L'épreuve des convictions, RP

Azur’ael s’était apprêtée avec soin, sans pour autant céder à l’excès. Sa tenue, à la fois élégante et fonctionnelle, reflétait la noblesse naturelle des elfes de lune. Une robe longue, en soie d’un bleu profond parsemée de motifs argentés évoquant les constellations, épousait sa silhouette tout en conservant une fluidité aérienne. Une fine ceinture de cuir sombre, discrètement ornée de runes anciennes, soulignait sa taille. Par-dessus, une cape d’un vert profond, bordée de fil d’argent et brodée de symboles sylvestres, flottait doucement à ses mouvements. À son cou, le ruban noir habituel contrastait avec la pâleur laiteuse de sa peau, et la broche du loup argenté brillait fièrement sur son cœur.

Lorsqu’Ina posa sa question, Azur’ael resta d’abord silencieuse, le regard tourné vers Yvae, qui, de son aîné, aurait dû prendre la parole en premier. Mais lorsque celui-ci lui adressa un discret signe d’encouragement, elle s’inclina légèrement en réponse et, d’une voix posée mais empreinte d’émotion, elle s’exprima :

- Avant toute chose, je tiens à rendre hommage au courage dont ces villageois ont fait preuve.

Ses yeux verts parcoururent l’assemblée, marquant l’importance de chaque mot.

- Ils ont vécu l’esclavage, la peur et l’oppression sous le joug des Eldreths Veluuthra. Ils en ont payé le prix fort. Mais malgré cela, ils ont refusé de plier. Leur combat pour leur liberté a été mené dans le sang et les larmes, et je ne peux qu’admirer leur détermination. Car qu’y a-t-il de plus précieux que le libre arbitre ? Ce droit leur avait été volé, et ils ont tout risqué pour le retrouver.

Un bref silence s’installa, avant qu’elle ne poursuive, un voile de tristesse passant dans ses prunelles :

- Mais ce qui m’attriste encore davantage, c’est que des membres de ma propre race aient sombré dans un tel fanatisme. Les Eldreths Veluuthra prônent la pureté elfique, et pourtant, ils se sont enlaidi eux-mêmes en s’abandonnant à la haine. Ce n’est pas là l’idéal d’élévation et de sagesse que nous devrions incarner.

Son ton s’était fait plus grave.

- Mon devoir, ainsi que celui de mes frères et sœurs, nous a menés à empêcher Venali Starym d’accomplir ses noirs desseins. Il cherchait à profaner le mausolée de Tiernan Firch afin d’y arracher un artefact d’une puissance considérable, qui aurait pu causer des ravages bien pires encore. Nous avons réussi à mettre fin à son entreprise, mais si nous avons coupé une tête, il est probable qu’il en reste d’autres. C’est pourquoi il serait sage d’interroger notre prisonnier. Il détient peut-être des informations capitales.

Son regard se fit plus doux lorsqu’elle le posa sur ses pairs.

- Je tiens à remercier tous les gardiens sylvestres qui ont répondu à l’appel et ont bravement pris part à cette bataille. Vous avez fait honneur à notre confrérie et aux valeurs qui nous unissent.

Son regard dériva légèrement vers Charsy et Yvae, esquissant un léger sourire à peine perceptible.

- Durant cette épreuve, des liens forts se sont tissés entre nous, et je crois profondément que ces villageois méritent d’être soutenus. Ils ont gagné leur liberté, mais le combat pour la préserver ne fait que commencer. C’est pourquoi j’encourage vivement la confrérie à répondre favorablement aux demandes de Petra et Charsy.

Elle leur adressa alors un signe de tête respectueux, avant d’achever :

- Dames Petra et Charsy, je vous laisse désormais exprimer vos attentes.

Puis, avec grâce, elle recula légèrement sur son siège, son rôle dans cette première intervention accompli.

Lorsqu’Azur’ael eut terminé Yvae avançait d’un pas, arborant un faciès encore plus fermé qu’à son habitude, donc aucune expression ne pouvait s’y lire, cependant, pour le seul en présence qui le connaissait bien, Isorion, il reconnut là un agissement de la part du grugach qui était d’une extrême importance et d’une gravité rare.

-Je me souviens, Isorion, Prince déchu de la famille royale du Téthyr ainsi que de ton fidèle Vorondil, envoyé par ton ami Loup-Noir. Cette journée de rencontre fut pour moi et feu Floyr,- ,- Il eut à ce moment une retenue, ses yeux devinrent rouge, cependant, aucune larme ne coulait… - un engagement profond, tu as fait de moi un véritable gardien sylvestre. Étant tous deux, frères de famille et de peuple, qui ont été asservis, ou décimés lors de raid de drows. Je m’incline maintenant, frère Isorion.-

Il relevait la tête, et solennel, regardant au-dessus de l’assemblé…

-Je vis maintenant au Zénith de mon année solaire, inondé de chaleur et d'énergie extérieure.
Je me baigne dans l'eau purifiante de ma mère, nu et sans pudeur. Je n'ai point besoin de vêtements pour me séparer des eaux de l'Esprit, car ma chair et mon esprit sont unis, et l'unité afflue en moi. En ce temps d'activité extérieure, de création sur le plan physique, je demande à me rappeler que la roue d’argent est sans cesse en mouvement, et je suis dirigé vers ma nature intérieure. Alors même que je célèbre ma nature extérieure. Car en pleine lumière, repose les graines de la nuit, et dans les ténèbres, les graines du Jour.
Le pommier ne partage-t-il pas ses fruits avec tous, sans choisir celui qui est béni?
Lorsque mon vaisseau déborde d'Amour, est-ce que je ne partage pas cet Amour
avec tous?
Car dans notre unité il n'existe pas d'élus. Ce sont des compagnons de voyage que je vois sur le chemin qui nous ramène au tout de l'Un.
Ne suis-je pas un avec le tout? Puis-je me séparer de ma source lorsque cette fontaine jaillit au plus profond de moi et non sur quelque distante montagne? –

Il baissait alors la tête et ajoutait… - De cette mission, les pertes ont été cruelles pour tous. J’ai honte qu’un membre de ma famille soit à l’origine de toutes les pertes encourues et plus encore de réaliser qu’un peuple entier est sans toits. Maintenant, célébrons l'unité, le partage et l'harmonie des contraires. Je propose un lieu de providence pour le peuple de Petra, l’idée m’est venue lorsque je regardais le sourire des jeunes enfants du village détruit. Ils auraient dû pleurer de chagrins, néanmoins ils voyaient déjà ailleurs un sentiment de protection, de bienveillance et d’attachement, renforçant ainsi les liens affectifs entre nous tous. Pourquoi ne pas leur offrir un lieu dans la superbe Mythdaë. L’île a besoin de sang neuf, elle renait elle-même de ses cendres. Laissez-moi persuader le Seigneur de Mythdaë, l’Armathor de Thüldae, m’éthar Aël’Telàwërith Eowëlathaèldir, le dernier descendant de la famille Aëryndra d’une telle avenue. Si bien entendu Dame Petra et son peuple le veuille bien. –

Décidément, cette mission avait grandement changé le rustre grugach. Lui qui d’ordinaire, était un être de peu de mots. Il découvrit ensuite, de sous l’encolure de sa Alassëa, la broche des Starym broché auprès de la tête de loup argenté. Il finit par exprimer ensuite… - Cette broche me rapproche maintenant de ma véritable mission, protéger les elfes et leurs alliées. –

Il reculait ensuite d’un pas, majestueusement, laissant aux invités l’honneur de s’exprimer. Sa demande était lourde de sens et d’action. Il venait d’exprimer qu’il resterait au service des Gardiens Sylvestres, mais qu’il ne serait plus le L’y Aegisir des gardiens errants, quittant Thüldae pour Mythdaë.

On pourrait penser de prime abord que la voute d’arbre protégeant l’endroit ne laisserait rien passer et pourtant. Les rayons chaleureux du soleil venaient se perdre dans les méandres des branches et des feuilles se soulevant paresseusement au gré du vent. Seul ces arbres à l’âge incertain seraient témoins de cette nouvelle page de l’histoire des gardiens et encore la plusieurs millénaires plus tard pour le raconter.

Les réactions furent sobres. Hochements de tête respectueux et yeux concentré sur ceux qui avaient la parole. Aucune interruption, aucun commentaire, mêmes des membres les plus espiègles de l’assemblée. Les témoignages étaient prenant, laissant un frisson de frayeur dans leur sillage.

-Tiernan Firch, en effet ! C’est là que nous nous sommes vus pour la première fois. Je continue de penser que cette force que nous pourrions trouver dans ce mausolée serait un atout de poids. S’il n’y avait pas cette liche emprisonnée là-bas, nous l’aurions déjà eu depuis longtemps. Fichu druide.

Lorsqu’Yvae eut fini, montrant sa nouvelle broche, un petit frisson supplémentaire parcouru une partie de l’assemblée, les plus sensibles à la magie. Un sourcil levé plus tard, cette affaire serait traitée ultérieurement.

Dame Petra se leva à son tour pour prendre la parole. Ses cheveux sans coiffure particulière tombaient en tous sens sur ses épaules ondulant paresseusement au gré de la brise fraiche et de la gravité.

Dame Petra

-Gardiens, merci pour ces mots en notre encontre. Nous avions mis un des nôtres en danger pour trouver une solution et c’est vous qu’il a trouvé. Sans nous connaitre, sans rien savoir et n’avoir que les paroles d’un parfait inconnu ayant pris les traits de l’un des vôtres, vous êtes venu. Pire encore, vous avez levé les armes contre les Eldreths Veluuthra pour nous, ce qui, à n’en pas douter, vous vaudra des représailles pour les siècles à venir. Elle reprenait son souffle doucement, la gorge serrée, repensant aux pertes des siens et de sa ville. Tout ce qu’il faudrait reconstruire et refaire. En même temps, les paroles de son défunt mari revenaient. Il lui fallait mettre des mots sur ces soupirs désespérés. -C’est une dette que nous passerons déjà notre existence et… -------------------- Cette changeling à la tenue simple voir débraillée ne manque pas de port de tête. Son visage expressif respire l’intelligence et la vivacité d’esprit.

La suite de la phrase se perdit dans un grincement d’émotion. Les mots refusaient tout simplement de sortir.
C’est bien pour cette situation que Charsy était venue sans même avoir demandé la permission si on y réfléchissait. Elle ne se pensait pas le moins du monde dirigeante ou avoir le moindre pouvoir au sein de leur communauté si ce n’était celui d’être une personne qui compte pour les autres et leur rendait bien. Elle lâcha subrepticement la main d’Yvae avec laquelle elle jouait comme un chat avec sa pelote de laine aussi discrètement que possible auparavant et se leva pour soutenir son amie de longue date.

Charsy

-Gardiens, heu… comment vous dire… -------------------- Cette changeling se tiens devant vous avec dans les yeux une lueurs de malice. D'une musculature assez puissante pour une femme, elle arbore son attirail de forgeron avec fierté.

Cette simple introduction fit se redresser Gostegoti sur son siège et alluma un sourire sur le visage de la seule humaine de la séance. Les deux échangèrent d’ailleurs un regard entendu d’une impression de déjà-vu.

Ina

-Parlez sans craintes et comme ça vient, je les aie habitués à moins de tact que leurs coutumes depuis que je suis avec eux et ils me supportent encore. Ils peuvent …vraiment… tout entendre. -------------------- Femme de bonne stature ses yeux sont bleu foncé, à la limite du noir, ses cheveux bruns foncés pour aller avec les yeux. Coiffée, si l’on peut dire, simplement. Cheveux raide et assez épais. Elle porte un collier autour du bras, orné de plumes lui venant de sa mère, un morceau de la tombe de son père dans les cheveux, près de la nuque, et le bracelet en cuir marron de son frère. Ses habits sont assez simples, Une chemise de chanvre rapiécée avec des laçage sur le côté. Et un pantalon en toile simple marron. Son Alassëa fermée par cette broche de loup argenté qui ne la quitte jamais.

Interrogatrice, Charsy prit la balle au vol pour continuer pendant que dans sa tête, Yvae entendait les commentaires de son nouvel allié.

-Pff c’est bien une humaine ça. Et dire que c’est à cause d’eux que nous en sommes là aujourd’hui. Voici bien une occasion de réduire leur nombre non ?

Charsy

-Bien, enfin merci, mais… d’accord. -Ce que Pétra essai de vous dire c’est que nous avons une dette déjà incommensurable envers vous sans en ajouter. En l’état, vous pourriez déjà nous demande presque n’importe quoi sans que nous puissions dignement refuser, vous ne serez pas les premiers chevaliers blancs à nous faire le coup. Si Haloïs avait été la… il aurait pu vous en parler plus en détail mais pour faire court, comment croyez-vous que nous en sommes arrivés là avec les Eldreths? -Ceux qui n’apprennent pas leurs leçons d’histoire sont voués à refaire les mêmes erreurs et Petra ici… est déjà passée par là. -------------------- Cette changeling se tiens devant vous avec dans les yeux une lueurs de malice. D'une musculature assez puissante pour une femme, elle arbore son attirail de forgeron avec fierté.

-Une de nos idées en effet ! Ces pauvres créatures se faisaient maltraiter de ville en ville, ne laissant rien que chagrin dans leur sillage. Nous en avons fait un outil pour la grandeur de la race elfique. Très utile cette capacité qui est la leur. Leur fierté blessée ne les fera pas vous joindre si facilement. La trahison fut grande et sanglante crois moi.

C’était dit. Leur monde n’était clairement pas celui des gardiens. Pour eux la bonté d’âme recelait toujours d’une part de profit ou d’une quelconque utilisation de leurs capacités extraordinaires par la suite. Avec comme résultat de devoir repartir à zéro. Encore. Parfois en une génération, des fois plus…souvent moins. Le fait qu’une équipe de gardiens puisse metre en échec toute une branche d’Eldreth était ce qui faisait effectivement peur a Haloïs avant qu’il ne disparaisse. Il était maintenant évident qu’à l’époque il était quasi impossible d’en parler. Rien qu’en venant à cette entrevue, Petra et Charsy avaient fait un saut dans le vide. Rien ne leur garantissait de revenir auprès des leurs selon leurs pensées. Elles avaient confiances et ces deux gardiens qui les accompagnaient, mais les autres, c’était différent. D’autant plus que de leur expérience, les personnes sur le terrain pouvaient promettre monts et merveille sans que leurs dirigeants n’y aient la moindre obligation.

Isórion Sil-Amanièl

- Et bien, nous voilà dans une situation difficile. Je crois pouvoir dire, plus encore que pour ma part, nous comprenons très bien votre situation et les peurs qui en découlent. -Il est évident qu’aux vues de cette historique, qui est le vôtre, il nous est difficile de vous promettre quoi que ce soit sans vous repousser davantage. Ce qui, bien que cela n’engage à rien, n’est pas le moins du monde notre désir. -------------------- Isorion est le Protecteur de la Confrérie des Gardiens Sylvestres. Il a participé activement à la lutte contre les hordes démoniaques qui ont frappé cruellement Thüldae. Originaire de la Wealdath, cet elfe des bois avec l'aide de Linwëline a su faire renaitre la Confrérie de ses cendres. Ouvert d'esprit et bienveillant, il est le bon père qui veille sur les intérêts de cette grande famille : Les Gardiens Sylvestres.

Aelariel Damaera

-N’étions nous même pas un peu dans cet état d’esprit lors de la reconstruction ? Accepter l’aide dans ce monde n’est que rarement sans conséquences et toutes les preuves de bonne volonté que nous pourrions leur proposer pourraient être perçus que comme des subterfuges supplémentaires pour mieux nous en servir par la suite. -------------------- Aëlariel est une elfe des bois à la beauté saisissante. D’une taille moyenne, elle a une silhouette longiligne aux formes harmonieuses. Son visage au bel ovale est encadré par une longue chevelure châtain aux reflets dorés qui font ressortir ses grands yeux brillants d'un vert mordoré. La fondatrice s’habille en fonction de ses multiples activités, mais lorsqu’elle ne revêt pas son armure magique faite de cuir et de mailles, elle aime à porter des robes vaporeuses mettant en valeur ses belles épaules nues.

-Celle là nous a repéré à n’en pas douter. J’ai hâte de voir comment tu va lui expliquer notre présence en ces lieux jeune Starym. Et nous ne sommes pas moins du monde a l’origine de la division. Une conséquence tout au plus. Et ces armes ne sont rien face à nous. Des jouets pour les enfants pendant que nous guidons les dirigeants.

Linwëline Arànir

- Une des plus grandes forces de notre confrérie, malgré les paroles rarement mesurées de certains, c’est la diversité des gardiens et des habitants de cette citée. Laissons-les nous découvrir. Enfin, un peu plus que les enfants dans la taverne. -------------------- Linwëline et son époux rejoignent la Confrérie des Gardiens Sylvestres en 1370CV. Cette prêtresse elfe de la lune sauvera nombre de vie, pendant le conflit contre Korn, mais pas celle de son mari. Linwëline devient l'ambassadrice de Thüldae, mais également la Ly'Aegisir des Gardiens de l'Harmonie.

Moenna Tinyldor

- Cela laissera d’autant plus le temps à Yvae de négocier avec Mythdaë, ce qui ne sera pas une mince affaire. Aux dernières nouvelles la cité blanche n’est pas prête à accueillir autant de monde d’un coup. -------------------- Moenna Tinyldor : Grande et dispose d'une musculature impressionnante, elle garde pour autant la beauté et la vigueur des elfes de la lune. Les cheveux brun clair descendent en cascade jusqu’au milieu de son dos et son souvent attacher simplement. Ses yeux couleur vert pailleté d'argent ressortent sur la peau plus foncée de son visage à l’ovale parfait. Prêtresse de Maïlikki et Cavalier des Vents, elle a en charge la fauconnerie de Thüldae. Elle est aussi l'instigatrice des Gardiens des Vents. Elle est de nature avenante, mais elle garde une profonde tristesse en elle. Gardienne de l’Harmonie, elle seconde Linwëline avec une efficacité redoutable.

Sans se défaire de son masque dénué d’émotion Adlareth prit enfin la parole avec un pragmatisme intéressant.

Adlareth Mil’Emmondill

-Nous ne pourrons pas régler cette situation ici autour de cette table et malgré la main tendue nous devons également penser à la protection de la confrérie. Si c’est la confiance qui pose souci ici, ne pouvons-nous pas trouver un terrain d’entente mutuellement acceptable ? -------------------- Adlareth est un elfe la lune à la chevelure argentée encadrant un regard bleu acier perçant tirant presque sur le gris. Mesurant près d’un mètre soixante dix-huit pour soixante-trois kilo, le Haut-Armathor possède une silhouette fine qui semble danser à chacun de ses déplacements. Sous sa taille modeste et sa stature élancée, il fait montre d'une agilité hors normes.

Disant cela, Il lança un regard à Yvae puis à Isorion, comme s’il pouvait lire ses pensées et lui transmettre les siennes. Charsy depuis un moment debout commençait à avoir des fourmis dans les pieds. Si son visage reflétait un espoir naïf et exempt de trahison comme celles que son amie avait vécu, Petra restait fermée et sur la défensive. Et ce fut le gnome druide qui prit les devant pour guider un peu plus avant la réflexion. Sa perspicacité ne lui avait pas permis de ne pas comprendre les paroles d’Yvae quelques instants plus tôt. Il comptait se retirer de sa situation de Ly’aegisir et partir pour Mythdaë ce qui avec la réparation des portails serait tout à fait possible.

Gostegotti

- Mesdames, légitime votre crainte est et j’espère que nos réflexions également vous comprenez . Toutefois… si par hasard un intermédiaire qui pourrait avoir notre confiance à tous se présenter pouvait, de garder un contact, même succinct avec notre confrérie accepteriez vous ? -------------------- Gost pour les intimes, ce gnome des forêts à l’âge mûr reste pour la plupart du temps terré dans sa demeure située un peu à l’écart de la cité. L'Archidruide de Thüldae est d'un naturel solitaire et secret et il reste le dépositaire d’un savoir immense. Membre du Haut-Conseil de Thüldae, il perpétue les traditions druidiques qu’il a apprises auprès de son mentor, l’archidruide Trondhalë.

Prenant le bras de Charsy, Pétra se releva enfin pour faire entendre une voix plus grave qu’à l’accoutumé.

Dame Petra

- C’est une décision que nous prendrons avec l’ensemble des nôtres comme nous l’avons toujours fait. -------------------- Cette changeling à la tenue simple voir débraillée ne manque pas de port de tête. Son visage expressif respire l’intelligence et la vivacité d’esprit.

C’est finalement Isorion qui prit la parole pour énoncer en des termes précis ce qui venait d’être réfléchit ici.

Isórion Sil-Amanièl

-Nous vous proposons donc ce qui suit. Que vous puissiez avoir le plus d’information possible à présenter aux vôtres en revenant. Les commerces des gardiens sylvestres vous sont accessibles. Vous pourrez ainsi acheter les matériaux qui vous conviennent pour reconstruire ainsi que les outils et les éléments nécessaires à votre installation. Nous ne vous proposerons pas de venir vous installer à un endroit que nous aurions choisi et dont nous connaitrions la localisation. Les lieux et place d’échange entre nos communautés seront à votre discrétion, ici même à Thüldae, ou en terrain neutre. Il prit une pause et regarda Yvae avec un visage oscillant entre la joie de le revoir, la peine de le perdre en tant que dirigeant de branche, mais également le plaisir de savoir qu’il ne partirait pas si loin, qu’il semblait avoir trouvé une âme à qui se lier et finalement la contrainte de devoir lui demander une dernière faveur en tant que Ly’aegisir des gardiens errants. -Yvae, puis-je te demander de retarder d’un temps don départ pour la cité blanche et de prendre en charge la liaison avec ces, je l’espère, nouveaux partenaires en attendant que les gardiens de l’Harmonie ne gagnent leur confiance et puissent prendre le relais ? -------------------- Isorion est le Protecteur de la Confrérie des Gardiens Sylvestres. Il a participé activement à la lutte contre les hordes démoniaques qui ont frappé cruellement Thüldae. Originaire de la Wealdath, cet elfe des bois avec l'aide de Linwëline a su faire renaitre la Confrérie de ses cendres. Ouvert d'esprit et bienveillant, il est le bon père qui veille sur les intérêts de cette grande famille : Les Gardiens Sylvestres.

Les termes du contrat étaient posés. Il fallait maintenant l’acceptation de la communauté Changeling.

Le sauvageon restait stoïque lorsque Charsy se levait pour prendre la parole, contrairement aux autres, il trouvait qu’elle avait du panache dans sa modestie ce qui lui donnait encore plus de beauté à ses yeux.

La réplique de l’une des pies de la broche lui fit faire un soupir silencieux, cette manifestation de mécontentement n’allait cependant pas durer, car Charsy reprit la parole éclairant ainsi un certain recoin de son incompréhension de leur situation. Le druide-rôdeur réalisait alors que son offre semblait déplacée et maladroite. À la question dernière de celle qui faisait battre son cœur, Yvae avait sa petite idée, mais l’une des pies lui donnait la réponse réelle, ce qui lui donnait une envie soudaine de fracasser la broche et la détruire. Il n’avait pas bougé, rien de sa personne aurait laissé croire qu’il bouillonnait de rage, néanmoins il dû user de sa sagesse pour ne pas répondre à la broche et ne laisser rien paraitre.

Il comprenait maintenant qu’un esprit faible se laisserait submerger par la broche, devenant ainsi une arme perfide. Encore une fois, il eut un dégoût de sa famille.
Les paroles d’Aelariel Damaera lui firent baiser les yeux sur elle, puis la broche lui susurrait encore une explication. Le grugach lui répondit mentalement… * Chaque chose en son temps, guide.*

Les paroles de Moenna firent faire un léger mouvement de tête du L’y Aegisir et un autre lorsqu’Adlareth prit la parole. Le druide-rôdeur avait compris son futur proche. Lorsqu’Isorion s’adressait à lui, Yvae se détendit puis répondit…

- Ma décision est prise, cependant il appartient aux dirigeants de choisir le moment idéal pour mon transfert. Je suis et resterai un Gardien Sylvestre, toujours à servir, et ce, jusqu’à mon grand voyage. J’apprécie votre demande, Isorion, cependant je continuerai à obéir aux ordres. Ce sera donc, oui, et je me porterai garant du peuple de Petra et veillerai à la sécurité des deux parties, aux prix de ma vie, si cela est nécessaire. -

Les traits durs comme à son habitude, le message était clair. Yvae était un fervent défenseur des Gardiens Sylvestres, ils étaient SA famille et rien en ce monde ne viendrait changer cette volonté.

Il s’attendait à une réplique de la broche et dans son jardin secret, il eu une pensée, un doute sur la possibilité que quelque chose pourrait bien changer sa volonté.

À peine la délégation de parlementaires disparue, Dinenda endossa de nouveau son rôle de « Géné-ral Dragon ». Sans perdre un instant, il sonna le rassemblement des forces vives du camp, convo-quant autour de lui les combattants de l'acier et de l'Art. Son ton se voulait ferme mais dénué d'inquiétude superflue. Le secteur paraissait calme, et Agath disposait déjà d'une myriade d'yeux scrutant les alentours.

Cependant, il était hors de question de céder à la complaisance. Quelques mesures s'imposaient, certaines essentielles, d'autres destinées à canaliser l'inactivité. Les stigmates du combat planaient encore sur le camp, et il valait mieux occuper les esprits que laisser la mélancolie s'insinuer dans les cœurs fatigués.

— Bien à vous ! lancement-t-il d'une voix qui claqua comme une lame dégainée. Je veux une ligne de défense fixe bordant l'ancienne cité. Une vingtaine d'entre vous formera des groupes de trois et s'échelonnera sur cette ligne. Un observateur par faction, relève toutes les heures. Rien ne doit attirer l'attention. Si vous ne voyez rien, vous restez invisibles. En cas de contact, vous rendez compte im-médiatement. Aucune initiative sans ordre, sauf pour défendre votre vie. Nous n'attendons rien de particulier, alors inutile de vous mettre la pression. Soyez simplement vigilants.

Les ordres tombèrent un à un, méthodiques, précis. Nul ne savait combien de temps il devrait tenir cette position, alors autant éviter de puiser inconsidérément dans les réserves. Pourtant, un village entier comptait sur eux pour sa survie.

— Chasseurs, c'est à vous d'assurer la subsistance du camp. Laissez l'ancienne cité aux ombres et aux pièges qui la hantent. La forêt s'étend de l'autre côté, vaste et généreuse. Bonne chasse !

Dinenda prit ensuite le temps d'accompagner les sentinelles, veillant à ce que la ligne d'observation soit parfaitement mise en place. Il reviendrait régulièrement, s'assurer que les hommes tenaient bon. Dans l'enceinte du camp, ceux qui n'étaient ni combattants ni chasseurs s'attelèrent à améliorer leur refuge précaire. Des tables et des bancs de fortune apparurent, un abri fut dressé pour protéger le feu du vent et de la pluie, et l'on aménagea une pièce d'aisance. De menus détails, mais essentiels à un semblant de normalité.

Et tandis qu'il marchait parmi les siens, son esprit dérivait malgré lui vers Thüldae. Là-bas, bien loin de ce campement en sursis, se jouait peut-être un destin plus grand encore...

Azur’ael était restée en retrait, écoutant avec attention les paroles échangées dans la salle du conseil. Son regard d’émeraude se posait tour à tour sur les intervenants, calme et profond comme les forêts millénaires dont elle était issue. Lorsque Petra et Charsy prirent la parole pour exprimer leurs volontés et projets, la Gardienne des Mystères s’inclina légèrement vers elles.

D’une voix douce et posée, elle déclara simplement :

- Si jamais vous éprouvez le besoin de mes services pour rejoindre votre campement ou assurer une escorte, sachez que je me tiens à votre disposition. Je souhaite également, au plus tôt, retourner auprès de mon frère gardien, Dinenda, qui veille actuellement sur vos foyers. Sa présence me manque, et je suis rassurée de savoir que vos terres restent sous sa protection.

Elle adressa ensuite un regard empreint de respect à Yvhann, touchée par la noblesse de sa décision.

- Yvhann, dit-elle avec un sourire léger mais sincère, tu pourras toujours faire appel à moi, si jamais un besoin ou un danger venait à t’assaillir. N’hésite pas. Où que je sois, je répondrai."

Enfin, elle leva doucement les yeux vers le Cercle du Conseil, ses traits sereins empreints de cette fierté elfique voilée d’humilité.

- Je reste à la disposition de la Confrérie, et me tiens prête à répondre à l’appel pour toute mission où mes compétences pourraient être utiles. Que ce soit dans les ombres des forêts ou aux confins de nos terres, je demeure une Gardienne, fidèle à mes serments.

Elle conclut d’une légère inclination de tête, silencieuse et droite dans la lumière filtrée des frondaisons, incarnant à cet instant l’élégance et la constance des lunes éternelles.