Introduction : Lions noirs et blanche Griffe, Introduction de Kalam et Phénix

Kalam et Phénix

Le cadavre du barbare pesait lourd, mais ce n'était rien d'insurmontable pour un gaillard tel que Phénix, qui eut tôt fait de le hisser hors de la rivière. Celui-ci, torse-nu et déchaussé, ne portait que des braies de toile épaisse.

Il était difficile de déterminer à quand remonter sa mort, la température glaciale de l'eau ayant certainement ralenti la dégradation des chairs. La cause du décès, quant à elle, demeurait tout aussi mystérieuse. Bien que ses compétences dans le domaine soient limitées, le rôdeur était à peu près certain qu'il ne s'agissait pas là d'une noyade : les organes internes, en particulier les poumons, n'étaient pas gorgés d'eau. En plusieurs endroits, le corps était meurtri et les os brisés, mais cela pouvait s'expliquer par une descente abrupte de la rivière... Aucune trace de blessure violente, tel un coup d'épée ou une morsure, n'était visible exceptée une scarification recouvrant tout le torse du malheureux : l'incision, encore ouverte et peu profonde, dessinait un flocon de neige à six branches.

De son côté, Kalam s'aperçut rapidement qu'il leur faudrait s'éloigner de la Coulée Rouge pour trouver un endroit où s'abriter. Les Arbres de Nuit, deux forêts épaisses à travers lesquelles s'enfonçait la piste, avaient sinistre réputation mais c'était là qu'ils étaient le plus susceptibles de trouver un "toit" et du bois à peu près sec.

Daphnis

Le jeune homme ne tarda pas à comprendre le motif de la dispute, des plus mesquins : le marchand de Béorunna avait prélevé sur la somme versée pour les marchandises quelques piécettes, pour l'hébergement, l'écurie et le fourrage. Le ton montait, Regmond conspuant la bassesse d'une manœuvre qu'il n'hésitait plus à qualifier de "rançon" ; la question était moins pécuniaire que morale.

- Ah Daphnis ! l'apostropha le nain sans décolérer, approchez donc. Vous n'imaginerez jamais ce qu'a commis cette crapule...

Le demi-orc toisa le nouveau venu sans se départir de sa morgue. Ses yeux avaient caressé avec gourmandise les vêtements élégants du dandy, s'attardant sur la garde délicatement ouvragée de son épée. Autour d'eux, les quelques badauds qui traversaient la rue n'osaient s'arrêter, ni même ralentir le pas.

Lancers...

Phénix du Grand-Val - Jet de compétence : Premiers Secours : 7(d20) +4(deg) +1(Sag) = 12

La manœuvre de Prudhosk Maindor n'était, en elle-même, pas étonnante : il n'y avait pas de petits profits et les retenues opérées sur les versements étaient malheureusement fréquentes… ou du moins les tentatives de ce genre.

¤ Une ruse de marchand vieille comme le monde ! Mais étonnante tout de même vu la médiocrité de l'accueil que nous avons reçu… Encore que, je doute qu'il soit facile de faire valoir nos droits efficacement dans un lieu tel que celui-ci : il est peu probable que l'on puisse y convoquer une cour judiciaire digne de ce nom… Mieux vaut encore trouver un accord à l'amiable… ou céder. ¤

Sans crainte aucune, Daphnis s'avança courageusement (ou témérairement) vers les deux interlocuteurs. Il leur décocha un sourire ravageur en les saluant :

- Salutations, cher Regmond et messire Maindor.

Il avait soulevé son chapeau de fourrure pour accompagner ses paroles.

- J'ai cru comprendre que l'hébergement des membres de la caravane et de nos animaux avaient été décomptés du versement. Ce n'est pas très régulier en effet, même si j'imagine qu'il ne doit pas être facile d'amener et de conserver du fourrage sous un tel climat…

Ce disant, le jeune élu divin jeta un coup d'oeil au demi-orc pour voir si ses mots faisaient mouche. Il ajouta ensuite :

- Cela dit, les infrastructures offertes étaient vraiment… sommaires, il est vrai. Si je puis me permettre un conseil en toute cordialité, messire Maindor, annoncez clairement ces coûts supplémentaires dans vos prochains accords commerciaux, ou améliorez votre offre de services. Cela évitera bien des désagréments à tout le monde.

Il avait prononcé ces paroles avec une conviction presque candide.

Les deux compagnons reprirent la route sous un ciel toujours chargé. Phénix réfléchissait encore à ce qu'il venait de voir sur le cadavre du barbare quelques instants plus tôt. Que voulait dire cette marque? D'où pouvait-elle bien provenir? Toutes des questions qui restaient pour l'instant sans réponse. Phénix essayait de se rappeler si ses compagnons de voyage lui avait parlé de rituels dans les tribus Uthgardt.

Laissant là ses pensées sur leur découverte, Phénix releva la tête et scruta le ciel. Malgré son capuchon, Phénix était trempé.

¤Mais quand cela va-t-il s'arrêter?¤ Se demanda-t-il soto vocce, il fallait bien comprendre que notre jeune rôdeur commençait tout doucement à en avoir assez de cette pluie incessante.

Revenant au moment présent et au concret, Phénix dû bien reconnaître qu'il valait mieux qu'ils se sèchent et se réchauffent un peu avant de pouvoir continuer dans de meilleures conditions. Malak n'avait pas tort, tombé malade, ici dans ces conditions, pouvait déboucher sur une fin funeste et c'est bien la dernière chose que Phénix souhaitait, aussi bien pour lui que pour son compagnon. Ce dernier avait beau avoir une morale des plus douteuse aux yeux du jeune rôdeur, sa présence et son aide, quoique ce dernier point restait encore à être confirmé, ne serait pas du luxe dans l'immédiat. A deux ils avaient plus de chance d'atteindre leur destination.

- Oui Malak, tu as raison, nous devons nous sécher et nous réchauffer un peu sinon la maladie risque de nous rattraper et se soigner ici dans ces conditions revient à creuser notre tombe.

- Le mieux, dans un premier temps, est de trouver un abri plus ou moins sec, une grotte serait l'idéal. Ensuite, tu chercheras du bois et moi, je tâcherai de nous dégoter de quoi manger.

- Je pense qu'il est préférable de quitter le sentier et de s'enfoncer plus dans la forêt nous aurons plus de chance de trouver ce que nous cherchons.

Joignant l'acte à la parole, Phénix s'écarta du sentier pour s'enfoncer dans les fourrés son cheval toujours à sa suite.

Test de survie et/ou autre plus approprié pour 1- trouver un site propice, 2- donner des conseils à Malak sur où trouver plus facilement du bois sec, 3- chasser un animal pour notre repas et 4- faire du feu. Merci

Trempé par la pluie et par la traversée de la rivière, Kalam avança en compagnie de Phénix avec un air maussade. Il n’aspirait qu’à une chose, se réchauffer. Mais pour cela, il fallait pouvoir faire du feu, or en observant les environs, il s’avérait qu’aucun endroit ne leur permettait de se mettre à l’abri ni de faire rugir des flammes.
Il tenta d’oublier ses pieds glacés en se concentrant sur leur récente découverte.

¤ Que signifie ce « flocon » sur son torse ? On dirait qu’il a été dessiné avec une lame de couteau ou une dague. Mais dans quelle intention ? Cette scarification a-t-elle été faite avant ou après la mort de l’individu ? Ou est-ce juste la cause de sa mort ?

Tant de questions qui restaient sans réponse, mais qui permettaient au roublard de penser à autre chose qu’au froid qui s’immiscer dans ses vêtements trempés.
Il fut soudainement interrompu dans ses pensées par le rôdeur qui, sans prévenir, prit la parole.

Malak… Le roublard sourit.

- Il faut que je te dise quelque chose. Si nous sommes amenés à faire un bout de route ensemble, je préfère être franc avec toi. Je ne m’appelle pas Malak. Je m’appelle Kalam. J’ai préféré donner un faux nom quand je suis monté à bord de la caravane. Vieux réflexe. J’espère que tu ne m’en veux pas. J’aurai du te le dire avant mais j’ai oublié.

Il écouta ensuite les directives du roublard avant de prendre à nouveau la parole :

- Oui il va falloir s’éloigner de la Coulée Rouge si nous voulons trouver un endroit où nous abriter. Par contre, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée de nous séparer. Cette forêt semble jouir d’une sinistre réputation. Je pense qu’il vaut mieux que nous restions ensemble pour aller chercher du bois et pour trouver de la nourriture. Et ne t’inquiètes pas, je peux me faire très discret quand il le faut.

Emboîtant le pas du roublard, Kalam s’enfonce dans les fourrés en restant vigilant et en gardant son arc dans les mains, une flèche prête à être encochée.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Au moindre danger, Kalam lève son arme et tire.
Il tire également s’il voit une proie passer près de lui.
Survie et/ou perception ainsi que discrétion.
Connaissance histoire/mystère (pour le flocon sur le torse)
Merci

Daphnis

Goguenard, les lèvres légèrement retroussées sur ses canines proéminentes, le demi-orc avait écouté Daphnis avec la patience tranquille de celui qui savait déjà avoir gagné. Regmond, quant à lui, avait énergiquement opiné du chef pendant tout le savant et éloquent discours de son avocat, visiblement satisfait des arguments avancés. Il dardait désormais un regard plein de défi sur le marchand crapuleux, qui se râcla malicieusement la gorge avant de répondre.

Prudhosk Maindor

- Vous parlez comme un livre, maitre Daphnis, mais je vais vous apprendre une chose... son sourire s'élargit alors que son regard glissait ironiquement vers le nain, pour rapidement revenir à son interlocuteur notre "sommaire" maison vous en fait cadeau : ici, personne ne sait lire, alors économisez vos jolis mots. Il avança d'un bon pas vers le caravanier, de manière à le dominer de toute sa hauteur. - Une nuit d'auberge n'est pas gratuite, à Béorunna comme partout ailleurs. Si vous en voulez une autre, payez-la ! Le bois est cher et ce n'est pas avec ce que vous nous laissez après affaires qu'on va construire mieux. Felbarr a choisi, elle veut un bouclier contre les hordes : un bouclier, c'est pas confortable. Cette réponse n'était pas pour plaire à Regmond, qui fulminait dans sa barbe et menaçait d'exploser. - Voilà votre politique, si elle ne vous plait pas, allez vous plaindre chez vous. Cœurdebois a trop à faire ici pour vous écouter. -------------------- L'œil aussi vif que brillant de ce demi-orc bien en chair semble essayer d'évaluer combien d'argent "pèse" son interlocuteur. Bien que chichement vêtu, il a l'assurance que donne la richesse.

Un mot avait visiblement fait mouche, car le nain, abaissant la bourse qu'il brandissait jusque-là avec hargne, avait capitulé. Prudhosk Maindor avait tourné les talons sans plus d'égard pour ses infortunés clients : Daphnis pouvait imaginer son rictus triomphant sans peine alors qu'il s'éloignait.


Phénix et Kalam

Les bois n'étant pas tout proches, il fallut quelques heures de chevauchée pour en atteindre la lisière. Les deux voyageurs, leurs pieds glacés et leurs chausses détrempées, étaient totalement frigorifiés : l'idée de s'en tirer avec un mauvais rhume vint à l'esprit de l'un comme de l'autre. Même leur monture peinait à avancer, éprouvée par la difficulté du voyage.

Phénix avait du mal à effacer le souvenir de sa macabre découverte, dont il peinait encore à expliquer le trépas : l'absence de blessure mortelle le taraudait. Kalam, quant à lui, se souvint avoir déjà croisé cette représentation stylisée d'un flocon de neige lors de festivités hivernales : c'était là le symbole de la toute-puissante Aurile, Effroyable Maîtresse du Froid, que beaucoup d'habitants du nord suppliaient en tremblant de leur épargner les rudesses de l'hiver.

La pluie avait faibli peu à peu pour désormais se réduire à un fin voile contre lequel la forêt leur offrirait un toit efficace. Attachant leur cheval à un tronc, puis se délestant de leurs bardas, les téméraires compères s'enfoncèrent parmi les sombres et silencieux Arbres de Nuit. L'ambiance était étrangement lugubre, et même pesante, aggravée par la sensation tenace d'être épiée. Pas un oiseau ne chantait, pas un rongeur n'avait déguerpi à leur approche. Si la chasse s'annonçait mal, ils purent néanmoins récolter çà et là du petit bois à peu près sec, abrité sous le couvert d'un rocher ou le creux d'un tronc.

Kalam était justement accroupi au pied d'une souche renversée quand le rôdeur perçut les lacets d'une liane dont l'écorce lui rappela curieusement le cep d'une vigne : se faisant la réflexion qu'une telle plante était bien insolite en cette région du monde, il eut à peine le temps de se souvenir quelle menace elle dissimulait qu'il était trop tard ! Déjà la végétation croissait et s'ébranlait en tous sens autour de son compagnon, les racines se soulevant de terre pour chercher à l'étreindre tandis que les plantes serpentaient le long de ses jambes et les branches des buissons se tendaient vers lui.

Agile, le roublard déjoua le piège végétal, mais n'était pas encore sorti d'affaire.

Phénix a reconnu grâce à sa connaissance de la nature une liane vengeresse, plante chasseuse qui est censée pousser dans des zones bien plus tempérées, ce qui l'a alerté. Il n'est pas dans la zone d'enchevêtrement, qui s'étend sur à peu près 5 mètres de part et d'autre de Kalam.

Lancers...

Daphnis - Jet de compétence : Social : 5(d20) +4(deg) +4(Cha) = 13
Kalam - Jet d'intelligence : 12(d20) +3(Int) = 15
Kalam - Jet de compétence : Connaissance (folklore local) : 14(d20) +4(deg) +3(Int) = 21
Kalam - Jet de compétence : Perception : 3(d20) +4(deg) +0(Sag) = 7
Phénix du Grand-Val - Jet de compétence : Connaissance (nature) : 18(d20) +4(deg) +2(Int) = 24
Kalam - Jet de réflexe : 13(d20) +2(base) +3(DEX) = 18 vs DD14 ~ Réussite

Phénix appréciait la révélation que Kalam, alias Malak, vint de lui faire. C'était un signe de confiance à son encontre et Phénix réévalua son opinion envers son compagnon de route.

¤Il y a peut-être plus derrière cette façade impassible que je ne le pensais ¤Pensa-t-il.

- Et bien Kalam, merci pour ta confiance et enchanté!

- Vieux réflexe, tu dis, je crois qu'il vaut mieux que je ne sache pas plus pour l'instant, hein!

- Allons remontons vite à cheval avant de mourir frigorifié sur place. La chaleur de mon cheval nous réchauffera peut-être un peu.

La longue chevauchée vers la forêt fut interminable et silencieuse, parfois entrecoupée par de courtes interventions, chacun des aventuriers ruminant ses pensées et l’œil aux aguets d'un danger éventuel.

La forêt n'était pas des plus accueillante, Phénix en avait connu de plus gaies et ce n'était pas la pluie qui lui octroyait cet air inamical, il y avait plus derrière ces fourrés et Phénix n'était pas pressé de découvrir ce que c'était. Kalam et lui avait un problème bien plus urgent à régler dans l'immédiat.

Ayant laissé son cheval et un partie de leur équipement près d'un arbre les deux compères s'aventurèrent dans la forêt. Les Arbres de Nuit, ils auraient pu l'appeler les Arbres silencieux, car ce qui troublait le plus Phénix, c'était ce silence omniprésent, pas un oiseau, pas un chevreuil, même pas un insecte pour troubler ce silence de plomb.

Trouver du bois sec n'était pas une sinécure avec les averses de ces derniers jours, aussi se mirent-ils à la recherche de tout ce qu'ils purent. Phénix dû s'interrompre dans ces recherches car une plante un peu plus éloignée l'interpella, cette région n'était pas propice pour ce type de plante. Il allait prévenir Kalam du danger lorsqu'il réalisa ce que c'était vraiment mais fût pris de cours par la plante inamicale.

Par chance Kalam avait des réflexes hors du commun et ne fût pas pris dans l'enchevêtrement mortel mais ce n'est pas pour autant qu'il était tiré d'affaire. Jetant le bois mort qu'il avait récupérer à l'écart, Phénix dégaina sa hache et se rua au secours de son compagnon de route. Il s'agissait de le sortir de ce mauvais pas.

Suivant les recommandations du rôdeur, Kalam tenta de se réchauffer au contact du cheval. Mais avec les rafales de vent qui lui sifflaient dans les oreilles et refroidissaient tous ses membres, il ne parvint qu’à grelotter sur place. De temps à autre, il arrivait à se couvrir du souffle glacé en se protégeant derrière la carrure de Phénix. Il devait expirer sur ses doigts pour les réchauffer tout en gardant l’équilibre afin de ne pas faire une chute.
Pour ne pas rester focaliser sur le froid qui commençait à s’immiscer dans ses vêtements, il se plongea dans des souvenirs. Il était persuadé d’avoir déjà aperçut le symbole représentant un flocon de neige. Mais où ?
Il se revit alors lors d’une journée festive, accompagné de ses pères. Pendant qu’il déambulait entre les étales, Fiddler lui montra le symbole et lui expliqua à qui il appartenait.
Les yeux du roublard brillèrent. Il resta quelques instants à voyager dans son souvenir, d’étale en étale, de père en père.
Puis, en utilisant les mêmes mots que son père adoptif, il éleva la voix afin d’expliquer au rôdeur :

- Le flocon de neige qu’on a vu, celui qui était sur le type que t’as trouvé dans l’eau, c’est celui d’Aurile. Certains l’appellent la Fille du Gel. Les habitants du Nord la vénèrent mais juste pour pas qu’elle leur gèle les… Il se reprit, les paroles de Fiddler pouvaient sonner crûes aux oreilles d’autrui. - Enfin pour qu’elle les épargne durant les rudes hivers.

Il resta ensuite silencieux, maudissant la pluie, le vent et le froid. Il fit tout de même ravi, au bout de quelques heures, d’atteindre enfin le couvert des arbres. Néanmoins sa joie fut de courte durée lorsque l’atmosphère de la forêt le prit à la gorge.

¤ Pas une âme qui vive…

A plusieurs reprises, il jeta un œil derrière lui, persuadé d’y croiser le regard d’un individu ou pire, d’un animal sauvage. Il avait cette mauvaise impression d’être épié. Il leva les yeux, il resta concentré. Il préféra également garder son arc dans les mains, prêt à déclencher une flèche à la moindre alerte.
C’est pourquoi il ne prit pas garde en se baissant pour ramasser du bois sec sous une souche renversé. Il sentit un contact sur ses mollets, comme si un serpent s’enroulait autour de sa jambe. Il baissa les yeux et se redressa immédiatement. Il se débarrassa agilement des lianes qui tentaient de le saisir, en dégageant ses pieds de la plante maudite. Il pesta avec son arc dans les mains. S’il avait été armé de sa rapière, il aurait pu se défendre aisément.
Agissant rapidement, il lâcha son arc et sortit sa rapière. En même temps, il tenta de s’extirper de la zone dangereuse.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Action libre : Kalam lâche son arme.
Action simple : Il sort sa rapière.
Action de mouvement : 9m

Daphnis haussa les épaules en voyant Prudhosk Maindor s'éloigner. Sa tirade avait frôlé la limite qui séparait la discussion de l'insulte. Un aventurier au tempérament belliqueux n'aurait pas hésité à dégainer sa lame pour faire ravaler ses paroles à l'impudent marchand, mais le jeune caravanier était sage et savait que cela n'aurait rien arrangé : quelle que soit l'issue d'un affrontement, elle serait dommageable pour lui et les autres membres de la petite expédition commerciale.

Il se tourna vers Regmond et lui déclara :

- Il semble bien que ce pays fasse honneur à l'image que l'on a de lui : la loi du plus fort y domine largement le droit et l'art de la parole. C'est bien dommage, mais j'imagine que cela nous servira de leçon.

Il se demanda, l'espace d'un instant, ce qu'il était venu faire dans un endroit aussi isolé et hostile. Puis, son optimisme reprit le dessus : le jeune homme était décidé à aller de l'avant. Il demanda à son interlocuteur :

- Combien de temps passerons-nous dans ce charmant endroit avant de prendre le chemin du retour ?

Daphnis n'avait guère envie de s'attarder plus que nécessaire dans ce village où il avait reçu un si mauvais accueil. Mais, s'il disposait d'un peu de temps libre, il prendrait un moment pour essayer de découvrir quelque peu la localité, ses traditions, son fonctionnement. Il était persuadé que toute information était bonne prendre et toujours curieux à l'égard des endroits qu'il parcourait. Qui plus est, il rencontrerait peut-être quelqu'un qui aurait besoin de soins, quelqu'un auprès duquel il pourrait se rendre utile.

¤ Oui, si j'en ai le temps, j'irais bien me dégourdir un peu les jambes dans le village… En gardant un œil sur Maindor : le regard qu'il a jeté sur ma précieuse lame n'inspire pas la confiance… Surtout après avoir discuté avec le bonhomme… ¤

Phénix et Kalam

Ondulant vicieusement en haut du tronc auquel elle était arrimée, la menace se révéla plus clairement à Kalam : une longue liane couverte d'une écorce noueuse était dissimulée dans la végétation, dénouant dans un craquellement sinistre les longues vrilles par lesquelles elle avait grimpé pour reprendre sa liberté.

Réagissant au quart de tour, le roublard laissa choir son arc pour se saisir de sa rapière. S'éloigner n'était cependant pas aisé, tant les plantes autour de lui entravaient sa fuite : les branchages s'arquaient en grinçant pour condamner sa retraite, tandis que racines et lierres le faisaient sournoisement trébucher. Ces précieux mètres perdus le laissèrent à la merci du piège végétal, qui se referma aussitôt. Avec une vitesse prodigieuse, la liane fendit les airs pour s'abattre sur lui. Il eut à peine le temps de se baisser avant qu'un torrent de feuilles se déverse dans son dos, martelant inoffensivement son armure. Aussitôt la végétation rampa le long de ses jambes, l'immobilisant fermement ; il faudrait lutter de force avec elle pour avancer.

Phénix, avec toute l'imprudence des âmes courageuses, se lança dans la bataille au mépris du danger. Il n'avait pas encore parcouru un mètre que des branches d'aubépine l'avaient enchevêtré, s'agrippant férocement à ses vêtements avec ses nombreuses épines.

Vous voilà tous les deux immobilisés : il faudra réussir un jet de force ou d'évasion (DD20) pour vous libérer et vous déplacer. Vous pouvez rester sur place pour faire une autre action, mais seul Kalam est à portée pour attaquer la liane ("au vol"). Vous perdez le bonus de dextérité à la CA.


Daphnis

Bien qu'il fût en colère, le nain fit preuve d'un sens honorable de la mesure dans sa réponse. Sûrement cette sagesse était-elle le fruit d'une vie plus longue que Daphnis ne le soupçonnait.

- Les gens d'ici, ils sont comme le climat. Rudes, et insensibles et souvent brutaux aussi. C'est la survie qui veut ça, je pense... Il y avait comme de la résignation dans sa voix, puis il reprit avec plus d'allant. Mais contrairement à Maindor, beaucoup d'Uthgardts sont loyaux et ont le sens de l'honneur. Vous verrez, c'est comme partout : il y a quelques pourris qui font oublier tous les autres.

Regmond expliqua que le marchand avait joué un rôle décisif dans l'ouverture du village, grâce à son important réseau commercial : c'était grâce à lui que beaucoup de produits manufacturés, notamment, étaient parvenus jusqu'en ces terres isolées. Les affaires avaient alors été des plus lucratives. S'il abusait de sa position, il n'en demeurait pas moins indispensable aux Uthgardts, sur lesquels il avait par ailleurs conforté son emprise en jouant les usuriers... Aussi cupide qu'il était, Prudhosk s'était déclaré prêt à financer une expédition contre le Seigneur du Val, ce terrible tyran qui avait pillé tant de convois en provenance de Felbarr. La citadelle naine hésitait à faire de ses braves de vulgaires mercenaires, mais le problème devait être réglé.

La caravane ne repartirait que le lendemain, les négociants goûtant une journée de repos avant de reprendre la route. Le Puits de Béorunna abritait une petite communauté naine, à laquelle Regmond s'apprêtait à aller rendre une visite de courtoisie.

- Vous Daphnis, vous devriez aller vous présenter au chef Coeurdebois, conclut-il leur conversation. C'est pas tous les jours qu'un homme comme vous arrive ici, un homme de qualité, je veux dire. Ces gens, ils n'ont jamais connu la Chance, c'est moi qui vous le dis ! C'est la plus grosse maison en bois, pas très loin de l'entrée du village.

Lancers...

Liane vengeresse - Jet d'initiative : 17(d20)+0 = 17
Kalam - Jet d'initiative : 16(d20) +3(DEX) = 19
Phénix du Grand-Val - Jet d'initiative : 12(d20) +3(DEX) = 15
Liane vengeresse - Jet d'attaque au CaC : 5(d20)+7 = 12
Phénix du Grand-Val - Jet de réflexe : 1(d20) +2(base) +3(DEX) = 6 vs DD14 ~ Echec
Kalam - Jet de réflexe : 8(d20) +2(base) +3(DEX) = 13 vs DD14 ~ Echec

Daphis avait opiné du chef. Philosophe, il avait ajouté :

- L'environnement d'une région déforme-t-il le comportement de ses habitants ou bien attire-t-il à lui un certain type de peuplades ? C'est là une vaste question sur laquelle nous pourrions méditer longtemps. Mais je suis heureux d'apprendre que les Uthgardts ne sont pas à l'image de notre ami marchand…

Le jeune homme avait ensuite écouté avec beaucoup d'intérêt les explications de Regmond quant aux agissements de Maindor. Le demi-orque semblait débrouillard et volontaire, sans doute courageux aussi, bien que sans scrupules. Sans doute fallait-il coupler tous ces traits pour vivre dans une région aussi inhospitalière. Lorsque Regmond eut fini de parler, Daphnis lui répondit :

- Merci pour le conseil ! je vais m'y rendre immédiatement : si je peux me rendre utile d'une manière ou d'une autre, autant ne pas tarder à le faire.

Il s'apprêtait à se rendre vers la demeure que le nain avait désignée, mais il décida finalement de lui poser une dernière question :

- Y a-t-il quelque chose d'autre que je devrais savoir à propos de ce chef Coeurdebois ou des Uthgardts ? Je ne voudrais pas compromettre notre situation en commettant un impair…

Tout en posant sa question, l'élu divin essaya de synthétiser ses connaissances sur la région et ses habitants. Une fois toutes les données en main, il prendrait la route de la grosse maison en bois en espérant qu'on lui y accorderait un bon accueil.

Est-ce que je pourrais avoir un jet de "connaissance : géographie" pour avoir une idée de ce que connait Daphnis de la région (climat et villes proches) et de ses habitants (principales caractéristiques des Uthgardts et des autres espèces la peuplant) ?