Chapitre II : Le pavé de l'ours

- Moi petite blessure. Répondis Haleena à la proposition de Daphnis.

La Barbare se souvenait encore du lâche coup donné dans le dos de la bête fuyante par l’élu de Tymora. Cela l'avait plus déçu qu'énervé mais cette offre généreuse et désintéressé rattrapait le coup aux yeux d’Haleena.

Daphnis serait-il capable de soigner tout le monde avant leur départ, Phénix avait aussi besoin de soin. Alors qu’elle découvrait sa peau pour faciliter le travail de guérison, l’Uthgard répondait à l’urbain Kalam :
- Pas manger ! Viande de chien !

Puis elle laissa Phénix s’exprimer, en effet son discours était plus mesuré et compréhensible par les autres aventuriers.


PV :12/13

Le premier loup lui faisant face à terre, Khelrod était bien plus serein pour faire face à la seconde bête, en tête à tête. Il parvint aisément à opposer son écu aux crocs de la bête qui ne put goûter qu'à l'acier dans lequel le bouclier avait été forgé. Suite à ce contre, et comme à son habitude, le nain profita de l'abri de son rempart pour porter le coup qu'il avait préparé : un coup vertical venant du haut. Le loup ne put rien faire pour l'éviter : il prit la hache de guerre naine de plein fouet et tomba à côté de son frère, tous deux gémissants. Les autres couinements qu'il entendait autour de lui lui laissait à penser que ses camarades s'en sortaient bien eux aussi, tout comme Haleena qu'il avait pu observer du coin de l'œil.

A y regarder de plus près, ces loups avaient presque l'air malades tellement ils étaient minces et semblaient fragiles, malgré leurs puissantes mâchoires dont la paladin avait fait les frais à deux reprises.

¤ Nulle créature ne mérite de mourir pour avoir cherché à se nourrir... ¤

Sur cette pensée Khelrod sortit une vieille pièce de tissu d'une de ses poches, essuya le sang sur sa lame et remit l'arme au fourreau tout en regardant les fourrés qui cachaient désormais les loups qui avaient pu fuir. Pendant tout ce temps, du sang continuait à couler de son menton, suite à la féroce attaque qu'il avait subie. Il grimaçait légèrement, mais ne semblait pas trop gêné par cette blessure, comme s'il était habitué à souffrir... Il observa alors ses camarades un par un, les écoutant chacun à leur tour. C'est simplement après qu'ils eurent tous fini qu'il répondit à la question de Daphnis.

- Si je me fie aux soins que tu t'es administrés, tes compétences sont bien supérieures aux miennes dans ce domaine. Je propose que tu soignes ceux qui ont le plus souffert. De ce que je peux voir, je dirais Vanetir et Phénix. Je vais m'occuper de Haleena et Skelli.

Finalement son sang semblait le gêner, et il prit une pièce de tissu de l'une de ses poches (la même que pour son arme ?) pour éponger le sang qui coulait encore, grimaçant au passage, signe que la douleur devait quand même être présente. Il se dirigea néanmoins vers Haleena, à qui il posa une main sur la blessure qu'elle avait subie. Celle-ci pu sentir l'énergie bénéfique qui émanait des mains du Paladin se répandre dans son corps et refermer la blessure.

Il se dirigea ensuite vers Skelli et répéta l'opération, à moins que celle-ci ne l'en empêche.

Il attendit alors de voir si Daphnis allait avoir besoin de lui ou non pour soigner les deux autres blessés.


Khelrod utilise imposition des mains sur Haleena (1 PV) et sur Skelli (3 PV)

Daphnis avait écouté les interventions de tous ses compagnons de route et les blessures de la plupart semblaient heureusement moins profondes qu'il ne le craignait. La proposition de Kherold était empreinte de bon sens et il se plia bien volontiers à sa suggestion.

L'élu divin s'approcha de Phénix et apposa ses main à proximité de ses blessures les plus profondes tout en psalmodiant une brève oraison à Tymora. Il se dirigea vers Vanetir et lui proposa aussi de la soigner, mais avec plus de prudence :

- Vanetir, je sais que les Uthgards n'apprécient guère la magie et les dieux étrangers. Si tu l'acceptes, je te soignerai bien volontiers. Sinon, nous pouvons user aussi des onguents. Nous les avions emportés pour Yusam, mais la nécessité est ici immédiate. Et je serai encore en mesure de le soigner si, par chance, nous finissions par le trouver.

Une fois ses soins prodigués, il considéra brièvement les carcasses des loups :

- Cela aurait fait de belles peaux à tanner, mais je doute que nous ayons les temps de les porter sur notre dos jusqu'au village pour les faire traiter. Cela nous encombrerait dans notre mission. Quant à les manger, je suivrai l'avis d'Haleena.

Il aurait tout à fait été capable de manger du loup, si la nécessité s'en était fait sentir, mais ce n'était pas le cas et cela n'aurait visiblement pas plu à la barbare. Souriant et un brin désinvolte, il était prêt à reprendre la route.

Soins légers sur Phénix. Soins léger sur Vanetir ou lui confie les onguents nécessaires.

Dans un geste réflexe, Daphnis profita de la volte-face du carnassier pour le larder de son élégante épée. D'ores et déjà blessé par deux flèches, ce dernier s'effondra lourdement sur les feuilles mortes, le flanc grand ouvert. Son corps s'agita d'ultimes tressaillements avant qu'il n'expire, la langue pendante et les yeux figés dans une expression de panique.

Le regard sévère de Skelli, dont l'attention avait été attirée par cet ultime sursaut dans la bataille, n'échappa pas au jeune damoiseau. Elle le dévisagea de ses grands yeux bleus, aussi froids et perçants que l'acier, pendant de longues secondes avant de reporter son attention sur sa consœur blessée. Ce dernier comprit qu'il avait transgressé une loi tacite, de l'ordre du tabou. Aucune des Uthgardtes n'avait en effet frappé l'ennemi dans sa fuite.

Si la plupart des blessures étaient superficielles, les chairs du mollet de Vanetir étaient en revanche profondément meurtries et le muscle abîmé. Sans comprendre le détail de ses propos, la barbare autorisa le prêtre à faire son office d'un geste de la tête. La magie divine était familière aux Uthgardts, dont chaque tribu avait longtemps compté des serviteurs d'Uthgardts : ils réservaient leur haine, aussi tenace qu'elle était lointaine, à la magie profane. L'énergie curative soulagea immédiatement la blessée, qui manifesta sa reconnaissance par un tape énergique sur l'épaule de son bienfaiteur. Néanmoins, l'hématome violacé et enflé qui avait remplacé la plaie signalait que la blessure n'était pas encore guérie. Au moins la barbare pourrait-elle marcher. Entailles et traces de morsure ne semblaient désormais plus que de vieilles égratignures sur la peau de Phénix et d'Haleena, de même que sur le poignet de Skelli. Cette dernière, d'abord méfiante, avait hoqueté de surprise sous la douce chaleur des mains paladin avant d'admirer, incrédule, son poignet guéri ; elle le remercia d'un sourire peu gracieux mais sincère.

Skelli Piedsauvage

– Danger, répondit-elle à Phénix en désignant les carcasses, dont deux se soulevaient encore faiblement. Laisser ici. Partir vite. -------------------- Le corps musculeux de cette femme semble avoir été taillé au burin. Toujours sur le qui-vive, elle se meut avec une aisance déroutante. Sa mâchoire carrée ne se desserre jamais pour une parole oiseuse.

Sûrement voulait-elle signifier que l'odeur du sang et de la mort attirerait rapidement les charognards. Comme à son habitude, leur guide ne se répandait pas en explications, privilégiant l'action plutôt que le discours. La plus petite de ses haches en main, elle acheva les loups blessés après avoir murmuré quelques mots dans sa langue, puis se mit en marche. Vanetir, boîtant légèrement, avait répété en chuchotant les paroles rituelles prononcées par la rôdeuse avant de la suivre. Il fallait avancer, encore et toujours, mais où précisément ? Vers le froid, semblait-il... Et le jeu en valait-il la chandelle ? L'échauffourée avait fini par tourner à leur avantage, certes, mais il s'en était fallu de peu pour que plusieurs d'entre eux y restent. Khelrod, le menton profondément entaillé, tenait fermement plaqué sur sa barbe ensanglanté un linge rougi ; les dents du carnassier auraient tout aussi bien pu attraper l'aorte ou la carotide, il avait eu de la chance.

Fourbus, les aventuriers n'eurent pas la force de marcher jusqu'au coucher du soleil. Skelli, guide avisée, ne poussa pas ses troupes et commanda une halte deux bonnes heures avant la nuit. Sous la sombre ramure des sapins, chacun avait pu constater que le ciel s'était progressivement dégagé au cours de l'après-midi : l'absence de nuages semblait entériner la fin d'un long épisode pluvieux que Phénix et Khalam n'étaient probablement pas prêt d'oublier.

Alors que chacun se délassait ou s'affairait à préparer le camp, Daphnis, qui fouillait dans ses affaires à la recherche de nouveaux bandages pour Khelrod, fut intrigué en tombant sur un linge tâché d'une couleur évoquant l'argile. Quelle ne fut pas sa stupeur en découvrant en lieu et place du doigt qu'il y avait déposé un fin rouleau de glaise, zébré de deux entailles pour dessiner ce qui la veille encore délimitait des phalanges de chair !

Quiconque vérifie ses affaires se rendra compte de la même substitution. Un examen plus approfondi montrera que la glaise est agglomérée autour d'une brindille souple.

Lancers...

Daphnis - Jet d'attaque au CaC : 17(d20) +0(bba) +2(For)+2 = 21 vs DD12 ~ Réussite
Daphnis - Jet de dégât : 9(d10)+2 = 11
Daphnis - Jet de compétence : Psychologie : 15(d20) +0(deg) +2(Sag) = 17
Daphnis - Sort de soin léger : Vanetir : 6(d8)+1 = 7
Daphnis - Sort de soin léger : Phénix : 3(d8)+1 = 4

Tout en cheminant, Daphnis avait beaucoup réfléchi à leur affrontement avec les loups. Le jeune homme se dit que, tout compte fait, il avait été riche en enseignements.

¤ Premièrement, il nous a donné une première occasion de coordonner nos efforts et on ne s'en est pas si mal sortis… pour un groupe aussi disparate et récemment formé. Deuxièmement, je n'oublierai la désapprobation que j'ai lue dans le regard d'Haleena et de Skelli après avoir abattu ce loup en fuite. Note pour moi-même : ne pas attaquer d'animaux qui refusent le combat et suivre scrupuleusement les normes locales. Troisièmement, nos Uthgards ne semblent pas opposés à l'usage de la magie divine, même si elle provient de divinités étrangères. C'est plutôt une bonne nouvelle, aussi bien pour la suite de notre mission que pour répandre la renommée de Tymora dans cette région ! ¤

Le jeune homme avait suivi ses guides sans rechigner, les soins de Tymora ayant refermé ses blessures, mais il avait été content de pouvoir s'arrêter un peu plus tôt que la veille. Ces marches demeuraient fatigantes et la journée avait été riche en émotion.

C'était tout naturellement qu'il s'était dirigé vers Vanetir et Kherold pour parfaire leurs pansements et leur promettre des soins pour le lendemain, si leurs blessures ne s'étaient pas refermées pendant la nuit.

Tout en fouillant dans son sac, il avait été le premier à faire l'étrange découverte : le doigt avait disparu comme par enchantement et avait été remplacé par rouleau de glaise aggloméré autour d'une brindille. Il n'avait pu réprimer un cri de surprise.

- Venez-voir ! avait-il ensuite crié, incrédule et excité.

L'élu divin avait présenté sa trouvaille à ses compagnons, puis l'avait rapprochée de ses yeux et l'avait tournée et retournée à plusieurs reprises afin de l'étudier. L'explication la plus rationnelle était qu'ils avaient été victimes d'un sort d'illusion, mais il souhaitait s'assurer de la possibilité de cette hypothèse et essaya de se remémorer ses connaissances en la matière.

Test de connaissances mystères pour essayer d'en savoir plus sur le phénomène inexpliqué : est-il possible qu'un sort d'illusion ait été à l'œuvre et se soit dissipé ? Quel (type de) sort aurait-on pu mettre œuvre ? Cela fait-il écho à une tradition magique connue (notamment une tradition locale) ?

aleena observa l’objet dans la fine main de Daphnis. Imitant le garçon elle chercha son morceau de main.

- Sorcellerie ! Haleena lâchait son morceau de glaise dans un mouvement de surprise. Le sien était pareil. Comment une telle chose était-elle possible?

¤ Je ne me suis endormi que quelques heures la nuit dernière, quel fou a voulu nous jouer ce coup-là? ¤ La barbare balayait du regard chacun de ses camarades d’aventure.

Le morceau de terre tombé au sol avait rebondi une première fois sur la mousse humide puis avait heurté un caillou anguleux. Le doigt se rompit en deux révélant une ossature faite de bois. Haleena s’accroupit pour ramasser l’artefact et croqua légèrement dans la brindille qui dépassait du boudin de terre. Elle ne forçait pas sa mâchoire et voulait identifier l’essence de l’arbre, comme si cela avait une quelconque importance.

¤ Ça a le gout de bois vert... ¤

La barbare resta pensive un instant avant de remettre les deux morceaux dans sa poche. Le mouchoir taché d’argile que l’élu divin avait utilisé pour transporter la phalange, fit se souvenir Haleena qu’elle avait quelque chose de similaire dans son bardât. Elle bâclait vite la conception de son lit de branchage pour pouvoir aller se mettre une dizaine de metres en retrait du groupe. Les aventuriers plus citadins s’inspiraient des couchages Uthgard. Haleena déroula alors la tenture volé la veille dans la hutte de l’ébervigé. A la faible lumière du soleil couchant, Haleena tentait d’analyser la peinture primitive.

Je paraphrase les infos données par notre MJ.
Malheureusement la tenture avait été abîmée par le vol, et notamment par son roulage et pliage. Ahou avait peint de manière très primaire, par gros emplâtres de matière sur le tissu et certains semblaient même s'être détachés ou effrités.
Haleena réussit quand même à identifier une scène de chasse ou de bataille : des figures carnassières, ressemblant à des loups, des ours ou des rongeurs semblaient lacérer ou manger des figures humaines. Enfin c’est ce qu’Haleena en conclut car le tout etait très stylisé, assez enfantins dans le trait et le coloriage mais la barbare connaissait l’artiste.

Les figures bestiales étaient noires (probablement constitué charbon) tandis que leurs victimes étaient représenté avec un rouge foncé (la teinte se rapprochait du sang séché) ; quelques maisons étaient dessinées en arrière-plan, mais le toit des habitations ne ressemblait en rien aux cahutes que l’on pouvaient observer à Béorunna. Pour ce coup, c’était de la cendre qui semblait avoir été utilisé pour les coloriser.

L'ensemble mettait Haleena très mal à l'aise et elle avait complètement oublié de se cacher des autres: dans sa rusticité, la toile dégageait une violence sauvage et primaire. Deux choses retiennent en particulier l’attention de la mère : deux "bêtes" peut être bipèdes, mais c'etait difficile à dire car bien souvent les croquis se superposaient dans le carnage et Ahou avait procédé par surimpression et reprise sans pouvoir effacer. Une silhouette blanche, plus petite que toutes les autres, dans le coin supérieur droit, semblait s'éloigner... C'était impossible de bien distinguer ce qu'elle représentait, car la poudre qui a servi à obtenir du blanc (des coquilles d'oeufs pilés, à en juger par certains morceaux un peu plus gros) avait partiellement sauté.
Ca aurait put être un animal, ou un humanoïde, ou même une montagne enneigée à vrai dire…

L’émotion submergeait Haleena qui apportait la tenture au reste du groupe, plus proche des rayons rouges du soeil couchant, ses camarades pourraient-ils y comprendre quelques chose ?

Skelli confirma les paroles de Phénix, il valait mieux laisser les cadavres où ils étaient et prendre la plus grande distance possible afin de ne pas se faire surprendre par un animal peut être encore plus dangereux que les loups. Phénix avait encore en mémoire l'impressionnante griffe d'ours qui fut trouvée dans la hutte de Yusam, c'était le genre de rencontre qu'il préférait éviter bien que, il devait bien se l'avouer, il fut intéresser de voir un tel spécimen.

- Merci, l'ami prêtre pour ton intervention. Le remercia t-il pour le soin dont il venait de bénéficier, en regardant là ou quelques secondes plutôt une vilaine blessure était encore visible.

- Il est clair qu'avec ce talent, la bonne fortune nous accompagne. Que Tymora en soit également remerciée.

Ajouta t-il plein d'entrain.

Notre jeune rôdeur récupéra ses flèches dans la carcasse du loup qu'il avait touché, les contrôla et les rangea dans son carquois.

Il repris toutes ses affaires et se prépara au départ.

Ils marchèrent encore un long moment mais Phénix fut surpris que Skelli décida de s'arrêter plus tôt, il aurait bien encore continuer un peu mais il n'allait certainement pas contredire ou objecter les décisions de leur guide, après tout elle était sur son territoire et Phénix partait du principe qu'elle savait ce qu'elle faisait.

Préparant sa paillasse et sa couverture pour la nuit, Phénix à l'instar des autres membres du groupe fut interpellé par l'appel de Daphnis et se dirigea vers lui curieux de ce qui pouvait bien agiter le jeune dandy.

Phénix fut tout aussi surpris que Daphnis de découvrir ce que le doigt était devenu. Par réflexe Phénix porta la main à sa poche où il avait rangé le doigt reçu de l'aigle et il du bien constaté que le sien avait subi la même métamorphose que celui de Daphnis, il tendit sa main ouverte vers le groupe pour le montrer que lui aussi se retrouvait maintenant avec une brindille entourée de glaise dans la poche. Et tout comme son compagnon il le regarda de plus près pour voir s'il pouvait deviner ou reconnaître quelques choses.

Test de connaissances Nature et éventuellement Survie pour essayer de reconnaitre quelques choses

Le paladin avait capté l'œillade réprobatrice de Skelli envers Daphnis. Il s'était alors promis de s'assurer que la situation ne s'envenimerait pas entre les deux... En effet, si leur guide (qui était également la meilleure combattante du groupe) et celui qui était capable d'administrer soins et bénédictions venaient à entrer en conflit, l'avenir de leur quête sera déjà teinté du goût amer de l'échec...

Lorsqu'elle sourit maladroitement, comme un remerciement pour le soin reçu, Khelrod lui rendit son sourire, de façon toute aussi sincère que la barbare une seconde plus tôt.

Il observa le rituel de la Uthgardte lorsqu'elle acheva les bêtes blessées, essayant de comprendre et de retenir les paroles et le sens que celles-ci pouvaient avoir. Il espérait ainsi comprendre un peu mieux cette culture et ces êtres qui par bien des aspects étaient différents des Habitants des Marches et de Lunargent.

Alors, suivant les consignes de leur guide, il se remit en chemin, comme ses compagnons. Et tout comme Vanetir, il cheminait en boitant, la blessure à son mollet étant toujours présente. Bien qu'il n'était pas du genre à se plaindre, le nain d'écu fut réellement satisfait de la décision qu'avait prise Skelli de s'arrêter plus tôt. Blessé et épuisé, il semblait également grelotter, comme s'il avait froid. Certes, le temps n'était pas clément, mais il était de notoriété publique que les nains du nord savaient se protéger efficacement du froid... Comme tout un chacun il commençait à se préparer pour passer la nuit, remerciant d'un signe de tête chaleureux Daphnis qui s'apprêtait à changer ses bandages, lorsque la surprise de celui-ci le tira de la torpeur dans laquelle il glissait lentement.

Alerté par ses compagnons, il observa et écouta leurs réactions, ne parvenant pas à retenir une grimace de dégoût lorsque Haleena décida que ses papilles gustatives pourraient l'aider à savoir à quoi ils avaient à faire...

¤ Sa conscience du danger est inexistante. Ou presque... ¤

Il la suivit du regard alors qu'elle s'affairait ailleurs, sur autre chose, profitant de ce temps pour sortir à son tour le doigt du linge dans lequel il l'avait enroulé. Comme ses compagnons avant lui, il constata avec stupéfaction la supercherie en se demandant qui pouvait bien leur avoir fait un tel tour.

¤ Je dois en avoir le cœur net. ¤

Il posa alors le "doigt" qui lui avait été remis devant lui et commença à prononcer quelques mots dans la langue des nains, touchant son pendentif de la main gauche, la main droite sur le cœur.



Il se mit alors à fixer de façon intense et profonde le faux doigt qui se trouvait devant lui. Et lorsqu'il aurait terminé ses investigations, et seulement à ce moment là, il se mettrait également à examiner la peinture que leur présentait Haleena.

Khelrod lance détection du mal pour essayer de déterminer si les "doigts" ont une aura maléfique, et donc pour tenter de savoir si le sort utilisé était un sort maléfique ou non.

Déçu de devoir laisser la carcasse des loups, Kalam resta pensif quelques instants pendant que ses compagnons se faisaient soigner. Il était l’un des seuls à ne pas avoir reçu de blessure. Il s’en félicita intérieurement. Il regarda les cadavres des loups.

¤ C’est quand même dommage de les laisser là alors que dans quelques jours nous n’aurons peut-être plus rien à manger. Et puis cette peau, elle pourrait nous apporter de la chaleur.

Néanmoins il ne fit pas plus de commentaire. Si leur guide jugeait bon de laisser les carcasses à leur place, Kalam n’allait pas la contredire et créer des tensions au sein du groupe. Il s’enferma dans un mutisme et suivi le reste du groupe durant leur longue journée de marche.
Peu habitué à évoluer dans la forêt, il s’efforça de suivre le mouvement sans ronchonner. Il préférait de loin, les villes avec leurs ruelles sombres où il pouvait se mouvoir à sa guise et à son aise. Ici il sentait oppressé. Le poids de la terre et du verglas sous ses bottes le ralentissait. Il devait sans arrêt faire attention où il marchait pour ne pas chuter à cause d’une racine ou pire, tomber à nouveau sur des plantes qui voudraient le piéger.
Il fut donc soulagé d’entendre leur guide demander une halte pour la nuit. Il s’apprêtait à chercher des aiguilles de pin pour se faire un matelas plus confortable que la veille lorsqu’il entendit Daphnis crier sa stupeur.
Comme tout le monde, il s’approcha et fut surpris par sa découverte. Il chercha à son tour le doigt qu’il avait simplement placé dans son sac pour découvrir que la magie, si c’était bien de magie dont il s’agissait, avait opéré également.
Il laissa le fin rouleau de glaise entourant la brindille sans y toucher. Ne sachant pas de quoi il s’agissait, il laissa ses compagnons réfléchir à ce sujet.
Il préféra de son côté s’avancer vers la barbare qui avait déroulé une couverture dévoilant une sorte de toile dessiné par un artiste.

¤ Ou un enfant…

Il lui demanda :

- Où as-tu trouvé ça ?

Il prit quelques instants pour étudier le dessin.

- Ton truc ressemble à un combat entre des animaux et des individus. C’est vraiment étrange. C’est toi qui as dessiné ?

Haleena était soudainement gêné et elle ne souhaitait pas répondre à Kalam. L’énorme surprise de la découverte lui avait fait oublier les conditions dans lesquels elle avait obtenu la toile. Mentir serait contre-productif mais avouer provoquerait le courroux de Skelli et Vanetir, à coup sûr.

¤ Haleena pourquoi agis tu toujours avant de réfléchir ? ¤

- Je trouvé ça Béorunna avant départ. Répondit-elle le plus doucement possible à l'attention de Kalam. Mais les deux barbares n’étaient pas très loin. Je pas dessiner ça. Mais ça peut être important pour quête.


Est-ce que cette fresque pourrait faire référence à un événement du passé connus d’Haleena ?