Chapitre 1 : Le cri perdu du port

Œil pour œil et dent pour dent. Le premier koalinth à être rentré dans l'établissement et à y avoir versé le sang fut également le premier à mourir. Le lynchage de leur camarade a vite refroidi les hardeurs des assaillants qui ont vite réagi à la situation. Les voilà maintenant coincés dans la taverne sans moyens de sortir à moins d'être prêt à y laisser un bras.
Joan n'aimait pas la situation. Elle était habituée aux abordages rapides et violents durant lesquels ses sorts permettaient de gagner l'initiative. Sa tactique habituelle était d'étourdir le chef afin de profiter de la confusion avec ses camarades pour nettoyer le pont lors du premier choc. L'idée d'un combat qui risque de durer des heures ne l'enchantait pas. Elle essaya bien de trouver un plan en s'inspirant des histoires qu'elle connaissait, mais celles des batailles navales ne l'aidaient pas et celles terrestres faisaient mention de charges souvent accompagnées de sacrifices héroïques. C'est le genre de stupidité qui permet de raconter de belles histoires, mais que l'on ne veut surtout pas vivre.
C'est une flibustière frustrée qui s'assoit sur une table à la recherche d'idée. Elle pensa se servir des tables comme protection mobile pour dévier les lances, mais la porte est trop étroite pour permettre la sortie d'un mur mobile. Sortir par les fenêtres peut-être ? Si on arrivait à les distraire assez longtemps, peut-être que certains pourront tenter leur chance. Un plan se mettait tout doucement en place quand Hemurelh voulut avoir des informations supplémentaires sur la créature. Pourquoi pas ? On est tous dans la même galère maintenant.

- Ils sont moins idiots que des gobelins et même s'ils n'en ont pas l'air, ils sont aussi coriaces que leur cousin terrestre. On en trouve dans de nombreuses zones aquatiques, salée ou non. Ils haïssent les elfes aquatiques et contrairement à eux, ils peuvent rester indéfiniment sur la terre ferme. S'ils sont obstinés, on peut rêver pour qu'ils s'en aillent. Ils sont sensibles à la lumière du jour, je suppose qu'une luminosité trop intense pourrait les aveugler.

Joan parlait lentement et se servait de ses doigts pour compter chaque détails donnés afin de ne rien oublier d'important.
Une fois les informations données, elle retourna à la recherche d'un plan. Le problème était toujours le même, trouver un moyen de sortir en limitant la casse. Une fois dehors le nombre ferait le reste, les assiégés sont facilement à trois ou quatre contre un. Malheureusement, personne n'était assez saoul pour se porter volontaire pour se faire empaler et laisser ses amis le venger.
La jeune femme cherchait toujours sa solution miracle quand elle aperçut un elfe aux cheveux blancs qui venait de l'étage. Elle le fixa quelques secondes puis c'est à ce moment que tout commença à se mettre en place. Il y avait probablement d'autre fenêtre à l'étage ce qui offrait de beaux postes de tir pour un petit groupe. Il faudrait peut-être jouer les acrobates, mais ce ne serait pas pire que de grimper à un mât. Durant la canonnade, un autre groupe pourrait passer par la fenêtre de la grande salle et prendre les monstres à revers. Le coup de grâce viendrait de ceux restés en arrière qui lanceraient la charge finale et finirait de les achever.
Le plan plus ou moins en tête, elle éteignit enfin sa pipe avant de la ranger et se mit debout sur la table pour gagner l'attention de tous.

- Compagnon ! Ces écailleux harcèlent Telpir depuis plusieurs jours, pillant et massacrant sur les côtes. Maintenant, ils viennent ici et versent le sang de nos camarades. D'un geste théâtrale, un peu trop à son goût, elle montre le corps inerte du marin et la dépouille du koalinth. Même s'il a été vengé, d'autres de ses congénères continuent leurs besognes. Allons-nous les laisser faire et leur permettre de massacrer les nôtres pendant que l'on va se terrer ici?
Et bien, je dit non. Nous sommes des marins. Les conquérants des mers et des océans. Les maîtres de la mer intérieure. Nous n'allons pas laisser ses naufrageurs faire ce qu'ils désirent. Nous allons leur montrer qu'ils n'auraient jamais dut quitter leurs trous puants et vaseux et qu'ils feraient mieux d'y retourner en rampant.
Pour qu'ils n'y reviennent pas, il faut les terroriser qu'ils pensent que nous sommes partout. Pour y arriver, il faut attaquer de plusieurs endroits à la fois. Si certains d'entre vous ont des arcs, arbalètes ou d'autres joyeusetés, je veux qu'ils montent avec moi afin que nous puissions les arroser au moment opportun. Pendant ce temps, d'autres volontaires pourront se faufiler par la fenêtre et les prendre à revers. Une fois que ces tanches seront confus et apeurés, ceux rester à l'intérieur pourront leur sonner la charge et leur donner le coup de grâce.
Qui est avec moi pour leur faire comprendre que nous ne sommes pas des continentaux, mais des loups mers?

C'était le premier discours de Joan et elle s'inspirait grandement de son ancien capitaine. Tout y avait passé, insulter ses ennemis bien sûr, mais surtout miser sur la camaraderie et la fierté des marins. Pour elle, ce n'était pas de la manipulation, mais un véritable ralliement. Elle était une vraie fille de la mer et ces monstres s'en prenaient à elle et à ses camarades, la défense de l’entrepôt n'était plus qu'un bonus.

La genasi mit quelque temps à descendre prudemment, remarqua les quatre créatures qui tenaient toujours la porte de la taverne, à un jet de pierre de là, et s'engagea témérairement entre eux et le trio disparu. Ceux-ci étaient rentrés dans l’entrepôt, et elle n'entendit que des ordres empressés et des chocs répétés. Passant la tête à l'intérieur, elle n'eut pas de mal à les repérer. Dans la pénombre, les trois koalinths, l'un en retrait des autres, s'affairaient autour d'un baril en bois qu'ils venaient de défoncer. Ils étaient en train d'en vider le contenu, mais il lui était impossible d'en distinguer le détail avec certitude.

Manque de chance, l'un des koalinths, qui était bien sûr le plus gros des trois, se retourna pour assurer leurs arrières. Cela suffit pour la faire repérer. Il grogna des ordres à ses comparses, qui ne se détournèrent pas de leur tâche, mais brandit aussitôt une massue de corail. Dans son autre main il serrait une perle de la taille d'une coquille d'oursin —les terrestres auraient dit une petite pomme—, qui luisait faiblement. Il cria sa colère envers Laeylan, sans pour autant la charger. Il hésitait…

Dans la salle assiégée du Boucanier enfumé, les questions d'Hemurelh et la harangue de Joan trouvaient leur écho:

– Il y a la grande fenêtre, là, on peut ouvrir les volets, mais vous ne sortirez pas facilement… répondit le tavernier. Si on les empêche d'entrer, la milice finira par venir. Il faut appeler à l'aide !

Guère envieux d'abandonner les lieux, il finit par révéler une autre sortie quand on proposa de prendre les assiégeurs à revers. Derrière le comptoir, la cuisine communiquait vers une sortie dans la ruelle perpendiculaire, de l'autre côté du double volet. Il serait donc possible de faire sortir deux groupes, pour arriver sur les agresseurs dans un mouvement de tenailles.

La fin du discours de la corsaire fut presque interrompu par le son d'un cor, soufflée par le tavernier. Il venait d’entrouvrir les volets, et avec ce raffut, tout le voisinage serait bientôt réveillé, y compris le proche temple de Lathandre. Galvanisés, les marins présents acquiescèrent, mais n'avaient pas d'armes à distance, tout au plus des armes légères comme des coutelas.

– Ouais ! On leur cassera la tête d'en haut !
– Hé ! Ne cassez pas mes meubles ! s'indigna le propriétaire
– T'inquiète, on leur jettera les pots de chambre !
– Pas moi. Je passe par l'arrière. Venez !
– Moi je me casse d'ici !

Malgré des réactions un peu diverses, la grande majorité des présents était d'accord de suivre la stratégie de Joan, même si passer par la fenêtre suscitait moins d'enthousiasme. Cela dit, les koalinths ne pouvaient pas être partout. Ils allaient être débordés. Cette supériorité numérique et tactique avait de quoi enfiévrer. Ou était-ce juste le verbe de la belle brune ?

Jet de social pour déterminer le nombre de participants au plan: 17/20 = 85% des présents

Lancers...

Corax - Jet de compétence : Perception : 14(d20) +4 (deg) = 18
Laeylan - Jet de compétence : Furtivité : 5(d20) +6(deg) +4(Dex) = 15 vs DD18 ~ Echec
Laeylan - Jet de compétence : Perception : 3(d20) +6(deg) +2(Sag) = 11 vs DD20 ~ Echec
Joan - Jet de compétence : Social : 9(d20) +4(deg) +4(Cha) = 17

Arrivant au rez-de-chaussée du boucanier fumant, Baelsul pu enfin mettre un nom sur les dérangements. Des créatures aquatiques hideuses avaient fait irruption sur les quais et pénétraient maintenant la taverne dans laquelle il avait élu domicile. Un homme avait déjà succombé, empalé contre la porte, elle-même défoncée. Un groupe d’hommes et de femme semblait s’être armé pour faire face à sa menace. L’instinct de combat refit immédiatement surface dans le sang du demi-elfe. Ses souvenirs de haute-forêt rejaillir vivement dans son esprit. En grand pragmatique qu’il était, le lunargentais convoqua immédiatement ses pouvoirs innés pour faire apparaître un bouclier de force devant lui. Un premier javelot avait fait mouche, il ne voulait pas être la cible du second.

Restant d’abord retrait, il adopta une posture d’observateur et en profita pour ajuste son arc. Attentif aux événements, et peu sensible au discours déployé par la jeune femme qui venait de ‘haranguer’ les foules, il en reconnaissait cependant le bon sens. Rebondissant sur ces propos, il se tourna vers le tavernier et enchaîna « Y-a-t’il une chambre ou une fenêtre depuis laquelle nous pourrions les harceler de nos flèches facilement ? »

Se tournant vers la troupe et la guerrière il la héla cette fois-ci : « avant de foncer tête baisser aux étages, il faut s’assurer que certains restent ici. Si aucune dissuasion n’est présente, ces créatures pénètreront comme dans du beurre dans la taverne et elle sera perdue. D’ailleurs, dans les étages, tous ne sont pas prévenus ni en état de se battre. »

S’adressant cette fois-ci au tavernier : « Si vous possédez quelques armes ou objets tranchant d’intérêt je suis d’avis de les distribuer aux occupants qui se sentent l’âme de nous aider. Malheureusement il me semble qu’on ait peu de vue sur le nombre d’ennemis et qu’il faille nous préparer au pire. »

D'ailleurs son initiative d'empoignée le cor de chasse n'était pas une mauvaise idée. Si l'attaque était d'ampleur tout le quartier pourrait réagir.

Contrairement à d’autres, Baelsul n’avait pas pris le temps de se poser la question du pourquoi du comment de la présence de ces être aquatiques. Il se sentait en danger et son instinct lui dictait de réagir. Il profita de ce moment de souffle pour adresse une prière silencieuse à ses deux divinités de cœur Khalreshaar et Sashelas.

Son voyage initiatique n'avait commencé que depuis quelques semaines et Eka commençait à y prendre goût. Elle découvrait sans cesse de nouvelles choses, principalement d'autres cultures, de nouvelles coutumes, ou de nouveaux plats. A chaque halte, elle se présentait au village et aidait les artisans locaux. Mais elle n'avait pas découvert de nouvelle technique pour le moment. Toutes au plus quelques astuces. Elle se devait néanmoins, en tant que Chercheuse de petites choses, de s'intéresser à toutes les formes d'artisanats, et pas seulement à la forge.

Mais récemment elle avait trouvé une nouvelle occupation. Comprendre la création d'un navire. Elle avait compris le principe de base, mais la fabrication devait receler bien plus que de simples concepts théoriques appliqués. Elle avait longuement interrogé les marins et le Capitaine du navire, le VentDebout, qui l'avait amené de Marsembre à Port-Ponant. Malheureusement, leurs connaissances se limitaient bien souvent au simple entretien, et bien sûr à la navigation d'un tel moyen de locomotion.

On lui avait alors conseillé de se rendre à Telpir où il y avait vraisemblablement un chantier naval qui pourrait la renseigner plus avant. Elle avait alors sauté dans le navire suivant qui partait jusqu'à cette ville.

A peine arrivé, elle avait rapidement découvert quelque chose ! Dormir dans la salle de la première auberge venue car il est tard, n'était pas franchement la meilleure des idées. Tant au niveau de l'odeur que du bruit. ¤ Mais bon sang, quel bazar ! Je m'en vais te leur apprendre le silence à grand coup de marteau ¤

Toujours la tête plongé dans son manteau, la jeune prêtresse commence à se dire que ces cris sont tout de même un peu étrange... ¤ Ça ressemble moins aux soulards de tout à l'heure qu'à ... ¤ Elle se relève alors rapidement de sa couchette dans le dortoir commun, pour se rendre compte que la panique règne en dessous. Elle est quasiment la dernière à se lever et elle aperçoit des personnages qui descendent les armes à la main.

- Bon sang !

Elle se lève rapidement et enfile ses bottes et son tablier. Son ceinturon auquel pend sa dague, sa bandoulière plein d'outils. ¤ Pas une fenêtre, je comprends mieux l'odeur... ¤ toujours plus de cris en bas. Elle jette un œil à son armure et abandonne avec regret ¤ Pas le temps ce coup ci... ¤

Il ne lui restait plus que son fidèle marteau. Elle l'attrapa et apprécia le contact rassurant de l'arme à travers ses gants en cuir. Elle le jeta sur son épaule et commença à descendre. Elle arriva juste à temps pour entendre les dernières paroles d'un bout d'femme à peine plus petite qu'elle, mais bien plus fine. Elle semblait avoir rallié une bonne partie de la salle pour s'occuper de la menace. Elle aperçut dans l'encadrure les créatures qui semblaient à l'origine des évènements.

Se faisant une place avec ses bras musclés et tatoués, mais surtout avec son marteau, elle se rapproche de la meneuse du groupe.

- J'sais toujours pas s'qui s'passe ici, mais si j'avais leurs gueules moi aussi j's'rais en colère. Elle jette un œil à Joan et poursuit: "S'il te faut du monde pour sortir, j'ai peut être bien ce qu'il te faut."

Elle laisse alors claquer au sol la tête de son marteau. Ce qui choque le plus, ce n'est pas forcement qu'il est bien plus grand et bien plus large qu'un marteau, mais peut être bien qu'elle semble savoir s'en servir.


Un visu sur mon personnage juste en dessous (un peu plus parlant que le portrait)

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

¤Merde, je suis vue, mais il est joli ton gros caillou à toi…¤

C’est bien tout ce que pouvait se dire la jeune aquatique dans sa petite tête de linotte. Et encore heureusement qu’elle n’était pas repérée par l’autre groupe qu’elle avait simplement totalement ignoré. Elle continua d’ailleurs à les ignorer savamment. Pourtant, malgré ceci elle ne pu déterminer ce que faisaient ces trucs dans ce hangar à part casser du matériel et lui pourrir sa nuit.

Laeylan ne s’attendais pourtant pas a ce qu’elle soit ignorée des deux tiers de l’assemblée une fois bien repérée. Deux brutes continuaient de fouiller le bordel tandis que l’autre lui cria dessus, un peu trop menaçant à son gout.

-Dit donc toi ! Tu me balance un javelot et ensuite tu me gueule dessus alors que c’est toi qui m’empêches de dormir ? C’est le monde à l’envers !

Son sang commençait à s’agiter sur ses tempes. Elle fronçait les sourcils de colère, ne se souvenant même pas de la dernière fois qu’on lui avait crié dessus en dehors d’un bateau. Entre ça et le petit joyau qu’il tenais à la main qui avait une fois de plus attisé sa curiosité, le tout était presque trop tentant. Elle n’était pas vénale pour deux sous, mais cette lueur l’intéressait.

¤Si ça se trouves c’est un truc magique, et c’est à cause de ça qu’ils sont là ces couillons. ¤

Elle hésitait grandement. Elle se sentait capable, probablement à tort, de les écharper gaiment et de récupérer ce truc, d’autant qu’ils avaient lancé le premier javelot et foutu sa nuit en l’air. Oui, une bonne leçon de politesse et de bienséance prenait place dans sa tête. Le gout du sang chaud et l’envie d’en découdre lui vint aussi naturellement qu’une envie de pisser. Elle posa son sac sur le côté à l’intérieur de la bâtisse rapidement et fit un petit hochement de tête en signe d’acquiescement de son propre plan.

-Wai, je vais vous botter le cul.

Elle s’élança alors droit sur le Koalinth menaçant pour lui plonger sa lame entre les cotes.

En un battement de cil l’ensorceleur retrouva l’ambiance chaotique et non déplaisante qu’il avait connu en compagnie des pirates à bord du « récif acéré ».

Joan avait visiblement réussie à réveiller l’ardeur des marins. Et quasiment tous avaient maintenant à cœur d’éventrer une de ses créatures. Son discourt était digne d’une leadeuse, rôle qu’il lui laissait sans hésiter. Même le demi-elfe n’était pas insensible à cet appel aux armes. Mais pourquoi user inutilement de ses forces alors qu’une taverne remplie de loups-de-mer ne demandaient que ça.

Il prit les informations sur les Koalinths avec intérêt mais à part leur vulnérabilité à la lumière vive qu’il gardera dans un coin de sa tête, le reste ne faisait pas avancer leurs situations. Alors que le tavernier avait lui après hésitation révélé une autre issue à l’arrière de sa réserve.

¤ Il est plein de surprise cet homme dont nous sommes les hôtes ! ¤

Ce dernier commençait à éveiller la curiosité du descendant du peuple des fées. Car à bien y regarder leur situation était bizarrement pas si désespéré que ça.

¤ Enfin presque ! Désolé mon vieux. ¤ Haussant les épaules en détournant le regard du corps empalé non loin de lui.

¤ Pourquoi tenir le siège d’une taverne ? Joan avait l’air de les considérer comme des créatures pas très malines tout au plus moins idiotes que des Gobelins. ¤

Tout en poussant sa réflexion laissant les détails d’une offensive à Joan et aux autres plus utiles à se stade qu’il ne pensait l’être. Bien qu’arbalète à la main il n’était pas malhabile. Mais son constat que d’autre était mieux placé que lui se renforça à la vue d’un marteau disproportionné tenu vaillamment par une puissante femme.

Ce constat acté, capuche sur la tête il s’approcha du tavernier. Ce dernier leur cachait peut être autre chose encore. Ses derniers échanges avec lui n’avaient pas été concluant, son charme ne suffisait pas, il irait cette fois à l’aide de la magie.

Ce lien avec l’art profane se réveillait en lui d’instinct comme une puissance en lui qui faisait partit de lui. Elle avait s’en doute toujours était là mais il ne la percevait que depuis peu.

Arrivé en tête à tête avec le tavernier il puisa dans cette puissance profane pour appuyer son ambition de lui tirer les vers du nez afin de voir si il y avait quelque chose à en sortir qui expliquerait les quelques détails illogiques et confirmerait son intuition. Au pire l’exercice aura été un gain d’expérience de plus dans son art.

- Dit moi l’ami , tu as mis bien tu temps à te souvenir de ta porte arrière ! Je sais que tu sais, hein ! Alors tu peux te confier, il est temps de me donner les détails du tu sais quoi ?! Hein !

Hemurelh était très évasif dans ses propos, c’était volontaire. Il souhaitait brouiller les idées du tavernier qu’il venait d’enchanter et à l’aide de la magie espérait le rendre compréhensif et l’inciter à se confier en prêchant le faux pour avoir le vrai. Il accompagnait son discourt de mouvement innés de ses mains.


Charme-personne sur le tavernier j’espère découvrir où il cache sa meilleure bouteille ce saligaud.

Joan avait visé juste et avait réussi à rallier une belle petite troupe. Toutefois, elle n'eut pas vraiment le temps d'admirer sa performance que quelqu'un la hélas. Un forestier à la vue de sa ramure, en tout cas il avait l'air d'être plus expérimenté. Les marins étaient souvent coriaces et bagarreurs, mais la guerre n'était pas leur métier et le sang-mêlé avait vu juste. Il ne fallait pas s'exposer à cause de notre enthousiasme et la troupe devait s'équiper.

- Les amis ! Avant de commencer la contre-attaque, formez vos groupes et ne dégarnissez aucun front. Si vous n'avez pas d'armes, prenez celles du koalinths ou voyez avec le patron si quelque chose traîne.

Elle désigna le corps malmené du monstre, c'était toujours ça de pris. Puis elle regarda ceux qui n'avaient pas l'intention de se battre. Cela faisait des bras en moins, mais ils pouvaient peut-être servir.

- Je ne vais pas vous forcer à vous battre, mais si l'un de vous peut aller à l'étage pour sonner l'alarme et voir s'il y a d'autres volontaires pour se joindre à la fête. Si vous pouviez aussi rester dans la salle commune et rester visible pour que les écailleux ne se doutent de rien, ça nous aiderait beaucoup.

La corsaire sauta de son estrade improvisée et se retrouva nez à nez avec une ... Elle ne savait pas vraiment avec qui. La jeune femme avait l'air assez costaude, mais elle n'avait pas la tenue d'une guerrière et ses outils d'artisans étaient en contradiction avec son immense marteau. Au moins, elle avait l'air capable de faire du dégât et c'est ce qui comptait pour l'instant.

- Du pillage pur et simple, rien de bien compliqué et de bien rare sur les côtes. Si tu veux te battre, je te suggère d'attendre et de voir comment les groupes se répartissent. Si celui de la tenaille ou le frontal te paraît léger, tu pourras leur filer un coup de main.

La flibustière alla ensuite récurer son arbalète et ses carreaux. Elle vérifia l'état de son arme et chercha rapidement Hemurelh des yeux. Elle s'attendait à plus d'attention de la par de son éphémère compagnon de table. Surtout après ses questions et le voilà en train de trafiquer avec le tavernier. ... Enfin il fait ce qu'il veut, mais il y a plus pressant que de demander un verre. La shantywoman espère juste qu'il se joindra à eux quand l'action reprendra.
Le constat fait. Elle reporta son regard sur les tatouages de l’artisane. Peut-être qu'elle était maître sur un navire ? Ou qu'elle travaillait peut-être sur les chantiers. Si c'est le cas, leurs motifs pourraient l'aider à identifier son équipage et si la martelier n'est pas trop mauvaise elle pourrait peut-être s'arranger pour se faire embarquer. C'est bien de passer la nuit, mais Joan n'oublie pas qu'elle est une marin sans capitaine ni navire et qu'il lui faudra travailler sur un bâtiment si elle veut gagner son pain.

Test de social si il faut et un de savoir bardique pour identifier les tatouages d'Eka si possible.

Dans l’entrepôt, la danse avait commencé: ne laissant pas l'initiative au koalinth, Laeylan s'était élancée à sa rencontre et le transperça de sa rapière. Quand l'autre tenta maladroitement de lui fracasser la tête, elle n'eut qu'à se porter un peu en arrière pour esquiver aisément. Il titubait déjà, c'était presque trop facile. Mais ce ne fut pour autant pas elle qui cria victoire.

L'un des deux pilleurs exulta en sortant un paquet du baril. Le koalinth blessé répondit vivement, toujours dans leur dialecte incompréhensible, mais n'eut pas le temps de faire autre chose, car la fine lame le perça à nouveau. Il s'écroula lourdement au sol, terrassé. Beuglant, les deux derniers koalinths chargèrent la jeune femme, l'un serrant le mystérieux paquet contre lui.

Dans la taverne, Joan fit bien de descendre de son piédestal, car un javelot passa près de sa tête au moment même elle est achevait sa dernière tirade. Les assiégeurs comprenaient bien que quelque chose était en train de se passer: quand une série de marins disparurent dans la cuisine et vers les étages, ils n'hésitèrent pas longtemps. Les lances brandies se désengagèrent de la porte, et mirent les voiles.

Eka était de ceux qui avaient contourné le bâtiment par la porte de service. Quand elle émergea dans la ruelles, avec une poignée de marins, elle vit d'emblée les koalinths qui s'enfuyaient le long du quai. Un simple coup d'œil lui confirma qu'aucun ne les attendaient au coin du mur, au niveau de la façade avant. Les cinq marins coururent à leur suite, ivres de puissance.

A l'étage, les assiégés avaient sans mal trouvé la porte d'une chambre donnant sur l'avant de l'établissement, son occupant ayant ouvert pour s'informer sur le grabuge. A travers la fenêtre, ils virent leurs agresseurs se faire la malle, déjà trop éloignés pour un bombardement improvisé. Le demi-elfe qui l'avait accompagné décocha une flèche au moment où elle tira son carreau, sans résultat apparent. Qu'il ait pu viser dans la pénombre tenait déjà de l'exploit; elle-même avait tiré un peu au jugé. S'il était aussi aguerri qu'il le paraissait, il aurait sans doute le temps d'expédier un ou deux projectiles supplémentaires avant que les koalinths n'atteignent la mer. Les trois marins montés avec eux pestaient de frustration.

Au rez-de-chaussée, Hemurelh usa littéralement de son charme sur le tavernier pour le forcer à discuter de sa porte arrière. Ce dernier sembla y succomber, tourna des yeux empreints d'angoisse vers le demi-elfe. Il s'épancha totalement:

– Non, non… Je n'ai jamais voulu ça. Je n'aurais pas du accepter ce marché. Il faut les empêcher de piller l'entrepôt. Dépêchez-vous, je vous en supplie !

Les koalinths venaient de filer, et les marins à l'intérieur de la salle, dépourvus de chef, se réjouissaient déjà, sans pour autant se lancer à leur poursuite. Après tout, le siège venait d'être levé, et ceux qui étaient restés dans la grande salle —à invectiver les monstres— n'étaient pas les plus frais de la soirée…

Lancers...

Laeylan - Jet d'attaque : 13(d20) +7 = 20 ~ Réussite
Laeylan - Jet de dégât : 2(d6) +2 +4(d6) = 8
Corax - Jet d'attaque : 10(d20) +3 = 13 vs DD18 ~ Echec
Laeylan - Jet d'initiative : 20(d20) +4(DEX) +1(fougue) = 25
Corax - Jet d'initiative : 1(d20) +2 = 3
Laeylan - Jet d'attaque : 18(d20) +7 = 25 ~ Réussite
Laeylan - Jet d'attaque : 14(d20) +7 = 21 ~ Réussite
Laeylan - Jet de dégât : [4+1](2d6) +4 = 9
Corax - Jet d'attaque à distance : 5(d20) +3 = 8 vs DD14 ~ Echec
Baelsul - Jet d'attaque à distance : 2(d20) +8 = 10 ~ Echec
Joan - Jet d'attaque à distance : 15(d20) +2 = 17 ~ Réussite
Joan - Jet de dégât : 4(d8) = 4
Corax - Jet de volonté : 6(d20) +2 = 8 vs DD14 ~ Echec

Quand les deux koalinths arrivèrent sur elle, Laeylan choisit d'abattre celui qui portait le paquet. Après, tout, c'était pour ça qu'ils semblaient être venus. Mais quand elle comprit qu'il allait lui passer à côté, elle n'eut que le temps de frapper une fois. Le coup porta, et si la créature vacilla, elle continua sur sa lancée. L'autre venait de percuter la genasi pour la neutraliser. En fait, il n'essayait même pas de la tuer. Il s'était jeté sur elle, l'avait ceinturée, et tentait de la maîtriser le temps que son comparse fuie. Les deux lutteurs étaient de force similaire, car si le koalinth était plus massif, Laeylan avait pour elle une meilleure expérience de la terre ferme. D'un mouvement vif, elle se défit de la prise de son adversaire. L'autre franchissait la porte de l'entrepôt.

De nouveaux cris se firent entendre. Un petit groupe de marins venaient de se lancer à la poursuite des fuyards, derrière Eka qui venait d'incanter un sort. Une perte de temps nécessaire, si jamais les autres se retournaient. Les pilleurs étaient de toute façon en déroute. Heureusement —ou malheureusement—, personne ne se trouva sur leur chemin.

Une flèche traversa le quai, transperçant de part en part un des koalinths, qui tomba au sol. Cela n'incita aucunement les autres à rester plus longtemps. Joan fit de son mieux, dans l'obscurité, pour imiter son voisin métis. Son carreau mit à terre un autre koalinth. Un de leurs camarades sortit en boitant de l'entrepôt, passa un paquet de petite taille à un autre, et les survivants plongèrent dans l'eau du port.

L'attaque avait cessé, et pour un humain mort en sonnant l'alerte, trois koalinths ne retourneraient plus chez eux. Entre celui qui avait été suriné à outrance, celui transpercé de part en part, et le troisième dont le dos affichait deux carreaux d'arbalète —Joan avait bien fait mouche, la première fois—, il était difficile de comprendre ce qu'ils avaient eu à gagner dans cette attaque.

Lancers...

Laeylan - Jet d'attaque au CaC : 6(d20) +7 = 13 ~ Réussite
Laeylan - Jet de dégât : 5(d6) +2 = 7
Corax - Jet de contact au CaC : 17(d20) +2 = 19 vs DD15 ~ Réussite
Laeylan - Jet de lutte : 13(d20) +2(BBA) +1(FOR) = 16
Corax - Jet de lutte : 7(d20) +2 = 9
Baelsul - Jet d'attaque à distance : 20(d20) +8 = 28 ~ Réussite
Baelsul - Jet d'attaque à distance : 13(d20) +8 = 21 ~ Réussite
Baelsul - Jet de dégât : [6+6+3](3d8) +9 = 24
Joan - Jet d'attaque à distance : 11(d20) +2 = 13 ~ Réussite
Joan - Jet de dégât : 6(d8) = 6

Une nouvelle venue venait de faire son apparition autour de l’attroupement et apparemment, elle ne manquait pas de toupet ni de charisme. Son imposant marteau dans la main elle démontrait par ses paroles un esprit guerrier et belliqueux. Était-ce une barbare du nord ? Elle avait beaucoup de leur traits, tatouages, cheveux blonds, armes peu précises même si efficaces. Pourtant en s’interrogeant, le demi se souvint que les barbares avaient pour coutume de cantonner les femmes à un second rôle, très domestiques. Celle-ci avait l’air de s’être affranchit de cette posture. Pour l’action à venir, sa présence était bienvenue, elle saurait sûrement foncer dans le tas, à la manière des gens de son peuple, et contribuer à la diversion prévue dans le plan échaudé par le groupe.

Gardant ses pensées pour lui l’archer-mage acquiesça « Vous êtes la bienvenue, positionnez-vous avec le groupe qui se prépare à sortir, votre force nous sera utile à tous. »

Ne s’éternisant pas plus il se dépêcha aux fenêtres indiquées par l’aubergiste ajusta sa visée et décocha sans attendre. Après un premier tir manqué car tiré dans la précipitation. Baelsul reprit ses esprits, se concentrant au maximum pour cette fois-ci faire mouche. Malheureusement il n’avait pas le temps pour un coup de pouce magique. Il venait de toucher dans le mille ! Voilà qui le rassurait et le confortait dans son rapport à son art, la concentration, toujours la concentration !

Se tournant vers Joan et lui faisant signe qu’il désirait se rapprocher de la scène il lui adressa un « vous m’accompagnez ? ». Puis sans vraiment attendre il s’y précipita, il était curieux d'en savoir plus. Il profita de ce moment de course pour adresse une prière à Sashelas lui remerciant d’avoir vaincu des forces aquatiques maléfiques là où il ne s’était pas attendu à en trouver.