L'oeil des Sorcières, Aventure dans les Moonshae

ermine s'était trouvée un affût convenable pour réfléchir à sa prochaine action. Elle avait bien fait de le choisir ainsi : outre lui offrir un point de vue relativement dégagé, il était contre le vent, et son odeur risquait moins de la trahir.
Allongée dans cette cachette, elle avait tout doucement apprêté son arbalète légère, et mis en joue la sorcière. Depuis ses premières aventures, cette arme anodine ne l'avait jamais quittée, et elle appréciait son équilibre et sa fiabilité. Aujourd'hui, elle se tenait ici, embusquée, maîtrisant son souffle, la sorcière affaiblie dans le viseur. Le tir ne semblait guère difficile : un mouvement du doigt sur la gâchette et le trait partirait se planter tout droit dans la tignasse hirsute.
Tandis qu'elle observait les réactions la sorcière cependant, la guerrière se mordait la lèvre.

Évidemment que les aventuriers étaient à maudire. À ses yeux, ils étaient la cause de la mort de sa sœur, et son attitude de bête traquée était le signe qu'elle n'ignorait pas être la prochaine sur la liste. Ces coulées noirâtres sur ses joues ... Sans doute le sang, mêlé à des larmes de colère et de deuil.
La Nordique ne pensait pas avoir été repérée –du moins pas précisément. Si c'avait été le cas, il eut été bien plus logique de s'en prendre aux éclaireurs, afin qu'ils ne préviennent pas le gros des troupes. Au pire, peut-être que les fétiches et arrangements de brindilles constituaient un périmètre d'alarme, avertissant de la présence d'intrus dans le périmètre, mais sans donner leur localisation exacte. Et même alors, comment expliquer l'attitude de la sorcière ? Pourquoi rester ici, et présenter une cible aussi facile, plutôt que de contraindre les aventuriers à combattre en un lieu exigu et facilement défendable ? Outre le manque de réflexion ou l'excès de confiance, on pouvait avancer deux hypothèses principales :

¤ Soit c'est un leurre, soit elle a quelque chose à protéger ... Son petit, peut-être ? ¤

Dans le cœur d'Hermine, la pitié grandissait. Loup aussi protégeait les siens.
Elle tenait évidemment à récupérer ses biens volés. Mais en même temps, elle ne pouvait s'empêcher de juger les motivations de ses amis bien légères pour continuer à s'acharner sur ce cercle, sur cette sororité, sur cette ... famille. Elle-même n'ignorait pas comment contrôler des morts-vivants, et elle serait un jour vieille et ridée. Ses compagnons pouvaient-ils réellement envisager de l'occire pour cela ? La nécromancie, comme toute magie, pouvait servir le bien, le mal, et tout ce qu'il y avait entre les deux. Les villageois d'Herledan, eux-mêmes, étaient loin d'être en dehors de tout reproche. Qu'est-ce qui les différenciait, aux yeux de ses compagnons ? Le simple délit de sale gueule ?

La guerrière doutait. Une fois la vie ôtée, on ne pouvait plus revenir en arrière. Elle-même était solide, et savait faire preuve d'une grande endurance. Il était tellement plus tactiquement intéressant, plus économique, plus sûr, et plus sage, d'attendre que la sorcière ne se lasse, parte se nourrir, voire s'endorme, et que sa magie ne s'épuise. Rien ne pressait : son antre, et ce qu'elle contenait –quoi que ce fut–, ne s'envolerait pas.

Mais ses compagnons approchaient. Et ils ne semblaient pas penser comme ça.
Tout en guettant la route par laquelle ils n'allaient pas tarder à apparaître, Hermine ajusta sa visée.

Revenu faire son compte-rendu, Tijak avait été surpris de voir Hermine leur fausser compagnie sans même écouter ce qu'il avait à dire. Décidément, la jeune femme semblait vraiment vouloir agir en solitaire, faisant fi du groupe, ou alors, elle ne faisait pas suffisamment confiance en les capacités d'observation du mousse, voulant se rendre par elle-même de la situation, au risque, cependant, de louper des détails remarqués par le garçon.

Son rapport fait, ce dernier ne perdit pas de temps pour repartir vers le chêne vénérable, espérant arriver à temps. Même si l'ancienne navigatrice du Protecteur dédaignait l'aide du groupe, Tijak ne pouvait se résoudre à la laisser affronter, seule, le danger.

Se glissant également dans les fourrés, aussi silencieux que possible, le jeune éclaireur s'efforçait d'observer méticuleusement les environs, attentif au moindre détail et cherchant également à distinguer la cachette d'Hermine. Cette masse sombre à la base d'un buisson à une dizaine de mètres de lui était-elle la jeune femme ? À moins qu'elle ne soit tapie derrière l'effleurement rocheux qu'il devinait un peu plus loin...

Fixant de nouveau son attention sur la vieille femme qui s'agitait au pied du chêne gigantesque, Tijak la détailla de la façon la plus exhaustive possible, essayant de déterminer quels pourraient bien être ses points faibles. Si elle semblait avoir perdu le sens de la vue, son ouïe paraissait particulièrement affutée, ce qui renforçait le besoin de discrétion pour les déplacements futurs.

Respirant lentement, le garçon leva un instant les yeux vers les pantins de brindilles accrochés aux branches. Bercés par le vent qui se levait, constituaient-ils autant de pièges destinés à châtier l'imprudent qui passerait à proximité ?

Tijak n'était décidemment pas fait pour l'inaction et manifestait toujours le besoin d'aller de l'avant. Rester ainsi immobile trop longtemps à attendre ses compagnons lui pesait trop. Il devait faire quelque chose.

Si la Guenaude restait ainsi à grogner devant son antre, sans faire mine de s'en éloigner de plus de quelques pas, c'est que cet abri devait être important pour elle et contenir quelque chose de vital. Peut-être même la clé qui leur permettrait de neutraliser le monstre.

Un petit sourire naquit sur les lèvres du mousse. Sa décision était prise : la soif d'action prenait le pas sur la prudence nécessaire. Plongeant la main dans son sac à malice, il en sortit une petite boule de poil qu'il fit rouler devant lui. Cette dernière se transforma aussitôt en chauve-souris que Tijak envoya voleter dans les buissons en en faisant bruire les feuilles, espérant ainsi attirer légèrement la Guenaude dans cette direction, ce qui dégagerait un peu l'entrée de l'antre et distrairait la créature.

Puis, avec précaution, l'enfant se coula de cachette en cachette, déterminer à atteindre l'ouverture qu'il distinguait entre les racines de l'arbre. Une fois à l'intérieur du tronc, lorsque ses yeux se seraient accoutumés à la pénombre, Tijak pourrait faire une inspection rapide des lieux, se gardant bien de toucher, pour le moment, à ce qu'il découvrirait.

Connaissance (nature) pour essayer de trouver les points faibles de la Guenaude
Perception, Furtivité et éventuellement Agilité et Athlétisme si je me fais repérer et dois m'enfuir.

Lancers...

Jakelm Fileyeur - Contenu du sac à malice : 60(d100) = 60

L’ex-folle de Torm sur le dos d’Abby, avançait droite, suspecte, sur le qui-vive, et son arc armé d’une flèche tonnerre puis de deux autres flèches préalablement préparées dans sa main droite; la seconde était incendiaire et la troisième une de guerre. Elle se doutait que la guenaude en appelle aux forces sombres et naturelles et avait prévu le coup de lui causer le plus de problèmes à distance. Durant leurs progressions vers l’arbre elle tentait tant bien que mal de trouver les deux disparurent devant eux, soit Tijak et Hermine, mais ne vit rien. Le jeune homme devait être dans une ombre paré à intervenir par l'arrière ou le flanc, pour la déserteur, elle ne pouvait dire ce que serait son action. Seule apparition lointaine et qui semblait geindre une lamentable demande à un dieu sombre, fut la guenaude, sa cible. Tout près d'elle Sylaruil et Sahadeva qu'elle devait au mieux protéger et laissait encore une fois son aura de bravoure faire le travail.

Au début n’étant pas certain que ce fût bien l’une des sorcières ténébreuses, elle hésitait à tirer, mais le cri n’était pas celui de Marge. Dirigeant Abby avec les genoux pour qu’il arrête elle bandait la corde de son arc, expirait doucement, visait la cible puis lâchait la flèche tonnerre. Celle-ci à peine partit que l’incendiaire prit place sur la corde pour finir avec celle de guerre. Une fois les trois flèches parties elle en prit trois autres de guerre laissant à Abby le soin d’avancer encore plus et se préparait à lâcher le trio sur la suite des trois premières.





Aura de bravoure. Attaques à distance, trois flèches ( 1-tonnerre, 2-incendiaire, 3- de guerre).

Toujours prêt à tirer, Sahadeva suivait Vëla de manière à la couvrir en cas de de problème. Hermine et Tijak avaient disparu de son champ de vision et le Maquar ne put s'empêcher de s'inquiéter qu'ils puissent se volatiliser comme Sail l'avait fait.

La paladine s'était arrêtée et Sahadeva aperçut enfin la forme que Jakelm leur avait signalée plus tôt. Elle n'avait rien d'humain et il régnait une atmosphère étrange dans l'air. Le Maquar qui n'appréciait guère la magie ne se sentait pas très à son aise.

Il n'y avait toujours aucune trace de leurs compagnons et Vëla passa soudainement à l'attaque. Sahadeva aurait sans doute entamé le dialogue, soucieux d'éviter les morts inutiles quand c'était possible, mais force était de constater qu'ils étaient affaiblis et que l'effet de surprise pourrait s'avérer décisif dans l'affrontement qui s'annonçait.

Le guerrier d'Estagund n'avait pas véritablement d'autre que de suivre Vëla dans son approche. Arrivé à distance de tir, il décocha rapidement deux flèches successives.

Tire sur la créature (dégâts non létaux et donc malus de -2).

Narration

Tijak cligna des yeux après avoir laissé s’échapper la roussette. Son vol erratique, guidé par son sonar, ressemblait assez aux mouvements de sa cible … et en une fraction de seconde, il se remémora tout ce qu’il avait pu entendre sur les Guenaudes.
La créature était très loin de ressembler de manière aussi dérangeante à Marge qu’ils avaient craint combattre la mauvaise ‘sorcière’, celle-ci répondait en tous points aux récits de son enfance. Ils avaient affaire à une Guenaude Verte, une créature éminemment malveillante, tapie dans les marais désolés ou les forêts obscures, parfaitement capable de voir dans la nuit la plus noire sans être aucunement gênée par la lumière. La peau plus dure que de l’écorce, insensible aux enchantements, elles surprenait le chasseur croyant suivre le râle d’un sanglier ou le brame d’un cerf pour bondir soudain et égorger de ses griffes sa proie. Il lui suffisait de toucher celui-ci pour lui ôter toute force et tout espoir, se délectant du malheureux qui ne pouvait que l’entendre rire comme un corbeau sur le cadavre qu’il serait bientôt. Malheur à celui qui suit, imprudent, une lumière dans les bois, il se pourrait que ce soit son piège. Fuir par l’eau est inutile, personne ne peut lui échapper.
On les disait capable de disparaitre soudain et ne plus laisser aucune trace, comme si elles n’avaient jamais été là.

Le jeune homme avait bien trop de raisons d’être discret. Et prudent.
Quand il se glissa à l’intérieur de l’arbre, il était moins qu’une ombre.
L’antre rapprochait la créature de l’animal. L’arbre n’avait pas été creusé plus que par la nature. Il n’y avait pas le moindre meuble, pas d’aménagement plus complexe qu’un tas de mousse et de fourrures qui devait lui servir de lit, d’un tas de petits os, de branches et de feuilles d’un autre côté. Des champignons poussaient çà et là, à l’intérieur et sur le sol. L’odeur d’humus était si forte qu’elle camouflait tout le reste … sauf une odeur âcre, impossible à identifier mais dont il était facile de trouver la source : un sac de toile qui aurait pu le contenir tout entier, jeté négligemment dans un coin.

Hermine aurait-elle agi autrement si son enfance avait été gravée de ce genre de récits ? Leur aurait-elle porté foi au point d’agir différemment ? De son poste d’observation, entre pitié et doute, elle vit les autres arriver avec les gros sabots d’Abby. Et les flèches fuser.
La première fila droit sur sa cible et claqua comme la foudre qui camoufla à peine le feulement de rage de la Verte, mais sans s’en soucier plus, elle restait mobile, aux mouvements chaotiques, impossibles à prévoir, si bien que la seconde se ficha dans le tronc, telle une bougie noircissant l’écorce, rejointe bientôt par une seconde, puis par celle du Maquar qui se ficha fermement dans l’écorce de la peau.

Au moment d’ajuster son tir pour suivre l’exemple des archers, Sylaruil hoqueta de surprise.
La Guenaude avait disparu. Pour le plus grand malheur de Tijak qui découvrait que ce pouvoir était aussi réel que les autres.
A quoi servait d’être discret si on ne savait pas de qui on se cachait ?

Une seul des trois flèches tirées par la paladine arrivait à toucher, suivit de près par l’une de Sahadeva et Sylaruil n’arrivait pas à tirer dû à la disparition de la guenaude. Les yeux de Vëla se plissèrent appelant ainsi à la vision du juste. La preux chevalière savait que l’engeance était hors de portée de la vision, mais elle pouvait s’attendre que la sorcière était maligne et tenterait de s’approcher pour occire ceux qui l’avaient blessée.

De ses genoux elle continuait de faire avancer Abby au petit trot, juste assez pour que Sahadeva et que Sylaruil puisse rester à leurs côtés et profiter de son aura de bravoure. Télépathiquement la jeune femme demandait une perception à son destrier, en fait ce dernier, sans entendre la demande ressentait la demande faite, ainsi que sa cavalière qui tentait elle aussi de localiser la cible part une perception pour s'assurer qu'elle percevait bien la guenaude et que celle-ci n'abusait pas d'une illusion quelqconque.

Le combat avait commencé, une riposte viendrait bien assez tôt et sans savoir d’où elle viendrait il fallait mettre toutes les chances de leur côté sans sous-estimer la guenaude, bien au contraire. La guerrière divine en appelait à Torm pour une force supérieure, car possiblement que la suite se ferait au corps à corps et il fallait être prêt à cette éventualité.

Choisirait-elle la lance d’arçon ou Ô Sainte, seule sa vision du juste lui dicterait quelle arme elle prendrait en main. Sa main droite cherchait déjà Ô Sainte, mais le regard de la preux chevalière semblait lui autorisé de croitre qu'elle voyait belle et bien la guenaude et à la distance qu'ils se trouvaient l'un et l'autre, sa lance d'arçon semblait la meilleur pour occire le plus rapidement cette abominable créature du mal qui ne faisait que polluer la surface des îles. Il n'était pas question de la faire souffrir, une mort rapide et bien exécuté était de mise. Préparant Abby de ses genoux à une charge prochaine, elle finissait sa demande pieuse et divine pour ensuite aller prendre sa lance d'arçon pour une charge appuyé d'un châtiment du mal en règle.




Don; aura de bravoure. Compétence; équitation +17 pour faire avancer Abby avec les genoux au petit trot. Perception +14 (Abby), Perception +7 (Vêla), Perception du mal 18m. Sort: Force du taureau. En attente en action libre et si attaqué: dévotion de la loi +5 CA(si attaqué) et ou, +5 att. (si elle aperçoit la cible).
Si la cible est perçu par Abby et possible d'attaquer, il le fait à outrance +12/+7 sabots (1d6+6) et +7 morsure (1d4+6).

Malgré les mouvements imprévisibles de sa cible, le Maquar avait réussi à faire mouche et à toucher celle-ci. La guenaude avait cependant réagi et semblait désormais se mouvoir dans un étrange silence.

Sahadeva ne comprit pas très bien à quoi cela pouvait lui servir : elle s'offrait toujours à son regard et à ses flèches. Sans trop se poser de questions, il décocha deux nouveaux traits en direction de leur adversaire, tout en s'efforçant de ne pas la tuer.

Reste sur place. Comme précédemment, double tir avec des dégâts non-létaux.

Frissonnant, tant de frayeur réprimée que d'excitation, Tijak avait réussi à se glisser dans l'antre de la guenaude. Tout en surveillant la créature du coin de l'œil, le garçon inspectait les lieux lorsqu'il se figea soudain, prêt à céder aux terreurs de son enfance. La sorcière, qu'il n'avait pourtant jamais perdue du regard, la voyant même encaisser durement l'impact de deux flèches, venait soudain de disparaître à sa vue, confirmant ainsi les multiples légendes qui courraient sur ses semblables.

Une fraction de seconde, le jeune adolescent hésita, ne sachant que faire. Son attitude dépendrait fortement de la réaction de la guenaude mais, comment anticiper cette réaction, s'il ne pouvait voir son adversaire ? La vieille femme allait-elle se réfugier dans son repaire ou, au contraire, le fuir pour ne pas se retrouver acculer dans un endroit sans issue ?

Conscient de n'avoir pas été, pour le moment, repéré, Tijak s'éloigna de l'entrée, jusqu'à sentir le contact de l'écorce du "mur" opposé, le longeant pour se rapprocher du sac gisant sur le sol. S'efforçant de respirer lentement, le plus silencieusement possible, l'éclaireur dégaina sa dague et s'en servit pour titiller un peu le sac, en dégageant l'ouverture pour accéder à son contenu.

Tijak restait attentif au moindre changement d'atmosphère - vibration de l'air ou craquements suspect qui trahirait l'arrivée de la guenaude - mais avait reporté son attention sur le sac. Ses yeux étaient inutiles pour repérer la sorcière, soit, alors qu'ils lui servent à inspecter le contenu de ce sac aux dimensions inhabituelles.

Furtivité à +14
Perception à +9 pour surveiller ses arrières
Perception à +9 pour détecter un piège, éventuellement sabotage à +10 pour le désamorcer

*Encore le même spectacle, se dit Sylaruil, une vieille et puissante femme à l’air lugubre.*

Néanmoins, elle savourait le fait que Marge les ait justement informé et que leurs sens ne les aient pas égarés. Prise d’une frénésie, la Guenaude devint le monstre qu’elle était, indigne de sa puissance par sa laideur. Pour l’elfe, si cette bête gigotait autant c’était pour protéger sa misérable vie.

Pour participer au combat, la Synnorienne privilégierait encore une fois l’arc. Bien qu’elle eût préféré faire tournoyer sa lame, elle se savait trop faible au contact d’une pareille engeance. Sa répugnance la fit même avoir un haut le cœur. Disparue, l’elfe retint le trait qu’elle s’apprêtait à décocher. Perdu face à l’invisibilité manifeste de l’ennemi, Sylaruil repensa à la situation précédente. Elle avait gardée sa distance et s’était laissée guider par ses compagnons, à côté desquels elle décida de se maintenir.

Tout tir devenu impossible, l’elfe du soleil levant entonna un nouveau chant bardique afin de donner du cœur à l’ouvrage à ses compagnons de combat. Ils allaient nettoyer cette forêt des pires monstres et elle en était fière. Néanmoins, elle observait que Sahadeva continuait de tirer et s’efforça de maintenir le regard dans la même direction que lui et ses traits.

ermine n'aurait probablement pas agi autrement, car son enfance avait bel et bien été gravée de ce genre de récits. Mais ce n'étaient que cela : des récits pour faire peur aux enfants, leur enseigner des leçons de vie, leur inculquer la peur de l'inconnu et ce, tant qu'ils avaient besoin d'être protégés. Elle portait foi aux récits mais aujourd'hui, elle était adulte. Et ne faisait plus confiance aveuglément.
De son poste d’observation, entre pitié et une triste clairvoyance, elle vit les autres arriver avec les gros sabots d’Abby. Et les flèches fuser.

Elle prévoyait de rester ainsi, à surveiller l'arrivée d'éventuels renforts pour la vieille femme, et à défaut à attendre soit que le combat se déplace, soit qu'il s'achève –et probablement très vite car, pour la guerrière, son issue ne faisait aucun doute.

Cependant, c'était sans compter un élément aléatoire, une variable si fidèlement inattendue qu'elle aurait pu en être prévisible : Monsieur Jakelm Fileyeur.
Elle avait d'abord cru qu'il prendrait son ennemie à revers, mais il s'était engagé dans l'antre qu'elle surveillait. Son occupante était actuellement menacée de tout cotés, par les projectiles et, incessamment, par la charge de la paladine. L'endroit le plus logique pour se mettre à l'abri de tout cela était sa grotte. Grotte où le jeune homme l'attendait, tout prêt à servir d'otage.
C'était une chose que de n'avoir rien de personnel contre la sorcière, c'en était une autre que d'échanger sa vie contre celle du garçon.
Et, même si la guenaude restait à découvert, aveuglée et sans défense ... Jakelm n'en restait pas moins seul dans son antre, potentiellement truffée de maléfices. Et parmi lesdits maléfices, se trouvait son épée et son grimoire, que Marge leur avait dit se trouver dans cette zone. Et si ...

¤ ... Et si ce têtard pose la main sur ... ?! пизда !! ¤

Elle ne pouvait plus rester inactive.
Même si cela signifiait se jeter à son tour dans la gueule du loup, tout en passant dans la ligne de tir de ses compagnons, ou se jeter sous les sabots du destrier ... Elle devait protéger le garçon de lui-même.

Avant même que cette pensée se soit entièrement fait jour dans son esprit, elle s'était levée et courait droit vers le trou qui s'ouvrait entre les racines. Son instinct suffisait à la protéger des flèches : les intercepter faisait partie de son entraînement. Mais elle devait absolument l'atteindre avant que Vëla ne lance sa charge. Et que la guenaude atteigne Tijak ...


Si Hermine parvient à se glisser dans le trou :


Hermine contourna la sorcière aveugle sans presque ralentir et, à la fin d'une longue glissade au sol, disparut à son tour sous le chêne vénérable.
Tijak la vit débouler, pieds en avant, dans un nuage de terre et de poussière. Elle se redressa brusquement, accroupie, sur ses gardes. Dès qu'elle prit conscience que son ancien mousse était indemne, la peur laissa brièvement la place au soulagement, puis à une curiosité teintée de méfiance ... et de pédagogie. Le voyant à son œuvre, elle lui lança doucement, désignant le sac du menton :

- T'as véяifié qu'il est pas "faяçi" ?


Hermine: détection de la magie, aide Tijak dans sa Recherche de pièges, et (au besoin) de Sabotage.