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Chap. 2 - La Quête de l’Asphodèle Pourpre
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Conteur des étoiles
Chambre 3
Aucune gemme
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Aux premières lueurs de l’aube, la Choppe Écumante sommeille encore. Le feu dans l’âtre n’est plus qu’un tas de braises rougeoyantes, et le silence, inhabituel, flotte comme un voile sur la grande salle. Quelques ivrognes de la veille grommellent dans leur sommeil, recroquevillés contre des tonneaux vides.
Les aventuriers, eux, sont debout. Réveillés par l’appel d’une nouvelle quête, une mission donnée par le capitaine Beldran, dont le ton sévère ne souffre ni retard ni discussion.
Avant leur départ, Beldran leur a confié un crédit de mission, utilisable dans la boutique “Aux Trois Marteaux” — un commerce robuste à la devanture ferrée, tenu par un forgeron nain bourru qui parle peu, mais vend de tout ce qui peut être utile en terre sauvage : harnais, piolets, toiles de tente, rations sèches, gourdes renforcées, et même des gants en cuir pour l’escalade.
C’est là, alors que le groupe règle ses derniers achats, que Taric les rejoint.
Ce jeune prêtre, à l’allure discrète mais déterminée, porte une tenue d’expédition sobre, renforcée sur les épaules et les coudes, bien loin des robes de cérémonie. Son tabard est orné d’un modeste blason : une fleur stylisée traversée d’un rameau d’olivier — l’emblème de l’Ordre des Herboristes de Solenne. À la main, il tient un bâton de bois sombre, poli par le temps, dont la partie supérieure est finement sculptée : des motifs végétaux enroulés autour d’une spirale de cuivre, comme un bourgeon prêt à éclore. Bien qu’il soit jeune, ses gestes sont méthodiques, presque austères.
Il déroule sans mot dire une carte du secteur, usée par les plis, indiquant clairement une route à travers la forêt jusqu’aux flancs de la Corne Sanglante.
- L’Asphodèle Pourpre pousse sur les hauteurs. Trois journées de marche jusqu’aux contreforts, si nous partons maintenant.
Puis il tourne les talons et s’engage sur le sentier, sans ajouter un mot.
À Travers la Forêt d’Elnar Le soleil grimpe paresseusement, mais la canopée de la forêt garde l’atmosphère fraîche et ombragée. Le sentier serpente entre des troncs noueux, des fougères épaisses, et des bouquets de fleurs sauvages. L’air est lourd de parfums végétaux : sève, humus, mousse tiède.
Les bottes s’enfoncent dans la terre meuble. Par moments, il faut écarter des branches basses ou franchir un petit ruisseau dissimulé sous les feuilles. Le silence est seulement troublé par le bruissement des feuillages et les cris perçants des geais bleus.
Taric marche en tête, concentré, ses yeux balayant les sous-bois. Il s’arrête parfois, se penche, coupe une tige ou arrache une feuille, puis la range dans une petite besace compartimentée.
- Caméris. Pour les fièvres nerveuses. - Ivreflore… hallucinogène. Belle, mais dangereuse. - Tiens, une Veine-d’Argile. Rare.
À moins qu’on ne l’interroge, il reste silencieux, absorbé par la flore. Ses pas sont sûrs, presque inaudibles.
L’air est lourd, mais pas étouffant. Le couvert végétal offre une ombre bienvenue, et une légère brise glisse entre les troncs, apportant avec elle des odeurs de résine et de fleurs sauvages.
Cela fait maintenant plusieurs heures que le groupe progresse à travers la forêt d’Elnar. Le soleil perce timidement les feuillages, traçant des motifs mouvants sur le sol. La fraîcheur du matin a laissé place à une chaleur moite, mais l’ombre protège encore les aventuriers de l’inconfort.
Alors que le sentier s’élargit légèrement, serpentant autour de racines massives, un bruit sourd retentit au loin — comme un grondement amorti, suivi du bruit caractéristique de la terre qui se dérobe.
Taric s’arrête net. Tous les regards se tournent vers le flanc d’une petite colline, où le sol a récemment glissé, révélant une bande de terre fraîche, humide. L’éboulement n’est pas sur leur route directe, mais assez proche pour attirer l’attention. En s’approchant, l’un des personnages remarque quelque chose d’étrange dans la boue exposée. Des empreintes, en partie effacées, mais encore lisibles. Ce ne sont ni des sabots, ni des pattes de cerf. Trop larges. Trop… humaines. Mais difformes.
Des pieds nus, mais aux orteils allongés, griffus. Trois orteils, pas cinq. Une taille estimée : entre 2 et 2,5 mètres de haut.
Taric, en retrait, observe en silence. Il s’agenouille, touche la boue du bout des doigts, et murmure :
- Ce n’est pas naturel. Pas une créature de la forêt, en tout cas.
Il sort un petit carnet, esquisse l’empreinte, puis range le tout sans un mot de plus. Autour d’eux, la forêt est soudain trop calme. Plus d’oiseaux. Plus de vent. Même les insectes semblent avoir cessé leur chant.

Mes PJs : Azur'ael, la gardienne des mystères ; Shalan le chevalier de la Seldarine ; Kuan Shen-li, l'archer spirituel MG : Tenavril, Haut Dracosire de l'Œil du Dragon
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Habitant des Royaumes
Chambre 2
2 gemmes
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Tamasin n'était pas pleinement à l'aise dans cette forêt. Certes, la météo leur était plus favorable, mais la jeune femme avait toujours préféré un paysage de vastes plaines agricoles bien dégagées aux denses forêts. C'était l'environnement dans lequel elle avait grandi et il permettait de cerner rapidement une menace, quelle qu'elle soit.
La jeune femme avait suivi sans mot dire le groupe, laissant Taric à ses observations de botanique. Le jeune homme semblait s'y connaître dans son domaine, c'était une bonne chose. Quant à elle, à mesure qu'ils s'éloignaient de la ville, elle avait scruté avec davantage d'attention les alentours, afin de déceler tout signe d'activité suspecte.
Puis, il y avait eu cet éboulement soudain et cette empreinte inconnue.
¤ Pas un cerf ou un sanglier, en effet... ¤ se dit-elle en observant les traces. Elle n'avait guère de compétences en la matière, tout au plus était-elle capable d'identifier l'empreinte de quelques espèces d'animaux connus pour ravager les cultures.
Elle se tourna vers Raugilath et Randal et leur murmura:
- Si ce n'est pas naturel, cela pourrait être magique ou venir d'un autre plan. Vous avez une idée ?
La lancière ajouta, cette fois pour l'ensemble du groupe :
- Faisons-nous discrets. Quoi que ce soit, nous sommes pas venus pour elle ou lui. Un affrontement éventuel nous ferait perdre inutilement du temps. S'il le fallait vraiment, tenons-nous prêts et advienne que pourra...

Rapide comme le vent, majestueuse comme la forêt, dévorante comme la flamme, inébranlable comme la montagne...
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Habitant des Royaumes
Chambre 9
Aucune gemme
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Sur le chemin de la Choppe Écumante, Randal, les épaules basses et la mine sombre, s'était montré plutôt taciturne. Bien des pensées roulaient dans sa tête - l'Oghmite empoisonné, l'attaque des drows, le culte renaissant de Moandre, l'Asphodèle pourpre, Thraxata la dragonne et le jeune Taric - un vacarme intérieur auquel il ne serait pas aisé d'imposer le silence. Il le faudrait pourtant, la prière exigeant une parfaite quiétude...
Seul dans sa chambre, il fit brûler au creux d'une coupelle d'acier noirci par l'usage quelques aromates, puis s'adonna à quelques simples exercices de respiration pour apaiser son esprit. Les yeux fermés, il conjura au rythme rigoureusement réglé de ses expirations les images bouleversantes qui l'avaient frappé au Temple. Alors il suspendit à une patère le symbole sacré du Dieu Brisé et déposa en-dessous, à un bon mètre du mur, son gourdin. Ses gestes, répétés des centaines et des centaines de fois, avaient la rigueur et la précision d'un automate. Après avoir entrelacé ses poignets d'un cordon écarlate, il s'agenouilla face à l'idole d'argent, les rotules fermement appuyées contre le manche de son arme. - Ô Ilmater, Toi qui Endure, accepte que ton humble serviteur partage Ton Fardeau et joigne ses maux au Glorieux Chœur de ta Miséricorde. L'Ilmate était encore en train d'en écraser quand le chant du coq le tira du sommeil. C'était au lever du jour - symbole d'un éternel renouveau, comme du triomphe du Bien sur le Mal - que les siens imploraient le Dieu Martyr de leur faire don de sa puissance. Aussi ne rejoignit-il ses nouvelles camarades dans la salle commune qu'après s'être consacré à la plus importante des six prières rituelles qui scandaient chacune de ses journées. Il claudiquait un peu encore en descendant les dernières marches, mais arborait le doux sourire dont il était coutumier.
Les marches en haute montagne lui étant peu familières, le Valien s'était fié aux conseils du tenancier des Trois Marteaux pour préparer leur expédition. S'il avait alourdi son barda d'un peu de matériel d'escalade pour mieux affronter le relief escarpé, il avait laissé sa tenue sacerdotale et quelques accessoires rituels à l'auberge.
Lorsque Taric les rejoignit, son visage se fendit d'un large sourire. Le jeune herboriste avait fière allure ! Enthousiaste, il s'approcha pour mieux observer les délicats ornements de son bâton de bois sculpté et l'interroger sur le blason qui ornait son tabard.S'il n'évoluait pas avec l'aisance de leur guide, Randal était étonnamment à l'aise en forêt. L'enfant du Valdague était né parmi les arbres et avait vécu ses premières années dans le maquis où les rebelles avaient trouvé refuge contre les soldats zhentils. Plus tard, les Ilmates qui l'avaient recueilli lui avaient appris à reconnaître plantes et fleurs médicinale au fil de diverses excursions. Il ne pouvait néanmoins rivaliser de connaissance avec Taric, dont il scrutait chaque trouvaille et recueillait soigneusement les rares paroles.
L'éboulement rompit le charme de la balade, rappelant opportunément au prêtre que les profondeurs de la forêt n'étaient pas aussi sûres que les faubourgs boisés de la ville.*Un éboulement, par si beau temps ? Qu'est-ce qui a pu soudainement ébranler le flanc de cette colline ?* s'inquiétait-il quand Tamasin attira son attention sur d'étranges empreintes.- Cela ne ressemble à aucun animal que je connaisse, confirma-t-il en cherchant des traces plus nettes, tout en essayant d'estimer à leur espacement et à leur profondeur la taille de la créature.
Un silence caractéristique s'était abattu sur la forêt, celui qui précédait le danger. - Ne vous éloignez pas, dit-il en faisant basculer son bouclier sur son avant-bras. Les empreintes sont toutes fraîches, la bête est sûrement dans les parages. Randal a examiné les empreintes : la créature est-elle bipède ? Sait-il si un dragon a trois ou cinq griffes (jet d'intelligence ?) ? Les traces suivent-elles la direction que le groupe comptaient prendre, ou s'en éloignent-elles ? Il n'a pas la compétence "connaissance de la nature", mais peut-il deviner ce qui a pu inopinément provoquer un tel glissement de terrain ? Il scrute la forêt à la recherche d'une quelconque menace : jet de perception.

Détection du poison (0) ; Détection de la magie (0) ; Lumière (0) ; Bénédiction (1) ; Perception de la mort (1) ; Soins légers (1)
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Habitant des Royaumes
Chambre 31
1 gemme
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endant que le reste de ses compagnons préparaient leurs affaires pour leur promenade en montagne, Rhaugilath essayait de trouver quelqu'un qui puisse lui indiquer, si possible sur une carte contenant aussi un lieu dont elle aurait déjà entendu parler, où elle se trouvait présentement. Son but n'était pas de rentrer à Orbedal, ou même de retourner à Lunargent, dans un futur très proche mais ignorer complètement où elle se trouvait lui était désagréable.
Leur expédition allait prendre plusieurs jours et la magicienne espérait se servir de ce temps pour en apprendre plus sur la situation au temple, si possible sans éveiller les soupçons de qui que ce soit. Elle n'était pas forcée de se presser ce qui était un grand avantage. Elle ne pensait pas que Taric lui-même soit complice du cambriolage, ce qui rendait aussi les choses un peu plus simples. Elle aurait aimé en dire autant de ses autres compagnons. Leur volonté de se porter volontaires pour une quête qui semblait les concerner bien peu était étrange et il n'était pas impossible que leurs efforts pour empêcher la poursuite des voleurs ne soient pas entièrement causée par leur couardise. D'un autre côté, Rhaugilath ne pensait pas que les brigands aient besoin d'espionner leurs progrès. Pour l'instant, tout ce qu'elle voulait était que Taric parle, quel que soit le sujet. Elle serait plus précise dans ses questions à l'heure du dîner, autour du feu.
Mais, avant le dîner et le feu, il y avait beaucoup de marche à pied au programme. Rhaugilath était parmis les plus athlétiques membres de sa classe, ce qui voulait dire qu'elle pouvait monter et descendre les escaliers de l'Université sans tomber et sans devoir faire une pause pour reprendre son souffle toutes les dix marches. Leur randonnée demandait un peu plus d'intensité physique mais, pour l'heure, elle ne se sentait pas trop mal. D'un autre côté, ses questions ne venaient pas aussi souvent qu'elle l'aurait souhaité et Taric semblait avoir le don de ne jamais utiliser plus de cinq mots pour former une phrase. Ce qui n'aidait pas à construire une conversation.
Quand Tamasin lui demanda son avis sur les empreintes de pas, Rhaugilath fit mine de réfléchir longuement. Elle ne voulait pas décevoir la lancière mais l'anatomie des créatures magiques et extra-planaire n'était pas exactement son sujet d'expertise. Pour être plus précise, elle n'avait aucune idée de combien d'orteils pouvait bien avoir un démon ou un chien esquiveur. Ou un chien pas-esquiveur, maintenant qu'elle y pensait. Ses lumières n'allaient donc pas être très utiles. Elle creusa dans sa mémoire pour trouver la créature la plus exotique qu'elle puisse mentionner et un nom surgit, sans qu'elle puisse y associer une description.-Je peux dire qu'il ne s'agit pas d'un drow. A part cela, je ne suis pas certaine. Girallon, peut-être?

Sorts préparés: - Fatigue - Hébétement - Toux d'Horizikaul
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