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> Chapitre V : Sous la Lune veillent les géants
écrit le : Vendredi 12 Juin 2020 à 00h18 par Ashura
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La bretteuse observait Sirine avec des yeux ronds. Elle poussa un soupir de soulagement et eut un sourire avant de boire une gorgée d’eau pour faire passer l’information. Elle marmonna quelque-chose entre ses dents. Puis, voyant que la chanteuse se gardait bien de réagir, elle ajouta, plus fort et plus clairement, qu’elle était bien heureuse d’apprendre ces nouvelles.

- Il a survécu. Il a réussi !

Elle eut l’impression qu’on lui enlevait un énorme poids des épaules. Ashura cilla pour refouler une larme que le souvenir du sacrifice de Khelrod lui faisait monter aux yeux. La culpabilité n’avait cessé de la ronger depuis ce jour sordide dans les montagnes brumeuses.

- Échapper à un Prodigue, voilà une expérience dont peu se vantent d’avoir réchappé.

Elle s’était longtemps reproché son propre manque de loyauté envers Khelrod. La bretteuse avait alors décidé que, jusqu’à preuve du contraire, le paladin Nain était vivant. Et à présent, elle pouvait dissiper les pires idées, car ses jours n’étaient plus en danger. Il avait survécu, lui qui n’était pas apte à abandonner depuis le premier jour. Il était resté fidèle à lui-même, dans ce dernier combat contre l’Aberration. Ashura était déjà pressé de le revoir, de lui parler et de lui soumettre quantité de questions. Mais pour l’instant, ils l’avaient laissé derrière eux, seul avec son destin, pour que l’expédition puisse venir ici, à Sundabar. Car ils devaient tenir une promesse.

***

Quelques minutes passèrent, et Ashura décida de se relever avant de sombrer dans un profond sommeil. Elle n’opérait jamais dans la saleté. Sans s’en laisser comprendre la raison, l’expérience lui avait appris que la saleté affectait cruellement les individus et favorisé les humeurs malsaines. Crasseuse et épuisée, elle avait dans l’idée de se laver avant de partir. Alors, après avoir conversé, elle se déshabilla et se rendit vers la salle d’eau. La petite pièce était encombrée de seaux, de bassines et d’un pochon de poudre à laver entamé. Au mur, une corde était tendue pour le linge. Si seulement elle pouvait se laver de sa culpabilité et de ses doutes aussi facilement que la mousse disparaissait dans le siphon.

***

Elle se regarda brièvement dans le miroir pour évaluer son apparence. Elle laissa le reste de ses affaires. Rien dans son accoutrement ne suggérait un quelconque lien avec les instances communes. Satisfaite de son reflet, elle sortit de la maison en trottinant afin d’aller se remplir l’estomac en compagnie de Sirine.


 
 
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écrit le : Vendredi 26 Juin 2020 à 14h00 par Phineas
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Xarss

Xarss l'avait vite compris en descendant dans les souterrains, mais être un elfe sylvain allait radicalement changer les choses. Quoique, ses entretiens récents, et les elfes qu'il avait pu voir à Lunargent, devait lui avoir appris que son apparence seule ne suffirait pas complètement à faire illusion... Cela étant, cela restait une chance qu'on lui ait donné un camouflage sylvain, plutôt que lunaire ou solaire. Les elfes des bois étaient tout de même plus bruts que ces derniers.

Sa première interrogation, comment savoir l'heure de la surface fût résolue très rapidement, avec une redoutable efficacité, par le produit de l'ingéniosité naine. Non loin de la forge, sur la place d'un quartier plus animé que d'autres bardé d'échoppes et de taverne, il trouva un haut objet de pierre qu'il prit, de loin, pour un simple parallélépipède dressé. En s'approchant, il distingua peu à peu les cercles gravés sur chaque face, autour desquels étaient scellés des symboles de mithril représentant ici un soleil, ici une lune, ici des étoiles. Les symboles, plutôt évident une fois qu'on avait compris leur logique, indiquait le zénith, l'aube, le mi-jour, mais aussi, sur une autre face, les phases de la lune, et sur une autre encore, pensait Xarss, l'alignement des planètes. La dernière enfin, figurait le jour et le mois en cours. La rivière qui passait sous cette impressionnante clepsydre activait les mécanismes mais nul doute qu'une subtile magie était également à l’œuvre ici, puisque l'ensorceleur savait qu'une mécanique logique linéaire seule ne pouvait représenter le ballet céleste, souvent chaotique.

Lorsqu'il s'intégra aux nains et aux quelques humains (et il compte également trois gnomes) qui formait la petite foule se désaltérant et chantant devant les tavernes ce soir là, il dût être surpris un instant de son invisibilité... avant de se souvenir de son déguisement. Il commença par esquisser quelques pas de danse mais les convives compris t'il vite, n'avaient pas l'air particulièrement réceptif à ce genre d'art ce soir là. Probablement pensa t'il d'ailleurs, que les danses naines n'avaient pas grand chose à voir avec ce qu'il avait appris.

La suite, cependant, se déroula mieux. Le danseur réussi toute la soirée durant à réfréner ses pulsions noiraudes, et à se faire passer pour un sylvain convaincant. Il fallait admettre, c'était agréable, il arrivait sans mal à s'attirer les œillades d'humaines, et peut-être même de quelques humains, tout en récoltant des informations. D'abord que, sans surprise, la bataille du hall s'était sue. Mais les informations avaient probablement fuitées sciemment pensa t'il, pour que la chose reste ce qu'elle était - une stratégie aussi risquée qu'astucieuse - plutôt que de devenir une humiliante invasion. Tous trinquaient régulièrement à Helm et au Maître de Forge, comme à Sundabar la forteresse elle-même. Il capta aussi quelques autres informations. Les troubles de Lunargent semblait avoir peu porté, signe qu'ils avaient tout de même été suffisamment discret. On pensait que les drows avait fait des leurs dans la Cité d'Argent, mais sans s'en inquiéter outre mesure, cela arrivait régulièrement et la Gardesort comme la Légion était largement en mesure de régler le problème. Pensaient ils... Parmi toutes les autres informations inutile qu'il glana, il entendit un marchand de matériau parler de quelques choses, sans vraiment savoir si ça l'intéressait. Celui ci clamait à ses amis qu'il s'était récemment considérablement enrichi en vendant des matériaux rares, et pour certain magiques.

Alors que dans la nuit, après que la plupart soient allés se coucher, il rentra lui aussi, il se rendit compte de deux choses : ses deux compagnes dormaient et, justement, elles n'étaient que deux. L'aube n'était pas si loin, mais la flamboyante magicienne n'était pas de retour.



Ashura et la Goualeuse

Bien après Xarss, les deux femmes, désormais amies peut-être, au moins sœurs d'armes, partir en quête d'un peu d'actif repos. Ashura, native de la ville, souhaitait probablement flâner un peu à la surface. Et malgré le danger qui régnait partout Sirine ne s'était probablement pas senti si tranquille depuis longtemps. Khelrod avait survécu, prouvant encore la pugnacité naine et elle était entouré d'une kyrielle de nains qui, quoique sans lui être directement dévoués, mettait un point d'honneur à défendre ceux qui étaient à l'intérieur de la forteresse de ses ennemis directs. Lunargent avait beau être belle, mais Sundabar, c'était comme être au sein de la meilleure des armures, le poids en moins. Et puis désormais, elle se savait, comme les deux autres probablement, surveillée par les plus discrets protecteurs de la cité.

La bretteuse réussirait t'elle à faire boire suffisamment la chanteuse pour que celle-ci entonne un hymne ? Peut-être, l'histoire le dirait par ailleurs. Mais ils découvrirent également qu'ils étaient un duo plus que compétent lorsqu'il s'agissait de récupérer des informations. D'abord que les rumeurs venant de Lunargent avaient peu fuiter, il semblait ici qu'il ne s'agissait que des habituels problèmes drow que l'armée réglerait sans mal disait on. Ensuite que la bataille du Hall avait élégamment fuitée, mettant ses défenseurs en valeur, ce qui quoique mérité, laissait de côté le potentiel particulièrement dangereux pour les civils de la stratégie. Mais les deux femmes eurent tout de même autre chose à se mettre sous la dent. Des marchands racontaient que non loin de là où allaient bientôt se diriger leur destinée, on avait trouvé le lieu d'un massacre. Une dizaine de gobelins et selon les locuteurs, soit des drows, soit des démons, soit même pour les plus hardis, des minotaures, terrassés de flèches et pour certains décapités. Si, vu les victimes, cela n'émouvait pas grand monde, ce genre de massacre n'était pas commun pour autant.

L'histoire ne raconte pas encore si Ashura avait rencontré des connaissances, si Sirine avait chanté et dansé, si toutes deux avaient été courtisées.... En revenant dans leur demeure cependant, elles passèrent devant le temple de l’Éternelle Justice qu'Ashura voulait visiter le lendemain. Celui ci étaient fermé aux visiteurs pour le moment pourtant... elles furent presque persuadée d'entendre une voix féminine et familière dans la cour du temple, quoique légèrement déformée par l'agacement. Mais peut-être l'alcool avait il modifié leur jugement.

C'est sauves qu'elles finirent par rentrer dormir.



Xarss

Alors que les humaines dormaient encore, Xarss, lui, au bout de son heure de transe, se releva juste à temps pour être à l'heure à son rendez-vous.
Il sortit silencieusement de la maison, et se dirigea vers l'infernale Porte du Volcan. A cette heure, l'air était encore doux et plus respirable. Ce qui ne l'empêcha pas de suer à grosse goutte lorsque, arrivé à sa destination, la fraîcheur des souterrains l'abandonna.

Arrivé, il ne trouva personne, mais il repéra vite des signes qui lui était destiné : un félin au regard hargneux, dessiné à la craie dans l'obsidienne. Suivant ce chat, il dû enjamber les courants de lave jusqu'à arriver dans une mince crique dans laquelle il avait l'impression d'être une carotte dans un chaudron. Il n'eut qu'une seconde pour réagir. Devant lui, sortant de l'ombre, les cheveux tirées en un chignon parfait, les yeux rouges le fixant avec mépris, une armure de cuir bardée de runes, une sorcière drow pensa t'il, se trouvait devant lui. Avant même qu'elle ne put ouvrir la bouche, il pouvait agir.


Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Samedi 27 Juin 2020 à 15h27 par Yvhann
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Xarss eut un plaisir véritable dans cette soirée improvisé comme il les aimait. Sa transformation raciale due être accompagnée d’un peu de comédie, ce qui ne le laissait pas indifférant dans cet art pour le moins intéressant. Décidément sa vie venait de changer et il en restait stupéfait à quel point cela avait une transformation directe sur lui. Pour la toute première fois qu’il était en surface, les regards sur lui était agréable et il fallait l’avoir vécu pour s’apercevoir de la gratification personnel que cela pouvait avoir comme effet sur soi.

C’est donc avec une toute nouvelle attitude que Xarss put continuer le reste de la soirée pour récolter les informations qu’ils avaient besoins. Il classait méticuleusement celles-ci dans son tiroir à souvenir sans les mettre en ordre d’importance, car il avait apprit depuis peu qu’il fallait voir les informations individuellement et ensuite tenter de les lier ensembles pour avoir une meilleur étude de celles-ci. Quelques agréments plus tard le renégat regagnait le demeure et chemin faisant il ne s’attardait pas voyant l’heure avancé à laquelle il était.

Cette magnifique construction des nains valait Narbondel sur plusieurs points, premièrement cette dernière était entièrement magique tandis que celle des nains était mécanique et était là toute la magnificence d’ingénierie que le faux sylvain appréciait par dessus tout. La demeure approchait et le faussement appelé Kryssyyor avait une impatience heureuse de faire savoir aux autres les trouvailles de la soirée, mais de un, elles dormaient et de deux il manquait la présence de Sabetha.

Prenant son temps de repos, confortablement assit, dos droit, et corps détendu il se laissait aller dans cette rêverie qui ne lui apportait pas grand chose de plus qu’un bonheur intérieur. Son estime de lui avait grimpé de plusieurs crans en une seule soirée, et ce, grâce à ce subterfuge simple, mais comment agréable et utile pour un être tel comme lui. Il ouvrit les yeux et le moment de partir vint et à ce moment il devint ambivalent à savoir s’il réveillait les deux filles ou pas, elles dormaient à poing fermé et semblaient si bien. Il osait même à s’approcher pour les humer les yeux fermé, tout comme lui avait montré Félicia en lui mentionnant que les odeurs des dormeurs avaient celle de leur âme. Bien entendu celle de Sirine avait un côté florale, surement dû aux artifices en poudre qu’elle utilisait tandis que celle d’Ashura était plutôt épicée. Xarss tentait de saisir leur âme, mais il semblerait qu’il ne soit pas rendu à la hauteur de sa bien aimé. Il les recouvrit de la couverture puis décidait d’y aller seul et peut être y croiserait-il Sabetha.

Il découvrit une fois sur place un indice, un dessin d’un félin au regard hargneux et fut là sa première question, *Comment savent-ils pour le caractère acariâtre de Vorn ? * A cette question il aurait dû prendre ses précautions et enclencher son armure du mage, mais sa soirée avait-elle dépeint sur sa vigilance ? Il semblerait que oui, même si Vorn toujours couché sur le dessus de son havresac ne bougeait pas d’un poil. Le danseur fit quelques pas avant de continuer et n’omis pas, sous son piwafwi, de mettre sa main droite sur la baguette de décharge électrique et l’autre prête à danser dans la toile si besoin était. Il fut surprit quand soudain sorti de l’ombre une sorcière drow, il semblerait que sa discrétion n’était pas aussi aiguisé qu’il le croyait.

Le cœur de l’ex Menzoberenzan se serrait fortement, un malaise soudain le prit dans tout son être. Sur le coup il cru que son horrible génitrice l’avait retrouvé, mais en voyant l’armure de cuir bardée de runes, il vit que ce n’était pas une garce habituel de la prêtrise de Loth, mais plutôt une des rares sorcière de l’Outreterre, art qui était réservé habituellement aux mâles. Toute cette stupéfaction fit en sorte qu’il restait stoïque osant même se demander une autre question, qui lui serait possiblement fatale dû à son inaction. *Serait-ce la sorcière qui chasse Landruel ? * Se demandait-il immobile serrant fortement la baguette de décharge électrique en se demandant s’il l’utiliserait. Au lieu de cela, la surprise étant ou simplement le manque d’expérience ou bien le fait qu’il trouvait ridicule qu’il puisse mourir ainsi, la suite lui dirait, il fit un sourire niais et dit dans sa langue natal en utilisant toute ses compétences utiles à la discussion.





La suite se jouait sur ses dires car il réalisait intelligemment qu’il ne faisait pas le poids pour un combat face à celle qui se tenait devant lui, mais gardait en tête son agilité pour se sortir d’une mauvaise impasse le moment venu. Donc le jeune drow jouait de l’assurance au lieu de la jouer physiquement. D’ailleurs ne venait-il pas chercher des renseignements des veilleurs comme lui avait mentionné l’archisorcier. L’imprudent y croyait tout du moins, il aimait mieux s’accrocher à une croyance qu’au savoir qu’il ne possédait pas sur cette surprise de taille. Restait maintenant à subir son ignorance si telle n’était pas sa croyance. Peu importait, le jeune drow avait fait son chemin et s’il fallait qu’il meurs ici devant cette sorcière alors qu’il en soit ainsi, il serait de nouveau auprès de Félicia. C’est Vorn qui en se déplaçant pour avoir une meilleur couche qui fouettait l’esprit du fils maudit de la matrone Merenwen Symryvvin Xarss prenait maintenant une pose connu de lui seul qui lui permettrait de tenter une feinte si son interlocutrice muette viendrait à tenter une machination contre lui, ce qu’il suspectait même s’il continuait de croire que la discussion était son salut.






Tromperie. Pour gagner du temps d'observation sur ses prochains agissements.



L'Art en tant que science est la connaissance universelle des forces de l'univers; en tant que magie, elle est l'application pratique et physique de ces mêmes connaissances.

Lil waela lueth waela ragar brorna lueth wund nind kyorlin elghinn.

(L'idiot et l’imprudent trouvent des surprises et parmi elles, attend la mort.)




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écrit le : Dimanche 28 Juin 2020 à 13h13 par Phineas
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Une expiration du nez souligna l'amusement cynique de la drow. Une arme particulièrement cruelle, un fouet à piques, était suspendu à sa taille. Il n'était pas si étonnant que la sorcière ne l'attaqua pas immédiatement, on envoyait pas ce genre de personne simplement pour un assassinat. D'autant plus une personne capable de traverser de pareilles défenses.

Dans un drow fluide, avec cette condescendance sensuelle de la noblesse matriarcale, elle répondit, ses lèvres soulignées de pourpre arborant un terrifiant sourire :


-

Xarss savait bien que l'Art n'était pas toujours très subtil. Mais il était vrai que le Pouvoir, comme l’appelait parfois les prêcheurs de la magie divine, paraissait souvent brutal. Du moins jusqu'à ce qu'on voit un mage invoquer un sultan éfrit pour brûler une citadelle. Cette introduction notait surtout une certaine liberté de pensée de la sorcière, et donc une certaine prééminence dans la société souterraine. Peu auraient le courage de se moquer ainsi des prêtresses de Lolth.

-



Elle s'arrêta et sourit, une gerbe de feu émeraude surgit soudain dans sa paume.

-

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écrit le : Dimanche 28 Juin 2020 à 19h25 par Yvhann
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Xarss déglutie mentalement, il n’avait jamais été aussi prêt de la mort qu’à cet instant. La situation était pire qu’il l’aurait imaginé et en même temps cela ne pouvait pas mieux tomber. Le jeu qui se jouerait dans les secondes serait un quitte ou double et le jeune drow inexpérimenté n’avait qu’un subtil atout dans son jeu, celle de l’ignorance de la matriarchie de son véritable but. Il fallait agir vite, répondre rapidement sans qu’un doute puisse paraitre. La seule chose que le faussement appelé Kryssyyor souhaitait était qu’elles ne puissent lire ses véritable pensées. Alors il fallait la faire véridiquement faussé, comme il savait si bien le faire. Un sourire mesquin apparu sur la commissure droite de ses lèvres minces puis en signe de confidence il dit à voie feutrer pour la première remarque.








Dit-il avec l’assurance du néophyte et du jeune âge, ce qui pourrait excuser certain doute de la part de son interlocutrice, la vantardise était signe de faiblesse et les erreurs commises dans cet entretient par Xarss étaient voulut. Il lui fallait paraitre véridique. Restait maintenant à savoir si l’ardillon avait pointé, il resterait par la suite à ramener le poison sans l’échapper pour ensuite déguster le doux mets de la victoire avec délections. Son sourire mesquin avait aussi été étudié, prouvant ainsi son contentement à avoir déjoué les garces de prêtresses leurs faisant croire qu’il avait déserté.

Mais tout ceci n’était qu’un jeu de dé, tout cela ne tenait qu’a un fil, tout dépendait de son jeu faciès et de son langeage drow pour persuader celle devant lui, restait maintenant à mourir ou vivre et le renégat avait choisi de vivre, pour cela il jouait le jeu du double espion. Pour lui il avait beaucoup plus à gagner en surface qu’en profondeur. Tout depuis qu’il était sorti lui prouvait et la voie qu’il avait choisie, faisait de lui un véritable traitre pour ses anciens semblables.

Le jeune drow osait même s'imaginer un petit moment délicieux avec la sorcière, après tout il n'y avait rien d'offansant pour eux à une telle situation, les désires devaient êtres assouvi et c'est en signe drow qu'il l'invitait sans ménagement.



L'Art en tant que science est la connaissance universelle des forces de l'univers; en tant que magie, elle est l'application pratique et physique de ces mêmes connaissances.

Lil waela lueth waela ragar brorna lueth wund nind kyorlin elghinn.

(L'idiot et l’imprudent trouvent des surprises et parmi elles, attend la mort.)




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écrit le : Lundi 06 Juillet 2020 à 14h05 par Phineas
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Concentré sur son mensonge, qu'il savait plutôt bien mis en scène, le drow n'entendit que bien tard ce son qu'il avait entendu des centaines de fois. Le nerf de bœuf se détendit brutalement, et le sifflement suivit. L'arbalète qui venait de tirer derrière lui, le visait. Il sentit un instant plus tard la morsure de la pointe lorsque le carreau traversa le cuir de son armure et se planta dans son épaule.

Sans avoir le temps de se retourner pour voir qui venait de tirer, les yeux toujours rivée sur l'elfe noire en face de lui, il senti une brûlure intense commencer à se répandre dans son corps. Son biceps droit, directement touché, se contracta brutalement. Mais dans le même temps, il senti son corps s'activer. Était ce à cause de l'art millénaire que sublimait les drow concernant les poisons ? Ou son corps avait il profité de cet autre empoisonnement quelques jours plus tôt pour développer sa résistance ? En tout cas, alors que son bras s'engourdissait, il senti son cœur ralentir, alors qu'il accompagnait le réflexe physiologique de sa propre volonté. La réduction de son rythme cardiaque réduisait la vitesse de propagation du poison qui, sans doute, ne devait avoir une période de contamination très faible. Il senti que la brûlure s'estompait avant d'avoir atteint sa main, quoique la douleur du carreau fiché dans son épaule persistait, elle.

Malheureusement pour le drow, et quoiqu'il lui arrivait d'utiliser de telles armes, il n'était pas suffisamment connaisseur du sujet pour reconnaître le poison et savoir ce qui aurait dû lui arriver si il n'y avait pas résisté. Impossible donc, d'en profiter pour flouer son agresseur. Il entendit une voix rocailleuse qu'il avait déjà entendit derrière lui :


- Et bien, vous êtes bien résistant, même pour une vermine. J'imagine que je vais devoir justifier le gaspillage... Ethel, je crois que la comédie à assez durée.

Devant ses yeux, la drow disparu. Il ne s'agissait pas d'une illusion, comme celle qu'il portait, mais probablement plus d'une métamorphose, à en voir les fluctuations de la peau et de sa pigmentation. Les yeux passèrent au rouge, puis au violet, avant de s'arrêter sur un vert pâle orné de paillettes d'argent. La peau s'éclaircit jusqu'à s'arrêter sur une teinte tannée, pendant que l'une des oreilles perdait sa pointe et qu'une boucle de pierre apparaissait sur ce moignon. Les cheveux devinrent d'un brun verdâtre parcouru de mèches plus obscures au bout desquelles semblaient pousser des fleurs et le nez devint plus aquilin. L'attirail, lui, ne changea pas, et la flamme verte continuait à brûler autour des doigts de l'elfe des bois, à l'héritage féérique poussé, qui se tenait devant lui. Le sourire de l'Or-Tel-Quesselle persistait mais il avait maintenant une toute autre signification. Il fût par ailleurs à peu prêt sur que l'anneau à trois gemmes au doigt de son interlocutrice était liée à la transformation.

Le vieux nain qu'ils avaient vu plus tôt dans la journée, Boreg, surgit à côté de Xarss, venant de derrière lui, l'arbalète toujours en main. A moins qu'il ne se tourne, il n'arrivait pour l'instant pas à savoir si oui, ou non, il y en avait d'autre. Celui qui était sans aucun doute celui qui lui avait donné rendez vous, pris la parole, arborant une mine contrite.


- Je suis dans une situation bancale désormais. Le poison aurait dû vous paralyser, et me permettre de vous passer à une question plus poussée. Cela ayant échoué, nous pourrions vous tuer tout de suite. Et j'y serais bien incliné. Seulement voilà j'ai un doute.

Il lissa sa barbe.

- Vous mentez bien. Mais j'ai l'impression que vous ne mentez pas assez bien.

- Il parle couramment le Haut, nota Ethel, cela sous entend qu'il n'est pas qu'une vermine des traîtres.

On pouvait se demander comment elle même pouvait si bien le parler par ailleurs.

- Je sais, je sais..., Boreg restait dubitatif, même si il accumule effectivement les couches de traîtrises, il pourrait être utile. Du moins pourrait il l'être si il avait autre chose dans le pantalon, continuait le nain, en faisant comme si Xarss n'était pas là, si seulement les prêtres pouvaient être des alliés dignes de confiance, on résoudrait vite l'affaire. Du moins, si ils n'essayaient pas de le tuer. L'autre problème c'est que, de ce que j'en sais, et malgré vos tendances... peu amène, vous êtes un membre non négligeable de la petite troupe dont nous avons tous trop besoin. Sinon je ne m'emmerderais pas à vous garder en vie.

Du coup, convainquez moi que vous mentiez.

Lancers...



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écrit le : Lundi 06 Juillet 2020 à 15h53 par La Goualeuse
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Chose étrange, la belle ne s'était pas apprêtée avec autant de soin qu'à l'accoutumée pour sortir. Était-ce par crainte d'attirer l'attention ? Ou ne voyait-elle pas dans les fils de la pierre des cibles de séduction dignes d'elle ? Elle n'avait pas quitté son armure de cuir, ni ne s'était séparée de son élégant stylet. Une capeline de soie brune couvrait sa chevelure et ses frêles épaules, dérisoire rempart face aux regards des curieux.

Elle arpentait les rues aux côtés d'Ashura en simple touriste, suivant sa collègue avec une confiance qu'on eût dit aveugle ; écoutant les anecdotes de jeunesse, les légendes et autres discours de sa guide avec une curiosité avide. La bretteuse remarqua sans doute que la jeune fille, en dépit d'une grande discrétion, demeurait en tous lieux et en toutes circonstances d'une extrême vigilance. Elle put également admirer avec quelle facilité elle déliait les langues des uns et des autres et savait obtenir, sans se montrer indiscrète ni éveiller la méfiance, de précieuses informations. Bientôt la rumeur d'une rixe mortelle émergea et elles purent se représenter le sinistre tableau qu'avait laissé un mystérieux pourfendeur de monstres - Beiran ? - derrière lui. Kryssior et Ashura seraient-ils de taille à affronter minotaures et démons ? La Goualeuse était dubitative... et bien qu'elle trouvât un certain réconfort dans le fait qu'on leur ouvrait la voie, elle n'était pas tout à fait rassurée.

Lors du dîner qu'elles partagèrent dans une taverne choisie par Ashura, l'aquafondienne lui fit part de ses réserves quant à la suite de leur mission. Soucieuse de ne pas froisser l'orgueil de la combattante, elle avait plutôt mis en avant leur infériorité numérique que remis en cause sa capacité à affronter un démon.


- Peut-être devrions-nous attendre Khelrod, risqua-t-elle enfin, en sachant pertinemment que le paladin devrait probablement prendre du repos. Qu'en pensez-vous ?



Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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écrit le : Lundi 06 Juillet 2020 à 17h16 par Yvhann
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Le jeune drow se mordit la lèvre inférieure, se jurant d’arrêter le copinage de boudoir pour l’avenir, mais la beauté dangereuse de louve de la sorcière devant lui qui devait se la jouer à la mante religieuse, maintenant qu’il la voyait opérer la situation de cette manière eut un tout nouveau revirement.

La morsure à l’épaule lui fit réalisé qu’il c’était fait avoir comme un vert, mais surprise, son corps réagit plus fortement qu’il ne l’aurait cru et doublement surprise, il était sauvé et hors de danger de mourir après d’affreuse souffrance, ce n’était que Boreg et accompagné d’une plus que rusé et ravissante elfe des bois.

Un soupir de satisfaction se fit entendre et un rire nerveux le prenait dû aux balivernes que le nain lui sortait ainsi que celles de la gracile sylvestre et aussi, certes, dû à la dose de poison que son corps absorbait.

Il rangeait ses deux baguettes dans sa ceinture à munition de sous son piwafwi, se dégourdi le cou ainsi que l’épaule puis avec un sourire bien à lui, dit avec soulagement.

-Vous venez de me sauver d’une crise de cœur, je vous en dois une c’est certain, malheureusement je ne ment pas, quoi que pour Loth et le fait que les drows doivent tout conquérir, mais vous comprendrez mieux bientôt.–
Heuuu laisser moi vous expliqué. Dit-il en levant sa main gauche libre de sa velve de maitre.
-Rendu où j’en suis, je serai plus qu’honnête avec vous en fait ce que je vais vous dévoilé sera pour moi peut être ma perte et aussi la fin de mon anonymat, pour cette dernière si vous me laissez en vie j’apprécierais que vous gardiez pour vous ce qui va suivre, je doute plus que vous que vous le ferez, mais ais-je vraiment le choix ? C’est que je veut vivre et ce avec le moins de douleur possible, bref... –
Il mit sa main gauche sur sa blessure puis continuait sur la même lancé.

-Je suis en réalité et véridiquement le fils mal aimé de la matrone Merenwen Symryvvin, rien que cela et j’ai intentionnellement quitté Menzo pour des raison d’ordre de santé mental, je n’ai pas la fibre détestable et mauvaise de mes pairs, heureusement, peut être détestable en fait, mais bon... Vous comprendrez ou peut être pas que je ne voudrait en aucun point qu’elle me retrouve quoique peut m’importe, mais si c’était mes garces de sœurs je serait dans la pire position de mon existence, vous ne pourriez croire les tortures que j’ai enduré, pire que votre haleine, croyez moi. Alors ce que j’ai mentionné était ce que je dirais et ceci, est ma seule chance de m’en sortir si je venait à me faire prendre.-

Il levait encore sa main gauche pour ne pas que Boreg l’envois au tapis puis continuait.
-Je suis envoyé par la mains des mystères, guilde qui ont bien voulu de moi dans leurs organisation et qui m’accepteront en leur sein si je réussi à trouver ce qui ce tramait à Lunargent, je suis en fait un néophyte de l’ordre et je dois faire mes preuves pour les servir. Et oui, j’ai choisi de servir la surface contre les drows, oui je suis un traitre pour eux, j’haïs mon sang, j’haïs cette maudite Loth, préférant de beaucoup Séluné, oui je suis un maudit drow que l’on ne voudra jamais croire, mais je n’y peut rien, je suis prit avec mon choix, celui de renier ma race et de tout faire pour les empêchers de tout conquérir, voir, les anéantirs. Maintenant faite ce que vous avez à faire, je ne peut vous prouvez que ce que je vous ai avoué est la vérité, alors soi vous me faite confiance, soit vous me libérer de ce choix que j’ai choisi et j’irai rejoindre ma Félicia.-

Il se tournait vers Boreg et gonflait le torse, attendant sa liberation. Il gardait son regard dans celui de son future bourreau attendant son exécussion qui ne venait pas alors il ajoutait.


-J'ai promis à Félicia que je défenderais l'amour avant la haine, je l'ai fait, j'ai promis à la main des mystères de leur être dévoué sans trahison, je le fait, j'ai promis à Beiran que je sauverais sa nièce, je l'ai fait, j'ai promis à Lorik que je mettrais ma vie en jeu pour élucider cette affaire, je le ferai, j'ai promis devant le Chevalier Grand Commandeur Sernius Alathar, commandant des Chevalier d'Argent, du Sage Fredegar, conseiller de Dame Alustriel, du Seigneur Gardien Mantelazur, commandant des Gardesorts et du Maître Sorcier Arkhen, directeur de l'Invocatorium, le capitaine Reman représentant du Haut-Maréchal Aerasumé pour la Légion que je ferais tout en mon pouvoir pour servir sans les trahirs et je le fais, je le fait par choix et non par obligation et je vous promet à vous Boreg, devant Dame Ethel qui à toute mon admiration que moi Xarss Symryvvin seul mâle de cette maudite ligné, celui appellé faussement Kryssyyor Daurgothoth, celui qui ce tient fier devant vous, c'est toute la vérité que je viens de vous dire et vous promettez moi de soigner votre hygiène buccale et vous dame Ethel me permetriez vous une danse avant de partir.-

Maintenant stoïque, droit comme un militaire, il attendait la suite, vivrait-il plus longtemps ou son existence finirait-elle là dans cette magestueuse forteresse de Sundabar.



L'Art en tant que science est la connaissance universelle des forces de l'univers; en tant que magie, elle est l'application pratique et physique de ces mêmes connaissances.

Lil waela lueth waela ragar brorna lueth wund nind kyorlin elghinn.

(L'idiot et l’imprudent trouvent des surprises et parmi elles, attend la mort.)




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2 sorts niv.2:-1=1



fiche Xarss
 
 
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écrit le : Lundi 06 Juillet 2020 à 17h24 par Ashura
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Une odeur mêlée de viande et de vin. La grande salle était calme et proprette. Une poignée de tables était occupé. Un musicien accordait son luth avant de la gratter pour délivrer une mélodie simple, parfaitement adaptée à l’auditoire d’une auberge. Quelques voyageurs étaient calés au fond de leurs sièges en écoutant le ménestrel. La majorité des clients était en grande discussion, quelques-uns étaient absorbés dans des jeux. Un serveur élégant réunissait les vestiges de repas sur les tables voisines avant de se diriger vers les cuisines d’un pas tranquille.

Ashura passait un moment agréable en compagnie de Sirine mais cette dernière n’était visiblement pas très sereine. Loin d’offusquer la bretteuse, elle trouva cela étrangement rassurant. Il fallait être fou pour ne pas percevoir l’étendue des périls qui menaçaient leur entreprise. Au moins, elle en avait désormais la certitude, elle n’était pas seule à être victime de cette légitime paranoïa.

La bretteuse lui décrivit un sourire fugace et tenta de voir s’il s’agissait plus d’une affirmation qu’une question.


- Il est vrai que sa présence me rassurerait aussi, avoua-t-elle sincèrement. Intrépide, animé de sentiments chevaleresques et un don pour détecter les sources de pouvoir maléfique. (elle but une gorgée de vin et revint à sa conclusion) Mais Je pense que le temps est un luxe que l’on ne peut se permettre. D’après les informations, Khelrod est en bonne compagnie… Beiran, lui, est seul… Je pense que Khelrod nous inviterait à aller de l’avant.

Ce moment était surtout l’occasion de découvrir un peu plus sa partenaire. Avec les temps, Ashura avait compris ce qui l’avait dérangé aux premiers abords chez la belle cantatrice. La caravanière se refuser de connaitre la résignation et le fatalisme, tout le contraire des geignements qui n’avaient jamais fini de rappeler sa faible condition. Selon Ashura, la faiblesse était un mensonge que la chanteuse d’Eauprofonde s’imposait à elle-même.

En définitif, elle s’imagina qu’elles avaient dût être des enfants similaires à une époque, à la différence près, que la bretteuse avait choisie de manier l’acier pour se défendre des garçons qui lui tournaient autour, plutôt que de jouer leur jeu. Le maquillage et les parures devaient être une autre forme d’armure, voir une arme redoutable dans le cas de Sirine.


- Je ferais tout mon possible pour remplir le rôle qu'il s'était fixé, rajouta-t-elle avec un nouveau sourire. Cela fera moins de muscle, de barbe et d'acier... Certes.


 
 
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écrit le : Mardi 07 Juillet 2020 à 21h22 par Phineas
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Façonneur de Montagnes
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Ashura et la Goualeuse

Elles entendirent d'autres rumeurs pendant les allés et retour qu'elles firent dans l'établissement choisi entre deux plats. La plupart n'avaient qu'un faible intérêt : des marchands qui comparaient des tarifs, les registres des récoltes qui commençaient, le temps incertain qui venait des montagnes. D'autres pourrait être plus intéressant comme une meute de loup dans les environs qui semblaient menée par un alpha particulièrement massif. Mais, après tout, quiconque avait un jour vécu ailleurs que dans une ville avait déjà vu au moins l'ombre d'une meute, et les chefs l'étaient souvent parce qu'ils étaient les plus forts.

Mais malheureusement, il n'y avait que peu de moelle a en tirer si on ne savait que chercher. Entre les fables, les mythes, les demies-vérité et les histoires de pochtron, les vraies informations étaient éparpillées et cachées.

Malheureusement pour les deux femmes, et pour la troupe, Khelrod ne serait en effet probablement pas avec elles avant un certain temps. Pourtant... Pourtant il était indéniable que a rude cité naine dans laquelle il passait leur soirée transpirait l'acier. Là où les elfes et les hommes avaient put être alambiqués à Lunargent, la minéralité incassable des nains n'avait pas failli depuis le début. Lorik avait occupé le poste délaissé d'un Beiran vengeur avant de prendre le déshonneur de la désertion de son ami et supérieur sur ses épaules, Khelrod avait été leur dernière garde pour qu'ils puissent survivre et la Goualeuse pouvait ajouter que le vieux Boreg, si il n'utilisait pas les méthodes frontales de ses frères, partageait avec eux leur pugnacité. Quant à Helm, aussi physiologiquement humain qu'il soit, personne ne pouvait manquer de voir à quel point l'acier et la pierre avait déteint sur lui en faisant presque un nain. Un très grand nain.

Cette pensée avait pu leur venir après avoir reçu deux missives pendant la soirée. La coursière, une jeune humaine, avait prouvé comme souvent cette quasi-surnaturelle capacité de ceux de sa profession à trouver les destinataires des missives qu'ils transportaient. L'une des courtes lettres était destinée à Ashura, l'autre à elles deux. Ou, en vérité, plutôt à eux quatre, bien que Xarss et Sabetha soit absents.


Cliquez ici pour dérouler le parchemin...



Ce premier message dû probablement ravir la bretteuse, mais c'est la suite, qui s'adressait à elle d'eux et annonçant un soutien aussi indéfectible inattendue qui les avaient peut-être plus rassuré que toutes les stratégies que le Conseil et ses forces armées avait mis en place depuis le début de cette sinistre affaire :

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...




Xarss

Boreg avait une allure de vieil officier. Sa longue barbe blanche, ses yeux pâles, ses sourcils si broussailleux qu'on eut dit des nuages ébouriffés. Mais surtout le pli entre ses yeux, les deux collines de peau qui marquait à jamais une réflexion permanente sur des sujets trop graves pour une seule personne, mais que l'on ne pourrait donner à personne d'autre. Xarss avait l'habitude d'être plus vieux que la plupart, c'était le cas pour ses trois compagnes, c'était le cas pour Khelrod. Beiran et Lorik étaient plus vieux, mais c'était bien évident. Boreg, lui aurait pu être qualifié d'antique. La presque jovialité dont il avait fait preuve plus tôt dans ce bureau du Hall n'avait plus droit au chapitre. Tout ce que Xarss avait affronté, le vieux nain l'avait certainement vu, si ce n'était combattu. Toute la solitude que le drow devait affronter, Boreg l'avait probablement assumé pour d'autres. Il ne s'était pas tout de suite douté de cela non, c'est ce que dit le nain qui lui inspira cette pensée :

- Je ne bois que de l'eau depuis seize ans, Xarss, je sais les stéréotypes des miens, mais ce n'est pas ainsi que l'on fait advenir la paix.

Il passa le crochet de son arbalète à l'anneau d'acier noir de sa ceinture avant de joindre ses mains derrière son dos. Le regard de la sorcière surveillant le drow, il se mis à faire quelques pas, dissimulant avec un talent relatif un mal qui travaillait ses articulations.

- Quel âge as tu, cent-quinze, cent-vingt ans peut-être ? Tu as déjà vu, et vécu trop d'horreurs. Nous nains et vous elfes, y compris les drows, avons de nombreuses choses en commun. J'aime le courage parfois idiot des humains, la folie inventive des gnomes, l'intrépidité des halfelins. Je respecte même l'efficace brutalité des orques, quoiqu'en pense l'émotionnelle fierté de mes frères. Mais les nains et les elfes... Nous partageons deux choses importantes, deux choses qui nous différencient des autres. Nous vivons longtemps, assez longtemps pour voir les conséquences de nos actes sur plusieurs générations, assez longtemps pour vivre pendant des siècles avec des images indélébiles, avec des blessures qui paraissent éternelles aux races plus éphémères. Mais surtout, nous ne sommes pas de ce monde. Même nos meilleurs prêtres ne sont pas assurés de savoir d'où viennent les nains quant à vous, je ne suis pas certain que la Féérie soit votre point de départ. Nos ancêtres viennent d'ailleurs, du fond des âges, de derrière la cape des étoiles. Et pourtant, avant les humains, puis à leur côté, nous nous sommes battus pour ce monde. Un jour, dans une lointaine antiquité, vos ancêtres sont arrivés ici pour combattre les dragons. Des dizaines de décennies plus tard, certains de vos seigneurs en faisaient leurs compagnons. Puis vous vous êtes entre-déchirés. Nous avons fait de même, plus tard. Après Delzoun, avant que les nains soient des clans, alors qu'ils étaient un empire.

Malgré tout ça... Malgré tout ça, il nous faut plus de temps qu'à bien d'autre pour comprendre ce qui devient évident en quelques années à d'autres.

J'avais à peu prêt le même âge, si je ne m'abuse, quand j'ai compris ce que n'ont jamais compris nombre des miens, ce que n'ont jamais compris les drows et - je le crois - ce que n'ont jamais compris les Ar-Tel-Quess. Je n'étais plus jeune, j'étais plus vieux que le plus vieux des humains, et pourtant il m'avait fallut tant de temps, plus d'un siècle pour comprendre que la paix n'était pas le résultat de la guerre. C'est le résultat d'un processus, le processus de construction de la cohésion. La guerre, c'est le moyen inutile, non avenu, de mauvais officiers incapables non pas de créer un consensus entre deux parties opposés, mais de permettre au temps de créer une nouvelle voie. Et, soyons très clair, la diplomatie aussi est un champ de bataille.

Il s'arrêta devant un morceau d'obsidienne et la gratta. Xarss l'occasion de constater que son index avait été remplacé par un doigt mécanique.

- En 1232 j'ai été envoyé par mes chefs à Valsessren. J'avais déjà vu des morts, beaucoup. Les Royaumes sont un monde de guerres permanentes. Mais là ce n'était pas la même chose. Les valiens venaient de s'entre-tuer pour des raisons dont ils n'étaient même pas certains. Le Seigneur du Crépuscule était accusé d'utiliser les arts sombres, mais je vais vous dire la vérité. En plus de ne jamais avoir été sur de la chose cent quarante ans après les évènements, moi, j'ai vu les cendres. J'ai vu les milliers de cadavres dans les rues d'une nation oblitérée par les épées, les haches et le feu magique. Les armées n'avaient pas épargnés les jeunes ou les civils, ni même les chiens, les chats et les chèvres. Les Vaux n'étaient pas nos alliés, bien sûr, mais ils n'était pas nos ennemis. D'ailleurs, soyons très clairs, à l'époque Sundabar n'était pas ce que vous connaissez et nous étions très loin de la Luruar d'aujourd'hui. Je ne comprenais pas pourquoi j'avais été envoyé ici. J'ai demandé en revenant. Mon chef m'a regardé, longuement.

Il se retourna et fixa Xarss en se rapprochant, ses pupilles d'acier blanc animés de souvenirs bien vivant.

- "C'est pour te faire comprendre que nos ennemis n'ont pas le monopole de l'horreur et de la trahison. Peu importe les dieux, les malédictions ou les destins, à la fin c'est l'orgueil, la nécessité ou l'avarice qui fait l'absurde et remplie les bourses des croquemorts. Et il n'y a rien d'autres qu'une volonté absolument inflexible, prêt à tout, même au plus difficile des pardon, aux sacrifices les plus impensables, qui pourra rompre le cycle sans fin". Il est mort vieux, moins que moi, mais vieux pour notre métier. Parce qu'il a consenti à ne pas mourir, il a consenti à sacrifier des hommes et des femmes qu'il savait moins utile que lui, quitte à être un être que les bardes et les prêtres conspueraient si il le connaissait. Parce qu'il savait qu'il y avait trop d'individus prêt à se sacrifier, et trop peu prêt à sacrifier les autres.

Son regard ne le quittait pas, comme si il l'examinait lui et tous ses ancêtres par le prisme de ses yeux.

- J'ai deux solutions, fils de Matriarche. Soit tu dis vrai, et tu n'as pas encore compris la leçon. Auquel cas tu pourrait devenir autre chose qu'un sacrifiable, si tu la retiens. Sois tu mens et auquel cas, je te ferais exécuter dans l'heure une fois que j'en aurais la certitude.

Il posa son doigt mécanique dans le creux de son plexus.

- Je n'ai pas besoin, la paix n'a pas besoin d'un idiot revanchard qui croit dans la bonté de ses anciens ennemis et dans l'ignominie de l'ensemble de ses pairs. J'ai besoin que tu crois qu'il y en à d'autres comme toi. J'ai besoin que tu crois que dans les temples de Menzoberranzan il y a des prêtresse qui vénèrent Ellistrae et implore le secours d'Angharradh. J'ai besoin que tu crois que dans les fosses de Ched Nasad, il y a des contremaîtres qui chaque jours cassent quelques anneaux de chaines pour permettre à quelques esclaves de s'échapper. J'ai besoin que tu crois que dans les couloir de la Maison Mizzryn il y a une petite elfe qui ne bat pas son jeune frère. J'ai besoin que ce soit ces drows là que tu appelles ton peuple, que tu te persuades que tu n'es pas seul. Je n'ai pas besoin d'un parjure qui se retourne contre un colosse indestructible. J'ai besoin d'une termite, une, capable d'en pousser d'autre à grignoter ses fondations. Il existe des elfes noirs qui valent mieux que le plus vertueux des aasimars. Ou en tout cas, j'ai besoin que ce soit une possibilité. Peu m'importe que tu te comportes comme un chien en rut, que tu insulte tout ce qui te passes sous le nez avec le soleil au dessus de ta tête. Tu ne me sers strictement à RIEN, si tu renies ton peuple. Je n'ai que faire, et je n'hésiterais pas à sacrifier un petit abruti qui vit dans ses rêves passés d'amoureux transi et qui oublie qu'il n'est pas une exception. J'ai besoin que tu veuilles les sauver, même si tu ne le peux pas. Si les drows ont décidés de vénérer Lolth, ils peuvent aussi décider de s'en séparer.

Il enleva son doigt et fit un signe à Ethel, qui hocha la tête. Elle sourit, s'inclina et s'éloigna, avant d'être suivi par un Boreg silencieux qui semblait déjà avoir oublié l'aventurier qu'il venait de laisser en vie. Quand Xarss se retourna, le duo avait déjà disparu, comme si il s'était muer dans la pierre. Il vit par contre partir les deux guetteurs, qui avant de se reculer dans l'ombre lui avait bien fait comprendre qu'il avait toujours été à leur merci.



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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