Chapitre 2 : Maman, "M" et les hors-la-loi

Prenant son courage à deux mains et son épée de l’autre, Iskender se décida à aller aider ses compagnons. Il était encore secoué de la terreur magique qu’il avait ressenti.
Il avançait prudemment, suivit de son chien, s’attendant à chaque instant voir les aventuriers refluer poursuivis par les «bandits ».
Il descendait lentement les escaliers qui menaient aux pièces du bas lorsqu’il entendit un bruit de ferraille, comme un tas de casseroles qui tombaient par terre mais qui rebondissaient plusieurs fois.
Il s’arrêta aux aguets mais il n’entendit plus de bruit après le dernier choc.
Il ne savait que faire. Quel était la cause de ce tintamarre qui s’était brutalement arrêté ? Le combat semblait s'être arrêté après ce bruit. Pourquoi ?
Il allait poursuivre la descente malgré ses appréhensions, lorsqu’il aperçut un brouillard qui commençait à recouvrir le bas des marches.

¤ Je ne sais pas ce qui se passe en bas, mais ça n’a pas l’air normal. Avec ce brouillard magique, je ne servirais à rien. Je remonte et j’attendrais au haut de marches la suite des événements… ¤

Le Fils du Gel eut tout juste le temps d'apercevoir le tir formidable de Jafert transpercer l'abomination que d'épaisses volutes de brume s'élevèrent autour de lui.

Nimbé de cet épais manteau de brouillard, qu'il se plaisait à penser comme l'égide de la Déesse, il se sentit immédiatement en sécurité. La fraîcheur humide de ce voile opalin, comme un lointain écho de l'atmosphère glaciales des Terres gelées, l'avait toujours ravi. Il inspira longuement, gorgeant ses poumons des douces vapeurs qu'il avait magiquement convoquées.

A quelques mètres se devinait la silhouette courtaude de Jafert qui, à en juger par le claquement métallique qui retentit, réarmait son arbalète. Le magicien rechignerait-il encore longtemps à user de ses sortilèges au combat, ou ne connaissait-il que des charmes bénins et des tours anodins ? Ce confrère - si tant est qu'il en méritait le titre - était bien peu versé dans l'Art... La voix rocailleuse de Falrin monta soudain des escaliers, un rien bougonne. Comment ne pouvait-il pas deviner que la froide caresse de Saukuruk avait dissuadé l'ennemi de poursuivre le combat ?

- Et Iskender ? interrogea l'ensorceleur, étonné que ses compagnons n'en fassent cas.

Le sort du Shou éclairci, Kald conduisit le nain jusqu'à la porte close au fond de la bibliothèque. Il se garda de signaler qu'il avait décelé une infime source de magie, de l'autre côté - cela ne pouvait constituer un danger, et à y songer, le contraire lui importait peu...

Après moult hésitations, partagé entre la terreur précédemment ressentie et le désir de ne pas abandonner ses compagnons d'aventure, Iskender s'était décidé à revenir dans l'entrepôt. Au fracas du combat avait succédé un silence pesant, rompu par les seuls échanges verbaux de la compagnie des "pas grands", confirmant la relative sécurité des lieux aussi le rôdeur, prudemment, rejoignit le groupe, le brouillard, inquiétant de prime abord, se dissipant tranquillement.

Kimo se vit confier la garde de l'escalier en colimaçon conduisant au niveau le plus bas du complexe, charge à lui de prévenir son maître s'il y percevait un quelconque mouvement. Leurs arrières sécurisées, les aventuriers purent se consacrer à une fouille plus approfondie du niveau où se trouvait la chapelle démoniaque.

Falrin put jouer de la hache, fracassant avec plaisir les portes encore verrouillées. La pièce située à l'arrière de la salle d'étude (numéro 6 sur le plan précédemment donné) était une petite chambre, la taille du lit confirmant qu'il s'agissait de celle de la Duergar. L'autre pièce (la 7), quant à elle, servait visiblement de chambre aux deux hommes en toge rouge.

Dans cette dernière, Falrin trouva des ouvrages religieux, ayant tous trait au culte de Gargauth, ainsi que deux petite fioles que le prêtre reconnut être des antidotes.

Alors qu'il fouillait méthodiquement la chambre de Grista, Kald remarqua une étrange substance collante sur la poignée d'un tiroir. Se gardant bien d'y toucher directement, le Sossrim utilisa un chiffon pour ouvrir le meuble et avoir accès à son contenu. Au final, l'ensorceleur put rassembler une trousse de déguisement, un bandeau finement ouvragé - probablement l'objet à l'origine de l'aura magique détectée - ainsi que divers récipients renfermant des liquides, plus ou moins visqueux, des poudres de diverses couleurs ou des crèmes, ces dernières substances étant certainement d'origine alchimique.

Alerté par des gémissements et de timides appels à l'aide provenant du dernier sous-sol, Iskender, appuyé par Kimo et Jafert, avait descendu l'escalier en colimaçon. Le brouillard s'était, là aussi, dissipé. L'entré d'un passage, partiellement refermé, indiquait l'endroit par lequel avait fuit les précédents occupants. Le reste de l'étage se composait de plusieurs petites pièces, contenant juste divers petits objets, sans valeur aucune, ayant manifestement appartenu à des hommes de mer, et aménagées en dortoirs, ainsi que d'une grande salle qui leur procura des frissons dans le dos. Une cage occupait toute la surface de la pièce et contenait une dizaine de personnes, hommes, femmes et enfants, l'air hagard comme s'ils étaient sous l'emprise de drogues. Sursautant à l'arrivée des aventuriers, les malheureux prisonniers s'étaient tous réfugiés le plus loin possible de la grille qui fermait leur prison. Effrayés, ils gémissaient et suppliaient qu'on ne leur fit aucun mal.



En ville, Murdock avait reçu une invitation de Liras Finsire. Informé de la présence d'un paladin à Tulmène, le commandant de la garde avait tenu, non sans arrières pensées, à rencontrer un confrère.

Ce fut dans un bureau, chaleureusement agencé, que l'homme reçut le tormtar. Après les politesses d'usage, agrémentés de souvenirs d'anciens combattants et d'amis communs, Finsire en arriva bien vite à la véritable raison de cet entretien.

Il désirait connaître les intentions immédiate de Murdock et si ce dernier était disposé à lui fournir une aide discrète. De part sa fonction officielle et la faiblesse des effectifs dont il disposait, le commandant de la garde devait se montrer extrêmement prudent lorsqu'il avait affaire aux notables de Tulmène. Or, la ville ressemblait, de plus en plus, à un panier de crabes et l'opposition à la reine Zaranda semblait se structurer. Récemment d'ailleurs, un groupe d'aventuriers, qui venait de détruire un repaire de taslois, à moins de deux jours de marches des portes de la ville, semblait croire que ces gobelinoïdes étaient dirigés par un des habitants de Tulmène, un individu, mystérieusement baptisé "M".

Serait-ce beaucoup demander à Murdock que d'assister ces aventuriers ? Liras Finsire pressentait d'autres ramifications à cette coalition et promettait d'intervenir avec toute la force nécessaire, une fois l'écheveau démêlé de façon irréfutable. La garde ne pouvait pas se permettre d'accuser à tord un membre influent de la communauté.

Lancers...

Falrin Grandtranchant - Jet de compétence : Perception : 14(d20) +0(deg) +3(Sag) = 17
Iskender - Jet de compétence : Perception : 17(d20) +4(deg) +2(Sag) = 23
Jafert - Jet de compétence : Perception : 13(d20) +0(deg) +1(Sag) +2(vigilance familier) = 16
Kald - Jet de compétence : Perception : 15(d20) +1(deg) +0(Sag) = 16

- N’ayez pas peur. Nous sommes des amis. Lança Jafert en commun pour observer la réaction des prisonniers.

- Savez-vous ou est la clef de votre cage ?

- Nous représentons la loi du Comte Keelson de Fyraven. Ici, emprisonner des humains est interdit, vous êtes à présent libre. La tirade était étrange alors que la porte n’était toujours pas ouverte mais il tentait de se rendre le plus rassurant et affable possible. D’où venez-vous ? Et comment vous êtes-vous retrouvé prisonnier ?

Le magicien profitait du temps de réaction des détenus pour observer la pièce un peu plus en détail. A la réflexion, il n’y avait pas grand-chose d’intéressant hormis le passage secret qui disparaissait dans l’obscurité et confirmait encore une fois ses craintes. L’entrepôt et ses souterrains devaient être liés à l’Outreterre avec tout le bestiaire de créatures dangereuses qui allait avec. Mais il n’avait pas assez de preuve pour arrêter l’enquête, les prisonniers étaient certainement leurs témoins et preuves nécessaires. Il allait falloir être persuasif, convaincant et perspicaces pour tirer les vers du nez de ces loques.

Social +2
La suite de l’interrogatoire en HRP.

Les ouvrages religieux n’étaient sûrement pas d’un grand intérêt théologique, néanmoins ils permettraient d’en savoir plus sur les aspirations et les pratiques de ce groupuscule. Et puis, c’était de bons indices qui convaincraient sûrement Iskender, si ce n’était toujours pas le cas, du caractère mauvais de cette organisation. Falrin décida donc de les fourrer dans son sac. Il profita pour ranger soigneusement les deux antidotes, qu’il ne s’autoriserait à prendre qu’une fois leur contenu bien identifié.

Retournant dans la salle principale, Falrin entendit Jafert proférer quelque discours qui lui ressemblait peu. Il décida de descendre pour aller jeter un oeil, alors que le brouillard semblait avoir disparu. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il découvrit les prisonniers au fond de leur cage ! Ils avaient été là, sous ses yeux et il n’avait rien vu quelques minutes auparavant.

S’adressant à Iskender, il dit avec un brin d'ironie :
- Le doute n’existe plus je crois, à moins que peut-être ces êtres emprisonnés le soient parce que ce sont eux qui ont des volontés maléfiques ?

Puis il proposa à Jafert :
- Fouillons les cadavres et essayons les clés que nous n’avons pas encore essayées, l’une d’elle devrait fonctionner. À moins quelle groupe de fuyard soit parti avec…

*Dans ce cas, il restera à inspecter le mécanisme, mais malheureusement, la porte de cette cage ne semble pas être en bois…*

e brouillard magique se dissipant et entendant les voix de ses compagnons, Iskender descendit les rejoindre, content qu’ils aient, sans trop de problèmes, réussi à chasser leurs adversaires.
La première chose qu’il fit en arrivant en bas des escaliers fut de ramasser son arc. Il se sentait un peu nu sans lui !...
Ensuite, il explora avec ses compagnons les différentes pièces : rien qui ne l’intéressait particulièrement.
À un moment, il entendit des bruits étranges. En écoutant plus attentivement, Il compris qu’il s’agissait de faibles appels et gémissements. Avec Jafert, il descendit dans le sous-sol.
Et là, une grosse surprise l’attendait : dans la plus grande des pièces, il y avait une sorte de grande cage à barreaux était enfermée plusieurs personnes, y compris des enfants.
Pendant que Jafert s’attachait à rassurer les prisonniers, Iskender chercha le moyen d’ouvrir la cage.
De clé, il n’y en avait nulle part. Il chercha alors un gros marteau ou une masse ou encore une vielle hache pour briser la serrure.
Falrin, descendu entre temps, se rengorgeait en voyant dans les prisonniers la justification des combats et des morts. Iskender ne lui répondit pas : il est très difficile de discuter avec des gens qui, du lever au coucher, n’ont qu’une idée en tête. Volubilis aurait appelait ces gens des « fanatiques ».
Mais Iskender pensait qu’il valait mieux avoir des preuves avant de tuer des gens plutôt que les preuves, si elles existent, arrivent après les meurtres…
Bon, mais parmi les armes qui traînaient par terre, laissées par les bandits, il aurait bien quelque chose qui puisse servir à briser la serrure !...

Murdock n'était dans la ville de Tulmène que depuis quelques minutes qu'un garde l'accoste et lui demande de l'accompagner auprès du commandant de la garde. Sans hésitation, Murdock suit le garde tout en se disant que Torm avait parfois de curieuse manière pour guider ses fidèles. Après les évènements de Proskur et de Borcolline, Murdock espérait avoir un peu de temps pour faire de l'introspection par rapport aux derniers évènements mais visiblement cela sera pour une autre fois.

- Torm, guide moi et je suivrais la voie que vous tracez pour moi.

Le garde, interrogateur, se retourne vers lui.

Murdock prend ses affaires et lui fait signe qu'il est prêt à le suivre. Au cours du voyage, il avait cependant pu réfléchir aux actions intervenue à Borcolline. Il en était arrivé à la conclusion qu'il avait fait tout ce qu'il pouvait pour résoudre le problème. Torm dit qu'on apprend toujours plus de ses échecs que de ses réussites même si, dans ce cas, il ne s'agissait pas d'un échec, ni d'une réussite. Une sorte de statu quo qui laissa un goût amer dans la bouche du paladin.

Murdock fut quelques peu surpris en voyant le commandant de la garde de Tulmène. Il n'était pas courant pour le paladin de croiser ces compagnons de foi et d'armes. Après quelques échanges et discussions, le commandant en vient à la réellement demande et à la raison de sa présence dans ces lieux. Le commandant lui explique la situation dans laquelle il se trouve et dans la complexité des intrigues qui semblent couver actuellement dans Tulmène.

- Commandant Finsire, Torm a une bien curieuse façon de guider ses fidèles mais il ne se trompe jamais.

En entendant cela, le commandant fronce un sourcil.

- Comme je vous l'ai dit, mes deux dernières missions ont eu lieu à Proskur et à Borcolline. A Proskur, j'ai dû démanteler un complot visant à faire tomber les autorités locales qui impliquaient l'un des dirigeants de la ville. A Borcolline, c'est au fidèle du Dieu Fou que j'ai dû m'opposer, avec des alliés pour le peu inhabituel. Quoiqu'il en soit, je pense que les épreuves que j'ai dû vaincre au cours de ces deux dernières missions font de moi le meilleur choix pour vous. Je suis votre homme et je comprends parfaitement que la situation est plus que délicate.

Murdock laisse quelques temps au commandant pour lui répondre éventuellement

- Si je comprends, vous voulez que j'assiste ces aventuriers dans leur enquête. Parfait, dites moi, si vous avez l'information, où je peux les retrouver. Je laisserais auprès de vous mon équipement inutile et je les rejoins immédiatement. Je reviendrais prendre cet équipement dès que je pourrais vous faire un premier rapport sur leurss découvertes.

Murdock regarde le commandant et attend sa réponse.

Aussitôt entré dans ce qui avait tout l'air d'être la chambre de Grista, l'ensorceleur engagea son confrère arcaniste à la prudence. Les duergars étaient aussi réputés pour leur avarice que pour leur perversité, aussi la pièce pouvait-elle dissimuler un piège en dépit de la porte verrouillée.

Vigilant, Kald ne se laissa donc pas prendre au piège à glue - du moins l'identifia-t-il ainsi - qui défendait l'accès au tiroir d'une petite commode. Déjouant l'obstacle à l'aide d'un simple chiffon, il mit la main sur le trésor de la lieutenant de Zarmshield alors que Jafert inspectait vainement le matelas où elle couchait. Parmi divers flacons un bandeau, finement ouvragé, attira immédiatement son attention ; ce devait être l'objet magique qu'il cherchait !

- Par ici, lança-t-il avec un enthousiasme feint, après avoir fait disparaître la bande d'étoffe dans l'une de ses poches. Déguisement et drogues, tes péchés mignons. On dirait que toi et Grista avez plus d'une affinité...

Il était rare, exceptionnel même, que le glacial jeune homme plaisante : le ton, cela allait sans dire, était pince-sans-rire. Alors que l'Amnien prélevait sa part du butin, le Sossrim parcourut une fois encore le bureau de la pièce voisine à la recherche d'une preuve incriminant plus directement l'alchimiste. Passant en revue les feuilles en surface, il espérait reconnaître l'écriture de Zarmshield, qu'il avait bien en mémoire depuis que Jafert l'avait contrefaite. Hélas, il n'y avait là nulle trace de sa plume.

Sur ces entrefaites, Iskender avait réuni assez de courage pour s'engouffrer avec Falrin dans les escaliers ; les jeteurs de sort, prudents, les précédaient. Une fouille rapide du réseau caverneux confirma que l'entrepôt abritait une odieuse traite humaine, dont un petit échantillon croupissait au fond d'une geôle. S'il ne s'était aucunement ému du sort des prisonniers, l'enfant du Grand Glacier ne demeurait pas moins révolté par le crime dont ils étaient victimes : la liberté était une valeur reconnue et défendue par toutes les tribus qui arpentaient les Terres gelées. Mais au-delà de l'infortune dont ils souffraient, il voyait dans ces pauvres hères une aubaine.

- Remerciez Saukuruk, dont la brume glacée a refroidi le courage de vos bourreaux ! Et chantez ses louanges lorsque soufflera la brise hivernale, coupa-t-il Jafert qui entamait son interrogatoire. Grâce à la Déesse, vous voilà libres. Cette porte ne nous résistera pas longtemps.

La voix vibrante de cette force profonde que conférait la foi la plus fanatique, le Fils du Gel, dont le visage opalin et la chevelure argentée diffusaient un charme mystérieux, ne manquait pas de charisme. C'était la Vierge de Glace elle-même qui lui avait offert ce don extraordinaire d'exercer sur les autres une irrésistible fascination.

En l'absence de toute clé, Falrin et Iskender s'évertuèrent à taper sur la serrure de la cage avec tout ce qui leur tombait sous la main sans parvenir à en briser le mécanisme. Si, dans un premier temps, une vague lueur d'espoir était apparue dans le regard apathique des prisonniers, les tentatives infructueuses des "gros bras" des "Pas Grands" à ouvrir leur prison ravivèrent bien vite de l'inquiétude que l'injonction de Kald à louer Saukuruk ne put que difficilement dissiper. La ferveur du Sossrim trouvait, chez ces pauvres hères un fragile écho qu'il convenait d'entretenir et de ne pas décevoir.

Agacé de n'obtenir que des réponses évasives à ses questions - les captifs, affaiblis par une nourriture sommaire et par le manque de sommeil, n'étaient là que depuis quatre ou cinq jours pour les plus anciens et n'avaient aucune idée de ce qu'ils faisaient là - et par les gémissements des enfants difficilement contenus par leurs parents, Jafert entreprit de fouiller plus en détail les lieux, lançant même "Détection de la Magie" pour accélérer les choses.

Mis à part le tunnel emprunté précédemment par les fuyards, aucune autre issue ne semblait exister. Quelque peu dépité, l'Amnien allait renoncer lorsqu'à la périphérie de son regard, une légère aura magique attira son attention et lui permit de découvrir une porte, dissimulée derrière des tentures et conduisant à une petite pièce. Un lit, un bureau et des rayonnages de livres constituaient ce qui semblait bien être le logement du jeune magicien dont ils n'avaient fait qu'entendre la voix.

Le tiroir d'une commode luisait d'une légère aura d'évocation, laquelle paraissait envelopper une aura d'enchantement, provenant de l'intérieur du tiroir. Posé sur la table de travail, un petit calepin scintillait d'une faible aura de nécromancie. À proximité de ce dernier, divers parchemins étaient étalés, certains semblant avoir été écrits par la main de Zarmshield.



Ravi d'obtenir aussi rapidement l'aide de Murdock, Finsire le remercia chaleureusement, déplorant, encore une fois, de ne pouvoir lui accorder d'effectifs. Ses gardes peinaient déjà à maintenir l'ordre en ville et dans sa périphérie immédiate et ses trop rares enquêteurs étaient débordés par les disparitions qui se multipliaient depuis quelques semaines.

Quant à la position actuelle des aventuriers, le commandant du guet était bien en peine de la préciser. Il savait qu'ils avaient élu domicile à la Crique Confortable et que, semblant suivre de près les activités de Grollar Zarmshield qui, en parallèle d'une petite échoppe d'alchimie, commerçait du poisson à plus grande échelle, ils s'étaient également intéressés à un entrepôt désaffecté situé sur la côte, qui lui appartenait.

Faute de mieux, le paladin, après avoir déposé son équipement inutile, décida d'aller faire un tour du côté de ce hangar. À première vue, rien de suspect n'était à noter, les lieux semblaient déserts. En s'approchant davantage, Murdock fut intrigué par la porte entrouverte qui battait au vent. La vue de deux cadavres gisant à l'intérieur, tout près de l'entrée, le poussa à saisir fermement son épée avant de s'avancer prudemment.

Une trappe ouverte dévoilait un escalier en bois qui s'enfonçait dans les sous-sols. Faibles et étouffées, des voix en montaient, ainsi que des chocs métalliques répétés.



De son côté, Kald, malgré les tintements produits par ses compagnons, dressa soudain l'oreille. Y avait-il quelqu'un qui arrivait par l'escalier ? L'ensorceleur avait un doute mais ce frottement était trop fort pour être l'œuvre d'un vulgaire rongeur.

Lancers...

Falrin Grandtranchant - Jet de force : 9(d20) +3(For) = 12
Iskender - Jet de force : 16(d20) +3(For) = 19
Jafert - Jet de compétence : Perception : 9(d20) +0(deg) +1(Sag) +2(vigilance familier) = 12
Kald - Jet de compétence : Social : 13(d20) +0(deg) +4(Cha) = 17

Ces souterrains regorgeaient de découvertes surprenantes et Jafert pénétrait avec excitation dans la chambre secrète. La pièce n’était pas très grande mais avait été meublé avec coquetterie pour faire des études littéraires et magiques comme pouvait le laisser présagé la petite bibliothèque bien remplis. Son regard ne s’appesantit pas sur les ouvrages au début puisque c’était la commode à droite d’où semblait venir l’aura magique. Le magicien approchait la main du tiroir avant d’avoir un rapide mouvement de recul. Et s’il était piégé ? Cette aura d’évocation, c’était suspect.

D'abord, il ne reconnu pas le sort... mais suite à un éclair divin: ¤ Chambre froide de Darsson. ¤ Le tavernier fit un pas en arrière, toucher à cette poignée, ou peut être même s'en approcher, risquait de créer une zone glaciale dans toute la pièce et provoquer une brûlure de glace assez puissant pendant quelques minutes. Il valait mieux éviter.

Son regard retournait alors sur le haut du meuble. Avide, il saisit le calepin d’où il sentait émaner de la magie, erreur. A peine eut il posé ses doigts boudinés sur la couverture qu’il sentit toute l’eau contenu dans son corps ruisseler vers le maudit ouvrage. L’étrange sensation se doublait d’une douleur aigu comme celle d’une plaie se vidant de son sang, l’amnien grimaça sans bruit avant émettre un léger gémissement de souffrance. Le magicien jetait le objet au sol avec dégout alors qu’il chancelait harassé par le piège.
¤ Le fourbe ! ¤


Sous l’artefact maudit, il aperçut divers parchemins et y reconnus instantanément la patte de Zarmsheild. Jafert portait sous ses yeux les documents ; il s’agissait clairement de notes de cours. Le jeune magicien était sans doute l’apprenti de l’alchimiste. La douleur rémanente était mélangé à un sentiment de jalousie masochiste.

¤ En d’autres circonstances, j’aurai bien aimé être l’apprenti d’un puissant sorcier. Il me reste tant de chose à apprendre, pourtant je suis là, à faire la basse besogne pour un comte, adolescent, qui ne me respecte pas...
Et si je me trompais ?
Et si je me trouvais dans le mauvais camp ?
Que puis-je attendre de Liras ou de Keelson ? Zarmsheild n’a il pas plus à m’offrir ? ¤

Jafert restait pensif quelques secondes puis un bruit métallique dans la pièce à coté le fit revenir a la raison.

Le magicien toisait le livre magique qui savait inoffensif maintenant. Il se baissa pour le ramasser du bout des doigts, puis le consultait rapidement. Il s’agissait d’un carnet remplis de formules nécromantiques, ¤La bonne affaire.¤ mais il aurait besoin de plus de temps pour en saisir les subtilités ou peut être de l’aide d Kald. Surement cela avait un rapport avec la pièce à l'étage supérieur. Le coûteux butin fut glissé dans son sac avant de revenir dans la salle principale pour rejoindre le groupe.

- Vous arrivez à quelque chose avec cette serrure? Hurlait Jafert à l’autre bout de la pièce.
L’absence de réponse et la répétition des coups sur les barreaux parlaient d’eux même.

Le thaumaturge s’éloignait jusqu’à l’entrée de la chambre, prenant soin de garder le tiroir énigmatique dans son champs de vision.
- Venisi venisi venisa ! incantait il le bras tendu dans l’embrasure de la porte.
Sort : Manipulation à distance.
L’aura magique commençait à trembler alors que la toile s’était fixée au tiroir. Dans un même mouvement, le contenant de bois glissait sur lui-même et Jafert quittait la zone en courant. Le meuble vomi l'objet et le sort d’activa, rependant un voile de givre dans toute la pièce.

A quelques pas, le magicien sentait le souffle froid arriver jusqu’à lui. La malédiction de Darsson suivait le tiroir, pris de panique, il lâchait son emprise. Le morceau de meuble tomba au sol, révélant son contenu : il n’y avait qu’une baguette et point de clef. En l’absence de clef, Jafert s’éloignait au plus vite, abandonnant un objet d’une valeur rare dans une prison de glace. Ses camarades pouvaient le voir fuir comme un gamin qui aurait fait une bêtise.

¤ Ouf, je l’ai évité de justesse. ¤