Chapitre I : Route de pays, mène-moi à la maison

Krivvin regarda les flammes de la magicienne en haussant un sourcil.

- Je n'ai pas un bon souvenir des mages qui utilisent leurs pouvoirs pour extirper des réponses, dit l'homme.

- Ouaip, l'extorsion de réponse, c'est un truc de tyran. T'auras jamais la vérité comme ça ma petite, t'auras juste ce que tu veux entendre, ajouta Vampar dont l'attitude définissait définitivement quelqu'un qui avait vu son lot de bataille.

- Et puis ça reste des gamins des environs..., repris Krivvin.

Malgré tout, un des gamins, donc, désormais sans masque, avaient vu la flamme de la jeune femme dans la main avant même qu'elle ne put prendre en compte (ou non) les remarques des deux hommes. Il s'agissait d'un gamin d'à peine treize ou quatorze ans, mais vu l'âge d'Ashendra, ça ne changeait pas grand chose. La flamme magique sembla le terrifier bien au delà de ce qu'elle prévoyait et elle ne put s'empêcher de remarquer une lueur étrange disparaître brutalement dans les yeux du garçon alors qu'il tentait de s'éloigner, s'entrechoquant dans ses camarades encore étrangement apathique.

- Att... ATTENDEZ ! AAAAAH ! PAS LA FLAMME ! PAS LA FLAMME !

Soudainement, la terreur du jeune homme sembla se répandre comme une trainée de poudre chez tous et toutes ses camarades. Et probablement, vu l'histoire d'Ashendra, cela réveilla t'il quelques choses. Pendant de nombreuses minutes, les cris de terreurs de ceux qui n'étaient pas inconscient emplirent la rue jusqu'à ce que, enfin, tout cela se calme. Certains avaient la tête dans les mains, pleurant comme les enfants qu'ils étaient mais l'un d'eux, un peu plus vieux que les autres, réussit à donner quelques mots.

- Magus... Dans le temple du Dieu Passager...

C'est ce qu'on appelle un coup critique RP ^^

Lancers...

Ashendra - Jet de compétence : Perception : 14(d20) +0(deg) +0(Sag) +2(familier à portée) = 16 ~ Réussite

Elle n'écoutait pas ou n'avait rien à faire des critiques de ces gens là. Ce n'est pas eux qui avaient mourir ce soir là. Pas eux à qui un gamin avait enfoncé une dague prés du cœur, ou qui avait vu son amie avec une lame dans le corps... Elle pensait à la mère qui avait assommé un de ces "cons" après que son fils commence à se vider de son sang.

Elle s'approcha, mais finit par se figer sur place. Le regard de l'adolescent, à peine plus jeune qu'elle, lui suffit et la replongea quelques semaines en arrière. La peur se propagea parmi les conscients, comme le feu s'était propagé dans sa maisonnée.

Elle regarda sans les voir les visages de ces assaillants. Elle entendit sans les écouter les cris de terreur des ces enfants.

Un froid glacial l'envahit. Elle tremblait et n'essaya même pas de le cacher. Pas plus que ses larmes qui coulaient sur ses joues. Et elle resta plantée là quelques secondes, avec sa fausse flamme dans la main.

Reprenant finalement conscience, l'ensorceleuse finit par se retourner et reprendre la direction de l'auberge.

Passant près de Vampar, elle souffla sur la flamme et la transforma en rose qu'elle lui déposa dans la main. Le tour de passe passe arrivait à son terme.

- Crachez moi votre bonne conscience au visage autant que vous le voulez. Mais moi je n'ai frappé ou blessé personne ce soir... Et encore moins des gamins des environs.

Elle dépassa les hommes et rentra dans l'auberge. Elle passa derrière le bar, attrapa son verre et le remplit du premier alcool qu'elle pu trouver, avant de le descendre cul sec.

Elle le remplit à nouveau, et se laissa glisser au sol. Elle tremblait. Ses mains étaient tachés de sang, son visage baigné de larmes. ¤ PAS LA FLAMME ! PAS LA FLAMME ! ¤ Elle entendait en boucle les cris du gamin et revoyait sa maison envahie par les flammes.

Elle bu le second verre avant de le jeter avec force contre un mur et de poursuivre avec la bouteille. ¤ Magus... Dans le temple du Dieu Passager...¤ Elle ne comprenait pas encore de quoi il s'agissait, mais pour l'instant elle voulait simplement tout oublier, tout.

La prêtresse satisfaite des premiers soins qu’elle avait prodiguée, fut toute aussi hébétée que ses camarades par la réaction des adeptes de Magnus face à la flamme qu’Ashendra avait fait naître dans sa paume.

- Que leurs arrivent ils ? Chuchota t’elle.

¤ Le temple du Dieu Passager ? ¤

Une fois que l’ensorceleuse au serpent partie se réfugier dans la taverne dans un état que la demi-elfe perçut entre nervosité et colère, Xehtavn s’avança à hauteur du tavernier.

- Vous et vos acolytes de comptoir avaient la remarque facile envers celle qui vient de vous épargner une bagarre dans votre taverne. Xeht avait parlait d’un ton ferme pour défendre Ashendra.

Elle ne l’a connaissait pas plus qu’eux finalement. Et les actions d’Ash n’était pas encore prévisible ou compréhensible en tout point par Xeht. Mais elles faisaient route ensemble et elle avait eu l’occasion de voir le dévouement en leur but d’Ash et cela suffisait à la prêtresse de Corellon pour avoir confiance en la bonté de la jeune originaire du Calimshan.

Elle voulait allait la rejoindre et essayer de la réconforter. Mais elle avait eu le sentiment qu’Ashendra avait besoin d’un moment seul.

Elle ramassa un des masques qui était à ses pieds. Serrant les dents, le mouvement lui arracha une nouvelle grimace de douleur. Son bandage laissé déjà apparaître une petite tâche de sang.

¤ Fait chier… ¤

Elle regarda le masque qu’elle brandit à hauteur des yeux de Vampar et des autres.

Novice de ce genre de situation, l’adrénaline de la bataitlle laissa place a un gros bordel de frustration en elle. Et cela s’entendît dans sa voix. Elle s’était faite poignardée ! Merde !

- Je crois …. Qu’on a… légitimement… le droit… a un minimum de réponse!

Brandissant le masque au dessus de sa tête. « Bordel de merde! » Jura t-elle comme un exutoire au maelström des sentiments qu’avait naître ses dernières événements.

Elle devra apprendre à gérer ce genre d’émotion qu’offrait les batailles mais pas ce soir.

- Alors qui va nous dire ce qui se passe ici à la fin ? Qui est ce Magnus ?


Test de connaissance religion par rapport au temple.

Ashendra

La grande voix de Thorn avait vidée la salle quelle minute après que l'ensorceleuse y soit entrée. Le verre de métal avait été ramassé. Puis une main tannée avait saisie la bouteille dans la main de la jeune femme et l'avait posée loin d'elle. L'aubergiste la regardait à travers ses larmes. Le regard était très différent de celui de sa protectrice. Plus sévère peut-être. Pourtant, il n'était pas dénué d'une forme de compassion. Et, en vérité, à travers le voile de sa terreur, Ashendra ne put pas s'empêcher de voir le même éclat que dans les yeux de Sabetha lorsqu'elle l'avait prévenue : apprendre à manier sa sorcellerie, c'était apprendre a se réguler soit même.

- Vampar et Krivvin ont les blessures qu'ils ont. La guerre laisse des traces invisibles, et certaines sont des brûlures.

Il se baissa, et sans prévenir déboucha du pouce une petite fiole, la posant sous le nez de la calishite. L'odeur de soufre et d'ammoniac lui monta au nez, parfaitement immonde. Elle tenta de se contenir, mais elle rendit brutalement les deux verres qu'elle venait d'avaler, qui lui avait brûlé le gosier, dans le seau que le tavernier tendait devant elle.

- L'alcool n'est en rien un élixir d'oubli. Demain, la gueule de bois aurait transformé tes terreurs en pire qu'elles le sont. Et je sais de quoi je parle.

Il y avait dans la brutale sagesse de Thorn des évidences certes, mais assenés comme des coups de fouet sur sa juvénile absurdité. Elle ne put qu'avaler l'eau qu'on lui tendait pour faire passer le goût de bile. La main du tavernier se referma sur son bras, et malgré son opposition, elle fût sur ses pieds aussi vite qu'elle s'était effondrée.

- Ces gamins ont ton âge, je ne sais pas ce qui t'es arrivé, mais le début de ton remède, il est peut-être là. Aide les, ça t'aidera toi même.

Il s'éloigna, retournant vers la sortie.

- Je te ferais payer tout éventuel autre verre, entendit elle en dernier.

Xehtavn

Thorn, qui n'avait par ailleurs rien dit, était entré pendant quelques minutes dans la taverne, en faisant sortir tous le monde sauf Ashendra. Pendant ce temps Xehtavn était resté avec le reste. Vampar avait perdu son sourire à sa remarque, et Krivvin s'était apprêté a répondre. La corellite avait déjà vu ce genre de regard, elle était allée trop loin, et le savon allait venir.

Mais c'aurait été sans compter sur la mère qui avait assommé l'un des bandits un peu plus tôt. Alors que Vampar ouvrait la bouche, elle s'approcha, une colère toute maternelle dans les yeux. Pourtant elle parla relativement calmement.

- La petite n'a pas connu tes guerres, Vampar Verbois, asséna t'elle, garde tes remarques pour toi. Vu le chemin qu'elle a choisit, elle a encore tous le temps pour comprendre, elle se tourna ensuite vers la demie. Son regard se fit plus doux, mais elle se sentit tout de même engueulée comme une gamine : ne dit pas n'importe quoi. Ces cons ont explosé les fenêtre de chez Krivvin. Tu es certainement plus intelligente que nous, alors pas trop de propos malencontreux.

Elle s'était ensuite énervée contre un masque, ce qui avait laissé le temps à Thorn de ressortir, sans Ashendra pour le moment. Il avait haussé un sourcil sur Xehtavn.

- Ecoute…

- Arrête tes conneries maintenant gamine, Vampar avait lâché ça avec une sévérité terrible qui intima le silence, même au gigantesque Krivvin, t'as d'la chance que la Côte soit remplie d'aventuriers à la retraite, j'ai connu des coins ou ta copine serait déjà sur l'échafaud pour usage non autorisé de la magie. Et hurler des tartuffardes du genre "Tu me dois des réponses, destin à la con", n'a jamais rien changé au cours des choses. On ne pose pas des questions a des gamins catatoniques. Utilise ta tête, vu tes sapes tu viens de la ville, et pas des coins les plus pauvres, alors Isa devrait avoir raison, trouve un truc dedans.

Le coup de fouet bien peu amène du pugiliste fit disparaître toute émotion inutile de la tête de Xethavn. Il avait plongé ses yeux dans les siens. Elle n'avait jamais rien vu de tel depuis… sa grand-mère. Le regard lui disait "montre moi que tu vaux ce que tu dit valoir". Et quelque chose en elle lui disait que Vampar n'hésiterais pas à lui coller une claque si elle n'était pas au niveau.

Son esprit vogua dans ses souvenirs. Loin, loin, très loin… une discussion entendue des années plus tôt, aux premiers mois de son noviciat. Des oreilles qu'elle avait laissées trainées, alors qu'elle venait prendre un cours de théologie. Avant elle il y avait celui qu'elle apprendrait plus tard être un archiviste de l'église, et il discutait avec son maître, dans son bureau dont la porte avait été laissée ouverte :

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

- Alors ?
- C'était une fausse alerte.
- Une fausse alerte ? Caerlicarn et Turlang ont clairement dit qu'ils avaient senti une pulsation dans le cœur !
- Oui… mais que veux tu que je te dise. Ce qu'a fait le Dieu Momentané est la plus grande blessure qu'a jamais infligée l'humanité, le dégoût avait retenti dans cette affirmation, au tissu de la réalité. On ne devrait pas trop s'étonner que le seul possible reste qui exista trouve parfois utile de nous rappeler qu'il existe.
- Dieu Momentané… Espérons que Karsus ne soit que ça, et pas un Dieu Passager qui reviendrait un jour comme le disent certains...
- Tss... Ni Corellon ni Mystra ne laisserait faire une chose pareil... Ah ! Je crois que ma novice est arrivée...

Lancers...

Ashendra - Jet de vigueur : 11(d20) +0(base) +1(CON) = 12 ~ Echec
Thorn - Jet de force : 17(d20)+3 = 20
Ashendra - Jet de force : 17(d20) -1(For) = 16 vs DD20 ~ Echec
Xehtavn - Jet de compétence : Connaissance (religion) : 13(d20) +4(deg) +1(Int) +2(Indice majeur) = 20 ~ Réussite

Elle voulut répondre quelque chose de cinglant au tavernier, mais se retint. Elle savait. Elle savait qu'il avait raison et qu'elle avait mal réagi. Qu'elle s'était une nouvelle fois laissée emporter par ses sentiments, ses récentes blessures invisibles. Mais ça faisait quand même mal de l'entendre... Et encore plus de l'accepter en dégobillant.

Elle tenta de résister, pour la forme, mais finit par se laisser relever. Et bu l'eau avec avidité, avant d'essuyer les coins de sa bouche avec la manche de sa chemise. De toute manière elle était déjà foutue.

Elle écouta le conseil du tavernier en le fixant du regard. Elle ne dit rien mais acquiesça sans un mot.

Une fois qu'il fut sortit, elle attrapa de l'eau et se lava les mains, chassant le sang qui s'y trouvait. Puis elle se passa un coup sur le visage et y effaça ses larmes, sa rage et sa tristesse.

¤ Tu es Ashendra. Tes émotions ne te contrôlent pas. Tu es en contrôle ! ¤ Elle souffla fortement et longuement. Évacuant ses incertitudes, ses craintes, ses tremblements. ¤ Ton chemin est encore long, ne t'en écartes pas. Fais face. ¤

Sortir de l'auberge fut plus dure que ce qu'elle s'était imaginée. Il y avait un peu de honte et d'anticipation sur les regards des autres. Et peut être y aurait il quelques remarques acides, voir des remontrances. Peut être plus du tavernier. Mais peut être les autres ?

Elle finit par jeter ses pensées négatives à son feu intérieur. Qui étaient ils pour la réprimander ? Elle prendrait leurs remarques et répondrait si ils le méritaient, ou les accepterait en silence si elles étaient justes.

L'ensorceleuse finit par sortir, un nouveau masque impassible sur le visage. Enfin c'est ce qu'elle espérait. Mais son visage était malgré tout moins dur, plus jeune, et marqué par ses larmes désormais sèchent.

Elle s'approcha de Mérillia qui semblait en retrait, et lui chuchota un remerciement.

- Merci pour tout à l'heure mon amie. J'ai encore un peu de mal à contrôler... certaines choses. Mais, saches le, je n'oublie pas pourquoi nous sommes là. Pourras tu me pardonner ?

Elle s'approcha ensuite de Xethavn. Elle avait entendu la tirade de Vampar mais avait réussi à se contrôler et à ne pas lui sauter à la gorge verbalement. Elle savait que les lois étaient différentes ici mais n'avaient pas encore fait l'effort de les apprendre. Elle allait devoir le faire rapidement.

- Désolé de t'avoir laissée seule. J'avais besoin de... bref.

Heureusement pour elle que sa peau sombre cachait facilement la rougeur qui lui montait aux joues. Même si elle ne pouvait certainement pas cacher le léger relent d'alcool et de vomi.

- Même si ça me fait mal de l'admettre, il a raison. J'ai vu ton don. tu sais soigner, et tu es toujours là pour aider. Ils ont besoin de toi. Dit elle en désignant les gamins.

¤ Je le sais parce que quelqu'un comme toi m'a un jour aidé aussi. Et moi je ne sais pas faire ça... ¤ voulut elle ajouter, mais ces mots là ne sortirent finalement pas.

- Et si j'en crois tout ce bazar, des gars qui ne savent pas vraiment se battre, même si ils ont bien failli avoir notre peau, ça ne te rappelle rien ? Tout est peut être lié...

Bon Xeht m'a prévenu qu'elle ne serait pas dispo dans les semaines à venir. Cela dit je sais ce qu'il en est, en règle générale c'est pas très bon de faire une pause trop longtemps… Donc, je te propose deux choses : soit on continue ici en espérant que je récupère un nouveau loubard d'ici peu, soit on peut faire un autre RP (par exemple pour affiner le passé d'Ashendra, ou pendant son voyage en bateau) en attendant. Mais finissons tout de même le chapitre il ne restait qu'un ou deux post

Une oreille absente, la demie-elfe s'était plongée dans ses souvenirs. Elle était petite alors et la chose ne lui avait pas semblée importante. Pourtant, aujourd'hui, elle saisissait quelque chose : elle n'avait jamais, ensuite, entendu parler de ce Karsus. Pourtant, ses études en théologie avait recouvert un grand pan de toutes les cosmogonie, elle se souvenait même vaguement avoir entendu parler de la Bureaucratie Céleste un jour mais elle avait du s'endormir. Et bien entendu, les habitants des Abysses comme des Neuf Enfers avaient de temps à autre été évoqués.

Mais de Karsus, officiellement, non.

- Karsus., le nom était sorti de ses lèvres dans un murmure que seule Ashendra avait put entendre, sans que la corellite ne sache vraiment ce que cela voulait dire, le Dieu Passager, c'est Karsus... mais je n'en sait pas plus...

Elle baissa la tête, s'excusant un peu. Pendant ce temps, et après avoir vérifié que le jeune homme qu'elle avait embroché s'en sortirait, Mérilia s'était approché du groupe. La plupart semblait effectivement bien incapable de faire quoique ce soit, mais en vérité, elle semblait regarder les alentours. Et puis, elle sembla saisir quelque chose et alla échanger quelques mots avec Thorn. Contrairement à Xehtavn et Ashendra, elle avait déjà vu la bataille, et même, semblait être dans son élèment. Elle entra à nouveau dans la taverne, et on entendit quelques bruits avant qu'elle ne ressorte avec l'un des trois premiers malandrins qui se trouvait être attaché avec les draps d'un fauteuil. Elle le traina dehors, il n'était pas encore démasqué, et saisi sa dague. Ensuite elle saisi la lanterne que tenait une jeune femme un peu tremblante qui cherchait visiblement quelqu'un des yeux dans le tas des jeunes masqués, et approcha la dague de la flamme. Celle-ci enfla soudainement, peu, mais suffisamment pour que ce soit impressionnant.

- C'est de l'esbrouffe, dit elle en laissant tomber l'arme. Puis, pour répondre aux regards étonnés des plus attentifs, j'ai été éduqué par un archéologue et j'ai passé une partie de mes étés dans la maison d'une magicienne, éclaira t'elle en haussant les épaules. Par ailleurs…

Elle retourna vers l'homme qu'elle avait sortie, et avec son pied, elle fit sauter son masque.

- C'est bien ce que je me disais, le ton de ta voix me semblait un peu trop rationnel par rapport aux autres.

Elle fit signe aux deux femmes d'approcher. L'homme, à peine conscient, se réveillant du sort de sommeil d'Ashendra, était certainement plus vieux que les autres de prêt d'une dizaine d'année. Sans en être sur, ses caractéristiques physiques disait qu'il était certainement du coin.

Voyant que les paroles de leur jeune agresseur avait semé le doute dans l'esprit de Xethavn, l'ensorceleuse à la peau sombre n'insista pas. Elle saisit néanmoins les paroles de l'elfe. ¤ Karsus ¤ Elle avait déjà entendu ce nom là, mais n'arrivait à le relier à rien d'autre. Juste un nom. Peut être simplement celui d'un marchand passé par la maison familiale, ou un client de son père. Elle n'en savait rien de plus.

Mais pourtant, sa compagne semblait persuadée qu'il était la solution, ce fameux dieu passager.

Pendant ce temps, Merillia laissait parler son instinct. Simple et efficace. Voilà ce qui pouvait résumer la jeune femme. Décisive également. Elle ne tergiversait pas. Elle agissait. Tant de confiance en elle, remettait en perspective les agissements de gamine d'Ashendra, appuyant là où ça faisait mal.

Elle planta là, une nouvelle fois, Xethavn, et se rapprocha de la guerrière. Profitant de l'instant pour récupérer la fameuse dague "d'esbrouffe". Ça pouvait toujours servir. Au pire, ça l'occuperai un soir au coin du feu.

Elle s'approcha ensuite de l'homme et le dévisagea, cherchant à deviner si elles l'avaient déjà rencontré ces derniers jours ? Ou à leur arrivée ?

Puis elle se tourna vers Thorn et Vampar.

- Ce gars là vous dit quelque chose ?

Puis se retournant vers l'homme, elle ajouta d'un air inquisiteur:

- Peut être saura t-il nous expliquer tout ce foutoir ? Tout comme cette histoire de Flamme et de temple ?

Elle se garda bien cette fois de laisser sous entendre une quelconque extraction forcée de réponse, ayant déjà eu sa dose de remontrances pour la soirée et plus encore.

Les deux hommes s'approchèrent, suivi de Krivvin, et Leliane - la mère poule - qui suivait le tout. Tous regardèrent l'homme un instant avant, étonnamment, de tous hausser les épaules en même temps.

- Tronche inconnue de notre côté, dit Vampar.

L'homme avait un teint un peu hâlée, mais pas basané comme la peau d'Ashendra. Il venait probablement d'un coin froid, et sa le hâle était plus le fait d'une vie a affronter les reflets du soleil sur l'eau et la glace, qu'a se le prendre en pleine face au milieu du sable.

L'homme se réveillait peu à peu en grognant alors que la magie disparaissait de son sang. Il ouvrit lentement les yeux, et ses paupières finirent brutalement leur course quand il entrevit les cinq personnes autour de lui.

- Oh bordel, fut son premier mot.

Il tenta de se reculer en s'appuyant sur ses mains, mais c'était sans compter sur les draps qui l'enserrait. Il s'entortilla dedans et se retrouva pendant quelques instant à rouler de gauche à droite comme une chenille ridicule avant que la jambe de Thorn ne le remette en place.

- Ouais, ouais, j'vais parler, calmez vot' cul... , dit l'homme dans un soupir, c'est pas comme si j'en avais quelque chose à foutre de ces tarés...

Il tourna la tête, remmarquant tous les autres au sol.

- Les gamins se sont réveillés ont dirait. Z'était pas solides vos minots, j'ai vu des..., la suite se perdit dans une expiration de douleur après que Leliane ait enfoncé son talon sous son plexus.

Il fallut quelques minutes pour que l'homme reprenne un minimum de contenance, et un sourire torve se dessina lentement sur son visage.

- Ouais, disons que l'envoûteur devait être raide comme l'épée d'un pourpre… M'enfin. J'ai quoi si je vous dit c'que j'sais ? Toi la noiraude, t'es pas trop nulle avec tes sorts, j'imagine qu'on doit t'écouter. Alors, c'est quoi l'marché ?

Le mitanais était épuisé. Son esprit ne pensait à rien d'autre qu'à un bon ragoût suivit d'un lit, et c'est pour cela que, alors qu'il poursuivait sa route depuis des jours vers Eauprofonde et voyant au loin les lumières d'Amphail, il avait décidé de s'y arrêter. Quelle n'avait pas été sa déception lorsqu'il avait entendu le tocsin sonner et senti l'odeur du combat. Désabusé, il lâcha un coup de talon à son destrier tout aussi flegmatique et avait sorti son arme. D'une jambe il avait renversé un étrange assaillant masqué qui s'enfuyait avant de voir un groupe de paysan mené par un géant barbu aux yeux colérique passer devant lui, poursuivant les autres.

C'est assez étonné donc qu'il débarqua sur la place devant une taverne qu'il ne pût s'empêcher de remarquer tant son estomac grondait. Une femme encapuchonnée, le barbu et deux autres hommes semblaient s'apprêter à questionner l'un des hommes au sol alors que tous les autres, visiblement jeunes était, toujours étonnamment, encadré avec une certaine chaleur par leurs potentielles victimes, comme si ces dernières les connaissaient. Alors qu'il se questionnait sur la logique de tout cela il entendit :

- Gendibal ? Gendibal de Paldragon ?

Le vieux guerrier ne compris pas immédiatement. Après tout, il n'était certainement pas né à Paldragon... et puis il vit qu'il l'interpellait. Un homme d'âge similaire au sien, l'œil un peu aviné, les cheveux mi-longs. Une posture qui trahissait la puissance et la souplesse et pas d'armes visibles. L'homme avait visiblement vieilli alors même que cinq ans seulement les séparaient de leur rencontre : Vampar - le Poing Vagabond - aussi pugiliste que bon camarade. Ils s'étaient battus ensemble, dans les lignes arrières, pendant la Croisade Brillante. La cruauté des démons les avaient autant affectés que tous les autres. Vampar avait plongé dans l'alcool, et lui avait perdu foi en lui-même. Vampar s'approchait de lui, ne croyant visiblement que moyennement à ce qu'il voyait.

Râpeux. Humide. Herbe ? Non.

Les yeux et le nez ouvert, l'énigme fût vite résolu. Un gros chien à poil long léchait le visage du fils de la Terre, et il s'arrêta quand il repris connaissance, sautant en arrière. Malgré sa visible bienveillance, le chien, pourtant loin d'être un petit gabarit, semblait se méfier des humanoïde. Le terrestre ne pouvait pas s'y tromper : l'animal était, ou avait au moins été domestiqué. Tournant la tête de gauche à droite, il se découvrit a côté d'un petit bosquet. Qu'est ce qui s'était passé ? Où était il ? Il se pris la tête… une migraine était entrain de disparaître au fond de son crâne, mais alors que la douleur s'en allait, restait une sensation de vide. Mais il était incapable de se l'expliquer.

Voyant qu'il n'était pas immédiatement attaqué, le chien se rapprocha. Il venait constater que ce bonhomme qui sentait la pierre mouillée allait effectivement bien. Ce dernier put observer un peu le chien. Derrière ses poils constellés de boue l'on voyait des cicatrices boursouflées. Le voyant relevé, le chien parti en boitant en arrière avant de revenir avec dans la gueule une branche de fruits. L'animal semblait diablement intelligent. Instinctivement, le chtonien sut que les fruits étaient bons, et il ne se fit pas prier pour les manger.

Une fois son estomac un peu rempli, il rencontra à nouveau les grands yeux du chien qui ne demandait rien. Pourtant il ne put s'y tromper maintenant tout à fait conscient : certes les cicatrices étaient vieille, mais la blessure purulente sur la postérieure gauche du chien, elle, allait le tuer si rien n'était fait. Au loin, il voyait des lumières, un village.

Ashendra ne put cacher sa déception. L'homme avait pourtant la tête des gens du coin. Mais peut être avaient ils tous un peu le même air dans cette région, ou plus au nord, au sud ou peut importait vraiment en réalité.

Le réveil, et le dur retour à la réalité de l'inconnu meneur de jeunes idiots, ramena un sourire en coin sur le visage de la calishite. Rapidement rendu en une crispation de douleur lorsque son épaule la ramena elle aussi sur terre.

Elle patienta tranquillement que l'homme arrête de bavasser en énervant son monde, ce qui lui permit de reprendre, au moins pendant un temps, le contrôle de sa douleur. Puis il s'adressa à elle.

- Il va falloir savoir ce que tu veux déjà. Un coup tu nous dis que tu veux parler, et de l'autre tu veux passer un marché. Même si j'ai un doute sur le fait que tenter de passer un marché dans ta situation soit la meilleure des idées...

Elle s'essayait là à l'art marchand de son père, mettre le doute au vendeur sur la qualité de ses produits pour en faire baisser le prix. Elle n'y était pas la plus douée, mais elle n'avait rien à perdre.

- Passons sur ce détail. Avant de passer ce marché et les termes de ceux ci. Vérifions déjà ta... sincérité.

Tu vois, il y a quelques jours de ça, des amis à moi se sont fait attaquer et enlever par un groupe. Et surtout leur chef, vois tu, est quelqu'un de proche... Elle lui donna une description du père de Mérilia, modifiant simplement ses cheveux et en précisant qu'il était Calishite tout comme elle.

Pendant ce temps Jabir était sorti du manteau de l'ensorceleuse et glissait le long de sa manche pour se rapprocher de l'homme en sifflant et crachant, montrant ses crochets.

- Voyons Jabir, on ne sait pas encore si il ment, le réprimanda t-elle gentiment. Mais ca ne saurait tarder, laissa t-elle en suspend alors que le serpent dardait son regard sur l'homme.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Je ne sais pas si tu as besoin d'un jet, mais si jamais: Métier (marchand) +6 / intimidation +4 / Tromperie +11