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> Chapitre III, Verset 1 : Sous l'ombre du Serpent, Varnas et la Goualeuse
écrit le : Jeudi 06 Janvier 2022 à 13h23 par Thojan
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Si Varnas fut surpris de voir un de ces reptiliens reconnaître le Shou, il le fut encore davantage en l'entendant s'exprimer en Chondathan. Ce langage était sans doute le plus répandu dans le Mitan de Faerûn, après le Commun qui en était la version simplifiée et quasi universelle. Sans être capable de disserter dans cet idiome, le rôdeur comprit qu'on l'interrogeait sur ses liens avec la jeune femme et sa capacité à parler le Shou. Il mixa donc, dans sa réponse, des éléments fleuris du langage raffiné de Kara-Tur, et des explications beaucoup plus prosaïques en Commun. L'idée était avant tout de se faire comprendre et de se vouloir rassurant.

.

– Je connais le Shou et les Shou. J'ai vécu dans leur pays pendant longtemps. Je suis venu avec Colombe —il pointa la Goualeuse du pouce— dans des bateaux depuis Faerûn, la terre de l'autre côté de l'océan, du côté du soleil levant.

Cette évocation fit naître un léger sourire sur le visage tanné du vétéran. Même dans sa nation natale de Tesk, qu'ironiquement bien des faerûniens décrivaient déjà comme faisant partie de "l'inaccessible orient", les intrépides voyageurs ayant parcouru Kara-Tur faisaient sensation. Certains pensaient même que le soleil naissait à l'est chaque matin, mais Varnas avait vu que même en dépassant cent horizons, le petit comique apparaissait toujours plus loin. Que devaient penser ces autochtones d'Anchorôme face à la perspective de traverser l'océan pour rejoindre le "continent du soleil levant" ?

¤ Ils en ont sans doute rien à foutre. Sont trop occupés à devoir fuir les ours géants, par ici… ¤

, .

– C'est ma copine. On est Sym-Pa.


 
 
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écrit le : Vendredi 07 Janvier 2022 à 15h27 par La Goualeuse
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Sans surprise, le vieux loup ne suivit pas ses conseils et baragouina dans une langue inconnue quelques mielleuses paroles sans se départir de ses armes. Quoi qu'il eût dit, il ne semblait pas avoir aggravé sa situation. La jeune femme cacha son agacement sous un sourire tranquille.

*Cette tête de mule comprendra quand il sera devant Kata-Ha ! Quoique... Il serait bien capable de lui servir ses pitreries.*

L'idée la terrifiait par avance... Ainsi, ce fut avec un soulagement non feint qu'elle accueillit le sémillant Sooskwit, écartant les bras en signe réciproque de confiance.

- Cet homme s'appelle Varnas, c'est un guerrier, déclara-t-elle en guise de préambule, sur le ton de la franchise. Je suppose qu'il est parti à notre recherche... Les miens devaient être inquiets.

Elle s'expliquait mal, en effet, la présence de son compagnon sur cette partie de l'île. Son sens de l'orientation était peu aiguisé, mais elle était à peu près certaines que l'escouade était partie dans une région diamétralement opposée à celle-ci.

- Voici Sooskwit, un Sage du village, expliqua-t-elle à Varnas, dont la mine circonspecte laissait deviner qu'il n'avait pas compris le vénérable saurien. Il s'étonne que tu parles la langue des "Gueules de démon" et demande des explications. Moi aussi, d'ailleurs...

Hélas, La Goualeuse ne put comprendre que la moitié de la réponse de son "copain". Elle espérait que les paroles parfois simplistes qu'il avait formulées en commun était la traduction de celles qui précédaient, sans oser y croire tout à fait. Le truculent personnage était aussi fanfaron que retors, elle l'appréciait sans pouvoir encore s'y fier. Jouant les interprètes, elle traduisit aussi fidèlement que possible.

- Qu'est-ce qui attend mon ami ? s'enquit-elle, pragmatique, estimant qu'il était préférable de ne pas laisser au bonimenteur l'occasion de se lancer dans une de ses innombrables affabulations.



Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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PM
écrit le : Vendredi 14 Janvier 2022 à 17h43 par Phineas
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- Royz, doyz ! Eznoz... Pal tuo kåo mywomy !

Sooskwit paraissait toujours joyeux, mais l'aura de respect qui l'entourait, malgré sa petite taille et son peu de potentiel guerrier, en disait probablement long sur son importance dans l'organigramme local. Et n'augurait rien de certain quand il disait ce genre de choses.

Il fit signe à l'elfe qui comprenait un temps soit peu les langages orientaux pour qu'il lui traduise ce que Varnas venait de dire. La configuration si particulière que prenait le shou lorsqu'il s'agissait de donner des salutations rendait probablement la compréhension relativement simple, même si l'elfe ne maîtrisait que très relativement l'idiome.

Le petit et vieux homme-lézard regarda Varnas, amusé.


- Tå wpydwpyl wuttyzf naody my zuål atol, jyfofy SazlTufyt, få al fduåvy fa nawuz.

Il associa ses étranges paroles en pointant Varnas de son bâton qui, par ailleurs, n'avait pas probablement saisi tout à fait les mots du sage. Il laissa le soin à Mesalyne de traduire avant de continuer. Pendant ce temps, il se tourna vers l'officier lézard et lui demanda quelque chose. Celui-ci acquiesça de la tête, et hormis l'elfe, tous les guerriers repartir vers la ville.

Il y avait probablement pour Varnas une étrange et désagréable impression d'être dépossédé de ses choix. Lui comme Mesalyne le savait : malgré l'apparente hospitalité des lézards et de leurs protégés humains et elfes, ils présentaient un intérêt pour eux et inversement. A ceci prêt, que dans le jeu des influences, pour le moment, leurs hôtes avaient très clairement la haute main, et si la partie de bougeaient pas, finiraient certainement par remporter la part léonine.

Néanmoins, si ils restaient dans le flou de leur propre utilité, la scène leur prouvait également que celle-ci existait. Dans la grande partie d'échecs - ou peut-être de Shoji - que semblait être la politique interne du continent, ils étaient un facteur exotique, pour l'instant neutre, et donc puissant. Kara-Tur, les restes de la première expédition, les mots de Balduran qui racontait un ennemi pour l'instant invisible... et Varnas lui pouvait rajouter la faune gargantuesque et l'évidente influence que semblait exercer les hommes-cerfs, sans vraiment savoir pourquoi.

Restait à savoir si ils allaient être en mesure de profiter de ce statut. En attendant, Sooskwit leur fit signe de le suivre.

Varnas pouvait donc découvrir la situation. Visiblement, et sa compagne lui confirmerait certainement, des humains (essentiellement hors de la ville de pierre) et quelques elfes, étaient réfugiés sous la protection de la ville de pierre des hommes-lézards au bout de la route. Derrière les murailles de pierres basses, sur l'île au milieu de la rivière flottait, contre toute règle commune de la réalité, un gigantesque cube de pierre. Ici aussi, l'utilisation du bois était réduite à un stricte minimum et la pierre, l'acier, l'argile et d'autres matériaux lui était préféré.

Les réfugiés n'étaient pas la depuis si longtemps, mais pas d'hier non plus. L'œil aiguisé du vieux briscard le lui disait. Les huttes et maisons étaient d'architecture trop complexe, leurs habitants s'était suffisamment stabilisés dans leur quotidien pour penser au confort avant la survie. Si l'incendie qu'il avait observé était bien ce qui les avaient fait fuir, celui ci ne devait guère dater de plus d'une année. Mais une année tout de même.

Pour la Goualeuse, ce nouveau tour du patelin était l'occasion d'examiner à nouveau le village et ses habitants à l'aune des dernières informations qu'elle avait accumulé. Ci et là, elle décelait désormais de petits talisman comme le sien. Moins ornés, plus simples souvent, ils figurait souvent une tortue ou un bison, ci et là un loup et assez régulièrement un ours. Même chez les réfugiés, le serpent également avait ses protégés. Sa compréhension de plus en plus aiguisé de ce qu'il se passait ici, malgré le peu de temps qu'elle y avait passait confirma une impression qu'elle avait vu en arrivant : les sauriens avaient accueillis les réfugiés... mais ces derniers n'étaient très probablement pas au même niveau social que leurs sauveurs.

Sooskwit sifflotait, étrangement. Ils s'arrêtèrent non loin des murailles, au bord d'un canal qui alimentait les champs circulaires un peu plus loin. Ils attendirent quelques temps, sans trop savoir pour quoi. Les deux pouvaient poser des questions, auxquelles le sage et l'elfe pourrait éventuellement répondre.

Et puis, après quelques temps, une silhouette aux écailles rouges surgit dans leur champ de vision. Ou plutôt deux. Puisque l'officier saurien qui avait arrêté Varnas, lui aussi écarlate, l'accompagnait. La Goualeuse reconnue la ministre qui l'avait introduit devant le chef.

Une fois arrivée, elle les ignora et écouta Sooskwit. Ce ne fut qu'à ce moment qu'elle tourna les yeux vers Varnas. Et via le Sage, puis via la Goualeuse, le rôdeur reçu cette question :


- Que savez vous des Shous ?



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Dimanche 16 Janvier 2022 à 18h11 par La Goualeuse
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Peu rassurée par la réponse du petit saurien, la jeune femme tourna des yeux lourds d'inquiétude sur son sémillant compagnon.

- Ton sort n'est pas encore fixé, ce n'est pas bon signe, annonça-t-elle sans ménagement. Que tu parles le Shou semble te rendre... intéressant, mais j'ai dû mal à déterminer si c'est un bien ou un mal.

Les paroles de Sooskwit pouvaient s'interpréter de multiples manières... Et si elle pouvait se réjouir de rester dans les bonnes grâces du vieux sage, elle sortait de ce dernier échange avec la désagréable impression d'avoir les mains sales. Avait-elle offert Varnas en pâture à ses hôtes ?

*Fier comme un coq !* soupira-t-elle en détournant le regard de l'incorrigible bravache, dont elle préférait ne pas voir le petit air narquois alors que les gardes s'éloignaient.

Quelques minutes plus tard, ils se mettaient à leur tour en marche vers le village. Elle s'empressa de chuchoter :


- N'en dis pas trop. L'information est notre meilleure monnaie d'échange.

Chemin faisant, elle révéla à Varnas qu'elle et une petite escouade d'exploration dont elle avait pris la tête avaient été faits prisonniers à l'aube, alors qu'ils étaient sur le point de gagner Fort-Flamme. Ses talents de diplomate leur avaient gagné l'hospitalité des indigènes : elle était même "sous la carapace de la Tortue", entité protectrice nommée Miskwaadesi. Le gigantesque cube de pierre était en quelque sorte le palais du chef des lieux, un homme-lézard titanesque à l'âge vénérable, Katha-Ha, qu'elle évoqua d'une voix craintive et sur lequel elle n'osa s'attarder longtemps. Quant aux réfugiés, il s'agissait des rescapés d'une tribu auparavant ennemie des sauriens : celle-ci s'était attaquée aux Balduriens lorsqu'ils avaient incendié la forêt et avait été vaincue. La nature exacte des liens qui les unissait désormais à leurs hôtes n'était pas claire encore.

Cuzzaofdy syl Spuål ylfos åzy cuzzy wpuly, Suulrhof ? demanda l'aquafondienne, brisant le silence pour chasser la nervosité qui commençait à la gagner.

Quelques minutes plus tard, elle signalait à Varnas qu'il rencontrait là l'une des plus proches conseillères de Katha-Ha avant de lui traduire sa demande.



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écrit le : Mardi 18 Janvier 2022 à 22h06 par Thojan
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Il était singulier que Varnas utilisât des interprètes pour communiquer. C'était plus souvent lui qui endossait ce rôle grâce à ses talents de polyglotte et ses manières franches, mais il n'était pas pour autant ignorant de la diplomatie ou de la plus-value que pouvait notamment apporter Mesalyne si elle était bien considérée par les sauriens. Et puis, plus il y avait d'intermédiaires, plus on pouvait excuser une mécompréhension éventuelle… Varnas avait déjà vu ça…

Son arrivée impromptue dans ce cas semblait tomber sous le coup de sa mission. Il avait retrouvé un autre groupe d'exploration, donc son chemin, et des autochtones à amadouer et observer pour que l'expédition s'établisse au mieux. Baelnar serait content, et le vétéran appréciait un travail bien fait. Se rengorgeant à peine, il suivit sans histoires le petit groupe vers leur communauté.

Ce fut plus gravement qu'il écouta le récit de la Goualeuse, prenant note que les hommes-lézards semblaient opposés aux tribus de la forêt, et donc sans doute à celle qu'il avait rencontrée. Il ne devrait pas trop se vanter de les avoir fréquenté, si ce n'est pour souligner une intention de paix et neutralité de l'expédition. Il résuma rapidement ses propres aventures à sa partenaire, dans un commun simpliste: les deux humains n'avaient pas eu cours de langue ensemble.

Après avoir marché plusieurs jours, son groupe avait rencontré et sympathisé avec une tribu d'elfes barbus, dont un nain semblait le guide spirituel et rendait hommage à un esprit tortue. Un homme-cerf d'une autre tribu avait aussi été de la partie, et respecté par les premiers. Dans une partie de chasse impliquant un serpent géant, Varnas s'était retrouvé seul et avait marché pour retrouver la côte.

Il apprit ainsi qu'il se trouvait désormais au sud de leur point de débarquement, mais n'eut pas le temps d'échanger davantage, surtout au vu et sus des indigènes. Arrivé devant la rougeaude, il livra donc de bonne grâce certains détails de sa longue vie —pour un humain—, que sa compagne avait sans doute déjà subis pendant la traversée:


– J'ai beaucoup voyagé, dans beaucoup de pays. Je connais beaucoup de peuples et de langues. De l'autre côté de la mer et de Faerûn —il montra l'est—, la nation des shous est puissante et immense. Beaucoup de commerce, de guerriers, de magie, de savoir. J'ai vécu là-bas pendant de nombreuses années. Que voulez-vous savoir ? Des shous ont-ils traversé la mer ? Du côté du matin ou de la nuit ?

L'idée que les shous aient pu avoir fait le tour du monde et soit venus de l'ouest commençait à faire son chemin dans son esprit, mais cela paraissait tellement immense et inconnu que le rôdeur avait du mal à l'imaginer.


 
 
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écrit le : Vendredi 04 Février 2022 à 15h50 par Phineas
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- Dy suåylf, qy wduol ? La uå sy Gdazm Œos ly wuåwpy. Is naåf kåy vuål wutjdyzoyb juåd kåuz jåolly wutjdyzmdy. Hassa, dit il en montrant la rouge,ylf sa vuoι my KafpaHa juåd syl yfdazoydl. Nuål avuzl dyzwuzfdy syl lpuål, sudlkåy syådl GåyåsymyDytuzl luzf ajjadål mazl sa qåzosy.

Il posa ses mains griffus sur son visage pour mimer un masque.

- No syl Psåtyåι, zo syl Cudzål, zuzf pafy my lozfydyllyd a yåι. Nuål wpydwpuzl muzw a wutjdyzmdy wuttyzf osl nuzwfouzzyzf. Ly lydjyzf dajomy jyåf myjsuϙyd lyl azzyaåι...

Connaître les shous étaient donc une bonne chose, visiblement. Mais le discours de Sooskwit posait peut-être encore plus de question qu'il n'apportait de réponse.

Halla regardait les deux étrangers avec une méfiance diamétralement opposée à la chaleur du petit saurien. Mais si elle était la voix de leur chef, ce n'était pas si étonnant vu la créature qu'il était. Rien n'était rassurant dans ses yeux, mais elle ne paraissait pas pour autant particulièrement agressive.



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écrit le : Dimanche 13 Février 2022 à 16h08 par La Goualeuse
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Les paroles de Sooskwit, sans être tout à fait inintelligibles, demeuraient obscures. Il entrait dans le chondathan familier aux oreilles de l'aquafondienne une part de poésie, charmante et mystérieuse, probablement héritée du langage des autochtones.

- Les Shous seraient venus de l'ouest, du côté du soleil couchant,traduisit-elle pour Varnas, resserrant le message du saurien. Ils les ont appelés "gueules de démon" à cause de leurs masques.

Plaquant ses mains sur son visage délicat, elle mima à son tour le masque des orientaux, avant de poursuivre.

- Les Cornus, dont l'homme-cerf que tu as rencontré est peut-être un représentant, et les Plumeux, dont j'ignore tout, n'ont pas cherché à connaître les Shous. Seuls les Ecailleux (j'invente le mot pour désigner Sooskwit et les siens) s'y sont intéressés. Tes connaissances sont précieuses, il serait bon d'en dire plus.

Alors qu'elle répétait les réponses du vieux sage, la jeune femme fut frappée de constater qu'il avait exclu les peuples humanoïdes des "puissances" dignes d'intérêt. S'ils arboraient quelques plumes ornementales, les elfes n'étaient probablement pas les "Plumeux" qu'il avait évoqués : le terme devait désigner une créature hybride...

*Des hommes-lézards, des hommes-cerfs et des hommes-oiseaux ?* se plut-elle à rêver un instant, avant d'en revenir à des considérations plus amères. *Ceux-là considèrent-ils les elfes et les humains comme inférieurs ? Voilà qui expliquerait l'apparente inégalité entre les réfugiés et leurs hôtes...*

- Halla, ministre de Katha-Ha, t'écoute.



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écrit le : Vendredi 18 Février 2022 à 20h14 par Thojan
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Se grattant le menton en pleine réflexion, Varnas tenta de mettre de l'ordre dans ses idées. Les autochtones voulaient en savoir plus sur les shous qui avaient débarqué dans leur pays, c'était bien compréhensible. Varnas était incapable de savoir pourquoi les shous étaient venus sur ce continent, mais il pouvait peut-être le deviner…

– Il n'y a pas d'étrangers qui connaissent mieux que moi les shous. J'ai vécu dans leur pays pendant de nombreuses années. Mais décrire leur peuple est difficile…

C'était bien une des premières fois qu'on entendait Varnas mettre des gants et ne pas sauter à des conclusions rapides. Mais la raison était autant du respect pour la culture shou que la nécessité de ne pas abattre toutes ses cartes trop vite. S'il disait tout aux écailleux, ceux-ci n'auraient plus besoin de lui.

– L'empire Shou est une nation du continent de Kara-Tur. C'est aussi la plus grande et la plus puissante de tous les continents. Ils sont très organisés, en différents ministères: des groupes qui contrôlent certaines choses. Il y a un ministère de la guerre, de l'état, de la magie, de la foi, de la construction… Quand j'étais jeune, l'empereur shou a créé un nouveau groupe, pour découvrir des choses1. C'est peut-être la raison de leur venue ici…

– J'peux vous aider tous, si tu me dis ce qui se passe avec les shous.

hrp.gif 1: Allusion au "Rassemblement des perles", un décret et département homonyme qui a sorti les shous de leur repliement, et amené des bonds culturels, sociétaux et techniques.


 
 
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écrit le : Lundi 21 Février 2022 à 11h58 par Phineas
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Alors que Halla allait répondre, elle et Sooskwit se prirent le bec. Varnas ne remarqua sans aucun doute rien. Les gardes eux mêmes malgré le fait que eux comprenaient le langage, n'y virent peut-être rien. Mais Mesalyne avait tant vu, qu'elle était désormais capable, instinctivement, de ressentir ces petites brèches dans les rapports sociaux, qui avaient un fond universel malgré leurs apparences diverses. Un phonème sifflé trop haut, une articulation trop douce. Un œil qui se blanchit ou un sourcil qui lâche. Une collerette d'écaille qui manque de se dresser, et est difficilement retenue.

Il y avait un rapport de force entre le vieux saurien sagace et la messagère d'apparence taciturne et sérieuse. Sans plus de compréhension sur la culture locale, elle ne pourrait en dire plus, mais ce court échange, d'à peine une seconde, n'était pas passé au delà de son acuité sociale.

Toujours était il, qu'une certaine entente revint immédiatement. Via le filtre de la jeune aquafondienne - dans un sens comme dans l'autre - voici ce qui en suivi.

Les Gueules-de-Démons étaient arrivées de l'Ouest il y a quelques temps, Mesalyne ne sut pas exactement combien. Assez loin pour que la chose soit désormais bien su, et que ce premier échange ne soit pas le dernier en date. Entre quelques mois et quelques années donc. Les échanges semblaient cordiaux, et visiblement très peu fructueux en terme d'économie standard. Mais cela n'étonna guère Varnas : les shous, de Wa, de Lung comme de Kozakura, et d'autre encore, maîtrisaient la stratégie à un niveau tel que nombre de tacticiens faéruniens considéreraient qu'il s'agirait là de dons de prescience.

Mais, diraient certains, que des tacticiens soient incapables de comprendre des stratèges n'avait rien d'étonnant.

Que les kara-turiens, qu'ils aient le visage de rutilants samouraïs ou de diplomates shugenjas, observent en attendant que l'adversaire bouge sa première pièce sur cet immenses plateau, n'avait décidément rien de nouveau.

Sooskwit transmis diverses rencontres, le plus souvent un ou deux diplomates, étonnamment compétents pour des personnes si élégamment habillés notaient ils, qui ne traversaient jamais les frontière qui si elles n'avaient pas d'existences physique ou politique, avait certainement une consistance culturelle. Celle d'une ligne après laquelle on risquait d'énerver les autochtones. Des voisins aussi mystérieux qu'agréable à priori. Mais, quelques semaines ou mois plus tôt,
de nouveaux objets, très différent de leur artisanat habituel apparurent dans les inventaires des marchands venant de Pasocada (apparemment un autre territoire à l'ouest). Dont des objets qui recelaient d'une magie qui leur était... totalement inconnue. Et c'était là où l'intérêt de Katha-Ha s'était réveillé.

Il était difficile de ne pas faire la relation avec les ennemis de l'est. Ces nouveaux étrangers étaient ils de nouveaux adversaires... ou de potentiels alliés ?


Lancers...



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écrit le : Lundi 21 Mars 2022 à 21h27 par La Goualeuse
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Si l'exercice de traduction commençait à devenir familier à la jeune femme, il n'en demeurait pas moins exigeant et difficile. Il lui fallait non seulement comprendre de quoi il en retournait, alors qu'elle ignorait tout des Shous comme des autochtones d'Anchorome, mais aussi le mémoriser... Et cela en recherchant des équivalences idiomatiques et parfois culturelles, tout en demeurant vigilante aux signes extralinguistiques, ce langage muet souvent susceptible de mieux renseigner que les paroles. Ce périlleux jonglage entre les langues et les interlocuteurs, elle l'apprenait à ses dépens, était éprouvant.

- Les Gueules de Démon sont arrivés il y a plusieurs mois, quelques années tout au plus, expliqua-t-elle en se massant la tempe, les sourcils légèrement froncés. Ils ont d'abord cherché à faire du commerce, même s'ils avaient plus à offrir qu'à recevoir si j'ai bien compris. Probablement une manière de favoriser la bonne entente.

Elle avait préféré taire le désaccord qui, dans un froissement de paupières, avait muettement opposé Sooskwit et Halla. Le vieux sage ne semblait pas partager les vues politiques de la jeune ministre, et s'il ne paraissait pas difficile de deviner lequel était le plus ouvert à l'étranger, les apparences pouvaient être trompeuses.

- Les rencontres sont restées assez rares. Les Kara-Turiens s'étant aventurés plus loin dans les terres ne sont pas des soldats, mais des diplomates aux habits élégants. Varnas comprit à l'éclat de ses yeux qu'elle n'avait pas la naïveté de penser qu'une belle parure ne pouvait pas cacher un redoutable guerrier. A l'évidence, les Shous prenaient toutes les précautions nécessaires pour ne pas apparaître comme une menace. Apparemment, les Gueules de Démon vendent depuis peu des objets magiques. C'est ce qui a intéressé le chef Katha-Ah, qui semble y voir un possible avantage dans le conflit contre ceux de Fort-Flamme.

Il était difficile de voir clair dans la géopolitique de ces terres inconnues, et Varnas, plus familier de la culture shou, comprendrait peut-être quel jeu jouaient les Kara-Turiens. La Goualeuse, pour sa part, ne parvenait pas à saisir ce qu'ils avaient à gagner tant sur le plan politique que sur le plan économique... Que pouvaient bien avoir à offrir de précieux les autochtones en échange des artefacts ? L'envahisseur shou avançait-il masqué en armant les uns contre les autres pour faire place nette ? Ou avait-il véritablement choisi un allié ? Autant de questions qu'il semblait aussi délicat que prématuré de poser.

- KafapHa afos dyzwuzfdy syl puttyl aåι pacofl ysyoazfl ? demanda-t-elle, curieuse d'apprendre jusqu'où s'étendait l'intérêt du gigantesque saurien, dont elle avait cru comprendre qu'il n'avait pas déclaré la guerre au Fort. Ef jyåfuz vuod kåyskåylåzl myl ucqyfl taookåyl vyzål my Paluwama ? Muz atoy Tpϙdozy, wyssy kåo a syl udyossyl juozfåyl, juådda jyåfyfdy vuål yz mody jsål låd syåd taooy.



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