Introduction : L'ébervigé, Introduction de Vanetir et Haleena

Le contact humain recherché se révélait toujours invisible et bien étrange. Cet humanoïde s’exprimait en Illuskien mais l’intonation et les paroles se rapprochaient plus d’une chanson que d’une discussion.

Ahou pensait-il qu’il était, lui-même, un gentil benêt ? Sa voix semblait bien être celle d’un garçonnet par contre. Aucun Uthgardt aussi jeune soit il ne se serait affublé des termes de benêt ou de garçonnet. Dès la jeunesse les garçons de la tribu rêvaient de grandes chasses ou de batailles mortelles. Mourir comme un homme, les armes en main, était la volonté de tous. Chevaucher au côté de Tempus pour l’éternité et s’enivré d’hydromel pendant des nuits sans fin ; ça c’étaient des délires d’homme, des délires de fous, en réalité, pensait la barbare renégate.

Les suppositions d’Haleena semblaient bien se confirmer, en plus il n’y avait qu’un fou pour risquer la compagnie d’une meute de loups.

La maman et l’enfant avançaient d’un pas lourd dans la mousse, Haleena écartait à gauche puis à droite les branches épineuses pour se frayer un chemin jusqu’Ahou ? La forêt était dense et la visibilité très réduite, elle savait que d’un instant à l’autre elle se retrouverait nez à nez avec l’ébervigé.

Haleena

Haleena ne tarda pas à découvrir, affalé contre le tronc d'un arbre, un tout jeune homme dont le corps grêle, entièrement nu, était couvert de boue, de griffures et de contusions. Ce gringalet ne faisait pas partie du peuple uthgardt. La main droite posée sur son épaule gauche, il ne semblait nullement gêné ou effrayé et contemplait l'inconnue de ses grands yeux noirs. Son regard était étrange, mais doux. Soudain, il s'esclaffa de rire.

L'ébervigé

- Femme sans croc, sans griffe, épargne le gibier ! s'exclama-t-il d'une voix guillerette, dans la langue ancestrale des Uthgardts en dépit d'un accent approximatif. Ahou, Ahou en paix. Toi est louve ou poney ? -------------------- Un jeune homme crasseux d'une quinzaine d'année, l'air hébété, sourit béatement. Il marmonne ou chantonne : ses mots se bousculent toujours, s'ordonnent quelques fois, restent le plus souvent vides de sens.

L'adolescent demeurait assis, adossé contre le tronc robuste d'un épicéa plusieurs fois centenaires. S'il avait froid, il n'en manifestait aucun signe. D'un coup d'œil rapide, la barbare repéra que le sol autour de lui avait été piétiné ; plusieurs empreintes griffues se découpaient nettement dans la terre humide.

Vanetir, revigorée, continuait sa traque. Elle avait trouvé de nombreuse trace de loup ce qui avait stimulé son esprit gardien, ce qui l'influençait indirectement. Le pistage était laborieux, tant par le brouillard froid et épais que par le chaos des laissés par ses cibles. Toutefois, elle remarqua les traces du premier assaut qui fit couler le sang. La question était maintenant de savoir si c'était celui d'un chasseur ou du chassé. Elle le saurait bien assez vite. Elle se rapprochait et il le savait, son excitation était contagieuse.

Soudain, la barbare les vit, deux yeux jaunes dans la brume. Elle fut à la fois surprise et submergé par la vague d'émotion venant de son gardien. Involontairement et contrairement à l'esprit qui appelait au ralliement, elle poussa un grognement. Étrangement, elle ne se sentait pas menacée par le regard jaune qui la fixait, comme si elle l'avait déjà vu. Telle une louve, elle s'approcha doucement jugeant la bête qu'elle avait en face d'elle comme si elle était l'une d'entre elle et se préparant à la réaction de celle-ci.

Vanetir

La clameur lupine s'apaisa, mais l'esprit gardien bouillonnait toujours. Vanetir pouvait le sentir au fourmillement diffus qui s'était emparé de son corps et réclamait impérieusement qu'elle s'élance vers le prédateur aux yeux d'ambre. La bête bondit en avant, s'immobilisa quelques secondes puis fit volte-face avant de disparaître entre les arbres.

Lancée à ses trousses, la braconnière avait oublié la piste qu'elle suivait. De temps en temps, elle croyait discerner devant elle l'ombre furtive du loup, cet être splendide qu'avaient longtemps adoré ses ancêtres. Se faisait-elle des idées, ou l'animal ralentissait-il parfois, comme pour l'attendre ? La colère rendait sa foulée plus nerveuse alors qu'elle repensait à l'héritage dont l'avait privé ses parents. Elle ne comprendrait jamais pourquoi ils avaient quitté la meute des Loups Gris !

C'était inévitable, l'animal avait fini par la distancer. S'arrêtant pour retrouver son souffle, Vanetir fouilla les bois d'un regard plein d'espérance, en vain. L'esprit, pourtant au diapason avec elle pendant sa folle course, s'était lui aussi volatilisé. Dubitative, elle hésitait entre rebrousser chemin ou chercher des traces de son mystérieux guide quand elle entendit au loin un éclat de rire étrangement familier. Était-ce un camarade de boisson, un confrère milicien, une amie que ses trop nombreuses frasques avait éloignée ? Elle n'aurait su dire...

S'approchant à pas feutrés, elle distingua une voix étrangère. Celle d'une femme.

Lancers...

Vanetir - Jet de compétence : Perception : 18(d20) +4(deg) +0(Sag) = 22

L'esprit se calmait, mais pas Vanetir. Elle avait toujours sa hachette à la main et continuait à juger le loup. Elle sursauta, surprise de voir la bête s'approchait avant de s'arrêter à quelques mètres d'elle. Elle le fut plus encore quand celle-ci fit demi-tour et s'élança dans les bois. Elle n'avait pas besoins de ressentir la volonté du gardien pour savoir qu'elle devait le suivre.

Oubliant toute prudence, la braconnière suivit son guide. Elle courut le plus vite qu'elle put. Elle Regretta de nombreuses fois de porter son armure et l'aurait volontiers ôtée si elle en aurait le temps.
La barbare était fier de ses capacités physique. Elle égalait voire surpassait beaucoup des guerrier de sa tribu. Toutefois, le loup la distançait. Ou plutôt, il l'aurait fait il y a longtemps s'il ne ralentissait pas lui permettre de suivre le rythme.
Elle sentait la frustration monter à chaque fois qu'elle s'en rendez compte. de la même façon que la rancune envers ses parents montaient. Bien sûr, elle les aimait, mais comment avait-il osé la privé de son héritage ?

A bout de souffle, la barbare chercha son ami lupin. Il l'avait abandonné comme son esprit ancestrale. Déstabilisée par la perte soudaine de ses compagnons, elle fit la seule chose logique. Elle essaya d'appeler la meute. La seule réponse qu'elle eut sut la voie lointaine d'une femme. Un peu gênée, elle se dirigea vers l'origine de de celle-ci.

L’ébervigé possédait une beauté simple et enfantine mais la barbare Uthgard restait sur ses gardes, elle ne voyait pas ou été les deux loups qu’elle avait aperçu avant de rebrousser chemin. Le jeune homme était dans un état pitoyable mais n’avait pas la réaction d’une victime d’une meute. Son langage et ses paroles pouvait donner quelques indices sur sa nature.

- Je me nomme Haleena, de la tribu du Poney Céleste. Dois-je t’appeler Ahou ?

- As-tu besoin de soins ? Demandait-elle en posant son regard sur les griffures et contusions de l’adolescent nu.

Haleena lui laissait le temps de répondre alors qu'elle inspectait le corps de l'éphèbe de haut en bas. La barbare mit à profit ce temps de latence pour tirer de nouvelles hypothèse. Elle avait déjà entendu parler d’une tribu de lycanthrope dont les membres se transformaient en loup durant les pleines lunes. C’était comme si ce jeune garçon avait mené une lutte contre une bête sauvage ou un autre loup garou mis à part que la baisse d’intelligence n’était pas connus pour être une conséquence d’une transformation lycanthropique.

- Et toi ? Es tu Loup Gris ?

- Tu n’étais pas tout seul tout à l’heure. Ou sont les autres ?

Haleena espérait des réponses afin d'éclaircir la situation; mais l'expression du simplet n'était pas des plus compréhensible.

Haleena

Rien, chez le jeune homme souriant, ne trahissait la moindre crainte ou de la méfiance. Il ferma les yeux un instant, bredouillant à voix basse des paroles inaudibles - peut-être même imita-t-il le bruit de sabots d'une cavalcade.

L'ébervigé

- Ahou gentil benêt. Ahou pauv' garçonnet, répéta-t-il avec fierté en rouvrant les yeux, un doigt pointé sur son front, avant de poursuivre en chantonnant. Petit poney monte sur mon dos et pas peur ; oh petit poney gris, comme deux bons amis ; Allez trotte et galope, hop hop hop... Sa voix se mua en un rire enfantin. La main toujours fichée sur son épaule, il laissait Haleena détailler des yeux son corps nu et pubère sans gêne aucune, quand soudain la petite gazouilla comme pour répondre au couplet qu'il avait entonné. Oubliant aussitôt la question qu'on lui adressait, il écarquilla grand les yeux en ouvrant tout rond la bouche : Oh ! D'un élan enthousiaste, il tenta de se redresser pour aussitôt se rasseoir, son visage déformé par la douleur. Ses griffures et contusions étaient superficielles : ce n'était probablement pas les stigmates d'un combat, mais le résultat d'une course folle à travers les bois. Durant quelques secondes, le chagrin et l'incompréhension se mêlèrent dans ses grands yeux noirs, puis il retrouva sa jovialité. - Ahou Béorunna, gentils géants Ahou. -------------------- Un jeune homme crasseux d'une quinzaine d'année, l'air hébété, sourit béatement. Il marmonne ou chantonne : ses mots se bousculent toujours, s'ordonnent quelques fois, restent le plus souvent vides de sens.

La barbare achevait à peine de poser une nouvelle question qu'un bruit de branchages mêlé de cliquetis métallique attira son attention, à leur gauche. Tournant la tête en même temps que l'adolescent, elle distingua à une dizaine de mètres tout au plus la silhouette familière d'une humaine qui avançait dans leur direction à pas lent.

Vanetir

Alors que Vanetir se rapprochait à pas prudents, les sons devinrent un peu plus nets. Une femme parlait à un enfant dont elle était désormais certaine d'avoir déjà entendu la voix claire et chantante. Hélas, elle ne parvenait pas à remettre un visage sur celle-ci ; il fallait croire que cette nuit trop arrosée n'avait pas fini de passer...

Bientôt, elle put apercevoir à travers les arbres la silhouette massive d'une humaine habillée comme tant d'Uthgardts de lourdes fourrures brunes. Un énorme barda sur le dos, elle baissait la tête vers la base d'un tronc plus robuste que les autres. Un chant résonna quelques secondes dans la forêt, suivi d'un nouveau rire, toujours aussi familier.

Une douzaine de mètres séparaient la braconnière de l'inconnue quand une branche échappant à sa vigilance griffa sa brigandine dans un bruissement de feuilles. Elle était repérée !

Lancers...

Vanetir - Jet de compétence : Furtivité : 3(d20) +0(deg) +2(Dex) -4 = 1
Haleena - Jet de compétence : Furtivité : 7(d20) +0(deg) +4(Dex) -2 (armure) = 9
Haleena - Jet de compétence : Perception : 16(d20) +4(deg) +2(Sag) = 22
Vanetir - Jet d'intelligence : 6(d20) +1(Int) = 7

Haleena peinait à comprendre les élucubrations du gentil benêt. Malgré tout, elle pouvait interpréter certaines phrases comme des réponses même si la barbare n’était pas adepte des énigmes et des casse-têtes. L’allusion à Béorunna et à de gentils géants était mystérieuse et semblait faire réponse à son origine ou à de possibles compagnons. Un claquement d’origine non naturelle alerta Haleena qui rengainait instantanément son bouclier et serrait d’autant plus sa hachette.

Haleena s’éloignait brusquement d’Ahou, reculant de deux pas, pour faire face, aussi bien au nouveau protagoniste qu’au garçonnet naturiste.

- okgxcvbdkmg ! rv xlvgg uv zncskg. rv gv uml avcnl nmsmg onu gl dkmg gv opnxxnhmvb jng. La voix de la guerrière des Poneys Célestes était forte et puissante pour une jeune femme de son âge. Elle parlait naturellement dans la langue des tribus Uthgards alors qu'elle ne distinguait qu'une silhouette camouflée derrière des branches.

Vanetir approchait discrètement des voix. Ce fut raté, elle n'avait pas pensé se balader en forêt quand elle s'était équipée et le bruit du métal trahis sa présence. Elle s'était au moins approchée assez pour identifier un homme et une femme.
L'homme lui disait vaguement quelque chose, mais impossible de mettre un nom. Par contre, elle était sûre que la femme n'était pas du Puits. Elle en parierait une tournée. Sa certitude fut confirmée quand la géante menaça le garçon. La barbare était maintenant certaine qu'elle apportait des problème. Une éclaireuse d'un clan rival ? Il était aussi possible qu'elle se soit juste perdue, mais dans le doute il fallait être prudente.
La guerrière rangea sa petite hache et s'arma de la grande. En cas de grabuge, il faudrait frapper fort pour qu'elle ne se relève pas. Elle se montra arme à la main. En voyant que l'homme était nue, sa mine surprise fut rapidement remplacé par un sourire lourd de sous entendus. Elle s'adressa en illuskan.

- "Si vous vouliez être être tranquille pour votre escapade en amoureux, il fallait rester chez vous. Surtout si l'un de vous est déjà promis ou marié.
De toute façon, qu'est-ce que tu compte faire? Tu seras morte avant qu'il ne touche le sol." Elle exhiba sa grande hache "Je te conseil de poser tes armes et de me suivre au village. La suite dépendra de ce que voudra monsieur."

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Est-ce que le fait de voire le visage (ainsi que le reste)d'Ahou m'aide à me souvenir de quelque chose ?

Une moue interrogative froissait le visage d’Haleena alors qu’elle découvrait la trappeuse du Puits. La barbare blonde raillait la situation fortuite dans laquelle se trouvait Haleena et Ahou, en effet c’était assez cocasse. Puis exhibant sa grande hache, elle devenait provocante et menaçante. La nouvelle arrivante avait quelques années de plus qu’Haleena et était vêtu comme une guerrière ; une armure d’écaille bleuté recouverte d’une peau de loup.

Faisant quelques pas supplémentaires en arrière, la barbare des Poneys Célestes tentait de parlementer; rengainant sa hachette à la ceinture en signe d’apaisement. Les pratiques et mentalités Uthgards étaient primitives et il était intolérable pour un guerrier de se laisser prendre sans combattre, Haleena n'était pas différente.

- Je suis d’accord pour rejoindre ton village : mais en tant qu’invité et non comme prisonnière.
- Je viens de rencontrer ce garçonnet, il y a 2 minutes et j’avoue ne pas comprendre tout ce qu’il me dit. Est-ce un ami à toi ? Ignorant la précèdent allusion lubrique.

- Je suis à la recherche d’un nouvel havre pour commencer une nouvelle vie, je veux travailler et être payer. Quel est le nom de ton village ?

Haleena sentait Elvira se tortiller dans son dos mais ne bronchait pas. Elle ne voulait pas montrer de signe de faiblesse à la nouvelle arrivante qui semblait forte et indépendante mais pas vraiment commode. Au moindre mouvement brusque, elle rengainerait son arme pour se défendre.