Chapitre 4: Le lion est un fantôme ce soir

Le brave Jauan mi-chèvre, mi-chou, répondit à la question posée de Magli. Le regardant avec un air de bosco surpris, elle ajoutait pour l’éducation du jeune moussaillon…

-Parsambleu Jauan, c’te truc-là n’avait pas cinq paires de pattes, y’en n’avait que trois! Par contre, l’presque-séculaire Behran, n’faudrait pas qu’il s’heurte à c’te faux décapode. Jure-moé mon lieutenant de cage à poules que l’Behran c’prendra pas un lapin en le laissant v’nir icitte sans l’avertir. N’faudrait pas que l’Grand Mât finisse avec un plaisir dans tête pis qui s’fasse bouffer. –

Lui dit-elle en lui tapotant la cuisse pour le soutenir dans sa tâche. – Aller, ferle ta voile et va précautionner l’ancêtre Behran de s’t’nir loin d’icitte pour un boutte, tu s’ra plus en sécurité au village qu’avec nous. -

Elle prit une petite gorgée du contenu de sa gourde de gauche pour se désaltérer, fit une grimace de dégoût puis regardait le groupe autour qui semblait vouloir prendre racine. *Non, mais pas sorti d’la talle de végétaux thallophyte chlorophyllien sans racines avec eux. * Se dit-elle balançant la tête de bâbord à tribord en prenant la route en direction de la volée qui raillait.

-Awouaillez les bourses, faut commencer si on veut finir!-

La hin avait employé le langage plus drabe des terreux pour la suite. À voir leurs tronches rébarbatives, l’écumeuse prit un faciès pétulant attendant leur décision.

En revenant, avec ses chiens, vers le groupe qui s’était formé autour de Jauan, Iskender s’adressa au jeune garçon, en appuyant les propos de la jeune hin, même s’il ne comprenait pas la moitié de ce qu’elle avait dit :

« Elle a raison, ces grosses bestioles –homard, crabe, ou fourmi ou quoique ça soit- ça peut tuer facilement. Va au village avertir le vieux Behran, et les autres d’ailleurs, qu’il y a des bêtes très dangereuses qui rôdent sur les rives de la rivière. Qu’ils ne viennent surtout pas. Et en plus ce n’est pas la peine que tu restes avec nous : tu risques de servir de repas à un de ces crustacés.
D’autant que tu n’es pas bien gros et que tu ne feras pas un gros repas pour eux… » ajouta-t-il avec un sourire

« Nous, on va continuer de chercher le grand lézard : on est payé pour ça ! »

Puis s’adressant au groupe des aventuriers :

« C’est bien dit "il faut commencer si on veut finir". Alors commençons : il faut avancer ! »

Iskender pensait à la petite chance qu’il avait de trouver Volubilis, même si au fond de lui-même il ne croyais pas à cette possibilité.

Laeylan écoutait avec peu d’intérêt les autres converser et se motiver l’un l’autre à avancer un peu plus dans leur histoire de chasse au lézard. Pourtant, l’information que donnait la créature et sa présence semblait leur échapper.

D’un ton désinvolte à la limite du méprisant, elle regardait encore le trou par lequel la créature s’était fait la malle quand elle en dit un peu plus.

-C’est un ankheg ou à peu près. C’est pas bien violent comme bestiole encore qu’elle pourrait surement vous découper et vous manger en quelques instant si vous ne faites pas attention. J’ai déjà vu des terrestres porter des armures avec la carapace de ce truc. Un peu dégeulasse…

Puis elle repensait à son armure en peau de requin et haussa les épaules pour chasser cette idée de comparaison. Rien à voir selon elle.

-Le plus embêtant c’est que le sable c’est pas son habitat habituel ni son terrain de chasse, c’t’un tunnelier, y va pas rester longtemps ici…

Elle laissa passer un peu de temps et observa pensivement les oiseaux piailler au loin. Elle donna un petit coup de coude à Baelsul pour attirer son attention et lui parler sur un ton plus sérieux cette fois ci.

-Ca veut peut être dire que ya un truc qui a fait fuir celui là jusqu’ici et qu’il a pas trouvé le moyen de se replacer dans son milieu alors qu’il est pas si loin. Le territoire du plus gros doit être proche et grand. J’te paris une pinte que ya du cadavre là-haut avec les piafs.

La suite s’adressait à tous sur un ton peut être un peu plus autoritaire qu’elle ne l’aurait souhaité.

-Restez donc sur vos gardes les appâts au lieu de vous presser et surveillez bien ce trou à mesure qu’on s’en éloigne, ça crache de l’acide qui ferait fondre votre joli minois plus loin que la demi-portion ne peut se faire lancer par un troll.


Elle évalua ensuite l’idée de faire rentrer le petit seul sur le chemin. Il était un humain sans grand intérêt mais il avait encore cette chance d’être un jeune qu’il faut protéger.

-Tu te sent re rentrer seul d’ici ? Tu l’as déjà fait ? Ça fait une trotte et les environs ne sont pas fou de sécurité. En tout cas dit bien à ton vieux de revenir avec deux trois hommes fort et bien armés pour mater la bête à carapace. Ça peut valoir une petite fortune si vous le tuez sans trop de dégâts à la carapace. Mais si tu reste avec nous, j’te garde à portée de main et je compte sur toi pour bien ouvrir les yeux aussi.

Elle lui adressa un sourire fugace avant de reprendre le chemin précédent pour s’avancer vers les hauteurs en ayant dégainé son arme.

Alors que la menace était écartée, le drôle de jeu mi-séducteur, mi-agressif de Magli reprenait. Cette fois-ci la victime était Iskender. Baelsul ressenti un peu de compassion pour lui puis revint rapidement au sujet qui les intéressait vraiment.

Néanmoins, l’hypothèse de Magli semblait juste. Un empoisonnement ou une magie ou quelque mystère pourrait être responsable d’un agrandissement anormal de certaines créatures. Une fourmie géante, des lézards géants, voila qui avait du sens.

Puis sans sa réflexion Baelsul lâcha :
- Imaginez, une fourmilière entière affamée fois 100, des lézards également. Il leur faudrait une quantité de nourriture très importante. Mon sentiment est que c’est sûrement une des causes qui les fait s’attaquer aux voyageurs.

Il enchaîna : Jauan, reste près de nous.

Laeylan, comme à son habitude, avait le sens aiguisé des observations. Sa méconnaissance du milieu terrestre semblait lui donner une capacité d’analyse appréciable. Regardant vers le coin d’où avaient décollé les oiseaux, Baelsul proposa :
- Ne restons pas trop longtemps ici, allons voir ce qui a pu effectivement effrayer ces oiseaux.

À la suggestion de Laeylan concernant Jauan, le Cha’Tel’Quessir fut plus insistant :
- Mon avis que tu devrais rester près de nous, ça t’a réussi cette fois-ci et ça te réussira encore. Je ne m'éloignerai pas seul si j’étais toi.

Avant d’emboîter le pas à Laeylan, le Lunargentais entama un chant. Frottan la corde de son arc en rythme harmonieux à l'unisson de ses cordes vocales, celles-ci se mirent à vibrer jusqu’à relâcher une énergie magique qui lui permit de voir la magie.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Je lance le sort Détection de la magie, j'inspecte les environs avant de me diriger vers l'autre zone.

??? jour du Mois des Fleurs, année des Dragons Renégats.
?? Kythorn 1373 (CV)
Lieu : Crique-Pandion
Moment : Fin de matinée
Météo et températures : 18°C, ciel dégagé

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Baelsul essaye d'identifier les auras:
Aura 1: 20 (Dé) + 5 contre DD 24 = Réussite
Aura 2: 5 (Dé) + 5 contre DD 24 = Echec
Aura 3: 9 (Dé) + 5 contre DD 16 = Echec

Les membres de l'expédition n'étaient pas entièrement d'accord sur quoi faire avec le jeune Jauan. Ce dernier, certainement un peu curieux, ne semblait pas particulièrement pressé de quitter le reste du groupe. Il écoutait leur conversation sur le sujet de la créature qui avait essayé, et complètement échoué, de transformer Maglie en son déjeuner.

Leurs échanges furent interrompus par la magie de Baelsul. Ce dernier scanna les alentours à la recherche d'auras magiques et il y en avait quelques unes dans son champ de vision. L'une, particulièrement puissante se trouvait dans la région où Maglie avait été attaquée, et Baelsul était certain qu'elle était connectée à l'école de l'invocation. Il avait aussi l'impression que cette aura était en train de se dissoudre. Une autre, au moins aussi puissante mais dont il ne pouvait pas vraiment voir l'origine, se trouvait au sommet de la falaise. Il y avait aussi une aura, bien plus faible, qui semblait venir de sous la barque que Baelsul ne parvenait pas à identifier. Il y avait aussi quelques auras qui venaient de ses compagnons, probablement connectées à des objets magiques qu'ils transportaient.

Pendant que Baelsul observait les environs avec sa magie, le reste du groupe qui regardait toujours vaguement l'endroit où la créature avait disparu vit le sol s'enfoncer légèrement et une mare se former au milieu des galets. Elle ne s'étendait pas jusqu'à sous la barque et elle semblait presque parfaitement carrée.

Le groupe se remit en marche et après avoir atteint le virage suivant découvrit le reste de la route. Elle continuait le long de la rivière et la surplombait avant d'atteindre un endroit où la rivière devenait plus large et la route continuait vers un pont de pierre. Une paire de statues se dressait de chaque côté du pont mais elles avaient souffert des effets des intempéries suffisamment pour que leurs visages ne soient plus reconnaissables. Cela n'était pas un énorme problème mais plus de la moitié du pont s'était effondrée, un fait dont Jauan ne semblait pas avoir connaissance, et le reste ne semblait pas très solide.

Lancers...

Baelsul - Jet de compétence : Art de la magie : 20(d20) +6(deg) -1(Int) = 25 vs DD24 ~ Réussite
Baelsul - Jet de compétence : Art de la magie : 5(d20) +6(deg) -1(Int) = 10 vs DD24 ~ Echec
Baelsul - Jet de compétence : Art de la magie : 9(d20) +6(deg) -1(Int) = 14 vs DD16 ~ Echec

Vouloir que Jauan continue avec eux ne semblait pas être raisonnable aux yeux d'Iskender, aussi s'adressa-t-il à Jauan, en lui disant :

- Jauan, tu vois que nous ne sommes pas d'accord. C'est donc à toi de décider : tu peux venir avec nous mais il faut que tu saches que c'est probablement très dangereux et nous ne pouvons pas te garantir que nous te protégerons car nous ne savons pas quel monstre nous pouvons rencontrer et, très probablement, nous serons nous même en danger, tu as d'ailleurs eu un petit aperçu avec la bestiole qui a attaqué Maglie.
Ou bien tu peux rentrer dans ton village pour avertir les gens de ne pas venir par ici car des montres rôdent et attendre au village qu'on ait tuer le grand « lézard ».
Nous, nous sommes payés pour aller affronter les monstres et en plus, nous avons des cuirasses et des armes. Toi, tu n'as rien. Alors réfléchis bien ; il y va de ta vie. Raconter ses aventures les soirs d'hiver au coin du feu, c'est formidable, mais il y a des tas de gens qui ne peuvent pas raconter leurs aventure parce qu'ils sont morts...
Ayant fait ce qu'il pensait être son devoir, Iskender continua la route avec ses compagnons.

Arrivé devant le pont à moitié effondré, il s'arrêta pour l'étudier : ce pont lui paraissait dangereux, non seulement par qu'il était presque en ruine mais aussi parce qu'il se dégageait de celui-ci une aura plutôt funeste, d'autant plus avec ses statuts défigurées.
Il attendit de voir ce que les autres aventuriers, plus expérimentés que lui, décideraient de faire.

Heureuse d’apprendre que ce qui l’avait pris pour un encas était un ankheg et tout le tralala qui venait avec. L’œil avisé de la hin était avide du savoir de la godilleuse qui ne cessait de la ribouldinguer du fait de quelques petites piques à son égard. -Parsambleu la naïade! J’préfère la lance du troll à son lancer. –

Dit-elle, s’esclaffant sans ménagement. Elle ajoutait à la suite…

- Au lieu du cadavre en haut, y pourrait y avoir un des ses tordus d’la toile qui s’amuse à nous épier pour nous encalminer, surtout qu’aux faits d’tes dires, l’ankheg n’est pas dans son habitat naturel pis que l’Jauan semble bin surprit d’l’état du pont, du moins ce qu’il en reste.-Elle regardait les alentours avant d’ajouter… - J’le sens, nous sommes en train de s’faire jobarder par plus rusé, s’pas un lézard qui f’rait ça, y’a du finaud la’d’sous et il nous a dans la lentille, faut l’trouver. –

Étrangement, le faciès de la fille d’Agal, et de Mani changeait de façon drastique. Son petit minois, ruisselant de joies hardies, devenait celui d’un flibustier traqueur. Intérieurement elle renouait avec celui pour lequel elle était devenue folle amoureuse, son Agoth, son Maraudeur d’Ombre, l’élite de la cavalerie crinti de Dambrath, il lui avait tout appris, même l’amour, mais hélas sans contacte corporel.

Magli s’approchait alors du pont pour évaluer s’ils pouvaient le traverser et visiblement sans corde c’était peine perdue, cependant il faudrait qu’une âme charitable traverse avec un bout de corde pour pouvoir faire profiter, l’autre rive, au groupe. D’ici là, elle étudiait les possibilités et inspectait avec soin l’approche du pont.




Perception avant et sur le début pont.

Sur le chemin pour la falaise, le Cha’Tel’Quessir partagea ses impressions, expliquant qu’il avait remarqué deux aura de l’école de l’invocation. Précisément là où était apparue la précédente menace et au niveau du surplomb d’où les oiseaux avaient décollé.

- Ma foi, Magli à raison, il y a beaucoup de magie à l'œuvre dans cet endroit et l’état de ce pont pourrait en effet être le fruit d’un sort d’invocation. Je dirais plutôt puissant s’il l’a mis dans cet état.

Il marqua une pause, auscultant les lieux puis repris.

- Magli, toi qui semble agile et pèse sûrement moins que nous, te semble-t-il possible par une petite acrobatie de rejoindre l’autre côté ?

Continuant ses réflexions et inspection de l’ancien ouvrage, le Lunargentais interrogea également Jauan.

- Toi qui connait mieux la région, es-tu déjà passé par ici ? Ce pont était-il déjà dans cet état ou est-ce récent ?

La concentration du demi-elfe sur l'édifice ne lui permettait pas d’observer les alentours, ni d’être attentif à la présence d’autrui même si l’idée lui traversa l’esprit.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Jet d’art de la magie sur le pont et la scène