Chapitre 2 : Où gîte une coquille de noix

Toujours protégé par la magie de Baelsul, le halfelin s'écarta. Il était dur d'esquiver un coup tout en se concentrant sur ses signes cabalistiques. De son doigt partit un cinglant rayon de glace, qui frappa le mort-vivant. Parfaitement exécuté, il eut cependant un effet bien moindre que ce à quoi l'apprenti s'attendait. Un tel sort aurait tué sans peine un petit animal, mais l'énergie négative qui animait le corps semblait bien plus forte. Les quelques cristaux qui demeurèrent au point d'impact ne semblèrent pas l’incommoder beaucoup.

Hemurelh, réveillé en sursaut, fut heureux d'avoir conservé son arbalète, chargée¹, à portée de main. Son projectile manqua sa cible, malheureusement, qui s'acharna sur l'infortunée sentinelle. Soit il lui en voulait à mort, littéralement, soit elle ne voyait que lui comme proie actuelle. Les histoires et légendes parlaient de zombies écervelés, incapables de penser ou d'abandonner leur tâche, mais celui-ci semblait différent: il avait parlé, après tout. Peut-être voulait se débarrasser au plus vite de l'adversaire le plus proche ?

Baelsul put contourner le feu et engager le combat, mais l'autre le vit venir. Il esquiva le coup, alors même que Laeylan entrait dans la danse. Leur ennemi était désormais cerné, même si cela ne sembla pas l'effrayer. Il se contenta de beugler de plus belle de rauques expirations².

Face à tant de haine, Atanathar continua à se débiner, tel un filou, se mettant d'un pas à l'écart avant chaque élan de l'autre. D'un simple incantation, il envoya une bûche³ du feu sur le mort-vivant, mais celui-ci esquiva l'impact.

Frénétiquement, l'ensorceleur d'Aglarond rechargea son arbalète, mais sa cible luttait avec ses camarades au corps à corps. Il n'avait ni l'entraînement, ni l'habitude, ni même la luminosité pour décocher son carreau au bon moment. Quand le trait manqua sa cible, il ne put qu'être soulagé qu'il n'avait pas atteint un des bretteurs.

Laeylan, de quelques pas agiles, s'était assurée que leur agresseur ne pourrait pas parer tous les coups. Elle l'embroche proprement, mais là où un humain aurait rendu l'âme, la créature retourna la tête dans sa direction, et elle n'eut que le temps de dégager sa lame. Heureusement, Baelsul frappa lui aussi, d'un coup de taille qui dirigea vers lui la colère du mort.

D'un revers de son unique bras si rapide que l'elfe n'eut pas le temps de bouger, le défunt lui toucha la peau. Baelsul sentit l'énergie maléfique du mort-vivant aspirer ses forces, sa chair se flétrir, sa vie s'éteindre… D'un sursaut salvateur, il s'écarta juste à temps. Quelques instants de plus, peut-être, et…

La bûche manipulée —à distance— par le jeune mage frappa le nécrophage dans le dos, mais le coup vengeur de Baelsul, lui, manqua complètement; il faillit même en perdre son arme. Si Laeylan ne s'était pas écartée pour prendre le mort en tenailles, elle aurait sans doute reçu la lame dans le flanc.

D'un nouvel estoc, elle empala à nouveau leur ennemi, et cette fois, il s'effondra comme une masse, comme si la fine lame enchantée de la rapière avait tranché net son lien au plan matériel. Le cadavre s'effondra au côté du feu, sans plus aucun sursaut ou lueur dans les yeux.

¹: On va dire que t'étais prêt, juste au cas où. Sinon ça prendrait le round de se lever et charger.
²: On va dire le brame du cerf en moins sexy.
³: C'est pas très légal, mais original. J'ai considéré que c'était une torche utilisée comme arme improvisée (soit les dégâts d'un gantelet d'armes, comme prévu dans les règles), et j'ai tenté une attaque de contact.
Je n'ai pas utilisé tous les bonus de Laeylan sur sa première attaque, mais elle a touché quand même, donc tout va bien. Dans la deuxième attaque de Baelsul, j'ai oublié le malus du au coup du mort-vivant, mais il a foiré de toute façon. Les dés parlent d'eux-mêmes…

Lancers...

Capitaine Nécro - Jet d'initiative : 10(d20)+1 = 11
Atanathar Alcharyn - Jet d'initiative : 8(d20) +4(DEX) = 12
Baelsul - Jet d'initiative : 3(d20) +4(DEX) = 7
Hemurelh - Jet d'initiative : 9(d20) +2(DEX) = 11
Laeylan - Jet d'initiative : 1(d20) +4(DEX) +1(fougue) = 6
Atanathar Alcharyn - Jet d'attaque à distance : 16(d20) +0(bba) +4(Dex) +1(taille) = 21 ~ Réussite
Atanathar Alcharyn - Jet de dégât : 3(d3) = 3
Hemurelh - Jet d'attaque à distance : 12(d20) +0(bba) +2(Dex) = 14 ~ Echec
Capitaine Nécro - Jet d'attaque au CaC : 9(d20)+3 = 12 vs DD20 ~ Echec
Baelsul - Jet d'attaque au CaC : 5(d20) +3(bba) +3(For) = 11 ~ Echec
Capitaine Nécro - Jet d'initiative : 2(d20)+1 = 3
Atanathar Alcharyn - Jet d'initiative : 10(d20) +4(DEX) = 14
Baelsul - Jet d'initiative : 4(d20) +4(DEX) = 8
Hemurelh - Jet d'initiative : 10(d20) +2(DEX) = 12
Laeylan - Jet d'initiative : 3(d20) +4(DEX) +1(fougue) = 8
Atanathar Alcharyn - Attaque de contact : 2(d20) +0(bba) +4(Dex) +1(taille) = 7 ~ Echec
Hemurelh - Jet d'attaque à distance : 16(d20) +0(bba) +2(Dex) -4 (mêlée) = 14 ~ Echec
Laeylan - Jet d'attaque au CaC : 14(d20) +2(bba) +1(For) +2 (tenailles) = 19 ~ Réussite
Laeylan - Jet de dégât : 5(d6)+2 = 7
Baelsul - Jet d'attaque au CaC : 14(d20) +3(bba) +3(For) +2 (tenailles) = 22 ~ Réussite
Baelsul - Jet de dégât : 7(d8)+3 = 10
Capitaine Nécro - Jet d'attaque au CaC : 20(d20)+3 = 23 vs DD14 ~ Réussite
Capitaine Nécro - Jet d'attaque au CaC : 1(d20)+3 = 4 vs DD14 ~ Echec
Capitaine Nécro - Jet d'initiative : 9(d20)+1 = 10
Atanathar Alcharyn - Jet d'initiative : 19(d20) +4(DEX) = 23
Baelsul - Jet d'initiative : 19(d20) +4(DEX) = 23
Laeylan - Jet d'initiative : 14(d20) +4(DEX) +1(fougue) = 19
Hemurelh - Jet d'initiative : 13(d20) +2(DEX) = 15
Atanathar Alcharyn - Jet d'attaque à distance : 10(d20) +0(bba) +4(Dex) +1(taille) = 15 ~ Réussite
Atanathar Alcharyn - Jet de dégât : 2(d3) = 2
Baelsul - Jet d'attaque au CaC : 1(d20) +3(bba) +3(For) +2 (tenailles) = 9 ~ Echec
Baelsul - Echec critique : 19(d20) = 19
Laeylan - Jet d'attaque au CaC : 14(d20) +2(bba) +4(Dex) +1 (altération) +2 (tenailles) = 23 ~ Réussite
Laeylan - Jet de dégât : 3(d6)+2 = 5
Capitaine Nécro - Jet de dégât : 4(d4)+1 = 5

Ce message a été modifié par Corax le Mercredi 24 Mars 2021 à 20h42

Le combat se déroulait dans un clair-obscur autour des braises encore chaudes du feu de camps. Le sang elfique qui coulait dans les veines du demi-elfes lui permit d’ajuster rapidement sa vision et de discerner sans aucun soucis son ennemi ainsi que ses alliés désormais éveillés. À quatre ils harcelaient le mort à coups de projectiles enflammés ou pointues, à coups d’estocs et de tailles en profitant des possibilités d’encercler l’ennemi.

Le mort vivant était vif et réussi à lui griffer les chairs, malgré le réflexe de Baelsul qui parvint à s’extirper des prises de l’assaillant, il senti ses forces le quitter. Affaibli par le baiser froid de la créature il se rendit compte que l’effet était plus fort qu’un simple impact. C’était la mort qui l’avait touché. Essayant néanmoins de frapper à nouveau, le demi-elfe faillit et manqua de lâcher son arme. Il devait poursuivre le combat jusqu’à la victoire, mais comment continuer à se battre avec cette faiblesse qu’il ressentait dans son for intérieur.

Laeylan mit enfin un terme à la confrontation, le mort vivant s’écroulant. Le demi-elfe n’en baissa néanmoins pas sa garde, il se retourna et scruta la pénombre malgré la douleur qui l’assaillait. Comment se relâcher alors qu’une horde pouvait se trouver à la suite de ce premier monstre. Il fit signe à ses compagnons de rester sur leurs gardes ( jet de perception).

Du coin de l’œil il regarda la vilaine griffure que lui avait laissé le mort, il profiterait de l’arrêt des combats pour panser sa plaie et demander à ses compagnons s’ils s’y connaissaient en blessures de morts vivant puisqu’il semblait que la blessure l’ait affecté en profondeur. Ensuite il faudrait aller jeter un coup d’œil au bateau pour s’assurer que d’autres ne suivraient pas et peut-être renforcer la garde ou trouver un endroit plus calme.

Laeylan dégagea son arme du corps à moitié en décomposition et alla l’essuyer sur des feuilles a quelques pas de là. Elle n’envisageait pas une seule seconde de toucher à ce cadavre. La fin du combat sonnée, elle observa les autres pour s’enquérir de leur état de santé.

Le seul qui avait visiblement une blessure importante, à part pour son orgueil, était Baelsul. A la demande de Baelsul, elle regarda de loin ladite blessure avant de faire une moue dégoutée= en secouant la tête de gauche a droite.

-Je veux bien jeter un œil mais ne me demande pas de toucher ce truc-là. En général je fait pas ma sucrée mais là…vue la tête de ton bras….je dit qu’on brule le corps la ou il est tombé et tant pis pour le materiel….de toute façon vue son état le matériel doit pas être vraiment récupérable.

Elle passa donc quelques instants à observer le bras de son compagnon espérant avoir une illumination, se souvenant de certaines leçons de sa jeunesse sur les plaies et les algues médicinales.

Elle se tourna finalement vers Atanathar et Hemurelh :

-Et vous deux les agités des mains magiques là, vous n’avez pas un truc pour soigner ça ? Au pire ya toujours le Sarouf, il aura peut-être un remontant.

En parlant de remontant, elle se dirigea vers son sac pour en sortir la bouteille de vin qu’elle n’avait pas fini deux jours plus tôt. Elle retira le bouchon avec une main pour s’en enfiler une bonne rasade dans le gosier. Elle tendit la bouteille a Baelsul :

-Tien va, d’habitude le gout se marie bien avec l’odeur du sang mais la… enfin, ca peu pas te faire de mal alors…

Une inspection —prudente— des alentours ne révéla rien d'alarmant. Le mort-vivant semblait sorti de nulle part, même si, vu l'évocation d'un équipage, il appartenait sans doute à l'épave. Mais pourquoi avait-il été condamné à la non-vie ? Et pourquoi lui manquait-il un bras ? Habituée à voir des chairs dans l'eau, Laeylan estima que l'amputation était fraiche, si c'était possible d'utiliser ce terme vis-à-vis d'un mort-vivant. Il ne possédait aucun objet récupérable, mais se débarrasser du cadavre ne fut pas sans peine: leur feu de camp dut être considérablement élargi, à grand renfort de bois, pour l'incinérer.

Ce fut autour d'une large flambée —assez nauséabonde malheureusement— que les aventuriers finirent leur nuit. Plus rien ne vint troubler leur quiétude, et ils profitèrent tous d'un peu de sommeil supplémentaire pour rattraper cette interruption mouvementée¹. Vraiment, la vie d'aventurier ne tenait qu'à un fil: on comprenait pourquoi tant de faerûniens préféraient cultiver les champs ou fabriquer des chaises en bois.

Le bras de Baelsul n'avait pas empiré, mais pas guéri non plus. Et si cet affaiblissement était permanent ? Il aurait sans doute à consulter un prêtre, sans attendre… Après un rapide déjeuner de rations, le soleil s'était levé au-dessus de l'horizon marin, et ils purent voir la crique en toute lumière. Ils allaient devoir décider comment explorer cette épave.


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¹: Un PJ a normalement besoin de huit heures consécutives de repos. Chaque interruption du sommeil demande une heure supplémentaire. Donc entre les gardes et le combat, vous avez dormi après le lever du soleil, mais ce n'est pas une grasse mat' pour autant. Les elfes, eux, n'ont besoin que de quatre heures de rêverie. Si il y a deux elfes dans un groupe, ils se passent le rôle de sentinelle sans même une pénalité d'interruption. Mais bon, c'est cher payé…

Après cette nuit agitée, Atanathar n'était pas reposé. Encore un peu choqué par ce qui était arrivé, Atanathar se disait que décidément les combats ce n'était pas pour lui. Mieux valait s'en tenir éloigné ou être mieux armé, mais dans l'immédiat, il lui fallait surtout rapidement mémoriser des sorts avant d'aller plus loin.
En regardant dans son sac, il s’aperçut qu'il avait emporté un onguent de soin avec lui, au temps le proposer à celui qui l'a probablement bien sauvé d'une mort certaine
- Baelsul, si tu veux j'ai un onguent de soin pour ta blessure, je ne sais pas si cela peut aider dans ce cas-ci, mais je te dois bien ça! Encore merci pour ton intervention! Sans toi j'y serais peut-être resté!
Après cela Atanathar se retira un peu à l'écart pour étudier de nouveaux sorts. Une fois cela fait il rejoignit ses compagnons. Mieux préparé pensait-il et donc plus motivé aussi
- Au fait est-ce que l'un de vous a remarqué si notre visiteur nocturne avait une marque comme le Koalinth dont vous avez parlé avec mon maître? Et qu'est-ce que ce Immurk, vous en avez déjà entendu parler? En rentrant je pourrais faire des recherches dans les livres de mon maître, on ne sait jamais. Mais pour l'instant nous avons plus urgent à faire... l'épave nous attend! Comment procède-t-on? Restons-nous ensemble ou se divise-t-on pour la fouille de l'épave?

Laeylan se réveilla doucement. Encore un peu grogis de ses blessures et du combat de la nuit passée. Elle inspecta ses bandages et changea ceux qui le nécessitaient. Une belle journée s’annonçait pour eux. Une fouille d’épave. Quoi de plus stimulant que ça le matin ? Elle prit son petit déjeuner avec ses compagnon, ne disant pas un mot et remballa ses affaires pendant que les lanceurs de sort faisaient…un truc….visiblement important mais sans intérêt pour elle.

Quand Atanathar revint, il semblait espiègle comme un écolier avec plein de questions. Pour le coup, elle le suivait dans cet état d’esprit. Elle allait pouvoir prendre un peu de bon temps dans l’eau et fouiller une épave.

-Trop de question petit terrestre. Regarde autour de toi. La mer nous offre une épave à moitié coulée à explorer. On a une magnifique journée devant nous et pas de menace visible à l’horizon ! Garde donc tes questions pour tes livres, aujourd’hui on fouille !

Pour aller plonger dans l’eau, elle ne serait clairement pas la dernière. Elle fut d’ailleurs la première à prendre le chemin de la plage. Le vent et les embruns marins qui arrivait à ses narines pouvaient enfin laver les odeurs nauséabondes de la ville et du cadavre de la veille. Si elle n’était pas la pour affaire, elle aurait surement pris le temps de retirer ses chaussures pour sentir le sable s’infiltrer entre ses orteils. Elle se contentera du sable entre les doigts. Le faisant couler d’une main a l’autre en observant le rivage et le navire, assise a quelques mètres de l’eau.

Elle se souvenait de la gerbe d’eau qui était apparu la veille au soir avant de monter le campement.

-J’ai une question pour toi Atanathar, qu’est ce qui est capable dans ce monde de faire une gerbe d’eau comme nous en avons vu hier ? En temps normal j’aurais plongé directement, mais avec cette histoire, je préfère être prudente. Quoi que vu ta taille, si c’est un prédateur, on doit pouvoir te ficeler et te jeter a l’eau pour voir ce qui en sortira…

Malheureusement ses compagnons n’avaient pas été d’un grand secours par rapport à la vilaine blessure. Il fit malgré tout quelque soin à base d’eau et de bandage sans grande conviction étant donné ses piètres compétences. Il accepta le remontant que lui avait tendu la femme bleue, sans témoigner une réelle croyance en ces remèdes, mais peut-être que ça allègerait la douleur ?

Heureusement aucune autre menace ne semblait s’approcher du groupe, ils purent faire disparaître le corps à grand renfort de patience, d’huile de coude et d’étincelles. Reprenant les tours de garde assignés avec une double ardeur, le demi put se reposer, espérant intérieurement que son bras serait guéri au petit matin. Ce ne fut évidemment pas le cas, cette vilaine blessure attendrait le retour en ville pour être prise en charge, mais ce retour ne devait pas trop tarder au risque que son état s’empire.

Sur proposition d’Atanathar, le demi-elfe accepta chaleureusement l’onguent. Même s’il doutait de son efficacité réelle face à une plaie infligée par un mort-vivant, cela soulagerait sûrement la douleur. Il profita du moment du petit déjeuner pour se ressourcer et préparer la journée par quelques méditations. Répondant aux remerciements il dit sobrement :
« Nous devons bien pouvoir compter les uns sur les autres si nous voulons résoudre ce mystère et revenir entier. »

Rebondissant sur l’échange de ses camarades, l’archer de l’art ajouta son grain de sel
« Nous devrions rester groupés, qui sait si les entrailles de cette épave ne regorgent pas d’autres mort-vivants. Une autre de ces vilaines blessures me mettrait sûrement hors d’état de poursuivre. Commençons par faire le tour puis voyons quel est l'accès le plus facile si vous voulez bien.»

Suivant Laeylan se diriger vers l’embarcation. Contemplant les flots et n’ayant aucun avis sur la question posée par la genasi, le lunargentais en profita pour retirer ses chausses, il ne voulait pas être incommodé et être trempé au retour.

Nord de Telpir, Côte des dragons, matin 28 Mirtul 1373 CV
Climat: 11°C, vent fort venant de la mer
Sol: falaises herbeuses et plages de galets
Sons: Vagues, vent et cris d'oiseaux

Ils n'avaient pas trouvé de signes distinctifs sur le cadavre du nécrophage, mais le nom de Immurk pourrait peut-être les guider vers quelque indice. En attendant, il leur restait une épave à explorer. Échaudés et justement prudents, les aventuriers firent le tour de la petite baie, afin de mieux inspecter le navire échoué à distance respectable.

Malgré toute l'envie qu'elle avait de se jeter à l'eau, Laeylan, toute désignée qu'elle était pour explorer le bateau à moitié englouti, ne souhaitait pas se jeter dans la gueule du cachalot. Baelsul en particulier souhaitait prendre toutes les précautions nécessaires. Le contact avec le défunt le laissait handicapé. Il sentait son bras engourdi, son affinité à la magie diminuée. Le reste de la nuit n'avait rien arrangé. Et Atanathar, lui, n'avait aucune envie de servir d'appât à quoi que ce soit.

Le bateau gisait et gîtait à une vingtaine de mètres du rivage, dans moins de trois mètres d'eau balayée de faibles vagues. Sous le soleil, ils purent réaliser sans peine que l'épave n'était pas récente. Des algues et des coquillages couvraient largement ses flancs, même ceux qui se trouvaient actuellement à l'air libre. Elle avait vraisemblablement pourri pendant longtemps dans les profondeurs avant d'être rejetée par la mer, par quelque improbable coup du sort. Et il était tout aussi incroyable que la coque ait tenu bon. Aborder la caravelle ne serait pas très difficile, mais vu son inclinaison, il leur faudrait être habile pour y déambuler. Sans compter qu'une bonne partie était immergée, et peut-être ensablée…

En fixant le navire englouti à la recherche de dangers potentiels, le regard de Baelsul fut soudain attiré par un large crabe. Sa carapace sombre et massive, de plus d'un pied de diamètre, se détachaient sur le sable clair du fond de la baie. Il allait disparaître dans une zone verdâtre, sans doute des algues, quand un puissant jet de vapeur déchira la tranquillité de la scène. Une gerbe d'eau jaillit, portée par les gaz brûlants qui montaient vers les nuages. Alertée par le bruit, la genasi vit une patte de crustacé s'envoler au même moment, tandis qu'une ombre émeraude gigantesque s'ébrouait. Une gueule puissante mastiqua la carapace, et se décolla du banc de sable. L'épave avait un gardien…

Lancers...

Atanathar Alcharyn - Jet de compétence : Perception : 2(d20) +0(deg) +1(Sag) +2(race) = 5
Baelsul - Jet de compétence : Perception : 12(d20) +0(deg) +0(Sag) +1 (racial) +3(familier) = 16
Laeylan - Jet de compétence : Perception : 19(d20) +6(deg) +2(Sag) = 27

Atanathar était étonné de la bonne humeur de ces compagnons, surtout Laeylan qui était apparemment plus espiègle qu'arrogante, au contraire de ce qu'il pensait la veille encore. Il s'en réjouit, il est plus agréable de partager la route et l'aventure avec des gens agréable.
- Plus besoin d’appât Laeylan, je n'aurais certainement pas été aussi appétissant que ce crabe. Moi, je n'ai pas beaucoup de chair à offrir. Par contre, ce gardien est-il hostile ou docile? Qu'est-ce que cet animal? Je n'ai jamais vu ça avant et je ne me souviens pas que mon maître m'ai jamais parlé de ce type d'animal!
Une chose était sûre, Atanathar n'était pas prêt à mettre un pied dans l'eau tant que l'on n'avait pas élucidé la question.
- Laeylan, l'eau est ton domaine, je te laisse passer devant. "Les femmes d'abord!", comme on dit chez moi!
Cette rencontre fit descendre sa bonne humeur de quelques crans, il ne savait pas par quel bout le prendre.
¤ Comment faire face à ce type d'animal? Peut-on amadouer ce genre de bête? ¤
- N'as-tu jamais rencontré ce type d'animal marin avant? Quelle taille peut-il bien faire ? Il a l'air énorme.
- Et si on lui trouvait encore quelques crabes, peut-être qu'il nous laisserait passer ?
- Vous avez une autre idée peut-être?

Laeylan venait des profondeurs marines. De ce fait, elle connaissait un petit rayon sur les créatures qui composait la faune aquatique. Et ce qu’elle avait devant elle ne la rassurait pas le moins du monde. L’espièglerie dont elle avait pu faire preuve l’instant d’avant n’était qu’un effet secondaire d’avoir quitté la ville et retrouvé son environnement préféré, la mer et la plage.

Pourtant la situation venait de se complexifier bien plus que prévu. Si l’épave avait un tel gardien, qui pourrait également être la créature qui l’avait fait chavirer au départ, visiter l’épave sans le consentement de la tortue dragon et sans passer à la casserole expresse de son souffle de vapeur brulante serait une prouesse importante.

Sans compter que selon l’âge de ladite créature, lui entailler le cuir avec autre chose que de la magie serait probablement illusoire.

-Je te confirme que l’eau est bien mon domaine et la tortue dragon qui se trouve entre nous et l’épave est une épreuve bien dangereuse. C’est une magnifique créature, très solitaire et très territoriale.

Elle cessa de parler un instant pour tenter de faire le tri dans ses connaissances. Que faire avec une bête aussi massive ?

-Ce gardien n’est ni hostile ni docile, juste, elle est là. Il va falloir faire avec. Sans se faire passer à la vapeur. Elle est peut-être d’humeur à négocier, pour peu qu’elle ait un peu moins faim, on a une chance, peut être de ne pas se faire bouffer. Vue sa taille, il va falloir un paquet de crabes pour la rassasier et elle aurait plus vite fait de les chasser elle-même et nous bouffer au passage.