Chapitre I : Route de pays, mène-moi à la maison

23 de Flammerige, 1373
Ciel dégagé, vent léger, chaleur
Intérieur de la Côte des Epées
Campagnes

Le trio se mit en route. Ashendra et Xethavn, juchées sur leurs nouvelles montures, n'eurent pour le coup aucun problème de monte. L'une comme l'autre semblaient avoir un talent naturel pour l'équitation en plus du fait que leurs montures respectives avaient été excellement domestiqués et réagissait avec douceur et docilité… tant qu'on ne les brusquait pas. Cela avait été le dernier conseil que leur avait donné Egan : en aucun cas elles ne devraient brutaliser les chevaux, qui répondrait très mal à ce genre d'ordre. Et d'ailleurs, il les avait prévenu que les deux chevaux n'était en rien des destriers de guerre, et que, si jamais elles rencontraient des adversaires, tout ce à quoi ils pourraient les aider serait une fuite efficace. Non que ce soit particulièrement rassurant, mais au moins savaient elles désormais qu'elles auraient de bonnes chance de s'enfuir.

C'était déjà ça.

En tout cas, ce début d'une nouvelle vie, pour Ashendra, et cette première vraie « quête » comme disait parait il les aventuriers, pour Xethavn, commençait sous le soleil et la bonne humeur. Mérilia était une compagne agréable, dynamique, souriante et - ce n'était pas si étonnant - intelligente et plutôt docte pour son âge. Et, et cela rassura les deux femmes, non seulement elle semblait savoir où elle allait, voire y avait déjà été, mais elle était une cavalière plus que douée qui elle ne se basait pas sur l'unique ressentit probablement temporaire d'une sorte de talent inné pour tout ce qui avait trait aux chevaux. Elle les fit avancer de front, expliquant comment il devrait se mettre en file derrière elle si nécessaire, mais que en cas de rencontre désagréable, avancer de front leur permettrait de paraître plus impressionnantes de loin. La première demi-heure se passa ainsi, Mérilia leur donnait quelques conseils d'équitation pendant qu'ils rejoignaient la grand route, et sembla même assez impressionnée de leur talent pour des novices. Elle leur donna également à chacune une outre d'eau, les informant que son oncle lui avait laissé de quoi se restaurer sur le chemin dans une auberge de voyageur qu'elle connaissait bien.

Les deux heures qui suivirent furent sans doute consacrés à faire connaissances. Après tous, elles venaient factuellement de se rencontrer. Mérilia pour ce qui la concernait, était en résumé la cadette des enfants d'Arvan, elle étudiait les arts, l'histoire, les langues et la politique sous l'égide de son oncle - et n'en était pas désintéressée - mais elle ne cacha pas qu'elle préférait passer son temps à monter et s'entrainer aux armes avec son père et son frère ainé. Elle dit en souriant qu'elle espérait être choisie dans les rangs de la cavalerie de la garde… pour un jour intégrer la cavalerie griffonne.

Ensuite, ils continuèrent sur la route, croisant fréquemment des caravanes et des voyageurs tant qu'ils étaient sur la grande voie, mais bientôt, elles bifurquèrent vers le nord, et le paysages peu à peu se transforma alors qu'elles entraient dans l'arrière-pays de la Côte. A perte de vue s'étendaient des champs de céréales et des vergers, des bosquets et des prairies. Le pays était bas mais vallonné et dans le calme qui les entouraient peu à peu, d'autant plus paisible que les sabots ne claquaient plus contre la grande voie pavée mais sur des sentiers de terre, elles purent profiter de la vue des blés qui doraient et, au loin des fermes et parfois des moulins. Des paysans travaillaient dans leurs exploitations, et plusieurs fois elles durent s'arrêter pour laisser passer un convoi de bête. Mérilia saluait chaleureusement les habitants, prenant le temps de leur demander des nouvelles du pays, ce qui semblait faire plaisir à ces âmes industrieuses visiblement pas habitués à ce que les gens de la ville s'intéressent à eux. Même si parfois ils exprimaient cela en grognant.

Alors que le zénith approchait, Mérilia pointa une grande bâtisse à l'horizon :

Mérilia

Là bas, c'est l'Auberge du Vieux Moine. En fait, c'est à la fois une auberge et un monastère. Le nom complet de l'auberge est un peu étrange : La Pomme, la Rose, la Marguerite et la Lune. Les moines sont très sympas, leur potée délicieuse et leur cidre, aaaah... leur cidre... -------------------- Mérilia Patel est une jeune femme au port altier qui porte avec naturel ses habits de cavalière. Son regard est tout aussi intelligent qu'il est mutin mais on comprend vite à son contact qu'elle ferait une amie fidèle.

Il leur restait moins d'un quart de lieue jusqu'à la bâtisse qui grossissait de secondes en secondes. Mais, alors qu'ils avançaient, Xethavn et visiblement Mérilia entendit quelques choses au loin. Comme un râle ou quelque chose comme ça, mais très éloigné. A ce moment, un bosquet se trouvait sur leur droite et peut-être était ce simplement un animal entre les arbres... mais cela semblait pourtant venir de plus loin. Quant à Ashendra, la seule raison pour laquelle elle s'arrêta, c'est parce que ses deux compagnes avaient arrêtés leurs montures.

Lancers...

Xehtavn - Jet de compétence : Equitation : 20(d20) +0(deg) +3(Dex) = 23 ~ Réussite
Ashendra - Jet de compétence : Perception : 1(d20) +0(deg) +0(Sag) +2(familier à portée) = 3 ~ Echec
Xehtavn - Jet de compétence : Perception : 14(d20) +0(deg) +2(Sag) +1(racial) = 17 ~ Réussite
Mérilia - Jet de compétence : Perception : 10(d20)+6 = 16 ~ Réussite

Le cœur de l'ensorceleuse était léger. La chevauchée et la compagnie des deux autres femmes lui permettait de penser à autre chose qu'à ses propres problèmes. Elle pouvait définitivement pas rester enfermée dans son carcan de malheur. elle pouvait ainsi se permettre de penser à autre chose pour le moment.

Son cheval réagissait bien à ses demandes, qui étaient sommes toutes relativement simples: rester en selle le plus longtemps possible et éviter un maximum de se faire trop secouer. Et pour le moment, tout allait bien. En espérant que cela continu.

Elle remercia Merilia pour l'autre qui lui permit de se désaltérer pendant qu'elle bavardait de choses et d'autres.

La jeune femme à la peau sombre ne s'étendit pas sur son passé, et préféra donner des demi-vérités plutôt que de raconter son histoire. Fille unique d'un marchand Calishite, elle voulait parcourir le monde pour parfaire ses connaissances et sa magie.

Elle fut surtout impressionnée par la richesse des terres fertiles de ce pays. L'agriculture était magnifiquement développé et elle fut ébahie de voir tout ces champs, ces fruits et ces arbres. Tout y était plein de couleurs, et pas seulement de l'or sablé du désert. Et les gens qu'ils croisèrent étaient pour la plupart avenant.

- Un monastère ? Je n'en ai jamais vu un, mais j'ai lu dans les livres qu'il s'agissait souvent d’ascètes reclus. Cela me parait bien étrange d'y trouver une taverne... Est ce qu'il s'agit réellement de moines ?

Elle ne poursuivit pas, attendant surtout, après les dires de la jeune fille, de gouter à tout cela. Mais observant le monastère, elle n'avait pas remarqué tout de suite que ses compagnes s'étaient arrêtées. Faisant tourner son cheval, elle demanda:

- Que vous arrive t-il à toutes les deux ? Je pensais que vous étiez vous aussi pressées d'arriver et déguster ce bon repas ?

Si ses deux compagnes avaient entendu, Ashendra elle, compris. Elle ne le comprenait pas comme les mages, mais l'ensorceleuse avait suffisamment entendu l'idiome pour le reconnaître. Et son enfance parmi les dunes lui avait appris à discerner les sons a travers le silencieux tumulte des environs paisibles.

Au loin, un peu plus loin, une seconde fois, un étrange son avait rententi dans l'air. Et Ashendra y avait reconnus du draconien, elle en était presque persuadée.

Merilia fit avancer sa monture en la dirigeant comme les deux novices de l'équitation en aurait été incapables, avant de saisir les rênes de leurs chevaux pour les rapprocher du sien. Avec une série de sifflements bas et de cliquetis de la bouche elle sembla indiquer aux équidés de rester calmes.

- Tenez vous bien a vos selles.

Soudain une flopée de lapins, quelques autres campagnoles,deux blaireaux et quelques renard surgirent des fourrés traversant le sentier pour s'enfuir, pour fuir quelques choses vers le nord. Quelques secondes plus tard c'est une grande murmuration d'oiseaux qui filaient dans la même direction.

- Par les Neuf Enfers...

Avec une terreur tétanisée, la jeune fille avec levé les yeux. La haut, venant du sud, l'ombre d'une créature aviaire se profilait sur le soleil. Trop loin pour qu'une silhouette de cette taille soit un griffon ou un hippogriffe, beaucoup trop loin pour un oiseau. Et ayant bien trop déclenché l'instinct de survie de toute la faune local pour être autre chose que le plus grand prédateur de ce monde.

Heureusement pour elles, le dragon était si loin que la terrible fascination ne se changea pas en terreur. Ce qui ne fut pas le cas pour les chevaux. Et si la monture d'Ashendra se tint, ce ne fut pas le cas de celle de Xethavn qui échappa a la prise de Mérillia et commença a cavaler sur la route, vers le monastère, sans que la jeune demie-elfe ne réussisse a le maîtriser.

Lancers...

Ashendra - Jet de compétence : Linguistique : 13(d20) +0(deg) +2(Int) = 15
Xehtavn - Jet de compétence : Linguistique : 5(d20) +0(deg) +1(Int) = 6
Merilia - Jet de compétence : Linguistique : 1(d20)+3 = 4
Cheval - Jet de volonté (Terreur) : 1(d20)+0 = 1 ~ Echec
Cheval - Jet de volonté (Terreur) : 15(d20)+0 = 15 ~ Réussite

La jeune femme s'était tût devant l'absence de réaction des deux autres aventurières, cherchant à comprendre ce qui pouvait bien provoquer leur soudain mutisme. Elle fronça les yeux, et son visage se ferma, alors qu'elle observait les alentours. Mais elle n'aperçut rien de notable, sauf un son long... ¤ Non. Une... une phrase ? ¤

Elle n'en comprenait pas un traitre mot, mais elle était sur qu'il s'agissait d'une phrase ou tout du moins de mots. En draconien. Son ancien mentor s'amusait souvent à parler dans cette langue à laquelle elle ne comprenait rien. Il aimait dire que la plupart des gens comme elle, qui avait le don, possédait en général un héritage plus ou moins lointain avec les dragons. Mais visiblement ce n'était pas son cas à elle.

Mais là n'était pas le problème. D'où venait ce draconien ?

Heureusement que Merilia avait bien plus de jugeote qu'elle et d'habitude des chevaux. Mais le regard de l'aventureuse nièce d'Haruil pâlit alors qu'il se portait vers le ciel.

Levant les yeux à son tour, la calishite jura à son tour:

Vaelgel chieias linves Cieljilimievmievs cielia cielesegelchi !

Elle observait sans bouger le stupéfiant et terrifiant spectacle.

- Est ce que c'est normal par ici Mérilia ? Demanda t-elle, pas forcement très rassurée. Oh bon sang ! Rattrape Xethavn ! Vite ! Je vous rejoints tout de suite... Je n'ai pas vraiment l'intention de servir d'apéritif à cette toute puissance...

Mais elle ne put s’empêcher de poursuivre son observation, cherchant à déterminer sa direction et aussi la couleur de ses écailles. Elle savait qu'il existait des dragons de couleurs, mais aussi d'attitude, différentes.

Son maître disait souvent en effet que le sang des dragons coulait dans les veines des ensorceleurs. De nombreuses choses allaient dans ce sens... bien d'autres arguments allaient contre. Ceci étant, les Grandes Wyrms étaient terriblement fascinantes, que ce soit vrai ou non.

Et si l'on faisait le moindre effort pour s'intéresser aux créatures de Toril et d'ailleurs, on posait forcèment très vite les yeux sur une gravure les représentant. Le premier dont son maître lui avait parlé était le Rattelyr. Un dragon-serpent sans ailes qui vivaient dans les zones les plus chaudes et inhospitalières de Calim. C'était une question de prévention : rencontrer un rattelyr était l'assurance d'une mort imminente. Même les plus puissants aventuriers et gardes du désert craignaient le dragon à tête de cobra.

Mais ce n'était pas l'un d'eux, évidemment, qui barrait le soleil. Alors que Mérilia cliquait de la bouche, Albâtre s'élança derrière Xethavn, et elle réussit à identifier la créature, malgré la distance qui les séparaient.

Un court instant, la peur la submergea, certaine qu'il s'agissait d'un dragon blanc. Mais, alors que le dragon ouvrait grand ses ailes pour prendre cap vers le nord-est, elle fût légèrement rassurée en contemplant la lueur quasi stellaire qui brillait sur ses écailles. Un instant, le dragon d'argent tourna la tête dans sa direction. Il était impossible qu'il la regarde elle particulièrement. Ou peut-être que si... en tout cas, dans un énorme battemment d'ailes et à une vitesse phénoménale, il disparut bientôt à l'horizon.

Une fois le dragon disparu, un silence avait encore plané sur le monde. Pendant quelques instants, il avait semblé que tout, de la plus petite des fourmis au plus grand des ormes, avait retenu son souffle. Puis tout se relâcha et la vie repris son cours. Mérilia était loin devant, poursuivant la demie-elfe et Mayol obéit sans broncher à Ashendra quand elle lui demanda de les suivre.
Quelques minutes plus tard, elle arrivait en vue du monastère-auberge, où des moines en tenue de travail (au dessus de laquelle certains portait une bure), calmait Asea et prenait en charge Xethavn, visiblement un peu sonnée par la cavalcade. A coté, Mérilia était descendue, et buvait dans son outre, elle l'accueilli d'un signe de la main et un moine souriant avec un peu d'embompoint et une barbe qui rendrait fier un nain vint l'aider à descendre :

- Alaé voyageuse, bienvenue chez nous !, dit il en prenant les rênes de Mayol pendant qu'elle descendait, pas trop secouée ? Y'a beaucoup de vers qui trainent à cause de la rage, tout ça, heureusement qu'ils volent hein !

Il s'amusa de sa blague pendant qu'on conduisait les chevaux à l'écurie. Les trois femmes elles, furent invitées à entrer. Le grand monastère comptait un petit moulin, où les paysans des environs visiblement, venaient moudre leurs céréales. Il ne devait guère y avoir plus de quinze moines et moniales vu la petitesse aparrente des habitations, construit autour d'un cloître, qu'elle aperçu avant de passer la porte. La salle dans laquelle elle pénétra avait certainement été une ancienne salle de prière, une ère plus tôt, en témoignaient les lutrins, dont certains portaient encore des livres et d'autres... de la vaisselle. De même, les bancs de prières avaient été converti en bancs de fête autour des trois grandes tables conviviales autour desquelles se serrait actuellement un peu plus d'une vingtaine de convives dont, évidemment, la discussion actuelle, était le dragon qui venait d'apparaître à travers les grandes fenêtres. Deux moines servaient de grands plats, visiblement une sorte de potée de gibier, et dans les cuisines on s'affairait en chantant.

Visiblement, les moines n'étaient pas tous semblables aux ascètes martiaux qu'on trouvait souvent en Calimshan.

Mérilia posa une main sur l'épaule d'Ashendra.

- Mon oncle m'a dit qu'une sorte de rage planait sur les dragons cette année, et que ce genre de chose pouvait arriver, mais... c'est toujours impressionnant. Apparemment un noir à rasée une partie de Hautelune au début de l'année.

Quoique comprenant visiblement le danger, la vitalité et l'entrainement de la cavalière l'empêchait de sombrer dans le doute et la peur, et c'est avec entrain qu'elle alla rejoindre les autres convives, qui la saluèrent avec une courtoise gouaille, quand elle s'assit.

On passe à la quête stricto sensu dès le prochain post, a moins que tu veuilles par exemple poser des questions aux moines ou aux autres convives. J'espère te trouver un nouveau compagnon bientôt . Si jamais, il semble y avoir là surtout des paysans mais aussi deux ou trois voyageurs bien équipés, un homme qui pourrait être un mage ou un diplomate, trois guerriers très bien armés portant sur leur armure un tabard à la livrée noire et or.

Lancers...

Ashendra - Jet de compétence : Perception : 15(d20) +0(deg) +0(Sag) +2(familier à portée) = 17 ~ Réussite
Ashendra - Jet de compétence : Connaissance (mystères) : 9(d20) +4(deg) +2(Int) = 15 ~ Réussite
Ashendra - Jet de compétence : Connaissance (mystères) : 20(d20) +4(deg) +2(Int) = 26 ~ Réussite

La jeune ensorceleuse reprit sa route vers le monastere, encore secouée par l'amplitude de l'événement qu'elle venait de vivre. Tout s'enchainait tellement vite dans sa vie, et elle semblait aller de l'un à l'autre sans réelle pause. Elle était terrifiée par ce regard qu'elle avait sentit sur elle, et en même temps galvanisée par celui ci. C'était une dualité de sentiments qui l'envahissaient puis refluaient, un peu comme les vagues de l'océan contre la jetée du port d'Almraiven.

Mais au court de son chemin vers le monastère, ils finirent par se calmer, et elle finit par se convaincre que c'était tout simplement impossible que cet être si puissant ce soit intéressé à elle à un moment ou à un autre. Ne serait ce qu'un seul regard.

Mais elle arriva néanmoins jusqu'à sa destination avec un grand sourire béat, qui disparut rapidement à la vue des moines. Elle reprit contenance, et surtout ses distances avec le monde.

- Alae Tabarif, salua t-elle le moine simplement mais respectueusement.

Elle ne rit pas à la blague de l'homme. Comment pouvait on se rire d'un être si puissant qu'il pouvait raser des régions entières à son bon vouloir ? Mais néanmoins elle nota mentalement l'information.

Elle descendit de cheval et fut heureuse de retrouver le sol. La chevauchée s'était bien passée mais elle commençait à ressentir certaines douleurs qu'elle ne connaissait pas auparavant. Mais l'expérience invitait à recommencer.

Elle rejoignit ses compagnes et prit des nouvelles de l'elfe. Elle ne le dit pas mais fut heureuse de ne pas avoir été à sa place sur ce coup ci.

l'information sur la rage fut confirmée quelques secondes plus tard, et un frisson la parcourut en pensant à Hautelune et à leur propre rencontre. Si on pouvait appeler cela une rencontre. Elle se signa rapidement en adressant une prière à Ilmater, comme le lui avait enseigné Bertold.

La calishite rejoignit, de sa démarche féline, Mérilia à la grande table. Elle adressa un simple signe de tête aux autres personnes présentes, mais sans sourire et toujours sur la défensive.

Elle en profita pour les observer et remarquer qu'il y avait différents types de voyageurs présent au sein du monastère. Enfin monastère... Auberge serait désormais un mot plus convenable. Mais l'ambiance n'était pas désagréable. Et en plus elle avait faim.

Elle glissa sa main sur la tête de Jabir, son ami reptilien. Ce dernier avait été plus que discret depuis leur rencontre avec son glorieux et très lointain cousin. Elle le rassura et se retourna vers la table, impatiente de découvrir le menu.

Mérilia l'invita à s'installer à côté d'elle, et bientôt Xetavhn pris place à côté. Elles s'étaient installées devant les trois guerriers en tabard et bientôt, l'un d'eux se tourna vers la jeune aquafondienne qui semblait partagée dans un mélange d'admiration et de timidité qu'elles ne lui avait pas vu jusqu'ici. Pendant ce temps, la potée, très odorante, était arrivée sur la table. Un mélange de légumes racines, de choux d'été, de viande et de fruits séchées, le tout cuit à l'étouffé dans un jus de gibier et de vin particulièrement aromatique. Il y avait là aussi une forme de féculent a la chair jaune et légèrement sucrée, coupée en grand quartier et rôties dans la graisse animale. La demie-elfe murmura qu'il s'agissait de papas, un légume exporté par les maztèques l'année où ils avaient établi leurs premiers comptoirs sur la côte et qui poussait déjà bien dans les champs des Epées. Les paysans les appelaient cartoufle à l'est ou pommes de terre, quoique la ressemblance avec les pommes était faible. Elle rajoutait que les mages avaient du marteler pendant quelques mois que leur consommation n'avait rien de dangereux avant qu'on accepte de les manger quand l'un des guerrier apostropha leur compagne :

- Mérilia Patel-Nassir ?, dit le guerrier d'un oeil circonspect, c'est pas toi qui a mis une raclée au fils Anteos à la derniere joute ?

- Patel-Nassir d'Orges..., murmura timidement la jeune femme, Sir Anteos avait juste pris un mauvais départ et son cheval avait été mal scellé, continua t'elle avec un ton d'excuse.

Les deux autres guerriers s'arrêtèrent de parler un instant et la regardèrent avant d'éclater de rire. Celui qui avait parlé repris ensuite.

- Soit pas si modeste petite, ce branleur de Dulbrawan est aussi prétentieux que son père est retors, mais il sait diriger un cheval. Et même si c'était le cas, ton maître d'armes a dû être fier de la façon dont t'as fait sauter son épée de ses mains. Si ça te dis, t'auras pas besoin d'une recommandation de ton père pour entrer dans la garde, Patel-Nassir d'Orges ! Mais faudra choisir un nom pour tes camarades, c'est un peu long pour les hourras.

Il sourit et leva sa coupe à la jeune femme dont le visage s'était transformé en une boule rouge et incandescente. Le déjeuner se poursuivit dans la bonne humeur, terminé par un gâteau de pain au miel...

On laissa temporairement Xethavn derrière. Son cheval s'était blessé pendant la cavalcade, et là où Ashendra avait dépassé sa terreur, elle avait plus de mal a se remettre de son escapade. Elle leur promit de les rejoindre dès qu'elle et son cheval se seraient remis. Mais alors qu'elles reprenaient route, Mérilia confia à Ashendra :

- Tout le monde n'est pas fait pour l'aventure je crois.

Le reste de la route fut bien plus calme. Elles traversèrent la campagne pendant les reste de l'après-midi, au galop quand elles le pouvaient, au pas ou au trot le reste du temps. Et alors que le soleil se couchait à l'horizon, elles arrivaient en vue du flanc d'une grande colline. Pas une montagne, mais néanmoins assez haute pour cacher les étoiles. Rocailleuse, peu herbeuse, couverte d'arbres fins, elles apercevaient depuis la route un camp de quelques tentes. Mérilia, souriante, indiqua qu'elles s'approchaient. Cela dit, son visage se fit moins heureux a mesure qu'elles avançaient vers leur destination. Aucun bruit de voix, une rare torchère brillant encore légèrement, pas de hennissement, pas de choc de marteau ou d'ustensiles de cuisine. Rien qui ne se répercutait sur le flanc de roche, rien qui troublait la tranquillité du moment. Pas de vie finalement.

Malheureusement, la chose leur fut confirmée alors qu'elles arrivaient. Les cinq tentes - quatre petites qui devaient servir à dormir et une grande servant au travail certainement - étaient inanimées, comme le reste du camp. Au fond, le site archéologique était installée au pied de la colline, des carrés de terre avaient été retournés et délimités par des cordes. Les torchères tout autour étaient éteintes, à l'exception d'une ou quelques rares braises brillaient encore.

Le camp semblait vide.

La tension et l'anxiété emplissait le visage de Mérilia, qui descendit de son cheval.

- Papa !, cria t'elle sans se soucier de discrétion, avant de foncer vers l'une des tentes. Elle en ressortit quelques instants plus tard, indiquant de la tête qu'elle était vide. Elle cachait mal sa peur derrière sa discipline encore incomplète mais se repris. Cherchons dans le camp, ils sont peut-être juste parti pas loin...

Mérilia commença à chercher des indices dans le camp. Restait à Ashendra à décider où, elle, allait commencer à enquêter. Si tant était qu'elle désirait enquêter.

Leur mésaventure résolue et la sécurité relative du monastere-auberge laissa à Ashendra tout le loisir de se détendre. Enfin, cela restait un bien grand mot pour quelqu'un qui vivait encore dans la peur et portait constamment une façade d'assurance sur le visage.

La livrée des hommes face à elles ne semblait pas inquiéter Merillia, ce qui conforta la calishite dans son relâchement relatif. Elle se retrouva néanmoins rapidement sur la défensive lorsque l'un de ces hommes apostropha sa compagne de route. Mais ses doutes furent vite balayer par leurs bonhomies et leurs rires. Elle se nota pour plus tard de demander des explications sur l'origine du nom de famille de Mérillia, et plus encore sur ses prouesses et ses rêves.

Elle se concentra surtout sur le repas et la découverte de ses mets inconnus qui lui mettaient l'eau à la bouche. Elle n'avait jamais manqué de repas durant sa jeunesse, mais avait récemment appris que rien n'est acquis dans la vie. Et le temps passé dans les rues, certes court, lui avait appris que rien ne devait être jeté, car elle ne savait pas quand serait son prochain repas. Sans compter de quoi il serait composé...

Elle se laissa emporter par les saveurs et n'oublia surtout pas de donner de fins et petits morceaux de viandes à Jabir. Et ce gâteau au miel la replongea un instant dans une jeunesse heureuse et sans soucis. Elle n'oublia d'ailleurs pas d'en redemander un morceau pour la route.

La jeune ensorceleuse se mit à regretter Xethavn, et se mit à sa place quelques instants. ¤ Peut être serai-je à sa place si c'était mon cheval qui s'était emballé... ¤ Elle soupira en adressant un remerciement à Tymora, et se concentra ensuite sur le chemin qui leur restait encore à faire.

Elles discutèrent de tout et de rien durant un trajet qui se révéla plus calme que le premier, et tant mieux car la suite ne fut pas des plus joyeuses.

L'anxiété de Mérillia se répercuta rapidement sur la jeune femme à la peau sombre. Elle signala rapidement à Jabir de se mettre aux aguets ¤ Danger ! ¤. Et le serpent se dressa sur ses épaules en humant l'air de sa langue.

Ashendra ne retint pas Merillia ni ne lui jeta de mise en garde. Elle ne savait que trop bien que cela ne servait à rien. Elle descendit prudemment de sa monture et arma son arbalète, avant de se rapprocher de l'aquafondienne.

Elle se contenta de poser une main sur son épaule, et d'un signe de tête commença à chercher à la périphérie du camp d'éventuelles traces qui en sortiraient, de sang qui témoigneraient d'un combat, ou tout ce qui pourrait leur indiquer la raison de l'absence de vie dans ce camp...


Perception: 1d20+2 pour moi et 1d20+6 pour mon familier

Alors que la nature martiale de sa compagne la poussait à dégainer sa rapière - il s'agissait bien là d'une rapière de guerre, pas des fines aiguilles que la calishite verrait certainement un jour dans un duel - Ashendra, rapidement, trouva un indice. Mérilia était de l'autre côté du camp, elle l'entendait ouvrir des pots et écarter des tentures, tentant de reprendre sa contenance.

Quoique absolument pas formé dans l'art de la traque, elle eu comme un instinct, certainement aussi lié à son lien avec son familier, alors qu'elle cherchait du côté du chantier archéologique. Les longues lignes de chanvres encore recouvertes de suif étaient toujours tendues, si quelqu'un de mal intentionné les avaient traversé, il était étonnamment respectueux du travail des savants. Par ailleurs, dans la terre retournée, des traces de pas chaotiques auraient été facile à apercevoir le long des planches qui permettaient justement d'éviter ce piétinement. Et encore une fois, il n'en était rien. Quiconque avait jamais fait des recherches sur quelque sujet que ce soit le savait : le vide pouvait autant être un indice que le plein.

Malheureusement, et même si son cerveau lui disait que quelque chose clochait, elle fût incapable d'en conclure quoique ce soit d'utile.

Ce qui ne fût pas le cas du grand cercle - ou plutôt une sorte de forme vaguement circulaire - d'herbe rase mais piétinées. Herbe, sable ou gravier, Ashendra n'avait pas besoin d'être une éclaireuse pour comprendre ce qui s'était passé ici : on s'était battu. Il n'y avait pas là de carreaux ou de flèches abandonnées, et l'ensorceleuse était incapable d'en dire plus. Mais il y avait une certitude : au moins deux personnes s'étaient battues ici, et à la vue du terrain, le combat avait été acharné.

Xethavn avait été retournée. Son cheval avait été pris d'une peur primale bien compréhensible. Mais là où elle se sentait en mesure de résister à cette terreur en tant qu'être conscient, la cavalcade sauvage avait fait sortir sa peur. Elle ne s'était pas retenue de crier.

Heureusement pour elle d'ailleurs, car son cri avait attiré dehors des moines dont celui qu'elle connaîtrait bientôt sous le nom de Peredoc, un grand moine humain dont le sourire et la bedaine tombante n'occultait pas complètement la puissance physique qui se cachait sous le lard, ni les cals laborieuses de ses mains. Surgissant devant le cheval, il rajouta un peu plus à la peur de la demie-elfe pendant un instant, qui craint de le percuter. Peredoc mis deux doigt dans sa bouche et siffla si fort que les oreilles de Xethavn furent emplies de ce son. Ce son remplaça aussi la peur dans les yeux d'Asea qui freina des quatre fer et avec une dextérité étonnante mais une force compréhensible, le moine saisi les rennes à la volée et fit s'arrêter complètement la jument.

Encore tremblante, la demie-elfe fût descendue de selle alors que ses deux compagnes arrivaient derrière.

La suite fût un flou lancinant, et le cœur serré, elle vit Mérilia et Ashendra partir sans elle. Elle tremblait encore de son aventure une heure après qu'elle fut terminée. Quelque minutes après leur départ, la demie elfe se trouvait sur un banc, au milieu du jardin du cloître qu'entourait les appartements des moines et moniales. Des rires résonnaient encore dans la grande salle. Le vent frais lui amenait les odeurs des blés dorés et des fleurs d'été. Devant elle se trouvait une stèle de bois figurant une étrange gravure. Elle la regardait depuis de longues minutes, cherchant le calme. Et soudain elle compris le nom de l'auberge : La Pomme, la Rose, la Marguerite et la Lune... Chauntéa, Sunie, Yondalla et Sélune. Devant elle, sur la stèle, les quatre déesses semblait partager un repas tranquille et amical. Sous ces icônes un conte cours (qui ne se montrait pas comme une forme de morale religieuse) racontait l'idée de ce diner après une journée difficile, où Chauntéa accueillait ses sœurs. L'histoire, elle le pensait, montrait l'idée que le repos et le retour était à eux-mêmes un cadeau, une récompense, après avoir donné son temps au monde.

Même si aucun de ces dieux n'était de la Seldarine, cette vision redonna une forme de courage à Xethavn. Elle se leva soudainement et se tourna vers les écuries.

« Tout le monde n'est pas fait pour l'aventure je crois », avait elle entendu dire Mérilia. Et bien elle n'était pas de ce monde ! Appuyé sur une colonne, les bras croisés, Peredoc la regardait :

- Prête gamine ? Ta jument est loin d'être une carne peureuse - mais même Piergeron aurait peur d'un lézard géant -, elle va partir au triple galop...

Alors que Mérilia et Ashendra cherchaient toujours elle ne purent que se mettre en alerte en entendant des sabots ferrés percuter les pierres du sentier. Les Gardes d'Eauprofonde - c'était avec eux que Mérilia avait parlé pendant le repas - avait indiqué la direction du site, mais eux devaient retourner à la cité. Xethavn arriverait au soleil couchant. Et Ansea n'avait eu que peu de mal à trouver la route. La demie-elfe se doutait que le cheval avait déjà du s'y rendre. Après tout leurs montures appartenaient aux Patel.

Alors qu'elle s'approchait du camp, elle s'étonna de ne voir éclairer que par une unique torchère, elle ne pût manquer un râle de douleur qui sortait d'un trou d'eau - actuellement sec - à droite de la route. S'approchant, elle vit un vieux nain en tenue de voyage qui se redressait difficilement, frottant son crâne qui de toute évidence avait été percuté par une arme contondante. Heureusement, les fils de Moradin avaient la tête dure.

- Par tous les poils de Dugmaren... il était hargneux celui-là...

Il leva les yeux vers la cavalière. Le nain était désarmé, à peine conscient, couvert de boue et probablement pas un guerrier de métier.

Pourtant il était visiblement prêt à vendre chere sa peau.

Lancers...

Ashendra - Jet de compétence : Perception : 12(d20) +0(deg) +0(Sag) +2(familier à portée) = 14 ~ Réussite
Sabir - Jet de compétence : Perception : 9(d20)+6 = 15 ~ Réussite
Ashendra - Jet de compétence : Art de la magie : 11(d20) +4(deg) +2(Int) = 17 ~ Echec
Xehtavn - Jet de compétence : Connaissance (religion) : 13(d20) +4(deg) +1(Int) = 18 ~ Réussite
Xehtavn - Jet de compétence : Perception : 10(d20) +0(deg) +2(Sag) +1(racial) = 13 ~ Echec
Xehtavn - Jet de compétence : Perception : 13(d20) +0(deg) +2(Sag) +1(racial) = 16 ~ Réussite

Elle avait adressé de multiples prières, invoquant la grasse de Corellon. Le lieu sacré pleine de plénitude que représenter le monastère se prêtait pour la jeune prêtresse à la détente spirituelle.

Cele lui permit également de remettre en perspective ses motivations et sa présence ici. Toute son adolescence, elle avait été préparée à ce genre d’épreuve. Qu’aurait pensée son affame grand-mère de l’a trouver ainsi hésitante a simplement remonter à cheval. Puis elle repensa à l’apparition du dragon. Quelle début de voyage tout de même !

Dans sa quête à l’île brumeuse, sa défunte grand-mère en avait sûrement croisé des créatures terrifiantes de Féerune. Mais si tôt, aurait-elle était aussi courageuse et dure qu’elle avait l’habitude de le montrer de son vivant ?
Xeht avait un doute.

Mais ce qui l’embêtait finalement le plus s’était d’avoir laissé partir Ashendra et Mérilla seule. Elle n’avait fait leur rencontre que depuis deux jours pour Ashendra et seulement depuis ce matin pour Mérilla, mais le fait d’être restée en retrait avait réveillée l’orgueil de la jeune quêteuse. Évidemment lors de leur chevauchée avant la rencontre avec le lézard majestueux, elle leur avait évoqué son enfance heureuse dans la campagne en lisière de bois en compagnie des animaux qui peuplés ce dernier. Lieu que sa mère avait choisis pour élever son unique enfant. Certainement pour la protéger des regards et railleries voir méfiances et défiances que généraient sa nature de demi. Même si pour elle il était clair que c’était avant tout pour mettre de la distance avec sa grand-mère stricte.
Elle leur avait ensuite confiée qu’à la mort de sa mère, il n’avait pas était facile pour elle de retourner à Eauprofonde vivre auprès de Chalthäya. Malgré qu’elle était pipelette sur le trajet, Xehtavn ne révéla pas l’occupation secrète de sa grand-mère qu’elle lui avait transmise sur son lit de mort. Elle savait tenir sa langue quand il le fallait. Elle finit son récit sur son entrée dans les ordres de l’église de Corellon Larethian sous la supervision de Fërdina sa lointaine cousine. Mais des yeux plus aguerris ou s’il la connaissait depuis plus longtemps auraient pu interpréter quelle ne disait pas tout au mimique de sa bouche lors de ses silences. Ses émotions la trahissaient mais c’était plus fort qu’elle. La demi-elfe avait ce défaut.

Quoiqu’il en soit la prêtresse forte des prières adressées à son dieu et aux paroles sage de Peredoc. Elle repris le chemin en adressant un sourire de remerciement au moine.



Finalement en l’absence de dragon, là chevauchée ce déroula sans encombre. Cette pensée fit sourire la demi-elfe. Néanmoins celui-ci ne persista pas longtemps sur son jolie visage. A l’approche du campement, alors qu’elle s’attendait à retrouver tout le monde autour d’un joyeux feu camp, il ne semblait y absout personne. La prêtresse par instinct forte de son entraînement, se mit en alerte. C’est la qu’elle fit pivoter son destrier sur la droite afin de découvrir en contrebas d’un trou un nain qui se relevait d’un bon coup sur la tête visiblement.
Ni une ni deux Xeht descendit du cheval et tendit une main salvatrice à ce dernier.

- Prenez ma main, je vais vous aider à sortir de ce trou. Vous allez bien ? Que vous est-il arrivé ?

Dans un soucis d’aider elle le questionna sur la situation avant même de ce présenter. Un défaut de sa nature de prêtresse et de son attachement à l’ordre de Corellon Latherian et de sa volonté d’aider et de soigner dans ce genre de situation.