[Prologue] Cormaeryn

l fallut quelques moments à l'Inugaakalikurite pour se remettre de ses émotions en entrant dans l'auberge. Kelp, d'un petit cri bougon, lui fit comprendre qu'il lui faudrait être patiente si elle comptait qu'il accepte de répéter ce genre d'aventure.

En ce qui la concernait, la Novice était bien heureuse de trouver l'auberge. Ou, plus précisément, du fait qu'il semblait possible de prendre une chambre en son sein. Elle avait l'habitude de faire des siestes régulièrement et l'effort matinal l'encourageait à ne pas déroger à cette excellente tradition. Pendant que ses yeux s'adaptaient au changement de luminosité, elle espéra même que la Ly'Aegisir des Gardiens des Feuilles n'était pas encore arrivée céans et qu'elle allait pouvoir prendre un repos bien mérité. Mais il devint rapidement évident que tel ne serait pas le cas.

N'ayant guère d'autre choix que de rejoindre celle qu'elle était venue assister, elle se dirigea donc vers sa table. Kelp, sans grande surprise, par les odeurs alléché et par le brouhaha effrayé, lui mordilla la cheville jusqu'à ce qu'elle le saisisse et le mette dans sa capuche où il commença à ronronner en pensant au repas qui approchait. L'Inugaakalikurite, elle-même, devait avouer que, à défaut de pouvoir dormir, la perspective du déjeuner n'était pas pour lui déplaire. Comme Ina avait choisi de se positionner face à l'entrée, la naine polaire n'avait pas vraiment d'autre choix que de tourner le dos à la porte.

Alors qu'elle s'asseyait et qu'elle commençait à composer ce qu'elle allait dire à la Damarienne, une idée lui vint qui lui plut beaucoup. Elle pouvait peut-être tuer deux yétis avec un harpon. Après déjeuner, si possible.

-Bonjour. Il semblerait que vous sachiez ce qui m'amène devrions nous trouver une pièce moins bruyante pour en discuter? Après que nous ayons partagé les plaisirs d'un repas, s'entends.

Mais, avant qu'elle ait eu le temps de deviner comment contacter le tenancier de l'auberge pour obtenir leur sustenance, quelqu'un la fit sursauter en les saluant. L'Inugaakalikurite se retourna pour lui demander ce qu'il voulait mais il semblait juste vouloir offrir un mot à chaque personne présente dans le bâtiment. Son apparence était presque aussi étrange que son comportement, et cela attisa la curiosité de Gunlann, mais elle avait d'autres problèmes en tête et décida de l'ignorer pour l'instant et de se concentrer sur la situation présente. Il lui semblait plus raisonnable de laisser la Ly'Aegisir prendre les devants.

Que de beau monde dans cette taverne ! Des êtres célestes, des guerriers à l’armure étincelante, sa sœur de la confrérie, un elfe sombre aux mœurs étonnantes, et les soiffards du coin. Ina ne croyait pas trop à la destinée pourtant même elle était soudainement prise d’un doute concernant cette certitude que chacun est maitre de son destin. Elle accueillit sa sœur de confrérie à sa table et interpela gentiment le tavernier pour qu’il vienne les servir. Elle laissa Gunlann choisir son poison. Elle ne tenterait pas le vin de l’année. Le tavernier n’avait pas bien vendu son breuvage qui serait malgré tout probablement passable comme il le laisse entendre. L’hydromel classique ferait l’affaire. Et elle préfèrerait prendre par-dessus un poulet et son accompagnement.

-Bonjour Gunlann, tu as fait bien vite pour me rejoindre. Impressionnant ! Je sais effectivement ce qui t’amène avec moi et nous en parleront au calme. D’abord, prends un peu de repos et restaure-toi comme il faut avec Kelp. J’ai l’impression que la journée ne va pas manquer de surprises. En plus, vue les membres de l’assemblée ici présents, je doute que quoi que ce soit ne puisse nous arriver en ce lieu. Pour l’instant du moins. Alors relaxons nous tant qu’on le peut.

Elle indiqua les deux armures divines qui trônaient autour d’eux d’un signe de tête.

Alors qu’elle attendait son plat, elle laissa Gunlann reprendre son souffle et reposer ses jambes. C’était peut-être naïf de sa part de croire aux apparences, pourtant les ailes et un tel étalage de divinité protectrices du bien ne pouvait pas tromper de trop, malgré le visage fermé et marqué du céleste à qui elle rendit son salut assortit d’un air affable. L’autre géant n’avait pas donné de signe à son encontre mais restait impressionnant.

Son attention fut tout de même attirée par la danse étrange de l’homme encapuchonné. En voila un qui aurait peut-être du moins forcer sur la boisson. Il n’est qu’à peine midi ! Enfin, on trouve de tout dans les tavernes de campagne.

Pour faire un brin de causette avant de se restaurer, elle entama une conversation anodine avec sa consœur.

-C’est une belle ville que nous avons là. Il y a une boulangerie qui fait des trucs ! Faut absolument qu’on y repasse ! C’était trop bon ! Je te la montrerais tout à l’heure. En plus la boulangère est très agréable. Ton voyage a été rude hein ? C’est vrai que j’ai pris mon temps pour arriver ici mais que tu me rattrape comme ça, t’as dû en baver un peu non ? je m’attendais à ton arrivée dans un ou deux jours de plus. Et quoi de neuf à la maison ?

Ina était parfaitement détendue. Elle avait la compagnie et le soutien d’une personne de confiance, dans un environnement qu’elle contrôlait dans les grandes lignes. Avec la menace qui pèse sur elle et sa missive, c’était presque une aubaine de n’avoir pas cette boule au ventre pour quelques instants, de ne pas savoir ce qui l’attendait au coin de la rue qui voudrait probablement sa mort ou pire.

L'accueil du drow fut courtois. Les présentations faites, le dénommé Kryssyyor l'invita à prendre place à table. L'aasimar remarqua que le drow laissa, lui aussi, ses mains bien en évidence. Elion prit donc place. Il ramena ses ailes comme l'on ramenait une cape pour ne pas s’asseoir dessus. Il en profita pour jeter un coup d’œil à porteur blond du symbole de l’œil ouvert sur un gantelet.

Reportant son attention sur son interlocuteur peu commun, il le laissa parler. Le ténébreux commença par se défendre de ses origines. Le contraire aurait été surprenant. Cela devait finalement être lassant pour cet elfe noir de devoir se justifier à chaque rencontre. Pour autant, il fallait bien l'avouer, cette race honnie méritait d'être chassée à vue tant elle était rongée par le mal. Dans le cas présent, ce serait probablement une terrible erreur. Mais il n'y aurait pas grand monde pour s'émouvoir de la mort d'un drow. Fusse-t-il différent de ses congénères. Le paladin écouta donc et se contenta de hocher la tête pour signifier qu'il avait prit bonne note de cette précision.

Puis commença le vif du sujet. Après une pauvre tentative de compliment probablement pour tenter de mettre l'aasimar dans de bonnes dispositions. Malheureusement pour Kryss, Elion d'Alusaire n'était pas réellement sensible à ce genre de chose. Sans réellement comprendre pourquoi, le drow changea du tout au tout. Lui qui faisait en sorte de rester discret dans un coin au fond de la salle se dévoila avec force de salamalecs. Prenant des intonations de conteur, il commença à expliquer pourquoi il avait fait signe au paladin de Heaume. Elion d'Alusaire hésita. Il pensa un instant que le pauvre hère était soit dérangé, soit un barde à la petite semaine. Hésitant à se relever pour laisser le drow à ses divagations, quelque chose le retint. En outre, la bien séance la plus élémentaire lui imposait de patienter jusqu'à la fin du numéro. S'il mettait de côté l'aspect théâtrale, le discourt de Kryssyyor méritait que l'on s'y attarde un peu.

Plusieurs éléments en peu de parole devaient être éclaircis avant de décider si tout ceci n'était qu'une farce d'un déséquilibré ou s'il y avait une once de vérité là-dedans. Mais, alors qu'il allait s'exprimer à son tour, le drow se leva de façon brusque. Trop brusque pour le paladin qui faisait face un elfe noir.

La réaction ne fit pas attendre. Elion d'Alusaire poussa sa main gantée de mythral sur le manche de la mogernstern qui pendant à son ceinturon. Il ramena son pied droit sous sa chaise prêt à bondir. Les réflexes défensifs s'accompagnèrent d'un profond changement sur le visage habituellement neutre qui devint, l'espace d'un instant, glaçant comme la mort elle-même. Ses yeux dépourvu de pupilles visibles et baignés d'une lueur topaze rendant impossible la lecture de la moindre émotion se vissèrent dans ceux rougeoyant du drow. Ils étaient tout aussi difficile de pouvoir lire dans le regard de l'elfe noir. A ce niveau là, ils étaient à armes égales.
Ça ne dura que l'espace d'un clignement de cil, car l'elfe noir s'était mit à danser, sans tenter quoi que se soit d'autre. Une attitude, qui bien que surprenante, suffit à désarmer le paladin. Elion d'Alusaire se détendit tout en gardant un certain contrôle sur le masque qu'il tentait de conserver en toutes circonstances. Le regard sévère et les traits froncés du combattant avaient déjà cédé la place à celui beaucoup plus neutre et plus habituel dont il ne se séparerait quasiment jamais.
Mise à part ce point de détail, le reste du discours fut des plus intéressant. Aussi le paladin le laissa poursuivre sans l'interrompre.

Lorsque Kryssyyor demanda s'il le voyait comme eux le voyait, Elion d'Alusaire comprit le sens de la phrase. Lui l'avait vu comme la grande majorité des gens voyaient. Mais sous le regard de Heaum sa vision avait changé. La réaction défensive du paladin eut été la même quelque soit la personne inconnue qu'il aurait eu devant lui. Compte tenu de la situation, le guerrier divin aurait eu la même réaction, face à un comportement inattendu et surprenant. Ca n'avait rien à voir avec sa race, bien plus vis à vis du brusque changement d'attitude que le drow avait eu. Quant à l'évocation de son physique, cela devait être de l'humour. Celui qui jugeait les elfes, qu'ils soient blancs ou noirs faisait une erreur qui pourrait bien être la dernière. A moins qu'il ne s'agisse d'une moquerie, ou une forme de défi, compte tenu de la corpulence de l'aasimar.

Laissant le bénéfice du doute au drow, il prit un moment de réflexion. Elion d'Alusaire avait prêté une grande attention à ce que l'elfe noir avait dit. Mais il avait regardé avec encore plus d'attention ce que Kryss ne disait pas. Il y avait des gestes, des regards fuyants ou sincères de mimiques, tiques et autres gestuelles qui en disaient bien plus sur un être que tous les mots du monde. C'était un fait, une réalité qu'il était extrêmement difficile à cacher à moins d'y avoir été entraîné depuis des lustres, ce qui était le cas de l'aasimar. Un contrôle qui venait de faire défaut à l'aasimar qui sous le coup de la surprise avait montré une sorte d'émotion au drow. Si le paladin s'en voulait de cette faiblesse, il n'en montra rien.

Pour autant, et malgré un regard suspicieux, Elion d'Alusaire n'avait pas réussi à découvrir la moindre attitude suspecte. Le drow était certes exubérant et théâtral, mais de ce que le serviteur de la Sentinelle Éternelle avait perçu, il n'y avait pas de raison valable de douter de la sincérité de son interlocuteur. Visiblement les dites attaques n'étaient pas très vielles. Cela ne correspondait pas avec les dires de l'aubergiste. A priori, l'un des deux mentait éhontément et pour l'heure le drow semblait plus franc du collier que Reynald qui devait plutôt penser au bien être de sa clientèle. A moins que….
La vrai question restait donc pourquoi ? L'aasimar tourna la tête pour regarder Reynald tout à son service. Puis il revint sur Kryssyyor qui venait de se rasseoir. Le Chevalier resta un instant silencieux, son visage balafré comme un masque de cire, on aurait dit une statue.

S'il y avait une once de vérité là-dedans, le Chevalier des Yeux Vigilants s'engagerait au noms de Heaum pour détruire les forces du Mal. C'était sa mission divine, sa raison d'être sur cette terre. Depuis ce terrible jour où il avait reçu l'illumination de Heaum, il avait été formé, entraîné, modelé, presque fabriqué pour devenir le Bras armé de Heaum. Lutter pour protéger, l'humble, le petit peuple, la veuve et l'orphelin contre les forces du Mal. Comme son ordre le lui imposait, il devait autant que possible les détruire avant qu'elles ne frappent, plutôt que d'en réparer les dégâts. Là était le credo de l'ordre de la Chevalerie des Yeux Vigilants et cela lui allait parfaitement bien comme ça.
Elion d'Alusaire espérait que cela vienne le plus tard possible, mais il souhaitait rejoindre son dieu l'arme à la main dans l'ultime combat séculaire du bien contre le mal.

Si le compliment sur ses ailes n'avait reçu aucun écho favorable, le drow avait su trouver les mots justes pour attiser sa curiosité. Il y avait encore des points d'ombre à éclaircir avant de s'engager dans ce combat, mais la quête s'annonçait digne d'un paladin de Heaum. Le qualificatif usité de « vilain » restait très vague et il y avait une autre inconnue, et de taille... Qui étaient donc ses employeurs surfacins, comme il les appelait ?

Une chose était certaine, Kryss et ses employeurs ne faisaient pas dans la discrétion. Tout du moins le drow ne tentait pas d'agir dans l'ombre. On aurait même pu légitimement penser qu'il tentait de recruter bien au-delà de leur table. Elion d'Alusaire préférait de loin cette façon de faire au grand jour et sans fourberie. Toujours immobile, les mains posées à plat sur la table bougèrent lentement pour aller se rejoindre l'une contre l'autre devant lui.

- Heureuse rencontre Kyssyyor Daugothoth, voilà une histoire bien étrange que vous contez là. Je vous vois tel que Heaum vous révèle à moi. Aussi je vous ai écouté. Donc de « vilaines » créatures s'attaquent sans raison à de pauvre gens ? C'est bien cela ? Si vous le permettez, j'aurai quelques petits éclaircissement à vous demander avant de m'engager auprès de vous. L'or n'est pas un problème, je sers mon dieu et nul autre. Il veille à ce que je sois justement récompensé. Sa protection ne s'achète pas et je ne suis pas à vendre. Cela étant dit, puis-je savoir pour qui travaillez-vous ? Vous avez parlé de vos supérieurs surfacin. Certes mais de qui s'agit-il ? En outre, pourriez-vous avoir l'amabilité de préciser « vilaines » ? Et pour finir, pourriez-vous m'en dire dire sur les faits dont vous êtes informé ? Y'a t'il, par exemple, un type de profil particulier chez les victimes de ces créatures ? D'ailleurs peut-être avez vous une idée sur la nature des dites créatures ?

Pour le moment, Elion d'Alusaire ne s'était engagé à rien. Mais il ne pouvait pas rester sourd à cet appel. Alors, il tentait de prendre autant d'information que possible.

Ce petit dégourdissement de la journée lui fit un grand bien. Depuis le matin qu’il était à lire alors un peu d’exercice ne faisait jamais grand tort. Ragaillardi de cet interlude il écoutait le paladin avant de poursuivre sur une teinte enjouée.

-Oui, c’est bien cela, je ne sais pas par contre quel type de créature il est question, nous devrons le découvrir. Je suis heureux de vous l’entendre dire Élion, tout l’honneur est pour vous, servir est d’après moi l’une des plus grandes vertus. Pour ce qui est de mes employeurs, disons qu’ils ne le sont pas encore, en fait il me faut faire mes preuves avant qu’ils puissent m’engager, je suis en noviciat auprès de la main des mystères, un ordre qui œuvre en sorte que certaine puissance magique ne tombe pas entre des mains malintentionnées. J’ai dernièrement été dépêché à Lunargent pour éclaircir une sombre histoire de vengeance, ce qui m’a donné un passe-droit pour retourner dans cette ville qui en d’autres occasions n’accepte en aucun point les membres de ma race infâme, si cela peut vous rassurer. –

Parlant de la main des mystères, Xarss se retournait vers l’autre costaud qui était entré dernièrement, un quelque chose lui rappelait vaguement une description qu’Ithek lui avait faite de certains membres de la main puis il revint à Élion.


-Bha vilaine est sans nul doute que des créatures qui attaque sans raison sont plutôt chaotiques, tandis que celles qui attaque avec une intention et un ordre précis sont du genre mauvais, ce qui serait, d’après le peu d’information que je détiens présentement, de la deuxième alternative. Ils ont attaqué, semble-t-il, des membres de la main des mystères et des légères informations que j’ai eues de cette petite ville qui nous accueille, certaines femmes auraient été attaquées aussi. Je ne sais pas encore si un lien existe entre eux, j’étais avant votre rencontre, en lecture et en prise d’information, lasse d’attendre j’ai osé une autre technique, plus évolutive, disons. –

Il fit un clin d’œil au paladin puis continu.

-Si vous acceptez de m’aider, sachez que vous aiderez, aussi, à me parfaire sur mon sentier, car j’aspire à un niveau encore jamais atteint par mes semblables Outreterrien, je rêve bien sûr que je ne suis pas le seul, alors il ne me faut pas m’égarer et voyez-vous, cher Élion, un être de votre rang me permettra des œillères sur mon sentier. –

Il espérait que le paladin pourrait voir en lui un allié, mais il comprendrait aussi sa réticence si jamais il refusait. Si le drow avait perdu certain de ses vices, il restait toujours des brides, alors son opportunisme était les restants de pressureur qu’il avait déjà été. Son sentier s’éclairait de jour en jour, mais il ne fallait jamais baisser la garde.

Dans l'ambiance redevenue calme de l'auberge, le paladin écoutait avec attention les renseignements donnés par Kryssyyor. Le moins que l'on puisse dire, c'était que les dits renseignements se réduisaient à peau de chagrin. Ou alors, le drow faisait de la rétention d'information. Si tel était le cas, la question qui s'imposait était : Pourquoi ?

Pourquoi quérir l'aide d'un paladin pour lui cacher les choses importantes pour cette chasse aux monstres maléfiques qui s'annonçait ? Soit c'était une résurgence de sa nature d'elfe noir, et il n'y avait plus qu'à le travailler au corps pour en obtenir d'avantage. Soit, il y avait là un guet-apens dans lequel le serviteur de Heaum se ferait un plaisir de tomber pour laver cet affront dans le sang. Il fallait en avoir le cœur net, et pour l'heure le bénéfice du doute profitait encore à Kryssyyor.

- Nous avons encore beaucoup de choses à voir ensemble avant que je ne vous suive. Tout d'abord, si je puis me permettre, je vous encourage à un peu plus de discrétion. Vous semblez en avoir conscience, mais vous n'en tenez pas compte. Vous mettre subitement à gesticuler comme vous venez de le faire pourrait être mal interprété. N'oubliez pas qui vous êtes et où vous vous trouvez. D'aucun pourrait se méprendre sur vos intentions ne pas vous laisser le temps de vous expliquer. D'autant que vos références sont plutôt lointaines et invérifiables. Ceci dit, Kryssyyor j'ai besoin de savoir tout ce qui est en votre connaissance. C'est indispensable si nous voulons travailler en équipe.

Le Chevalier des Yeux Vigilant essaya de tracer rapidement une ligne directrice pour l'interrogatoire qui allait suivre. L'aasimar avait beaucoup de questions et pour l'heure trop peu de réponses.

- Reprenons, si vous le voulez bien. Vous me dites qu'il devrait s'agir de la deuxième alternative. Il s'agirait donc de créature maléfiques. Mais qu'est-ce qui vous permet d'orienter votre choix sur cette option ? Qu'est-ce qui vous permet de le dire qu'il y aurait une intention et un ordre derrière les agressions ? Parce que je ne vois rien qui permet d'orienter les choses dans cette direction avec le peu de renseignement que vous m'avez confié jusqu'à lors. Autre chose, vos dites que certaines femmes auraient été attaquées « aussi ». Cela implique qu'il y aurait également eu des hommes à subir ces attaques ? D'ailleurs à ce sujet, de combien de victimes avez vous connaissance en ce bourg ? Y'a-t-il des survivants connus à ces agressions ? Combien en avez-vous dénombrés, où ont-elles eu lieu, quand cela était-ce ? Si nous voulons trouver des points communs reliant toutes ces victimes, il va falloir trouver ces réponses. Trouver les survivants et obtenir leur témoignage sur ce qu'ils ont vécu.

L'architecture du plan d'enquête se mettait en place doucement dans l'esprit descendant céleste. Le reste de sa déclaration était autant pour lui-même que pour le drow qui lui faisait face.

- Il va nous falloir interroger la garde, d'ailleurs il va falloir que nous nous entretenions à nouveau avec l'aubergiste. Il me parait impossible que quelque chose se passe ici, sans que le tavernier ne soit au courant de quelques ragots. Pourtant, il m'a dit que tout allait bien dans le secteur. Et ce, juste avant que ne vienne à vous. Il cache forcément quelque chose et probablement des choses qui pourraient nous être très utiles. Ensuite, nous devrons remonter la piste des victimes et trouver les lieux d'attaque pour espérer trouver des traces et indices qui nous permettraient de confirmer qu'il s'agit de nos monstres et que nous sommes sur la bonne piste. Une fois que nous aurons réussi à définir la nature des monstres, de leur nombre et de leur attitude, il nous faudra comprendre leurs dessins, anticiper leurs déplacements pour les trouver et les détruire jusqu'aux derniers.

Elion d'Alusaire n'avait quitté son interlocuteur des yeux, le regard de braise chaude du drow dans celui glacial de l'aasimar. Mais sa réflexion à voix haute le fit réellement revenir à la réalité. Chassant ses pensées pour échafauder une tactique de chasse efficace, il était revenu à son interlocuteur. Il avait quelque chose à éclaircir tout de suite. Le paladin ne connaissait pas cette organisation à laquelle Kryssyyor faisait référence. Et il n'allait pas pouvoir s'engager à aider le drow sans cela. Il y avait bien de trop d'organisation qui faisaient les yeux doux à de potentiels membres jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour qu'ils se rendent compte qu'ils avaient été fourvoyé. Cela avait été un peu son cas lorsqu'il s'était engagé à un partenariat avec la Compagnie des Marches. Si l'apparence était flatteuse, l'intérieur l'était beaucoup moins. Ainsi la guilde traitait avec des orcs, ou demi-orcs maléfiques qui ne cherchaient qu'à ce servir d'elle pour arriver à leurs fins. Mais quant la Folle de Torm, Vëla et lui-même l'avaient dénoncé, on leur en avait tenu rigueur plutôt que de chasser ces monstres qui n'avaient rien à faire là. C'était d'ailleurs une des raisons qui faisait que l'aasimar était présent en ce moment même dans ce village. Il n'allait pas faire deux fois la même erreur.

- Ha oui, il faut que nous mettions quelque chose au point tout de suite. Par la Sentinelle Éternelle, je ne vous aiderai en rien. Comprenons-nous bien ! Je vais vous accompagner pour chasser ces monstres et les réduire de la surface de cette terre. En cela vous pouvez compter sur moi, et en cela je m'engage. Mais en aucune façon, il ne s'agira de vous aider à intégrer quelques organisations que ce soit. Maintenant, si l'éradication du Mal qui semble frapper ces contrées vous permet d'obtenir ce que vous souhaitez, je n'y voit pas d'objection. Je pourrai faire cette enquête seul, et vous la feriez de votre côté. Pour autant, je pense que nous maximiserons nos chances de réussites et surtout, j'espère que cela nous permettra d'aller plus vite pour limiter au mieux le nombres de victimes encore à venir. Donc, je vais vous accompagner. Uniquement pour mettre un terme aux agissements meurtriers des monstres. Ne me demandez pas d'agir en fonction de vos propres intérêts, car je ne le ferai pas si cela doit mettre en danger la vie d'humbles bons-gens.

Laissant passer un peu de temps pour que l'elfe noir comprenne bien où voulait en venir le paladin. Elion d'Alusaire était sur le point de s'engager devant Heaum pour aider Kryssyyor à exterminé le Mal qui semblait frapper sur le secteur. Le reste ne le regardait en rien, mais à partir du moment où ils auraient trouver la trace des monstres, la chasse commencerait. Et le Chevalier ne fairait aucune pause pour les éliminer. Que l'elfe noir eusse besoin de les étudier pour intégrer sa guilde ou pas, cela ne ferait aucune espèce de différence. Des innocents payaient dans leurs chaires les agissements du Mal. Il ne vivait que pour y mettre un terme. Si les réponses étaient franches et à la hauteur de ce qu'attendait le paladin et qu'ils étaient d'accord sur les termes de leur coopération. Alors le chevalier se lèverait et serrerait la main au drow pour sceller leur accord.

Dans le cas contraire, Elion irait seul à la chasse. Maintenant qu'il avait mordu, il ne lâcherait rien jusqu'au terme de ses objectifs. Et le seul et unique qu'il avait était de libérer la région du Mal pour protéger les plus faibles qui restaient sans défense et seraient les premières victimes.

Les réponses du paladin étaient justifiées, l’ex-sombre en aurait été étonné du contraire, alors, Xarss l’écoutait attentivement avant de répondre.

-Pour ce qui est de la discrétion, mon expérience depuis ma sortie de l’Outreterre, je suis rendu compte qu’il ne sert à rien de tenter de cacher quelque chose, contrairement à mes ex semblable, je préfère la vérité, quoiqu’elle en coûte. Et sachez que peu importe comment je me comporterai, ici en surface, il y aura toujours des regards vicieux à mon égard. Ce fut un temps pas si lointain, que ceci me dérangeait, mais maintenant je ne peux plus me permettre de perdre ma vie à la cacher.- Dit-il souriant et lui faisant un clin d’œil puis il continuait...


-Rien peut me permettre, avec le trop peu d’information que j’ai de croire que ce sont des êtres maléfiques qui ont causé tant de meurtres, juste que ceux-ci semble se rendre vers le nord. Voilà les seul et minces information que je possède, comme je viens de vous le dire, je suis ici que depuis hier soir et les seuls informations que j’ai put extirper de ce bourg, fut hélas que trop peu, seulement que quelques femmes avaient été victime et j’imagine que la main des mystères n’en savait pas plus pour me mentionné que certains membre de la mains avaient été victimes eux aussi, alors dans les rangs de la main il n’y à pas que des femmes, certain homme aussi j’imagine.-

Il prit une gorgé d’hydromel, ses yeux ne quittait pas ceux de l’aasimar puis continuait...

-Élion d’Alusaire, vous me réjouissez, j’admire grandement votre sagesse ainsi que votre sens aigu des détails et surtout votre franchise. Sachez que je ne vous demanderai rien qui concerne mon humble personne, ni même pour la main des mystères, qui d’ailleurs, n’étant qu’en noviciat, je n’y suis pas encore accepté. Alors jamais au grand jamais, j’oserais vous détournez de votre œuvre. Tout comme moi vous êtes libre. Si moi, j’ai effectivement des intérêts à ce que cette enquête soit éclaircie et que les véritables coupables soient d’une manière ou d’une autres, arrêté ou éliminé, rien ne vous engage envers moi. Comme mon oncle Pharum me disait, la seule chose que je possède, est ma parole. Alors je vous la donne Élion d’Alusaire, serviteur de Heaum.-


Pour le jeune Dhaeraow, c’était bien la toute première fois qu’il donnait ainsi sa parole, surtout qu’il ne prenait pas cela à la légère. Il se rendit compte au même moment que mis à part Stolig de la main des mystères et deux paladin de la surface lui avait fait confiance, du moins en apparence ; Stolig il ne l’avait pas vue plus de quelques heures, Khelrod le nain paladin que quelques jours et il avait possiblement ce paladin de Heaum. Bien certainement il y avait eut celles et ceux qui avait croisé son chemin durant la dernière quête, mais il avait toujours senti une méfiance de leurs part, tandis qu’avec les deux paladins, ils les sentaient sincères et de cela, Xarss en était redevable. Bien naturellement il ne le démontrerait pas, mais cette sincérité lui donnait des ailes, cela lui prouvait encore une fois, qu’il avait fait le bon choix et que même si toute sa vie durant et pour le reste qui lui restait à respirer en surface, plus personne n’aurait confiance en lui, il avait quand même gagné.

Ses yeux étaient ailleurs un certain moment, le fils mal aimé de la matrone Merenwen était avec son oncle Pharum Symrrivin, le seul drow qui lui avait fait comprendre que les différences son souvent lourde de malheurs et aussi riche en apprentissage et qu’était là le chemin qu’il devait poursuivre. Le maitre d’arme familial l’avait poussé à quitter l’Outreterre et Xarss lui en serait à jamais reconnaissant. Ses yeux revinrent puis affichant un sourire satisfait emplit de reconnaissance, il dit simplement...


-Et alors ?-

Le moins que l'on pouvait dire, c'était que l'organisation qui s'appelait la Main des Mystères avait, semblait-il, une propension à envoyer ses postulant au casse-pipe sans leur donner beaucoup de renseignements. A moins que l'elfe noir ne lui cache sciemment des choses. Pour autant, celui-ci ne semblait pas jouer la comédie. Si tel était le cas, alors il méritait de faire parti des meilleures troupes de saltimbanques qui arpentaient les royaumes.

Les choses étant clairement définies, le paladin pouvait dors et déjà s'engager dans cette quête. Il aurait les coudées franches pour une fois et il en était satisfait. C'était la première fois, qu'il allait pouvoir agir comme le lui dictait son dieu, sans avoir à s'occuper d'une hypothétique renommée de la Compagnie des Marches. Pour l'aasimar s'était un peu comme une sorte de délivrance. Il allait probablement au devant de grands dangers, mais là était la raison d'être de son existence. Servir Heaum en traquant et en éliminant le Mal pour protéger les plus faibles et les plus humbles.

Certes, il allait y avoir du travail et le manque d'information allait leur faire perdre un temps précieux. Mais malgré la morosité de la météo à l'extérieur, il était « heureux » si tant est que ce terme puisse être utilisé dans le cas de l'aasimar austère. Prenant encore une seconde de réflexion, le Chevalier des Yeux Vigilants s'expliqua sur ce qu'il avait voulu faire passer comme message à Kryssyyor.

- Je me suis mal exprimé, sans doute. En ce qui me concerne, votre race n'est pas votre handicap mais votre force. Il vous a fallu probablement accepter bien des sacrifices et des déconvenues pour devenir celui que vous êtes aujourd'hui. C'est tout à votre honneur. Vous n'avez pas de raison de cacher votre véritable nature qui ne se définie pas par votre race, mais par la pureté de votre âme et de vos intentions. Pour autant, je pense qu'il peut-être dangereux de tenir des démonstrations comme vous venez de le faire. Ce n'est pas ce que vous faite qui importe dans le cas présent, mais ce que les autres peuvent penser que vous faite. Je ne connais pas grand chose à la magie profane, mais voir un drow se mettre à bouger comme vous l'avez fait pourrait être interprété comme une potentielle utilisation de la Toile au même titre que les bardes. C'est en ce sens que j'exprimais mon... « conseil ». Je pense que vous avez eu votre lot de fourberies en outreterre. Vous êtes probablement le mieux placé pour connaître toute l'étendue des esprits vicieux qui sont la panache de ceux de votre race. Et je dois l'admettre, cela m'a effleuré l'esprit que derrière cette danse pouvait se cacher une utilisation d'une magie ou d'une autre. Il s'en est fallu de peu que je ne vous laisse l'occasion de terminer ce que suspectait que vous fassiez. D'autres moins regardant, et ne bénéficiant pas du regard de Heaum pourraient se méprendre et vouloir vous causer du tord. Mais n'en parlons plus, ce n'est qu'une suggestion et vous bien libre d'agir comme vous l'entendez.

Le Chevalier posa ses mains gantées de mithral sur la table et il se leva doucement. Il retira son gantelet d'armure de la main droite et tendit cette même main en direction de Kryssyyor pour sceller cette coopération. Qui aurait pu parier sur une telle alliance entre deux êtres qui auraient dû être diamétralement opposés, mais qui, par des voies improbables se trouvaient à œuvrer ensemble ?

- Que Heaum m'en soit témoin ! Par cette poignée de main, je m'engage à traquer et détruire cette menace à vos côtés, selon les termes de notre accord. Force doit rester au Vigilant.

La poignée de main passée, l'aasimar se rassit et retira son second gantelet. Ceci acté, il fallait maintenant travailler à trouver du renseignement. Sans cela, c'était avancer à l'aveuglette réduisant les chances de réussite à peau de chagrin.

- Que pensez-vous de commencer par travailler un peu notre hôte. Il est impossible que si des échos de ce qui s'est déroulé ici arrivent jusqu'au oreilles de votre guilde, le tavernier du coin ne soit pas au courant de rumeurs, pour le moins. Je viens de lui demander s'il y avait eu des événements notables ces derniers temps sur le secteur. Il m'a répondu que non. Attendons un moment plus propice. Avec peut-être un peu moins d'oreilles à l'écoute, notre aubergiste sera plus loquasse. Je pense que nous pourrions peut-être aller trouver le bourgmestre de ce village et lui poser directement des questions. Je ne vois leur intérêts à mentir ou cacher des choses. Nous allons les aider sans rien demander en retour, j'ai confiance et Heaum guidera mes pas vers mes proies. En fait, je ne vois que deux façons de procéder. Soit nous commençons par les voies officielles avec le bourgmestre, la garde. Soit nous commençons par faire du porte à porte chez l'habitant pour aller trouver les officiels avec quelques éléments factuels. Qu'en pensez-vous ?

La poignée de main passée, un geste anodin mais qui engageait la parole du paladin. Désormais, ils étaient liés dans cette chasse contre le Mal.

C’était la toute première fois que le jeune dhaeraow se faisait donner un conseil avisé, de plus celui-ci n’était pour le remettre à sa place, mais bien que pour l’aider, le faire avancer sans heurt et facilité sa vie en surface. Xarss, depuis sa sortit, avait eu son lot de réprimandes et très rare ne l’avait on pas rabaissé lui et sa race. L’ensorceleur-danseur avait bien entendu comprit pourquoi, il le faisait lui même vis-à-vis les matrones et les femelles drow, et ceci lui pesait sur les épaules comme une montagne. Cette fois, les paroles simple, mais surtout la bienveillance du chevalier de Heaum, fit en sorte d’enlever tout ce poids. Instantanément, il n’y avait plus de doute dans l’esprit de l’ex-sombre, encourager quelqu’un est toujours gagnant et rabaisser quelqu’un c’est toujours perdant. Du moins ce fut le cas pour le faussement appelé Kryssyyor. Il peinait à se garder sur son sentier et maintenant il venait de recevoir une nourriture satisfaisante qui éclairait encore d’avantage son choix.

Lorsque le chevalier des yeux vigilant retirait son gantelet puis se levait et présentait sa mains, Xarss restait un moment sur ses gardes, tel un animal sauvage que l’on tente de flatter pour la première fois et même si le faciès du renégat était presqu’aussi stoïque que l’aasimar, il ne fallait pas être dupe pour voir un étonnement suivit d’une grande reconnaissance. Cette façon de faire en donnant la main, il l’avait déjà vu et reconnaissait là, un signe d’une grande valeur aux surfacins. Qu’un paladin de Heaum lui offre la main en signe de confiance était pour lui une grande première, même Vorn qui était revenu auprès de son esclave regardait la scène s’attendant surement à une fourberie qui ne viendrait pas, à son grand malheur, et ressentant ce que Xarss ressentait, le félidé allait auprès du feu de la cheminer bouder son faible esclave qui devenait de plus en plus incompris.

Xarss se levait aussi, disposait alors son piwafwi sur ses deux épaules nues travaillé par les rudes heures d’étirement et d’entrainement, découvrant ainsi un torse puissant tout aussi nue, zébré de cicatrices de fouets et multiples autres armes. Son capuchon remis à l’arrière laissait voir un crane rasé arborant un tatouage d’un cercle jaune sur le front avec un point au centre. Un ensemble de trois balafres lui barrait le visage sur le côté gauche qui partait du front jusqu’au bas de la joue, surement un coup de patte griffu. À sa taille y était attaché un ceinturons à munition ou y était soigneusement installé six dards de jet, deux dagues d’une qualité presque exemplaire, une autre rongé par de l’acide puis de deux baguette de chaque côté, une escarcelle coincé entre ses abdominaux fortement découpé et le ceinturons laissait croire à un moine errant. Il était vrai de part sa stature qu’il était très loin de la puissance du paladin et de l’autre colosse qui était entré plus tôt, mais tout démontrait que ce corps était rudement entrainé depuis sa jeunesse. Il tendit sa main vers Élion, les balafres qui ornaient ses jointures ne démentaient pas qu’il devait, soit être un moine, soit un pugiliste ou il avait été torturé pendant de longues années. Son visage laissait transparaitre un mince sourire de satisfaction et son regard ne quittait celui du paladin lorsqu’ils se serrèrent la main. Il attendit la suite du chevalier de Heaum puis il ajoutait...
-Ceci est un honneur Élion d’Alusaire et une première, sachez que tout ce que je possède et tout ce à quoi je crois est ma parole. Que celle-ci ne vous engage en aucun point envers moi, mais bien que pour la cause d’éradiquer cette menace qui sévit et que nous tenterons d’élucider. –

Avant de reprendre place, il remit son piwafwi sur ses épaules et laissait sa tête dénudée libre. Le danseur bataille écoutait les dires d’Élion et effectivement, il trouvait étrange que le l’aubergiste ne dévoile pas un tel phénomène, qui plus est lors de son enquête, il n’avait pas eut beaucoup de renseignement des badauds. Est-ce qui ce cacherait alors une honte derrière toute cette histoire ou une peur.


-Les rarissimes gardes sont contrôlé par Maelyn d'Azur à ce que j’ai comprit, elle doit assurément savoir quelques chose, sinon ce petit hameau est dirigé par le comte Enguerrand Cormaeryn, j’ose imaginer qu’il doit savoir des brides de ces attaques survenu dans son bourgs. Car depuis hier, les renseignements sont très faible, la populace semble ne plus en parler, soit par peur ou par cachoterie. -

S’installant à une table à l’invitation de l’aubergiste, se joignant plus exactement à l’étrange étranger qui l’invitait à sa table, et à celle de l’elfe noir, semblait-il, Alrion regarda et écouta ce qui se passait dans l’auberge le temps que le mouton et le vin n’arrive. Entendant la chaise grincer à l’arrivée de son quintal, augmenté plus encore par ce qu’il transportait, le colosse fit attention à ce qu’elle ne casse pas sous lui, cela n’aurait pas été la première fois dans ce genre d’environnement, avec son gabarit au delà de la norme.
L’être étrange se présenta, un noble, semblait-il, mais sans leur attitude usuelle, hautaine, en présence de gens qui n’avaient pas eu leur chance sur leur famille de naissance, ce à quoi l’autre lui répondit en se présentant à son tour, avant d’attaquer sur une histoire inquiétante, d’attaques sur les innocents, locaux et voyageurs. Inquiétant, et valant largement son attention, au moins pour le temps du repas si cela s’avérait faux, mais plus si cela était vrai, et cela avait l’air d’être le cas. Après tout, même s’il n’avait pas été attaqué, cela ne voulait rien dire, son gabarrit et son équipement était suffisant pour indiquer au voleur de passage, ou même à une petite bande ou une créature à peine intelligente, que les gains ne vaudraient pas les pertes.
Se présentant à son tour, Alrion lui répondit simplement :

- Alrion, Gardien, Garde du corps et Protecteur. Votre histoire est étrange, mais si ces faits sont avérés, Heaum voudrait que l’on protège ces gens, même sans rémunération.

Il n’eut pas le temps d’en dire plus car son voisin avait déjà posé les bonnes questions. Laissant la discussion entre ces êtres certainement plus malin que lui, Alrion était très au courant de ses limites, le membre de la Main se mis au courant en écoutant, profitant de l’occasion pour commencer son repas, des attaques locales n’étaient pas une raison, au contraire, s’il fallait les chasser, il lui fallait être en pleine forme.

L’intervention de l’autre colosse de Heaum qui intervint auprès d’eux, fit surgir dans la mémoire de l’ex-sombre, un souvenir. Ce nom ne lui était pas inconnu, ni même les attributs louables qu’il mentionnait. Le renégat écoutait les dires jusqu’à la fin puis réalisait maintenant à qui il avait affaire, du moins en partie de l’employeur, mais le doute persistait, donc il fallait éclaircir ce dernier. Ne cherchant pas à couper la parole à Élion d’Alusaire, il attendit la fin pour ajouter vers l’autre mur armé…

-Alrion, Alrion, gardien, garde du corps et protecteur… Ah oui je me souviens maintenant, Ithek m’a fait un topo des sentinelles, êtes-vous ce Alrion l’une des sentinelles de la main des mystères? -

Xarss attendait patiemment la réponse, comme si une nouvelle voie s’offrait à lui. Il souhaitait intérieurement qu’Alrion ait été envoyé pour le mettre à l’épreuve pour la fin de son noviciat, mais encore une fois, il en doutait, car le colosse ne se semblait pas le connaitre, donc c’était le fruit des coïncidences, si bien entendu c’était le même Alrion de la main des mystères.

L'Ilythiiri n’attendit pas plus longuement et ouvrit le pan gauche de son piwafwi et en rabaissant le col de celui-ci, laissait découvrir la broche de la main des mystères. Il ne tentait pas de cacher son mouvement qu’il réalisait avec une lenteur démontrant qu’il n’avait aucune mauvaise intention.

Déjà dans son esprit éclaté, il souhaitait qu’Alrion réponde par l’affirmation, même si celui-ci n’était pas au courant de son noviciat, cela permettrait au jeune novice, de faire ses preuves, mais surtout d’avoir un témoin qui appartenait à la main. Cela faisait déjà deux missions qu’il œuvrait pour eux, il n’y avait pas eu de récompense, ni de félicitation, pas de merci, pas de gemme-esprit à l’horizon, juste une troisième mission à faire, rien de plus. D’ailleurs, silencieusement, le faussement appelé Kryssyyor, se demandait si après cette mission, il n’allait pas abandonner cette guilde. Cela faisait quand même plus de six lunes qu’il voyageait ici et là pour eux et aucune nouvelle, mis à part une nouvelle mission. Ce fils délaissé par la matrone Merenwen Symryvvin avait beau marcher sur un sentier nouveau pour le salut de son âme pour une organisation qui lui semblait ajustée pour lui, n’en restait pas moins, qu’il avait failli mourir plus d’une fois pour rien. Il fit une grimace imperceptible à cette pensée, en fait, ce n’était pas pour rien, car il avait vraiment grandi sur plusieurs points, il c’était vu offrir un laissé passer pour Lunargent, avait rencontré des êtres qui l’avaient grandement aidé à réaliser où il devait être et comment il devait se comporter en surface, ce n’était quand même pas rien. Le mouvement futile de Vorn lui rappelait qu’il lui restait alors encore un peu de mercantile en lui, l’appât d’un certain gain physique ne lui était pas encore totalement différent. * Bha, un pas devant l’autre et chaque chose en son temps. * Se dit-il s’égarant de son intérêt premier.

Il sortit de son mutisme en ajoutant un léger sourire qui attendait une réponse. À cet acte, l’idée lui vint qu’Alrion pouvait possiblement être celui que le jeune drow pensait et que ce dernier n’en disait mots, car cachait-il peut-être le fait qu’il avait été envoyé pour étudier le dernier arrivé en noviciat de la main. Ceci l’apportait encore dans une divagation de pensées aussi saugrenue que funambulesque. Restait maintenant à voir la réaction du colosse armuré jusqu’aux dents et d’écouter sa réponse. Xarss devint suspicieux et une certaine nervosité se prit de lui, comme s’il venait de passer un test et qu’il en attendait le résultat.