Mythdaë, Lieux à l'intérieur de l'île de Mythdaë.

Dans l’Hermine, en cette fin d’après-midi, il y avait foule. Les conversations allaient bon train et le sujet du moment était la réussite de la remise de l’artefact dans le temple. Lorsque le groupe entrait, les yeux se tournèrent vers eux se demandant si les nouvelles de leur côté seraient aussi réjouissantes. Restait maintenant à savoir qui prendrait la parole pour annoncer que des goules et des blèmes semaient l’horreur dans les profondeurs de l’avant-poste des tunnels. Le silence se fit, des gorgées d’hydromel se prenaient, les regards se faisaient insistants et le barde local se préparait à concocter une future œuvre.

Euskara avait hésité. Son premier tir n’avait servi à rien et désormais l’angle lui était fermé. Elle devait choisir entre d’une part la sécurité relative que lui apportait la proximité de son bâton et celle de la porte qui lui permettait de fuir prestement et, d’autre part, un nouvel angle d’attaque l’obligeant à se diriger vers la table. Elle tergiversa une poignée de secondes jusqu’à ce qu’elle prenne conscience que son doute fragilisait la totalité du groupe. Elle avança alors vers la table tout en fouillant dans sa poche à la recherche d’une nouvelle bille. Il lui fallut encore un instant pour y grimper de sorte à dominer ceux à proximité immédiate de ces infectes engeances. Ceci fait elle arma sa bille et entama un mouvement de rotation avec son bras…. qu’elle arrêta lorsque la porte se referma.
Elle resta comme suspendue, silencieuse et immobile puis s’exprima sans trop savoir si elle se parlait à elle-même ou au reste du groupe :

- Mais qu’est-ce que c’est ?

La décision de Sylvanor la rassura et l’inquiéta. S’il décidait malgré son tempérament impétueux de reculer, c’est bien qu’il s’agissait de quelque chose de terrible. Aussi effectuer une sage retraite lui sembla t-il une pertinente décision.
En revanche elle fut mitigée quant à la décision qui fut prise de scinder le groupe. Certes ne pas se retrouver à nouveau confrontée à ces horreurs lui convenait mais elle éprouvait de la culpabilité à l’idée que d’autres risqueraient leur vie alors qu’elle serait en sécurité.
La situation, telle qu’elle se dessina, l’irrita rapidement, non pas vis-à-vis de ses compagnons qui avaient fait au mieux mais face aux responsables de cette cité visiblement totalement aveugle et inconscient face aux dangers auxquels ils avaient exposé leur groupe. Ils pouvaient toujours arguer qu’ils avaient d’autres marrons sur le feu, l’argument était bien faible, rien ne leur interdisant de remettre cette exploration à plus tard et, de plus, Sylvanor leur apprenait à présent qu’il était possible que des soldats aguerris se joignent à eux. Pourquoi donc cela n’avait pas été possible quelques heures plus tôt ?
Un autre aspect la chiffonnait. Sylvanor visait certes à faire au mieux mais voilà qu’elle avait le sentiment de retomber dans une de ces choses contre quoi elle avait il y a encore peu lutté pour devenir qui elle était. Qui Sylvanor avait-il choisi pour l’accompagner ? Des hommes. Qui donc devait rester derrière et ne viendrait que pour nettoyer la poussière ? Les femmes. Elle n’en dit rien mais cette situation la mettait hors d’elle.
Aussi, lorsqu’elle sortit de la caverne, elle goûta certes le fait de revoir vivante la lumière du jour, mais elle se rendit jusqu’à l’auberge emplit d’une colère qu’elle tenta de dissimuler par son silence et des sourires qui manquaient de chaleur. Lorsqu’elle y parvint, elle n’eut pas le coeur à rejoindre immédiatement la chambre qui lui était attribuée et dont elle se demandait pour combien de temps elle en disposerait encore au regard du choix que lui imposait Sylvanor. Aussi resta t-elle dans la salle commune mais se garda bien d’y prendre la parole malgré les regards interrogateurs.

Euskara avait hésité. Son premier tir n’avait servi à rien et désormais l’angle lui était fermé. Elle devait choisir entre d’une part la sécurité relative que lui apportait la proximité de son bâton et celle de la porte qui lui permettait de fuir prestement et, d’autre part, un nouvel angle d’attaque l’obligeant à se diriger vers la table. Elle tergiversa une poignée de secondes jusqu’à ce qu’elle prenne conscience que son doute fragilisait la totalité du groupe. Elle avança alors vers la table tout en fouillant dans sa poche à la recherche d’une nouvelle bille. Il lui fallut encore un instant pour y grimper de sorte à dominer ceux à proximité immédiate de ces infectes engeances. Ceci fait elle arma sa bille et entama un mouvement de rotation avec son bras…. qu’elle arrêta lorsque la porte se referma.
Elle resta comme suspendue, silencieuse et immobile puis s’exprima sans trop savoir si elle se parlait à elle-même ou au reste du groupe :

- Mais qu’est-ce que c’est ?

La décision de Sylvanor la rassura et l’inquiéta. S’il décidait malgré son tempérament impétueux de reculer, c’est bien qu’il s’agissait de quelque chose de terrible. Aussi effectuer une sage retraite lui sembla t-il une pertinente décision.
En revanche elle fut mitigée quant à la décision qui fut prise de scinder le groupe. Certes ne pas se retrouver à nouveau confrontée à ces horreurs lui convenait mais elle éprouvait de la culpabilité à l’idée que d’autres risqueraient leur vie alors qu’elle serait en sécurité.
La situation, telle qu’elle se dessina, l’irrita rapidement, non pas vis-à-vis de ses compagnons qui avaient fait au mieux mais face aux responsables de cette cité visiblement totalement aveugle et inconscient face aux dangers auxquels ils avaient exposé leur groupe. Ils pouvaient toujours arguer qu’ils avaient d’autres marrons sur le feu, l’argument était bien faible, rien ne leur interdisant de remettre cette exploration à plus tard et, de plus, Sylvanor leur apprenait à présent qu’il était possible que des soldats aguerris se joignent à eux. Pourquoi donc cela n’avait pas été possible quelques heures plus tôt ?
Un autre aspect la chiffonnait. Sylvanor visait certes à faire au mieux mais voilà qu’elle avait le sentiment de retomber dans une de ces choses contre quoi elle avait il y a encore peu lutté pour devenir qui elle était. Qui Sylvanor avait-il choisi pour l’accompagner ? Des hommes. Qui donc devait rester derrière et ne viendrait que pour nettoyer la poussière ? Les femmes. Elle n’en dit rien mais cette situation la mettait hors d’elle.
Aussi, lorsqu’elle sortit de la caverne, elle goûta certes le fait de revoir vivante la lumière du jour, mais elle se rendit jusqu’à l’auberge emplit d’une colère qu’elle tenta de dissimuler par son silence et des sourires qui manquaient de chaleur. Lorsqu’elle y parvint, elle n’eut pas le coeur à rejoindre immédiatement la chambre qui lui était attribuée et dont elle se demandait pour combien de temps elle en disposerait encore au regard du choix que lui imposait Sylvanor. Aussi resta t-elle dans la salle commune mais se garda bien d’y prendre la parole malgré les regards interrogateurs.

omme elle s'y était attendu, Gunlann vit la bataille s'achever rapidement et sans quele groupe se soit trouvé en grand danger. Elle était, légèrement, intriguée par la présence de morts-vivants dans les tunnels mais elle avait un vague souvenir que les elfes de profondeurs étaient connus pour leur ferveur religieuse, aussi mal placée qu'elle soit, et cela ne lui semblait donc pas complètement inouï.

¤Il faudra que je demande si mes conclusions sont correctes ou si quelqu'un a une autre explication. Je me demande si nous devons organiser une cérémonie pour le repos des âmes des pauvres créatures que nous venons de détruire ou si quelqu'un à Mythdaë s'en chargera. Une question pour plus tard, visiblement.¤

Maintenant que le chemin était redevenu libre, l'Inugaakalikurite vit que ses compagnons se préparaient à se remettre en marche et elle se dépêcha de rassembler ses affaires afin de ne pas ralentir le groupe plus que nécessaire. Elle fut plus que surprise quand Sylvanor déclara que le moment était venu de rebrousser chemin. Elle ne voulait pas aller à l'encontre des dires de celui qu'elle considérait comme leur guide mais elle se permit quelques mots ... ainsi qu'un sourire et un petit rire.

-Mon ami, j'admire votre optimisme si vous pensez qu'un tel délai me permettra de terminer mes plans pour ce que nous avons exploré jusqu'ici. Je pense que je pourrais passer une douzaine d'année dans ces tunnels sans avoir une représentation assez fidèle de ses moindres recoins et je n'ai pas encore décidé si la forme finale de mes plans sera une collection de cartes, une maquette ... ou même une illusion que je ne suis pas capable de créer à l'heure actuelle. Mon instinct voudrait que nous nous assurions que la menace que nous venons de défaire, Hourrah, nous, par ailleurs!, ne risque pas de refaire surface mais je vais suivre la marche.

Sur le chemin du retour, elle avait envie de siffloter mais elle se retint car elle avait la distincte impression, pour une raison qui lui échappait, que l'humeur du reste de la bande n'était pas au beau fixe. Elle en profita, par contre pour prendre quelques notes succinctes sur les particularités architecturales de la caverne qu'elle n'avait pas observées à l'aller.

Une fois arrivée à l'Hermine, elle posa son sac à dos, plus volumineux que lourd, près d'une chaise et alla chercher de quoi boire pour toute la compagnie avant même de sortir ses affaires pour se remettre au travail. Quand elle revint, elle se tourna vers Sylvanor.

-Bon, quel est le plan? Besoin d'aide pour trouver des renforts? Ou des infos sur les risques potentiels? Quand est-ce que tu veux que nous retournions explorer?

Si Gunlann avait entendu quand il avait dit qu'il s'attendait à ce qu'elle reste à Mythdaë, elle avait évidemment décider qu'il devait s'agir d'une boutade.

Une fois la porte refermée et bloquée par Sylvanor, Ianstaer se permit un sourire à l'encontre du chef de leur équipe.

- Il s'en est fallu de peu, hein?

Bien content que leur meneur décide de retourner à Mythdaë chercher des renforts, l'élu de Maïlikki l'était moins par rapport à sa réflexion de séparer le groupe en deux. Il lui semblait que les atouts, peut être encore caché de certains, pourraient certainement être utile au groupe.

Mais bon, Sylvanor avait ses raisons, il les exposeraient peut être plus tard.

Ils se retrouvèrent finalement en soirée à Mythdaë et le demi-elfe apprécia particulièrement l'initiative de la naine et trinqua de bon coeur avec elle.

- A notre première journée d'aventure!

Proposa t-il comme toast pour trinquer avec la compagnie. Il but une grande gorgée et reposa sa choppe en attendant de voir de quoi les autres voulaient discuter.

Le demi-orque fut finalement soulagé que tout se termine avant que l'un d'entre eux se retrouve en grave danger. Il n'avait pas vraiment les connaissances concernant les morts-vivants, mais avait compris à l'avertissement d'Ianstaer que l'un d'entre eux était particulièrement dangereux.

Il adressa un signe de tête à ses camarades et se trouvait d'accord avec la sage décision de rentre à Mythdae.

Sur le chemin du retour il se trouva en pleine réflexion concernant l'éveil de ses nouveaux pouvoirs. C'était enivrant de ne plus être spectateur, mais acteur du grand cycle. Même si, s'en rendait il compte, chacune de ses décisions ne changeaient, au final, rien. Le cycle se poursuivrait toujours.

Entrant dans l'auberge, il comprit rapidement que ces gens attendaient un récit ou une explication sur leur sortie. Mais il ne se sentait pas encore assez légitime pour le faire, et ce malgré la reconnaissance du Haut-Seigneur et la broche qu'il portait sur ses vêtements.

Il détourna donc le regard, et se glissa discrètement vers une table libre où ses compagnons le rejoignirent, dans une ambiance fort plaisante.

Ianstaer se présenta avec les boissons et ils ordonnèrent le repas. Kharam trinqua avec plaisir et se sentait enfin bien:

- A la votre !

Tirant une rasade de sa chope, il répondit à Gunlann.

- Nous faut il effectivement des renforts ? La manière avec laquelle nous avons procédé contre ces abominations semblait fonctionner. Et pourtant ce ne fut qu'une solution soudaine. Si nous nous préparons à l'avance, nous ne devrions pas avoir de problème ?

Il n'avait toujours pas compris la dangerosité d'un Blême semblait il. Douce lui mordilla l'oreille gentiment, et il la caressa distraitement, tout en donnant un morceau de viande à Aslan.

- Mais je me demande si nous ne devrions pas refaire une vérification de ce que nous avons déjà exploré. Dans la dernière pièce, nous avons découvert deux salles cachées. Peut être en avons nous manqué auparavant ?

Il semblait plus bavard qu'à l'accoutumée. Peut être plus en confiance, ou un changement plus profond.

Sylvanôr fit son rapport et fut légèrement déçu en prenant réalité qu’il n’aurait pas d’autre aide, mis à part Chitrick qui avait été insistante pour pouvoir retrouver son chef. Seuls elle et ses deux frères seraient de la partie, le reste du clan resterait en dehors des murs de Mythdaë et ferait leur preuve sur la surveillance des alentours près de l’île. Les veilleurs postés à l’entrée des galeries avaient eu l’ordre de rester à l’extérieur et de pourvoir à ce qu’aucune menace ne sorte des galeries, leurs rôles n’étant pas de faire bataille dans les galeries. Le guide ravalait son audace qui l’avait amené à croire qu’il aurait pu faire appel à cette aide. Il comprenait parfaitement leurs rôles et en était pleinement conscient. Lui restait maintenant à aller en avertir le reste du groupe à l’auberge de l’Hermine.

En sortant de son rapport, il rencontrait Jacinthe de la Griffe d’Argent qui l’attendait accompagné de ses deux frères. Ils sortirent et prirent quelques instants pour se parler sérieusement de l’avenir possible qu’elle et son clan joueraient parmi eux. Sylvaner lui fit part de ses intentions futures et la jeune kobold semblait comprendre et accepter, mais signalait qu’il fallait retrouver son chef de clan avant toute chose, ce qui fut accepté par le guide.

La soirée était déjà avancée lorsqu’ils entrèrent à l’Hermine. L’ambiance y était réconfortante et, Sylvanôr ne se priait, pour commander un bon hydromel et vint s’assoir avec le groupe pour le compte rendu de son rapport. Celui-ci fut explicite, il ne cachait pas son désarroi face au manque d’aide et présentait encore une fois Chitrick ainsi que ses deux frères qui serait du groupe pour l’avenir. Il s’excusait auprès du groupe d’avoir pris une décision hâtive et demandait à tous s’ils voulaient toujours retourner dans les galeries. Si oui, ils partiraient très tôt le lendemain matin.

Lorsqu’aucun des membres du groupe ne voulut en dire sur leur escapade, les regards les quittèrent sans plus. Les autres clients comprenant que chacun avait droit de ne pas dévoiler ce qu’ils avaient vécu.

Chitrick semblait fortement heureuse de faire partie du groupe ainsi que ses deux frères. Seule Kleli leur mentionnait qu’elle resterait une journée de plus et qu’ensuite elle retournerait les rejoindre du moment qu’elle serait libre. Possiblement qu’Aël lui avait demandé de passer la voir pour son intégration qui le savait réellement.

Sylvanôr après sa bouteille d’Hydromel se levait puis saluait l’ensemble des présents en les invitant à le rejoindre le lendemain aux portes de l’enceinte en spécifiant aux druides de bien choisir leurs sorts, des manipulations de la pierre et du bois pourraient être fort utiles pour bloquer ou débloquer une porte ou un passage ainsi que des pièges. Il se mit à rire laissant voir sa fatigue puis terminait en leur disant qu’ils feraient bien ce qu’ils voulaient qui était-il pour faire de telles demandes en fin de compte. Il les saluait en leur souhaitant une bonne nuit et les remerciait encore pour leur journée passée. Il semblait fier et ne cachait pas son excitation de retourner explorer le lendemain.

Tous purent passer la soirée qu’il voulait et à un moment donné la plupart des clients finirent par reprendre le chemin de leur chambre respective. Les membres du groupuscule, dans leur chambre, l’a cheminé réchauffait la pièce et ils purent, s’ils le souhaitaient, prendre un bain, mais il fallait demander de faire monter de l’eau chaude avant, bien entendu.

La nuit fut douce, calme, fraiche reposante et avant le lever du jour, une odeur agréable de pain frais cuit se fit sentir dans l’auberge. En arrivant dans la salle principale quelques lèves tôt étaient déjà attablé à prendre le petit déjeuné, d’autres quittaient déjà pour commencer leur journée de travail. Chitrick et ses deux frères Kkor et Kor, l’air espiègle semblait prêt à partir à l’instant, ils se présentèrent encore une fois. Le groupuscule put aisément se subsister avant de partir. Lorsque le soleil pointait ses premiers rayons, Sylvanôr arrivait avec un air heureux et muni d’une lanterne à l’huile à sa ceinture qu’il remit rapidement à Kor en disant…- Tient, un cadeau, elle sera utile pour Calcifer, il n’aime pas trop l’huile comme comburante, mais on m’a assuré que celle-ci était de qualité, voilà une fiole d’huile de recharge aussi, prend en soins Kor, tu seras son porteur. - Dit-il avec un sourire taquin et moqueur avant de dire aux autres… - Allons-y! –

Ils prirent la direction des galeries et le chemin se fit sans encombre.

ylvanôr avait fait son rapport et annoncé que Mythdaë n'avait pas les resources nécessaires pour leur fournir des renforts. L'Inugaakalikurite n'avait aucune information sur les besoins de la cité et ne pouvait donc pas commenter mais elle n'était pas aussi déçue que leur guide. Après tout, elle n'était pas complètement certaine que les renforts étaient nécessaires vu que le danger qu'ils avaient rencontré était plutôt limité et qu'ils avaient triomphé de cette menace sans subir une blessure.

Mais cela ne voulait pas dire qu'il n'y avait pas une chance de recevoir un peu d'aide. Gunlann n'y connaissait pas grand chose en morts-vivants et elle n'avait pas eu le temps de se renseigner sur les dangers auquel elle pouvait s'attendre lors de leur exploration des souterrains. Le Seigneur Aël'Telàwërith Eowëlathaèldir était le choix évident mais la druidesse doutait qu'il ait du temps à leur offrir pour répondre à ses questions. Elle devait donc se rabattre sur la seconde option: demander leurs avis à Lëvaartha Al-wen et Isandrë Danathaë. Elle décida de consulter Lëvaartha en premier car cela lui offrait l'option, si cette dernière était trop occupée de consulter quelques ouvrages et, peut-être, de découvrir quelques informations par elle-même.

Mais, avant de faire cela, la mi-journée approchait et cela voulait dire qu'elle devait rejoindre sa chambre pour sa sieste-prière. Kelp bailla sur ses genoux, une claire indication qu'il était temps de faire preuve de dévotion. Et le Dormeur Eternel allait peut-être partager ses connaissances, une aide qu'elle ne comptait pas refuser.

La nuit de Gunlann avant le déjeuner.

Le roi des glaces sous la mer geler dormait d’un repos inquiétant sans offrir à ses fidèles. Certain d’entre eux continuait de quémander sa force, ce n’était pas la force même du dormeur éternel qui avait effet sur leurs demandes, mais plutôt leur piété. Le fragile équilibre était en tout temps en combat, tantôt le mal reprenait ses droits et en d’autres moments le bien rétablissait le bon ordre des choses et ainsi la roue tournait sans fin.
Gunlann, après sa piété se laissait bercer par le sommeil et si celui-ci commençait agréablement, il en finit autrement. Le rêve dont elle ne se souvenait plus avait laissé place à un cauchemar. Paisible sur les hautes cimes enneigées aux glaces éternelles, un tremblement se fait sentir et soudain jaillit de sous ses pieds de la lave, elle coule doucement sans pouvoir s’en échapper, brulant ainsi doucement dans d’atroces souffrances. Elle veut crier sa souffrance, mais rien ne sort, elle est muette et semble ne pas pouvoir mourir de souffrance, car son corps est enfoncé jusqu’aux troncs et continue de descendre en brulant. Des bras squelettiques sortent pour l’enfoncer davantage puis une tête de blème sort de la lave et lui font un signe de silence tout en s’enfonçant en même temps qu’elle. Sa tête une fois sous la lave, ses yeux peuvent voir son corps dissous et la sensation de brûlure est insupportable. Gunlann se réveille au sol en bas de son lit juste à côté de l’âtre de la cheminée où les quelques tisons restants dégagent à peine la chaleur respective au confort. Elle est en sueur, le cœur battant à tout rompre. La loutre à ses côtés semble inquiète et elle dégage une odeur atroce, tellement que la druidesse y reconnait l’odeur du blème puis sa fidèle compagne commence à enfler jusqu’au moment d’exploser. Gunlann se réveille couché dans un bûché réalisé d’ossement, elle brûle là vivante en ressentant toute la douleur insupportable et les ossements se mettent à la saisir pour l’enfoncer plus profondément dans la braise infernale et se retrouve souffrants devant un diantrefosse qui mange vivante sa loutre qui elle, se débat en criant ses derniers sons. Elle se réveille enfin en criant de tous ses poumons, mais aucun son sort de sa bouche, elle est en sueur et le lit est trempé. Elle attend un moment étant assuré qu’elle va repartir en cauchemars, mais les oiseaux chantent à l’extérieur. Soulagé elle se lève, se prépare pour aller déjeuner et en ouvrant la porte elle tombe sans arrêt dans les profondeurs de Toril vers une mer de lave qui semble s’ouvrir pour l’accueillir et la faire bouillir. Elle sent sur elle deux mains qui retiennent sa chute en se tournant pour voir qui la retient elle aperçoit un joli demi-elfe aux cheveux roux qui lui fait un sourire complaisant et lui chuchote à l’oreille…* Réveille -toi.*

Gunlann se réveille enfin. Son lit est sens dessus dessous et elle à terriblement froid. Elle entend les locataires commencer à descendre pour le déjeuner. Une agréable odeur de pain frais encense l’auberge. Elle se prépare et descend à son tour pour retrouver les autres membres du groupe et Sylvanôr apparait avec trois kobolds.

Durant la soirée Euskara resta d’humeur maussade. Elle peinait à donner le change mais ce qu’elle avait vu l’affectait ou plus précisément l’attristait. Certes il y avait eut la peur mais celle-ci n’était guère de choses comparée à ce qu’elle avait vécu au cours des derniers jours. Non, ce qui l’abattait surtout était l’existence qu’elle découvrait de choses qui tout en donnant l’impression d’être vivantes étaient mortes. C’était contre-nature et tout cela remettait en cause le lien profond qu’éprouvait Euskara avec ce qu’elle considérait comme la nature, qu’il s’agisse des races intelligentes ou de la faune et de la flore. Cette non-vie non seulement animée mais sachant visiblement ce qu’elle faisait entamait en elle un travail de réflexion et de méditation sur tout ce qu’elle avait alors considéré comme relevant de l’Etre. Certes, elle avait déjà vaguement entendu parler de ces créatures mais les rencontrer en réalité était une autre paire de manche.
Assise à la table et sans trop vouloir déranger ceux qui partageaient avec elle un repas qu’elle ne faisait que picorer, elle renouvela son interrogation quant à ce qu’était ces créatures, goules et blèmes dont elle n’avait aucune connaissance. Elle s’enquit également de savoir si d’autres types de créatures de cette nature étaient susceptibles de se trouver sur leur chemin.
Dès que cela lui fut possible, elle rejoignit sa chambre pour tâcher de trouver un espace sécurisant au coeur de ses draps.