L'oeil des Sorcières, Aventure dans les Moonshae

Narration

- Encore heureux que tu ne tentes pas de m’attacher. Si je suis « victime » aujourd’hui c’est surtout de vous. J’ai appris à vivre avec le rejet des pêcheurs dans un équilibre qui me convenait parfaitement. J’ai rencontré une amie à qui vous avez arraché la vie. Est-ce qu’elle vous avait blessé ? Ou moi ?
Marge resta allongée un moment dans les bras d’Hermine, comme un enfant dans les bras de sa mère.

- Demander de l’aide à une troupe d’Ogres est dangereux, ils sont violents et n’aiment pas les humains. Mais ils les tiennent éloignés et c’est tout ce qu’elle désirait. Peux-tu dire qu’elle t’a livré à eux sans te demander pourquoi ils n’ont pas profité de ton inconscience pour te dévorer et jouer ensuite avec tes membres écartelés comme avec une poupée ?
Le ton de Marge changeait. Presque suppliante quand elle se disait victime, on pouvait sentir que la Folie était tout près d’elle quand elle décrivait la manière dont les Ogres auraient pu jouer avec Hermine si la Guenaude ne le leur avait pas interdit.

- Je vous souhaite bonne chance pour la suite. Vous vous doutez certainement que ses deux sœurs ne laisseront pas sa mort impunie n’est-ce pas ?
Lentement, elle s’extirpa des bras d’Hermine qui devrait la violenter si elle voulait l’en empêcher. Elle épousseta ses vêtements et se redressa, la tête légèrement inclinée sur le côté.

- Moi je vais retrouver le seul ami qu’il me reste. En espérant qu’il n’ait pas choisi d’oublier son humanité.
Elle tourna alors la tête vers Vëla avant de tourner le dos aux aventuriers.

- Oui, Malo, qui t’a sauvée de la mâchoire de Kazgoroth. Bienheureuse sois-tu. Les dieux ne desserrent pas les dents facilement.

ermine se raidit lorsque Vëla, en armes, commença à lui faire la leçon. Lorsque celle-ci menaça de "perdre patience", son sang ne fit qu'un tour, et elle ne la laissa même pas terminer :

- Écoute meuf, aяяête tout de suite de me menaceя, et de me donneя des oяdяes. Ça vaudяa mieux.

Juste après, Marge se réveilla et, sous son masque de métail les sourcils de la guerrière se froncèrent encore davantage.

¤ Et voilà, elle me l'a réveillée ! Putain ... ¤

Lorsque la jeune femme se sentit assez forte pour tenir sur ses jambes, Hermine ne fit aucun effort pour la retenir. Peut-être la lâcha-t-elle même un peu trop vite : la guerrière s'était attendue à ce que sa "captive" lui en veuille, et c'est pour cela qu'elle avait désiré qu'elle se réveille au calme, sans être entourée de personnes qu'elle considérait comme hostiles. Hermine avait prévu d'encaisser le coup, de servir de punching-ball à Marge, qui avait beaucoup de frustrations à déverser.
Mais ... À ce moment, elle ne pouvait plus réaliser ses plans, les choses s'étaient mal goupillées. Et, surtout, elle était plus qu'irritée par l'attitude de la paladine. Elle sentait qu'il fallait qu'elle se taise, sans cela elle ne parviendrait pas à ne pas s'énerver, et risquait de dire, ou de faire des choses qu'elle regretterait. Si elle avait voulu "tester" Malo, c'est qu'elle connaissait bien, très bien même, le genre de combat qu'il menait contre la Bête.
Tout cela était ce que son cerveau, mais à cet instant son cœur parlait plus fort. Aussi se resta-t'elle encore un peu debout, bras croisés, devant Marge.

- Ouais, je sais tout ça, Maяge. Et j'ai essayé de l'éviteя. Cяois-le ou pas, sans moi, tu seяais ceяtainement moяte. J'ai payé ma dette enveяs toi.

Elle décroisa légèrement les bras et commença à lever calmement ses doigts de métal l'un après l'autre :

- Si tu veux te яeconcilieя avec Heяledan, je peux t'aideя. Si tu veux que peяsonne ne te яetяouve plus jamais, aussi. Si tu veux яefondeя un Ceяcle pouя te défendяe, aussi. Et si tu veux te baяяeя de ces îles, aussi. Malo, il est paяti paя là. Mais tu fais ce que tu veux, t'es gяande.

Son bras libre continua à se déplier, elle ferma son décompte et pointa son poing ganté vers Marge :

- Mais si tes copines attaquent encoяe des villageois, ... je vous démolis. Et à l'inveяse, si Heяledan s'en pяend encoяe à toi ou à une autяe jeune fille sans défense, ... je les cяame !

Le ton d'Hermine était ferme, mais factuel. Il pouvait être difficile à cerner ; comme le volcan qui nourrit de terres fertiles tout en pouvant exploser à n'importe quel moment, elle semblait à la fois prête au compromis, mais aussi à tout détruire.
Doucement, elle commença à tourner les talons. Elle soupira :

- Ma main reste tendue, même si ça te pяend des semaines à te décideя. Si tu sais où sont mon épée, mon gяimoiяe ou la baяяaque de ta copine, ça m'aideяait. Elle haussa les épaules : « En attendant, je te laisse avec Dame "donneuse-de-leçons", là. Essaye de gaяdeя la tête suя les épaules. »

Fourrant ses mains dans ses poches, la tête rentrée dans les épaules, Hermine s'eloigna.

Le ton d'Hermine était de plus en plus insultant à l'égard de Vëla. Les trésors de patience et de diplomatie de la paladine n'y faisaient rien, sa vieille amie Hermine semblait transformée, sourde à toute discussion au sujet de Marge. Sahadeva était partagé, il appréciait sincèrement les deux jeune femmes, mais, en cette occasion, il se rangeait pleinement aux côtés de Vëla qui lui semblait parler avec raison et ne recevoir qu'injures en échange.

Pour compliquer la situation, Marge s'était réveillée et semblait disposée à les laisser à leurs disputes. Hermine sembla retrouver un semblant de bon sens, quoique Sahadeva apprécia très peu le sous-entendu selon lequel ils auraient tué la jeune Marge : c'était contraire à ses propres croyances et aux intentions de l'ensemble du groupe.

¤ Mais à quel jeu joue-t-elle ? ¤ se demanda-t-il, irrité.

L'irritant laïus d'Hermine étant terminé, il fut le premier à prendre la parole. Le Maquar décida de revenir aux fondamentaux, aux origines de leur mission :

- Contrairement à ce qui vient d'être sous-entendu, personne ici ne veut te tuer, Marge. Nous n'avons affronté que ceux qui ont refusé le dialogue et nous ont attaqué. Le géant pourra en témoigner. A vrai dire, nous voulions te rencontrer chez toi pour te poser quelques questions au sujet des sorcières, c'est ce qui nous emmenés dans cette histoire…

Sans attendre, il posa les questions qui lui brûlaient les lèvres :

- Tu sais que le hameau a récemment été victime d'une affreuse malédiction. Certains le méritaient peut-être, mais pas tous, au moins pas les enfants... Nous avons retrouvé un œil de sorcière dans la caverne d'où le mal à commencer à frapper, celui-là même que j'ai brisé. Nous voulions savoir dans quelle mesure les guenaudes étaient impliquées dans cette affaire et si elles constituaient un danger pour la région à courte échéance.

Il conclut :

- Pour le reste, tant que tu t'engages à ne pas faire de mal autour de toi, à mes yeux, tu es libre d'aller retrouver Malo.

Cela en était fait d’Hermine, la preux chevalière l’effaçait de son existence, Hermine n’était plus, simplement. Lorsque cette dernière lui coupait la parole lorsque qu’elle tentait une approche non armée, ayant laissé sa lance d’arçon dans les étriers de la selle sur Abby et se faire faire une vitupération de la sorte fut pour elle un prêchi-prêcha de trop. Elle clignait des yeux vers la guerrière noire ne cherchant même pas à écouter les dire égoïstes qu’elle déversait et son attention fut portée tout de suite sur Marge.

Les mots de Marges furent durs pour la paladin, car celle-ci avait une vérité véritable des vues d’elle-même, tout comme Hermine, centrée sur elle. De son point de vue, la sorcière de Malar avait raison, mais sa vision était encore une fois tournée vers elle et elle seules. Dès lors, des larmes coulèrent sur les joues de la paladin et une tristesse malencontreuse vint s’éprendre de l’état de la chevalière divine. Sahadeva, encore une fois, empli de sagesse et de bon sens, ajoutait sa part au nous. Rien de ce qu’il disait n’était relié à lui ou pour lui, mis à part pour l’œil. Le Maquar était pour Vëla un véritable homme bon, il était plus qu’un humain, il était un être humain. Les larmes de Vëla continuaient de couler, mais était constitué d’une autre recette que celles d’auparavant. Un certain moment fut nécessaire pour qu’elle puisse ajouter, empli d’amertume et de désolation vers Marge...

-Qu’il en soit ainsi Marge et merci pour ta prévenance aux propos des deux sœurs de la défunte, j’apprécie ta volonté d’aider. Je vous souhaite, à toi et Malo de meilleurs jours puis une longue et merveilleuse suite. Comme l’a mentionné Sahadeva, puisiez-vous ne pas faire le mal, je vous en conjure, vous avez tout deux l’amour au centre de votre existence, servez-vous de cette force pour resplendir et non le contraire. –

Un sourire apparut sur les dernières paroles de la sorcière d’Erledan puis elle conclut souriante et conciliante…


-J’en serai à tout jamais reconnaissante envers Malo et tu as parfaitement raison Marge, les dieux ne desserrent pas facilement les dents, Thorm à perçu votre valeur à tout deux, ce n’est pas rien et tant et aussi longtemps que je vivrai, vous aurez votre place auprès de lui, soyez-en certains… Je vous aime et bonne route.-

Ses nouvelles larmes avaient une autre recette cette fois aussi. Ce fut pour elle la fin d’une tentative. Intérieurement elle savait qu’ils se reverraient un jour. Maintenant il était temps de se concentrer sur les deux autres guenaudes et Sail. Cette dernière, la connaissant un peu, devait possiblement déjà découvrir leur repaire, du moins c’est ce qu’elle espérait. Elle soupirait, comme si elle savait déjà que la réalité serait bien autre que ses espérances, cela avait toujours été ainsi, tout ce qu’elle désirait n’arrivait jamais. Les mots rieurs de son ancien maitre moine de l’Ordre du Corbeau lui revenaient encore… * Tu fais ce que tu peux et non ce que tu veux…* Elle sourit essuyant ses larmes, se tournait vers Abby, lui fit un câlin d’amour avant de monter sur lui, défit les brides d’autour du manche de sa lance d’arçon, l’empoignait de sa main gauche puis en se tournant vers Sylaruil, Tijak et Sahadeva dit sans autorité…

-Nous avons maintenant à trouver deux autres guenaudes, leur repaire et espérons-le, Sail, notre amie qui à sut être loyal envers nous depuis le début. Nous lui devons de la retrouver et de la soutenir, allons mes amis, avançons si vous le voulez bien, veillons l’un sur l’autre, ainsi, nous vaincrons. –

Avant de faire avancer Abby elle demandait pour toutes et tous… - Si l’un de vous est fatigué il y a une seconde place sur Abby.-

Son regard se portait sur Tijak, sachant bien qu’il ouvrirait le chemin à ses compagnons, et ce, de façon désintéressée et pour le bien de tous. Ensuite elle regardait Sahadeva, lui fit un signe de tête puis son regard se posait sur Sylaruil et… - Allons tenter de trouver notre sœur et d’épurer les terres de cette île.-

Penaud et frustré, Tijak était revenu dépité d'avoir perdu la trace de Sail, juste à temps pour assister à la fin des échanges verbaux entres ses compagnons. Le gamin ne comprenait rien à ces querelles d'adultes et à leur volonté de vouloir continuellement compliquer les choses. Il tenait par dessus tout à l'unité du groupe qui assurait le succès alors que la division et la discorde ne pouvaient conduire, selon lui, qu'à l'échec.

-Pourquoi vous dites ça, m'dame Marge ? intervint-il avec surprise. Vous avez d'autres amis. Louis et Herny sont toujours prêts à vous aider. Et moi aussi d'ailleurs...

Fronçant les sourcils, Tijak porta son regard vers Hermine. Il ne reconnaissait pas le navigateur qu'il avait côtoyée sur le Protecteur. Visiblement, un terrible différent existait entre elle et Vëla et cette animosité rejaillissait sur l'ambiance de l'équipe.

- Je vous en prie, travaillons ensemble au lieu de nous disputer, implora-t-il. La guenaude que m'dame Vëla a tué était forcément impliquée dans la malédiction lancée sur le village. C'est son œil qu'on a trouvé dans la grotte sinon elle aurait pas hurlé comme ça quand m'sieur Sahadeva l'a brisé. Moi, j'veux juste que les copains puissent vivre tranquilles mais j'suis pas sûr qu'y'a pas une autre menace qui va les frapper encore une fois.

Hochant la tête à la décision de Vëla de reprendre la route, le jeune éclaireur était naturellement prêt à prendre la tête de l'expédition.

- Par contre, j'sais pas où est partie m'dame Sail, avoua-t-il d'une voix désolée. J'ai perdu sa trace et j'suis pas capable d'vous guider vers elle.

Espérons que Marge soit sensible à leurs arguments et leur vienne en aide pour poursuivre leur quête.

Alors que rapidement, le binôme formé par Tijak et Sylaruil se rendit compte qu’il avait perdu la trace de Sail, il décida de rebrousser chemin. Elle était d’accord avec Tijak, les directions étaient infinies et tout danger n’était pas écarté.

- Puissent mes amies les fées guider Sail dans un lieu de paix.

Alors que le groupe entier faisait un effort soutenu pour convaincre Hermine de sa folie, l’elfe du soleil levant décida de rester à l’écart pour un moment…

*Quels arguments peut-on donner à une follle pour la convaincre de sa folie ?*

Au moment où le groupe se reformait, Marge expliquait que deux autres guenaudes appartenant au cercle chercheraient à venger la première. Voilà qui rendait ardue la tâche pour le groupe. Néanmoins, Sylaruil était rassurée de savoir que Marge ne faisait pas partie de ce trinôme.

Ce qui ennuyait la Synnorienne, c’était surtout le péril pour le groupe face à cette inconnue qui les menaçait directement. D’ailleurs Hermine s’enfonçait dans son agressivité dans un jeu complexe et psychologique que l’elfe ne saisissait pas. Elle libéra Marge et proféra de violente menace de mort juste après.

* Voilà un esprit bien torturé…*

Revenant à Marge, le groupe semblait accepter ses choix, un choix de vivre recluse et proche de créatures malfaisantes, au service de Malar. Il renonçait par le même temps à convertir la sorcière à une autre forme de druidisme, plus protecteur de la forêt et de ses habitants. Ce, même si Vëla caressait toujours cet espoir comme ses paroles le laissaient transparaître. Sylaruil aurait voulu forcer les choses, ne pas laisser une sorcière adepte de Malar s’enfuir en liberté dans les bois des Sélénae. Comment pouvait-on laisser pareil danger rejoindre d’autres guenaudes peut-être voire prendre la place de celle qui venait de mourir ? En tant qu’elfe ayant subit maints affront de la part de Malar et ses servants elle aurait provoqué le choix ou la mort pour Marge. Seule la situation et la posture d’Hermine la fit se raviser. Comment se mettre à dos tout le groupe alors qu’ils construisaient néanmoins une force pour cette terre ? Les choix étaient parfois difficiles, mais Sylaruil s’y rangea. Elle tenta néanmoins d’appuyer ce qu’elle perçu comme une proposition de la part de Tijak.

- Marge, nous avons compris que ta voie et celle du village bien que distantes sont liées. Puisses-tu nous aider à combattre les deux sœurs de cette guenaude pour rétablir l’équilibre dans ces bois.

Narration

- J’avais … j’avais presque … oublié …
Marge s’était arrêtée. Elle venait de prendre conscience que quelque chose n’allait pas. La malédiction était une abomination, elle avait vu les poissons morts se déplacer en bancs et les marins se relever. Même si aucun n’avait pris sa défense, elle devait reconnaitre que tous ne méritaient pas ce sort. Elle cracha par terre et chuchota entre ses dents.
- Elles ont causé deux fois la mort de l’ours aussi. Il ne le méritait pas non plus…
Elle serra les poings, les desserra, ses épaules s’affaissant soudain. Son pas se faisait plus … hésitant tandis qu’elle prenait conscience que ce qu’elle prenait comme une situation bienveillante … méritait d’être revu également.

Par désespoir ou lassitude, elle lâcha pour se débarrasser d’une situation désagréable :
- Oui, je sais où sont tes affaires, à moins d’une lieue en suivant ce sentier, au pied d’un chêne vénérable. Tu ne pourras pas te tromper. Vous devriez y trouver la première sœur aussi. Pour ce qui est de la seconde …

Marge n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Le sol tremblait, l’air lui-même semblait vibrer tandis que d’innombrables animaux qui auraient dû attendre quelques semaines encore avant de sortir de leur torpeur, semblaient fuir quelque chose. Les oiseaux hurlaient, répondant à la louve qu’ils avaient croisé, des sangliers bondissaient en grognant et derrière cette vague, le silence de l’œil du cyclone.
Puis un cri plus terrifiant que l’ensemble.

Le ciel s’obscurcit soudain et chacun put en voir la source. Haut dans le ciel, un gigantesque dragon rouge tournoyait de manière chaotique. A une distance pourtant remarquable, tous ressentirent la chaleur du souffle de feu qu’il venait de projeter au-dessus de lui.

L’intervention de Marge vint apposer un baume sur le cœur de la paladin. Une éclaircie dans l’ombre prenait place et de ceci, la jeune femme néophyte de l’Ordre du Corbeau en était tellement fière. *Continue Marge, continue de nourrir ta rose en ton cœur. * Se dit-elle intérieurement voyant l’effort que cette dernière faisait . Il y avait de l’espoir, il y avait toujours de l’espoir. Marge comprenait la situation et Vêla de Torm le savait depuis le début, il fallait juste des évènements cible pour faire débloquer la compréhension de la vérité et ils y étaient tous arrivé, oui, tout le groupe en présence avait fourni un effort pour aider Marge et c’était grâce à cela que la jeune sorcière avait pris conscience. Tout comme la jeune fille de la Rashéménie avait pris conscience de sa véritable place et de ses réelles intentions lorsque Kazgoroth l’avait éprouvé.

Ce qui se produisait présentement était pour la paladin un véritable cadeau, une bénédiction et silencieusement elle remerciait Torm de l’avoir soutenue dans ses faiblesses. Vêla souriait de bonheur, elle aurait sur le coup enlacé Marge pour lui offrir tout l’amour qu’elle méritait, elle attendait juste que la sorcière termine pour le faire. Soudain dans un élan de bonté, Marge les aidaient à trouver l’équipement d’Hermine ainsi que la deuxième guenaude et lorsqu’elle vint pour donner les renseignements de la troisième, Vêla crut que la troisième guenaude leur tombait dessus sournoisement. Cela aurait pu être une machination de Marge, mais rapidement l’ombre passait au-dessus d’eux confirmant l’absence de culpabilité de Marge.

Rapidement Vêla comprit la gravité du moment, c’était un signe, celui d’être soudé et ensemble contre le véritable mal. Sans attendre elle grimpait sur Abby, regardait l’ensemble des présents puis dit convaincu…


-Il faut tout de suite aller chercher les effets personnels d’Hermine et par la même occasion profitée de l’effet du wyrm pour régler le sort de la deuxième guenaude. Ensemble et uni, nous vaincrons!-

La détermination se lisait sur tout son corps et juste avant de faire partir Abby elle demandait… - Si l’un de vous veut embarquer, c’est le moment. - - Dit-elle en offrant son bras à celle ou celui qui voulait chevaucher Abby derrière elle.

* Quelle surprise ! Quelle bonne suprise *

Estomaquée par les informations de Marge, Sylaruil n’y croyait plus vraiment. Vëla avait vu plus que juste ! La druidesse Malarite, en qui elle avait placé peu de confiance mais beaucoup d’espoir venait de créer un tournant pour l’avenir de ces bois. Sachant désormais où se trouvait la deuxième guenaude, le groupe pourrait sans plus de doute et surtout en ragagnant la confiance d’Hermine s’atteler à la nouvelle tâche.

- Marge, je dois vous adresser un chaleureux remerciement au nom de notre terre que nous partageons. Vous avez placé votre confiance en nous et nous tacherons d’en être à la hauteur. Puissent ces terres voir rejaillir la nature et la vie. Puissent nos amis les fées et les hommes qui foulent cette ile retrouver la paix avec eux et entre eux.

Souhaitant pousser encore plus la bienveillance et attirer Marge dans une vie plus douce elle ajouta avec un sourire :

- J’espère que la Terre Mère trouvera une place dans votre coeur, mais je n’ai pas de doute que vous ayez déjà trouvé une place dans le sien.

Sylaruil n’était pas druide, ni prêtresse, mais elle avait beaucoup entendu parlé de cette divinité dans son enfance. Elle savait que c’était une des protectrices de cette île et que l’acte de Marge trouverait un écho favorable en son royaume.

La chaleur puissante qui se déagea dans le ciel créa une rupture brutale avec la fraicheur qui accompagnait le groupe depuis leur rencontre. Ces terres étaient fraiches en cette saison et elles venaient de trembler fermement au passage d’un dragon rouge ! Mais qu’est-ce qu’un dragon rouge pouvait bien faire en pareil lieu !?


Jet de folklore local pour savoir ce qu'un dragon rouge fait ici.

Sahadeva avait été heureux de constater que ses propos semblaient avoir ramené Marge à la raison. Il ne l'avait jamais encore rencontrée et sa première impression fut assez positive : malgré les terribles épreuves qu'elle avait traversée, elle ne semblait pas totalement submergée par le chaos et la sauvagerie inhérents au culte de Malar. Elle leur avait même livré de très précieuses informations. Sylaruil s'était chargée de la remercier et de l'encourager dans cette voie, avec l'approbation du Maquar.

C'était alors que le gigantesque dragon rouge était apparu dans toute sa fureur. A sa grande honte, Sahadeva avait dut produire un effort important pour ne pas fuir en compagnie des animaux. La créature était impressionnante, plus encore qu'un aboleth. Il ne put s'empêcher de déclarer :

- La Fureur Rouge de Mintarn...

Car ce ne pouvait être qu'elle. Ils en avaient déjà entendu parler à plusieurs reprises et l'avaient aperçue quelques temps plus tôt. Elle semblait déjà agir de manière erratique, ce qui n'anonçait rien de bon. Il s'approcha d'Hermine, tout en espérant qu'elle baisserait enfin sa garde, et lui demanda à voix basse :

- Tu sais quelque chose au sujet de ce dragon ? Il semble qu'elle soit une source d'inquiétude pour pas mal de monde...

Vëla avait aussitôt repris les choses en mains, bien décidée à en finir avec les guenaudes. Il en avait aussi envie, Marge ayant confirmé leur implication dans toutes ces affaires sordides. Mais qu'en était-il d'Hermine ? Les suivrait-elle ou continuerait-elle à faire cavalière seule ?

¤ Les dieux seuls savent comment toute cette histoire va se terminer. Une seule chose est sûre, nous aurons bien besoin d'Hermine pour vaincre d'autres créatures de ce type, d'autant plus que nous n'aurons plus l'avantage de l'oeil à briser... ¤

Il jeta un regard circulaire en direction de l'ensemble de ses compagnons, et de Marge, en se demandant comment chacun réagirait à l'appel de la paladine.