Chapitre 1 bis : Apocalypse Dreams

Il apparaissait comme une évidence à tous qu'il fallait poursuivre le tasloi en fuite et maintenir la pression pour l'empêcher de se ressaisir mais l'exigüité du passage faisait hésiter les combattants à s'engager franchement dans un boyau tellement étroit qu'il les mettait pratiquement à la merci de leur adversaire.

Jeanne, d'ordinaire beaucoup plus tranchante, restait sur l'expectative. Voulant toujours être en première ligne, elle ne comptait pas envoyer un de ses compagnons ouvrir la voie dans ce qui pouvait bien se révéler être un piège mortel. Néanmoins, toute téméraire qu'elle fût, elle n'entendait pas, non plus, se mettre en danger sans être en mesure de riposter.

Agacé de voir tout de monde tergiverser, Kald prit rapidement une décision, réalisant qu'il était le plus à même de réagir efficacement dans un environnement étriqué. Mais, tout déterminé qu'il fût à passer en tête, il ne voulait pas non plus y aller sans prendre quelques précautions. Certes, le combat martial n'était pas sa spécialité mais il n'était pas démuni pour autant, sa déesse lui ayant octroyé quelques faveurs. De plus, pour mettre tous les atouts de son côté, il exigeait d'avoir l'aide immédiate de Kimo, en dépit de la répulsion naturelle d'Iskender de mettre son chien en danger.

Serait-ce le ton sans réplique ou, finalement la considération tactique, toujours fût-il que le rôdeur adressa un bref "Va devant !" à Kimo, s'apprêtant lui-même à entrer dans le conduit à la suite de l'ensorceleur. Alors que Jafert finissait de ligoter le tasloi inconscient, Jeanne et Falrin, le nain déplorant de ne pas avoir davantage de temps pour soigner les blessés, assurèrent leur prise sur leurs armes et formèrent l'arrière-garde.

L'un suivant l'autre, Kald et Kimo s'engagèrent dans le boyau, chacun des deux comptant sur ses sens pour l'alerter d'un danger. Le flair du chien étant supérieur à l'audition du Sossrim, l'animal repéra le premier leur adversaire, grognant et jappant pour prévenir les autres. Il venait de déboucher dans une nouvelle grotte confortablement aménagée. Cette dernière faisait une demi-douzaine de mètres de diamètre, une seule galerie en partait à deux mètres à gauche de l'entrée. En face, un trône en bois, finement sculpté, leur faisait face tandis que sur la droite, un lit, richement orné de tentures, se trouvait sous une plaque de pierre gravée d'inscriptions runiques. Un bureau, sur lequel était posé une orbe lumineuse, une chaise et un coffre en bois constituaient le reste du mobilier de la pièce.

Le bref aboiement du chien permit à Kald de ne pas être pris au dépourvu. Esquivant sans peine l'attaque maladroite du tasloi, il contre-attaqua en lui plaquant vivement la main sur la poitrine, relâchant toute la puissance destructrice du sortilège qu'il y retenait. Hoquetant sous le froid glacial, le gobelinoïde tituba en arrière pour se voir aussitôt assailli par Kimo. Sous cette dernière morsure, le monstre s'écroula à terre au moment où le reste du groupe, Jafert y compris, entrait à son tour dans la grotte.

Le calme revenu leur permit de percevoir de sourds raclements provenant de la stèle en pierre derrière le lit, tandis que l'autre couloir qui partait de cette "chambre" restait sombre et silencieux. Intrigué, Falrin ne put s'empêcher de tressaillir en voyant les caractères écrits en alphabet Dethek. La langue utilisée était archaïque et le prêtre peinait à la comprendre. Hésitant un peu, il ânonna les différents sons, procédant davantage par phonétique que par réelle compréhension, pour déchiffrer ce qui semblait bien être une stèle honorifique :

"Royaume aspéride de Sondarr
3^ème âge de Shanatar
Bheldohr, fils de Dolnik Forgeonyx, de la maison de Stratha
Rempart Rieur du clan Percetroll
Fléau des merrhows et des scrags"

Sentant l'émotion le gagner devant ces inscriptions qui le plongeaient au cœur de l'histoire de son peuple, Falrin semblait se plonger dans ses souvenirs. Certes, la plupart des nains d'or voyaient en Shanatar un lieu de décadence frivole, où les nains grandissaient en étant aussi faibles que des elfes, et qui avait fini par en payer le prix mais ce royaume perdu restait, pour la majorité du peuple robuste, comme étant l'apogée de la société naine. Si le clan Percetroll était parfaitement inconnu à Falrin, ce dernier avait néanmoins entendu parlé de Sondarr, une des huit subdivisions de Shanatar la Profonde, s'étendant sous les Piquétoiles et se prolongeant, à travers les sous-sols de la Mer des Epées, jusqu'aux plus profondes cavernes de Nemesser.

Indifférents, ou plus pragmatiques, les autres aventuriers s'étaient portés au niveau de l'autre galerie. Tendant l'oreille, ils essayaient de déterminer si un nouveau danger les y guettait. Toujours affuté, Iskender crut discerner un toussement étouffé provenant de ce couloir, ce faible bruit émergeant à peine des grattements répétés venant de la plaque devant laquelle se tenait Falrin.

Mes informations sur les royaumes nains viennent du "Drizzt Do'Urden's Guide to the Underdark" de Eric L. Boyd. Sans traductions officielles trouvées, j'en ai effectué de toutes personnelles pour certains termes (aidé, en cela, par des suggestions de Corax).
Ainsi, "The Seastar Kingdom of Sondarr" est devenu le royaume astéride de Sondarr et "Clan Trollspear" s'est transformé en clan Percetroll.

ébouchant dans la caverne juste derrière Kald, Iskender put voir l’efficacité des sorts de celui-ci. Son brave chien achevant le travail…
Il lui semblait bien qu’ils étaient arrivés au cœur du repère des Taslois. Faisant quelques pas vers le centre de la caverne, Iskender se demanda ce qu’il allait faire. Les inscriptions sur la pierre ne lui disaient rien du tout. Intrigué par les bruits qu’il entendait : toussement étouffé venant du couloir et grattements provenant de la stèle, il s’arrêta un instant, puis prenant sa décision, il s’écria :

- Je vais voir dans la galerie, je pense qu’il y a peut-être Thoïl là-bas !
Faites attention à la stèle, il y a peut-être une grosse bestiole derrière !...
Est-ce que quelqu’un pourrait éclairer cette galerie ?...

Espérant qu’un des jeteurs de sorts lui envoie de la lumière, Iskender donna l'ordre à son chien d'aller en avant, puis il s’engagea à la suite de Kimo dans la galerie de gauche, prêt à combattre, malgré ses blessures, si des Taslois se trouvaient encore dans la galerie.

Le glacial ensorceleur avait pris la tête et c’était tout à son honneur. Habituellement un peu ronchon, il montrait un visage désormais plus volontaire. Kimo l’épaulait certes, mais vu la combativité des opposants, le danger n’était plus très fort.

- C’t’incroyable qu’un stelle pareille se r’trouve icitte ! J’suis sûr que ces sales gobelins ne savaient même pas s’qu’ils foutaient là eux qui ont pissé partout !

De rage le nain alla donner un coup dans la tête du dernier Tasloi tué par les doubles K, Kald et Kimo, une belle équipe.

Décidant de remettre un peu d’honneur à ce lieu et surtout au pauvre Bheldohr, dont le repos éternel avait été perturbé, Falin décida de faire une prière. Il souhaitait redonner un caractère sacré et bénir le lieu au nom d’Haela Brillehache. Elle avait à cœur la défense du peuple nain par le combat, mais la défense passait aussi par la sacralité. Ainsi Falrin interprétait les dogmes de sa divinité.

À l’instar des rituels de sacralisation qu’il avait pu faire avec certain de ses confrères prêtres nains, il déposa son écu et sa hache en croix devant lui. S’agenouillant ensuite, il tendit ses mains vers le haut et bougonna en nain une prière à la gloire de sa déesse et des héros morts au combat.

Les grattements répétés interrogèrent le nain qui ne comprenait pas ce qui pouvait se caler sous une telle dalle, à part le corps du défunt. Enfin l’espérait-il.

- Ça gratouille là d’ssous ! S’ils ont réveillé l’occupant de ce tombeau, alors il faut le renvoyer dans son sommeil éternel. Si c’est pas ça, y z’ont p’t’être enfermé quelqu’un là d’dans. Faudrait faire levier pour soulver la dalle et vérifier s’qui se passe.

Bien-sûr il ne ferait ça qu’après avoir sacralisé le lieu, préparé son symbole divin prêt à jeter un renvoi des morts-vivants.

L’équipé découvrait une chambre d’un luxe douteux au fin fond d’une caverne humide et sombre ; le genre de lieu où résidaient les magiciens des contes pour enfants. On aurait dit le bureau de Mulahey au quatrième niveau des mines de Nashkel, une histoire qui avait failli faire basculer l’Amn en guerre encore une fois.

Jafert se précipita sur ce qui ressemblait à un bureau de travail. Il découvrit un petit carnet noir écrit dans la langue Calishites, l’Alzhedo. La lecture n’était pas si inintéressante pour un document trouvé chez un Tasloi. Le livret de bord avait été volé à un capitaine et faisait état du transfert de plusieurs unités de Taslois. Ces monstres étaient donc là par le choix d’un homme du Muranndin surement pour déstabiliser encore plus le Thetyr, pensait le tavernier Amnien.
Le libertaire Jafert se riait intérieurement, imaginant comment la situation avait dut dégénérer sur le bateau. Les gobelinoides avaient dut en prendre le contrôle et éliminer leurs geôliers pour finir ici, incapable de manœuvrer un galion de commerce.

La fouille du coffre ne fut pas très utile, si ce n’était la récupération de quelques gemmes.

¤ Elles seront mieux dans ma poche que dans celle de quelqu’un d’autre.¤ pensait il en fourrant les pierres dans sa bourse sans aucune discrétion.

Kald fouillait le chef mort et y découvrit un second carnet plus rudimentaire. L’inspection de Jafert conclut que les comptes y figurant étaient justes et très surement inscrit par le caïd tasloi :

- De toute évidence, les Taslois refourguent leurs larcins à un certain « M ». Si le personnage protège son identité, la bonne affaire, tout laisse à penser que c'est un notable de Velen qui commerce avec ces racailles.


Falrin inspectait la dalle de pierre. Le rôdeur qui ne tenait plus en place, avait décidé de partir poursuivre l’exploration secondé par Jeanne et sa lanterne.

¤ Ça va, il a une lanterne, je lui donnerai l'orbe à son retour. ¤

Tournant si lui-même, Jafert repensa à l’armure maculée du sang glacé du Tasloi. Le magicien décidément curieux allait s’agenouiller proche du cadavre pour inspecter l’armure finalement peu endommagé. L’orbe tintait comme une cloche au fond de son sac.

Aussi loin qu'il fût de ses terres gelées natales, le fils du Grand Glacier conservait la bénédiction de Saukuruk : sa nouvelle victime, la troisième, en offrait la froide preuve. Enorgueilli par sa victoire, il se retourna pour toiser ses collègues d'un regard aussi éloquent que lourd de sous-entendus, avant de les laisser pénétrer dans le repaire princier du petit tyran. Aucun ne pouvait désormais douter de la puissance de la Déesse !

Alors qu'Iskender s'était empressé de sécuriser l'autre issue, talonné par Jeanne, le nain sondait d'un regard méfiant la stèle derrière le lit. De sinistres grattements s'en échappaient - Thoil ?. L'avide tavernier s'était quant à lui précipité jusqu'au bureau. Kald, accroupi sur le chef défunt, le tenait à l'œil tout en faisant les poches du cadavre.

- Tu tiens les comptes, lança-t-il sans ironie aucune au boutiquier d'Athkatla, faisant tinter la bourse qu'il venait de trouver avant de la lui lancer.

Si Falrin était parvenu à déchiffrer les inscriptions Dethek ornant l'imposante stèle au fond de la pièce, l'ensorceleur, pour sa part, ne comprenait pas un traître gribouillis des lignes recouvrant les pages du carnet arraché à sa proie. Frustré, il le déposa auprès de Jafert qui, à la lueur de l'orbe enchantée, avait déjà plongé dans la lecture d'un autre ouvrage. Ce dernier comprenait le langage des taslois, peut-être pourrait-il élucider ces pattes de mouche...

Patientant le temps que Falrin achevât son rituel, Kald observait sa martiale pantomime d'un regard narquois : comprenait-il les quelques bribes de la prière qui parvinrent jusqu'à ses oreilles ? Le langage nain lui semblait apparemment comique.

- Chaque chose en son temps, répondit-il au prêtre d'une voix tranquille, ne craignant pas de doucher son religieux enthousiasme. Ce qui repose derrière cette stèle n'en sortira pas, il vaut mieux suivre les autres pour l'heure.

Alors qu'ils se mettaient en marche, les révélations que leur chuchotèrent Jafert donnèrent un tour inattendu à leur expédition. Les taslois, vraisemblablement échappés de leur captivité, semblaient à la solde d'un mystérieux commanditaire.

*Pourvu que cette fouine de Jeanne en reste là...* maugréa-t-il intérieurement, se faisant peu d'illusions sur la suite que la noble Téthyrienne voudrait donner à l'affaire.

Sur l'ordre de son maître, Kimo s'était engouffré dans la galerie, flairant de droite et gauche pour s'assurer qu'aucun danger ne les attendait plus loin. Le temps pour Jeanne d'allumer sa lanterne et Iskander s'avança à son tour, suivi de près par la paladin. Après quelques mètres, ils atteignirent une nouvelle grotte. Immobilisé à l'entrée, le chien grognait sourdement en fixant une sorte de ballon suspendu au plafond. La toux étouffée provenait de cet étrange objet orangé, de la taille d'une pastèque. Des sangles maintenaient fermement des ailes plaquées contre le corps alors que la queue s'agitait furieusement. À l'extrémité du long cou de l'animal, la tête disparaissait entièrement dans une espèce de sac d'où s'échappait un long tuyau plongeant dans une fiole. Surpris, Jeanne et Iskender reconnurent un dragon-fée en fâcheuse posture. Une dizaine de fioles en verre, la moitié soigneusement fermées par un bouchon en liège, gisaient par terre contre les parois de la grotte.

Retirant la capuche recouvrant la tête du dragon-fée, Iskender fit un bond en arrière lorsque l'animal toussa une nouvelle fois, un petit nuage de gaz s'échappant de sa gueule.

, commença le prisonnier avant de poursuivre en Commun. Merci mais détachez-moi vite avant que les répugnantes créatures reviennent. Vite, faut partir d'ici et prévenir Tipeur avant qu'ils lui fassent du mal.

Contenant qu'ils étaient en présence de Thoïl, Jeanne et Iskender se hâtèrent de défaire les sangles immobilisant la malheureuse créature.

Pendant ce temps, dans la chambre du "roi", le reste du groupe avait entreprit de fouiller la pièce, près néanmoins à se porter au secours de leurs compagnons en cas d'appel l'aide. Quelques joyaux, une poignée de pièces d'or, un orbe lumineux et deux carnets constituèrent le butin. Le livre de bord de "la Traque de Malar", navire appartenant au Consorsium du Rundeen, était écris en Alzhedo et retraçait l'épopée du navire, devant transporter un contingent de Taslois de Tashluta à Murann, jusqu'à la dernière annotation ne signalant rien de particulier et remontant à 5 dizaines. Le deuxième calepin est gribouillé en une langue inconnue, mais relativement proche du Gobelin. Il s'agit d'une sorte de livre de comptes, mentionnant un échange de marchandises avec un certain "M". Deux petits dessins griffonnés apparaissaient aussi : une pièce traversée d'un clou et un masque transpercé par une dague effilée.

L'armure de cuir du tasloi mort à leurs pieds était en meilleurs état que celle des autres créatures mais ne présentait pas d'intérêt supérieur. De même, son armement était de mauvaise facture mais pourrait certainement être revendu au prix de la ferraille.

Choqué par la profanation des taslois, ayant eu l'outrecuidance de s'installer leur refuge là où manifestement un héros nain gisait dans son repos éternel, Falrin, sous le regard goguenard de Kald, invoqua Haela Brillehache pour purifier l'endroit. Avisant l'épée émoussée qui traînait au sol, le prêtre la ramassa, comptant en utiliser la lame pour desceller la pierre derrière laquelle des grattements insistants se faisaient toujours entendre.

De son côté, Peurinn, voyant qu'il n'y avait plus de danger immédiat, était retourné sur le "balcon". Chargeant sans ménagement le tasloi inconscient sur son épaule, il le ramena dans la chambre avant de le laisser tomber par terre, arrachant un petit cri de douleur à la créature qui reprenait péniblement conscience.

Je ne vais pas plus loin dans les détails et freine le bras de Falrin avant qu'il ne gratte l'enduit qui maintient la stèle dans le mur. De la même façon, je vous laisse libre de savoir ce que vous faites avec Thoïl. Jafert et Kald vont-ils dans la prison ou Jeanne et Iskender rejoignent-ils la chambre avec le dragon-fée ? À vous de décider.

S’agenouillant près du dragon-fée, Iskender lui parla d’une voix calme :

- Bonjour, je suppose que tu es Thoïl. Moi je suis Iskender et voici Jeanne. C’est Tipeur qui nous alerté de ta disparition : il s’inquiétait de ne plus te voir. On a suivi des traces et nous sommes arrivés dans cette caverne. Nous avons tué, je pense, tous les Taslois de la caverne.
Il ne reste comme danger, à mon avis, que quelque chose qui gratte derrière une lourde pierre dans la grande pièce.
Tu dis que Tipeur est en danger, est-ce que tu pourrais nous dire ce qu’il y a ?
Nous ne sommes que 6 ici et nous ne pouvons pas nous jeter tête baissée dans le danger. Il faut qu’on sache ce qui se passe, quel danger menace Tipeur, et nous réagirons au mieux en fonction de cela.
Le père de Tipeur est là, et tu penses bien qu’il fera tout pour protéger son fils et sa femme. Et nous aussi, nous sommes prêts à aller défendre sa famille !
Et, sans vouloir te bousculer, est-ce que tu pourrais nous expliquer ce que sont que ces fioles ?

En fonction des réponses de Thoïl (langue au chat...) Iskender régira. Peut-être qu'il pourrait avoir les réponses de Thoïl sans attendre une semaine IRL...

Je vais répondre, exceptionnellement, à cet interrogatoire en règle mais, à l'avenir, évitez ce genre d'action en RP. Le rythme d'intervention du MD doit rester hebdomadaire donc n'y faites pas d'actions qui demandent une réponse immédiate pour agir ensuite. Privilégiez le sujet HRP pour ça. Je ne veux pas introduire, en RP, un dialogue entre le MD et un des PJ, dialogue qui retarde d'autant l'intervention des autres PJ.
Ma prochaine intervention aura lieu mercredi prochain que l'interrogatoire continue de la même façon ou pas...

Encore sous le choc de son emprisonnement, le dragon-fée se raidit en subissant cette avalanche de questions. Depuis combien de temps, Thoïl était-il captif et qu'avait-il enduré de la part de ses geôliers ? Visiblement, il était encore loin d'avoir récupéré et roulait des yeux encore hagards. Secouant la tête d'un air hébété et effrayé, il expira une bouffée de fumée en direction d'Iskender, simple réaction de défense instinctive face à ce qu'il ressentait comme une nouvelle agression.

À son tour, le rôdeur se recula vivement, toussotant en sentant ce gaz pénétrer dans ses poumons, son sens de l'équilibre mis à mal par ces vapeurs toxiques. La tête lui tournait et il devait faire un énorme effort de concentration pour parvenir à aligner deux pensées cohérentes. Légèrement en retrait, Jeanne était trop éloignée pour respirer ce produit et les symptômes observés sur son compagnon d'aventure n'étaient pas sans lui rappeler l'étrange attitude des taslois qu'ils avaient combattu.

Ses ailes libérées, Thoïl voleta dans la grotte, dans une mouvement désordonné, puis disparut d'un seul coup, avant de réapparaître à deux mètres de sa position initiale, puis de disparaître de nouveau.

- Tipeur, , gémissait le dragon-fée de façon incohérente, passant indistinctement du Sylvestre au Commun. Le prévenir. Ils vont l'attaquer s'ils le voient.

Thoïl apparut soudain à proximité du tunnel et s'engouffra à l'intérieur.

- Non, pas son père. Il va le tuer s'il nous voit ensemble. C'est Tipeur qui l'a dit.

Dans la chambre, les autres aventurier virent apparaître la créature qui se figea en voyant autant de monde, puis disparut de nouveau pour réapparaître aussitôt. Elle paraissait vraiment désorientée et complètement épuisée, peinant à maintenir les facultés inhérentes à son espèce.

A l’invitation intelligente de Kald, Jafert avait inscrit les trouvailles du groupe à la dernière page de son carnet de note. Son but n’était pas de ramasser tout ce qu’il trouvait pour le revendre mais certains objets sans importances actuellement pourraient être utilisés comme preuve ou valeur d’échange plus tard. Un bon commerçant sait ce qu’il doit et ce que l’on lui doit, les bons comptes font les bons amis disait-on aussi.

Un peu déçu, l’amnien s’essuyait les doigts souillés sur pantalon de toile taille enfant du tasloi. Jafert considérait Falrin sur le point de desceller la lourde dalle de pierre, d’un œil suspicieux. Cette entreprise avait tout pour mal finir mais en même temps la curiosité maladive du magicien était touchée. Et si c’était un mort vivant qui voulait sortir, cette idée glaçait le dos de Jafert. Puis il se souvint que Falrin avait fait sa prière qui n’avait eu aucun effet vivible, l’origine devait être différente, c’était déjà ça de gagné.

- Ca va, là-bas ? lança Jafert au petit groupe parti en avant. Pour toute réponse il obtint l’irruption d'une créature volante dans la pièce.

Peurinn quand à lui revenait avec le prisonnier qui émergé difficilement de sa perte de connaissance. Jafert lançait un regard mauvais et supérieur sur le Tasloi prisonnier :
- Qu’est ce qu’il y a derrière la pierre ? baragouina-il.
Le prisonnier levait la tête avec un regard perdu sans dire un mot, il reçut un coup de pied dans les côtes de la part de Jafert impatient. Cela ne délia en rien la langue du gobelinoide qui ne savait rien de toute évidence.


- Cette racaille ne nous dérange pas. Il pourrait nous servir encore, nous ne sommes pas encore parti, sinon il aura eu une bonne leçon : voler les humains n’apporte que des problèmes. Son cerveau est certes limité mais il comprendra. Répondait-il a Kald d’une manière assez pragmatique, tout en reposant l’orbe sur la bureau pour éclairer la pièce qui était retombée dans l’obscurité après le départ de Jeanne et sa lanterne.

¤ Si les voleurs de l’ombre sont liés de près ou de loin à ces maudites créatures il faut que je reste sur mes gardes. ¤
Pensait Jafert revisualisant l’insigne griffonné sur le calepin trouvé sur le chef Tasloi.

Faisant réponse au signe du nain, le magicien s’approchait de la stèle d'un pas mou. Il relevait ses manches et attendait les ordres du prêtre pour agir. Il se tenait prêt à sauter à l’abri à tout moment si la lourde pierre devenait incontrôlable.

Après les « réponses » de Thoïl à ses questions, Iskender n’était guère plus avancé.
Il repassa dans la pièce du « trône » et voyant Falrin prêt à faire rouler la pierre, il rengaina son épée, et prit son arc en encochant une flèche. Dans le même temps, il s’approcha de Peurinn et lui dit à voix basse :

- Ce dragon-fée est le copain de ton fils… Il est très choqué par son emprisonnement et ne semble plus avoir tout sa tête. Mais cependant il m’a dit qu’un grand danger menaçait ton fils.
A mon avis, il dit vrai : plus d’une centaine de Taslois ont été transportés dans le bateau et nous n’en avons trouvé qu’une quinzaine dans la grotte. Il est probable que le reste doit chercher à créer des troubles dans la région et, en particulier attaquer les habitants… Il faudrait que tu ailles de suite avertir tout le monde dans les environs et vous cacher dans la forêt en attendant de tous vous regrouper. Tipeur, qui est l’ami du dragon-fée, semble particulièrement visé par les Tasois d’après ce que j’ai compris…

Puis, il reprit à voix haute :

- Thoïl, va avertir Tipeur le plus vite possible !… Thoïl, va avertir Tipeur !...