Chapitre 2 : Maman, "M" et les hors-la-loi

Les débats allaient bon train, ils étaient aussi verbaux que de posture. Jafert se frottait les yeux, Xyloth n’avait pas été ménagé ces derniers jours et l’ancien tavernier était dans un état de somnolence inquiétant. Les ping-pongs étaient trop rapides pour que Jafert puisse mettre son grain de sel et il avait un mal de tête carabiné.

¤ Ce soir j’vais m’en mettre une, la bonne affaire, j’atteindrai la Taverne Astrale dans un tir tendu! ¤

Jafert ouvrit la bouche pour répondre mais aucune idée ne se présentait à lui et il referma la bouche avant qu’une mouche n’entre dans la cavité buccale sentant la bière.

L’instant d’après il mettait sa main à la poche pour tendre mollement le carnet à Kald.

S’enfonçant dans le fauteuil, Jafert posait grincheusement sa main sur ses yeux. Sa mine grimaçante donnait l’impression qu’il ne voulait pas être là ou qu’il avait envie de tout abandonner. Mais en réalité le magicien retournait la situation dans tous les sens.

- Moi non plus je ne veux pas jouer les coupe-gorges. L’idée de Falrin d’endormir les gardes est bonne. J’ai aussi un sort d’Hypnose donc en se préparant bien on devrait pouvoir arriver à nos fins sans verser le sang ni se retrouver dans l’encre la plus rouge.

- Kald, je pense que tu as raison. Malgré mon jeu d’acteur exceptionnel, je pense avoir semé le doute dans l’esprit de Zarmshield. Si nous ne passons pas à l’action bientôt, c’est lui ou les voleurs de l’ombre qui nous tomberons sur le paletot.

Après d'interminables discussions n'arrivant à rien de vraiment concret, les aventuriers convinrent qu'ils manquaient encore d'informations et choisirent de passer une nouvelle journée en filatures et enquêtes.

Levé à l'aube, Iskender passa la matinée à faire faire des exercices simples à Luna et eu la joie de voir la chienne y répondre favorablement. Encore quelques jours de travail et l'animal aurait assimilé un nouveau tour.
L'après-midi, ne parvenant pas à convaincre ses compagnons de l'accompagner, le rôdeur décida d'aller, seul après avoir enfermé les chiens dans sa chambre, suivre Jakar junior. Ne sachant pas exactement où le retrouver, Iskender alla se poster à l'entrée du chantier naval, observant les déplacements des ouvriers, bavardant parfois avec certains et laissant ses oreilles traîner pour écouter les rumeurs. Après plusieurs heures, il n'y avait toujours pas de Junior à l'horizon mais le forestier avait pu en apprendre un peu plus sur le système de transport magique mis en place pour alimenter le chantier en bois. Très régulièrement, un des contremaîtres, voire parfois le fils du patron, dirigeait une expédition chargée de collecter les arbres coupés par les bucherons dans la forêt qui bordait la ville. D'ailleurs, Junior exagérait à s'obstiner à ne faire que la vieille route Velmene, laissant aux autres les pistes moins bien entretenues.
Le soir venu, Iskendur se résolut à revenir, bredouille, à la Crique Confortable, sa cible n'ayant pas daigné paraître.



Falrin, quand à lui, se rendit au temple de Valkur et y fit la connaissance d'Ilmar N'Rys qui officiait là depuis maintenant cinq ans. Enchanté de rencontrer un confrère, l'homme se fit un plaisir de partager les maigres connaissances qu'il avait sur les royaumes nains, aujourd'hui disparus. Effectivement, le Royaume Astéride de Sondarr courrait sous ce qui est actuellement le Nord du Téthyr mais la plupart des clans le constituant n'ont plus d'existence actuelle. On dit que le clan Ghalmrin, dont le seigneur Vorn, second fils de l'archiduc Obar siège au conseil royal, serait l'héritier du Sondarr mais rien n'est sûr, les nains se montrant très secrets sur ce sujet. D'ailleurs, on ne connaissait même pas l'emplacement exact de leur forteresse qui devait se trouver sous les Piquétoiles. On prétend aussi qu'il existe des passages s'enfonçant sous terre et, à partir desquels, on pourrait rejoindre les tunnels de l'antique Royaume Astéride. Un de ces accès se trouverait sous les Piquétoiles, là où elle rejoignent la mer. Un autre prendrait son origine sous l'Île de Nemessor.



Jafert avait accompagné Kald pour essayer de rencontre Liras Finsire, le commandant de la garde. Le paladin n'était pas disponible mais un de ses lieutenants renseigna les deux compagnons. Si l'écriture de Grollar Zarmshield ne correspondait pas du tout à celle du carnet sur les drogues, ils purent établir certaines similitudes avec quelques annotations figurants sur la page de garde du carnet de comptabilité trouvé chez les taslois. Ils apprirent également que l'alchimiste se faisait parfois livrer des caisses par l'intermédiaire des Chantiers Pyllam. Aux questions du guet, l'Amnien avait répondu réceptionner ainsi des herbes nécessaires à certaines de ses potions et qu'il ne faisait que profiter du système de ramassage magique mis en place pour s'éviter de fastidieuses expéditions en forêt.



Une nouvelle fois, il se retrouvèrent, nocturnement, dans la chambre pour y confronter leurs récentes trouvailles.

Lancers...

Iskender - Jet de compétence : Dressage Luna : 19(d20) +5(deg) +0(Cha) = 24
Iskender - Jet de compétence : Dressage Kimo : 14(d20) +5(deg) +0(Cha) = 19
Iskender - Jet de compétence : Survie : 13(d20) +4(deg) +2(Sag) = 19
Iskender - Jet de compétence : Furtivité : 14(d20) +4(deg) +3(Dex) -2 (armure) = 19

La visite à la commanderie avait été encore un peu plus instructive pour la compagnie des pas-grand. Même si les drogues ne semblaient définitivement ne pas être une piste concluante, un lien existait entre les Taslois de la forêt, M, Pyllam et Zarmshield. C’est Kald qui avait menait la discussion avec le lieutenant de Finsire, alors que Jafert faisait profil bas, tentant de maintenir sa couverture autant que possible.

L’enquête terminée, les deux tisseurs de toiles sortirent de la bâtisse fortifiée, siège du guet au milieu de la ville. Kald et Jafert parlaient à voix basse, tentant de planifier la suite des événements. Jafert stoppa la marche soudainement, il revint sur ses pas pour observer les panneaux de bois couvrant la façade de la tour. Ces panneaux d’affichage publique regroupaient les annonces officiels du Conte de Keelson, de la reine Zaranda et même des portraits de brigands notoires faisant objet d’une récompense. L’ancien tavernier s’approcha d’une des affiches les plus anciennes, elle portait la signature de Liras Finsire et la décrocha pour l’enfourner sous sa veste.

Il passa le reste de la journée à s’entrainer à imiter l’écriture et la signature du commandant de la garde. Cette nouvelle passion pour la linguistique pourrait peut-être leur être utile.



- Bonne affaire, jetez un coup d’œil à ça. Lançait-il en tendant un parchemin dont l’encre n’était pas encore sèche. Jafert s’était amusé à contrefaire l’écriture de Finsire pour créer un mandat de fouille de l’entrepôt. Tout y était, le langage technique et pédant de l’autorité, le descriptif de l’opération et même la signature en bas à droite.

- Si ça passe comme ça, on n’aura pas besoin de faire couler le sang. Et comme ça, on pourra entrer à 4 et en pleine journée.

Il y avait encore des détails à régler mais il était clair maintenant que la suite de l’enquête se déroulerait dans cet entrepôt mystérieux.



Créer un faux document avec la compétence linguistique +9

L'absence de Liras Finsire soulagea l'ensorceleur plus qu'elle ne l'agaça. Quelque chose, dans le regard pénétrant de cet homme suintant la probité, l'avait mis mal à l'aise lors de leur première rencontre.

La confrontation des manuscrits, sans être tout à fait vaine, s'avérait peu concluante. Si ce n'était pas l'alchimiste qui avait noirci les pages du carnet d'étude sur les drogues, quelques annotations en tête du livret de compte rappelaient vaguement son écriture. Ces similitudes n'étaient pas assez manifestes pour prouver son implication dans le trafic, mais elles rendaient légitime une descente dans l'entrepôt de Zarmshield.

- Aucun message n'est arrivé ? s'enquit-il sur le chemin du retour, profitant d'être seul avec son complice.

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis sa rencontre avec l'un des rares rescapés du Culte du Froid et le Fils du Gel s'étonnait du silence de l'organisation. Cela ne lui semblait pas seulement mal augurer de l'entrevue à venir : il recevait cette lenteur comme un véritable affront.

Le rapport d'Iskender ne faisait que confirmer une des hypothèses de Kald, dont la grande sagacité lui avait fait deviner que le système de transport magique offrait un débouché idéal aux rapines des taslois. Outre l'acheminement de caisses tout spécialement destinées à Zarmshield, la préférence exclusive du jeune Pyllam pour la vieille route de Tulmène apportait une preuve de sa culpabilité. Mais de tels éléments conviendraient-ils à la milice ? Ils seraient peut-être suffisants pour conduire à un interrogatoire des suspects, or une telle manœuvre risquait d'effaroucher M... C'était cette crainte qui avait déterminé les deux adeptes de l'Art, esprits aussi prudents qu'ingénieux, à œuvrer dans la plus grande discrétion. Les Voleurs de l'Ombre étant impliqués, on n'était pas à l'abri d'un mouchard...

- Pour sûr que ça passera, répondit le jeune Sossrim, d'une voix où se mêlaient confiance et mépris. Je parie que ces deux gardes ne savent pas lire.

Bien déçu que sa surveillance de Junior n’ait rien donné, Iskender s’était renseigné : Junior passait beaucoup de temps sur la vieille route de Velmene, là où un transport magique se situait pour ravitailler en bois l’entreprise de son père.
Il fallait aller voir là-bas.
Ce n’était pas pour déplaire au rôdeur qui était vraiment fatigué de la ville, de la pollution, du bruit et des odeurs. Il avait hâte de pouvoir retrouver le calme vivifiant de la forêt, même si, parfois, la vie en forêt était bien agitée…
Et puis il serait plus au calme pour continuer à dresser ses chiens : c’était quand même une priorité car Luna n’était d’aucune utilité sans dressage sérieux.
Il avait quand même bien profité de la ville : il avait visité plusieurs magasins intéressants. Aussi bien d’armes, d’objets magiques, de potions ou encore de poison. Mais ces objets, pour la plupart, coûtaient une petite fortune. Trop pour sa bourse.
Avec certains marchands elfes, il avait commençait à apprendre l’elfique et s’était procuré un petit manuel pour continuer à apprendre seul.

Lors de la réunion à la Crique Confortable, il s’adressa à ses compagnons :

- Je suis fatigué de la ville : il faut que je sorte.
Je vais aller voir le transport magique sur la vieille route de Velmene là où Jakar Junior travaille : s’il fait des trafics, c’est probablement là-bas que cela se passe. Je compte rester quelques jours à observer ce qui se passe car si des délits sont commis, ce n’est peut-être pas tous les jours.
Et en plus, j’ai mes chiens à dresser.
De toute façon, vous avez encore du pain sur la planche pour vous renseigner.

@Koril : pourrais-tu m’avertir quand un mois sera passé depuis mon achat de Luna de façon à ce que je fasse un achat avec mon don ?

Devant les protestations de ses compagnons, Iskender ajouta :

- Je pensais que vous pouviez vous débrouiller seuls, mais si vous avez besoin de moi pour la "visite" de l’entrepôt, je me joindrais à vous, avec Kimo seul car Luna n'est pas dressée. Je partirais pour la forêt ensuite.
Mais nous n’y allons pas pour nous battre, n’est-ce pas ?

Falrin se détendit enfin, après une nuit à ronchonner par contrariété, il retrouvait son air jovial habituel auprès de confrères prêtres valkurites. L’histoire des passages souterrains refit penser à Falrin à cet accès sous l’entrepôt, même s’il ne semblait pas correspondre à la localisation qu’avait donné le religieux. Néanmoins, il savait que c’était plus sous-terre que sur terre qu’il en apprenait plus sur ces lointains ancêtres, remettant au goût du jour l’envie de pénétrer l’entrepôt.

C’est étonnamment Iskender qui dénoua le fil de l’intrigue. Étonnamment car il avait rechigné jusqu’à présent à faire la moindre filature, même s’il l’avait proposé par le passé. Il venait de réussir à établir le lien entre la forêt, M. Pyllam et Grollar Zarmshield.

Jafert avait plus d’une corde à son arc et venait de proposer de rentrer en plein jour avec un faux mandat. Le nain ne rechignait pas l’idée d’utiliser un faux, mais en pleine journée et sans possibilité de prendre les gardes de l’entrepôt de court, il avait trop peur que ces derniers prétexte une quelconque tracasserie administrative pour les faire patienter et nettoyer toute preuve.

- J’préfère bien y’aller dans la nuit. Avec une dose de sommeil et d’hypnose, c’qu’on découvrira s’ra bin plus intéressant s’lon moi.

Alors qu’Iskender annonçait son départ, le nain Falrin, ne put que constater l’évidence qu’il n’était pas tant question d’observation plus que d’une prise de recul par rapport au groupe, lui qui préférait la compagnie de ses animaux. Tactiquement, le groupe en sortirait malheureusement affaibli, mais la cohésion serait raffermie. D’ailleurs si ses deux compères insistaient pour aller à l’entrepôt de jour, Falrin céderait, pour une fois qu’ils étaient d’accord sur l’objectif !

À la remarque ingénue d’Iskender le nain ne put s’empêcher de répondre :
- Nous n’y allons pas pour nous battre, mais j’pense qu’y’a 90% d’chance qu’ça finisse comme ça.
Il finit sa phrase en affichant un large sourire à destination du rôdeur.

Certains maintenant que l'entrepôt était lié au mystérieux M, les aventuriers avaient imaginé un stratagème pour pénétrer pacifiquement les lieux et approfondir leur enquête. S'ils réussissaient à trouver des preuves suffisamment probantes, ils parviendraient certainement à convaincre le guet d'y faire une intervention plus officielle mais, en attendant, c'était à eux de rassembler ces éléments impliquant vraisemblablement Grollar Zarmshield, trop honorablement connu pour que Finsire risque de faire un impair en l'accusant sans preuve.

Lassé de la ville, Iskender souhaitait, sous un prétexte futile, aller passer quelques jours en forêt mais accepta, visiblement à contrecœur, de différer son départ pour prêter main forte au groupe.

Après discussion, il fut décider d'aller au hangar en début d'après-midi le rôdeur s'étant montré intransigeant sur la nécessité de disposer de la matinée pour poursuivre l'entrainement de Luna. Falrin, quant à lui, aurait préféré agir de nuit mais cela risquait de mettre à mal l'approche envisagée, personne n'ayant encore vu la garde perquisitionner à la lueur de la lune.



La compagnie des Pas Grands mit à profit le temps laissé libre par le dressage pour peaufiner sa couverture, s'attachant à ajouter quelques artifices vestimentaires visant à les faire passer pour des membres du guet. Finalement, le titre de perquisition en main, ce fut un Jafert, bombant le torse et sûr de son bon droit, qui intima aux gardes postés à la porte du hangar de les laisser inspecter le bâtiment.

S'ils parurent un instant ébranler par l'assurance des aventuriers, les malfrats ne les laissèrent pas entrer. Examinant le document brandi par l'Amnien, l'un d'eux semblait perplexe.

- C'est la signature de Finsire, pour sûr. Mais c'est pas normal..., commença-t-il avant de se faire interrompre.

- Faut d'mander au chef, déclara l'autre. Bougez pas vous autres !

Sur ces mots, l'homme les planta là et pénétra dans le hangar, son compagnon se mettant devant la porte de façon à en interdire l'accès. Au bout de quelques secondes, un brouhaha annonça la venue du "chef".

Le Duergar qu'ils avaient déjà eu l'occasion d'apercevoir se révéla être une naine grise qui les examinait d'un air sournois. Arrachant le mandat de perquisition des mains de son subordonné, elle le parcourut avec méfiance avant de tourner le regard vers Kald qui paraissait le plus crédible des visiteurs. Clignant des yeux avec frénésie, la naine semblait gênée par la lumière du soleil mais faisait de gros efforts pour ne rien laisser paraître.

- Et vous voulez faire quoi dans l'entrepôt ? On m'a rien dit, à moi.

Dédaigneusement, elle froissa le parchemin avant de le laisser tomber par terre.

- Je ne suis pas autorisée à vous laisser entrer sans l'autorisation de maître Zarmshield. Aller donc la chercher et nous en reparlerons. Ou alors, dites à Finsire de venir en personne au lieu d'envoyer ses sous-fifres.

Devant les mots intransigeants de la Duergar, les hommes de main, l'air menaçant, posèrent négligemment la main sur la garde de leur épée, prêts à la dégainer si les aventuriers ne tournaient pas rapidement des talons.

Lancers...

Jafert - Jet de compétence : Linguistique : 5(d20) +4(deg) +3(Int) +2(don) = 14
Jafert - Jet de compétence : Tromperie : 2(d20) +2(deg) +2(Cha) +2(don regional) +2(don) = 10
Falrin Grandtranchant - Jet de compétence : Tromperie : 7(d20) +0(deg) +0(Cha) = 7
Iskender - Jet de compétence : Tromperie : 6(d20) +0(deg) +0(Cha) = 6
Kald - Jet de compétence : Tromperie : 14(d20) +5(deg) +4(Cha) = 23

Drapé dans son arrogance naturelle, l'ensorceleur dévisagea avec un dégoût non dissimulé la grisâtre créature qui leur faisait l'affront de garder porte close. Comme en témoignait le mandat chiffonné et jeté au sol, l'autorité de Liras Finsire signifiait bien peu de chose pour ces malfrats. En posture de combat, ils ne redoutaient pas plus la milice qu'ils ne reconnaissaient la loi.

- Maître Zarmshield devra répondre de votre rébellion devant la justice, rétorqua-t-il avec véhémence, sa main droite fouillant déjà sa sacoche de composantes à la recherche d'une petite fiole.

Après avoir reculé de quelques pas pour trouver le meilleur angle d'attaque, Kald psalmodia froidement les paroles incantatoires de son sort favori, ses doigts tissant l'invisible canevas de la Toile.

- La et isblad stikke hull i det ! proféra-t-il avec plus de force, canalisant l'énergie arcanique pour créer une stalactite de glace à la pointe effilée.

D'un geste impérieux de la main, il projeta l'étincelant poignard vers l'un des gardes, comptant sur la réactivité de ses collègues pour soutenir l'assaut.

Kald lance "poignard de glace" : 2d4 de dégâts sur la cible et 1 point de dégâts sur les créatures à moins de 1,5m. Jet de réflexes DD15 pour réduire de moitié les dégâts.

Jafert écarquilla les yeux quand la duergar froissa son œuvre d’art et lança la boule dans le caniveau sec mais toujours puant. Le magicien planta ses yeux vert dans ceux de la naine des profondeurs, sa bouche grimaçait et ses yeux ses plissaient, il était évident que la créature sous terrain n’était pas à l’aise à la lueur du jour.
Il était trop tard pour faire demi-tour et les sentinelles mettaient déjà leur main à l’épée. Jafert savait aussi qu’il était d’autant plus risquer de tourner le dos à ce genre de crapules des bas quartiers. Par contre, la disposition des pas grand n’était pas des plus tactique puisque Jafert s’était avancé pour discuter, laissant Falrin, Iskender et Kald en retrait à un pas derrière.

L’espace d’un instant, la colère et l’opportunisme de Jafert lui donnèrent envie d’attraper la naine par le colbar, de la renverser sur les pavés et de lui poser le genou sur la carotide. Mais la raison repris le dessus et il réalisa que son ambition dépassé ses compétences, la nain pas légère par définition semblait être une redoutable bagarreuse.

L’attitude de lâché prise des derniers jours de Jafert avait pour résultat une flagrante absence de préparation de ses sortilèges pour un combat. Le magicien savait aussi les nains des sous terrain assez résistants aux sorts de manipulation mentale.

Jafert voyait Falrin s’élancer dans le tas en direction de la porte. D’un revers du poignet, il saisit la dague récemment acquise pour lui faire décrire un arc de cercle en direction du visage grimaçant de la naine. Le magicien bénéficiait de l’effet de surprise mais pour la suite, il aurait besoin de l’appui de ses camarades.