtout, elle l’a déjà vu dans une de ses visions. Si nous, simples étrangers de passage nous savons pour votre anneau de mariage. Il y a fort à parier que nous ne sommes pas les seuls. Il s’agit juste d’une intuition personnelle, ou du souffle de Heaum, mais je pense que votre anneau est possiblement le fameux artefact que les forces du Mal recherchent. En attendants mes compagnons, pourriez-vous me décrire votre bague de mariage ?

Elion d’Alusaire était de bonne foi. Il lui fallait, pour autant être complètement honnête avec son hôte.

- Mon Seigneur, il faut que vous commenciez à y réfléchir. Si ce que je suspecte se révèle être juste. Il va vous falloir prendre une décision importante. Seriez-vous prêt à vous séparer de cet anneau si cela signifiait la préservation de vos gens et de votre comté ? Si je vois juste, je vous suggèrerai de remettre l’anneau aux Waukyne. Ils sauront ce qu’il faut en faire afin qu’il retrouve les mains de leur divinité ou celles de Joyeuse. Si l’artefact quitte vos terres, les forces du Mal n’auront plus aucune raison de rester en ces terres. Ils partiront ailleurs. Il n’y a encore rien de certain, mais puissiez-vous y penser et que Heaum vous guide sur la voie à suivre.

Le chevalier ailé tendit légèrement la main en direction du Comte. L’intensité de l’auréole augmenta d’un cran, pour reprendre son intensité normale lentement. La bonté qui se trouvait dans le paladin ne faisait maintenant aucun doute. Enguerrand Cormaeryn savait que le paladin jouait franc jeu avec lui. Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement.

écrit par: Ana N' Si Samedi 18 Mai 2024 à 18h50
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Vingt-Sixième jour du Mois de la Fonte, année des Dragons Renégats.
26 Mirtul 1373 (CV)
Lieu : Cormaeryn
Moment : Début de matinée
Météo et températures : 7°C, ciel dégagé, légère brise


PARCHEMIN
Kryssyyor essaye de convaincre la sentinelle de lui ouvrir la porte: 10 (Dé) + 9 contre DD 15 = Réussite


Kryssyyor:

Malgré les paroles de Kryssyyor cherchant à le rassurer et à le guider, la jeune sentinelle restait en prise à une panique presque totale. Il se trouvait dans une situation à laquelle il ne savait pas répondre et il ne parvenait pas à trouver une solution lui permettant de faire ce qui lui semblait être l'action juste, laisser Kryssyyor entrer dans Cormaeryn, sans rompre sa promesse de ne pas quitter son poste. Le cor restait son meilleur moyen de demander de l'aide mais le drow lui avait dit que ce n'était pas une bonne idée et il semblait sage de suivre son conseil. En l'absence d'un meilleur choix, il se tourna vers la seule option qui lui vint à l'esprit: crier.

- J'ai besoin de quelqu'un. Il faut ouvrir la porte pour laisser passer un allié qui pourrait se trouver en danger si nous tardons trop.

Le message était clairement trop long pour qu'il soit correctement transmis à quiconque entendrait le cri mais ce qui était fait était fait. Certaines des maisons du village se trouvaient contre le mur et la majorité des habitants avaient reçu la consigne de rester chez eux donc le hurlement tomba dans les oreilles de quelques personnes. Kryssyyor, après avoir attendu quelques minutes, entendit quelqu'un s'addresser à la sentinelle depuis l'autre côté du mur et ce dernier expliqua, avec une multitude d'erreurs concernant des détails importants des aventures du drow, la situation avant de demander à la personne retirer la barre en travers de la porte pour laisser entrer Kryssyyor. Au total, près de 10 minutes s'étaient écoulées depuis l'arrivée du drow et les messagers à cheval ne devaient plus être bien loin quand il put, enfin, faire son entrée dans Cormaeryn.

Elion:

A la proposition qu'ils se dirigent vers un lieu moins public pour parler de la situation et de la meilleure manière d'y réagit, Enguerrand aquiesçat et il fit signe à Elion et Maelyn de le suivre. Navreen semblait toujours aussi inquiet et il était évident qu'il aurait préféré rester avec le groupe pour en apprendre plus sur ce qui risquait d'arriver à son apprenti mais il sembla se résigner et, après avoir salué, il se dirigea vers l'autre côté de la place.

Enguerrand guida, en silence, ses deux compagnons vers une salle bien plus petite que celle dans laquelle Elion l'avait vu présider au tribunal la veille et qui devait lui servir de bureau. Il y avait plusieurs parchemins sur une table et un pot d'encre dans lequel reposait une plume mais le Comte fit signe à Elion de s'installer sur une chaise près de la cheminée avant de tirer deux autres chaises pour Maelyn et lui-même.


-Mes amis, je ne sais par où commencer. Maelyn, je te prie de m'excuser pour la partie que je t'ai cachée. Il se passa les mains sur les yeux, le temps de rassembler ses esprits. En premier lieu, je tiens à dire que je partage votre opinion que le plus important est d'éviter que la tension ne tourne au conflit armé car les habitants de Cormaeryn et de ses environs seraient les premiers à en souffrir et les plus affectés. C'est cet équilibre précaire que je cherches à maintenir en essayant d'utiliser les divers groupes entourant le village les uns contre les autres. Je veux croire que la raison pour laquelle aucun des groupes n'a annihilé Cormaeryn pour l'heure, malgré l'aisance avec laquelle cela pourrait être effectué, je le crains, est qu'ils sont officiellement dans la région en tant que caravanes marchandes mais je ne suis pas si aveugle que je ne soit pas conscient que la véritable raison est que le premier groupe à s'exposer sera probablement attaqué par tous les autres. Au passage, vous avez mentionné les prêtres de Waukyne et la compagnie venant d'Innarlith. Je suis aussi au courant d'un groupe issu d'Eauprofonde, dont j'espère qu'il contient au moins un espion des Ménestrels mais je n'ai pas reçu confirmation de cela, un autre vient de Llorkh et est donc probablement une couverture pour les Zhents. Je suspecte qu'il y a un groupe venant de l'Amn et un autre de plus loin au Sud mais mes informations à leur sujet sont plus limitées. Il n'est pas rare que des caravannes venant de ces lieux lointains utilisent cette route, et j'ai déjà rencontré certains des membres de ces divers groupes, mais ce n'est pas un hasard s'il y en a tant au même moment autour de nos murs. Il est possible que d'autres soient en route ou aient décidé de s'installer un peu plus loin. Il jeta un autre regard vers Maelyn empli de regrets. Je suis presque certain que vous avez correctement identifié la raison de leur présence. Mes ordres étaient de ne révéler ce secret à persone mais ce n'en est plus vraiment un. J'ignore comment les Ménéstrels se sont retrouvés en possession de cet anneau mais ma dernière mission à leur service est, effectivement, de le garder hors de portée de ceux qui le cherchent. Etant donné qu'il a été la possession d'un prince démonique et que le Prince des Ténèbres veut mettre la main dessus, je pense que c'est une sage décision. Au cas où cela ne serait pas encore évident, mes fiancailles sont un mensonge et une simple excuse pour expliquer les mesures de sécurité l'entourant. Il se tourna cette fois vers Elion et c'est l'assurance qui dominait son regard. J'apprécie votre aide mais je ne pense pas que votre plan fonctionne. L'Eglise de l'Amie des Marchands n'est pas digne de confiance. J'ignore si "Tout a un prix" est leur slogan officiel ou non mais ils ne resteraient pas en possession de l'anneau bien longtemps. Nous devons trouver une autre idée, je le crains.

écrit par: Xarss Dimanche 19 Mai 2024 à 18h42
L’ex-sombre prit son mal en patience en surveillant attentivement ses arrières ainsi que le ciel à tentant d’y voir l’arrivé prochaine d’Ina, ce qui n’arrivait pas avant d’entendre la barre de porte glisser pour que la porte puisse enfin s’ouvrir.

Sans attendre, l’évadé passait les portes en saluant celui ou celle qui s’était engagé à faire ce qui avait été interdit de faire. * Décidément, on entre facilement ici. * Riait-il intérieurement de la situation.

Une fois passé il hélait la sentinelle lui précisant de sonner le cor du moment qu’il verrait les messagers à cheval agiter un drapeau blanc. Tournant le dos maintenant à l’entrée, il se dirigeait vers le lieu où ils avaient rencontré Enguerrand la dernière fois et s’il entrevoyait des gardes il demanderait où le trouver, sinon il vérifierait où était le Griffon et trouverait sans peine Élion qui ne devrait pas être trop loin.

Pendant sa courte marche, il réalisait qu’il avait parcouru beaucoup de chemin depuis sa sortie d’Outreterre. Cela faisait déjà plusieurs lunes qu’il arpentait le territoire de la surface et il s’y plaisait bien, même sa mort lui avait ouvert une partie de l’esprit.

Son rapport à la main des mystères devrait se faire d’ici peu, il avait accumulé amplement d’information pour pouvoir envoyer les renseignements demandés. Tout était centré sur l’anneau, plusieurs factions la voulaient et la guilde de la main l’avait envoyé pour s’informer de ce qui se tramait à Cormaeryn. * Était-ce véritablement pour s’informer qu’ils l’avaient envoyé ou la main était au courant pour l’anneau et avait envoyé le faussement Kryssyyor pour récupérer l’anneau.

Pour lui il devenait presque impératif que la main des mystères puisse obtenir l’objet, seuls eux seraient aptes à la cacher convenablement, après tout le but de la main était que l’Art ne tombe pas entre de trop mauvaises mains. Se serait un jeu d’enfant avec l’aide d’Elion qui verrait cette mission comme une nécessité, après tout, le but était d’éloigner le mal de s’approcher des civils.

Dans tous les cas, Xarss était fin prêt à tout faire pour que cet anneau ne fasse de mal à personne, même pas au mal lui-même, c’était vous dire comment il prenait son rôle au sérieux. Le fils maudit de la matrone Merenwen Symryvvin avait bien changé et il reconnaissait qu’il portait son nom de Ilythiiri, un traitre dans sa propre maison, quoi de mieux que de se détourner de la reine-araignée et des matrones meurtrières pour embrasser Seluné.

Plus il avançait, plus il y croyait, partir avec l'anneau était la seul solution plausible.

écrit par: Elion d'Alusaire Jeudi 30 Mai 2024 à 05h31
Dans la pénombre du bureau du comte, un long silence se fit pendant qu’Enguerrand rassemblait ses idées. Seul les bruits du feu crépitant dans la cheminée rompait la quiétude du bureau. Lorsque le comte pris la parole, les révélations allèrent bon train. Allant de confirmations en surprises, l’aasimar regrettait l’absence de ses compagnons qui avaient risqué leur vies, et même l’avait perdue pour un temps. Ils avaient le droits de savoir. Ils avaient aussi le droit à la parole dans cette affaire.

L’Ombre c’était répandue bien plus que ne l’avait imaginé le Bras armé de Heaum. Ce n’était pas une organisation maléfique qui avait pris position. Il y en avait bien plus, chacune représentant ce que le paladin exécrait le plus en ce monde. Le constat étant établi, il y eu une nouvelle surprise.

Enguerrand venait, à mots couverts d’admettre qu’il était, ou avait été un ménestrel. Pour le moins, il entretenait des liens avec cette organisation. Elion d’Alusaire avait déjà entendu parlé de cette institution secrète. Il n’en savait pas beaucoup plus sur les motivations réelles de ce groupe. Il savait juste qu’ils disposaient de beaucoup de ressources et de moyens. Certains noms, des plus prestigieux, revenaient dès que l’on parlait d’eux. Comme celui de l’illustre mage d’Eauprofonde.

Le comte espérait la présence d’au moins un agent infiltré dans un groupe en provenance de la Cité des Splendeurs. Le chevalier desYeux Vigilants n’était pas certains que ce serait une si bonne chose que cela. Dès le début de son monologue, le comte confirma, sans ambiguïté aucune, qu’il était bel et bien en possession de l’artefact.
La chose étant entendue, le problème restait entier. L’aasimar constata avec un certain soulagement que le comte avait en première intention de protéger ses gens. L’anneau ne devait pas retomber aux mains des Ténèbres. C’était probablement la seule certitude, mais alors que faire ?

Le paladin avait cru opportun de mettre les Waukynes dans la confidence. Il les avait même convié pour prendre en charge l’anneau et faire en sorte qu’il retrouve les mains divines qu’il n’aurait jamais dû quitter. Le comte Enguerrand ne semblait pas certain de cette opportunité. Elion d’Alusaire s’était peut-être montré quelque peu crédule, quant aux motivations de la prêtresse. Il est fort probable qu’Enguerrand soit dans le vrai. La potentielle manne financière que représentait l’anneau serait à même de corrompre n’importe quel marchand. Là, il s’agissait de prêtres, mais y avait-il une si grande différence entre les deux lorsque l’on parlait de Waukyne ? Hector, le mentor du paladin avait pris de la distance par rapport à son ordre. Il avait rabâché au jeune écuyer qu’il devait se méfier des puissants des ordres religieux. Certains avides de leur pouvoir pouvaient être aisément corrompu. L’errance solitaire permettait de ne point tomber dans ces travers. L’expérience qu’il était entrain de vivre tendait à donner raison à son mentor. Peut-être bien que le paladin l’apprenait à ses dépends.

Les lueurs des flammes dans l’âtre s’agitaient sur la peau blafarde du paladin. Comme à son habitude, le visage de la Lame Étincelante ne laissait rien transparaître des émotions qui l’inquiétait. Le paladin devait se montrer honnête et avouer sa possible erreur.


- Comte, je comprends votre position. Vous désiriez garder le secret sur l’artefact placé sous votre garde. Aussi, je considère que vous ne m’avez pas menti. Tant qu’il s’agissait de protéger votre peuple, je puis comprendre votre « discrétion ». Nous avons trouvé le monstre qui s’attaquait à vos gens. Croyez moi, il était diablement puissant. Il n’était surtout que partie visible de la menace. Nous avons terrassé le molosse infernal. Cela à couté la vie à l’un de mes compagnons. Par la grâce de Heaum, le drow a su retrouver le chemin vers la vie. Pour autant, la menante est toujours présente. Le monstre n’était pas seul. Il y avait également une femme, du moins c’est sous apparence qu’elle s’est révélée à nous. Et… elle court toujours. Je pense que tant que l’anneau sera dans le secteur, la menace sera toujours présente. Il me semble évident que le secret éventé, l’artefact doit disparaître de vos terres pour le bien de votre comté.

Le paladin n’était pas réellement à l’aise assis sur sa chaise. Aussi se leva t’il pour faire quelque pas et s’approcher de la cheminée. Il posa une main ganté sur le linteau et resta un moment le regard perdu dans les flammes.

- Je dois vous le confesser. Lorsque nous avons rencontré la caravane des Waukystes, ils nous ont donné les renseignements qui m’ont permis d’arriver à la conclusion que l’anneau était bien la source de toute cette agitation. La prêtresse Agilva a su me mettre en confiance, c’était peut-être bien erreur que la convier en ces lieux. J’espère que je n’ai pas fais entrer la vipère dans le nid. Ne sachant pas si vous nous auriez dit la vérité concernant l’artefact, et ne sachant pas à quoi il ressemblait. Il m’a semblé que s’était la meilleure solution pour identifier l’anneau. C’était une faute de ma part, et je prie Heaum pour cela n’ait pas de conséquences fâcheuse. Je vous rejoins sur le fait, que leur confier l’artefact ne serait pas forcément la solution la plus sage.

Toujours face à la cheminée, l’esprit du paladin était en ébulission. La solution, la plus radicale qu’il connaissait restait la destruction pure et simple de l’anneau. Pour autant, comment détruire un artefact d’une puissance suffisante pour créer un tel rassemblement ? La seconde qui lui vint à l’esprit était de le mettre hors de porté des convoitises. Ou tout du moins, le mettre dans un endroit où il serait bien plus difficile à atteindre. La Lame Étincelante de Heaum voyait une solution possible, simple et efficace.

Si Gloäar l’acceptait, il suffisait de lui confier l’artefact pour qu’il disparaisse à la vue des mortels dans l’une des sept strates du paradis. Heaum saurait quoi en faire. Probablement qu’aucun vivant mortel ne saurait jamais ce qu’il adviendrait de cet artefact. Cela pouvait être réalisé sur le champ, immédiatement mettant un terme à toutes les convoitises d’où qu’elles viennent.
Il restait encore à convaincre l’ancien ménestrel. Et si cela pouvait être fait avant même l’arrivée de ses compagnons, il n’y aurait presque personne à en connaître.

Le Bras Armé de Heaum se retourna pour faire face au comte. L’auréole de lumière planant au-dessus de sa tête éclairait le visage impassible de l’aasimar.


- J’ai peut-être une solution à notre problème. Je vous demande un instant, avant de vous le confirmer.

Elion d’Alusaire ferma ses yeux sans vie et entra en contact par télépathie avec le griffon céleste. Il posa la question à Gloäar. Le destrier accepterait-il cette mission ? Pour le paladin, il n’y aurait aucune entorse à sa déontologie. Le destrier du paladin avait déjà amener des choses dans le plan céleste où il résidait. Il en voulait pour preuve la magnifique armure d’un blanc laiteux qui le protégeait et cette lame sainte dans son dos. Si Gloäar l’acceptait, alors il prendrait le comte Enguerrand seul à seul. Moins il y aurait de monde informé de la manœuvre, plus longtemps l’anneau resterait hors de protée. À moins que le Vigilant ne décide de purement et simplement détruire l’artefact. Ça seul les dieux le saurait.

Pour le paladin, cela lui semblait la solution la plus sécurisé, la plus rapide et probablement la plus efficace.

écrit par: Ana N' Si Samedi 15 Juin 2024 à 10h58
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Vingt-Sixième jour du Mois de la Fonte, année des Dragons Renégats.
26 Mirtul 1373 (CV)
Lieu : Cormaeryn
Moment : Début de matinée
Météo et températures : 7°C, ciel dégagé, légère brise


PARCHEMIN
Kryssyyor essaye de trouver Gloäar: 7 (Dé) + 10 contre DD 10 = Réussite


Kryssyyor:

Même si les sens de Kryssyyor avait été affinés dans les conditions bien différentes de l'Outreterre, il n'était pas difficile d'entendre la commotion causée par la présence du gigantesque griffon dans les rues de Cormaeryn. Le fait que la place centrale soit aussi au bout de la rue sur laquelle le drow courait aidait aussi plus qu'un peu.

Avec fort peu de doutes sur la direction à suivre, Kryssyyor accéléra donc encore un peu le pas. Cormaeryn n'était pas assez vaste pour qu'il ait besoin de courir à pleine vitesse pendant plus de 15 secondes et il était impossible de manquer la silhouette de Gloäar qui dépassait de la foule comme le nez au milieu d'un visage.

La chance du drow s'arrêtait là, cependant. Si Elion se trouvait à proximité de sa monture, Xarss ne parvenait pas à le voir. Cela voulait probablement dire qu'il était ailleurs mais pas très loin. Un autre obstacle à sa progression, plus littéralement, était la densité de la foule. Il ne pouvait certainement plus courir et même marcher était assez lent et demandait de pousser sur le côté la foule de badauds, principalement des enfants mais aussi quelques adultes distraits de leurs tâches quotidiennes. Kryssyyor avait presque atteint le centre de la place quand le son d'un cor retentit au-dessus même du bruit de la foule et des piaillements, un peu agacés et inquiets du risque de blesser quelqu'un avec le moindre mouvement, du griffon. Il n'y avait plus de doute possible, l'ambassade d'Innarlith approchait des portes de Cormaeryn.


Elion:

Dans le bureau d'Enguerrand, un moment de silence suivit la dernière phrase du paladin pendant qu'il consultait Gloäar à propos de la faisabilité de son plan. Cela donnait un peu de temps au Comte et à Maelyn pour considérer les informations concernant le molosse infernal et la femme diabolique qu'il venait de partager avec eux. Préférant ne pas interrompre la concentration d'Elion, et considérant que ce problème, aussi important fût-il, était moins pressant que la question immédiate à propos de quoi faire concernant l'anneau, tous deux restèrent muets.

Elion n'eut pas besoin d'attendre bien longtemps pour que Gloäar lui réponde mais les premières pensées que le griffon put partager étaient quelque chose comme
¤Où puis-je poser cette patte sans écraser quelqu'un?¤ ou ¤Arrête de tirer sur cette plume, ça pique!¤. Après quelques secondes de ces remarques, le griffon s'aperçut de la connection mentale qui s'était formée et laissa Elion lui expliquer son plan. Il fallut encore quelques secondes, tintées d'un peu de panique, pour que le griffon considère son rôle et qu'il s'assure qu'il n'allait pas sciemment mentir avant qu'il réponde: ¤Je pense que c'est possible, oui.¤

Une fois cette confirmation reçue, Elion était libre de présenter sa solution à Enguerrand et Maelyn. Le plan n'était pas compliqué et cela ne lui prit donc pas bien longtemps. Les réactions des deux présents furent toutefois très différentes: le visage de Maelyn s'éclaira devant une solution sans danger à la majorité de leurs problèmes tandis qu'un petit sourire empli de compassion apparut sur celui du Comte. Ce fut lui qui prit la parole.

-C'est, en effet, une bonne idée mais une que nous avons dû abandonner dans le passé. Nous ne savons pas grand chose sur l'anneau, en grande partie parce qu'il est résistant à toutes nos tentatives de divination. Cela était, ou en tout cas nous l'espérions, car cela veut dire qu'il est extrêmement difficile à localiser mais cela veut aussi dire que nous ne savons pas quelle magie lui est associée. Il ne faut pas oublier qu'il fût en possession d'au moins un seigneur démoniaque et que Coeur-Noir semble avoir un plan le concernant et l'opinion de personnes plus sages que moi, après consultations avec des pouvoirs divins, était qu'il s'agissait probablement d'un piège: soit que l'anneau ait un effet catastrophique en arrivant sur un plan Elyséen, soit que cela puisse être une excuse pour activer une clause obscure d'un accord entre divinités qui a échappé à tous. Qui plus est, l'une des rares indications concernant sa magie que nous aillons est qu'elle a quelque chose à voir avec les mouvements planaires et plusieurs mages ont recommandé de ne pas se téléporter ou utiliser de portail dans sa proximité. Cela dit, je ne pense pas que le Vigilant faisait partie de ceux qui ont été consultés et il est possible qu'il ait une autre opinion.

écrit par: Xarss Dimanche 16 Juin 2024 à 23h20
Élion n’était nulle part autour de Gloäar, mis à part la foule de badauds curieux qui n’avait aucune idée du danger qui approchait. Il devait être à l’endroit où ils avaient rencontré Enguerrand la dernière fois, mais l’évadé ne put trouver la bâtisse recherchée; étonnant dans un si petit village.

Le cor retentissait maintenant et ce fut ce moment ou Xarss se mit à rire… * Décidément, avoir resté à l’extérieur j’aurais pu tenter d’éliminer les émissaires, même s’ils portent un ridicule drapeau blanc, de plus le paladin n’y est pas… et de sauver le petit, les badauds auraient aimé, j’aurais agrémenté la scène avec quelque pas de dance… mais trop tard, je suis à l’intérieur des murs. *

Ne trouvant pas Élion il regardait vers le ciel pour voir si Ina ne serait pas de retour et sa tentative fut vaine. Donc, il se dirigeait vers l’entrée, celle-là même qu’il venait de passer. Retour au départ. Durant le trajet il étudiait la toile pour préparer un sortilège qu’il pourrait peut-être utile.

écrit par: Elion d'Alusaire Vendredi 28 Juin 2024 à 17h10
La pénombre du bureau avait la sérénité d’un temple. Le silence à peine percé par le crépitement des flammes consumant le bois dans la grande cheminée. Un calme qui tranchait avec ce que supportait Gloaär à l’extérieur. Sur la petite place, le griffon céleste avait un réel succès. On se souviendrait pendant longtemps de la présence du destrier d’Elion d’Alusaire dans cette petite bourgade isolée.

La réponse positive de Gloaär amena un profond espoir dans le cœur du paladin. Réussir à éviter un carnage sans faire couler la moindre goutte de sang d’innocent, serait un des plus haut fait d’arme de la Lame Étincelante de Heaum. C’était sans compter les déclarations pessimistes du Comte. À ces propos tenus, le chevalier des Yeux Vigilants resta de marbre, comme à son habitude.

À l’intérieur de lui, c’était tout autre chose. Le paladin luttait pour ne pas répondre de façon inappropriée. Le comte, probablement sans le vouloir, était à la limite du blasphème.


- Sauf votre respect, comte Enguerrand. Vos mages ne sont que des mages. Je m’explique, si vous me le permettez. Tout d’abord, la Haute Prêtresse Agilva de Waukyne, qui doit avoir la connaissance la plus détaillée sur la bague ayant appartenue dans un premier temps à Joyeuse. Elle en avait cadeau à Waukyne, lorsque détenue par un prince démon la Dame des Marchands lui confia une partie de ces pouvoirs divins. Waukyne tenta d’acheter sa liberté grâce, entre chose, à cet anneau. Ce ne fut pas une réussite. De l’avis de la prêtresse, L’anneau ne doit pas avoir de si grands pouvoirs que ce vous craignez. Sinon, le prince démon se serait emparé de l’anneau lui-même. C’est Mask qui a lancé le défi aux forces du Mal de retrouver l’anneau. Agilva pense que c’est une ruse pour tenter de retourner les deux déesses l’une contre l’autre. L’anneau ne serait alors qu’un prétexte fallacieux. Un piège, peut-être, mais pas pour les Plans Célestes. Elle peut aussi mentir, ou ne pas tout nous dire.

Le Bras armé de Heaum laissa passer un instant silencieux avant de reprendre. Il allait maintenant falloir faire preuve à la fois de tact et de diplomatie. Deux arts dans lesquels Elion ne brillait guère. Il passa une main gantée d’acier véritable de Solarien dans ses cheveux blanc coupés courts en brosse.

- Pour en revenir aux risques décris par vos mages. Sachez que Gloaär ne franchit aucun portail et qu’il n’use pas d’avantage de téléportation de quelque nature que ce soit. C’est un destrier céleste. Il vient parce que je l’appelle. Il s’agirait plus d’une invocation, ou d’une convocation. Les risques, supposés, ne devraient pas s’appliquer ici. En outre, il ne s’agit pas d’user de la sphère des magiciens, mais bien de pouvoirs divins. Le voyage de Gloaär devrait donc se passer sans encombre. Pour ce qui est d’un piège des forces démoniaques, il ne faut point blasphémer à ce sujet. Vous êtes entrain de vouloir comparer des Princes Démons des Abysses aux Dieux de la Triade ? Allons, il faut raison garder. Tout ce qui entre dans le plan Céleste fait l’objet d’une surveillance de la part de Veille-Eternelle. Même s’il y avait un piège dans cet artefact, croyez-vous vraiment qu’un Prince-Démon, quel qu’il soit, puisse avoir la moindre chance de rivaliser avec un dieu, qui plus est contre les Divinités sacrées et mille fois bénies de la Maison de la Triade. Il faudrait déjà qu’ils passent les sept Paragons de Céleste, que vous appelez Archons des Contaces. Non, s’il y a bien un endroit de sûr dans cet univers où l’éventuel malice cachée dans ce genre d’artefact ne saurait avoir un effet néfaste trop important, c’est bien dans les plans Célestes. En outre, je…

Coupé dans sa démonstration par le son ténu d’une corne sonnant l’arrivée des émissaires Arlanith. Les yeux topaze d’Elion s’arrêtèrent sur le comte et sa conseillère. À la mine tendue, le Bras armé de Heaum compris que l’heure était venue. L’aasimar fit quelques pas pour se diriger vers sa lance porte-étendard et s’en saisi.

- Le moment de négocier le retour de Hal est venu. Si vous le désirez, je peux venir à vos côtés et vous soutenir. Je peux aussi rester ici et attendre que vous me sollicitiez pour vous appuyer. Je vous ai promis ma lame pour la protection de vos gens. Heaum est à vos côtés.

Au comte Enguerrand appartenait ces terres, il lui appartenait de pouvoir les diriger selon son bon vouloir.L’homme avait preuve jusqu’ici un profond attachement à la sécurité de son peuple. Pour l’aasmiar, il méritait son soutien, plein et entier.