[Chapitre I] Sur la piste du monstre

Vingt-Quatrième jour du Mois de la Fonte, année des Dragons Renégats.
24 Mirtul 1373 (CV)
Lieu : 1 journée de voyage au Nord-Est de Cormaeryn
Moment : Crépuscule
Météo et températures : 7°C, ciel dégagé, légère brise

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Connaissances (Histoire):
Ina: 14+2 = 16
Elion: 7+1 = 8
Xarss: 4+2 = 6

Quand Ina vit la moue que fit Cormac quand elle lui expliqua qu'il était possible de collaborer avec les habitants de la forêt d'Arprofond pour que tous les partis puissent en profiter, elle comprit qu'elle venait de dire quelque chose qui n'avait aucun sens pour lui. Après quelques minutes d'introspection, et de vol autour du reste de leur caravane, elle parvint à se souvenir de quelques bribes d'information qu'elle avait entendu soit à Thüldae, soit à Evereska, concernant Arprofond. Elle se souvint que, du temps des premiers royaumes elfiques, Arprofond, à son apogée avait été un royaume relativement puissant mais qui avait été défait lors des guerres fratricides de cette époque et ne s'en était jamais remis. Sa population était resté faible pendant des siècles jusqu'à ce qu'elle parte presque entièrement vers Eternelle-Rencontre ne laissant que quelques petits groupes, la plupart profondément xénophobes et aggressifs, vivant près de son orée et une grande majorité de sa surface, et des tunnels formant un labyrinthe dans ses entrailles, abandonnées à la nature ou, plus souvent, aux effets néfastes persistants des guerres elfiques. Le fait que les rares habitants de la forêt avait pour habitude de tirer d'abord et de discuter ensuite pouvait avoir quelque chose à voir avec la réticence de Cormac à tenter des négociations. Ina savait qu'il y avait quelques groupes qui étaient en bon termes avec la Confrérie mais elle ne savait pas vraiment où les trouver.
De leur côté, Elion et Xarss ne savait guère plus au sujet d'Arprofond qu'il s'agissait d'une forêt.

Pendant l'ensemble du voyage, le groupe avait observé, environ toutes les demi-heures peut-être, un bâtiment relativement peu éloigné de leur chemin qui était probablement une ferme. D'autres signes de civilisation, exception faite du chemin lui-même seulement partiellement couvert d'herbes et délimité par des bornes régulièrement, il n'y avait trace. Ils n'avaient croisé personne depuis qu'ils l'avaient rejoint, et pendant une bonne heure avant cela. Ce qui ne leur laissait pas beaucoup de choix de personnes à interroger une fois le jour venu. Cormac ajouta quelques détails:

-Les bâtiment que vous avez vu sont moins des fermes que des bergeries pour ceux qui utilisent la plaine pour le pâturage. Presque tout le monde à Cormaeryn a abandonné l'élevage de plus de bêtes que pour la consommation de lait et de viande de la famille. Je crois qu'il y a encore quelques nains avec des troupeaux qui hivernent loin des collines mais je ne suis pas certain qu'ils viennent jusqu'ici très souvent. Il parait qu'il y a aussi quelques familles nomades d'halfelins dans le coin mais je ne les ai jamais vu. Et, bien sûr, quelques aventuriers espèrent trouver leur fortune dans les ruines de Phalorm mais il n'y a pas grand monde disponible pour être interrogés, je le crains.

Les paroles d’Ina le fit rire, l’ex-sombre aimait bien l’humour de la surface, léger et frivole il lui apportait souvent un sourire qui avait l’effet de le détendre, ce qui lui était bénéfique. Il écoutait avec attention le reste puis restait curieux de l’art des druides. Il trouvait tellement extraordinaire de pouvoir parler aux plantes et aux animaux, il lui semblait que le monde était encore plus grand, plus mystérieux et toute cette vie auprès d’eux qu’il ne connaissait même pas, en fait il semblait bien que la plupart des habitants de Toril, vécussent auprès d’un monde qu’ils n’avaient aucune connaissance.

Lorsqu’elle parlait des fées, il cessait son entrainement puis la regardait comme un enfant qui écoute une histoire auprès du feu. Son imagination fertile l’apportait dans un tout autre monde qui lui était encore là inconnu. * Tellement de choses à découvrir, mais tellement. * Se disait-il trouvant qu’Ina possédait un véritable trésor d’avoir les connaissances sur la nature.

L’évadé de l’Outreterre qu’il était, c’était vu stupéfait lors de sa première sortie pour la chasse aux esclaves, il s’en souvenait comme si c’était hier. Il avait toujours aimé la chasse, mais en surface, c’était encore plus intéressant. C’est à ce moment que son plan de départ avait pris naissance, puis la prise qu’il avait faite en cette sortie, Félicia, avait fait le reste du travail. Elle lui avait si vanté les beautés de la surface que Xarss l’écoutait des journées entières, rêvant d’une nature luxuriante à l’abri du soleil. Cela n’avait pas manqué aux regards inquisiteurs de ses garces de sœurs qui avaient vite fait de tuer celle qui faisait rêver le mâle imparfait de la famille.

Là, écoutant Ina, le c’rintri Symrivvin se promettait encore une autre chose pour son existence. Secrètement il s’offrait la possibilité d’un avenir encore meilleur en surface et se jurait de s’approcher de plus en plus de la nature. S’il en connaissait les racines, il lui fallait maintenant en connaitre les cimes.

Il sortit de sa rêverie puis dit soulager et émerveiller…


-Oui, bien sûr, si cela peut nous être utile.-

Puis à l’éclairage nouveau de Cormac, l’ilythiiri auprès des siens réalisait une bévue puis prestement ajoutait…

-Ha, alors là, nous avons peut-être passé à côté de quelque chose d’important depuis notre départ, il y avait ici et là des bâtiments au loin sur notre route, elle couvrait peut-être ce que nous cherchons. –Il semblait réfléchir maugréant des paroles sombres puis revint plus calme… - À la première heure demain, ne lésinons plus sur les visites des bâtiments, le moindre indice nous sera précieux et vous dites Cormac qu’il y a des ruines non loin d’ici? Les ruines de Phalorm, qu’elle est cet endroit, est-ce que des aventuriers mercantiles auraient pu laisser sortir une engeance de ces ruines et celle-ci semer les troubles que nous cherchons?-


Il s’arrêtait là, car il se connaissait, il aurait continué de sortir des possibilités sans fin, toujours à suspecter la moindre chose, le faussement appelé Kryssyyor s’égarait souvent dans ses fabulations, il lui fallait du concret et jusqu’à maintenant il en avait pas.


-Quand dite vous, pour ou contre qu’Ina puisse aller quérir des informations auprès des fées, de la faune et de la flore locale? Kryss dit pour!-

Dit-il reprenant l’entrainement avec la chaine, cette chaine d’esclave qu’il avait lui-même brisé, ce qui avait marqué le début de son nouveau sentier et celle qui avait fait de lui un paria auprès des siens, un intouchable aux yeux de sa génitrice, un réprouvé aux yeux des ses garces de sœurs, un repenti à ses yeux et un courageux dans son cœur.

Visiblement le groupe était passé à côté de certaines occasions pour palabrer avec les indigènes du secteur. C’était dommage, mais pour le paladin, il n’y avait là rien de dramatique. Cormaeryn n’avait eu aucun vent des attaques, ou plutôt possibles attaques. Il y avait de forte probabilités pour les habitants des environs immédiats de la bourgade n’en sachent pas d’avantage. Par contre, ils avaient maintenant mis assez de distance entre cette ville et leur position actuelle. Kryssyyor avait cependant raison. A partir de demain, ils leur fallait aller au devant des quelques habitants pour tenter d’obtenir des informations valables et suffisamment pour les recouper.

Quant à la proposition d’Ina, elle eut également l’assentiment du serviteur de Heaum. Elion d’Alusaire ne comprenait pas vraiment comment on pouvait parler avec des animaux, mais si la druidesse en avait la possibilité, ça valait le coup de tenter sa chance. Ce qui lui plu moins, ce fut le fait qu’elle devait y aller seule. Ce n’était pas tant un problème de confiance que le fait de ne pas être là pour la protéger s’il devait y avoir un danger. Certes, d’après ce qu’il avait compris les Gardiens Sylvestres vivaient reclus dans le cœur de la Haute-Forêt. Ce qui impliquait qu’ils devaient connaître les règles de la nature mieux que quiconque. En outre, il savait pertinemment que les druides avaient une relation particulière avec la nature et les dieux qui y exerçaient leur influence.

- Je n’ai pas d’opposition à ce qu’Ina aille enquêter de son côté. Il se pourrait bien que les animaux soient plus francs du collier que bon nombre d’humains. Quant aux fées, là c’est moins certains. Donc, vous voulez y aller que Heaum vous ait en sa sainte garde. Et surtout n’hésitez pas à envoyer votre compagnon volatile à la moindre alerte. Il vaut mieux que l’on se déplace pour rien, plutôt que d’arriver trop tard.

L’hypothèse évoquée par le drow n’avait rien de farfelue. Elle méritait même une grande attention. C’était sans doute la meilleure piste qu’ils avaient eu jusqu’à présent. Ca ne serait pas dernière fois que des aventuriers aveuglés par le gain ou le pouvoir se frotteraient à des choses qui les dépassaient grandement. L’aasimar n’ajouta rien aux questions que venait de poser Kryssyyor. Il se contenta de s’installer et posa son attention sur les réponses qui allaient sans doute venir. Après quoi, il poserait les siennes s’il l’estimait nécessaire.

L’aasimar resterait écouter ce que Cormac avait à dire au sujet de ces ruines de Phalorm. En suite… et bien ensuite il avait lui aussi des choses à faire avant que la nuit ne tombe réellement.

Elion d'Alusaire utilise ses connaissances pour savoir si ces ruines pouvait avoir un passé glorieux et/ou religieux. (Connaissances noblesse et royauté; connaissances religion)

Ina était contente de sa blague finalement. Ou peut-être que ce Kryss était très bon public. En tout cas pour dérider Elion, il en faudrait tellement plus ! Le pauvre, tellement sérieux tout le temps. Sa vie devait être difficile, et celle de ses compagnons, bien qu’il soit sans conteste un être d’une grande puissance, devait être rassurante mais pas tant plus que cela.

Elle avait encore deux transformations pour la journée. Elle pourrait donc croiser deux espèces d’animaux dans les parages pour ce soir sans avoir de souci à communiquer avec eux. Si elle en avait l’occasion, elle espérait bien trouver surtout des prédateurs. Ils sont souvent de bien meilleures sources de renseignement que les proies. Encore fallait il en trouver des qui soient d’accord pour tailler le bout de gras et non sa chaire pour le diner. Ses souvenirs de la forêt dont ils étaient proche lui revinrent en mémoire pour la situation du bucheron. En effet aller voir les autochtones et faire du commerce avec eux n’était surement pas chose facile pour un humain. Si elle croisait des alliés de la confrérie, elle leur proposerait de servir d’intermédiaire pour les négociations avec lui. Après tout, il méritait bien une récompense et si celle-ci pouvait être de réaliser son envie de commerce d’arbre, alors pourquoi pas ? Un peu de négociations ne ferait pas de mal bien qu’en général ça ne soit pas sa première approche d’une situation épineuse.

Alors que les théories de Kryss allaient bon train, elle se dit que l’idée du monstre errant perdu après avoir été libéré du temple ou je ne sais quoi dans cet endroit était une piste viable. Cependant, elle n’était pas tellement emballée à l’idée de faire de la prospection dans des ruines oubliées et autres endroits où une magie malsaine serait probablement au rendez-vous. Si sa magie de transformation, qui était son plaisir le plus grand dans sa vie actuellement, avait de grands avantages et une certaine puissance, elle redoutait la magie, bien plus que l’épée ou une hache.

Tout en mangeant deux trois morceaux de ses rations, elle répondit aux autres

-De mon côté, je suis pas ravie d’aller dans un temple ancien oublié tout ça. C’est pas mon truc ces endroits-là. Il y a souvent bien plus à perdre qu’a gagner là-dedans. Je préfèrerais qu’on se focalise d’abord sur des environnements plus simples et familier. Les fermes et bois du coin seront bien moins dangereux que ce temple. Enfin, pour commencer en tout cas. Si les infos qu’on glane ce soir et demain nous y amènent, ben on ira évidement.

Terminant son repas frugal pour la soirée, elle prit congé de ses compagnons de route et se dirigea vers les bois. Tout en partant pour s’y enfoncer sans le moindre effort de discrétion, elle salua ses compagnons et leur dit de rester vigilants. Si jamais leth devait venir les trouver c’est qu’un événement nécessitait leur présence au plus vite. Vue l’heure avancée déjà, elle ne pourrait pas s’éterniser dans les bois si elle voulait avoir le temps de se reposer un peu. Mais bon, le sommeil c’est pour les faibles à ce qu’on dit. Voyant ses deux compagnons capables d’à peine se reposer pour être en pleine possession de leurs moyens, elle se dit qu’elle manquait beaucoup à cause de cette condition humaine de base.

Une fois un peu enfoncée dans les bois, elle commença à se faire plus discrète. Le feu de camps de ses compagnons devait avoir fait un peu fuir la faune locale, mais maintenant qu’elle ne le voyait plus, il était temps de se mettre à la recherche des créatures susceptibles de répondre à ses interrogations. Fée, elfe, animal, qu’importe, pour l’instant elle était prête à n’importe quelle rencontre. Leth, le soleil étant maintenant bien partit avait pris place sous sa cape, accrochée a un morceau de son armure. Toute petite qu’elle était et discrète, elle serait probablement invisible aux yeux de beaucoup. Souriant a cette idée, elle gardait un atout sous sa cape, comme quand elle voulait tricher aux cartes.

Sa vision dans le noir étant assez faible, elle se reposait plus sur ses autres sens. De son coté, elle se promenait, assez discrètement maintenant, mais surtout sans aucune difficulté quel qu’était les obstacles qui venait barrer sa route et sans laisser de trace de son passage. Les buissons ne la ralentissaient pas. Elle gardait malgré tout un sort d’illumination prêt à être envoyé au cas ou ses autres sens ne venaient à lui prédire un problème potentiel. La magie qu’elle avait préparée tout en marchant faisait frémir ses doigts de la main droite. Des fourmillements très légers lui parcouraient la main de haut en bas et inversement. La magie n’attendait plus qu’à être lancée.

Vingt-Quatrième jour du Mois de la Fonte, année des Dragons Renégats.
24 Mirtul 1373 (CV)
Lieu : 1 journée de voyage au Nord-Est de Cormaeryn
Moment : Crépuscule
Météo et températures : 7°C, ciel dégagé, légère brise

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Est-ce que les aventuriers savent ce qu'est Phalorm [Connaissances (Histoire/Noblesse et Royauté/Géographie/Folklore local)]:
Elion: 2+5 = 7
Ina: 14+2 = 16
Xarss: 6+2 = 8

Est-ce qu'Ina trouve de quoi se nourrir [Survie]:
13 + 19 = 32 contre DD 10 = Réussite

Est-ce qu'Ina trouve un animal ou une fée avec qui discuter [Connaissances (Nature) + Perception + Furtivité]
20 + 16 = 36 contre DD 15 = Réussite
17 + 17 = 34 contre DD 20 = Réussite
3 - 1 = 2 contre DD 19 = Echec

Tout le monde:

L'effort de mémoire précédent d'Ina lui permit de ne pas réagir avec autant de confusion suite aux explications de Cormac que les autres. Elle ne se souvenait plus exactement des dates d'existence de Phalorm mais elle savait que son surnom était le Royaume des 3 Couronnes et qu'il avait été formé quand les elfes d'Arprofond s'étaient alliés avec les humains, les nains et les gnomes vivant dans la région pour former un front uni contre les attaques des orcs. Comme le royaume avait fini par tomber sous les assauts de ces mêmes orcs, il était probable que la majorité des structures encore existantes et des ruines à moins d'une journée de voyage de la position actuelle des aventurier pouvait tracer son histoire jusqu'à cette époque.

Cormac confirma cela en particulier pour Cormaeryn qui avait été rasée et reconstruite une douzaine de fois au cours des quelques sept siècles qui séparaient l'apogée du royaume de l'ère en cours. Le bûcheron offrit de donner quelques détails supplémentaires mais, outre le fait que le royaume comprenait à son zénith toutes les terres entre la mer et la Haute-Forêt et entre les Montagnes des Epées et la Delimbyr, et même un peu au-delà, y compris Eauprofonde, il devait lui même avouer que l'histoire lointaine d'un royaume qui n'avait survécu qu'un siècle n'était pas son domaine d'expertise. Mais il connaissait quelques légendes dont la place de prédilection était autour d'un feu.

Ina:

La druidesse ayant décidé d'utiliser ses dons pour interroger la forêt et ses habitants avala son diner plus rapidement que le reste du groupe et elle se dirigea vers les arbres. Son repas écourté était une excellente excuse pour justifier sa recherche de quelques friandises naturelles pour le compléter. Les sous-bois regorgeaient, pour qui savait que chercher et où chercher, de tels trésors au point qu'elle fut rassasiée avant d'en avoir atteint la limite. Cela ne l'empêcha de se mettre à la recherche de quelque animal ou fée qui pourrait l'informer. Après quelques minutes de considération, elle décida que la plupart des animaux avaient des intérêts trop limités pour que grand chose puisse en être tiré concernant les attaques sur lesquelles elle enquêtait et elle décida donc de se tourner vers une fée.

Trouver de tels habitants de la forêt n'était pas aussi simple que de trouver un geais ou un écureuil mais après quelques temps elle parvint à trouver des indices de la présence d'une dryade dans les environs. Toutefois, les difficultés ne faisaient que commencer car les fées, et la plupart des animaux d'ailleurs, ont une certaine tendance à être farouches et Ina ne parvint pas à dissimuler son approche suffisamment bien pour que la dryade n'ait pas le temps de disparaitre. D'un autre côté, son choix d'interlocuteur était plutôt astucieux la dryade était liée à un arbre, qu'Ina était certaine d'avoir identifié, et la fée pouvait donc sans doute l'entendre même si Ina ne parvenait plus à la voir. Dans les faits, Ina pouvait encore la voir mais elle avait la certitude que la poursuivre n'était pas le meilleure moyen de s'attirer ses faveurs.

Les autres:

Pendant que la damarienne explorait la forêt d'Arprofond, le reste de la troupe se préparait pour la nuit et commençait à faire des plans pour leur enquête du lendemain. La nuit était tombée assez vite et Cormac avait choisi de ne pas faire long feu. Elion et Xarss, sans doute moins fatigués et plus intrigués par la perspective d'en apprendre plus sur les attaques, étaient encore en train de discuter quand quelque chose attira le regard du drow. Il y avait comme un point lumineux dans le ciel qui semblait bouger.

Xarss n'était peut-être pas encore bien habitué à l'organisation des étoiles dans les cieux mais il avait la quasi-certitude que les astres nocturnes n'étaient pas censés changer d'intensité et se déplacer ainsi. Il aurait pu croire qu'il s'agissait d'une étoile filante mais, dans ce cas, elle semblait filer vers eux et il n'était pas certain qu'il s'agisse là d'un signe très auspicieux. En quelques secondes, la boule lumineuse était passée d'un point à la taille de l'ongle de son auriculaire et elle ne semblait pas décidée à arrêter sa croissance.

Lancers...

Elion d'Alusaire - Jet de compétence : Connaissance (noblesse et royauté) : 2(d20) +4(deg) +1(Int) = 7
Ina - Jet de compétence : Connaissance (histoire) : 14(d20) +0(deg) +2(Int) = 16
Xarss - Jet de compétence : Connaissance (histoire) : 6(d20) +0(deg) +2(Int) = 8
Ina - Jet de compétence : Survie : 13(d20) +12(deg) +3(Sag) +2(classe) +2(don) = 32
Ina - Jet de compétence : Connaissance (nature) : 20(d20) +12(deg) +2(Int) +2(classe) = 36 vs DD15 ~ Réussite
Ina - Jet de compétence : Perception : 17(d20) +12(deg) +3(Sag) +2 (vigilance) = 34 vs DD20 ~ Réussite
Ina - Jet de compétence : Furtivité : 3(d20) +0(deg) +2(Dex) -3 (armure) = 2 vs DD19 ~ Echec

Allant d’explications en spéculations, les échanges entre les aventuriers avaient été fourni. Ina notamment avait l’air d’en connaître un rayon sur les lieux. Il y avait encore beaucoup de zone d’ombre autour des ruines, mais pour le chevalier des Yeux Vigilants, c’était probablement la piste la plus prometteuse. Au final, il en ressortait que les ruines de Phalorn dépendaient d’une époque lointaine et révolue. Pour le paladin, l’histoire était belle. Symbole d’une union sacrée entre différents peuples qui avaient trouvé le moyen de s’entre aider plutôt que de se replier sur eux-même malgré la menace prégnante des orques en masse dans ce secteur et à cette époque.

Toute union visant à s’établir pour lutter contre le Mal était digne de respect pour le serviteur de Heaum. Malheureusement, il semblait bien que l’initiative ne fut guère couronnée de succès. Les orques ayant malgré tout réussi à mettre à bat cette coalition multiraciale. Ils durent le payer plus tard, car aujourd’hui, si cette région devait encore comporter la présence de quelques orques, elle ne semblait plus sous une menace d’envergure.

Elion d’Alusaire avait toujours autant d’inconnu qu’avant ce repas. S’il prenait encore un certain plaisir à mettre quelques mets sur sa langue, son corps lui n’avait plus ce besoin de s’alimenter. Lorsqu’il était en campagne, le serviteur de Heaum laissait sa part. Grâce à son anneau, il pouvait permettre aux autres de manger plus. Il apparu qu’il en était de même pour l’elfe noir. Ce qui expliquait également son besoin si minime en matière de sommeil. Quelque part, Elion l’enviait. Il suivait les préceptes de Heaum à la lettre, plus que dans l’esprit de la lettre. La Sentinelle Éternelle ne dormait jamais et restait constamment vigilante. Il préconisait de toujours être prêt et à anticiper le danger. C’était donc un crève-cœur pour son zélé paladin que de devoir dormir.

Grâce à son entraînement, Elion d’Alusaire était capable de s’infliger les pires sévices. Aussi avait-il apprit à dormir en armure. C’était très inconfortable, et il se réveillait toujours en ressentant une grande fatigue. Pour autant, grâce aux pouvoirs que son dieu lui accordait, il pouvait chasser cette fatigue par la magie divine. Ainsi, il dormait… mais il restait prêt à réagir à chaque instant.

Ina était partie depuis un bon moment déjà, et Cormac dormait à poing fermé. L’aasimar avait quant à lui prit le parti de ne pas dormir avant le retour de la gardienne sylvestre. D’abord, il était curieux de savoir ce qu’elle aurait réussi à glaner comme information auprès de la forêt et de ses locataires. En outre, il n’était jamais tranquille lorsqu’un des membres du groupe dont il avait la protection faisait bande à part. L’aasimar se tenait ainsi prêt à dégager au plus vite si la gardienne sylvestre lançait le moindre signe. Rien n’avait été convenu, aussi fallait-il rester attentif.

Assi au prêt du feu crépitant, il discutait donc avec Kryssyyor. La discution avait tout d’abord porté sur le sujet du moment. Mais rapidement, le chevalier des Yeux Vigilant chercha à savoir plus sur le monde d’où venait l’elfe noir.
Elion vivait pour l‘éclat du chemin lumineux qui amenait vers le Bien. Il avait déjà entendu parlé de l’Outreterre. Un royaume de ténèbres et de silence ou le Mal se cachait derrière chaque ombre. Et parmi ce Mal trônant en bonne place, il y avait les elfes noirs.
Le serviteur de Heaum avait été élevé dans le respect de la liberté individuelle. Une liberté chérie qui avait aussi son prix, puisque dans cette liberté chacun devenait responsable de ses actes. On ne pouvait donc pas juger quelqu’un sur sa race, son aspect ou ses origines, mais sur ses actes. Ou tout au moins, sur les traces que laissaient inévitablement les actes maléfiques sur l’âme de ceux qui les commettaient. On pouvait être un descendant d’une illustre famille de bienfaiteur et être soi-même un fieffé malfaiteur. On pouvait, visiblement, être un drow, sans avoir une âme rongée par le Mal. Même s’il fallait aussi l’avouer, l’éducation, la société dans laquelle on évoluait avait bien souvent raison de cette liberté individuelle qui ne devenait qu’une chimère illusoire. Dans ces cas là, il fallait avoir une sacrée force de caractère pour s’échapper du craquant dans lequel on vous faisait grandir.

A ce titre, Kryssyyor bénéficiait d’un certain capital sympathie de la part de l’aasimar. Elion cherchait donc à en apprendre un peu plus sur la société drow d’outreterre. Heaum dans ses dogmes disposait qu’il fallait connaître ses ennemis. Kryssyyor n’en était pas un, mais dans sa grande globalité son peuple d’origine était par définition un ennemi du Bien qu’il fallait éradiquer. Tout comme il fallait éradiquer l’ensemble des forces du Mal. Ça n’était pas une affaire de race.

Alors qu’ils discouraient à la lueur des flamme et au son du crépitement du bois qui brûle, l’elfe noir posa ses yeux rubis sur quelque chose dans le ciel. Elion se rendit compte que le regard du drow n’était pas perdu dans l’immensité du ciel obscure. Kryssyyor restait fixé sur quelque chose. L’aasimar leva la tête à son tour et pu voir ce que Kryssyyor regardait avait insistance.

Haut dans le ciel nocturne, il y avait une sort de boule lumineuse qui semblait se déplacer à une vitesse folle. En quelques secondes, elle s’était rapprochée considérablement. Elle semblait grossir à vu d’œil. Le plus inquiétant, étant que l’objet lumineux, quel-qu’il pu être se dirigeait vers eux. S’il ne changeait pas de trajectoire, la chose risquait fort de s’écraser tout proche du campement. L’onde de choc serait dévastatrice.
Sa première pensée alla en direction d’Ina. L’aasimar espérait qu’elle avait pû percevoir le danger et qu’elle se mettrait à l’abri. Il était évident que quoi qu’il fasse, il ne pourrait jamais la retrouver à temps pour la protéger. Il se concentra donc sur ceux qu’ils pouvaient aider.

- Il nous faut un abri. Quand ça touchera le sol et à cette vitesse, il y aura une grande vague de force, de poussière et de débris qui voleront en tout sens. Réveille Cormac.

Elion d’Alusaire regarda autour de lui pour tenter de trouver un abri. Mais pour l’heure, il était difficile de savoir où allait tomber la boule lumineuse. Et quant ils le sauraient, il serait trop tard pour se planquer. Le paladin récupéra son heaume qu’il mit sur sa tête et son bouclier qu’il fixa dans son dos.

Il donna l’ordre à ses montures de se coucher sur le sol, espérant qu’elles seraient un peu plus à l’abri. Enfin, il appela Kryssyyor et Cormac à le rejoindre.

- Venez, serez-vous contre moi ça risque d’être violent. Baissez-vous à l’intérieur de mes ailes.

L’aasimar ne voyait pas grande chose de plus à faire. Il s’en voulait de n’avoir pas anticipé cette épreuve inattendue. Mais honnêtement, qui aurait pu prévoir la chute d’une étoile filante sur leur tête ?

Abrité dans son armure de mithril, renforcé dans son dos par son bouclier, sa tête couverte par son heaume, Elion d’Alusaire allait faire rempart de son corps pour protéger ses compagnons. Il n’y avait absolument rien d’héroïque là-dedans pour lui. Il faisait simplement son devoir du mieux qu’il pouvait.
Déployant ses longues ailes blanches immaculées de façon à faire une sorte de hutte en plume, il se baissa à son tour pour offrir le moins de surface corporelle possible et faire en sorte que se soit le bouclier dans son dos qui encaisse le plus gros du choc. C’était un abri bien maigre, mais avec le peu de temps dont ils semblaient disposer, il n’y avait pas grand-chose à faire de plus. Elion espérait qu’il pourrait protéger ses compagnons du plus gros des dégâts, quitte à les encaisser tout seul.

Il n’y avait plus grand-chose à faire. Dans la langue céleste, le paladin murmura une fervente prière à son dieu. Il implora Heaum pour qu’il lui apporte son aide et qu’il lui permette de jouer son rôle de protecteur. Elion ne s’inquiétait pas pour lui-même, dans son esprit il était déjà mort et ne vivait que par la grâce de Heaum. Non, il s’inquiétait pour l’humain et le drow. Il s’inquiétait pour la gardienne sylvestre seule dans cette nuit en terre inconnue, Elion espéra qu’elle fut simplement suffisamment éloignée du point d’impact. Il s’inquiétait également pour ses montures qui devaient se débrouiller seules.
Tenant la position, il garda son regard fixé sur l’objet lumineux. Il ne baisserait la tête qu’au tout dernier moment pour ajuster au mieux sa position et offrir le meilleur écran protecteur possible à ses compagnons. Le paladin planta le fourreau de son cimeterre lourd dans le sol, l’arme se trouvant toujours à l’intérieur. Cela donnerait un point d’ancrage pour ses compagnons afin qu’ils puissent résister le mieux possible au souffle qui ne manquerait de les faucher.

Le visage balafré du paladin restait impassible, seul bougeait ses lèvres pâles qui prononçaient toujours la prière à Heaum. Ne pouvant rien faire de plus, Elion d’Alusaire patientait, tel le rocher dans la tempête.

Le faussement appelé Kryssyyor aimait les soirées retiré loin des villes, loin des peuplades, loin des troubles. Il était en ce moment comblé, presque seul, accompagné de peu de monde, il discutait légèrement des prochains actes qu’ils feraient pour continuer leur enquête. C’était simple, pas compliqué et reposant. Lorsqu’Ina partie quérir des informations auprès de la nature, il se retrouvait avec Élion auprès du feu, Cormac dormant tout blotti dans sa couverture et les chevaux, majestueux, restait debout se reposant pour passer la nuit.

La discussion devint intéressante lorsque le paladin lui demandait des informations sur l’Outreterre, si l’elfe sombre avait mis derrière lui ce monde, il n’en restait nostalgique quand même, non pas sur les peuples qui y vivaient, ni même des monstres qui la peuplaient, mais du lieu même. Il commençait à expliquer que le lieu lui manquait et qu’il y avait une certaine beauté dans les noirceurs si bien sûr l’on se donnait la peine d’y voir plus clair et que pour lui, Narbondel, la stalagmite qui autrefois était le tombeau de Menzoberra le Kinless et qui était devenue l’horloge de la ville suite à la magie de l’archimage, serait pour toujours l’une des beautés de Menzoberranzan, sa ville natale. Il expliquait aussi les beautés des lueurs étranges des champignons et des lacs souterrains ainsi que des grottes gigantesques qui étaient souvent éclairées de mille feux sombres aux couleurs inimaginables. Son regard était illuminé et semblait voir de ses yeux les grandioses beautés qu’ils décrivaient puis vint le moment de parler du véritable sujet que le paladin voulait entendre, là, il s’assombrit.

Il était indéniable qu’il avait une rancœur au fond de lui par apport à son peuple. Il commençait par lui expliquer qu’aucune confiance ne pouvait être envisageable entre eux, que des machinations, sans cesse, étaient en plan pour détrôner une famille et une autre et que même entre les races qui vivaient en Outreterre que des alliances se fomentaient pour détruire l’un et l’autre. Il parlait d’horreur sans noms, d’activité insoupçonnée pour un surfacin, le drow n’avait pas de retenu sur les choses horribles qu’il avait vues et vécues, sur les mœurs déviantes des peuples souterrains. À un moment, il eut un silence, il sortit une bouteille et en prit une gorgé et expliquait que jeune, trop jeune, les mâles doivent aller dans un orphelinat où on leur donne toute liberté du meurtre envers leur confrère, cela servait de purge pour les mâles dans la société drow. Visiblement il s’en était sorti, mais à voir le tremblement de la main qui tenait la bouteille, il en avait gardé une bien triste mémoire, ce qui faisait de lui, ce qu’il était aujourd’hui. Il poursuivit rapidement que c’était à ce moment qu’il avait réalisé qu’il était différent des ses pairs et qu’il ferait tout en son faible pouvoir pour sortir de l’Outreterre, mais que malheureusement, le fait de sortir de l’orphelinat lui avait apporté les fougues de sa génitrice ainsi que celle de ses garces de sœurs et que là, son véritable calvaire avait commencé.

Pour s’en sortir il avait dû opérer judicieusement en s’alliant avec des commandants de sa famille pour devenir l’un des lieutenants de garnison de la surface qui faisait des raids pour engranger des esclaves pour le compte de sa génitrice. Ce fut pour lui, le pire des moments à subir, mais que lorsqu’il avait réussi à se trouver un allié parmi la Bregan Aerthe, il avait mis en plan un moyen de quitter définitivement l’Outreterre. Il ajoutait que sa chaine d’entrainement qu’il avait utilisé plus tôt était celle d’un des esclaves qui s’était libéré et qu’il avait dû l’abattre, ce moment avait été définitif pour lui, cette chaine était devenue une force pour lui, tout comme l’esclave mort libre, elle serait à tout jamais le symbole de la liberté pour lui. À son retour auprès de sa génitrice et suite qu’elle est ordonné de tuer sa bien aimée, il avait disparu dans les fanges de Menzo pour entendre parlé d’un ordre de moine qui c’était enfermé dans la grotte du Glas rampant et que le frisson qu’il avait eu à ce moment l’avait appelé à le rejoindre, il n’avait plus rien à perdre, il eut une formation légère auprès du thieffelin qui le sommait d’aller à la surface se parfaire auprès de l’Ordre du corbeau qui lui faudrait trouver. De là il avait patienté, étant obligé à faire les basses besognes pour sa génitrice jusqu’aux jours ou une commande d’esclave fut demandé et c’est là qu’il avait pris sa chance. Une fois à la sortie, il était disparu dans la nature de la surface errant ici et là à la recherche de l’Ordre du corbeau, pour malheureusement apprendre qu’elle c’était dissous que les membres étaient éparpillés ici et là œuvrant dans la voie du silence. C’est dans sa quête de trouver un des membres qu’il était tombé sur la Main des mystères…

Il se mit à rire un moment en s’excusant d’avoir dévié sur sa vie privée, c’est là qu’il avait levé les yeux au ciel pour contempler cette plus grande merveille de la surface qui le laissait toujours sans voix tellement c’était impressionnant cherchant à expier l'une de ses tares égocentriques. Puis soudain, ne connaissant pas les mystères des étoiles il fut surpris que l’une d'elle se déplace.
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-C’est censé bouger une étoile?- [i]Demandait-il idiotement. Il eut la réponse rapidement lorsqu’Élion le sommait de réveiller Cormac, ce qu’il fit prestement ne croyant pas à une telle chose. Était-il damné à ce point que les étoiles lui tombent sur la tête? La proposition du paladin vint le toucher profondément, mais pour l’ex sombre de l’Outreterre la personne la plus importante était Cormac, car il connaissait les lieux mieux que tous, alors le drow prit une décision qui souhaitait ne pas regretter. Élion pourrait beaucoup mieux protéger Cormac s’il était seul sous les ailes protectrices du paladin, il n’y avait pas de place pour deux alors rapidement, il tissait dans la toile une protection pour lui puis se mit à léviter prenant de la hauteur de plus en plus. Ainsi protégé d’une armure du mage et en prenant de la hauteur il espérait diminuer les dommages de l’impacte de l’étoile qui tombait. Bien entendu, il ignorait que ceci était possible et n’avait aucune idée de ce qui allait se produire. Ce qui vint le toucher le plus n’était pas de laisser le paladin seul au sol avec Cormac, c’était qu’il ne pouvait rien faire pour les chevaux.

*Séluné, vient nous en aide de ta protection!*






Sort niv.1:Armure du mage et don racial lévitation.

La petite balade dans les sous-bois fut des plus agréable, a cette heure ci de la journée, avec le réveil des prédateurs nocturnes et les nids à défendre, il faudrait pourtant être un peu prudent quand même. Ina pu grignoter la fin de son repas et même prendre quelques poignées de baies supplémentaires pour ses compagnons et Cormac. Tout en cheminant, elle ignorait tout de la mauvaise surprise qui attendait le camp où elle devait retourner plus tard.

Elle finit par trouver de quoi satisfaire sa curiosité et récompenser sa recherche. Une Dryade. Il était assez rare même pour des druides de s’entretenir avec ces créatures. Farouches et très bien dissimulées aux yeux de tous, il faudrait l’amadouer et tenter de gagner sa confiance. Elle savait que la Dryade pourrait au moins tenter de se débarrasser d’elle d’un simple sort de contrôle mental. Elle y était préparée, espérant que cela suffirait.

Une fois bien repéré l’arbre originel de la créature convoitée, elle rangea ses armes tout doucement. Sa lance retrouva sa place dans son dos, et le reste de son attirail menaçant resterait résolument au fourreau. Il fallait qu’elle ajuste son attitude pour ne pas passer pour une menace, tout en gardant un certain aplomb pour susciter l’intérêt de la fée. Elle se dit également qu’il était temps de dérouiller un peu son Sylvestre. La créature serait surement plus à l’aise et précise si on lui parlait une langue naturelle pour elle.

Elle récupéra quelques baies qu’elle avait trouvé en chemin et les déposa doucement à quelques pas de l’arbre de son attention. Elle recula d’autant de pas qu’elle en avait fait pour s’approcher. En tout cas il faudrait être patient.

-Bonsoir habitant de la forêt. Je m’appelle Ina. Vous n’avez évidement pas besoin de moi pour trouver de quoi manger, voyez donc ces quelques baies comme un gage de sympathie à votre encontre. J’aurais aimé pourvoir vous parler d’une situation préoccupante dans la région. Soyez assuré que je ne bougerais pas d’un pouce sans votre assentiment. Il serait également plus agréable que vous vous montriez pour converser, mais je comprendrais que la prudence à mon égard vous dicte de ne pas vous montrer entièrement. Tant que l’on peu discuter, je serais ravie.

Ina marqua une courte pause pour voir les réactions éventuelles de son interlocutrice, espérant qu’elle ne se serait pas transportée dans un autre arbre pendant son discourt.

-Auriez vous vu ou entendu parlé au gré du vent, de certaines disparitions inexplicables dans les environs ? Cela toucherait des femmes humanoïdes, et probablement d’autres entités ?

Vingt-Quatrième jour du Mois de la Fonte, année des Dragons Renégats.
24 Mirtul 1373 (CV)
Lieu : 1 journée de voyage au Nord-Est de Cormaeryn
Moment : Crépuscule
Météo et températures : 7°C, ciel dégagé, légère brise

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Est-ce qu'Ina réussi à s'attirer la sympathie de la dryade [Social]:
20 + 8 = 28 contre DD 19 = Réussite

La dryade devient amicale.

Ina:

Rencontrer une dryade, en particulier intentionellement, était rare, même pour les plus expérimentés des druides. Réussir à interagir avec une dryade avec un tant soit peu de succès était proche du miracle. Ina était consciente de l'énormité de la tâche qui se dressait devant elle mais elle n'était pas du genre à se dégonfler seulement parce qu'elle avait peu de chance de parvenir à quoi que ce soit de probant. Mais le temps qui s'écoula sans le moindre bruit venant de la direction dans laquelle elle était, presque, certaine que la dryade s'était dirigée pour dissimuler sa présence joua avec ses nerfs. Mais elle s'aperçut que les brins d'herbes sur lesquelles elle avait déposé son offrande se courbaient avec une lenteur qui aurait pu être attribuée à une faible brise. Le fait que les baies se dirigeassent vers le tronc d'arbre en ligne droite aurait été plus difficile à expliquer par le vent. Il semblait qu'Ina avait réussi, au moins, à convaincre son interlocutrice de ne pas fuir. Quand son cadeau atteignit la racine de l'arbre, elle vit une main qui aurait facilement pu être prise pour une branche s'en saisir et, elle en était presque certaine, un petit sourire éclairer le bout de visage qu'il lui semblait pouvoir distinguer contre l'écorce du tronc. Les baies disparurent derrière l'arbre mais une petite voix qui avait quelque chose du souffle du vent dans les branches et de la glissade d'une goutte d'eau le long d'une feuille se fit entendre.

-

Lentement, un bras recommença à émerger du tronc de l'arbre et il fut suivi par une tête, un torse, un autre bras et finalement, la dryade se trouva entièrement entre l'arbre et la druidesse. Son visage montrait toujours une certaine appréhension mais son regard n'était ni baissé comme si elle craignait une attaque, ni si direct qu'Ina pouvait craindre de se faire attaquer elle-même.

-

Les autres:

Quand ils prirent conscience du danger, Elion et Xarss s'élancèrent et se préparèrent à affronter leur destin. Cormac était pronfondément assoupi et pas particulièrement heureux d'être réveillé ainsi. Il lui fallut quelques instants pour se souvenir d'où il se trouvait et de qui étaient ses compagnons. Il lui fallu un peu plus longtemps pour comprendre ce que le drow lui disait à propos d'une étoile ayant visiblement décidé de s'écraser sur leurs têtes. Il était déjà, relativement confortablement, à l'abris des ailes d'Elion d'Alusaire quand il comprit que le plan était que ce dernier utilisent son corps pour les protéger de l'impact. S'il avait été mieux réveillé, s'il avait eu plus de temps ou s'il avait eu une meilleure idée, il n'aurait probablement pas hésité à faire une remarque sur la qualité douteuse de cette stratégie de survie mais il se tut. Les montures, elles, voyant l'agitation de leurs cavaliers n'hésitèrent pas à s'exprimer.

Une fois l'aasimar bien ancré et l'elfe des profondeurs, peut-être, plus en sécurité quelques mètres au-desus du sol, les deux aventuriers tournèrent de nouveau leurs regards vers la boule de lumière qui se dirigeait vers eux afin de se préparer à l'impact et d'estimer le lieu d'aterrisage de la météorite. Ils furent surpris de voir que le point lumineux était plus loin que ce à quoi ils s'attendaient et qu'il ne semblait plus aller aussi vite. Une poignée de secondes plus tard, ils réalisèrent qu'il y avait une sorte d'ombre qui accompagnait la boule lumineuse. Une minute plus tard, probablement un peu plus rassurés, ils virent, sauf Cormac qui avait les yeux fermés attendant impatiemment la fin de ses jours, une créature qui aurait pu être un très gros chat si elle n'avait pas eu la tête, et les ailes, d'un oiseau de proie se poser à quelques pas de leur position accompagnée d'une boule de lumière d'une quarantaine de centimètres de diamètre. Ce fût la sphère lumineuse qui commença à parler.

-

Faisant bouclier de son corps pour tenter de protéger Cormac, le paladin récitait sa prière à son dieu. Si cette météorite touchait le sol à cette vitesse, le souffle serait dévastateur. Ainsi positionné, Elion d’Alusaire savait qu’il avait peu de temps de survivre. Mais il était prêt à la mort. Il n’avait de raison d’être que celle de servir celui qui lui avait offert sa renaissance après le carnage à la ferme familiale. Son existence appartenait à Heaum et s’il rejoignait les Sept Paradis dans ces conditions, en faisant son devoir et en accomplissant la volonté du Vigilant. Alors il serait peut-être digne de servir dans les rangs de serviteurs de la Sentinelle Éternelle dans la protection du Mont Céleste.

Le temps sembla s’arrêter, et le paladin commença à avoir le temps pour repenser à des choses auxquelles il avait déjà prêté attention. Il lança un regard vers ses montures, puis vers Cormac qui s’était roulé en boue entre ses ailes.
Alors, il pointa à nouveau ses yeux vides de vie et de la moindre émotion vers l’objet céleste qui aurait déjà dû s’écraser. Le Vigilant avait-il dévié la course de l’astre brillant ? Avaient-ils été l’objet d’une hallucination ? Ou la mort avait-elle frappé si vite, qu’il ne s’en était même pas rendu compte ?

L’étoile ne semblait plus aussi pressée de venir s’écraser. Elle avait même considérablement ralentie, ce qui était pratiquement impossible sans une intervention divine. Finalement après une minute qui sembla durer une éternité. Il finit par se convaincre qu’il n’y aurait pas de crash de comète ce soir. Mais alors qu’est-ce que cela pouvait bien être ? Relâchant sa position protectrice pour Cormac, le paladin se releva lentement pour se tourner ostensiblement vers la source lumineuse.

Si les yeux topaze du paladin semblaient vides, ils voyaient en faite très bien dans l’obscurité. Elion vit s’approcher le plus gros volatile qu’il n’avait jamais vu. Il y avait aussi une sphère lumineuse qui semblait danser autour du volatile. S’étant rapproché un peu plus, il n’avait clairement plus la forme d’un oiseau. Il y avait bien des ailes de plumes et à juger à l’envergure de ses dernières, le corps était bien plus imposant que celui d’un aigle, même géant.
Refermant sa main gantelé de mythal sur la poignée de son cimeterre, Elion d’Alusaire était sur le qui-vive. Pourtant, plus le phénomène se rapprochait, plus il se sentait confiant.

Lorsque la créature volante se posa à quelques pas du camp et que l’astre lumineux se fixa, Elion d’Alusaire sentait une sérénité qu’il n’avait peut-être plus ressenti depuis le jour de son Illumination.
La créature était tout bonnement magnifique. Doté de longues ailes au plumage tout aussi immaculée que celles que portait le paladin, la comparaison s’arrêtait là. Celles de cette créature faisaient un bon pas de dragon d’envergure. Elles étaient bien plus puissantes que celles du paladin et elles scintillaient de reflets irisés de platine. Un corps de félin de prêt de trois mètres de long à la musculature impressionnante saillant sous une fourrure d’un gris presque blanc au reflets d’argent. Ses larges et puissantes pattes arrières étaient celles d’un gros félin. Ces pattes avant, quant à elles, ressemblaient d’avantage à celles d’un aigle aux serres acérées. La tête du griffon était celle d’un aigle aux plumes blanches qui mettaient en avant le terrible bec courbe d’un noir de jais. Ce noir profond et ce blanc immaculé mettaient en exergue les yeux magnifiques de la créature. D’un bleu cristallin intense pailleté d’argent, le regard du griffon ne le quittait pas.

Depuis sa plus tendre enfance, Elion d’Alusaire avait été entraîné à cacher ses émotion derrière un masque impassible et austère. Tentant de son mieux de conserver ses émotions pour lui-même, il devait lutter pour une chose qui était maintenant devenue si facile pour lui. Aucune des deux créatures ne semblait hostile. Il en émanait une telle bonté, que le paladin n’eut guère besoin d’user de sa détection du Mal.

Alors, et alors seulement, le silence presque religieux fut brisé. Le son d’une voix profonde et calme émanait clairement de la sphère lumineuse qui ne devait être autre chose qu’un archon lumineux. Lorsqu’il commença à s’exprimer en céleste, le serviteur du Vigilant su. Cet archon lumineux était autre qu’un envoyé de Heaum.

Elion d’Alusaire ploya le genou et baissa humblement la tête, son cimeterre planté dans le sol devant lui, ses mains tenant la garde et laissant la poignée vide. L’Aasimar ne ployait pas le genou devant grand monde. Face à un envoyé divin s’était bien la moindre des révérences à faire.

Il lui fallu un instant pour comprendre le sens réel des mots et surtout leur signification profonde. Son dieu, celui qui lui était apparu dans cette chaude et sinistre journée où sa vie avait basculé de façon définitive. Ce jour à la fois maudit par la mort brutale et sauvage de ses parents et bénit par sa renaissance et l’Illumination pendant laquelle Heaum s’était révélé à lui sous la forme d’un grand guerrier vêtu de son harnois et couvert de son heaume. Ses mots raisonnaient encore à ses oreilles.
En réaction face à autant d’ignominie, le tout jeune homme avait été frappé d’une sorte d’amnésie partielle. Il avait totalement oublié son nom, mais il se souvenait de chacune des scènes d’horreur qui s’étaient imposées à son regard d’enfant. Il se rappelait également et de chacune des paroles divines prononcées par Heaum : « Tu n’oublieras jamais ce jour. J’ai veillé à ce que tu vives, et tu vivras pour me servir. Tu seras toujours vigilant pour que cela ne se reproduise plus. Tu lutteras pour moi, tu protégeras les faibles en mon nom. Je t’y aiderai. Maintenant réveille toi ».

A partir de ce jour, sa vie appartenait à son dieu. Elion ne vivait que par et pour Heaum. En cela, il avait été parfaitement éduqué, pour ne pas dire endoctriné par son mentor Hector. Il avait fait de l’enfant une formidable arme froide, dure et impitoyable que Heaum pourrait utiliser à sa guise contre les forces du Mal. Pour le fanatique qu’était le paladin, recevoir de la part d’un envoyé du Vigilant des encouragements pour poursuivre son effort, s’était extrêmement galvanisant. Le regard laiteux de l’Aasimar se posa à nouveau sur le griffon céleste et ce ne fut qu’à cet instant qu’il réalisa l’offrande qui l’honorait.

De nombreux paladins, lorsqu’ils avaient servi convenablement leur dieu se voyaient récompensés par un destrier. Une monture que l’on pouvait invoquer mais qui ne pouvait rester présente qu’un temps limité. Plus la dévotion du paladin devenait profonde, plus son destrier pouvait maintenir le lien avec son chevalier. Les plus zélés pouvaient même se voir octroyer un destrier qui sortait de la norme. Ainsi certains chevauchaient des pégases, des lions sanguinaires et pour certains des dragons. Il s’agissait là de l’élite des serviteurs divins. Alors que l’on reconnaisse parmi ceux là en lui adjoignant un griffon céleste, c’est une récompense qui dépassait largement tout ce qu’il aurait pu imaginer. Faire équipe avec un tel compagnon, s’était un tel honneur que l’Aasimar se demandait s’il en était réellement digne. Jusqu’à présent il n’avait fait que son devoir. Certes, il y mettait tout son sérieux, toute sa loyauté et ne s’octroyait aucune pause. Mais il était loin d’imaginer qu’il avait ainsi attiré le regard du tout puissant Vigilant.

L’Aasimar se releva et remit son arme à sa place dans son dos. Il se tourna vers l’archon et posa sa main droite sur son cœur.



Le paladin était sans voix. Il n’avait pas assez de mot pour exprimer sa gratitude. En outre, il n’était pas connu pour être un fameux orateur. Il était un bras, il était une arme, il était une lame au service de son dieu. Il n’était rien d’autre et il s’en satisfaisait totalement.

D’un pas assuré et contrôlé, il se déplaça jusque devant le griffon céleste. Il planta ses yeux laiteux dans ceux de cristal bleu argenté.



Elion d’alusaire retira son gantelet de la main droite et il la tendit en direction du griffon. Si celui-ci l’acceptait à son tour comme paladin et chevalier, il viendrait au contact et ils seraient alors lié jusqu’à la fin de leur service.