Chapitre 3 : City-tripes à Telpir

Intrigué par la qualité des pièces, les prix bien qu’élevés restaient abordables pour une bourse comme celle de Baelsul, ayant désormais en tête les prix proposés par son interlocuteur, il confirma son souhait d’emporter la petite boite qui l’avait tant intrigué. Un moment d’observation supplémentaire serait sûrement riche en enseignement, sinon le vieux Sarouf aurait probablement quelque chose à raconter à son propos. Baelsul s’en alla en faisant attention à l’attitude des deux hommes qui l’avait regardé avec insistance tout en prenant soin de ranger la boîte dans un endroit difficilement atteignable par un voleur éventuel.

Faisant mines de rien, Baelsul ne désirait pas tant attirer l’attention à lui que de rester sur ses gardes. Son visage resta neutre, autant que faire se peut, avant de filer voir la femme de marin. Il en profita pour envoyer Naira vérifier s’il était suivi ou non.

Une fois chez Iulia, il apprit que malheureusement le mari et le fils n’avaient pas réapparu. Il présenta ses condoléances à cette brave femme. Il essaya de la consoler tant bien que mal, en lui posant la main pudiquement sur l’épaule, le visage peiné par cette souffrance.

Une fois de retour à la taverne, il eut plaisir à revoir Laeylan, sa consœur gardienne sylvestre. Son ton s’était largement adoucit à son encontre et envers ses congénères depuis les quelques jours qu’il l’avait rencontré. D’ailleurs ses découvertes l’intriguaient au plus haut point.

« C’est avec grand plaisir que je t’aiderais pour cette caisse, ça me semble être une des seules rares pistes qu’il nous reste désormais. Par contre j’irais molo avec les autorités du port, dit-il méfiant depuis sa rencontre avec Gorstal puis les deux hommes chez l’ébéniste. Je ne sais pas respirer sous l’eau à mon grand regret, »

Il sirota sa bière puis poursuivit la conversation :

« La veuve Iulia semble belle et bien veuve désormais… Elle n’a plus que de faibles espoirs et la pistes semble froide. L’épave du bateau a été aperçue au sud, elle souhaite s’y rendre demain. On pourrait bien l’accompagner mais pas sûr que ça nous mène réellement quelque part… »

Fouillant ses affaires il alla récupérer la petite boite dont il avait fait l’acquisition plus tôt dans la journée et la montra à Laeylan. Non sans avoir jeté un regarde aux alentours afin de s’assurer d’être en toute tranquillité.

« Par contre j’ai trouvé ça. »

Il en profita pour l’examiner de nouveau et la montrer à sa compagne bleue.

Atanathar fut plus déçu que surpris de la visite chez Gorstal Hammers, certes il ne put rien dérober afin de compenser Baelsul mais il découvrit combien cet enchanteur était plus un commerçant avare et insatiable qu'un magicien. Il vit littéralement ses yeux pétiller d'envie lorsque Messire de Saillac aborda le sujet du trésor d'Immurk et de la statuette du dragon-tortue.
¤ Je me demande quand même s'il n'y a pas un lien entre ce Hammers et les Koalinth, ces derniers ne volent-ils pas que des objets magiques rare et onéreux ¤
Après cette entrevue, il ne restait plus qu'aux deux magiciens de partir de la demeure de Gortal Hammers.
Myllody, qy låol vdaotyzf zavdy kåy wyf yzfdyfoyz zy ly luof jal jally wutty vuål sy luåpaofoyb taol vuål zavoyb jal sy jsål aodyacsy myl ozfydsuwåfyådl yz nawy my vuål. Pydluzzyssytyzf, coyz kåy wy luof ta jdytoydy dyzwuzfdy avyw sy jydluzzaoy, qy zyjduåvy oåyddy my lϙtjafpoy juåd wyffy putty yf tyl wutjaozuzl zuz jsål, Bayslås yf Layϙsaz juådduzf vuål sy wuznodtyd lazl jyozy. Ez jadsazf myåι, qy muol syl dyfduåvyd a syåd aåcydoy wy luod. So vuål sy luåpaofyb vuål juåddoyb zuål ϙ dyfduåvyd lo vuål sy luåpaofyb. Cutty qy zy voyzl jal luåvyzf mazl wyffy jadfoy my sa vossy, qao yzwudy kåyskåyl jyfofyl wpulyl a naody mazl sy kåadfoyd avazf massyd a saåcydoy, jyåfyfdy ylfwy jsål lotjsy kåy qy voyzzy vuål wpydwpyd a vufdy aåcydoy yf kåy zuål syl dyfduåvouzl yzlåofy?

Atanathar avait dans l'idée de continuer son inspection de la demeure de Hammers en en faisant le tour par l'extérieur et voir ce qu'il pourrait découvrir discrètement de la rue et des ruelles attenantes à la demeure, on ne sait jamais cela pourrait servir pour une visite ultérieure.

Si Mikaïl fut déçu par la conclusion de l'entretien, il s'efforça néanmoins de rester impassible et de n'en rien laisser paraître. Seul le ton, légèrement plus sec, qu'il employa pour remercier son interlocuteur et prendre congé pouvait laisser entrevoir que Gorstal Hammers venait de passer du statut de maître de l'Art à celui de vulgaire marchand, puissant magicien, certes, mais simple marchant tout de même, préférant nettement l'or à la connaissance.

Une fois dans la rue, le cormyrien sut gré à Atanathar de sa compassion et hocha la tête pour valider la désagréable impression que lui avait causé l'enchanteur.

- J'avoue que ne m'attendait pas à rencontrer un mage aussi cupide, murmura-t-il, répondant en Chondathan à l'apprenti. Mais c'est de ma faute, j'aurais dû aborder immédiatement la façon de payer ses services au lieu de me croire à un entretien mondain.

La proposition faite ensuite de rejoindre le groupe d'aventurier intéressa fortement le jeune noble, toujours curieux d'en apprendre davantage. À sa volonté de s'informer sur le raid des koalinth, venait de s'ajouter celle d'en apprendre davantage sur Hammers.

- J'accepte avec plaisir votre invitation, poursuivit Mikaïl. En attendant, je vais aller au Vif Aigefin, comme vous me l'avez conseillé, et je vous y attendrai. Soyez néanmoins prudent si vous comptez traîner longtemps dans les parages. Hammers doit avoir installer une surveillance magique autour de sa propriété.

Avec un léger sourire, le cormyrien montrait qu'il avait deviné les intentions du halfelin mais qu'il tenait à le mettre en garde. Une personne aussi riche et cupide que l'était le marchand devait également être guidé par une certaine paranoïa.

Laissant là Atanathar, Mikaïr rejoignit les quais afin de s'installer à l'auberge, prévenant qu'il ne savait pas exactement combien de temps il y resterait car son séjour restait fortement conditionné à des transactions commerciales.

Taverne du Boucanier enfumé, Telpir, Côte des dragons, coucher de soleil 29 Mirtul 1373 CV
Climat: 18°C
Sol: sciure fine sur planches de bois
Sons: discussions animées

Ils se retrouvèrent dans la salle commune de la taverne du Boucanier enfumé, où les conversations allaient bon train. On les reconnaissaient, Baelsul —avec ses flèches mortelles— et Laeylan —seule contre quatre—, comme les héros du raid des koalinths. Deux fois ils avaient été directement abordés pour être félicités, et des badauds leur jetaient parfois des coups d'œil appuyés. Dans un autre contexte, le Boucanier enfumé n'aurait sans doute pas été le débit de boisson le plus accueillant envers des étrangers, mais ils étaient désormais bien vus. Et Maître Morn semblait satisfait d'avoir de tels clients. Ce fut d'ailleurs lui qui accueillit coïncidemment Atanathar et Mikaïl quand ils arrivèrent à la porte:

Maître Morn

– Bonne rencontre. Bienvenue dans mon modeste établissement. Modeste en effet, et presque glauque, comparé au Vif Aiglefin où Mikaïl résidait et où Dame Talindras avaient emmené les deux métis. Le tavernier tentait de jauger le cormyrien et son compagnon halfelin, qui formaient un duo un peu dépareillé. – Ah, mais vous vous connaissez ? Quel plaisir de vous accueillir ! Vos compagnons m'ont sauvé de la ruine, vous savez. Je peux vous servir du vin, si vous désirez… La taverne offrait plutôt des bières aux marins et habitants du coin, mais Maître Morn semblait depuis peu vouloir élever le niveau de son établissement. -------------------- Maître Morn, Vitor de son prénom, était un tavernier pragmatique, jamais joyeux, âgé mais endurant, qui cherchait à faire prospérer son établissement: le Boucanier Enfumé. Les rares moments où il n'était pas affairé, il avait l'habitude de caler sa main au creux de son estomac et de devenir une source d'informations intéressantes sur la ville de Telpir et ses environs.

Partageant leurs découvertes, les improbables alliés avaient quelques perspectives d'occupation avant de rebondir dans l'affaire des koalinths. Dame Talindras s'était engagée à les récompenser, mais aussi à les informer si elle découvrait une piste. Sûr qu'elle serait d'autant plus heureuse qu'ils en dénichent une eux-mêmes, mais ils étaient un peu à court d'idées…

Dans l'immédiat, la maison de Gorstal Hammers promettait vengeance et danger. C'était une belle bicoque, bien fournie et sans doute bien protégée, avec même une écurie pouvant accueillir un plein chariot. Cela permettait sans doute au mage de conduire ses affaires en toutes discrétions, ou peut-être de se faire livrer des animaux comme ce lion qui s'était échappé dans le port. Quoique le dit-lion était destiné à être embarqué, pas débarqué… Atanathar avait repéré une ruelle à l'arrière, et pas moins de deux étages, outre le premier où l'enchanteur les avaient reçu.

La caisse de Laeylan, elle, était certainement immergée là à dessein. Quiconque l'aurait perdue l'aurait repêchée, et une caisse tombée par accident n'aurait pas été protégée et calfeutrée contre l'eau. Mais peut-être le propriétaire était-il mort depuis belle lurette ? La repêcher et l'ouvrir semblait moins appartenir à de l'effraction pure et dure. Quoiqu'il en soit, si les aurorités du port découvraient des richesses dans leur rade, il y avait fort à parier qu'elles se tailleraient la part du lion, pour ne pas dire qu'elles confisqueraient la totalité. Chasseurs de trésors et aventuriers sans charte en savaient quelque chose, dans bien des nations de Faerûn.

Enfin, la boîte à bijoux de Baelsul était une nouvelle énigme. Le Thorass était une langue ancienne, et quelques griffes anodines dans un morceau de bois pouvait parfaitement ressembler à une lettre de son alphabet. Mais deux mots comme "prison" et "aide" ? Sur une création de cette qualité, cela n'augurait rien de bon. Par ailleurs, en utilisant la perle de Laeylan et l'expertise de Baelsul, ils découvrirent que le bois irradiait d'une très faible aura magique. Ni Mikaïl ni le demi-elfe ne purent déterminer s'il s'agissait d'un bois travaillé ou intrinséquement magique. Mais Atanathar avait la conviction qu'il s'agissait des réminiscences d'un effet d'invocation. Bien sûr, cette branche de la magie était si diverse qu'il était difficile d'en savoir davantage. Il faudrait confronter son créateur.

Demain encore, après un passage au temple de Lathandre, ils pourraient songer à explorer l'épave de la famille de Iulia, ou continuer à interroger les locaux sur d'autres attaques de koalinths.

Vous vous êtes rejoints temporellement et spatialement. Les deux métis ont erré plus longtemps, et donc finalement on peut dire que vous êtes arrivés presque ensemble (les deux mages juste après). Après un peu de temps à bavarder et examiner le coffret, le soleil s'est couché. Atanathar je considère que tu es passé voir Sarouf, qui est plongé dans l'étude du journal de bord au point d'oublier de manger. Mikaïl tu me diras où tu as soupé.

Lancers...

Baelsul - Jet de compétence : Art de la magie : 13(d20) +6(deg) -1(Int) = 18 ~ Echec
Atanathar Alcharyn - Jet de compétence : Art de la magie : 15(d20) +4(deg) +3(Int) = 22 ~ Réussite
Mikaïl - Jet de compétence : Art de la magie : 9(d20) +5(deg) +4(Int) = 18 ~ Echec

écidemment le groupe pédalait dans la semoule sur son enquête principale, mais une foultitude d’opportunité de mieux connaître le coin s’offrait à eux. Baelsul qui était parti à l’aventure pour l’aventure prit conscience de sa curiosité qui le poussait à poursuivre chacune des pistes ! L’intrigante caisse du port devait bien-sûr être récupérée et ceci à l’abris des regards, n’en déplaise à Laeylan. La petite boîte en bois cachait un mystère qu’il avait envie de creuser, non pour la gloire mais pour ce qu’il y avait à vivre. Le groupe avait confirmé son intuition et avait même poussé la réflexion un peu plus loin en détectant une trace de magie d’invocation.

« Prison et Aide, ça fait penser à une lampe de génie, un être qui aurait été enfermé dans une lampe ou dans un autre réceptacle, raconta-t-il a tout hasard à ses collègues. Pensez-vous que la magie d’invocation puisse réaliser ce genre de tour ? »

Avant d’aller se coucher, le demi-elfe interrogea :

« Par où souhaitez-vous commencer demain ? Allons-nous voir l’ébéniste, Iulia et l’épave dont elle a parlé ou cette fameuse caisse qui jonche le fond du port ? »

En y réfléchissant, le demi-elfe se dit puis énonça à demi-voix :

« Pour la caisse du port, le mieux est peut-être d’y aller de nuit. On sera plus discret et moins de chance de croiser ce Gorstal. Sauriez-vous comment faire pour pouvoir respirer sous l’eau et pouvoir accompagner Laeylan ? Auriez-vous quelque magie à ce propose chers confrères, dit-il aux deux magiciens. »

Bien qu’ensorceleur, Baelsul ne considérait pas les deux formes de pratiques comme opposées. Ses aïeux avaient été magiciens puis l’usage de la magie s’était perdu sur plusieurs générations. C’est à son retour en haute-forêt, berceau familiale, que son don s’était manifesté attribuant immédiatement ses facultés nouvelles à l’héritage familiale.


Reprenant l'agenda du lendemain il proposa de commencer par accompagner Iulia ou du moins d'aller y trouver l'épave de bon matin et surtout après une bonne nuit de sommeil.

Avant de s'endormir il adressa une triple prière. Il débuta par Sunie la remerciant pour ses bons soins et son amour inconditionnel, qui lui avait permis de vivre une journée de plus. L'archer l'avait promis à Kerri et il ferait en sorte de tenir sa parole. Il poursuivit par Sashelas, toujours plus présent dans sa vie, demandant que les eaux soient son guide. Il termina par Khalreshaar, sa déesse de coeur, la mère des demi-elfes lui offrant sa dévotion.

Arrivé à l'auberge en compagnie de Messire de Saillac ils retrouvèrent leur amis d'aventure. Après avoir fait le point sur la situation avec ses compagnons, Atanathar était du même avis que Baelsul quant aux priorités du groupe
- Baelsul, je crois que tu as bien résumé les priorités qui nous attendent. Ce cher Hammers et le trésor d'Immurk, bien que tentant, ne me semblent pas encore accessible pour l'instant. De toute manière mon petit doigt me dit qu'Hammers et lié aux attaques de Koalinth, je n'arrive pas à m’ôter cette idée de la tête. Peut-être que je me trompe mais je pense que nous le reverrons plus vite que prévu.
- Cet ébéniste mérite bien un visite supplémentaire afin que nous en apprenions plus sur lui. Je me demande s'il fabrique ses articles dans son magasin près de chez Maître Sarouf ou s'il a encore un atelier ailleurs en ville? Avait-il dit quelque chose à ce sujet?
- Toujours est-il qu'il se fait tard et qu'une grosse journée nous attend demain.
Après avoir fait le point avec ses camarades quant au déroulement de la journée du lendemain, Atanathar prit congé pour rentrer se coucher. Comme le magasin de l'ébéniste était sur son chemin, il se permit de passer y jeter un œil de l'extérieur pour voir si rien de suspect n'était à constater. Peut-être y avait-il même un accès par l'arrière du bâtiment? Son inspection faite, Atanathar rentra chez Maître Sarouf pour profiter d'une bonne nuit de sommeil bien méritée et voire même de faire un résumé à son Maître si celui-ci était encore debout.

Ayant pris chambre au Vif Aigrefin et y ayant dîner en attendant Atanathar, Mikaïl essayait de faire le point sur ce qu'il convenait de faire. Collecter des livres pour la Pièce Silencieuse (et, accessoirement, pour lui) paraissait se montrer un peu plus difficile, et surtout bien plus onéreux, que prévu. Visiblement, tout le monde n'avait pas le désintéressement d'un Sarouf, bien plus porté, comme l'était le cormyrien lui-même, par l'accroissement de sa connaissance que par l'accumulation de richesse. Il allait falloir trouver rapidement un autre angle d'attaque pour soutirer quelques manuscrits à Hammers mais également trouver un autre hébergement car, pour tout confortable que soit l'établissement, les tarifs pratiqués par le Vif Aigrefin risquaient de se montrer rapidement prohibitif pour la bourse du jeune mage.

L'ambiance du Boucanier était beaucoup plus rustre mais néanmoins tolérable pour n'y passer que quelques instants en compagnie des étranges aventuriers que Tymora s'était évertuée à lui faire connaître. Sirotant lentement la coupe de vin servie par Morn, Mikaïl avait écouté attentivement les différents récits, sentant poindre son intérêt pour les mystères qui s'en dégageaient.

- Je vous remercie de votre confiance en me racontant ça, commenta-t-il en langue vulgaire afin d'être compris de tous. Si vous êtes d'accord, j'aimerais bien tenter de vous aider. Nos intérêts peuvent rapidement converger.

Le jeune noble eut un petit rire, se débarrassant de l'attitude hautaine qui lui tenait lieu de carapace pour adopter un comportement plus normal. Cela n'était pas encore de la familiarité amicale mais le magicien se montrait plus ouvert à considérer ses interlocuteurs comme des égaux.

- L'invocation n'est pas mon domaine de prédilection, reconnut-il avec un geste désolé de la main. Mais elle permet de faire apparaître des choses, alors j'imagine qu'emprisonner un être, ou plus modestement, un message dans un coffret doit être dans l'ordre du possible. L'ébéniste pourra indiquer d'où provient l'objet, ou le matériau qui a servi à sa composition. À partir de ça, il devrait être possible de creuser un peu.

L'attaque des Koalinth et leur razzia d'objets magiques intéressait davantage Mikaïl qui entrevoyait déjà remonter à l'origine et au commanditaire de ces raids et, par ce moyen, mettre la main sur différents artefacts.

- Ce serait bien surprenant qu'un marchand aussi soucieux de sa respectabilité qu'Hammers se compromettent avec des pillards aussi immondes que ces gobelins aquatiques, fit-il observer. Par contre, il n'est pas exclu que le naufrage rapporté par cette Iulia ait un rapport avec ça. Il faudrait aller voir.

Quant à cette mystérieuse caisse immergée dans le port, Mikaïl était également d'avis d'aller la repêcher, en apportant toute la discrétion nécessaire à cette opération.

- Je ne suis pas en mesure de vous faire respirer sous l'eau, avoua-t-il un peu à contrecœur, un peu réticent à reconnaître ses limites. Mais je pense pouvoir vous aider néanmoins. Que diriez-vous de gagner quelques pieds en taille ? Cela devrait vous faciliter le travail pour dégager la caisse, à défaut d'apporter des bras supplémentaires. Ou alors, je peux invoquer une pieuvre pour vous donner un coup de... tentacule dirons-nous, pour ne pas parler de main. Mais sauriez-vous lui expliquer ce que l'on attend d'elle ?

Plissant les yeux ironiquement, le cormyrien regardait Laeylan, principale intéressée par les dernières questions. De toute façon, toute cette expédition amphibie reposerait sur ses seules épaules alors autant fournir directement tous les éléments pour que la génasi prenne sa décision.

- Une fois la caisse dégagée de sa chape de boue, je peux également permuter celui qui l'aura en main avec quelqu'un se tenant sur la berge, pour peu que cette dernière personne accepte, elle aussi, de prendre un bain.

Mikaïl omettait à dessein de signaler qu'il aurait pu être cette deuxième personne, la perspective de s'immerger dans les eaux troubles du port n'entrant vraiment pas dans ses aspirations.

- Vous voyez, les solutions ne manquent pas. Il ne reste qu'à définir quand vous voulez passer à l'action. Mais, pour le moment, je rejoins notre ami halfelin, il est largement temps de prendre un peu de repos. S'il nous faut, demain matin, accompagner Iulia à la recherche des corps de ses proches, il vaut mieux être en forme. Que diriez-vous de nous retrouver ici à la première heure ?

La soirée à l’auberge se déroula simplement et agréablement. Ses compagnons ne tarissaient pas d’idées pour occuper le lendemain entre la petite boite de Baelsul et sa caisse a elle, plus l’épave et l’hommage au marin disparu. Ils n’allaient pas manquer d’occupation.

Répondant à Mikail, elle lui dit que peut être elle pourrait en effet récupérer la caisse en étant un peu plus grande. Et sinon qu’une pieuvre serait tout à fait apte à l’aider et qu’elle serait peut-être capable de converser avec si tant est qu’elle parle l’aquatique…ce qui n’était pas gagné d’avance.

L’idée du génie avec trois vœux lui plaisait également. Elle n’imaginait pas une seule seconde trouver un tel objet au milieu d’une ville aussi petite que celle-ci ni en possession d’un homme qui ne la vende pas un millier de pièces d’or au moins. Elle qui n’avait que peu de notions d’argent garda pour elle ses réflexions. Eviter de passer pour une andouille et une cible d’escroquerie facile ne ferait jamais de mal.

Elle acquiesça a tous les plan, aussi bien celui de trouver la caisse de nuit que d’en apprendre un peu plus sur la boite de Baelsul ainsi que d’aller voir le bateau échoué. Elle les prévint cependant qu’elle serait occupée au temple de Lathandre pour une partie de la matinée et qu’elle les retrouverait donc en cours de matinée selon leurs programmes.

Après un repas frugal et peu bavard de son coté, elle se coucha comme les autres pour une bonne nuit de sommeil avant une nouvelle journée d’enquêtes, d’aventures et de mystères a résoudre.

Chacun se réveilla avant l'aube, pour des raisons diverses: Mikaïl avait proposé de se retrouver à la première heure, mais devait toutefois consacré quelque temps à l'étude de son grimoire, comme tout bon arcaniste.¹ Atanathar, dans le même cas, avait aussi de menues corvées à accomplir, même si la découverte du Zéphyr debout et de son livre de bord promettait d'occuper le vieux Sarouf; l'apprenti magicien aurait quartier libre ce jour-là. Laeylan devait se rendre à la cérémonie au temple de Lathandre, qui aurait lieu à l'aube. Seul Baelsul se sentait plus libre, confiant qu'il était de retrouver Iulia et l'épave en longeant la côte.²

Tour du matin à Telpir, Côte des dragons, aube 30 Mirtul 1373 CV

Telpir abritait le second plus important temple de Lathandre de tout Faerûn, éclipsé seulement par la Cathédrale des spires du matin, à Eauprofonde. Ces édifices étaient souvent époustouflants, rivalisant de hauteur et d'architecture pour atteindre la lumière du soleil levant ou rendre hommage à celle-ci.³ Et bien sûr, tous étaient orientés à l'est. La Tour du matin, elle, dominait littéralement la ville. On devinait qu'elle avait été agrandie, et que d'autres bâtiments s'étaient construits autour d'elle, pour former un complexe occupé par les disciples de Lathandre.

On laissa entrer fidèles et aventuriers —pourvu qu'ils ne soient pas lourdement armés— qui voulaient assister au service de l'aube: au-dessus de leur tête, la lumière du soleil touchait déjà le haut de la tour. Laeylan n'eut que le temps de confier son offrande à un prêtre qui la reconnut:

– Nous nous sommes rencontrés il y a quelques jours ! Vous avez aidé à repousser les koalinths ! Venez par ici. Vous devez enlever cette armure. Si vous souhaitez, vous pouvez enfiler une de ces robes. Venez vite.

Bientôt, elle fut emmenée au-devant de la foule des fidèles, dans la base-même de l'énorme tour: l'édifice pouvait certainement accueillir des centaines de dévots lors des célébrations de plus grande importance. Laeylan n'eut pas le temps de compter les rangées circulaires de bancs; levant les yeux, elle s'aperçut que la tour était creuse et qu'en son centre, un faisceau de lumière concentré descendait pour frapper l'autel. Sa forme de dôme surélevé réfléchissait les premiers rayons de l'aube dans l'ensemble de la structure, produisant une illumination improbable pour un tel édifice, et plus importante que celle de la cour extérieure à cette heure. Le spectacle était grandiose. Le prêtre présidant la prière dans son manteau cramoisi leva les bras; son front était ceint d'un diadème en plumes de paon:

– Mes frères, chantons. Chantons ensemble !

Ce fut avec leur enthousiasme caractéristique, mais toujours digne, que les fidèles de Lathandre entonnèrent un hymne joyeux pour célébrer l'aube, clapant allégrement des mains:

– Ooooooh Oho Lathandre,
Quand Lathandre fait lever,
Le soleil sur nos têtes,
Quand Lathandre fait briller,
Ses rayons c'est la fête,
Toute la journée il veille,
Fais briller le soleil,
C'est par lui, c'est pour lui,
Que partent les nuages,
Que brille le soleil…

–Fais briller, fais briller,
Sacré soleil,
Fais briller, fais briller,
Par monts et merveilles…

Les aventuriers qui y assistaient pour la première fois avaient du mal à y croire. Ils ne se souvenaient pas avoir vu autant de personne aussi gaies en un seul endroit. De plus, si le rythme entraînant était respecté, chacun semblait scander ses propres paroles pour plus de plaisir… Il était heureux que la tour eut été construite en pensant à ses propriétés accoustiques, sans quoi cela aurait donné une belle cacophonie. Le prêtre sermonna ensuite les citoyens sur l'importance de l'espoir, et du renouveau. Il ne fallait pas s'apesantir sur une erreur, mais réessayer et entreprendre encore. Lathandre bénissait les audacieux, et ceux qui acceptaient de recevoir sa bénédiction.

Laeylan réalisa que déjà, on lui faisait signe d'avancer. Toute l'assemblée la regarda, elle et un autre homme manifestement souffrant, s'approcher de l'autel. L'officiant leva les bras vers l'autel, et plutôt que bloquer la lumière réfléchie, ses mains s'embrasèrent d'une lueur rosée. Il descendit d'une marche pour toucher le vieil homme, dont la respiration sifflante s'apaisa aussitôt. Des larmes de bonheur perlèrent de ses yeux.

– La lumière te touche, et Lathandre te guérit.

Quand ce fut le tour de la genasi, elle fut à son tour saisie d'une intense chaleur, mais bien moins incisive que celle d'Eka. Elle irradiait à travers son corps, et Laeylan sentit sa peau se régénérer. Les plaies encore enflammées dues aux griffes du lion se refermèrent pour reformer une peau et des écailles souples. Quand la chaleur se dissipa, la douleur et les peines qui l'accompagnaient depuis quelques jours partirent avec elle.⁴ Le prêtre devait être un guérisseur expert.

– La lumière te touche, et Lathandre te guérit. Aime-le comme il t'aime, fille de l'eau, et marche dans la lumière…

– Ooooooh Oho Lathandre,
…

Le chant qui reprit ne lui permit pas de répondre, et ce fut couvée par les regards souriant des disciples que Laeylan retrouva sa place dans l'assemblée. Il aurait été malvenu de quitter la cérémonie à cet instant, mais elle se termina assez rapidement. Quand la foule se dispersa ou s'avança vers l'autel pour recevoir une gorgée d'eau rituelle, quelques petits groupes se formèrent dans l'énorme salle ensoleillée, dont les quatre aventuriers⁵. L'aube était passée, et beaucoup de possibilités s'offraient à eux.

¹: En fait ce n'est pas nécessaire si tu as encore en mémoire les sorts de la veille. Mais si tu veux les adapter, c'est le moment. D'ailleurs, j'attends de chacun d'entre vous mages que vous postiez vos sorts préparés pour la journée dans le sujet HRP.
²: Si tu veux tu peux soit faire un saut très matinal chez la veuve, soit lui envoyer un message pour quelques pièces de cuivre.
³: Certains sont en verracier pour mieux laisser entre la lumière, d'autres regorgent de vitraux. Le temple de Valombre, détruit pendant la crise des avatars, avait la forme d'un phénix prenant son envol, dont chaque aile se terminait en une tour. Et ce n'était qu'un temple assez mineur.
⁴: Laeylan a récupéré 4PV pendant la nuit. Je m'étais trompé en comptant seulement les niveaux de classe plutôt que le niveau global, mais ça n'aurait pas changé grand-chose. Le soin modéré la remet full life.
⁵: Je considère que soit vous l'avez accompagnée dès le début, soit vous l'y avez rejointe, grâce aux indications de Maître Morn. Restez groupir !

Lancers...

Prêtre de Lathandre - Soins: : [3+6](2d8)+5 = 14
Baelsul - Jet de compétence : Perception : 12(d20) +0(deg) +0(Sag) +1 (racial) +3(familier) = 16

Au saut du lit le demi après avoir salué ses confères magiciens et pris un bref petit déjeuner il accompagna ses compagnons qui s’étaient précipités chez le seigneur de l’aube pour célébrer cette nouvelle journée qui démarrait. C’était surtout l’occasion pour la gardienne sylvestre de recevoir quelques soins divins, comme le lunargentais en avait reçu de la part de Kerri Talindras.

La cérémonie était intéressante et le culte tout à fait respectable. Bien que cette divinité n’ait pas les plus fortes ferveurs du demi-elfe il apprécia toute la beauté de la communion.

Après quoi il proposa à ses compagnons d’aller vite intercepter la veuve. Il n’avait pas convenu de rendez-vous avec Iulia. Il préférait voyager avec elle, ça serait sûrement plus agréable pour elle de se sentir soutenue. Et puis surtout le chemin serait aussi plus simple à trouver, le demi-elfe n’ayant pas pris la peine de questionner l’endroit où se trouvait l’épave.