[Chapitre I] Sur la piste du monstre

Vingt-Cinquième jour du Mois de la Fonte, année des Dragons Renégats.
25 Mirtul 1373 (CV)
Lieu : quelques heures de voyage au Nord-Est de Cormaeryn
Moment : Nuit
Météo et températures : 3°C, ciel dégagé, légère brise

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Xarss essaye de percevoir si Dame Agilva ment: 5 (Dé) + 0
Elion essaye de percevoir si Dame Agilva ment: 14 (Dé) + 8
Elion essaye de convaincre Dame Agilva de partager ses informations: 16 (Dé) + 7

Pendant qu'Elion s'occupait des animaux et confiait à Gloäar son armure, Kryssyyor avait choisi de se faire des amis en partageant une bouteille. Bien entendu, elle ne contenait pas assez de vin pour que tous les présents puisse en profiter. Certains se contentèrent d'en hummer le bouquet tandis que les autres partagèrent l'une des coupes de bois, après l'avoir rincée pour ne pas ternir le cadeau avec les restes de bière. Dame Agilva prit son temps pour savourer la boisson et remercia Xarss pour sa générosité. Evidemment, il eu droit de goûter à son cadeau et il les adeptes autour de lui lui offrirent de partager les boissons qu'ils avaient eu même transporté.

Une fois le paladin de retour, la conversation retourna vers le sujet de la bague et tous les suivants de la Dame Dorée, exception faite de Dame Agilva qui répondait aux questions d'Elion, se turent et écoutèrent avidemment ce qu'elle avait à dire. Il était évident, au moins aux yeux de l'aasimar, que la grande majorité d'entre eux ne savaient guère plus au sujet de leur mission qu'elle pouvait s'avérer dangereuse et qu'ils cherchaient une bague.

Dame Agilva considéra les questions du paladin du Protecteur Eternel pendant quelques secondes avant de répondre. Il n'était pas facile de décider pour les aventuriers si elle essayait de construire une histoire plausible afin de cacher une partie des informations qui pouvaient les intéresser ou si elle tentait de trouver les réponses correctes aux nombreuses questions d'Elion d'Alusaire. Elle commença avec un léger sourire, qui s'accentua un peu après ses remerciements initiaux.

Dame Agilva

- Je vous remercie pour votre soutien et votre aide et j'admire votre dévotion, et celle d'Heaum, à la protection des plus faibles. Je crains cependant que votre bienveillance et votre dévotion ne colorent votre perception de la situation. Je ne doute pas que la bague soit précieuse et puissante, les dieux et déesses n'ont nul besoin ou utilisation pour les objets anodins après tout, mais, autant que je le sache, elle n'était qu'une parmi les nombreuses richesses que l'Amie des Marchands offrit au Prince Sombre et loin d'être la plus importante. La manière dont Mask a annoncé son défi laissait entendre que la principale valeur qu'il voyait à cette bague était comme une insulte à Notre Dame Dorée et à sa capacité à protéger ses possessions. Je n'ai aucun doute que si la bague avait été particulièrement puissante, il n'aurait pas lancé ce défi et s'en serait simplement saisi. Mon opinion, et ce n'est qu'une opinion, est que c'est un piège ou seulement la première étape dans son plan d'humilier ou de discréditer La Dame Monnaie. -------------------- Il est évident que cette femme a vu son lot de batailles et qu'elle n'a pas froid à l'oeil.

Elle se tut quelques instants et Elion perçut dans son regard qu'elle se demandait si elle n'en avait pas dit plus qu'elle ne l'aurait dû. Mais elle n'avait qu'à peine touché aux questions qu'il avait posé et elle recommença à parler rapidement.

Dame Agilva

- J'ignore si cette bague a un nom. Dans les divinations que j'ai reçues, elle était simplement qualifiée de Bague de Joyeuse. J'ignore aussi quels pouvoirs elle a spécifiquement. Vous devez vous rappelez qu'elle n'a été entre les mains de l'Amie des Marchands que pendant quelques jours alors qu'elle avait perdu l'essentiel de ses pouvoirs. Joyeuse la lui a donné, plus ou moins, en échange des pouvoirs divins que Notre Dame Dorée lui a confié, et il est plus que probable que le plan de Mask soit en partie de jouer sur les tensions entre les deux déesses suivant cet échange. Je sais que la bague avait une puissante aura pour l'Enchantement et l'Illusion mais cela n'est pas beaucoup d'information. Je ne pense pas qu'il soit dangereux de manipuler ou même la porter sans quoi elle ne serait probablement pas si difficile à trouver. Evidemment, je n'ai jamais vu la Bague de Joyeuse en personne mais j'en ai eu une vision. Il s'agit d'un anneau, je pense de platine iridisé, ce qui ressemble énormément à de l'argent terne pour un oeil peu entrainé. Il y a 18 pierres enchâssées tout autour de l'anneau par groupe de 3 formant une répétition du symbole de Lliira. Toutes les pierres sont de très petite taille, je dirais deux grenats et un chrysobéryl par symbole mais les pierres semblent sombres et donc de moindre valeur. Je suis presque certaine que pour quelqu'un qui ne s'y connait pas vraiment en orfèvrerie ou en magie, elle semblerait parfaitement anodine. J'ignore si cela infirme ou confirme vos suspicions mais je crains que cela ne soit la limite de mes connaissances. -------------------- Il est évident que cette femme a vu son lot de batailles et qu'elle n'a pas froid à l'oeil.

Lancers...

Xarss - Jet de compétence : Psychologie : 5(d20) +0(deg) +0(Sag) = 5
Elion d'Alusaire - Jet de compétence : Psychologie : 14(d20) +6(deg) +2(Sag) = 22
Elion d'Alusaire - Jet de compétence : Social : 16(d20) +4(deg) +3(Cha) = 23

Xarss n’eut cru sur le moment que la Dame ouvrit la bouteille et il en fut que peu déçu. C’était la toute première fois que quiconque voulait boire d’une bouteille offerte par un drow; il y avait-là une acceptation hors de l’ordinaire et ce fut mémorable pour l’ex-sombre. La soirée allait bon train quand subitement la lumière, comme à son habitude, apportait une ombre. Le paladin Elion apportait un point important de leur mission et le bougre avait raison. * Quelle rigidité celui-là, aucune souplesse dans la droiture. * Se dit-il riant intérieurement avec Vorn qui lui s’en foutait éperdument. Écoutant jusqu’à la fin les paroles du chevalier de Heaum, le faussement appelé Kryssyyor levait son verre, ce qui se traduit par une grimace de douleur due à sa dernière blessure encore trop fraiche pour l’oublier et dit solennellement et quelque peu folâtre … -Élion, ma seule œuvre a été de mourir avant même que je touche cette créature des enfers, cette piètre prouesse me vaut bien une risée, mais… - Il se levait péniblement comme si l’effluve du vin l’ayant affaibli et continuait… - Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement, cette bête n’était que la fumée qui nous à attirer, il reste le feu à éteindre maintenant et… - Il levait son verre en regardant l’ensemble des présents puis… - J’ai pris goût à la mort, alors j’en serai! –

Il humait son verre et en prit une légère gorgée, en appréciant divinement le fait. Il fit un clin d’œil au rigide paladin et reprit sa place écoutant avec attention ce qu’avait à répondre Dame Agilva. Le clin d’œil valait sa parole et Élion ne pouvait en douter. Si le drow était un boulet à trainer, il serait au moins une diversion le moment venu; était peut-être là, la seule chose serviable qu’il pourrait offrir de son vivant, faire diversion. Au fond de lui, Xarss Symryvvin ce fils délaissé par la matrone Merenwen avait réussi, son existence avait changé bien des déroulements, il avait finalement trouvé sa voie lui restait maintenant à commencer son chemin sur celle-ci. De la suite il en buvait les paroles ainsi que d’autres boires offerts.

Lorsque Dame Agilva se tut, le paladin resta un moment avec son regard sans vie braqué sur les flammes qui dansaient dans le foyer du feu de camp. Les lueurs ondulantes aux teintes oranges, rouges et bleues avait toujours eu un effet hypnotique sur le chevalier de la Sentinelle Éternelle. Un feu de camp, avait souvent été synonyme d’un repos bien mérité après une longue journée d’entraînement. Souvent, mais pas toujours. Hector avait fait en sorte que son paladin en devenir ne se repose réellement jamais. Il n’avait pas été rare que ce moment de détente annoncée se transforme en une épreuve allant au-delà de tout ce que l’écuyer avait déjà réalisé pendant une journée. Donc, même avec ces conditions favorable, Elion restait vigilant.
Les flammes éclairait doucement son visage taillé à la serpe à la pâleur maladive, mais elles n’avaient aucun reflet dans la lueur topaze baignant ses yeux blanc. Essayant de comprendre l’ensemble des précieux renseignements que venait de lui donner la prêtresse de Waukyne.
Les soupçons pesants sur les instigateurs possibles n’étaient pas forcément ciblés au départ. Algiva avait parlé de Mask, elle avait également évoqué le ténébreux Baine. Ce dernier semblait vouloir disparaître de la conversation au profit du Prince des Mensonges.

Le Chevalier des Yeux Vigilant ne releva pas directement se point de détail. Il en tiendrait forcément compte, mais pour l’heure il n’y fit pas référence. Cette fois, il avait quelques données complémentaires pour reconnaître la fameuse Bague de Joyeuse. Tout ce que venait de lui dire la chef de camp semblait vouloir correspondre avec son hypothèse initiale. Il n’y avait désormais plus qu’une seule façon d’en avoir le cœur net.

Il fallait se rendre à Cormaeryn, revoir le Comte et surtout pouvoir observer la bague qu’il avait obtenu pour ses fiançailles. Si cette bague était bien celle à laquelle il pensait, alors il fallait la remettre à ses propriétaires légitimes et qu’ils l’emmènent loin d’ici avec tambours et trompettes. Il faudrait certainement trouver un endroit secret pour la cacher, mais il fallait faire savoir d’une façon ou d’une autre, que la Bague de Joyeuse n’était plus sur le secteur pour éviter que les forces du Mal se viennent à se concentrer dans la région.

Ce fut Kryssyyor qui sortit l’aasimar de sa profonde réflexion. Le drow avait rapidement prit sa décision. Le Danseur des Batailles prit donc le parti de poursuivre cette quête avec le taciturne paladin. Lui qui était si exubérant, c’était un petit miracle que ces deux réussissent à cohabiter ensemble.
Après avoir traversé ce que l’elfe noir venait de traverser, d’aucun aurait profité de l’occasion pour se dégager de tout serment. L’expérience de la mort pouvait légitimement être considéré comme traumatisante. Beaucoup n’auraient qu’une seule envie, éviter de réitérer l’expérience. Mais pas le Ssri’Tel’Quess. Sans avoir hésité la moindre seconde, il venait de rempiler. Son trait d’humour sur la mort laissa froid le paladin. La mort et son inconnu méritait une certaine forme de respect. Elle était invariablement l’issue de tout être vivant. A plus ou moins longue échéance, certes, mais c’était le final attendu de tous, sans distinction d’aucune sorte. Ceux qui se soustrayaient à elle devaient être stoppés. Ceux qui jouaient avec, méritaient qu’elle les enveloppe de ses bras pour les embrasser une dernière fois.

Le paladin n’était pas tout à fait d’accord avec l’analyse que le mage avait de sa propre situation . Oui, Kryssyyor avait péri face à la créature infernale. Il avait su faire preuve d’une formidable maladresse en dirigeant la quasi totalité de ses sorts offensifs à l’endroit d’Ina.
Lui retenait surtout qu’il avait été un compagnon fidèle qui n’avait pas fuit alors qu’il devenait évident que les choses ne seraient pas faciles. Il n’avait pas tourné casaque face au danger et il avait même été l’auteur d’un acte héroïque et désintéressé pour tenter de sauver la Gardienne Sylvestre. La Lame Étincelante de Heaum préférait mille fois partir dans ce genre d’aventure avec un type qui les avait sérieusement accrochés, qu’avec nombre de fanfarons qui prendraient leurs jambes à leur cou pour sauver leur peau, plutôt que d’affronter leur destiné en regardant la mort en face.

Suivant la déclaration du drow, Elion d’Alusaire resta impassible. Son visage de marbre n’afficha pas la moindre émotion. Il se contenta de tourner la tête vers le drow, posa sa main droite sur son cœur et de hocha légèrement la tête pour signifier à Kryssyyor, qu’il l’avait entendu. Qu’il acceptait évidemment son offre et qu’il l’en remerciait.

En ce qui concernait la druidesse, les choses étaient moins certaines. Ina était restée sur la réserve. Il fallait bien avouer que les choses semblaient vouloir dépasser son cadre d’action habituel. On était là, bien au-delà que la simple protection de la nature. C’était une nouvelle bataille dans cette guerre éternelle du Bien contre les forces du Mal. De prime à bord, elle pourrait fort bien estimer que cela n’entrait plus dans ses credo. A bien y réfléchir, Arprofond, pourrait fort bien souffrir d’un déséquilibre en les forces positives et celles des ténèbres. Finalement en y regardant sur le long terme, Ina avait toute sa place dans cette quête. Restait à savoir ce qu’elle choisirait de faire, en son âme et conscience.

Les intentions d’Elion d’Alusaire étaient on ne pouvait plus claires. Restaient maintenant à s’organiser pour que cette histoire de bague divine libère la population locale de l’ombre menaçante qui planait sur eux, dans les meilleurs délais.

- Merci pour ces précieuses informations, je sais maintenant un peu mieux ce que nous cherchons. Demain matin à l’aube, j’irai donc avec Kryssyyor et Ina si elle le souhaite, trouver le Comte. Je dois m’entretenir avec lui. Il est possible que la bague de Joyeuse soit en sa possession. Il n’y a rien de certain, car nous n’avons jamais vu cette bague. Les indices que Heaum à mis sur mon chemin me laissent à penser que ce serait possible. Plusieurs possibilités s’offrent à nous. Nous pouvons y aller seuls. Si la bague se trouve là-bas, nous pourrions vous la ramener. Vous pouvez également, tout ou partie de vous et de vos hommes venir avec nous et récupérer directement l’artefact s’il se trouve à Cormaeryn. Comment préféreriez-vous opérer ?

C’était peut-être un coup d’épée dans l’eau qui se dessinait. Pour autant, il fallait fermer cette porte des possible pour pouvoir en ouvrir une autre si besoin était. Si la Bague de Joyeuse n’était pas la bague de fiançailles du Comte, alors il faudrait repartir à zéro. Dans ce cas là, et en l’état actuel des connaissances à sa disposition, la femme noire reviendrait sur le devant de la scène. De toute façon, même si la bague était retrouvée, il faudrait s’assurer que le monstre soit neutralisé… définitivement.

Les détails réglés, il était temps pour la Lame Étincelante de Heaum d’allre prendre du repos. Dans quatre heures, il commencerait son tour de pgarde qui se prolongerait jusqu’au lendemain matin. Elion d’Alusaire allait toujours se coucher en premier. Il lui était déjà pénible devoir lâcher sa vigilance pour trouver le sommeil, alors il préférait le faire pendant qu’il y avait encore beaucoup de monde debout.
Comme à son habitude, il avait installé son petit coin à côté de ses montures. Il avait l’habitude de leur confier la quiétude de son sommeil, il veillerait sur le leur une fois réveillé. Allongé sur sa paillasse, emmitouflé dans sa couverture épaisse sous sa toile de tente, le serviteur du Vigilant ferma les yeux en adressant une dernière prière à son dieu.

Vingt-Cinquième jour du Mois de la Fonte, année des Dragons Renégats.
25 Mirtul 1373 (CV)
Lieu : quelques heures de voyage au Nord-Est de Cormaeryn
Moment : Nuit
Météo et températures : 2°C, ciel dégagé, légère brise

Pendant quelques instants, Dame Agilva considéra les informations que le paladin de Heaum avait choisies de partager ainsi que son offre de collaboration lors de l'ambassade et de l'enquête à Cormaeryn. Cela ne lui semblait pas être une mauvaise idée et elle proposa que deux membres de son groupe se joigne à celui d'Elion et Kryssyyor. Elle ne demanda pas à ces derniers quel était leur plan si la bague qu'ils cherchaient étaient en effet entre les mains d'Enguerrand Cormaeryn mais qu'il ne souhaitait pas la leur confier mais cela était une question qui pouvait attendre jusqu'à ce que la situation se présente, probablement.

La plupart des adeptes se dirigèrent vers les caravanes et guidèrent Ina, Elion et Xarss vers des paillasses libres si ceux-ci voulaient les utiliser. Plusieurs autres continuèrent de faire leurs rondes et le drow choisit de rester avec eux et ceux qui préféraient continuer les festivités autour du feu. Par respect pour ceux qui dormaient, ils réduirent leur intensité sonore mais plusieurs des plus jeunes membres de l'expédition n'étaient pas contre un peu plus de danse et de boisson. Cela continua pendant presque deux heures avant que même les plus motivés ne commencent à sentir les effets de la fatigue et de la boisson. Le drow rejoint sa paillasse pour un repos bien mérité.

Elion se réveilla quelques plus tard et commença à aider les sentinelles, un groupe différent de celui qui patrouillait les alentours du campement quand il avait été se coucher. Un peu moins de vingt minutes s'étaient écoulées quand il aperçut vaguement au sud-ouest de leur position une lumière étrange. Celle-ci continua se croitre et le paladin n'eut guère de doute. Il y avait un incendie dans cette direction, probablement à un peu moins d'un kilomètre. Les autres gardes ne semblaient pas s'en soucier plus que cela.

[Après une telle journée le paladin ne tarda pas à sombrer rapidement dans un sommeil réparateur. Avant cela, il resta un moment allongé sur le dos à contempler le ciel constellé d’une infinité de Larme de Séluné. Il repensa à cette journée mouvementée. [/I]

¤ Le vol… le vol avec Gloäar c’était… divin?!? Ô mon Dieu, je te remercie milles fois de cette attention envers ton humble serviteur. Et ce combat.. c’était pas joué d’avance. Comment une telle créature peut fouler impunément les terres de Farûne? Grâce à Heaum et à Séluné, Kryssyyor était revenu parmi les vivants. Ce drow… t’es vraiment pas commun, l’ami. Hum hum hum, c’est le moins que je puisse dire. Si deux divinités t’ont donner le choix de revenir, c’est que toi, mon bonhomme, tu dois avoir une destinée qui sera aussi hors du commun. Y’à quand même du bon qui ressort de tout ça. Et si j’ai une leçon à tirer de cette journée, je la dois Ina. L’union fait la force. J’ai épuisé toutes les ressources que m’avait octroyé le Vigilant. Ina, si tu n’avais pas partager ta magie druidique avec moi… l’issue de cette bataille aurait put être toute autre. Les Gardiens Sylvestres… intéressant… hum… intriguant. En tous les cas, Madame, vous l’être assurément. ¤

Le paladin n’eut guère le temps de pousser plus avant son introspection. Ses paupières devenant de plus en plus lourdes se refermèrent sur ses étranges yeux. Le sommeil du juste venait de l’emporter. Il s’enroula dans ses ailes et dormit.

L’anneau qu’il portait à l’un de ses doigts lui octroyait de pouvoir récupérer beaucoup plus vite qu’aucun autre membre de sa race. L’Aasimar pestait toujours contre le fait qu’il fut obligé de dormir pour reprendre des forces. C’était un moment de vulnérabilité pendant lequel il perdait son devoir de vigilance. Elion exécrait ce moment nécessaire. Pour autant, c’était un nouveau jour qui commençait. Cela le serait réellement dans quelques heures, car pour le moment, il faisait encore nuit noire.

Tout était paisible et calme, les insectes et autre batraciens pousseraient leur mélodie nocturne jusqu’au lever du soleil. Une aube que le paladin languissait. Il se sentait nu comme un ver. Il n’avait plus de pouvoir divin à invoquer. Son armure, était partie avec Gloäar dans les plans célestes. Les options disponibles se présentaient simplement sous la forme d’ une cotte de mailles, de son morgenstern, son bouclier et de sa fidèle lame courbe. Le serviteur de Heaum ,attendait le levé du soleil afin de pouvoir faire ses dévotions et implorer la Sentinelle Éternelle de lui donner quelques prières à prononcer.

¤ Ne reste pas à ruminer. Patrouille, ça se fera du bien. Allez, bouge toi feigniasse. Tu te ramollis, cher Elion d’Alusaire. ¤

Après avoir empaqueté les affaires qui ne lui serviraient plus, Elion fit le tour de ses montures pour s’assurer qu’elles ne manquaient de rien. Le paladin rejoignit un binôme de faction pour faire une ronde avec eux.
La nuit imposait le silence. Les sons portaient loin et forçaient la discrétion. On ne parlait pas pendant les rondes nocturnes et ça faisait bien les affaires du taciturne chevalier des Yeux Vigilants.
Cette petite marche avait eut le bénéfice d’occuper l’esprit de l’aasimar. Il était obligé de se concentrer sur l’instant. Et pour l’instant, c’était cal…

¤ Par le Vigilant ! Qu’est-ce que c’est que… un feu ?!? Oui ça brûle là-bas. ¤

Ce premier constat évident, il s’agissait maintenant de savoir où était ce «là-bas » ? Viendra peut-être ensuite le pourquoi et le comment. Il se racla la gorge pour attirer leur attention des autres gardes. A voix basse, il leur posa cette question.

- Vous savez ce qui brûle là-bas ?

De vieux souvenirs remontèrent à l’esprit du paladin fébrile. Les plus vieux souvenirs qu’il avait de cette période. Il avait oublié toute sa vie qui avait précédé ce funeste jour. Silencieusement, il pria Heaum que cela ne fut pas une énième version de ces actes barbares et odieux. En outre, il avait déjà vécu quelque chose de sensiblement similaire. Ça c’était passé, dans les montagnes de la Rauvin. Une ferme en feu et le paladin n’avait pas pu résister à l’appel à l’aide sous-jacent à cette situation. Il s’était retrouvé seul face l’horreur et une bande de morts vivants. Bien mal embarqué, il n’avait dû son salut qu’à l’arrivée d’un prompt renfort. Elion d’Alusaire n’avait pas envie de réitérer l’expérience. Surtout en cet instant où il se sentait particulièrement vulnérable. Il ne pourrait pas, pour autant, ignorer son devoir de protection.

Xarss Symryvvin aimait les douceurs, les plaisirs, et la fête, mais en avait que très rarement eut l’occasion. En ce soir de résurrection, il en avait profité, mais pas abusé; il n’avait jamais aimé les abus. En se posant pour sa rêverie il réalisait que sa blessure lui donnait encore de la douleur, celle-ci durerait possiblement des lunes, peut-être même toute son existence, comme preuve immuable de sa décision.

Sa rêverie le portait maintenant dans la grotte de Daurgothoth lors de son entrainement intensif auprès de ce Thiefelin de l’Ordre du Corbeau, au moment même où Xarss avait saisi que l’amour était au cœur du mal. Dès ce moment il avait travaillé à entrer en son for intérieur pour aller alimenter cette graine de fleur en lui pour qu’elle puisse éclore dans ce terreau impur qu’il était. Il avait retenu de cet entrainement qu’il serait possible qu’il n’y arrive jamais, mais que l’important et l’essentiel étaient de ne jamais céder, de toujours continuer à nourrir cette graine en son cœur, et ce, jusqu’à sa mort.

Il sortit de sa rêverie avec une boule dans sa poitrine. Il ouvrit les yeux sur un autre monde, une autre existence, un autre plan, beaucoup plus dense que le précédent, cependant il se sentait plus léger d’un poids qu’il portait auparavant à contrecœur.

Les paroles d’Élion éveillaient en lui le début de sa seconde vie. Il avait parlé de fumé la veille et voici le feu au levé. Se levant, il s’étirait en regardant dans la direction que le paladin regardait. Il terminait ses étirements puis répondit de façon posée…

- Comme mon maitre de l'Ordre du Corbeau me l'a si bien dit: il faut circonscrire le feu en nous pour apporter la chaleur bienfaitrice du réconfort. Ce feu est-il un appel ou un piège?-

Dit-il interrogatif ?

Vingt-Cinquième jour du Mois de la Fonte, année des Dragons Renégats.
25 Mirtul 1373 (CV)
Lieu : quelques heures de voyage au Nord-Est de Cormaeryn
Moment : Nuit
Météo et températures : 2°C, ciel dégagé, légère brise

La grande majorité des membres de la caravane était profondément assoupie quand ceux de garde aperçurent les flammes. Elion avait consulté rapidement le reste de ceux qui faisaient le guêt mais leurs connaissances de la région n'étaient pas suffisantes non plus pour être certain de ce qui était en train de brûler. Ce qui était plus évident, par contre, était que les flammes étaient loin de disparaitre mais que l'incendie semblait affecter, au moins pour l'instant, une zone plutôt restreinte.

Le paladin avait rapidement réveillé Kryssyyor afin de lui demander son avis. L'elfe n'avait pas vraiment eu le temps de se reposer mais la nuit était loin d'être finie et il n'avait pas besoin de beaucoup de repos pour être de nouveau en forme. Les autres gardes avaient aussi réveillés d'autres membres de la caravane, au cas où les flammes seraient le signe avant-coureur d'un danger plus imminent. Ils ne semblaient, par contre, pas particulièrement curieux et étaient prêts à se contenter d'attendre de voir comment la situation allait évoluer.

Il était difficile de savoir si c'était parce que le vent avait tourné un peu ou si les bruits venaient juste de commencer mais des cris, peut-être de panique, peut-être de douleur, venaient de la direction de l'incendie. Ils étaient accompagnés de sons ressemblant plus à des grognements ou mugissements de liesse. S'il y avait des mots, ils étaient dans une langue qu'aucun des deux aventuriers ne comprenait.

Sans attendre la réponse de l’un ou de l’autre, le sombre Xarss se mit à rire d’une façon nonchalante, il était quand même tôt, il sortait à peine d’une méditation écoutée puis le fait d’être mort la veille lui autorisait un lâcher-prise inhabituel.


– Non, mais sérieux là, dit moi Élion, nous n’allons quand même pas laisser aller un feu se répandre à tout vent comme ça? C’est que ça ce plein là-bas, ne faudrait pas que la panique s’emporte et que l’on soit que spectateur! Tu as une aile ou deux à me prêter pour que l’on se magne?-

Dit-il rieur en étant d’un sérieux accablant. Étirement fait, oubliant douleur et passé, la journée s’ouvrait sur un hors-d’œuvre matinal qu’il ne fallait pas laisser passer outre mesure. Durent le temps que l’élu se prenne en main et qu’il réalise qu’une aide était demandée, le drow se concentrait sur ses capacités arcaniques et se préparait à une omelette fraiche légèrement assaisonnée de fumé et de roussie.

Dans la nuit noire, les lueurs des flammes se propageant au loin avaient quelque chose d’hypnotiques. Les réponses, pour le moins évasives, des prêtres tendaient à prouver que soient ils avaient été négligents, soient ils étaient suffisamment sûr d’eux pour ne pas avoir effectuer une patrouille de reconnaissance des environs immédiats de leur campement. Pour le serviteur de Heaum c’était dans un cas comme dans l’autre un manque de professionnalisme.

La Sentinelle Éternelle apporta la réponse escomptée. Les plaintes émanants du point d’origine du brasier démontraient qu’ils y avait bien des gens dans le besoin. Les cris perçaient les distances pour venir vriller les oreilles du paladin. Les sons étaient pourtant si ténus, mais ce n’était pas le son qui vrillait les tympans du Chevalier. C’était ce qu’ils représentaient. Le feu avait le pouvoir d’éveiller des souffrances enfouies dans la mémoire de l’Aasimar. Car d’aussi loin qu’il puisse se rappeler, ses souvenir commençaient par les ruines fumantes d’une ferme et les cadavres malmenés d’un couple. Tout ce qui avait pu se passer avant avait été occulté. Il ne se rappelait aucunement de son enfance de garçon de ferme d’élevage chevalin. Il avait tout oublié jusqu’à son nom. Le feu était purificateur disait-on. Elion d’Alusaire l’avait surtout trouvé destructeur.

La bonhomie du Drow avait quelque chose de rafraîchissant. Le danseur magicien venait tout juste d’échapper à la mort. A peine remis de ses blessures, l’elfe noir était déjà partant pour porter secours à des inconnus. L’archon lumineux ne s’était pas tromper. L’âme du représentant de la Main des Mystères tendait à s’illuminer un peu plus à chaque jour qui passait.

- Le feu n’est ni bon, ni mauvais. Les incendies peuvent être tout à fait naturel. Pour autant, tu as raison Kryssyyor. Nous ne pouvons rester insensible à ces appels au secours. Il n’y a pas eu d’orage et on ne peut pas vraiment dire que ce soit la sécheresse. Il y a de fortes chances que tout cela ne guère naturel. Il est fort possible que cela soit un piège, comme tu l’as évoqué. Allons-y, mais faisons montre de prudence. Je vais faire une reconnaissance aérienne. Réveille Ina, si tu veux bien. Tâche aussi de trouver quelques volontaires pour nous aider dans cette nouvelle épreuve. Il y aura sans doute des blessés qui auront besoin de soins. En outre, il faudra peut-être se battre tout cela ne semble guère naturel.

La Lame Étincelante de Heaum récupéra ses armes. Nean-ávýan, son écu de mithal bénit, sa morgenstern, son arc et son carquois. Puis, il s’envola en direction de l’incendie. L’idée était déjà de faire un tour d’horizon pour prendre les renseignements importants pour organiser la stratégie à adopter. A chaque jour, suffit sa peine, disait-on. Hier, certains avaient appris à leur dépend qu’il ne fallait se jeter tête baissée dans la gueule du loup.

La jeune femme était plus que ravie des trouvailles qu’elle avait pu faire ce soir là au coin du feu. Parmi ces trouvailles, il y avait la probable cause de toute cette histoire dans laquelle elle s’était embarquée. Cette bague divine. Elle n’en avait également que faire, tout comme son compagnon céleste et acquiesça à ses dires au moment où ils en parlaient. Elle aiderait bien volontiers à réduire à néant les forces du mal sévissant dans les parages. Si au passage la bague pouvait revenir à un endroit sécurisé qui ne mettrais pas les habitant du coin, si loin de ces préoccupations divines, à l’abri autant que possible, elle le ferait de bonne grâce. Le discourt d’Elion ne fut pas nécessaire pour convaincre l’humaine. Soigner une maladie ne se fait pas que par le soin des symptômes. Elle était déjà acquise à la cause avant la fin de ses paroles et elle lui fit savoir aussi clairement que possible après un long moment de réflexion malgré tout.

Elle n’était effectivement pas dans son domaine de compétence premier. Les dieux et tout te saint frusquin la laissait un peu sur la réserve. Malgré tout elle repensait à la missive qu’elle portait à l’heure actuelle et un petit tour de cerveau plus tard, elle se rendit compte qu’avant le combat final annoncé comme mauvais augure dans la lettre, si elle pouvait aider à donner un coup aux forces du mal, et bien elle ne devait surtout pas s’en priver. Probablement que retarder la délivrance de la lettre ne serait pas un souci aux vues des circonstances pour ses chefs de confrérie. S’ils avaient assez confiance en elle pour faire la messagère d’une information si importante, elle devait aussi suivre son instinct.

Ina suivi ensuite Elion dans le plan d’aller se coucher. Il ne fallait pas accumuler trop de retard de sommeil. Elle était déjà en piteux état et nécessiterais surement plusieurs jours de soins pour se remettre sur pieds. Elle aviserait le lendemain matin au réveil avec sa magie curative.

Ou pas ? l’agitation naissante autour d’elle à propos de ce feu naissant au loin la fit sortir de sa torpeur. Elle ouvrit un œil pour évaluer la situation de son corps et de sa magie. Les deux étaient dans un grandement piteux état. Il lui restait quelques petites magies offensives, mais rien de bien impressionnant et une dernière transformation totale. Quand a sa vitalité, elle l’estimait aussi faible que possible sans tomber dans l’inconscience. Même si ses blessures avaient reçu les premiers soins et s’étaient stabilisées, il n’en restait pas moins qu’une simple pichenette suffirait à la mettre KO. Elle se releva péniblement grimaçant sous la douleur de sa jambe en particulier et avança en claudiquant en direction de ses deux compagnons.

-Dites, vous croyez qu’il est possible d’avoir, allez juste un peu de repos avant de se lancer dans une nouvelle histoire ? Non ? Vraiment ? Dommage. C’est pas mon genre de rechigner a la tâche, encore que ça dépends des taches, mais là sérieux, je suis aussi fragile qu’une brindille de blé après la moisson.

Se taisant un instant, elle pu elle aussi entendre les cris portés par le vent.

Poussant un soupir à fendre l’âme, elle ne laissa pas tellement le temps à ses compagnons de réagir.

-Je reviens dans quelques minutes messieurs.

Retournant aussi vite qu’elle le pouvait à sa paillasse elle fouilla dans son sac et s’enfila dans le gosier une de ses potions de soin. Fragile elle l’était, et le resterait encore, mais au moins maintenant elle avait une chance de pouvoir faire une différence avec une transformation bien réfléchie. Il ne lui en restait qu’une pour cette journée, il ne faudrait pas la gâcher et réfléchir avant d’agir, pour une fois. Elle en profita pour enfiler à nouveau son équipement, et surtout sa nouvelle armure qui suivrait ses changements de formes intempestifs. Avec ça, elle se sentirait bien plus à l’abri. Elle décida également de laisser Leth au camp. Un faucon avait de bons yeux mais de nuit, c’était une tout autre histoire. Sa lance dans une main, son cimeterre dans le dos elle retourna, toujours en boitant un peu, auprès de ses compagnons, elle attira leur attention avec une petite toux innocente.

-Bon alors, on va l’éteindre ce feu ? Ou on se regarde comme ça jusqu’à demain ? J’ai encore la force de changer de forme une fois, alors il faudra que cette transformation soit bien utilisée.

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Utilisation d'une potion de soin modéré (retirée de mon inventaire), 2d8+10 = 18PV
Ina est a 16+18 = 34 PV si je ne me trompe pas.

Lancers...

Ina - Potion de soin modéré : [3+5](2d8)+10 = 18