L'épreuve des convictions, RP

Assis, le dos posé contre le mur d’une bâtisse qui lui permettait d’avoir une vue d’ensemble sur le centre du village, Dinenda réfléchissait. Son esprit bouillonnait. Il dû à plusieurs reprises faire un effort sur lui-même pour ne pas se laisser envahir par la tâche qui l’attendait. S’il avait accepté la tâche que sa Ly’Aegisir venait de lui confier en pensant que cela était dans ses cordes, il commençait à déchanter. En fait la tâche était ardue. Il fallait à la fois galvaniser tous ceux qui ne seraient pas évacuer. Utiliser les compétences là où elles se trouvaient. Tout ça sans connaître le moindre d’entre-eux. Lorsque le gardien des mystères vit tout ce beau monde se rassembler, ça lui semblait encore plus complexe. Jamais il n’avait eu à gérer autant de personnes dont il ne commençait rien. Savoir que tous allaient remettre leur vie entre ses mains était encore plus stressant.

¤ Quel imbécile je fais ! Croire que l’on s’improvise chef de guerre comme ça. Puisse la Couronne d’Arvandor m’aider à ne pas condamner tous ces gens. ¤

A ce moment là, le contact de Darasha lui manqua. Il se sentait plus fort lorsque ses doigts écailleux pouvaient se promener dans son pelage. Heureusement, il gardait le contact mental avec elle et son calme lui fut profitable.

Bientôt, il vit que des groupes plus où moins importants se formaient. Quand tous furent rangés et que visiblement on l’attendait, il prit son courage à deux mains et se leva pour se porter à la rencontre de Dame Petra. Elle lui fit une rapide présentation des différents groupes. Puis se fut à lui de prendre la parole. Seulement, les mots lui manquaient. Par où commencer ? Que leur dire pour les galvaniser ? Il fallait être porteur d’espoir sans les bercer d’illusion. Il fallait commencer par le commencement. Le reste devrait suivre.

Il commença par un lourd silence, faisant une revue des troupes lentement. Dévisageant certains, il n’avait pas besoin de se forcer pour se montrer déterminé. Il fallait bien avouer, que très probablement jamais aucun de ceux présents n’avaient dû voir quelqu’un comme lui. Une stature de taille moyenne, mais massive et musculeuse. Une peau recouverte d’écaille doré et une gueule draconique garnie de crocs, le tout recouvert d’une armure d’une chemise de maille en mythral couverte de la typique Allasea des Gardiens Sylvestre. Sa Arkerym magique et un arc avec un carquois garnit de flèches diverse. Au moins dans l’apparence, il avait de quoi donner le change. Il profita de ça pour que tous tournent leur attention sur lui.
Puis, il s’éloigna un peu pour avoir une vue d’ensemble. D’une voix forte, il commença à parler.

- Je m’appelle Dinenda Mythrandir et j’appartiens à la guilde des Gardiens Sylvestres. L’un d’entrevous, est venu chez nous à Thüldae pour quérir notre aide. Nous voilà ! Je sais ce que vous avez traversé. Je le sais, même si je ne peux pas me mettre à votre place. Je le sais car, il y a peu notre havre à subit une attaque de grande envergure. Un démon à la tête d’une armée d’orque a presque exterminé toute notre confrérie. Nous avons subi de lourdes pertes, de très lourdes pertes. Mais nous n’avons pas baisser les bras. Nous avons combattus, de toutes nos forces, de toutes nos âmes et de tous nos cœurs. Guerriers, paysans, artisans ou simple villageois, nous nous sommes tous battus. Ils ne se sont pas battus pour eux même, non, ils se sont battus pour eux tous. Je n’y étais pas, mais je suis arrivé à Thüldae peu après ça. Et j’ai vu ce que l’espoir peut être capable de faire. La Confrérie des Gardiens Sylvestres est encore debout. Elle continue de se battre aux côtés de ceux qui ont besoin d’aide. Et je fais le serment de ne point faillir à notre cause. Je ne vous connais pas, et vous ne me connaissez pas. Pourtant, mes amis et moi, allons nous battre à vos côtés pour que puissiez regagner votre liberté, votre dignité et votre fierté.

Dinenda marqua une pause après cette entrée en matière. Il fit quelques pas avant de reprendre sur un ton martial. Sa voix devenue bien plus rocailleuse après son dernier changement d’apparence avait une légère tendance à siffler un peu. Elle était devenue bien plus profonde qu’avant. Il en profita.

- Nous n’allons pas nous battre à votre place. Non ! Il vous faudra gagner votre liberté, mais nous serons à vos côtés pour le pire, mais aussi et je l’espère du fond du cœur, pour le meilleur. Votre ennemi, notre ennemi sera impitoyable. Nous le serons aussi. Vous savez mieux que moi ce dont il est capable. Pour tant… vous êtes là ! Vous êtes là, debout face à moi. A vous dresser contre l’adversité, l’injustice de ce qui vous a frappé. Pour venger vos morts et permettre à l’espoir d’une vie meilleure de revivre dans le cœur de chacun d’entrevous. Aussi, je m’engage solennellement à vous y aider. Dussé-je y laisser la vie. Je serai à vos côtés contre l’ennemi qui vous accable. Et nous allons nous battre tous ensemble !

L’elfe dragon prit le temps d’observer les réactions pour se faire une idée de l’impact de son discourt. Satisfait de ce qu’il voyait il poursuivit.

- Évidemment, nous n’allons pas vous demander de tous prendre les armes. Du moins pas tant que nous pourrons l’éviter. Je ne pourrai pas non plus vous promettre que nous en sortirons tous vivant. Pour autant, n’existe-t-il pas plus beau combat que celui qui vise à gagner sa liberté ? Le sacrifice que vous serez près à faire pour non pas pour vous même, mais pour vos familles, pour vos amis, pour votre communauté est le seul valable et qui mérite d’être fait. Vous pouvez compter sur nous ! Vous pouvez compter sur la Confrérie des Gardiens Sylvestres pour vous aider ! Est-ce que je peux compter sur vous ? EST6CE QUE JE PEUX COMPTER SUR VOUS ?

Dinenda espérait avoir pu créer un certain enthousiasme parmi les changelins. Il espérait que cela les aiderait à une forme de cohésion globale où l’individuel serait mis au service de la collectivité. Il fallait que tout à chacun sache que les efforts de chacun se feraient au bénéfice de tous.

- Très bien, les amis. Alors voilà ce que nous allons faire. Vous désignez les doyens de chacune de vos corporations pour vous diriger. Ceux qui ont le plus d’expérience d’entre vous prendront la tête des groupes que vous allez former. Nous avons peu de temps devant nous, et la tâche est immense. Mais nous allons y arriver. Nous allons y arriver parce que chacun de vous donnera le meilleur de lui-même. Et il le fera pour le bien de tous. Il n’y a qu’ensemble que nous pourrons y arriver. Tous ensemble vers un but commun : la liberté.

- Que le plus expérimenté des chasseurs et Charsy me rejoignent. Nous irons repérer les endroits les plus opportuns pour placer des postes d’observation et placer des pièges. Un maximum de piège, pour éliminer le plus possible de nos ennemis et pour gêner leurs mouvements. Nous devons avoir et garder la maîtrise du terrain. Nous sommes chez vous !

- Dame Petra, vous prenez la tête des magiciens. J’aimerai avoir une idée des capacités offensives, défensives et curatives de vos gens.

- Je veux un groupe avec les bûcherons, les charpentiers avec une quinzaine de chasseurs plus quelques fermiers pour la confections des pièges. Il faudra également des artisans dans ce groupe capables de concevoir des filets de toutes tailles. Vos pièges devront être indécelables, et mortels, ou au moins handicapant. Soyez imaginatifs, et pour une fois dans votre vie cruels. Il faut tuer, mutiler, immobiliser. Ce que vous ne feriez pas pour des animaux, vous le ferez contre nos ennemis. Je vous veux vicieux et sans pitié. Vous serez le groupe piège.

- Il faudra un second groupe d’artisans. Votre tâche sera de concevoir des filets de camouflage. Il en faudra des suffisamment pour servir à cacher les observateurs, mais aussi des assez grands pour pouvoir cacher les pièges. Il faut que l’on puisse accrocher des feuilles, des branches, des bouts de buissons en fonction de là où vos filets de camouflage seront mis. Tissez, filez, tressez aussi vite que vous le pouvez. De votre savoir-faire dépendra la réussite de notre entreprise. On compte sur vous ! Vous serez le groupe camouflage.

- S’il restent des artisans, et des forgerons, vous remettez les armes fournies par Charsy en état. Et si vous pouvez, faites-en d’autres. Je veux du simple, du facile à utiliser et que chacun puisse en avoir une. Quelles soient Rouillées, ébréchées, mal aiguisées, pourvu qu’elles percent, coupent et trucident l’ennemi. Elles serviront en dernier recours à défendre chèrement vos vies. Vous serez le groupe arme.

- Enfin, les chasseurs qui n’auront pas rejoins le groupe piège partent sur le champ pour reprendre l’observation des lieux et assurer notre sécurité. Prévenez moi si vous voyez quelque chose qui bouge. Vous êtes nos yeux, vous êtes nos oreilles, vous êtes… nos gardiens.

- Voilà, les amis ! Vous savez quoi faire. Faite-le vite, faite-le bien. Tous ensemble pour la liberté !!!


Dinenda espérait avoir chauffé les esprits à blanc pour que chacun mette tout son cœur à l’ouvrage. Il fallait transformer ce peuple paisible, ce peuple tombé dans la soumission en des chiens de guerre assoiffés de vengeance et de victoire. La tâche pouvait sembler presque impossible… et pourtant. Il fallait y arriver pour avoir une chance.

Les ordres donnés, Dinenda parti sans attendre avec son petit groupe pour faire le tour du village. Il fallait repérer les points stratégiques. Points les plus propices pour tendre des embuscades. Ceux où il fallait mettre des lièges. Ceux où il fallait mettre des observateurs qui pourraient se dissimuler au mieux et qui pourrait le cas échéant rester cacher pour prendre les arrières de l’ennemi s’il arrivait à passer. Il fallait que Charsy et le doyens des chasseurs connaissent sur le bout des doigts la topographie des lieux pour en définir les points les plus stratégiques.

L’idée de Dinenda était de repérer les points où les gardiens sylvestres pourraient se battre à leur avantage. Truffer les zones de pièges non magique, pour qu’ils ne soient pas desceller trop facilement par le mage. A la fois pour les guider jusqu’à la prochaine zone de combat, et pour les gêner le plus possible, voir en éliminer ou en estropier quelques uns au passage.

1er jour de la rébellion : Ce jour fut à marquer d’une croix. Une croix dorée, une croix d’espoir pour la communauté prostrée face à un ennemi plus puissant et mieux organisé qu’eux. Le soleil déclinait lentement à l’horizon pendant que Dinenda haranguait la foule de guerriers improvisés devant lui. Les ombres s’allongeaient lentement sous le ciel rougis par le soleil. Un rouge intense, présage des difficultés à suivre. Le vent portait les paroles du fraichement nommé général dragon. Ce nom circulait déjà dans les rangs aux genoux tremblants, mais aux regards pleins de convictions.

Azur’ael et Agath’s commencèrent les préparatifs pour le transfert des personnes fragiles vers Thüldae. Les adieux qui s’opéraient entre les membres d’une même famille se voulaient déchirant. Rares furent ceux qui gardaient leur contenance devant l’ampleur de la chose qui se présentait devant eux. Envoyer leurs êtres les plus chers dans une ville inconnue, peuplée de personnes inconnues, seulement accompagnés de quelques adultes pour garder un semblant de cohésion. Les plus jeunes enfants du groupe pleuraient pendant que les plus âgés tentaient de les réconforter. Cette fin d’après midi là, Azur’ael pu emmener une dizaine de personnes du groupe pour les mettre en sécurité. Sur le premier trajet, elle emmena Agath’s pour lui donner la connaissance du point d’atterrissage. Cette connaissance serait essentielle pour qu’il puisse l’aider à transporter les autres le lendemain. Selon leurs estimations ils avaient quatre jours devant eux avant que les problèmes ne soient imminents. Ce serait probablement suffisant pour organiser le tout et permettre a tout le monde de combattre le cœur aussi léger que possible.

Lors du premier trajet, elle atterrit tout bonnement juste devant la porte prévue. Agath’s et les autres purent dès lors observer la citée cachée de Thüldae. Le premier groupe de cinq personnes était composé d’Azur’ael, Agath’s, deux enfants et le guerrier estropié. Comme prévu les sentinelles arboricoles sifflèrent dans les branches pour avertir les gardiens que la porte voyait arriver des invités. Eruin Tath'Ran se présenta prestement, reconnaissant la Ly’aegisir. Le temps était une ressource précieuse en ces circonstances, les discussions furent expédiées aussi vite que possible. Deux sentinelles s’en allèrent dans la ville pour aller quérir le maitre de confrérie, pendant qu’une autre se dirigeait vers le centre de la ville pour en appeler à la générosité des habitants. Alors que le premier petit groupe se dirigeait vers l’auberge de l’arbre esprit, deux autres sentinelles arrivèrent au pas de course pour aider le guerrier à marcher. La solidarité envers les autres, et la confiance aveugle en Azur’ael furent à la hauteur de ses espérances. Si les changeling avaient une apparence et une réputation qui pouvait choquer les gens, pour l’instant les sentinelles n’en montraient aucun signe.

Le tavernier, Caeradwyn Elymir, accueillis absolument tout le monde sans poser de questions ni même demander le moindre sou. Le temps qu’il s’organise, tout le monde serait mis sur la terrasse, avec des vivres pour se restaurer.

L’organisation commençait à se mettre en place quand Isorion fit son apparition. La discussion avec le grand chef fut somme toute assez rapide. Il avait le regard sombre, sachant que si une évacuation se profilait, alors, les pourparlers avaient immanquablement échoués.
Les premiers volontaires qui ont entendu la sentinelle commencèrent aussi à arriver. Une poignée pour le moment, qui arrivaient avec des vivres, des couvertures et de quoi occuper les gamins. D’autres venaient déjà avec des cordes des filets et tout ce qui pourrait servir selon la description que la sentinelle leur avait fait de la situation.

Isórion créa quelques oiseaux de brindilles et les envoya aux quatre vents, pour trouver les destinataires des messages. Azur’ael n’aurait la teneur des messages que le lendemain.

D’un sourire chaleureux, il assurait à Azur’ael le soutien indéfectible de toutes les ressources dont ils pourraient se défaire. Elle pu donc repartir dans l’autre sens avec Agath’s et déjà quelques éléments d’équipement rudimentaires.

Pendant ce temps au village des changeling, les ordres de Dinenda fuse et ne se ressemblent pas. Déjà les ouvriers et artisans s’affairaient à préparer ce que le général leur avait demandé. Tout le monde avait quelque chose à faire. Que ce soit de la reconnaissance pour trouver ou poser des pièges, ou simplement de la surveillance des abords du village. Ils avaient encore quelques heures de jour devant eux, il fallait en profiter pour préparer le terrain pour le lendemain.

Premier retour d’Azur’ael et d’Agath’s. Le matériel fut entreposé dans la maison longue et Agath’s commença à aider à d’autres taches en attendant qu’il puisse téléporter du monde le lendemain. Préparant le deuxième groupe de réfugiés, puis le troisième, elle ne s’arrêta que lorsque sa magie fut épuisée.

De son coté Yvae trouva que se défaire de trois adversaires de plus fut une bonne idée. Son piège était parfait et ne laissait presque aucune chance aux Eldreths d’en ressortir vivants. Et ce fut le cas. Ses flèches cueillirent le chef de bande par surprise. Il ne se relèverais jamais de son sommeil, alors que les animaux invoqués chargèrent les deux autres. Le sanglier fut particulièrement efficace car il éventra d’un coup de défense l’un des deux autres gardes pendant que l’ours Brun prenait le second garde au corps a corps. Le pauvre elfe n’avait aucune chance, fatigué de son tour de garde il succomba rapidement aux assauts répétés de l’ours. Yvae, n’eut même pas besoin de prendre de potions ou d’user d’autre magie, il venait de défaire l’équipe et pu reprendre sa mission de base d’aller faire de la reconnaissance.


2eme jour de la rébellion : Au petit matin quand les deux mages du camp firent leur premier allé, ils ne s’attendaient pas à tomber au milieu d’un camp de fortune. Apparaissant comme prévu à quelques pas de la porte, ils furent tout de suite saisis d’une vision à réchauffer le cœur. Un petit campement avait été monté à la va vite. Quelques feux de camps, quelques tentes mais surtout pas moins d’une dizaine de compagnons de la confrérie et un tas non négligeable d’armement, entre autres. Apparaissant devant eux, ils se levèrent comme un seul elfe pour la saluer et proposer leurs services avant de retourner pour la plupart à leurs occupations premières. Le rassemblement n’était pas terminé, surtout concernant le matériel dont pouvait se séparer la confrérie. Déjà, une dizaine d’arcs et de carquois remplis de flèche, ainsi que des piques et des lames courtes étaient prêtent à changer de main. Et ce n’était que le matériel proposé par les novices et compagnons de la confrérie qui venaient prêter main forte. Devant Azur’ael, se tenait un Isórion souriant à pleine dents, fière de sa confrérie et de l’abnégation dont ses membres pouvaient faire preuve. Juste derrière lui, se tenait Nirannor, pleinement remis de ses émotions de leur premier trajet ainsi que Godric Dolric. Ils furent les premiers volontaires à se présenter pour aller au front.

Un peu plus loin, d’autre silhouettes se profilaient. De toute race et de toutes tailles, avec des capacités diverses et variées. Elwin et Ranil discutaient entre eux en entretenant leurs armes. Kerlomar, un peu en retrait se ressourçait auprès de la nature. Ivelios Ladon et Thamior Amakiir attendaient déjà prêts à partir pendant que Tasia, Durgan et Olafr s’occupaient du feu.

Au village des changeling, les repérages étaient pour la plupart finis. Les zones sensibles identifiées et les endroits stratégiques en cours de protection. Si leur force ne résidait pas dans le combat, les artisans de la ville semblaient être assez efficace dans leurs travaux respectifs. Sous la supervision de Dinenda tout allait pour le mieux, et aussi vite qu’il était possible d’aller.


Pour Yvae cette journée fut pleine d’enseignements et de renseignements. Il put cartographier les extérieurs de la forteresse éphémère et observer les allés et venu des gardes. Les rondes étaient parfaitement organisées. Il n’y avait pas d’angle morts ni de temps morts entre les tours de garde. Chaque groupe de garde se composait de trois éléments et tournaient à intervalle régulier. C’est au milieu de cette journée qu’il put apercevoir de l’agitation. Les tours de garde stoppèrent pour un passage en revue des troupes en plein centre de la forteresse. Seul un point d’observation sur deux restaient pourvus d’yeux attentifs regardant la forêt. La forteresse était faite de rondins de bois taillé en pointe. Les palissades devaient bien mesurer trois mètres de haut avec des postes de surveillance tous les dix mètres. Les chemins de ronde n’étaient pas protégés du coté cours de la palissade. Au centre de la forteresse, tous les soldats disponibles s’étaient rassemblés. Et son cousin pris alors la parole. La réverbération sur les murs de bois fut suffisante pour qu’il puisse entendre ce qui se disait.

Venali Starym

- Compagnons ! Les changeling ont visiblement décidés de nous défier une fois de plus. Quelques rires se propagèrent dans les rangs -Il est donc temps de leur rappeler qui dirige dans cette partie de la haute forêt. Cependant, il n’est pas impossible que les gardiens Sylvestres que nous avons croisés au temple leurs prêtent main forte. Si tel était le cas, le combat serait bien plus rude que les autres fois. Nous n’aurions pas simplement affaire à des paysans incapables mais bien à des guerriers entrainés et soutenu par une organisation puissante. Nous partirons donc demain matin aux premières heures de la journée avec une bonne partie de nos forces armées pour remettre de l’ordre dans ce désordre. Veillez à bien vous préparer et préparez également les prisonniers. Ils nous accompagneront pour cette sortie éducative. Une nouvelle fois, quelques rires s’échappèrent des gorges des Eldreths présents. -Nous ne laisserons que deux gardes ici pour tenir le fort en attendant notre retour. Les autres, soyez prêt au lever du soleil. Je ne serais pas disponible pendant la journée qui vient. Je vais quérir quelques aides supplémentaires au cas ou les gardiens ne soient de la partie. Les otages nous serviront de moyen de pression pour les faire plier à notre volonté. Ces gentils gardiens ne voudraient pas avoir le sang d’enfants sur la conscience ? -Ils sont certes en surnombre mais ce ne sont que des paysans sans formation militaire. Nous serons à un contre trois. Ce n’est pas suffisant pour nous faire reculer ! L’avenir des elfes repose sur nous ! Soyez fort ! Soyez fières ! -A vos préparatifs ! Demain, soyez sans pitié et si les gardiens sont présents, ils sont à moi ! -------------------- Venali Starym est un lointain descendant d'un membre fondateur des Eldreths Veluuthra. Sous son air jeune, ce mage est déjà bien connu dans la confrérie vengeresse. Très habile et au charisme imposant, il sait se faire entendre sans avoir à hausser le ton. Il est à la tête d'une branche des Eldreths opérant dans la haute forêt.

Yvae aurait probablement pu lancer ses flèches en direction de son cousin éloigné. Pourtant un tel acte l’aurait dévoilé et aurait permis de changer les plans de Venali sachant après que les gardiens étaient effectivement impliqués. Ils perdraient tout effet de surprise et par la même le peu d’avantage qu’ils avaient encore dans cette situation.


3eme jour de la rébellion : La machine était maintenant bien huilée. L’arrivée la veille des novices et compagnons plus expérimentés aidait beaucoup à fluidifier la chaine de commandement et l’organisation. Les armes et matériels donnés trônaient toujours au sein de la grande maison. Les arbres tombaient régulièrement à la lisière de la ville pour y puiser les ressources nécessaires aux pièges. Les cordes et tresses de fibres naturelles commençaient à avoir une longueur raisonnable, associé aux filets de la confrérie, les premières défenses de la ville voyaient le jour en fin de cette journée. Azur’ael et Agath’s continuaient les allers-retours à Thüldae pour mettre à l’abri les plus fragile, ce jour serait le dernier pour cette mission. Les défenses de fortune prenaient lentement leurs places aux points identifiés.

C’est au petit matin de cette troisième journée qu’Yvae revint au village perdu pour prévenir ses compagnons. Il y découvrit ainsi tous les gardiens supplémentaires qui avaient été dépêchés pour les aider. Il découvrit aussi les pièges en construction et les défenses grandissantes de la ville. Cependant il arrivait avec de mauvaises nouvelles. Les Eldreths seraient sur eux durant la journée suivante. Accompagnés des otages. Le plan de libération venait de tomber à l’eau au moins au sein de la forteresse ennemie.

Lancers...

Jour de préparation - Combien de temps vous avez? : 3(d4)+2 = 5
Azur'ael - Jet de compétence : Art de la magie : 6(d20) +16(deg) +6(Int) +3 (talent) +10 (Sort TM) -5 (si nécromancie) = 36 ~ Réussite

Le grugach allait récupérer ses flèches et maquillait les blessures pour les faire passer pour une attaque animale. Sans mal avec son poignard coup de poing il entaillait quatre sévères coupures semblables à celle laissée sur l’autre corps puis effaçait ses traces après avoir pris, sur la nuque, une mèche de cheveux du chef qu’il s’empressait de tresser puis la disposait dans son havresac pour une prochaine confection. Il fit une prière de gratitude pour l’équilibre des choses et en appelait à la loi du triple envers les Eldreths.

Il se rechangeait en aigle puis reprit son vol en direction du campement maudit. La cueillette d’information était magnifique puis vint un moment troublant, celui ou Venali arrivait au centre de la forteresse pour délivrer son message. La légendaire sagesse du rustre sauvageon fut mis à mal, il aurait été seul qu’il se serait lancé dans une vengeance mortelle, mais les images de Sylvanôr, étrangement celle de Charsy et celles des villageois ainsi que de ses compagnons présents lui vint. Il ne pouvait pas saboter leur plan et il en savait maintenant assez sur le plan de Venali pour préparer au mieux un plan de défense et de piège.

Doucement il se transformait en blaireau pour quitter l’enceinte de la forteresse puis une fois au loin en aigle pour rejoindre le village des changelings. Une fois arrivé il déboulait ce qui c’était passé dans les moindres détail et visiblement il semblait contrarié de ne pas avoir pu libérer les otages et que ceux-ci soient utilisés comme bouclier dans ce conflit. Il suggérait une attaque-surprise par-derrière avec un groupe bien caché pour tenter de libérer les otages une fois que les Eldreth seraient proches. Il n’était pas difficile de voir qu’Yvae n’était pas un tacticien né, mais il proposait quand même de faire des attaques éclair ici et là sur le chemin avant d’arriver au village et d’y disposer des pièges mortels. Faire des entonnoirs qui pousseraient les Eldreth à emprunter les chemins puis qu’il ferait un piège de pierres acérées, des croissances d’épines et des enchevêtrements.

Une fois la mauvaise nouvelle annoncée, il allait voir le prisonnier, resserrer ses liens et le démoraliser et question de libérer sa tigresse de sa mission de garder. Le druide-rôdeur l’enlaçait de ses bras avec tendresse puis avec elle, ensuite, il allait voir Charsy. Nerveux, il arrivait avec une certaine crainte puis voyant son dreds dans les cheveux de la belle il sourit et toute sa nervosité partit lui laissant sortir une expiration de détente. Voyant qu’elle oeuvrait solide pour maintenir la forge il fut bref en lui annonçant que le combat serait pour le lendemain puis il l’invitait à se tenir auprès de lui et d’Ozalee, il y tenait. Il proposait avant de repartir pour la laisser travailler de se voir le soir venu, il trouvait romantique le moment qu’il vivait. On ne demande pas à un rustre de faire dans la subtilité.

Ensuite il fit le tour du village pour prendre connaissance des endroits où disposer les pièges puis prit un temps pour savoir la température qui ferait le lendemain. Il avait hâte, c’était pour lui un moment incroyable, une forme de boucle qui allait se fermer au propos de sa famille, un exutoire qui perdurait depuis trop longtemps, il sentait en lui que sa vengeance arrivait à sa finalité, étant certain qu’après, il changerait intérieurement, il sentait profondément en lui que son avenir serait le début d’une nouvelle vie plus paisible. Il avait l’intention de créer une famille, il en avait une, Sylvanôr était pour lui son fils, peu importait qu’il n’avait pas été voulu, il était de son sang, mais il voulait plus, il voulait une famille véritable, serrée, unie dans l’amour et Sylvanôr serait le grand frère de cette nouvelle famille. Oui, Yvae changeait pour le mieux, il avait un goût amer de cette vengeance qui perdurait depuis sa naissance, il était temps de crever cet abcès pour libérer ce fiel maudit qui tarissait son être. Il avait hâte de se retrouver à Mythdaë proche de son m'ethar accompagner de Charsy, si bien sûr, elle voulait bien le suivre, sinon qui sait, ferait-il sa vie ici dans ce village? Pour une rare fois, le grugach se sentait bien heureux et épanoui, il ne ressentait plus tout ce poids sur ses épaules, pour lui la bataille qui se pointait pour le lendemain était une grande libération, aucune peur, aucun regret, juste du positif sur ce qui allait se passer, la grande roue naturelle allait continuer de rouler indéfiniment laissant bien entendu sa trace sur les vivants qui survivrait à la liberté. Il confectionnait la tresse du chef en colifichet qu'il disposait sur l'un de ses bracelets en se disant qu'il restait peut-être qu'un autre trophée de chasse à récupérer, celui de Venali.




Survie pour savoir le temps à venir pour le lendemain.

Les différents chantiers entrepris avaient bien avancé. Pas assez vite au grès du mage-dragon, mais on pouvait difficilement faire mieux. Dinenda ne tarissait pas de compliments et d’encouragements dès qu’il visitait l’un des groupes. Tout ce qui avait pu être préparé en amont l’était maintenant. Il fallait dès lors commencer les installations de tous ces pièges.

La grosse difficulté était de tenter de prévoir ce que l’ennemi, avec son esprit tordu, serait capable de mettre en place pour éviter la plus part des pièges aux quels lui et les chasseurs avaient bien pu penser. Car s’il y avait une chose que le Gardien des Mystère s’interdisait, s’était bien de sous estimer leur adversaires. On ne devenait pas un puissant mage sans une certaine dose d’intelligence, fusse-t-elle démoniaque.

En fin d’après midi, le Général dragon changea la répartition des équipes. Il diminua les groupes de confections et il les réaffecta à la mise en place des pièges et des défenses passives.
Si seulement, il pouvait bénéficier d’une seconde Durecorse. La fameuse barrière végétale offerte par Turlang par le truchement de Sève donnait à Thüldae un rempart presque infranchissable par voie terrestre. Mais, ils n’en avait pas. Il fallu donc faire au mieux.

Lorsque le soleil du second jour de la révolution déclina sur l’horizon, Dinenda ordonna la fin de la journée. L’ensemble des changeling devaient être fourbus. Le disciple draconien ne voulait pas les épuiser. Il voulait que « ses » hommes puissent être suffisamment frais pour défendre chèrement leur liberté et leur vie. Il s’apprêtait donc, comme la veille, à passer dans chacun des petits groupes qui se formait naturellement. Un petit mot gentil, des félicitations, une pointe d’humour pour chacun d’eux. Les félicitants tour à tour sur la qualité du travail effectué, sur leur engagement et sur leur état d’esprit. Il était clair que si la plupart d’entre eux étaient trop occupés à travailler la journée, le soir venu ils avaient tous besoin de soutient moral.
Tous le savait, et le Général n’avait jamais menti à ce sujet. Tout le monde ne pourrait pas profiter de la liberté retrouvée. Il avait appris à ses dépends que les changelins ne pouvaient même pas vraiment se dire que la mort leur ouvrait un repos éternel auprès de leur dieu. Pour la très grande majorité, il n’en avait pas. Ce peuple était très étrange, il n’avait presque aucune réelle identité. C’était perturbant. Même pour Dinenda qui s’était longuement interrogé sur sa propre identité avec les changements successives qu’il avait subi au fir et à mesure que son héritage s’affirmait.

Ce début de soirée s’annonçait paisible. Tout le village aspirait au ravitaillement, à la détente et au repos. Il allait probablement, comme la veille sortir sa flute pour entonner un petit air joyeux et entraînant. Bien qu’il soit un piètre joueur, Lhämee se serait sûrement bien amusé de la situation s’il avait été là. A bien y réfléchir, il manquait terriblement. Sa joie de vivre et son talent aurait été un atout certain. Il fallait faire contre mauvaise fortune bon coeur, et Dinenda se collait comme il pouvait à cet exercice. C’était bénéfique pour le moral des hommes.
Alors qu’il faisait retour vers le centre du village se préparant à tout ça. Dharasha se figea. La cooshee leva sa truffe dans les airs et huma. Elle s’y reprit à plusieurs fois. Dinenda se concentra sur ce qu’elle sentait, ou sur ce qu’elle ressentait.

- Qu’est-ce qu’il y a ma belle ?

Le gardien des mystères s’était déjà raidi, craignant le pire. Comment l’ennemi pouvait-il être déjà là ? Il ne devait pas arriver avant la fin du quatrième jour. Peut-être dans l’après-midi, s’ils avaient avancé à marche forcée. Dinenda pensait que toute façon dans cette hypothèse, ils n’attaqueraient pas avant la nuit, ou le début de la journée du cinquième jour pour récupérer des forces et être au mieux.
Il se rassura vite, car il ne ressentit aucune inquiétude dans l’esprit de sa « fille ». Non, c’était même plutôt de la joie.

- Ils sont là ! Tasia et Nirannor sont au village.

Un large sourire se dessina sur les lèvres du mage-dragon. Même si d’aucun aurait pu penser qu’il s’agissait plus d’un début de grognement découvrant largement ses crocs affûtés.

- ¤ Ne les faisons pas attente. ¤

Il s’élança dans une course folle en direction du village. Peu aurait pu le suivre, mais à peine quelques foulées plus tard, il était largement distancé par la cooshee qui fini par disparaître de son champ de vision. Il ne s’arrêta que lorsqu’il pu serrer dans ses bras puissant le corps frêle de Tasia.

- Petite sœur, j’étais certain que tu serais là. Comment vas-tu ? Le moulin se porte bien ?

L’ensorceleuse accueillie avec joie l’éteinte de celui qu’elle considérait comme son frère. Tasia avait été recueillie par les parents de Dinenda à Lunargent. Elle avait décidé de le suivre pour servir la cause des Gardiens Sylvestres. Elle avait même été novice pendant un temps. Elle avait vécu une grande aventure avec Elwin qui était là, lui aussi. Puis après quelques déboire sous le commandement intransigeant d’Ina, elle avait préféré rejoindre les rangs de la Garde Sylvestre.

Dinenda ne la lâcha que quand il aperçu Nirannor. Ce fut un réel soulagement de savoir que le Rôdeur de Solonor s’était bien remis de son empoisonnement qui l’avait obligé à rentrer se faire soigner à Thüldae.
Nirannor avait une place à part dans le cœur de l’elfe-dragon. C’était avec lui qu’il était parti pour sa première mission chez les Gardiens Sylvestres. Il y en avait eu bien d’autres après et une solide et sincère amitié réciproque était née entre eux. Dinenda n’avait pas de frère, mais Nirannor tenait ce rôle dans son cœur. Les choses qu’il ne pouvait pas confier à Tasia, il les partageait avec son ami. Cet humain était tout simplement extraordinaire. Il l’était assurément pour avoir réussi le tour de force de conquérir le cœur de Cynwäll, celle que l’on appelait la Flèche. Leur amour était sincère, même s’il était voué à une tristesse sans fin lorsque l’humain au crépuscule de sa vie les quitterait. Cela n’était pas pour demain, mais pour les Tel’Quessir ce serait beaucoup trop tôt. Cynwäll le savait fort bien. Elle en était parfaitement consciente, mais elle l’aimait. Tout comme Dinenda, elle serait inconsolable lorsque le moment sera venu. Pour l’heure et à cet instant précis, Dinenda ne pensait absolument pas à ça.

- Alae M’Tan ! Par la grâce de Corellon, tu es indestructible mon ami. Quel bonheur de te voir en pleine forme. Tu m’as manqué et je suis heureux que tu sois là. Venez, il faut que je vous parle de ce qui vous attends.

Dinenda les installa à côté de ses quartiers et prit de leurs nouvelles et de celle de Thüldae. Pour autant, il ne dérogea pas à son rôle de Général. Il prit le temps nécessaire et passa parmi les petits groupes de changeling, mais plus rapidement que la veille. Il voulait pouvoir passer du temps avec ceux qu’il appelait les siens. Dharasha quand à elle était aux anges de pouvoir jouer avec Anikeï, le magnifique husky compagnon animal du rôdeur maître des bêtes. Ces deux là, comme leur maître respectif s’entendaient comme larrons en foire. Le tour du cantonnement terminé, il retourna auprès des siens, non sans avoir fait un compte rendu complet de la journée à Azur’Aël.

L’hybride expliqua avec soin la situation à Tasia et Nirannor. Il ne manqua pas de les mettre en grades. Velani Starym était un puissant mage du sang qu’il ne fallait pas prendre à la légère. Il connaissait, ou avait déjà entendu parlé de la plupart des gardiens qui étaient venus en renfort. Comme il avait pris la tête des opérations, et que finalement, il était celui qui connaissait le mieux les changeling du village il pris sur lui de réunir tous les porteurs du Loup Argenté.


A l’écart du village, une petite réunion de famille s’organisa. Dinenda réparti les rôles de chacun, ses plans venaient de changer, mais pour le mieux. Les druides Kerlomar, Thamior qui était déjà à l’origine du sauvetage de tout un village de gnome des forêts. Il avait même réussi à trouver l’amour et il les avait rapatrié à Thüldae. C’était il y avait quelques mois. Il remettait ça avec les changelins. Les druides seraient des atouts de valeur pour camoufler les pièges avec les facultés qui étaient les leurs. Nirannor, Olafr, Elwin, Ranil, Durgan et Goldric étaient tous des rôdeurs. Ivelios Ladon était un berseker et donc un combattant de première ligne, qu’il faudrait laisser agir seul.

- Bien ! Mes frères et sœurs porteur du Loup. Voilà, comment je vois les choses. Demain matin à l’aube, Durgan, Goldric, Nirannor, vous prendrez la tête des groupes qui doivent aller poser les pièges. Je compte sur votre expérience pour confirmer le choix des emplacement qui ont été prévus. Vous avez carte blanche pour les changer si vous pensez que c’est mieux. Vous aurez avec vous, des chasseurs et des artisans qui ont déjà abattu un travail colossal.

- S’il y a besoin de changer un peu les choses, Kerlomar, Thamior vous les aiderez. Vous savez manipuler et plier le bois mieux que personne. Vous resterez dans le village, on viendra vous chercher en fonction des besoins. Tenez-vous prêt à répondre présent. Je pense que vous n’allez pas chaumer.

- Olafr, Elwin et Ranil, il vous revient la lourde charge de former les vigies qui seront mis en place. Nous avons opté pour des signaux d’alerte à base de flèches sifflantes. Il vous faut apprendre aux Changeling à se fondre dans la forêt. Aucun d’entre-eux n’est vraiment un combattant. Il faut aussi que vous leur appreniez à manier l’arc, suffisamment pour tirer les flèches d’alarme. Si vous pouvez faire en sorte qu’ils puissent toucher des cibles aussi… ce serait idéal.

- Ivelios, tu prendras les plus aguerris et tu leur transmets ton savoir être dans le combat aux corps à corps. Nous n’avons pas le temps pour des techniques élaborées. Alors je veux qu’ils puissent combattre avec leur cœur, comme des berseker la rage en moins.

- Ma sœur, tu te joindras au petit groupe qui pratique la magie. Fais moi un bilan de leur pouvoirs respectif et vois comment on peut les utiliser au mieux. Désigne ceux qui sont en mesure de combattre par la magie, ceux qui peuvent guérir, ou ceux qui peuvent appuyer les efforts des combattants.

- Voilà, je crois que je n’ai oublié personne. Soyez indulgent avec eux. Ils font réellement de leur mieux avec ce qu’ils ont. Ne les bercez pas d’illusion, ils se préparent à leur première guerre. Ils se préparent aussi à la mort, la leur ou celles de leurs amis ou de leur famille. Fidèle et fraternel mes amis ! Je compte sur vous. Dans deux ou trois jours, ce sera sans doute l’enfer ici. Et d’ici là, nous devons les y préparer au mieux. Je n’attends de miracle et je sais que vous ferez tout ce que vous pourrez. Merci à tous d’avoir répondu présent, cela vous honore et cela honore toute la Confrérie. Profitez de cette soirée pour vous organiser. Apprenez à les connaître. Et puisse l’Héxade Sacrée nous venir en aide.

Le troisième jour, commença pour le mieux. Dinenda répartit les changelins du mieux possibles en fonction de leur talents respectifs en essayant d’avoir des groupes homogènes et complémentaires. Les tours de garde se poursuivaient en assurant des relèves pour que les instructeurs archer et Ivelios puissent leur donner des aides précieuses. Ils avaient la charge de sélectionner les plus habiles, et les plus aptes au combat.

Tout ce petit monde se mit en branle aux premières lueurs du jour. Et ce fut en ce début de mâtiné que Yvae revint. Ce fut donc la première et unique bonne nouvelle. Sa mission s’était bien déroulé et il avait une mine d’information à délivrer. Malheureusement ces renseignements étaient de très mauvais augures.

La première d’entre-elle était que l’effet de surprise de la présence des gardiens sylvestres aux côtés des changelins avaient disparu. Venali Starym, on ne sait par quel maléfice, avait envisagé cette possibilité. Et plutôt que d’envoyer un groupe de reconnaissance pour s’en assurer. Il viendrait directement avec le gros de la troupe.

La seconde mauvaise nouvelle, était que non content de manœuvrer avec la quasi totalité de ses hommes, il allait faire appel à des renforts. Même si cela tendait à prouver que finalement il craignait les gardiens, cela restait une mauvaise nouvelle. C’était là, une possibilité que mage-dragon n’avait pas envisagé.
De fait les nombreuses questions qui restaient en suspend, venaient d‘augmenter de façon exponentielle. Combien d’Eldreth se joindraient à la fête ? Quelle serait la nature de ces renforts ? Des guerriers ? Des mages ? Des prêtres ou même des druides ? Tout ceci n’était pas bon. C’était même pas bon du tout.

Dinenda avait déjà pensé que leur première intervention pour sauver deux ou trois changelins, qui n’étaient pas réellement menacés au moment de l’action, en avait condamné beaucoup d’autres. Il s’était déjà exprimé à ce sujet, il ne reviendrait pas dessus. Pourtant, si les gardiens avaient patienté. S’ils avaient même peut-être rien fait dans un premier temps. Ils auraient pu avoir un champ d’action bien plus vaste et souple. Ils auraient pu agir au nom des changeling sans les exposer directement. Pour autant, ce qui était fait était fait et rien ne pourrait changer cela. Il fallait faire avec et supporter les conséquences de leur inconséquence.

Cela faisait maintenant deux jours entier que Dinenda œuvrait aux côtés des changeling. Il avait été au plus près d’eux. Bien malgré lui, il avait appris les connaître. Parfois même à les reconnaître, ce qui n’était pas du tout évident à la base. Ils n’étaient plus des inconnus. A son grand damne, car il y avait maintenant de l’affecte dans tout cela. Un affecte qui lui vrilla le cœur, lorsqu’il entendit la dernière et la plus importante mauvaise nouvelle à ses yeux.

Comme il l’avait pensé et même suggéré lors du premier conseil avec les chefs de village. Velani poussait l’horreur à son paroxysme en se servant des enfants détenus prisonniers comme de bouclier vivant. A cette annonce, ses poings se serrèrent à s’en faire blanchir les phalanges portant écailleuses. Il ne put contenir sa rage et poussa un rugissement de colère pure en frappant de toutes ses forces dans le tronc de l’arbre qui se tenait à son côté. Ce dernier vacilla laissant tomber quelques feuilles pourtant bien accroché. Une volée d’oiseau s’enfuit ne trouvant plus l’arbre aussi sûr.

- Par les neufs enfers, ce type est un monstre.

Oui l’empathie qu’il avait développé vis à vis des changelins avait des conséquences fâcheuses.

- Il faut partir. Il faut évacuer tout le village. On ne peut pas gagner cette bataille dans ces conditions. C’est impossible ! Mettez-vous à leur place une seconde. Vos enfants, bordel ! Imaginez-vous devoir sacrifier vos propres enfants pour livrer une bataille dont l’issue reste, quoi qu’il arrive, plus qu’incertaine. Je vous l’ai déjà dit, et maintenant que je les connais un peu, ils ne lèveront pas les armes contre leur propres enfants. Et je ne suis, moi même, pas certain de pouvoir le faire.

Le disciple draconien redonna un coup de poing dans le pauvre tronc qui n’en demandait pas tant.

- Merde ! Fais chier !

Tout ce travail, tout cet engagement, cette sueur et cet espoir venait de s’effondrer. Dinenda était en colère et ceux qui le connaissait ne l’avait probablement jamais entendu jurer de la sorte. Il en avait presque honte, et se retourna pour rugir de nouveau à s’en faire casser ses cordes vocales, qui du reste avaient dû elles aussi bien changer pour pouvoir pousser un cri de cette nature. Faisant dos à cet compagnons, il frappa dans le vide encore une fois ou deux puis, tenta de reprendre quelque peu constance.

- Azur’Aël, il nous faut partir. Laissons ce village, ce ne sont que quelques maisons et quelques terres. La Haute-Forêt est grande. Mais il ne faut pas livrer cette bataille dans ses conditions. Nous n’avons aucune chance de remporter la victoire. C’est de notre faute si on est là. Les changeling n’ont pas à payer un prix aussi élevé de nos erreurs. Nous avons essayé, nous avons tout fait pour nous y préparer au mieux. Mais, est-ce que tu te vois lancer une boule de feu sur des enfants pour atteindre ces pleutres d’Eldreth qui se cacheront derrière ? Je pense que c’est au-dessus de ce que je peux faire. Par Corellon Larethian, ne me demande pas ça.

Le disciple draconien ne pouvait envisager de combattre dans ces conditions. Pour autant, il refusait également de laisser les Eldreth s’en tirer à si bon compte. Il fallait trouver une alternative et il fallait la trouver vite. Prenant un instant de réflexion, il ferma les yeux et réfléchit. Fusse la nature du sang qui coulait dans ses veines ou sa bonne étoile qui veillait sur lui. Etait-ce Corellon Larethian, lui-même, qui lui soufflait une stratégie à l’oreille. Toujours fut-il que l’elfe-dragon pensa à quelque chose.

- Alors, voilà ce qui me vient à l’esprit. Nous savons que Velani va faire appel à des renforts. Il ne prévoyait pas de partir avant ce matin. Ce qui d’après ce l’on sait, devrait leur prendre deux jours pour venir jusqu’ici. Prenons une marge de sécurité, ils ne devraient pas pouvoir être là avant demain au zénith.
Nous savons, qu’ils ne laissent que quelques hommes là-bas pour veiller sur leur forteresse. Le gros de la troupe sera envoyé ici pour nous affronter.
Nous savons que nos villageois ne pourrons pas combattre contre eux, s’ils se servent des enfants comme bouclier. Nous savons aussi que peux de nous pourrons combattre dans le même cas de figure et que nous déposerons les armes s’ils menacent de tuer les otages.
Nous savons que les pièges posés sont potentiellement mortels. Ils ont été conçu pour ça. La premières ligne eldreth tombera peut-être dans les premiers pièges. Et après… il y a de grandes chances pour qu’ils envoient les enfants en tête pour ouvrir la route. Dès lors, il est difficile de les laisser en place dans ces conditions.

Le Général dragon fit quelque pas, il réfléchissait en marmonnant et en appuyant ses réflexions par des gestes aériens. Puis il revint à ses compagnons.

- Bon voilà ce que je propose. Nous désactivons les pièges. On rassemble tout le monde. Nous avons assez de rôdeurs pour les conduire en lieu sûr. Les druides pourront effacer les traces pour qu’ils ne soient pas suivi.
On abandonne le village aux mains de l’ennemi qui n’en veut pas. Ils auront perdu tout ce pourquoi ils se battaient : leurs « esclaves ».
Peut-être que de rage, ils raseront le village. Ça n’est qu’un peu de labeur et de bois. Nous pourrons aider les changeling à reconstruire après. Après... l’anéantissement de ces monstres. Car si j’ai pu avoir des complexes à frapper des Tel’Quessir, je n’en ai plus… plus pour eux.

Les iris dorées de l’hybride brûlaient d’un feu qui ne trouverait le calme qu’une fois la justice accomplie.

- Azur’Aël, ma Ly’Aegisir, Agath’s, on arrête l’évacuation par magie. Nous allons avoir besoin de votre plein potentiel.
Nous subissons depuis que nous avons commencer cette quête. Il est grand temps d’inverser les rôles.
Cet après-midi, quand le soleil commencera à décliner. Pourriez-vous nous transportez à la forteresse ennemie, si Yvae la décrit suffisamment ? Sa garde sera réduite à sa plus simple expression. C’est leur première erreur et il faut que nous profitions.

- Yvae, as-tu repéré les quartiers de Velani ? Si oui, glisse-toi dedans avec Agath’s. Je ne doute pas que ce lieu sera protégé par la magie. Essaies de trouver des documents pour savoir ce que ce monstre à derrière la tête.
Pendant ce temps, nous passerons à l’offensive avec Azur’Aël. Je propose que nous renforcions nos rangs avec Kerlomar et Nirannor. Son orgre des montagnes nous sera utile et ton hydre aussi Azur’Aël. Je veux que nous rasions ce lieu de la carte. Qu’après notre passage, il ne restera rien… ni personne.

- Sapons leur base arrière. Il nous faudra revenir ici dès que la tâche sera accomplie. Velani arrivera sur un village vide. Nous serons là pour donner le premier coup de semonce.Si les druides font bien leur travail, les Eldreth ne pourront pas suivre le groupe. Mais nous pourrons nous occuper des premiers éclaireurs qui essayeront. Ensuite, Il faudra juste leur interdire le village d’une façon ou d’une autre et la plus subtile sera la meilleure. Mais je table qu’ils ne resteront pas là longtemps quand ils s’apercevront que leur cible n’est plus là.

- Starym l’usurpateur reviendra là où il se sent en sécurité. Mais ce, là ... n’existera plus.

- Ils seront obligés de camper, de chasser de faire des tours de garde. Et nous, nous serons là, quelque part dans la parages. Lentement, avec la patience qui nous caractérise, méthodiquement, nous allons hanter leurs jours et leur nuits. Par un, par deux ou trois, nous allons chasser nos proies. Nous serons le scorpion dans leurs bottes, le serpent silencieux qui se glisse dans leurs draps, le fauve tapis dans l’ombre.
Ils ne pourront plus enfermer les enfants, car il n’y aura nul part ou le faire. Il nous sera donc plus facile de les extraire. Il nous faudra juste attendre le bon moment. Tôt ou tard, ils feront une erreur et nous en profiterons. Avec des frappes ciblées et de faibles envergures, ils ne pourront pas les utiliser comme bouclier. Notre meilleur allié sera la patience dans une guérilla qui petit à petit diminuera leur nombre.
Poussons les dans leurs derniers retranchement, nous allons créer la peur. Jamais, ils ne sauront ni quand, ni où, ni comment nous frapperons. La terreur va s’emparer des plus faibles et ils transmettront cette terreur comme une maladie qui n’aura comme remède que la fuite, ou la mort.

Dinenda appuya sur les mots clés de son discours, serrant les poings quand il parlait de frapper l’ennemi, laissant sa langue prendre les intonations serpentines quand il parlait de malice faisant ondoyer son corps. Ô oui, il avait soif. Soif d’une vengeance subtile et mortelle. Ils seraient ce que la Confrérie était… Un fantôme insaisissable, observant, cachée dans l’ombre prête à frapper pour protéger la forêt ou la venger. On les craignait et ils étaient respectés car leurs actions ciblées étaient justes et pouvaient se montrer impitoyables.

- Mes frères et sœurs, voyagez léger. Nous allons chasser l’Eldreth. Nous allons leur montrer ce que c’est : le courroux de la forêt. Qu’en dites vous ?

Agath's avait durant ces quelques jours de préparation aidé Azur’Aël à transporter les plus faibles, une tâche qui se releva être exténuante. Il fut agréablement surpris par le domaine des gardiens sylvestres, un lieu magique où il aurait aimé y passer plus de temps. Isorion semblait être une personne au charisme et à la bonté extraordinaires et Agath's fut soulagé de laisser le peuple changelin sous sa garde.

A son grand étonnement quelques guerriers dont le nom de certains avait déjà parvenu à ses oreilles se joignirent à leur cause pour défendre le village. Avec ces hommes expérimentés Agath's avait la certitude qu'ils avaient des grandes possibilités de victoire.

Durant ces quelques jours, Dinenda s'était relevé un guide hors pair, il avait réussi à trier les habitants du village selon leurs capacités. Il leur avait aussi donné des tâches spécifiques pour contribuer à la défense du village et leur avait insufflé assez de courage pour se rendre utiles et se battre pour leur liberté.

Yvae lui était parti en reconnaissance, une tâche dangereuse qui collait bien à son caractère solitaire. Cependant à son retour les nouvelles ne furent pas aussi bonnes que le mage l'aurait espéré. Les Eldreth's étaient en chemin et avaient pris avec eux les enfants et prisonniers pour s'en servir de chair à canon. Bien qu'inhumain, il s'agissait là d'un problème qui ne choqua pas les mage, n'importe quel être intelligent et malveillant se serait servi des prisonniers de cette façon.
Par contre, la façon dont le guerrier dragon prît la chose interpella le mage, il semblait avoir perdu tous ses moyens et voulait à présent fuir et abandonner le combat de peur des représailles.

-Attendez!!

Le mage se devait d'intervenir avant qu'ils commettent l'irréparable. Il s'approcha de ses compagnons et surtout de Dinenda et les prît à part.

- Nous ne pouvons faire ce que tu dis mon ami, je comprends que les vies de ces prisonniers t'inquiètent, mais on parle pas ici d'un être raisonnable qui en voyant le village vide sera comblé. Au contraire, je peux t'assurer que la première chose qu'il fera, ce sera d'éliminer quelques prisonniers en représailles voir la totalité. Juste parce qu'on lui a tenu tête.

Alors ce que tu proposes ne servirait de rien, la seule solution ici sera de trouver un moyen de protéger quelques uns de ces prisonniers mais de toute façon il y aura des morts.

Je pense que la meilleure façon d'agir et de leur tomber dessus de façon rapide et avec tant de violence qu'ils n'auront pas le temps de se servir des prisonniers. On doit les éliminer rapidement sans leur accorder la moindre chance, c'est à cette seule condition qu'on arrivera à sauver quelques prisonniers.

Je pense qu'Yvae serait parfait pour cette tâche en attaquant les gardes qui retiennent les prisonniers de ses flèches et nous on devra attaquer à ce moment là, sans pitié, peut-être en se téléportant au milieu de leurs rangs par exemple.

La gardienne des mystères revenait le cœur le plus léger de sa dernière téléportation. Les plus faibles des villageois étaient maintenant tous à l’abri. En plus, le grand maître Isórion avait répondu très généreusement à sa demande de renforts. Des frères et sœurs, aux grandes qualités, allaient compter dans leur rang pour cette bataille qui s’annonce des plus complexes et dangereuses. L’ensorceleuse était certaine que cela allait remonter le moral des troupes comme par exemple Dinenda qui allait retrouver sa petite sœur Tasia. Le lien fraternel était très puissant entre les deux. Cela faisait également plaisir de retrouver Nirannor en bonne santé, bien remis sur pied après son empoisonnement. Et tant d’autres avec chacun leurs spécialités et leurs qualités. Tout le monde se complétait à merveille. Elle prit un peu le temps de faire plus ample connaissance avec tous les gardiens volontaires car pour certains d’entre eux elle n’avait jamais eu l’opportunité de vraiment les connaître. Il faut dire aussi qu’elle était souvent en mission et eux aussi ! Il y avait notamment le Rôdeur de Solonor, Godrick Dolric. Un nain d’écu ! Avouez que ce n’est pas très courant d’en trouver un au cœur de la confrérie des gardiens sylvestres ! Il y a une certaine légende qui circule que l’entente entre les elfes et les nains n’est jamais au beau fixe. Peut-être chez les ennemis Eldreths racistes qui allaient combattre mais sûrement pas dans le cœur d’Azur’Ael qui trouvait la diversité grisante et enrichissante. La valeur et la générosité d’une personne ne se cantonnent pas à la race. C’était un point de vue parfaitement en ligne avec celle de la confrérie. Il en aurait été autrement, la confrérie ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui, notamment aussi fraternelle et resplendissante. Toute cette belle diversité allait faire avaler la morgue de leurs ennemis !

Il y avait tout de même une petite déception : l’absence de son adoré sauvageon conteur du Naturel, Lahmëe. Il est encore et toujours en mission. Ses danses auraient pourtant remis du baume au cœur au plus démoralisé d’entre eux. Son absence commence à peser lourd dans le cœur de la belle, même si elle s’exprime peu à ce sujet. Parfois, elle aurait bien besoin de sa légèreté et de sa candeur infantile pour alléger le poids des responsabilités qui pèsent sur ses épaules de Ly’Aegisir. Autant s’engager personnellement, parfois avec de grands risques, c’était finalement très surmontable ; autant que mettre la vie en danger de ses compagnons était beaucoup plus difficile à surmonter.

Dinenda avait tenu ses promesses, et bien au-delà des espérances de la première dame des mystères. Elle n’en revenait pas du travail amassé. Un vrai général d’armée ! En fait, elle n’avait pas douté une seconde de quoi il était capable ! Mais là il avait mis la barre très haute. Bien sûr qu’elle le félicita chaleureusement pour son œuvre même si pour tout vous dire elle n’était pas certaine que cela aurait une utilité quelconque. Elle ne se serait pas permise de lui dire. Mais il fallait bien donner des objectifs à se focaliser pour tout le monde. En effet, son esprit avait eu le temps de gamberger sur les probables événements qui allaient se profiler. Notamment il fallait envisager le pire pour s’y préparer. Et ce pire allait bientôt être confirmé par le rapport d’Yvae. Il revenait avec des précieux renseignements, et loin d’être très rassurants, ce qu’elle craignait en fait. Le Starym rassemblait presque toutes ses troupes et même des alliés mystérieux pour venir donner une leçon au village. Et avec des prisonniers pour faire pression ! Ou pire !

La colère grondait comme un volcan dans le corps tout entier de la frêle ensorceleuse. Il ne faut pas se fier à ce corps si frêle quand on sait en quoi elle est capable de se métamorphoser ! Cette colère, elle préférait la garder en elle, la nourrir pour qu’elle explose lorsqu’elle devrait affronter son ennemi. Contrairement à Dinenda qui la laissa extériorisée complètement. Limite, à se demander, si il ne cédait pas à la panique alors que ce n’était pas son genre. En fait il exprimait tout haut ce qui avait fait tant gamberger l’ensorceleuse. Elle ne pouvait pas le critiquer sur ce sujet. Silencieuse, alors que ce n’est pas vraiment sa nature de l’être, elle prenait le temps d’écouter le point de vue de tous. Celui du mage d’Agath’s n’était pas inintéressant. Même il parlait avec une certaine lucidité. C’est peut être le propre des devins, qui espérons non de mauvaises augures.

- Chacun d’entre vous est dans le vrai. Dinenda, on ne peut pas laisser les villageois affronter la future menace qui approche. Je ne vois pas comment ils pourraient surmonter des attaques aussi puissantes du Starym. Sa magie est puissante et dévastatrice. Avec un sort de zone, il pourrait massacrer une bonne moitié d’entre eux en un rien de temps. Mais il est vrai aussi comme l’a si bien dit Agath’s que ce tordu de mage n’aurait aucun remord à massacrer les prisonniers pour en faire un exemple. Il pourrait même en tirer un malsain plaisir. Notre objectif c’est avant tout de sauver des vies, et notamment celle des villageois mais aussi des futures victimes que pourraient faire ce monstre. Pour mener ce combat, nous devons avant tout libérer les prisonniers. Alors on pourra faire exploser toute notre colère sur ces monstres.

L’ensorceleuse avait besoin du point de vue du druide Rôdeur Yvae pour affiner ce qu’elle avait en tête. Elle commençait à le connaître de mieux en mieux.

- Yvae, te connaissant, tu dois te demander quel temps fera le jour de la bataille. Tu dois savoir que je me sens capable de déchaîner les éléments du ciel, comme une tempête de neige ou une tornade pour ralentir la progression de nos ennemis. Cela pourrait être aussi une formidable diversion pour aller libérer les prisonniers. Il est évident que nous devons éviter pour l’instant le combat frontal. On doit agir avec furtivité et subtilité. Je pourrais aussi me métamorphoser en dragon et les survoler pour captiver leur attention et instaurer la terreur chez certains. L’idée aussi est de gagner du temps pour mettre à l’abri les villageois, car comme Dinenda je suis convaincue qu’on ne doit pas les laisser affronter les démons qui arrivent.

La charismatique ensorceleuse marqua un temps de silence. Son regard émeraude reflétait une certaine lueur comme si une idée géniale venait de la traverser.

- Je pourrais également amener avec moi une quinzaine de personne à la frontière du plan d’ombre pour accélérer leur marche. En plus d’être à l’abri. Je ne l’ai jamais essayé mais je sais que c’est possible.

La gardienne des mystères ne précisa pas que cette solution allait lui coûter en énergie. Un sacrifice pour invoquer une magie des plus puissantes ! Mais à ses yeux, très minime s’il permettait de sauver les vies.

- On a une idée du nombre de prisonniers qu’ils ont ? Et proposer tout ce qui vous passe dans la tête même le plus impossible. Il ne l'est peut être pas...

Le L’y Aegisir des gardiens errants écoutait l’ensemble des propositions qu’il trouvait tous intéressantes et comme eux, il eut une idée qui lui ressemblait totalement. Dernièrement Yvae avait changé, beaucoup même, il n’était plus le sauvage qu’il avait été, mais au fond de lui une chose n’avait pas changer, sa famille de sang et était peut-être là la solution, il se tournait pour regarder en direction de Charsy puis suite aux paroles d’Azur-ael, il ajoutait…

-Ce qui me dérange depuis le début est comment Venali à put savoir pour nous et depuis le début nous avons fait l’erreur de garder vivant le prisonnier, j’ai beau lui avoir bander les yeux, mais j’aurais du lui percer les tympans aussi, je suspecte que le mage de sang puisse utiliser le prisonnier pour de l’information et voir pire passer par lui pour arrivé parmi nous en toute surprise.- Il haussait les épaules puis dit… -Je vous promets de ne pas le faire souffr[/I]ir, sa mort sera rapide.- Il restait neutre puis doucement il prit une inspiration et lançait la suite…

-Autre chose, pour moi, c’est les enfants prisonniers qui me tiennent à cœur, ils sont l’avenir, ils sont le plus important de ce conflit et comme vous tous cela vient déranger nos raisonnements tactiques. Venali est bien heureux de l’utiliser… Alors, pourquoi ne pas lui proposer un échange? Les enfants en échange d’un membre de sa famille Starym et comme nous le savons tous, une pomme pourrie dans un panier pourri le reste du panier.-

Il eut un sourire qui vint presque craquer sa peau tellement c’était rare et il ajoutait…

-Bien entendu, je vais avoir besoin de vous pour le persuader, du moins de l’aide de comment faire pour le persuader, j’ai beau avoir un serre-tête pour avoir un minimum de conversation social que je ne trouverai pas les mots pour le convaincre… Quoique si je reste véritable dans mes dires cela devrait le faire… Imaginé Venali être capable de mettre la main sur un autre Starym, il est tellement fier de lui et des Starym qu’il sera prêt à faire cet échange et n’oublier pas qu’il ne m’a jamais vue, vous aurez juste à m’attacher et le convaincre que vous m’avez fait prisonnier. Tout cela peut fonctionner, mais s’il s’est servi du prisonnier, là alors il peut savoir pour moi… Je suis près à prendre le risque et puis, la mort ne me dérange pas, donc autant qu’elle soit serviable pour plusieurs, une fois auprès de lui, au corps à corps, je donnerai tout ce que j’ai pour la survie des enfants.-

Ce ne serait pas la première fois qu’il se sacrifierait pour quelqu’un d’autre et à chaque fois cela avait fonctionné, pour lui c’était simple et efficace. Restait à voir avec les autres.

Les réactions des compagnons du mage-dragon ne furent pas à la hauteur de ses espérances. Il fallait bien avouer qu’une fois de plus ses excès de colère lui portaient préjudice. Il ne fallait pas se tromper. Il n’y avait pas de panique chez l’hybride, juste de la colère. Contrairement à sa sœur, lui parvenait de moins en moins à la garder pour lui. Se rendant bien compte des regards qu’on lui portaient, il tenta néanmoins de prendre sur lui avec plus ou moins de réussite.

Le premier à réagir, fut le mage de la Main. Le moins que l’on pouvait dire s’était qu’il prenait l’exacte contre pied de ce que Dinenda venait de dire. Peut-être avait-il raison, mais sa réflexion manquait de logique pour l’Innatoh.

Vint celle qui lui importait le plus, celle d’Azur’Aël. La première bonne nouvelle était qu’elle admettait que les changeling n’étaient pas de taille pour affronter les Eldreth. Pour Dinenda, le reste de sa réflexion tombait dans le même travers que celle d’Agath’s, mais avec une différence notable. Elle retrouvait son gardien sur le point que l’on ne pouvait pas se permettre de laisser Venali en vie à cause de ce qu’il pourrait faire à d’autres dans le futur.

Enfin, Yvae donna sa solution. Pour l’ensorceleur, si elle pouvait paraître séduisante sur le coup, et qu’elle ne manquait pas d’héroïsme. Seulement, elle ne faisait que déplacer le problème.

Pour l’heure, aucune des solutions ne trouvait réellement grâce à ses yeux reptiliens.

- Yvae, ton courage est tout à ton honneur et je ne peux que l’admirer. Pour autant, te livrer à l’ennemi ne fera que déplacer le problème. Même si nous parvenions à récupérer les enfants sains et saufs, le dilemme sera exactement le même avec toi à leur place. En outre, et à priori ce type n’est pas un Starym. Tout juste est il un usurpateur. Nous prendrions le risque de te perdre toi et les enfants. Pour ma part, cela n’est pas satisfaisant comme solution.

Il revint vers Azur’Aël et Agath’s. L’un proposait une frappe éclaire contre un ennemi qui s’y attendrait. Pour le disciple draconien c’était beaucoup trop risqué. Le mage misait tout sur ses pouvoirs sans connaître ceux de son adversaire. Azur’Aël était partisane du fait que tant que les enfants ne seraient pas en sécurité, les gardiens ne pouvaient se permettre aucune action offensive. En cela Dinenda était d’accord avec elle.

- Bien, nous sommes visiblement d’accord qu’exposer les changeling à cette bataille ne sert à rien sinon avoir des des pertes intolérables. Pour le reste, si vous parvenez à me convaincre qu’un magicien serait capable de se priver de la seule chose qui le protège d’une frappe massive contre ses hommes et lui, alors je vous suivrai. Je ne suis ni le plus sage, ni le plus malin d’entre vous. Toutefois personnellement, et la place de Velani, même par représailles je ne me priverai pas d’un tel moyen de pression et de protection. Éliminer les enfants de l’équation et toutes les solutions s’offrent à votre ennemi pour vous attaquer comme il l’entend. Il perdrait le seul avantage tactique qu’il a sur nous. Je pense que ce type est un monstre, mais certainement pas un imbécile. Pour moi, il veillera avec grand soin sur ses otages pour pouvoir s’en servir au moment opportun. Ca n'a rien à voir avec la raison, c'est de la stratégie. En outre, je n'ai jamais dis que nous ne serons pas là quand ils arriveront aux village. Je n'entreprendrai pas d'action pouvant déclencher l'exécution des otages. Mais je ne resterai pas non plus spectateur si cette exécution devait être déclencher par l'ennemi. Ta solution Agath’s me semble beaucoup trop risquée. Nous n’avons actuellement aucune idée de ce que Velani est capable de faire ou non. Nous n’avons pas la moindre idée de la limite de sa puissance. Ne le sous-estimé pas, ce serait commettre une grave erreur. Vous pouvez penser que je suis un couard, mon égo s'en remettra, mais la perte de mon honneur si je devais être à l'origine de la mort des enfants... ce sera autre chose.

Restait les solutions offertes par Azur’Aël qui semblait être les axes de recherches plus prometteurs.

- Ly’Aegisir, si vous pouvez soutirer les enfants à la barbe et au nez de leurs ravisseurs, sans les exposer et sans action offensive pouvant provoquer une réplique sanglante, je suis des vôtres. Quand et comment seront déterminant. Je ne suis jamais allé dans le plan des ombres et je n’y connais rien. Si ça donne un moyen d’approcher sans être décelé et une possibilité d’extraction rapide, allié à une brume ou des conditions météo favorisant une action en souplesse, c’est gagné. Comment vois-tu les choses. Ça m’intéresse.

Il y avait encore deux choses qui turlupinaient l’elfe-dragon.

- Je suis maintenant d’accord avec Yvae. Je suis opposé à la torture, mais une mort digne et rapide me semble tout à fait adaptée à la situation pour notre prisonnier. Il faut régler ce problème, maintenant. Il est vrai que nous savons que Velani est capable de voyager à travers les corps. Je l’ai vu à l’œuvre.

Il y avait une proposition qui était passée complètement sous silence et qui pourtant méritait d’être étudié.

- Je persiste à penser que nous devrions profiter du fait que la base arrière des Eldreth a été laissée pour ainsi dire sans défense. Ils sont déjà en route. Il me semble intéressant d’une part de tenter d’obtenir des renseignements sur les intentions de notre ennemi. D’autre part, si par malheur notre action se soldait par un échec, les priver de leur base arrière serait une bonne chose. Si vous pouvez nous téléporter là-bas et nous ramener ici avant demain, on prendrai un avantage certain, sans que cela ne change les options envisagées. Même si vous préférez lancer l’opération de sauvetage avant qu’ils n’arrivent au village. Nous avons encore le temps pour tout ça. Non ?

Pour disciple draconien il était persuadé que les Gardiens perdraient un avantage stratégique en coupant toute retraite possible pour aller se mettre à l'abri. Ils n'avaient pas pu attaquer cette base parce qu'il y avait les enfants. Là, les enfants n'y étaient plus, c'était une chance à saisir. Même si le détachement Eldreth était averti de l'attaque, ils ne pourrait pas revenir assez vite. Si l'ennemi les pensait là-bas et ne s'attendait pas à les voir revenu au village avant leur arrivé, ce serait une autre opportunité de prendre l'avantage. Avec les téléportations d'Azur'Aël, ils pouvaient être nul part et partout à la fois.

En outre, il serait jouissif de saccager les lieux et un bon défouloir d'éliminer quelques ennemis.

La gardienne des mystères fronça les sourcils à la proposition de son frère gardien Yvae. Elle la jugea suicidaire et inacceptable. En plus, c’était un plan totalement voué à l’échec.

- Yvae, c’est tout à ton honneur de proposer comme monnaie d’échange. Mais c’est un plan qui sera totalement voué à l’échec et même s’il y avait eu le moindre espoir que cela marche je l’aurai refusé derechef. Tu dis que les enfants sont l’avenir alors pense aux nombreux enfants que tu auras avec ta future promise. Car crois-moi ta lignée sera grande et que tu mérites d’être un père heureux. Enfin comme je le disais, il n’y a aucune chance que cela fonctionne. Lors de notre affrontement, le mage avait lancé un sort puissant de divination qui lui permettait d’avoir une vision capable de voir l’invisibilité, et les personnes métamorphosées telles qui sont vraiment. Il t’a donc probablement aperçu. Enfin, comme l’a dit Dinenda, il n’est même pas certain que celui-ci soit un vrai Starym. Et puis il est assez tordu pour lui appliquer une quelque conque logique à ses actions. Il faut donc envisager un autre plan.

Elle écouta les propositions de Dinenda, en les évaluant une par une. Ils étaient d’accord sur pas mal de choses, notamment leur objectif.

- Nous sommes tous bien d’accord que notre priorité est de libérer les prisonniers sains et saufs. Et si nous menons une opération offensive frontale, à tout moment nous risquons de leur faire courir des représailles. Il faudrait d’abord savoir comment les prisonniers sont conduits ou amenés jusqu’ici. Seule la ruse nous permettra de les libérer. J’avais déjà envisagé d’attaquer leur base arrière mais cela pourrait passer pour une provocation et engendrer des représailles à l’égard des prisonniers. De plus, c’est un endroit qui m’est totalement inconnu. Toute téléportation serait probablement vouée à l’échec. Je reviens donc à l’idée première de faire un assaut en mode surprise pour aller sauver les enfants. Ils se déplacent dans la forêt, et donc un environnement qui nous est des plus favorables. Après toute la forêt abrite de nombreux dangers et créatures. Nous avons amplement des capacités de furtivité et de métamorphose pour ne pas croire à l’implication des gardiens sylvestres.

L’ensorceleuse marqua un temps de pause pour laisser le temps à ses camarades de faire fructifier leur imagination.

- Concernant le sort auquel je pensais n’est pas vraiment en soi un pur déplacement dans le plan d’ombre. C’est juste à la frontière des deux plans comme si nous étions dans l’ombre de notre réalité sauf qu’on peut se déplacer bien plus vite et en plus hors de portée. Quand je dis bien plus vite, c’est à une vitesse supérieure à un cheval au galop et à son maximum. Cela pourrait permettre d’emmener les enfants rapidement. Après tout dépend de leur nombre car je ne pourrais pas emmener plus d’une quinzaine. Il suffirait donc de pouvoir s’approcher d’eux et de me laisser quelques secondes pour me laisse lancer le sort. Et pendant ce temps, il faudrait faire diversion, le genre comme une nuée d’insectes, l’attaque d’une meute quelconque

Cela faisait maintenant quatre mois que Godrick était rentré de sa dernière mission. Depuis tout ce temps, il était resté au village à s’occuper des novices qui espéraient un jour devenir des Gardiens Sylvestres. Bien que cette activité lui apporte les joies nécessaires à une vie paisible, le rôdeur de Solonor savait, au fond de lui, qu’il lui manquait quelques choses.

¤ L’action ! L’adrénaline du combat ! Les nuits à la belle étoile, les rencontres.

Et justement, ce matin-là, lors d’un entrainement dans la forêt, où le Fils de la Pierre essayait de montrer aux novices comment pister les traces d’un ennemi à travers les bois, il reçut un message dont il connaissait l’origine avant même d’en lire le contenu.
En effet, sur ses épaules, vint se poser un oiseau de brindilles. Le doute n’était plus permis, la Confrérie avait besoin de lui. Le cœur battant, Godrick écouta le message soufflé à son oreille.
Sans attendre, il laissa les novices aux mains du Gardien Sylvestre qui l’accompagnait et s’en repartit au village afin de rejoindre Isorion.
Une nouvelle mission l’appelait. Le nain d’Écu ne mit pas longtemps à répondre présent.
Lorsqu’il arriva sur place, il écouta les informations qu’on lui donnait et entreprit immédiatement de monter un camp de fortune pour les malheureux qui venaient s’abriter à Thüldae.
De ce qu’il avait compris de la mission, il devait aller protéger un village de changelins qui subissait les assauts des Eldreths. Bien que le danger semblait réel, Godrick ne montra aucun signe d’une peur quelconque.

Le lendemain, il fit la connaissance la connaissance d’Azur’aël, Agaths, Dinanda et Yvhann.
Suivant les ordres du Gardien des Mystères, il prit la journée pour aller poser des pièges autour du village ainsi qu’à quelques kilomètres à la ronde.

Puis le troisième jour, il comprit qu’ils avaient en face de lui les personnes les plus puissantes qu’ils n’aient jamais connues.
En écoutant leur conversation sur les plans à tenir ou non en fonction des dernières nouvelles, il apprit que certains pouvaient déchainer les éléments, se transformer en dragon et bien d’autres choses encore aussi puissantes les unes que les autres.
Il se dit qu’en si bonne compagnie, ils ne pouvaient que gagner la bataille à venir. Mais soudain, une boule au ventre se forma en lui. Cela signifie également que l’ennemi en face sera le plus redoutable que Godrick ait jamais connu. Il devrait se méfier lors de cette bataille qui s’annonçait épique, se tenir à l’écart et éviter les combats frontaux. Dans ce genre d’affrontement, son arc et sa discrétion seront ses meilleurs atouts.
Gardant ses craintes pour lui, il écouta la discussion se dérouler. Il préféra rester silencieux et laisser à ceux qui avaient élaboré un plan, le loisir de le modifier à leur guise. De son point de vue, il ferait tout ce qu’on lui demandera de faire.
Néanmoins il ne pouvait s’empêcher d’avoir un penchant pour l’idée de la belle Gardienne des Mystères. Sauver les enfants s’avérait pour lui l’une des priorités, si ce n’est La Priorité.