Chapitre I : Une main tendue

¤ Parmi ces Uthgardts, certains ont un caractère bien trempé... ¤

Telles étaient les pensées du nain, alors que Mainunique grognait de nouveau. Khelrod inclina la tête poliment à son attention, ainsi qu'à celle de la prêtresse, leur indiquant ainsi qu'il avait bien intégré leurs réponses.

¤ Nous n'aurons pas plus de certitudes, autant partir sur le scénario le plus probable. Allons à la recherche de ce Yusam. ¤

Il prit alors congé de leurs hôtes, assurant le chef Andar Coeurdebois qu'il ferait tout son possible pour élucider ce mystère et retrouver le druide porté manquant.

Le nain d'écu, dont les foulées étaient bien plus courtes que l'ensemble des êtres avec lesquels il se trouvait en cet instant, devait presque courir pour suivre l'allure rapide imposée par Skelli Piedsauvage.

Arrivé à la hutte du druide, il prit quelques instants pour respirer profondément, afin de ne pas se retrouver essoufflé. Il observa alors les alentours, aussi attentivement qu'il en était capable, posant au passage un regard curieux sur l'éclaireuse Uthgardte qui les accompagnait.

Il ne put s'empêcher d'avoir l'air surpris lorsque Daphnis évoqua leur mission, peu glorieuse selon lui. Il se laissa toutefois aller à son propre commentaire.

- Apporter son aide à ceux qui en ont besoin est toujours glorieux ! Même si ce n'est pas nécessairement ce qui apporte la plus grande renommée...

Il semblait croire, à priori, que le suivant de Tymora était le genre de personne attirée par la gloire et la renommée. Raison pour laquelle sa phrase précédente prenait un léger ton de sermon. Il leur faudrait certainement faire plus ample connaissance pour que le paladin puisse mieux comprendre l'élu divin.

Après cela il posa un regard légèrement réprobateur sur Kalam, comme s'il comprenait à travers les mots prononcés par ce dernier, que le roublard prenait les gens du cru de haut. Il ne prononça néanmoins pas un mot de plus, afin de ne pas être le rabat-joie de service. Ce ne serait certainement pas très utile au groupe.

¤ Il faudra que j'ai une discussion avec lui. ¤

Après cela, il se mit également à la recherche d'indices. Il commença d'abord par l'extérieur, cherchant des traces qui s'apparenteraient à des traces de lutte ou de combat. Ou des traces qui indiqueraient qu'on ait trainé une personne ou qu'on l'ait déplacée contre son gré ou inconsciente... Et dès lors qu'il aurait un peu de place à l'intérieur, il chercherait le même genre d'indices, si tant est que cela fut possible dans une pièce si petite, à moins que ses compagnons n'aient déjà trouvé quelque chose.

Hutte de Yusam

Quelques villageois observaient en coin les étrangers, mais aucun n'osa intervenir. Le regard sévère de Skelli, muette mais fort éloquente à sa manière, dissuadait quiconque d'approcher.

Ecartant la natte d'écorce, Daphnis se glissa le premier dans l'étroite hutte. A quatre pattes, il essaya tant bien que mal de se ranger sur le côté pour laisser Kalam entrer à son tour. Le bruit caractéristique des feuilles mortes que l'on écrase accompagnait chacun de ses mouvements : il se trouvait sur une épaisse paillasse - simple sac de toile garni - qui faisait presque toute la longueur de l'habitation. L'aquafondien, marchant en canard, foulait quant à lui une mince bande de terre battue, sur laquelle étaient entreposées les maigres possessions du vieux nomade. Un œil sur les environs, Phénix tenait la "porte" ouverte afin de laisser entrer un brin de jour.

Tâtonnant quelque peu dans la pénombre, le duo, dont la liberté de mouvement se trouvait très contrainte, passa au peigne fin ce lieu exigu. L'exercice était familier à Kalam qui, après avoir rapidement passé en revue les quelques ustensiles de cuisine et divers outils entassés contre le mur ou suspendus au plafond, fit courir ses mains le long des pierres à la recherche d'une cache. Parmi ce bric-à-brac des plus anodins, seules quelques plantes séchées et une petite outre de peau renfermant une liqueur aux douces fragrances de pin retinrent son attention. Le favori de Tymora n'eut guère plus de chance en fouillant les quelques vêtements et couvertures amoncelés au pied de la couche. Mais en soulevant la paillasse il dénicha, enfoui dans un petit trou que recouvrait une pierre plate, trois figurines grossièrement sculptées dans l'ambre (un lion, un aigle et un loup) ainsi qu'une griffe longue et acérée, sur laquelle il manqua de s'écorcher un doigt.

A l'extérieur, Khelrod fit le tour de la hutte à la recherche du moindre indice susceptible d'éclairer la disparition de Yusam. Le sol détrempé par les pluies récentes présentait de trop nombreuses traces de pas pour qu'il puisse identifier une piste pertinente. Du reste, aucune empreinte ne sortait de l'ordinaire. Skelli arqua un sourcil interrogateur, apparemment dubitative. Le paladin se souvint peut-être qu'une bonne année auparavant, il enquêtait déjà sur une disparition mystérieuse à Lunargent : la fouille du logis des Landruel s'était avérée inutile. En allait-il toujours ainsi ?


Hutte d'Ahou

Aussitôt qu'elle fût entrée, une odeur âcre agressa les narines d'Haleena : aux parfums familiers de l'humus et de la pluie se mêlait, dominante, une puanteur de fauve. Elvira, sans doute incommodée, commença à geindre faiblement ; à en juger par ce prélude familier, elle ne tarderait pas à brailler tout à fait.

L'intruse n'eut pas à chercher bien longtemps sa couverture, roulée en boule au pied d'un amas grossier de toiles, de guenilles et de peaux qui semblait servir de couche à l'enfant sauvage. Autour de ce nid crasseux, le sol, couvert de fougères et de graminées séchées, était jonché de débris : ossements, bogues de fruits secs, coquilles d'œufs, galets et bâtonnets parfois mâchonnés... Il ne valait mieux pas s'attarder trop longuement sur ce dépotoir, d'autant plus que l'antre d'Ahou recelait un trésor bien plus intéressant. Suspendues au plafond de branchages par d'épais fils de laine, plusieurs dizaines de plumes se balançaient lentement dans un ballet aérien et coloré. De tailles et de teintes extrêmement variées, elles offraient à n'en pas douter un répertoire complet des oiseaux vivant dans la région.

Mais telle n'était pas la plus précieuse des trouvailles de la barbare. Derrière ce rideau de plumes, sur le mur opposé à l'entrée, une étrange installation attira son attention. L'ébervigé avait fixé à la paroi une grande toile de chanvre d'un mètre par un demi, qu'il avait badigeonné de matières brunes, rougeâtres et grisâtres. Loin de la porte il faisait trop sombre pour bien discerner ce qui était peint, si toutefois l'art du dément était figuratif...

Elvira n'y tint plus : elle explosa dans une crise de pleurs retentissants.

Gardant la porte ouverte, enfin la natte qui faisait office de porte de la hutte de Yusam, Phénix laissa Daphnis et Kalam entrer et inspecter l'intérieur de celle-ci en leur donnant ce qu'il pouvait de clarté.

Pendant ce temps il se demandait ce que la jeune mère, également élue de l'aigle Kotka, faisait.

¤Pourquoi s'être dissocié du groupe, elle devait avoir ses raisons!¤ Se dit-il.

Néanmoins il était intrigué qu'une jeune mère soit désignée alors qu'elle avait son enfant dont il fallait s'occuper. Les dieux devaient certainement avoir leurs raisons.

¤Elle jouera certainement un rôle important à un moment ou un autre.¤

En fait, tout le groupe représentait un mélange hétéroclite d'individus!

¤ Mais n'est-ce pas dans la diversité que se trouve la richesse!¤

Du moins c'est ce que ses parents lui avaient toujours enseigné.

Perdu dans ses pensées, Phénix attendait que la fouille de la hutte se termine, cela ne devait plus trop duré vu la taille de la bâtisse.

Les cris d’Elvira avaient cette teinte bien précise qui rendait toute chose impossible à réaliser tant qu’elle n’était pas calmée. Cependant, Haleena ressentait aussi une certaine gêne à enfreindre un tabou humain : on ne s’introduit pas chez quelqu’un en son absence. Les hurlements de la petite pouvaient alerter des paysans aux alentours d’un instant à l’autre. Cela mettrait la nouvelle arrivante dans une position délicate mais la curiosité adolescente d’Haleena était plus forte. Il était évident que cet artefact primitif avait un rôle à jouer dans l'aventure qui commençait, pensait elle naïvement.

Elle déroulait sa propre couverture de peau sur la moitié de sa longueur d’une main. De l’autre main, elle tira violement la tenture mystérieuse, les coins de la toile se déchirèrent légèrement. Haleena ne pouvait voir quelle méthode de fixation avait été utilisée mais maintenant la tenture gisait lamentablement au sol, plus ou moins rigidifiée par la boue. Une main posé au sol, l’autre ramenait le larcin sur la couverture. Pour finir, d’un geste agile, elle replia la couverture autour faisant un ballot avant de sortir précipitamment.

- Ah ! Voilà ma couverture ! lançait-elle à qui voulait bien l’entendre ressortant à la lueur du jour. Il s’agissait là d’un espèce d’alibi à l’attention d’un témoin potentiel.

Daphnis n'avait été suivi que du taciturne Kalam. Il ne savait pratiquement rien de lui et s'en méfiait quelque peu, mais il se dit qu'après tout deux paires d'yeux valaient mieux qu'une seule. Vu l'exiguïté de la demeure, la fouille en fut rapide et le jeune élu divin dénicha trois figurines et une griffe acérée qu'il saisit précautionneusement pour ne pas se blesser.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?

Il jeta un coup d'oeil rapide à ses trouvailles, mais se dit qu'ils travailleraient plus efficacement ensemble et à la lumière du jour. S'adressant à Kalam, il déclara :

- J'ai trouvé ces figurines. Des idoles ? Et cette griffe… Allons voir ça à l'extérieur, on y verra plus clair.

Il semblait peu probable qu'il y ait autre chose à trouver dans la hutte et Daphnis en sortit promptement. Il était content de quitter cet endroit exigu et inconfortable. Il héla Phénix et Kherold :

- Venez voir, j'ai trouvé quelque chose. Si ça tombe, ça n'a rien à voir avec sa disparition, mais qui sait ? Ca vous dit quelque chose ?

Il présenta les différents objets à ses compagnons et en profita pour les observer plus attentivement. Il cherchait à déterminer si les figurines lui rappelaient quelque chose (une divinité, un rite, une histoire ou une tradition locale ? ou un animal connu ?) et si la longue griffe appartenait à une créature qu'il aurait pu identifier.

Toutes les compétences "connaissance" que tu jugeras pertinentes pour en savoir plus sur les quatre trouvailles.

Déçu de ne rien trouver d’intéressant dans la hutte du vieil Yusam, Kalam mit néanmoins dans son sac l’outre qu’il venait de trouver. Il vit le barde mettre la main sur trois figurines et hésita à lui dévoiler ce qu’il venait de dénicher. Voyant que ce dernier jouait la carte de la franchise, le roublard se força à répondre :

- Moi j’ai trouvé une outre de peau contenant de la liqueur. Si dans les jours qui viennent, il se met à neiger, on sera content d’avoir un petit remontant pour se réchauffer.

Il sortit ensuite de la hutte et observa avec attention les découvertes de Daphnis. Cela lui rappela ce qu’il avait trouvé sur le Cairn avant de traverser la rivière avec Phénix pour venir jusqu’ici. D’ailleurs il regarda le rôdeur afin de savoir s’il devait ou non montrer le petit objet. Ne voulant pas cacher de potentiels indices à ses nouveaux compagnons, il ouvrit son sac et montra sa découverte.

- En venant ici, j’ai trouvé ça sur le chemin.

Il leur montra une pierre calcaire, un cheval particulièrement gracieux y était gravé d'une main de maître, déployant deux longues ailes plumées. Il émanait de l'œuvre, saisissante de réalisme, un mysticisme confus et solennel qui imposait le respect.

- Je ne sais pas si cela a un rapport avec ce que tu as trouvé, mais on ne sait jamais. Alors je préfère vous le montrer.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Connaissance folklore local, please.

Voyant le regard dubitatif de Skelli et constatant de nouveau son incapacité à trouver des traces ou une piste, Khelrod ne put s’empêcher une pensée quelque peu négative…

• Nain bécile… Elle a raison de te regarder ainsi… L’année dernière tu n’as pas été capable de trouver quoi que ce soit. Et t’es-tu entrainé depuis ? •

Il secoua la tête de dépit.

• Ce genre de talents ne s’acquiert pas sans entraînement gros malin… •

Il observa alors avec beaucoup d’intérêt ce que Daphnis venait leur montrer. Alors qu’il tentait de déterminer si les figurines et la griffe pouvaient avoir une signification particulière pour un panthéon où une divinité, selon les quelques connaissances qu’il avait pu acquérir concernant les religions et la théologie, Kalam leur fit part à son tour d’éléments qu’il avait en sa possession.

• Heureusement qu’il y en a certains qui sont efficaces dans ce groupe…•

Comme pour les objets présentés par Daphnis il tenta d’essayer de voir si cela lui disait quelque chose. Idem en réunissant l’ensemble des éléments présentés par ses deux partenaires… Il finit tout de même par s’adresser à tout le monde, posant son regard et sa voix sur Skelli, étant donné qu’elle était originaire du coin. Peut-être pensait-il qu’elle serait plus à même d’apporter des réponses…

- Tous ces objets vous évoquent-ils quelque chose ? Ont-ils un lien ?

Hutte d'Ahou

Qui aurait pu lire dans les pensées de la nomade aurait sans doute souri, car si cette dernière éprouvait des scrupules à visiter la hutte d'Ahou sans y avoir été invitée, elle commit un larcin sans la moindre vergogne ! La tenture peinte dissimulée dans les plis de sa couverture, Haleena quitta l'atmosphère nauséabonde de la cabane à grandes enjambées.

Personne, à première vue, n'avait été alerté par les pleurs pourtant retentissants de la petite barbare ligotée dans son dos. Elle s'éloigna d'une bonne douzaine de mètres des lieux de son forfait avant de délivrer Elvira de la gangue de tissu dont elle était prisonnière : la face rougeaude de la petite, boursouflée par les larmes et la colère, était à la fois inquiétante et attendrissante. Elle continuait à s'agiter furieusement, son petit corps, anormalement chaud, se convulsant au gré de ses sanglots.

Hutte de Yusam

Sous l'œil attentif de leur imposante chaperonne, Daphnis exposa ses trouvailles tandis que Kalam, plus secret, donnait le change en présentant la gravure rupestre arrachée à l'un des cairns marquant le gué de la Coulée rouge.

Un simple regard permit à l'enfant de la forêt du Léthyr de reconnaître la griffe d'un ours, un spécimen adulte plutôt grand à en juger par sa longueur - deux bons pouces. Prenant la pointe acérée entre ses mains pour mieux l'étudier, il fut néanmoins pris d'un doute : quelque chose, il n'aurait su dire quoi, était inhabituel. Mais peut-être cette région de Faêrun abritait-elle simplement une espèce différente de celles qui lui étaient familières ?

Hommes perspicaces, Khelrod et Daphnis puisèrent moins dans leur culture religieuse que dans leurs récentes découvertes sur le peuple uthgardt pour déduire que les figurines sculptées, comme la gravure, représentaient sans doute les totems animaliers sous lesquels les différentes tribus vénéraient le dieu Uthgar. Il n'y avait rien d'étonnant à ce que le vieux druide, dont ils connaissaient l'attachement à la tradition, conserve ces quelques reliques d'un temps révolu... Le lion pour la tribu du Lion noir, cela allait de soi ; le loup, se souvint Kalam à qui une vieille connaissance en avait beaucoup conté sur les sauvages du Nord, pour celle du Loup gris ; le cheval ailé pour celle du Poney céleste, rappela enfin Phénix, rafraichissant la mémoire à son acolyte aquafondien. Quant à l'aigle, il n'était pas une manifestation connue du Père de la Bataille. Ce devait être Kotka, conclut le favori de Tymora dont l'esprit était particulièrement rapide.

Skelli, toujours aussi avare de mots, confirma les hypothèses successives d'un hochement de tête. Ceux des étrangers qui la découvraient ce jour pouvaient légitimement se demander si elle était capable de parler le langage commun, ou si elle répugnait à y recourir.

Skelli Piedsauvage

– Laisser ici, ordonna-t-elle d'un ton sans appel, en désignant l'ambre sculpté. Elle tendit ensuite sa main - une gigantesque poigne aux doigts longs et épais - à Phénix, qui lui remit la griffe. Son visage, peu avenant à l'ordinaire, se durcit en un masque plus disgracieux encore sous l'effet de la concentration. Elle portait elle-même une griffe d'un blanc immaculé en amulette autour du cou. - Ours, lâcha-t-elle en rendant le dangereux instrument au rôdeur, pointe tournée vers elle. Pourquoi ? Manifestement, il semblait étrange à la barbare que Yusam ait conservé un pareil trophée. Elle n'en dit guère plus cependant, étant de ces êtres qui se contentaient d'exprimer leur ignorance sans se répandre en conjectures. -------------------- Le corps musculeux de cette femme semble avoir été taillé au burin. Toujours sur le qui-vive, elle se meut avec une aisance déroutante. Sa mâchoire carrée ne se desserre jamais pour une parole oiseuse.

Lancers...

Phénix du Grand-Val - Jet de compétence : Connaissance (nature) : 15(d20) +4(deg) +2(Int) = 21 vs DD22 ~ Echec
Skelli - Jet de compétence : Connaissance (nature) : 9(d20)+8 = 17 vs DD22 ~ Echec
Khelrod - Jet de compétence : Connaissance (religion) : 14(d20) +4(deg) +2(Int) = 20 vs DD18 ~ Réussite
Daphnis - Jet de compétence : Connaissance (religion) : 17(d20) +0(deg) +1(Int) = 18 vs DD18 ~ Réussite

Haleena s’éloignait de la hutte avec empressement et une fois quelle se fut assurée de ne pas être repérée, elle s’arrêta pour prendre soin de sa fille. Qu’avait Elvira, elle n’était pas dans son état normal, elle était chaude et sanglotait de manière inquiétante. Haleena soufflait sur le visage de l’enfant et la berçait frénétiquement. La barbare cherchait dans sa mémoire si elle avait déjà rencontré de tels symptômes.

Elle déballa son borda à la recherche d’herbes médicinales, répandant la totalité de ses possession sur le sol poussiéreux. Comme elle s’en doutait elle n’avait pas ce genre d’herbe mais son regard se posa sur la phalange raidi offerte par Kokta. Haleena se souvenait que ses nouveaux camarades avaient déjà commencer l’enquête, oubliant complétement la tenture dérobée. Certains des aventuriers semblait très instruit et pourrait peut être l’aider à identifier le mal d’Elvira. L'analyse de la tenture devenait le cadet de ses soucis et d'ailleurs la maman inquiète n'y pensait même plus.

La guerrière lançait un regard en direction de la foret avant de replier ses affaires. La phalange, dernier élément à se retrouver au sol fut glissé dans une petite poche à la ceinture. Elvira a nouveau sur le dos mais toujours agacé, Haleena s’élancait en trottinant dans la direction indiqué comme celle de la hutte de Yusam.


  Test de premiers secours : rafraichir, bercer, réconforter.

Daphnis referma ses mains et remercia ses compagnons pour leur aide :

- D'accord, merci à tous. Je vais rentrer cela dans la hutte… et garder la griffe, si ça ne dérange personne…

Le jeune homme rangea prestement la griffe acérée dans ses affaires, non sans avoir pris soin de l'emballer dans un morceau de tissu (comme il l'avait fait avec le doigt présumé de Yusam) afin qu'il ne perce rien.

Il rentra ensuite à nouveau dans la hutte et y replaça les statuettes là où il les avait trouvées. Il ne voulait froisser personne, et encore moins pour des objets qui ne leur apprenaient pas grand chose qu'ils ne sachent déjà. Tout au plus, le bel élu divin disposait d'une confirmation supplémentaire de la place qu'occupait le loup dans la communauté, ce qui faisait écho à son rêve, et du lien qui unissait l'ermite à Kotka.

Ressortant de la modeste habitation, il déclara :

- Je vais prévenir mon employeur que je vais m'absenter pour la journée au moins. Et, ensuite, je serai prêt pour le départ. Skelli, nous te faisons confiance. Même si, comme je l'ai dit, je pense que nous devrions commencer par la direction d'où est venu Kotka.