Chapître 3 : M maître, mille esclaves

Bon, essayons de tirer quelque chose de ce que j'ai compris de vos dernières réflexions.
Pour fluidifier un peu le tout et essayer de donner un aspect pulp que certains réclament, je n'ai pas spécialement détaillé chaque étape, notamment au niveau des lancers de dés. J'en ai effectué des globaux, de mon côté, pour ne vous en livrer que les conclusions.

Les quelques heures restant avant la tombée de la nuit permirent, non sans mal, aux aventuriers d'échafauder un plan d'action. Les divergences étaient toujours vives au sein du groupe entre les partisans d'une attaque, billes en tête, et les tenant d'une approche plus prudente et discrète. À contre cœur, sembla-t-il, les "casse-cou" acceptèrent de renoncer à leur charge héroïque sur le fortin pour opter sur l'abordage du navire encore à l'ancre.

L'obscurité venant, les activités se ralentissaient dans le camp des esclavagistes sans que, pour autant, la surveillance ne semblât se relâcher. Rares étaient ceux qui étaient encore dehors, seules les quatre sentinelles, déjà repérées, restaient à leur poste. Les deux barques, ayant servies au ravitaillement, avaient été trainées sur le sable et deux marins demeuraient à proximité. Appuyés sur la coque, ils tiraient de longue bouffées de fumée d'une pipe sortie de leur poche, tout en discutant tranquillement, comptant certainement sur les "terriens" du fort pour assurer leur sécurité.

Les chevaux avaient étaient conduit à l'écart de la piste et attachés solidement à des arbres - l'idée de les utiliser comme diversion avaient soulevé trop d'objection pour être retenue - sous la garde de Luna, jugée trop peu fiable pour le raid projeté. Puis, le plus silencieusement possible, Falrin devant faire d'énormes efforts pour ne pas jurer à chaque fois qu'il dérapait dans une flaque d'eau, le petit groupe d'aventuriers contourna la palissade pour atteindre la plage sur laquelle gisaient les barques. La progression dans l'eau était lente et particulièrement éprouvante pour certains membres de l'expédition. Si la mer arrivait au niveau de la taille pour trois d'en eux, Jafert l'avait à hauteur de la poitrine et le malheureux nain devait progresser sous la pointe des pieds sous peine de boire la tasse. En tête de colonne, Iskender avait chargé Kimo sur ses épaules pour préserver au maximum son compagnon à quatre pattes.

En dépit de ces difficultés, le groupe été parvenu à entrer dans la place sans se faire repérer. Il lui restait maintenant à s'emparer d'une des barques pour la suite de leur plan. Faisant signe à ses compagnons de rester au plus près de lui, Kald incanta d'une voix rauque, faisant naître une sphère de ténèbres autour d'eux. Si ceux qui se tenaient à l'intérieur de cette zone pouvaient parfaitement voir ce qu'il se passait au dehors, leur présence, plongée dans l'obscurité la plus profonde, était dissimulée à quiconque se tenait à l'extérieur de cet espace, leur permettant de s'approcher de leur objectif.

Près des barques, les marins ne se doutaient de rien jusqu'à ce qu'un bruit suspect ne les alerte. Falrin et Mardock, contraints de progresser côte à côte pour rester dans l'aire d'influence du sortilège de Kald, venaient de se heurter involontairement et le tintement métallique de leurs armures venaient de troubler le silence. Avant que la situation ne dégénère, Jafert fit un pas en avant, se dévoilant aux yeux des gardes, avant de les interpeler d'une voix amicale. Rapidement, l'Amnien, mêlant gestes lents et monotonie de l'incantation, capta l'attention des deux hommes. Fascinés, ceux-ci acquiescèrent aux propos de l'ancien tenancier de bordel - quelle raison auraient-ils eu de se méfier d'un ami aussi sincère ? - avant de s'éloigner, porteur d'un message urgent pour le chef du camp, message dont ils ne connaissaient même pas la teneur.

Profitant de ce répit, les aventuriers se hâtèrent de mettre une barque à l'eau. Peu friand d'efforts physiques, Kald laissa les autres s'échiner à trainer l'embarcation pour se concentrer sur le sabotage de l'autre. Y mettre le feu aurait été bien plus efficace mais l'enfant du froid se refusait l'utilisation d'un tel moyen. Plongeant sa dague dans l'interstice entre deux planches, sous la ligne de flottaison, il entreprit d'élargir la fente ainsi pratiquée, arrachant de gros copeaux au bois. Le temps manquait pour faire un travail de qualité et il faudrait bien se contenter de ça. Le temps, ainsi gagné, devrait leur permettre d'atteindre le navire à l'ancre.

Laissant Murdock et Falrin s'activer sur les avirons, Iskender s'était placé à la proue, le regard fixé sur leur objectif. Une flèche engagée dans son arc, il surveillait le bateau, attentif au moindre mouvement suspect. Voyant ça, Jafert s'était porté à son niveau, un carreau glissé dans son arbalète. Kald, quant à lui, était assis à la poupe et, bien que peu familier avec l'art nautique, guidait, comme il le pouvait, l'embarcation, lançant néanmoins de fréquents coups d'œil vers l'arrière, s'attendant à entendre les cris d'alerte provenant du fortin.

Effectivement, le charme de Jafert dissipé, les marins étaient revenus sur la plage et poussaient des cris stridents, tant pour prévenir leur camarades au large que pour rameuter les gardes du camp. Bientôt, des jurons parvinrent aux oreilles des "Pas Grands", signe que le sabotage de la deuxième barque venait d'être découvert. Voila quelques minutes supplémentaires de gagnées...

À bord du navire, une silhouette se découpa sur le bastingage. Aussitôt, Jafert et Iskender lâchèrent leur trait et l'ombre disparut aussitôt. Malheureusement, les tireurs n'avaient pas le temps de s'assurer qu'ils avaient bien fait mouche car leur canot venait de heurter le bateau et Murdock empoigna fermement le filet qui tombait le long de la coque afin de leur éviter de dériver.

Toujours impulsif, Falrin, la hache et le bouclier fixés dans le dos voulut grimper cette échelle de corde mais son geste non mesuré fit fortement giter leur barque. Il convenait de faire preuve d'un peu plus de prudence pour accéder à bord du navire, sous peine de se retrouver tous à l'eau. Et Umberlie sait bien combien il est difficile de nage en armure complète...

La masse imposante et sombre du navire se découpait suffisamment bien dans les ténèbres nocturnes pour que le jeune Sossrim parvienne à garder le bon cap. Assis à la poupe, il guidait les deux rameurs d'une voix ferme, leur indiquant de ménager leurs efforts ou d'en redoubler selon la voie que prenait leur embarcation.

Les cris d'alerte venant de la plage ne l'avaient pas inquiété outre mesure : il faudrait du temps aux marins pour colmater le fond de la barque, dont il regrettait de ne pas avoir confisqué ou brisé les rames. Il n'aurait sans doute pas commis une telle bourde si ses compagnons n'avaient pas précipité l'offensive, se jetant tête baissée dans l'action plutôt que de la préparer, les contraignant à improviser au coup par coup. Pour tout dire, il n'aurait pas laissé la vie sauve aux deux chanceuses victimes du tour de passe-passe de Jafert... La faute à ce maudit Tormtar et à ses grands principes !

- Doucement, pesta-t-il en s'agrippant in extremis au filet, la barque gitant dangereusement sous la poussée maladroite du nain. Je vais tenir l'échelle.

Joignant le geste à la parole il resserra sa prise sur le filet de cordes, essayant de l'alourdir pour lui donner plus de stabilité. L'abordage était des plus périlleux, car il suffisait à l'adversaire de couper cette échelle improvisée pour les repousser.

- Iskender, Jafert, tirez à vue.

‘attaque des barques s’était très bien passé grâce aux jeteurs de sorts. C’est fou ce que les sorts permettaient de faire !
Iskender n’avait pas l’habitude de ce genre de tour et restait vraiment admiratif.

Bon, en tout cas, ils avaient réussi à prendre une barque et à mettre à mal l’autre. Mais il lui semblait que Kald n’avait pas les bons outils pour faire un vrai trou dans la barque afin de la rendre complétement inutilisable : il est fort possible que les esclavagistes puissent réparer, au moins sommairement, la barque restée sur le rivage. C’est un problème auquel il faudrait faire attention plus tard.

En attendant, ils s’étaient emparés d’une barque et allaient à l’assaut du navire. L’essentiel était de s’emparer des barques pour empêcher le transfert des prisonniers. Prendre le navire n’était pas absolument indispensable pour empêcher les esclavagistes de transférer les prisonniers, sauf s’ils arrivaient à réparer la barque.

Mais Iskender était tout à fait d’accord pour essayer de s’emparer du navire : peut-être qu’ils y trouveraient de quoi compléter leur maigre solde. La solde proposée était bonne pour des soldats qui restaient la plupart du temps en garnison, pas pour des gens qui risquaient leur vie presque chaque jour ! De toute façon, ils devraient trouver à bord quelques à-côtés intéressants.
A l’approche du navire, une silhouette se dessina sur le ciel sombre. Jafert et lui tirèrent et il lui sembla bien que leur tir avait fait mouche puisque l’homme disparut sans un cri.

Kald tenant le filet le long du flan du navire, Iskender laissa les combattants de première ligne, Falrin et Murdock, passer en tête. Il regarda ensuite Jafert pour savoir si celui-ci voulait passer devant pour jeter encore un de ses fameux sorts. Puis il grimpa au filet tenant son chien sur les épaules comme il le pouvait.

¤ J’aime quand un plan se passe dans accroc. ¤

La pensé de Jafert était surement trop enthousiaste mais pour l’instant cela allait relativement bien. Heureusement que le voyage en mer prit vite fin, l’ancien tenancier de bordel se sentait déjà nauséeux après moins de 200 m de ballotage dans la coquille de noix. Le trait d’arbalète avait fait mouche, c’était improbable mais opportun dans la situation, éliminant une vigie avant qu’elle puisse donner l’alerte.
Le choc de la barque heurtant la coque du navire signifiait qu’il fallait battre le fer tant qu’il était chaud, la mission ne faisait que commencer. Falrin et Murdock abandonnaient les rames pour assaillir le filet alors que Kald tentait de maintenir l’échelle de fortune, ou bien s’était la barque qu’il tenait, on ne pouvait savoir.

Jafert et Iskender arme à la verticale étaient prêt à tirer la moindre tête qui dépasserait du bastingage. Quelques secondes passaient et les guerriers étaient déjà à mi hauteur. Le rôdeur se tourna vers Jafert, de l’air de dire à ton tour. Pris au dépourvue, le magicien resta comme pétrifié alors que le Shou chargeait sa chienne sur ses épaules.

- Je préfère rester là pour couvrir ceux qui escaladent. Je vous rejoins quand vous aurez mis pied sur le pont.

Jafert prit la suite d'Iskender, laissant Kald seul dans la barque bringuebalante sous l'effet du petit clapotis. Si il arrivait sur le pont, il était pret à y rester comme guetteur. Il garderait un oeil sur les esclavagistes qui bataillaient avec le barque percée et pourrait donner l'alerte auprès de ses camarades. Son arbalète était redoutable ce soir...

Murdock n'était pas pleinement satisfait du déroulement des opérations. Alors que l'action n'avait pas encore réellement débuter, il y avait déjà beaucoup trop de paramètres qui n'avaient pas été maîtrisé. Par réflexion, il prenait le filet pour stabiliser la barque pour aborder le navire.

Ecoutant à moitié les propos de Kald, réfléchissant déjà à l'action à venir, il laissait Kald assurer la situation, étant d'accord avec lui sur le fait qu'il sera probablement plus utile en première ligne.

Murdock laissait Falrin se précipiter sur le pont, démontrant une nouvelle fois que le nain était un risque tout et confirmait parfaitement la représentation que les gens se faisaient sur l'attitude des nains qui ne refusaient jamais une bonne bagarre.

Le seul problème dans leur situation était qu'il n'avait aucune idée sur l'adversité qu'ils allaient affronter sur le pont du navire. Pendant que Falrin grimpaît, Murdock s'assurerait de ses armes. Il s'agissait de ne pas arriver en haut sur le pont avec des armes qui étaient tombés au fond de l'eau.

Observant que Falrin arrivait en haut, Murdock prenait la suite, éveillant tous ses sens de paladins en lançant une courte prière dédiée à Torm, espérant ainsi localiser plus rapidement les potentiels adversaires. Il se doutait que le nain foncerait sur les adversaires. Pour sa part, ses intentions étaient de monter à bord, s'assurer que le filet ne pouvait pas être enlever avant que ses compagnons l'aient rejoint tout en évaluant la situation.

- Kald, tient bien le filet et évite que la barque tangue. Je vais m'assurer que vous pouvez monter avec la sécurité maximale. Jafert et Iskender, passez en dernier pour couvrir notre montée à bord ou faite en sorte que l'un de vous reste en dernier dans la barque. Je crains que Falrin ne se jette directement sur les adversaires.

Pestant et râlant en gravissant péniblement le filet, Falrin montrait bien qu'il n'avait rien à envier à ceux de sa race en matière de jurons. Grimpant de façon désordonnée à défaut d'être souple, son pied glissait très régulièrement et il ne devait qu'à sa force de ne pas retomber dans la barque. Finalement, après moult efforts et force imprécations, il parvint enfin à mettre le pied sur le pont. Là, un sourire carnassier se forma sur le visage du nain alors qu'il empoignait fermement ses armes, cherchant du regard une cible éventuelle.

À peine son camarade parvenu à destination, Murcock s'était élancé à son tour sans perdre un instant. Guère plus adroit que son prédécesseur, il comptait davantage sur sa force brutale que sur son agilité pour atteindre son objectif. Au moment où le paladin posait la main sur la rambarde, terme de son ascension, une cloche se mit à carillonner du côté du pont arrière tandis qu'une voix appelait au branle-bas. Sautant aussitôt sur le pont, le Tormtar saisit son épée à deux mains. Un brin désappointé, il ne voyait aucun corps à proximité de lui, le marin qu'il croyait avoir été abattu par les tireurs de leur groupe semblait s'en être sorti et c'était certainement lui qui donnait l'alerte.

Encombré par son chien qu'il portait en travers des épaules, Iskender était aussi à la peine que ses prédécesseurs, gravissait le filet, maille après maille. Les terriens, patauds et empruntés, réalisaient là toute la difficultés à se mouvoir rapidement sur un navire, les mouvements de la houle contrariant bien souvent leurs intentions, les obligeant à assurer chaque prise sous peine de retomber lourdement.

Si l'intelligent Kimo s'était tenue tranquille durant l'ascension pour ne pas gêner davantage son maître, il n'en fut pas de peine une fois qu'il eut posé les pattes sur le pont. Devançant le rôdeur, il s'élança dans un aboiement féroce sur une silhouette entrevue, roulant avec elle sur les planches du pont. Autour des aventuriers, de nombreux bruits et appels de voix se faisaient entendre, leurs auteurs encore masqués par l'obscurité. L'équipage, pris au dépourvu par cet abordage soudain, commençaient à se ressaisir et à organiser sa résistance.

Entendant les guerriers ferrailler au dessus de lui, Jafert se hâta de gravir le filet. En dépit de sa corpulence, le magicien était bien plus agile que ses compagnons martiaux et parvint bien plus rapidement à bon port, suivi aussitôt par Kald qui n'éprouva pas davantage de difficultés dans cette tâche, l'absence d'armure étant certainement pour beaucoup dans cette aisance apparente.

Alors que Jafert se décalait pour surveiller les mouvements sur la plage, l'enfant du froid examina la situation, profitant de sa position en retrait pour coordonner au mieux l'action de ses camarades.

Deux corps gisaient déjà, sans vie, sur le pont et les trois guerriers de leur groupe étaient confrontés chacun à un adversaire dont ils devraient, sans trop de peine, pouvoir se dépêtrer. La supériorité de l'équipement des aventuriers devrait avoir raison, à terme, de l'absence d'armure des pirates, en dépit du courage, parfois inconsidéré, dont ces derniers faisaient preuve.

Plus inquiétante était la dizaine de marins qui se regroupaient sous les ordres d'un orque vociférant. Si les premiers combattants n'étaient armés que de solides coutelas, ces derniers devaient avoir fait un détour par l'armurerie du navire car ils étaient équipés de piques et autres harpons capables de tenir aisément leurs adversaires à distance avant de les embrocher.

Et cette cloche qui sonnait encore et encore...

J'ai essayé de prendre en compte la difficulté de grimper à un filet, le long d'une coque, pour un guerrier en armure en vous faisant réussir 2 jets d'athlétisme (ou d'agilité) de difficulté 10 (un jet étant égal à un round). Il aura quand même fallu 10 essais à Falrin pour arriver en haut et "seulement" 7 pour Murdock et Iskender. Jafert et Kald se sont joués des difficultés en grimpant comme des singes. Mais tous ces efforts vous ont quand même conduit à passer 3 longues minutes dans l'escalade avant d'arriver sur le pont...

onter un filet à flanc de navire bougeant dans la houle n’était déjà pas facile, mais ajouter à cela un arc en bandoulière et un chien sur les épaules qu’il fallait quand même parfois tenir pour ne pas qu’il glisse, alors cela devenait un exploit, même si, heureusement Kimo se tenait tranquille.

Arrivé tant bien que mal, Iskender mit, avec soulagement, Kimo sur le pont. Mais celui-ci, à peine sur ses pattes, partit en trombe, sans ordre, attaquer un marin.
Inquiet pour son chien, Iskender prit rapidement son arc, encocha une flèche de guerre et se tint prêt à couvrir son chien. Puis il appela :

- Kimo, au pied !

Son chien revenu, Iskender lui ordonna :

- Kimo, garde-moi !

Se tenant derrière Falrin et Murdock, il lâcha ses flèches en visant en priorité les marins qui portaient des piques ou des harpons. Il avait toute confiance en leur première ligne de combattants solides, mais il fallait éviter les attaques contre des piques qui pouvaient tenir à distance à la fois Falrin qui était armé d’une hache et Murdock qui, lui, était armé d’une épée. C’étaient des armes qui ne toucheraient que difficilement des porteurs de harpons ou de piques.
Concentré sur ses tirs contre les marins esclavagistes qui se regroupaient, Iskender n’en attendait pas moins avec impatience, le soutien des jeteurs de sorts qui arrivaient derrière lui.

Les mains crispées sur le filet dans lequel s'étaient laborieusement empêtrés ses compagnons, l'impétueux ensorceleur avait eu bien du mal à garder patience. Quelques jurons bien sentis lui avait échappé, mais fort heureusement dans cette langue rauque qui était celle de sa tribu... On pouvait légitimement douter que Falrin eût apprécié la comparaison à une mouche trop grasse prisonnière d'une toile d'araignée.

Dès son arrivée sur le pont Kald s'empressa de faire basculer l'échelle de fortune qui leur avait permis de se hisser à bord, puis il s'assura que les alentours étaient sûrs. La première ligne avait parfaitement joué son rôle, débarrassant le pont des quelques marins imprudents qui s'étaient opposés à l'abordage. Le temps pressait ; plus loin s'organisait la résistance sous la houlette d'un individu à la silhouette trapue. Les marins étaient plus nombreux qu'eux et leurs armes à allonge promettaient une défense redoutable.

- Jafert ! appela-t-il en criant, la sonnerie de la cloche rivalisant avec sa voix. T'as préparé une bonne berceuse ?

Il savait que l'Amnien maîtrisait un sort de sommeil, mais l'avait-il seulement mémorisé ? Que l'art des magiciens était contraint au regard de la liberté dont l'avait gratifié la Déesse ! Ses yeux de glace se fixant sur celui qui avait tout l'air d'un orque, il modela la Toile de gestes inédits, scandant avec un plaisir grisant les mots de pouvoirs que Saukuruk lui avait murmurés dans les plus récents de ses songes. Un orbe de glace, d'abord pas plus grand qu'une bille, se matérialisa puis grandit dans la paume de sa main. Tel un météore, il fendit la nuit pour aller frapper le chef des esclavagistes.

Kald lance "orbe de glace" sur l'orque ; portée 10m ; jet d'attaque à distance ; 3d6 de dégâts ; jet de vigueur DD15 pour résister à l'aveuglement.

- Bonne affaire, j’ai pas ça en stock !

Aiguisant son regard Jafert jetait des rapides coups d’œil sur les esclavagistes terrestres, ils étaient encore sur la plage, pour vue que cela dure le plus longtemps possible.

Mais la menace sur le pont était bien plus importante et méritait toute son attention. Agitant ses bras et chuchotant des mots d’un langage profane, le magicien se doté d’une protection magique. Il redoutait un corps à corps qui ne pourrait que lui être défavorable.

Une fois renforcé de cette aura magique, il tira son arbalète qui pendait dans son dos et encocha un carreau. Il fallait maintenant trouver une cible, un marin bien dégagé, peu mobile et bien large parmi les nouveaux arrivants. Le genre de lascar qui aurait pu être un bon client de la poule qui mue, bedonnant, transpirant et vicieux. Il y en avait un qui semblait hésiter à charger, attendant les ordres du massif orque. Jafert pressait la détente.

Lance *bouclier* sur moi-même. Tire à l’arbalète au tour suivant.

urdock avait trouvé assez facile de prendre pied sur le pont du navire mais rapidement il se rendait compte que la situation allait devenir beaucoup plus difficile avec une défense plus organisée. Il était temps de passer à l'action de manière efficace. L'orque était visiblement le commandant de ces hommes et ceux ci pouvaient probablement être mis en fuite ou intimider suivant la manière donc lui et ses compagnons allaient se comporter dans les premiers instants de ce combat.

Murdock décidait, avant de passer à l'attaque, de montrer qu'il ne les redoutait pas et surtout qu'il était un combattant sur lequel il allait devoir compter. Pour inciter ces compagnons à prendre pour cible l'orque s'il n'y avait pas encore songé et aussi pour le déstabiliser, il usa de l'ironie pour les décontenancer.

- Toi l'Orque, tu t'abrites derrière tes hommes, hommes que tu es prêt à sacrifier. Serais tu aussi pleutre qu'un gobelin ou refuse tu de venir m'affronter directement.

En disant cela, Murdock faisait quelques moulinet avec son épée à deux mains, tout autant pour s'assurer de sa prise sur la poignée de l'épée avant le combat à venir que pour impressionner si possible ces marins.

- Vous les sbires de l'orque. Vous n'avez que deux choix. Fuir en sautant par dessus bord ou mourir.

Murdock surveillait la situation, prêt à prendre pour le cible le premier homme qui tenterait d'avancer vers eux. Son objectif était de laisser assez de temps à ces compagnons pour atteindre, à distance, l'orque. S'ils parvenaient à blesser voir éliminer ce dernier, il était certain qu'une partie des marins, au moins, prendrait la fuite pour sauver leur vie.

/hrp au combat, je dispose des dons attaque en puissance et enchainement qui pourront être utile vu la situation