Chapitre III : Des airs de hibou...

Haleena fronçait les sourcils à l’écoute des deux humains du sud. Ce Phénix avait bien caché son jeu, pouvait on lui faire confiance. Les Uthgards n’aimaient pas les intrigues et manœuvres diplomatiques, si il y avait un problème on le réglait devant tout le monde et à la fin du combat, tout le monde acceptait le verdict. Le rodeur semblait être un envoyé des druides qui avaient par le passé faillit éradiquer les Uthgards, ce ne serait jamais oublié malgré les années.

- Les tribus Uthgards sont autonomes et indépendantes. Parfois ennemies, parfois alliées. Contre les orques, toujours alliées ! Pas facile, mais peut-être il est possible de former des alliances, ça était déjà fait contre les Druides.

- Maintenant alliance avec les Druides ? Pas facile, dans état actuel. Elle laissait un instant de silence, elle semblait réfléchir.

- Aussi, Wolmad Ailedaigle pas commode, elle grimaçait, il a beaucoup ennemis chez Uthgards, vous savez déjà. Elle s’adressait principalement à Coeurdebois.


Khelrod et peut être des personnes liés au milieu du commerce/caravaning connaissant le nord et les terres Uthgards, auraient entendu parler des rapines de Wolmad Ailedaigle. C'est un brigand, qui a pris le contrôle d'une des tribus Uthgards.

Restant dans son coin, la capuche sur sa tête, Kalam écouta les commentaires de chacun ainsi que les remarques d’Andar Coeurdebois.
Lorsque ce dernier parla de l’humaine qui a un grand carré de fourrure blanche, le roublard senti son cœur se serrer. Il ressentit également une démangeaison, le picotement d'une légère brûlure, autour des yeux, sur le haut du nez et sur les tempes.
Il se passa la main sur le visage. Cela s'estompa rapidement.

¤ Par Mask ! Qu’est-ce que c’est que ça ? Pourquoi cette démangeaison ?

Il se demanda si cette humaine n’était pas en réalité Aurile, la déesse du froid. Mais pourquoi son corps lui jouait-il des tours ? Voulait-il lui passer un message par l’intermédiaire de quelqu’un ou de quelque chose ? Mask ? Mais quel rapport ?

Il revint à la discussion lorsque Phénix se confessa devant l’assemblée.

¤ Quel petit cachotier. Il a bien joué son rôle. Voilà qui est intéressant.

Kalam repensa à son père adoptif et à sa demande. « Tu sais que tu pourras toujours compter sur moi » avait répondu le roublard.
Serait-il vraiment en mesure de répondre à sa requête. Il l’espérait. Mais chaque chose en son temps.
Le roublard se racla la gorge et prit part à la discussion :

- Mes compagnons ont raison. Et comme je l’ai dit, je pense que nous devrions mener une expédition dans les bois pour retrouver la trace de ces gobelours et de leur planque. Accompagné de quelques guerriers du village, cela devrait être aisé de leur reprendre ce qu’ils vous ont volé. Nous devrions également tenter de contacter ce Gum Lameluisante, pour en apprendre davantage sur cette humaine qui est certainement Aurile, non ? Personne ne sait réellement où il se trouve ?

Aucun des Uthgardts ne montra le moindre signe de saisissement ou de dégoût face au visage mutilé du rôdeur, qu'ils écoutèrent en le regardant sans ciller. L'Ilmate en revanche, les yeux emplis de compassion, l'avait contemplé avec douleur comme si elle partageait les souffrances qu'il avait jadis endurées. Les mains jointes, elle avait sans doute adressé une muette prière au Dieu Brisé.

Les confidences du Valien n'avaient laissé personne indifférent. Bien sûr, Patreveni Mainunique, en bon gardien du patrimoine uthgardt, se montrait à la fois le plus méfiant et le plus réticent vis-à-vis de l'étranger et de sa quête. Mais Andar Cœurdebois (peut-être plus diplomate, tout simplement) semblait plus ouvert, même s'il ignorait tout du Gangréné et s'avouait incapable de situer le Grand Val... Il corrigea une inexactitude cruciale dans la légende contée par l'étranger : les druides n'avaient pas sauvé les Uthgardts de la peste, ou du moins pas spontanément ; comme Haleena l'avait expliqué plus tôt, ils étaient eux-mêmes à l'origine de l'épidémie et l'avaient jugulée in extremis. De là le nom des reliques qu'ils avaient créées, qui gardait la mémoire de leur faute et de leur regret. Kethra, quant à elle, prenait sûrement le mieux la mesure de la menace qu'avait fuie Phénix : cependant, si Aurile était une déesse redoutable, elle doutait qu'elle représente pour le Puits de Béorunna un danger aussi grand que Talona pour le peuple du Grand Val. Mais au fond, qui savait ?

Andar Cœurdebois

- Ton cœur a parlé, Phénix du Grand Val : pour ne rien cacher, merci, conclut-il en haussant la voix pour couvrir les bougonnements du vieillard.La ceinture de Yusam peut sauver ton peuple, c'est possible. Elle a sauvé beaucoup de vies. Nous verrons, après... Un choix trop grand. La tribu parlera, après... -------------------- Il émane de ce puissant Uthgardt une indescriptible sérénité : la force tranquille des âmes supérieures. Sa grande taille, son port de tête altier, son regard paisible et jusqu'à sa voix douce, tout, chez lui, commande comme naturellement le respect.

Evidemment, il était encore trop tôt pour véritablement engager sa parole. Le Repentir des Druides, selon toute vraisemblance, était bel et bien la relique que Phénix était venu chercher. Hélas, par un terrible coup du sort, elle lui échappait alors qu'il s'apprêtait à la saisir. Un malaise se serait sans doute installé si Daphnis n'avait pas donné un nouveau tour à la discussion en mentionnant son rêve. Comme Skelli l'avait annoncé, le prêtre d'Uthgar se montra très capable pour faire parler les figures animalières qui avaient visité les songes de l'Aquafondien. Après s'être assuré auprès d'Haleena qu'il avait bien tout compris, il demanda quelques précisions supplémentaires, insistant notamment sur la position élevée du rapace et sur la récurrence du blanc.

Patreveni Mainunique

- Dieux venir à toi, Daphnis, déclara-t-il d'un ton solennel, presque admiratif, en guise de préambule. Ainsi voulait-il sans doute authentifier le caractère divin du présage. Louve, sorcière blanche ; suivre Aurile, hibou blanc, grand, haut. Ours, tribu gobelours. Limité dans son interprétation par son manque de vocabulaire, il tenta vainement d'approfondir avant de recourir au truchement d'Haleena (il semblait qu'il refuse d'abaisser son chef à un tel rôle, alors qu'il aurait été tout à fait capable de traduire). Les gobelours respectaient la sorcière, qui les avait soumis grâce à Aurile : le cri du rapace valait pour sa parole, son message. -------------------- Ce vieillard encore robuste dévisage quiconque l'approche avec la méfiance farouche des animaux blessés. Un moignon à la place de la main gauche, il tient vigoureusement de son autre main un bâton dont l'extrémité ferrée représente la tête d'un lion.

La fin de l'entrevue s'orienta vers des considérations plus tactiques, où l'on débattit de la meilleure stratégie à adopter face à cette nouvelle menace. Les pistes d'alliance ouvertes par Haleena, de manière surprenante, trouvèrent un accueil des plus froids : Andar Cœurdebois ne comptait pas se tourner vers les autres tribus de son peuple, mais plutôt vers l'Alliance des Marches d'Argent. Parmi les aventuriers, seul Khelrod savait que le chef des Lions Noirs avait demandé à rejoindre la Confédération ; une demande plutôt accueillie avec fraîcheur, voire mépris... C'était sûrement ce qui expliquait la prudence du chef, qui tempéra l'ardeur de Kalam et incita Ceux que l'Aigle avait choisis à prendre du repos pendant que les meilleurs éclaireurs iraient en mission de reconnaissance. Il déciderait de la conduite à tenir une fois qu'on en saurait plus sur l'ennemi, son nombre et ses relations avec d'autres menaces bien connues des Lions Noirs : les tribus de gobelins et d'orques qui se terraient dans les cavernes des montagnes Néthères et ses réseaux souterrains. Il croyait la capture de Yusam fortuite, un malheureux hasard plus qu'une tentative délibérée de dérober sa précieuse ceinture. La précipitation était mère de bien des vices, comme le rappela le sage Mainunique, toujours prompt à appuyer la parole de son maître.

Lancers...

Haleena - Jet d'intelligence : 9(d20) +0(Int) = 9

Les membres de la tribu et aventuriers s’éparpillèrent peu à peu pour regagner leur logement, non sans se resservir une dernière chope de bière de seigle à même le tonneau. Les élus de Kokta échangèrent encore quelques réflexions entre eux mais la plus part des choses avaient été dite.

Haleena fut rejointe par le vieux Patreveni qui commença par flatter le bébé d’une caresse tendre de sa main calleuse. L’ancien connaissait un peu qu’Ahou et il savait que l’ébervigé allait et venait sans rendre de compte à personne. Il avait accepté d’accompagner Haleena. Daphnis à proximité semblait épier la conversation et lorsque les deux Uthgards quittèrent la longère, Haleena lui fit un signe de les suivre.

Mainunique menait la marche vers l’extérieur du village, là ou Haleena quelques jours plus tôt avait visité la hutte du simplet. Haleena brisa le silence en racontant comment elle avait rencontré Ahou avant son arrivée au Puits de Béorunna.

- nekm vgx mg sevgnjng vx lu snsev flvg gkg rvm. lu xckojv flvg gkg okgfv vx jkggvfv mg fkg owgxvclvmq, rgvg gmlg gmc. Tu peux raconter moi avec détails, comment vous trouver Ahou ?

Une bourrasque de vent glacial s’engouffra dans la rue principale du village. La poussière glacée giflait le visage de la jeune mère qui ne pensait qu’à protéger son enfant. Elle resserra les sangles et lanières, plaquant un peu plus fort Elvira sur le dos de sa mère. Le contact du nourrisson sur la peau de loup, la rassura.

Daphnis fut satisfait de l'interprétation que proposait Patreveni à propos de son rêve. Cela concordait assez bien avec ce qu'ils avaient appris et la symbolique du songe semblait désormais parfaitement claire. Mais tout cela posait plus de questions qu'autre chose.

¤ S'il a raison, on dirait qu'on a voulu me prévenir de ce qui se passait. Mais qui donc à le pouvoir d'interférer dans mes rêves. Une divinité ? Tymora pour m'inciter à accepter la mission de l'aigle ? Une autre déité ? Ou alors une tierce personne, peut-être celle ou celui qui nous a envoyé Kotka ? Mais une magie capable d'influencer les rêves existe-t-elle seulement ? ¤

L'élu divin était perplexe. Son autre interrogation avait également trouvé réponse : faire appel à des alliés était envisageable et envisagé mais, d'après ce qu'il avait cru comprendre entre les lignes, le village n'était pas sûr d'obtenir un soutien de poids.

Les principaux points ayant été discutés, l'assemblée semblait prête à se dissoudre. Après avoir échangé quelques mots avec ses compagnons, Daphnis s'apprêtait à prendre un peu de repos bien mérité lorsqu'une idée lui vint en tête.

¤ Ce Gum Lameluisante est décrit comme un esprit dérangé... Tout comme cet Ahou dont Haleena et Vanetir nous ont parlé. Bien étrange que deux simples d'esprits fréquentent une si petite communauté à quelques mois d'intervalle. Soit le climat leur dérange le cerveau, soit il y a peut-être quelque chose d'autre. Auraient-ils été victimes d'un même phénomène ? Ou vu quelque chose de particulier ? ¤

Il s'attarda un moment à proximité d'Haleena qui discutait avec Patreveni. Peut-être avait-elle eu la même intuition que lui après tout... Si rien ne ressortait de cette discussion, il irait se coucher pour reprendre des forces en vue du lendemain. Khetra leur avait proposé un lit dans son "hôpital", une idée loin de lui déplaire car il gardait un fort mauvais souvenir de Prudhosk Maindor et de ses "infrastructures" de logement. Il n'était pas trop tard, cela lui laisserait certainement le temps de faire un brin de toilette bien nécessaire après ces journées mouvementées !

La révélation de Phénix avait créé son lot de réaction et avait également incité Daphnis à faire part de son rêve. Ce songe, toujours aussi mystérieux pour le rôdeur, semblait plus éloquent pour Patreveni Mainunique et son interprétation en valait bien une autre.

Le geste de soutien de Daphnis renforça Phénix dans sa conviction d'avoir agi comme il se devait, quoi qu'il advienne il remplirait sa part du marché et il ferait son maximum pour éliminer la prêtresse et sa horde de gobelours afin de pouvoir récupérer l'artefact, ensuite il verrait bien. Au moins il n'était pas seul.

La réunion se clôtura et chacun pu aller prendre un repos bien mérité. Des éclaireurs seraient envoyé et tant qu'ils ne seraient pas revenu Andar ne prendrait certainement pas de décision.

Les aventuriers se virent proposé un lit dans son "hôpital" par Khetra, cette proposition semblait convenir et Phénix décida de récupérer ses affaires et son cheval pour s'y rendre et y prendre du repos. Il espérait que tous s'y rendrait ainsi il leurs serait plus facile de continuer à parler des évènements et des options qui se présentaient à eux.

Il profita également du temps qu'il avait encore devant lui pour entretenir ses armes et son armure, ainsi que pour se fabriquer quelques flèches pour remplacer celles qu'il n'avait pas pu récupérer.

Haleena et Daphnis

Le vieux Patreveni ne sembla pas comprendre les suspicions d'Haleena, ou alors il feignit très bien l'ignorance. Regardant Daphnis avec lassitude, il se résolut à parler une fois encore dans ce langage qu'il maîtrisait si mal.

Patreveni Mainunique

- Chasseurs trouver Ahou dans Boislune, avant. Il grimaça. Peinait-il à trouver les mots pour poursuivre ou son incapacité à dater précisément l'événement l'agaçait. Ahou blessures, beaucoup. Parler non. Dire histoire non. Peu satisfait, il poursuivit en bothi à l'adresse d'Haleena, qui sans doute communiqua les informations à son compagnon. kg gn rnonlg skojclg fkm dvgnlx svx vgangx, skoovgx lu vxnlx cvgxv vg dlv vx ovov hml lu vxnlx. lu ndnlx xkmx kmfulv, ovov un jnckuv. svxnlx skoov glu dvgnlx fv gnlxcv. kg n cvxckmdv fvg zmvcclvcg skoov sn, njcvg fvg zcngfvg fnxnluuvg. -------------------- Ce vieillard encore robuste dévisage quiconque l'approche avec la méfiance farouche des animaux blessés. Un moignon à la place de la main gauche, il tient vigoureusement de son autre main un bâton dont l'extrémité ferrée représente la tête d'un lion.

Sur le chemin conduisant à la hutte de l'ébervigé, le vieux prêtre d'Uthgar chercha à en savoir plus sur les pouvoirs de Daphnis qui, depuis qu'il avait évoqué son rêve prémonitoire, trouvait nouvellement grâce à ses yeux. Ses questions maladroites, peu précises, essayaient de cerner tant bien que mal la nature de la relation du jeune homme à la Déesse qu'il servait.

Ahou était devant sa hutte, occupé à dépiauter un lapin. A l'approche du trio, il se releva brusquement, la carcasse écorchée pendant à sa main. Pieds nus, il portait un long pagne de peau et avait jeté une fourrure épaisse sur son dos. Un mélange de circonspection et de crainte se lisait sur son visage sale (il n'arborait pas les peintures tribales uthgardtes) ; le pourtour de ses lèvres, et même ses joues, étaient tâchés de sang. Avait-il croqué un morceau de sa proie ou s'était-il aidé de ses dents ?

L'ébervigé

- Ahou gentil benêt. Ahou pauv' garçonnet, déclara-t-il d'une voix timide, presque penaud. -------------------- Un jeune homme crasseux d'une quinzaine d'année, l'air hébété, sourit béatement. Il marmonne ou chantonne : ses mots se bousculent toujours, s'ordonnent quelques fois, restent le plus souvent vides de sens.

Kalam, Phénix et Khelrod

Kethra maîtrisait parfaitement l'Illuskan et le langage commun, si bien qu'il était facile d'échanger avec elle. Timidité naturelle ou humilité toute sacerdotale, elle parlait peu néanmoins et n'engagea pas la conversation. Elle conduisit les étrangers à l'ouest du village, son "hôpital" se trouvant presque à l'extrémité opposée de l'entrée. A en juger par la précarité des tentes, des huttes et autres abris de fortune dressés dans cette zone reculée, c'était là que la population la plus indigente du Puits habitait. Sur leur chemin, les nombreux Uthgardts qu'ils avaient rencontrés avaient un air triste, presque mélancolique. Il leur sembla entendre murmurer à plusieurs reprises le nom de Yusam.

Ce que la jeune prêtresse appelait son hôpital n'était autre que deux grandes roulottes d'environ cinq mètres de long par deux mètres cinquante de large, hautes d'environ trois mètres. L'une et l'autre se faisaient face, on avait bloqué les roues à l'aide de grosses pierres. Des cordages tendus d'un véhicule à l'autre soutenait une épaisse toiture de branchages et de mousses sous laquelle s'abriter de la pluie ; au centre un grand foyer dont les braises étaient froides, entourés de quelques ustensiles de cuisine des plus rudimentaires.

- Il faudra vous serrer un peu, confessa-t-elle, un brin gênée en levant les yeux sur l'imposante carrure de Phénix.

Le conseil terminé, Kalam s’empressa de sortir prendre l’air à l’extérieur. Il espérait repartir rapidement dans la forêt pour se venger de la prêtresse et de ses hobgobelins. Et puis il y avait la demande de Silv’Er aussi…
Néanmoins Andar, préférant envoyer des éclaireurs avant tout, ce qui était tout à fait compréhensible, le roublard se retrouvait bloqué au village. N’étant pas de nature bavarde, il accompagna sans broncher Phénix et Khelrod jusqu’à l’hôtel de Kethra.
Il récupéra au préalable toutes ses affaires.
En arrivant devant les roulottes, il resta désappointé. Il tenta de n’en rien montrer. Heureusement qu’il avait vécu de nombreuses années sur un bateau et qu’il savait se satisfaire du minimum.

- Non ça va aller. Ça devrait faire l’affaire.

Il installa ses affaires, puis comme Phénix, il sortit ses armes qu’il commença à nettoyer, polir et aiguiser.
Le temps allait être long.

- Oui, gentil Ahou ! S’essayait Haleena en tentant de caresser doucement la tête du garçonnet comme elle le ferait à un chien penaud. Des brindilles et des morceaux d’écorces parsemaient sa chevelure noire ce qui rendait la câlinerie peu agréable.

- skoovgx dngxm nekm ? Il semblait plus réactif à l'Illukien qu'au Bohti donc Haleena continua ainsi.

- cnskgxvggkmg xn dlv ndngx fhnccldvc nm jmlxg fv fvkcmggn.
La jeune femme questionnait Ahou d’un ton calme et maternelle. Patreveni acquiesçait, ce qui semblait donner confiance à l’enfant sauvage.

- dklgxm fvg sekgvg fngg xvg cvdvg ? cnskgxvggkmg ! Une question bien complexe pour le benêt qui avait peut-être du mal à discerner le rêve de la réalité.

Elle avait détaché et prit Elvira dans ses bras pour la calmer. Elle proposa à l’ébervigé de caresser le nourrissons comme une récompense pour sa collaboration..
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Daphnis comprit bien vite qu'Haleena s'intéressait aussi à Ahou et se joignit au groupe qui allait le rejoindre. Il répondit avec sincérité aux questions de Patreveni sur Tymora, mais sans se montrer trop exalté, de peur de brusquer son interlocuteur qui n'était généralement pas favorable aux divinités étrangères. Concernant Ahou, l'élu divin apprit les circonstances de sa découverte mais sans pouvoir déterminer si tout cela avait un quelconque rapport avec la sorcière et ses gobelours.

¤ S'agit-il d'un simple d'esprit ou Haleena a-t-elle vu juste ? ¤

Lorsqu'ils arrivèrent à proximité d'Ahou, Daphnis put constater qu'il présentait en effet toutes les caractéristiques d'une déficience mentale légère : son attitude et sa manière de s'exprimer ne laissaient planer que peu de doutes.

Haleena se mit à l'interroger dans une langue que l'élu divin ne comprenait pas. Dans un premier temps, il se contenta d'observer aussi attentivement que discrètement les réactions d'Ahou aux questions : son langage corporel et ses intonations pouvaient constituer des indices éclairants sur le personnage.

Après qu'Ahou eut répondu (ou pas) aux questions de sa compagne d'aventures, Daphnis se risqua à poser une question à son tour.

- Bonjour, Ahou. Je m'appelle Daphnis. Veux-tu que nous t'aidions à dépiauter ce lapin ? Je t'aiderai avec plaisir, si tu le souhaites.

A vrai dire le jeune caravanier aurait préféré faire sa toilette et s'accorder un moment de repos plutôt que s'attaquer à une carcasse de lapin. Mais c'était peut-être le meilleur moyen de gagner la confiance de leur interlocuteur : un peu de douceur n'avait jamais fait de mal. Et puis, au-delà des informations qu'il espérait glaner, Daphnis avait vraiment pitié de ce pauvre garçon dont le visage était maculé de sang.

Test de psychologie pour tenter de déceler quelque chose de louche dans les réactions d'Ahou.

Si besoin, social pour essayer de gagner sa confiance et de détendre l'atmosphère.