La Folie du Géant

Malgré le mépris mêlé de colère qui tirait encore ses traits, la magicienne ne pouvait pas s'empêcher une certaine fascination pour l'esquif magique. Une lunargentaise n'oubliait jamais les triomphes merveilleux de la magie elfique, souvent plus subtile que ce qu'en avait fait les humains en s'inspirant des grands empires. Une absence de subtilité plutôt efficace, géopolitiquement parlant, cela dit.

Elle se décida à laisser les trois hommes passer devant. Non pas qu'elle répugna à user de ses mains mais...

¤ Je ne suis pas persuadée que la surenchère de mains curieuses soit très efficiente... ¤

Elle n'irait fouiller que si c'était nécessaire. D'ailleurs, si ce bateau contenait quoique ce soit d'intéressant, elle serait certainement plus efficace à l'identifier qu'à le trouver.

Pendant que les trois hommes fouillaient, donc, son esprit reparti à réfléchir à la marche à suivre. Le bourgmestre avait beau rechigner à les aider, ses ouailles étaient en danger. Ce n'était pas leur demande, mais le jeu du sort qui allait l'obliger à faire sonner la garde contre leurs poursuivants. En vérité, elle doutait de l'intelligence stratégique de l'homme. Assener qu'ils allaient leur attirer des malheurs si ils restaient - ce qui était somme toute, plutôt vrai - n'allaient pas les épargner pour autant. Elle posa un œil sur les badauds qui venaient ça et là... Elle avait passé un tiers de sa vie à se lever contre le pouvoir des chefs. Et quoique loin d'être aussi rebelle que sa compagne, elle savait bien que ceux ci n'avaient pas réellement d'autre choix que de se rallier à la masse, aussi peu autocratique que soit l'idée. Il était peut-être temps que la paysannerie du coin assument de choisir leur propre avenir. Leur propre survie, en l’occurrence.

Elle se tourna vers ses alliés et leur sourit, un sourire indubitablement espiègle :

- Messieurs, je me permet de vous laisser mon barda, je reviens.

Sans attendre leur réponse comptant, au choix, sur le sens de l'élégance de Lorindol, l'attrait qu'elle se doutait d'avoir sur Arakh ou la sympathie intellectuelle qu'elle inspirait à Virgile, elle se dirigea vers un groupe de villageois. Volontairement, elle choisit si possible un groupe mixte de genre et d'âge. Elle enleva la chevalière qui entourait encore son index. L'anneau magique, lui n'était pas assez ostentatoire. Elle laissa son arbalète mais garda ses dagues en évidence à sa taille. Elle savait bien que le teint de sa peau et la qualité de ses robes suffirait à montrer qu'elle ne faisait pas partie de la même classe qu'eux, mais ses mains d'alchimistes n'avaient pas la finesse des nobles de cours. Et elle n'avait pas encore nettoyé les traces - à commencer par l'odeur - du combat enflammé. Arborant son perpétuel sourire doux, elle s'approcha du groupe choisi et tenta d'être la plus avenante qu'elle le pouvait. Elle ne cherchait pas à se montrer comme une dirigeante, bien plus comme une amie de passage :

- Excusez-moi, elle hocha la tête quand ils se tournèrent vers elle, et se plia volontiers aux habitudes de politesses locales si nécessaires, connaissez vous le patron de la Folie du Géant, Orlack ?

Elle attendit leur réponse. Si elle ne se trompait pas sur le bonhomme, il n'était pas impossible qu'il inspire une certaine méfiance de la part de ces hommes et de ces femmes qui tentaient chaque jour de vivre un peu mieux, et de survivre, surtout.

Ensuite, elle appliqua une tactique simple : la vérité. Elle savait bien d'où émanait le pouvoir des chefs, le fait d'engranger plus d'informations que ceux qu'ils dirigeaient.

- Moi et mes compagnons y séjournions lorsque l'auberge à été attaquée, de l'intérieur. Vous avez peut-être vu la fumée de l'incendie d'ici, elle adoptait l'expression appropriée, tendue, Orlack à eu l'idée stupide de tremper dans de mauvaises affaires avec de mauvaises personnes. Tout le monde n'a pas eu la chance de s'échapper, hélas..., elle pris un air contrit, mais nous avons pu éliminer une partie des assaillants, elle hocha la tête, encourageante. Malheureusement, les survivants, nous, sommes arrivés ici en suivant Orlack. Il s'est dit, que c'était la meilleure solution...

Encore une fois, elle laissa passer quelques secondes, laissant aux plus futés le temps de faire leurs propres conclusions.

- Malheureusement... Quoique nous faisions, et même si nous nous en allons immédiatement, les assaillants vont probablement venir jusqu'ici et Orlack ne semble pas prêt à prendre ses responsabilités face à la situation. Votre bourgmestre cherche à vous protéger en nous demandant de partir, mis ça ne protégera pas le village non plus... Nous nous battrons mais... Je préfère vous prévenir. Je ne voudras pas que ces monstres vous tombent dessus sans que vous ne puissiez vous défendre. En vérité, jusqu'ici, seuls les maîtres du temple, elle indiqua la maison d'Oghma, ont vraiment compris le problème. L'inconscience d'Orlack - et je dois l'admettre, notre insouciance, elle soupira, visiblement désolée, vous mettent en danger. Nous sommes prêts à vous protéger, elle invoqua un peu de flamme dans ses mains autant pour leur montrer sa compétence que pour ponctuer la suite, mais nous ne pourrons pas tous vous mettre en sureté si vous n'êtes pas prêts vous mêmes...

Désolée mais encourageante, Sabetha attendit leur réaction. Elle n'avait pas parlé bas. Elle comptait sur le fait que d'autres allait l'entendre. Il n'était pas question de provoquer une révolte, voilà pourquoi elle avait mis Orlack dans de sales draps, et pas le bourgmestre. Le tavernier, lui, ne méritait pas beaucoup de pitié. L'esprit commerçant de l'homme l'avait certainement prévenu des risques qu'il faisait encourir à ses voisins, sans en avoir quelque chose à faire.

Social [+5] pour convaincre le plus de paysans possible de les aider.

Devant la démonstration du prêtre, Virgile fut impressionné. Ses bracelets d'armure étaient des objets de pacotille devant la puissante magie qui œuvrait pour mettre un tel esquif en boite. Il ne voyait pas bien dans quelle situation on pouvait avoir besoin d'un bateau d'urgence, mais essaya de tout de même de mémoriser les mots de pouvoirs.

Vu ses dimensions modestes, lorsque Lorindol entreprit de faire réapparaître la barque, il le laissa fouiller seul. Si l'occasion se présentait un jour, il monterai avec plaisir sur le plus grand modèle.

C'est alors que la fougueuse Sabetha se mit en mouvement et s'éloigna du groupe pour amorcer un stratagème pour l'instant connue d'elle seule. Par curiosité, il se saisi de ses affaires et la suivi, mais se garda bien d'intervenir pour ne pas gêner ses plans. Admirant la verve de la jeune femme, il opina du chef aux moments opportuns pour faire corps avec presque l'ensemble des gens amassés devant elle.

¤ J'espère qu'il y a plus d'un puits dans le village. Car si elle veut vraiment en découdre, il faudra plus que quelques seaux pour sauver les maisons ¤

Avant que la population ne commence à digérer le discourt de Sabetha, et ne se mette à hésiter, Virgile annonça de vive voix.

- Moi, je me rends chez Orlack !


Virgile se dirige chez Orlack pour voir si le lieux peut être transformé en champs de bataille.

a boite reprit de l'envergure instantanément et après quelques mouvements de roulis, s'immobilisa sur le perron du temple. L'elfe procéda à la fouille méticuleuse de la barque, mais il dut bien vite se rendre à l’évidence : elle était vide.
Ou du moins n'y avait-il pas plus que ce qui se trouvait initialement dans la boite, c'est à dire, le sac sans fond et son contenu hétéroclite de marin d'eau douce, et le carnet de bord où étaient écrits les mots de commande.

La magicienne quant à elle, choisit la diplomatie. Peut-être la sournoiserie ? Ou alors l’honnêteté ? Sans doute un subtile mélange des trois, qui devait, si possible laisser le maximum de traces dans la population locale.

Elle trouva un petit groupe de trois personnes en transit, l'un poussant une brouette chargée d'outils, les autres portant diverses planches, cordes, et poulies. Ils étaient dans la force de l'age, des travailleurs manuels à n'en pas douter, charpentier, menuisier, maçon, ou simplement hommes à tout faire. Ils ralentirent à l'approche de Sabetha, qu'il toisèrent, mais gardèrent une certaine distance physique, sinon psychologique, vis-à-vis de ces étrangers que l'on adore pour leur exotisme et leur argent, et que l'on déteste pour le dérangement qu'il traînent, et entraînent.

- Maître Orlack, certainement. Ya pas une chevauchée sans qu'il nous ramène une troupe d'aventuriers ronds comme des queues de pioches et qui nous foutent le bazar. Lança le porteur de poulies d'un ton porteur d'une certaine confrontation. "Tant qu'il y laisse une bourse à l'auberge... ou deux..." Ajouta-t-il, comme s'il récitait le mode d'emploi du village : trébuchantes contre dérangement.

Il laissa la mage continuer, regardant autour pour dénicher le restant de la troupe, ou pour vérifier sa sécurité. Il avait devant lui une aristocrate au teint pale, et voila que venait un barbu dégarni souriant aux mains calleuses ; puis loin il apercevait un oreilles pointues au teint encore plus pale grimper dans une barque devant le temple pendant que son compère aux allures fauves se curait les dents assis sur la murette.
Il eut du mal à cacher un soupir.

- Et bien que c'est chez Orlack qu'il y a du grabuge cette fois ? Echappa-t-il dans un ton presque indifférent. "Vous parlez de monstre ? De quoi s'agit-il au juste ? Et combien ? Vous vous rappelez les gars quand on a repoussé les worgs ?" Il se retourna vers les deux autres hommes qui répondirent de grognements approbateurs.

Deux autres personnes se tenaient à distance.

- Et il est où Orlack maintenant ? Z'avez raison, allons voir chez lui ce qu'il en retourne.

Il changea ses poulies d’épaules et s’ébranla sans demander son reste, suivit des deux autres. A quelques maisons de là, ils s’arrêtèrent devant une maison d'allure soignée, un petit portail de fer forgé gardait une courte allée d'ardoises bardée de bosquets entretenus de fleurs tout juste bourgeonnantes. La maison était de bois, des demi-rondins empilés, comme les maisons environnantes, le toit était de chaume. Chose atypique, il y avait une lucarne dans le toit, qui donnait sur le premier étage, ou plus exactement sur les combles. Hormis cette ouverture du toit protégée par un treillis de fer, il y avait trois fenêtres - où ouvertures dans les mûrs - protégées elles aussi de treillis de fer et où une verrière de toile - une toile blanche huilée et cirée, translucide plus que transparente et tendue dans son cadre - remplaçait le vitrage.

- Ah ! Très bien, il est chez lui. Allons donc discuter.

Lancers...

Sabetha - Jet de compétence : Social : 13(d20) +3(deg) +2(Cha) = 18
Virgile - Jet de compétence : Perception : 1(d20) +8(deg) +5(Sag) +4(Racé, vigilance) = 18
Sabetha - Jet de compétence : Perception : 14(d20) +2(sag) = 16

Le moine se demandait comment tout cela allait se terminer ? Un Lynchage ? Un pétard mouillé ? Leur mort à tous ? Un succès éclatant ? Au vu de leur groupe éclectique, tout étaient possible.
L'arrivée devant chez Orlack d'un attroupement de personnes potentiellement belliqueuses devait suffisamment être intimidant pour ne pas en rajouter. Tachant de ne pas oublier les bonnes manières, Virgile fit tinter la clochette – ou tout objet pouvant annoncer leur venue.

- Nous revoilà ! Lança-t-il pour amorcer la conversation.
Suite à notre entrevue à la mairie, nous avons fait le point, et avec les quelques survivant de l'attaque de l'auberge nous avons décidé de ne pas laisser les villageois sans défense. Aussi, comme évoqué avec Bourgmestre, nous nous réunissons ici pour organiser la défense de Reddansyr.

Comment voyez vous la suite des nos mésaventures ? termina-t-il pour laisser à Orlack une occasion de s'exprimer.

Puis, estimant que la suite de la conversation ne lui appartenait plus, il commença a étudier la maison et ses alentours pour en tirer le meilleur parti lors d'un éventuel affrontement.

La méthode avait modérément fonctionné. Suffisamment, estima t'elle, pour pouvoir espérer une suite moins que funeste, pas assez pour une victoire nette, mais au moins... Orlack était au pied du mur.

Elle nota bien surtout, que les paysans, tout paysans qu'ils soient, avaient déjà bouter du worg. Ce n'était pas un mince exploit, les cabots de Garagos n'étaient pas vraiment ce qu'on faisait de plus affectueux. Aussi, elle se dit qu'elle allait continuer dans sa lancée et ne pas leur mentir sur le péril qui n'allait pas tarder à advenir :

- Des demis-vampires. Plus méchants que les worgs, mais certainement moins nombreux.

Elle avait sorti la bombe sur le chemin vers le manoir rustique. De gros loups c'était une chose, mais des vampires, même à moitié, c'était une autre histoire. Cela étant, cela devrait renforcer la colère légitime qu'ils éprouveraient et, sans doute, leur pugnacité. Du moins si ils ne se carapataient pas tous avant la nuit. Elle poursuivit.

- Ils agissent plus comme des bêtes sanguinaires que comme des hommes, dit elle en pensant que ce n'était pas particulièrement un oxymore, et on peut sans problème imaginer qu'ils attaqueront de nuit. Parce qu'ils sont plus efficaces la nuit vous vous en doutiez. Il ne faudra donc probablement pas lésiner sur les torches, et j'imagine qu'ils feront aussi aboyer les chiens.

Elle se perdit un instant dans son esprit, elle ne se rappelait pas grand chose, mais pouvait faire parts d'éventuelles tactiques en considérant le comportement de leurs adversaires pendant le combat, et le fait qu'ils tiraient leurs pouvoirs de leur côté vampire. Alors qu'elle arrivaient devant le manoir elle rajouta donc :

- Ils ont une tendance à grimper au mur et... ce manoir m'a l'air parfaitement adapté au planté de pics.

Laissant Virgile introduire la situation, la magicienne elle, décida de ne pas tout à fait laisser l'occasion de répondre. D'abord, elle s'arrangea pour ne pas se mettre en avant, restant au même niveau que le moine, mais surtout, que les habitants de la ville. Et ensuite, à peine son compagnon de mésaventure eut il terminer sa tirade, elle rajouta :

- Ces personnes nous ont dit que ce n'était pas la première fois que vous rameniez des problèmes. J'imagine que le vent finit toujours par tourner, Orlack. J'espère pour vous que vous avez garder des contacts avec les astoriens, ils risquent de vous être utiles.

Sa tentative d'exploration restée vaine, Lorindol pris conscience de la futilité de sa démarche. Refermant l'objet à l'aide du mot de commande, il replaça l'embarcation dans son sac sans fond.

Le temps de s'occuper de l'objet, Lorindol assista au départ de la troupe rameutée par Sabetha vers le logement d'orlack. Voilà une descente tumultueuse à souhait qu'il ne lui fallait pas manquer.

Restant à bonne distance du groupe venu demander des comptes au tavernier, le mage s'ingénia à observer la bâtisse et ses alentours avec attention, peut être un élément architectural pourrait leurs être utile plus tard.

Chauffé à blanc, les habitants venaient d'apprendre que les assaillants risquaient d’être des demi vampires, apparemment ils ne fuirent pas à cette simple évocation, les gens devaient être des coriaces dans le coin se dit le mage.

Orlack devrait s'expliquer à n'en point douter....

a maison était de plein pieds, et n’était mitoyenne d'aucune autre masure ni bâtiment. Une belle maison de centre village, dans le style des maisons avoisinantes. Une clôture basse la cerclait, faite de bois ; autour de la maison, l'on voyait tour à tour un poulailler et ses trois gallinacées rousses se balader librement, un potager d'herbes, piments et autres condiments - entouré d'une palissade pour éviter toute intrusion de volaille -, une pile de bois coupé pour chauffage, un foyer sur-élevé servant à la cuisine à la braise, et quelques outils divers pour le jardinage et l'entretien de cette jolie bâtisse.

Rien de bien extraordinaire en somme.

Les villageois accueillirent la nouvelle avec un mélange de circonspection, de peur, le tout baignée dans une hésitation marquée. Les vampires étaient des créatures de cauchemars ou d'histoire à faire peur, pas la réalité de ce village. Même si les attaquants n'en étaient que la moitié, ces choses restaient parfaitement abstraites.

L'un d'eux, armé de pragmatisme, tenta :

- Des vampires croisés avec quoi, alors ? Et ils boivent le sang, aussi ?

Les appels successifs de Virgile et Sabetha ne rencontrèrent que le silence entrecoupé du joyeux gloussement des poules.

- Des vampires croisés avec autre chose. Des humains ou des elfes. A moitié des gens normaux en somme, et donc pour moitié les mêmes faiblesses.

Le silence de la maison était étrange et la magicienne passa quelques instants à parvenir à une conclusion alambiquée. L'opportuniste Orlack se serait il caché dans sa maison, probablement connu d'une bande d'assassins aussi compétents ?.. Non.

¤ Idiote. ¤

Elle pris le bras du moine avant d'attirer le regard de Lorindol. Elle s'éloigna ensuite vers l'elfe sous prétexte de l'aider dans ses recherches, espérant que Virgile suivrait. Ensuite, à voix basse, elle dit :

- Orlack n'est pas là, peut-être toujours avec le bourgmestre, peut-être déjà ailleurs pour ce que l'on en sait... La maison n'a pas de vitre, y entrer par effractions, en étant suffisamment capable, pourrait être fait de manière absolument invisible. Surtout quand on grimpe aux murs. Pour ce que l'on en sait, tout cela pourrait être un piège...

Elle marqua un temps.

- Et pour ce que l'on en sait, certains de ces villageois pourraient être étonnamment volontaires. Sans vouloir douter de leur courage.

¤ Et ils est possible qu'ils voient à travers les murs... ¤

Restez sur vos gardes.

Elle se retourna pour examiner quelque chose sur le mur (quoiqu'il n'y ait rien) avant de se retourner vers les paysans :

- Messieurs, pourquoi êtes vous persuadés qu'Orlack est chez lui ?

Derrière son dos, elle dégourdissait déjà sa main droite, prête à signer la Toile.

a maison était restée silencieuse tout le temps des quelques échanges, ce qui ne manqua pas d’étonner le villageois qui avait pris les devants. Il haussa les épaules et suivit Sabetha, qui s’était éloignée de la maison.

Il prit la parole pour répondre à la magicienne.

- Il y a du vent dans la région, et par les belles journées comme aujourd'hui la brise de mer se lève dans l’après mijour : il n'y a que peu de terre qui nous sépare de la mer. N'importe qui du village le sait, et il ne partira pas pour la journée sans laisser les fenestres ouvertes. Orlack part généralement à la mijour et revient au couchant, sinon après. Il pointa du menton les fenêtres. "Elles sont toutes neuves, le bougre était parti en catastrophe un jour venteux de la chevauchée passée, et il avait oublié de les ouvrir." Il ricana comme quand la bleusaille se faisait prendre. "Pingre comme il est, je peux vous garantir qu'il est parti les fenêtres grandes ouvertes tout à l'heure."

Et comme Virgile l'avait remarqué, elles étaient toute closes.

Il ajouta finalement :

- Il se passe quoi là au juste ?

Virgile non plus ne savait pas trop quoi penser.
Les ennemis les aurai devancé? Pour leur tendre une embuscade, chez Orlack ? Cela lui semblait peu probable.

S'il y avait des Masques dans la maison, ils étaient là pour Orlack uniquement. Pour le paiement de l'indiscrétion concernant la réunion, ou pour faire taire..

N'etait-ce pas ce que Sabetha désirait ? Obtenir des informations de la bouche d'une de ces créatures, vivante donc. De plus, il n'était pas impossible que celui - ou ceux - envoyé pour traiter avec le tavernier ne soient pas des sous-fifres, augmentant sensiblement la valeurs des informations à obtenir.


Pour le moine, il n'était donc pas questions de rebrousser chemin, mais plutôt comment aborder la maison et ses potentiels occupants.
Après avoir fait part de son avis à ses compagnons, et au villageois téméraire, il suggéra une approche : Il se proposait d'aller jusqu'à la porte d'entrée, supportant l'éventuel assaut, pendant qu'un des deux magicien l'accompagnait en soutient. Les autres braves avaient pour tâche de créer de la confusion par une autre ouverture, voir d'empêcher une fuite de l'ennemi. Et dans le pire des cas venir en renfort à l'entrée.


Si le plan était accepté, Virgile prendrait son courage à 1 main pour se diriger vers l'entrée et se faire connaître, l'autre étant trop occupée à tenir une boule flash.