Introduction : Lions noirs et blanche Griffe, Introduction de Kalam et Phénix

Surpris par la vivacité de la plante, Kalam parvint difficilement à esquiver son assaut. La liane le frappa dans le dos, ne lui infligeant aucune douleur malgré le fait qu’il senti l’impact contre son armure. Il tenta de se frayer un chemin pour se libérer mais les racines l’empêchèrent d’avancer. Il commença à enrager. L’espace d’un instant, il hésita à mettre toute son agilité pour se sortir de ce mauvais pétrin ou frapper tout simplement la plante à sa base, là où il voyait l’écorce noueuse.
¤ Sa prise est trop forte, je dois d’abord l’affaiblir.
La haine dans le regard, Kalam leva sa rapière et frappa la plante dans l’espoir de lui faire lâcher prise.

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Attaque à la rapière. Merci

Phénix emporté par la fougue de la jeunesse et l'altruisme qui le caractérisait, n'avait pas pris assez de recul pour juger correctement et clairement la situation.

¤ Me voilà fait comme un rat. Si papa était là, je l'entends déjà rire et me sermonner comme il le fait chaque fois: "Utilises ta tête Phénix, ta tête! Les tripes et la force tu les as, mais sans la réflexion et un bon jugement ils ne sont rien!". Le pire c'est qu'il a raison, comme à chaque fois.¤

Il s'en voulait d'avoir à nouveau couru dans la gueule du loup sans avoir pris le temps d'analyser la situation. Et pourtant son père lui avait assez souvent expliqué les dangers qui pouvaient se cacher dans les bois. Son impétuosité lui avait à nouveau joué un tour, un tour qui pourrait lui coûter cher.

Mais Phénix n'était pas âme à baisser les bras, il n'allait certainement pas se laissé faire, ce n'est pas cet enchevêtrement qui allait le bloquer.

Il réfléchi à la meilleure manière de se sortir de là et se dit que le mieux serait de s'extraire de force de l'inconfortable condition dans laquelle son ardeur l'avait mené.

Il réuni donc toutes ses forces pour se dégager de l'emprise végétale et s'écarter du danger.

Il s'agissait maintenant de ne pas faire deux fois la même erreur, il faudrait mieux observer afin de mieux aider son compagnon d'infortune. Bien qu'il veuille détruire cette incongruité végétale qui n'avait rien à faire dans cette forêt, son objectif premier était de se sortir vivant Kalam et lui de la piètre et dangereuse situation où ils s'étaient fourré tous les deux.

Jet de force svp pour se dégager et peut-être bien aussi jet de compétence Nature et Survie pour mieux analyser comment se libérer tous les deux et voir comment venir à bout de notre assaillant végétale.

Daphnis

Daphnis, sans doute un peu penaud face à son ignorance, se rendit compte qu'il n'avait de la région et de ses habitants qu'une connaissance très superficielle. Il tenait en effet le peu qu'il savait des Uthgardts et de leurs territoires de divers racontars glanés ça et là dans les Marches d'Argent : rumeurs colportées sans discernements, récits douteux et descriptions lourdes de préjugées devaient avoir un fond de vérité, pourtant. Mais comment savoir ? Aussi loin que pouvait remonter sa mémoire, il était incapable de nommer un ouvrage consacré à ces confins sauvages de Faerûn. Il n'y avait rien d'étonnant, à vrai dire, à ce qu'aucun érudit ne se soit risqué parmi les barbares, peuple nomade et inhospitalier qui depuis longtemps vivait de rapines. Le climat hostile, très rigoureux une bonne moitié de l'année, était de nature à décourager toute expédition.

La sédentarisation de la tribu du Lion Noir était non seulement exceptionnelle, mais très récente, comme en témoignaient la précarité de nombreuses habitations et la fraicheur des remparts qui ceignaient le village. Le Puits de Béorunna était le dernier rempart "civilisé" avant l'épine dorsale du monde ; plusieurs journées de cheval séparaient ce dérisoire bastion d'environ deux-milles âmes des villes plus au sud (la plus proche étant la citadelle naine de Felbarr). Ce clan avait élu domicile près du tumulus sacré de leur ancêtre, logé au fond d'une petite dépression géologique (le "puits") que la nuit avait dérobée au regard des voyageurs, la veille. Il partageait ce site ancestral et le Bois Froid, au nord-est, avec le redoutable clan des Tigres Rouges, l'une des plus féroces et primitives divisions du peuple Uthgardt. Farouchement attachée aux traditions, cette tribu était en guerre ouverte avec celle des Lions Noirs, qu'elle considérait comme autant de traîtres. Pour le reste, la forêt et les montagnes étaient peuplées de gobelins, d'orques et de géants dont les Marches redoutaient l'invasion prochaine.

- On a beau être prudents... commença Regmond en s'approchant de Daphnis, afin de ne pas être entendu par des oreilles indiscrètes, ces gens-là sont imprévisibles. Faut avoir en tête une chose : c'est un peuple de guerriers. C'est son adresse au combat qui fait la valeur d'un homme, la force, les actes... Les paroles, ça vaut pas grand chose. Quant à la magie, vaut mieux pas en parler du tout !

Il jaugea l'élu de Tymora du regard, manifestement un peu sceptique. Était-ce sa carrure ou son accoutrement qui le faisaient douter ?

- Faites simple, j'ai pas meilleur conseil.

Trouver la bâtisse indiquée ne fut pas difficile, les constructions en dur étant peu nombreuses. Sur son chemin, Daphnis croisa plusieurs Uthgardts qui généralement l'ignorèrent, plus rarement le dévisagèrent de ce regard étrange et peu amical que les gens des campagne réservent à celui qui n'est pas du coin. Un homme que sa chevelure drue et blanche semblait désigner comme un doyen de la tribu se tenait à quelques pas de la porte, l'air revêche.

Patreveni Mainunique

- En voilà encore un ! Que la Tempête les emporte tous... s'exclama-t-il dans une langue inconnue au jeune homme, peut-être de l'Illuskan. Sa voix avait tonné avec une force surprenante pour un vieillard. -------------------- Ce vieillard encore robuste dévisage quiconque l'approche avec la méfiance farouche des animaux blessés. Un moignon à la place de la main gauche, il tient vigoureusement de son autre main un bâton dont l'extrémité ferrée représente la tête d'un lion.

Phénix et Kalam

Changeant de tactique, Kalam attendit le moment adéquat pour frapper. Aussitôt que la liane fila vers lui, il lança sa rapière en avant : l'estoc fut dévié par l'écorce, plus solide qu'il n'y paraissait, mais eut l'avantage de repousser l'assaut de l'ennemie. Il s'en était fallu de peu cependant, car les plantes entravaient fermement l'aquafondien désormais, le privant de toute agilité pour esquiver.

Phénix, quelques mètres plus loin, avait vainement rivalisé de force avec la végétation qui l'emprisonnait. S'il avait bien brisé l'étreinte d'un lierre plus frêle que les autres et fait céder une racine noueuse, d'autres les avaient remplacés sur-le-champ, ne le laissant guère faire qu'un pas.

Lancers...

Daphnis - Jet de compétence : Connaissance (géographie) : 10(d20) +1(deg) +1(Int) +2 (don) = 14
Kalam - Jet d'attaque au CaC : 11(d20) +0(bba) +2(For)+1(Arme de maître) = 14 vs DD15 ~ Echec
Phénix du Grand-Val - Jet de force : 6(d20) +3(For) = 9 vs DD20 ~ Echec
Liane chasseresse - Attaque : 3(d20)+7 = 10 vs DD13 ~ Echec

Daphnis avait remercié Regmond et le salua en soulevant légèrement son couvre-chef. Tout en cheminant vers la bâtisse et en croisant les regards indifférents ou méfiants des habitants du cru, le jeune homme en vint à se demander si c'était une si bonne idée que cela d'aller voir le chef du village.

¤ S'ils n'aiment pas les mots, la magie et le raffinement, comment pourraient-ils m'apprécier et, au-delà, apprécier ce que je pourrais leur offrir ?¤

Si sa vie itinérante et parfois rude avait quelque peu forgé sa musculature, il était loin d'avoir un physique de lutteur et il en avait parfaitement conscience. Mais, comme à l'accoutumée, son optimisme reprit le dessus et l'élu divin décida de poursuivre sa route.

¤ Voyons si Dame Tymora sera une fois de plus à mes côtés ! ¤

C'était alors que Daphnis avait été interpellé par un vieillard dans un idiome inconnu qu'il comprit être de l'Illuskan. Si les propos de l'homme étaient incompréhensibles, son ton exprimait une forme de colère ou d'exaspération. Le jeune élu divin s'approcha lentement et s'arrêta à deux enjambées de l'homme.

¤ Faire simple... ¤ se rappela-t-il, avant de prendre la parole, calmement. Il s'efforça de ne pas sourire, de crainte que l'individu pense qu'on se moque de lui, et affecta un air neutre.

- La bonne rencontre ! Je suis étranger et je ne comprends malheureusement pas votre langue… Excusez-moi de devoir m'exprimer en Commun. Je viens saluer le chef Coeurdebois et lui proposer l'un ou l'autre service. Mais s'il est occupé, je repasserai plus tard…

Il espérait avoir "fait simple" et ne pas avoir brusqué son interlocuteur. Quoi qu'il en soit, Daphnis était certain qu'il serait vite fixé.

Sentant l’emprise de la plante devenir de plus en plus forte, Kalam se mit à jurer. Comment avait-il pu se mettre dans une galère pareille ? Il avait observé ses pères combattre des ennemis redoutables et lui allait finir accroché à une plante, entravé à jamais.
- Non mais ce n’est pas possible !
Quelle mort lamentable.
Il crispa la main sur la poignée de sa rapière et continua à frapper la plante, au niveau de l’écorche noueuse.
- Aide-moi à couper les lianes Phénix ! On n’arrivera pas à s’en sortir sinon.
Il sentait qu’il perdait l’équilibre et qu’il allait bientôt devenir moins efficace pour esquiver les coups.
- Faut se dépêcher de se bouger de là !

Kalam, Phénix et Skelli

Leurs compagnons de route n'avaient pas exagéré la sinistre réputation des Arbres de Nuit, les étrangers s'en rendaient compte à leurs dépens.

Avec l'énergie du désespoir, l'aquafondien tenta derechef de piquer son adversaire de sa rapière, mais la lame se perdit dans l'une des multiples vrilles qui en parsemaient l'écorce. Sans parvenir à se libérer de sa prison végétale, le rôdeur vit avec horreur la liane percuter violemment le flanc de sa proie pour aussitôt s'enrouler autour de lui. Comme étourdi par l'impact, Kalam n'avait pas réagi assez vite pour éviter qu'une lutte ne s'engage : se débattant furieusement, contractant ses abdominaux et jouant de tous ses muscles, il ne parvint pas à empêcher l'ennemie de resserrer son étreinte. Avec une force prodigieuse, la liane le broya à la manière d'un serpent constricteur, comprimant avec douleur ses côtes. La prochaine étreinte, pensa-t-il avec effroi, serait fatale...

C'est alors que surgit d'entre les arbres, lancée comme un fauve, une silhouette massive au visage peinturluré. Dans la confusion du combat, ils crurent reconnaître un humain dont le corps était couvert de peau de bêtes et d'ossements. Dans chacune de ses mains, une hache, l'une démesurément grande, l'autre ordinaire. D'une foulée ample, elle traversa le piège végétal en se jouant des lierres, branchages et autres racines et abattit avec fracas l'immense tranchant de son arme sur la liane. Aussitôt la constriction se relâcha, la plante laissant retomber mollement sa proie parmi les herbes folles pour se concentrer sur la nouvelle menace.

Il fallut peu de temps au providentiel intrus pour tailler menu la liane chasseresse : abaissant ses haches l'une après l'autre, il fendit l'écorce, puis trancha net le bois. La végétation, soudainement inerte, avait replongé dans une profonde quiétude : Phénix eut tôt fait de se libérer, mais il en coûta plus à Kalam, dont chaque geste était gourd et douloureux. L'heure n'était pourtant pas au repos...

Skelli Piedsauvage

– Danger, éructa d'une voix rauque celle ou celui - ils hésitaient encore - qui venait de les sauver, dans un commun à l'accent inconnu. Partir. Vite. -------------------- Le corps musculeux de cette femme semble avoir été taillé au burin. Toujours sur le qui-vive, elle se meut avec une aisance déroutante. Sa mâchoire carrée ne se desserre jamais pour une parole oiseuse.

Les imprudents voyageurs avaient manifestement affaire à un de ces fameux sauvages peuplant les froides forêts des confins de Faerûn. Les cheveux bruns taillés courts, les yeux bleus, le corps musculeux et peints, celui-ci était à l'évidence un redoutable combattant. Il triturait nerveusement une longue griffe blanche, suspendue à son cou par un lacet de cuir, en attendant que l'aquafondien daigne se relever.

Kalam est à 0 PV. Il ne peut pas faire d'actions complexes.


Daphnis

Le vieillard avança de quelques pas, puis plongea ses yeux d'un bleu orageux dans ceux de Daphnis. Peut-être une certaine gêne s'installa-t-elle dans ces longues secondes de silence où l'ancien, au mépris de toute politesse, essayait de lire au plus profond du jeune homme. Détournant la tête, il se râcla la gorge et envoya avec brusquerie un épais glaviot dans une flaque. Fallait-il en conclure quoi que ce soit sur la valeur qu'il lui accordait.

Patreveni Mainunique

- Moi aime cette langage, non, bredouilla-t-il dans un commun des plus approximatifs, tordant ses lèvres et fronçant les sourcils sans perdre pour autant de son aplomb. Attendre Andar Coeurdebois. Avoir chose grande, faire vite. -------------------- Ce vieillard encore robuste dévisage quiconque l'approche avec la méfiance farouche des animaux blessés. Un moignon à la place de la main gauche, il tient vigoureusement de son autre main un bâton dont l'extrémité ferrée représente la tête d'un lion.

De toute évidence, cet ancien répugnait à employer ce langage universel qu'il ne semblait pas avoir fait l'effort d'apprendre, mais qu'il comprenait probablement mieux qu'il ne le parlait. Au-delà de cette bouderie linguistique, Daphnis percevait une pointe d'aigreur : avoir été écarté de la "chose grande" avait piqué son interlocuteur, il en avait la certitude.

Lancers...

Kalam - Jet d'attaque au CaC : 1(d20) +0(bba) +2(For)+1(Arme de maître) = 4 vs DD15 ~ Echec
Liane chasseresse - Jet d'attaque au CaC : 17(d20)+7 = 24 vs DD13 ~ Réussite
Liane chasseresse - Jet de lutte : 8(d20)+12 = 20
Kalam - Jet de lutte : 2(d20) +0(bba) +2(For) = 4
Liane chasseresse - Jet de dégât : coup : 1(d6)+1 = 2
Liane chasseresse - Jet de dégât : constriction : 4(d6)+1 = 5
Phénix du Grand-Val - Jet de force : 1(d20) +3(For) = 4 vs DD20 ~ Echec
Skelli - Jet d'attaque au CaC : 14(d20)+10 = 24 vs DD15 ~ Réussite
Skelli - Jet de dégât : [5+4](2d6)+4 = 13
Daphnis - Jet de compétence : Psychologie : 20(d20) +0(deg) +2(Sag) = 22

Pris comme une mouche dans une toile d'araignée, tel était le sentiment de Phénix face à la liane. Il avait beau bander ses muscles au maximum, rien n'y faisait, le sol glissant et meuble ne lui permettait pas d'avoir de bons appuis pour exploiter sa force. Quelle frustration pour notre jeune rôdeur, lui qui n'avait d'habitude pas de difficulté à s'extraire des enchevêtrements grâce à sa force exceptionnelle.

Il avait beau se débattre comme il le pouvait rien n'y fit, cette liane était bien plus coriace qu'il ne l'aurait pensé. Quelle ne fût pas son soulagement lorsque surgit de nulle part un vaillant combattant, agile comme un chat, qui mit la liane chasseresse en pièce en un clin d’œil.

Il devait certainement s'agir d'un de ces barbares Uthgard. Tout était réuni, la stature, les peaux de bêtes, les colliers de petits os et les peintures sur le corps.

Se relevant rapidement, Phénix se tourna vers leur sauveur pour le remercier.

- Merci l'ami, tu nous as sorti d'un sacré pétrin.

En y regardant mieux Phénix réalisa qu'il s'agissait d'une femme et non d'un homme.

- Excuses-moi, je devrais dire l'amie!

Se retournant vers Kalam, Phénix réalisa qu'il était plutôt mal en point. Il se dirigea immédiatement vers lui pour l'aider. Constatant l'état de son compagnon et comprenant de leur sauveur qu'il ne valait mieux pas rester sur place, Phénix se dit que son cheval viendrait à point pour aider Kalam. S'adressant à ce dernier il lui dit:

- Reste ici je vais chercher mon cheval et nos affaires afin de quitter cet endroit au plus vite.

Se retournant vers la barbare, il lui signifia son intention.

- Mon cheval et nos affaires sont là-bas plus loin, je vais vite les chercher. Mon camarade n'est pas en état pour marcher vite. Nous irons plus vite lorsqu'il sera à cheval.

Joignant l'acte à la parole, Phénix se dirigea vers son cheval tout en étant vigilant de ne plus tomber dans un piège quelconque. Toutes leurs affaires réunies et son cheval récupéré, Phénix rejoignit Kalam et la barbare.

Pris au piège au milieu d’une plante grimpante, Kalam voyait les lianes s’entourer autour de lui sans pouvoir rien faire. La douleur à son flan le rendait impuissant face à la menace. Il commençait à paniquer. Le rythme des battements de son cœur s’accélérait frénétiquement. Comment pouvait-il périr face à une plante ? Dans un sens, heureusement que ses pères n’étaient plus là. Ils auraient certainement honte de lui.
Il ferma les yeux, prêt à recevoir le dernier coup qui serait certainement fatal.
Mais pour son plus grand étonnement, ce coup ne vint jamais. A la place, il entendit les pas lourds d’un individu arrivant à toute vitesse. En quelques secondes, la plante qui l’avait tant fait souffrir se repliait sur elle-même, inerte et sans vie. Des coups de hache avaient fusés à une vitesse et avec une force impressionnante.
Le roublard se laissa tomber au sol, exténué. Il sentait les lianes sous lui qui se recroquevillaient sur elles-mêmes telles les pattes d’une araignée que l’on vient d’écraser. Malgré la douleur et la fatigue, il gardait un mince sourire imperceptible. La joie d’être toujours en vie. Il jeta un œil vers son sauveur. Sa sauveuse ? Mais il n’eut pas la force de la remercier.
Il entendit de loin les paroles de Phénix qui parlait pourtant près de son oreille. Il resta allongé, attendant que quelqu’un l’aide à se redresser pour l’installer sur le cheval.

Un étrange sifflement, ni méprisant, ni ombrageux, sortit de la bouche de la chasseresse autochtone alors qu'elle assénait un ultime coup sur la tige principale de la liane, la fendant jusqu'en terre. Dans un dernier craquement, d'inerte elle passait à morte (ou semblait il), et Skelli se tourna vers Kalam.

Un murmure s'échappa de ses lèvres alors qu'elle prenait le bras du jeune homme. Une chaleur parcouru son corps en partant du point où la paume de l'inconnue entourait son bras. Loin d'être de nouveau indemne, il était désormais capable de tenir sur ses jambes... ce dont il ne se rendit compte qu'au moment où il vu remis sur pied avec force par sa sauveuse.

D'un regard, elle lui intima de se taire. Visiblement taciturne, il n'était pas non plus impossible qu'elle saisisse mieux qu'eux les dangers des environs, et ne réduise au stricte minimum les échanges. Attendant le retour de Phnéix, elle leva la main et fit une série de signe de ses doigts, ce à quoi, bien haut, un rapace répondit le cri d'un rapace en haute altitude.

Une fois Phénix revenu avec sa monture - qu'elle regarda avec un doute évident quant à l'intérêt d'un canasson dans une forêt - elle repris la parole, brute et sans embage :

Skelli Piedsauvage

– Suivre moi., sans autre mot, elle pris une direction et n'était visiblement pas prête à leur faire de fleur quant au rythme à suivre. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes qu'elle rajouta : Vous qui être ? Quoi vouloir ? -------------------- Le corps musculeux de cette femme semble avoir été taillé au burin. Toujours sur le qui-vive, elle se meut avec une aisance déroutante. Sa mâchoire carrée ne se desserre jamais pour une parole oiseuse.

Daphnis avait été surpris par une si mauvaise maîtrise du Commun. Lui-même le parlait presque depuis sa naissance et il n'avait croisé que peu de locuteurs aussi peu à l'aise dans cette langue. Mais il est vrai qu'il était aux confins du monde, dans un endroit à l'écart des grandes routes commerciales. Le genre de lieux qu'il n'avait guère fréquenté jusqu'alors.

Le vieillard éprouvait de la colère et de la rancœur, c'était indéniable. Si elle était un petit peu dirigée contre l'élu divin en tant qu'étranger, celui-ci avait cru comprendre qu'il y avait autre chose. Le sentiment d'être mis à l'écart des grandes décisions.

Le jeune homme s'interrogea sur la marche à suivre.

¤ "Faire simple"¤ se rappela-t-il en repensant à nouveau aux conseils de Regmond.

Il opta pour une forme de diplomatie courtoise :

- Merci, j'attendrai donc le temps qu'il faudra. Je m'appelle Daphnis.

Il inclina légèrement la tête pour accompagner son salut. Pendant un bref instant, il porta son attention vers les environs. Le jeune adepte de Tymora contempla d'un regard les bâtisses et les habitants qui s'offraient à sa vue. Il ajouta ensuite :

- Vous l'aurez compris, je viens d'arriver dans cette région que vous devez connaître par cœur. Auriez-vous quelques conseils à me donner pendant que nous patientons ? Des dangers dont je devrais particulièrement me méfier ?

Il n'était pas sûr que son interlocuteur répondrait favorablement à ses questions. Il était possible qu'il se contente d'un reniflement méprisant… Mais cela valait la peine d'essayer d'engager la conversation et de recueillir quelques informations potentiellement utiles.