Aventure forestière, Episode 1

Seul Thojan avait explicitement répondu au jeune barbare quant à leur association pour les prochains jours. Sans plus de réaction, et vu le contexte, Nibor considéra que "qui ne dit mot consent", et d'une certaine manière, il en fut un peu rassuré.
Sortant un peu de son étonnement vis-à-vis de la druidesse, il reprit comme mécaniquement les gestes habituels que tout un chacun faisait lorsqu'on passait de l'exposition à une bonne drache dans un climat sombre à un abri au sec et éclairé (il eu d'ailleurs un autre regard d'étonnement vis-à-vis de la torche éternelle du prêtre ¤Woah, vachement pratique ce truc ! Moi et mes torches classiques...¤ mais, pragmatique, il s'en détourna assez vite, profitant juste de la lumière que l'objet procurait).
Il déposa son barda, commença à essorer ses vêtements autant que faire se peu, et était sur le point de vérifier et entretenir son matériel (sans plus de réaction de ses nouveaux comparses, il prendrait d'abord soin de ses affaires avant de relancer la discussion) quand le soudain silence du chien inquiéta visiblement quelques membres du groupe.

"-Peut-être des araignées", annonça Sève.
¤Curieuse première hypothèse... Quoi que, gros arbres, donc grosses araignées ? Hum, les autres n'ont pas l'air de réagir, ça ne doit pas être si inquiétante que ça...¤

"(...) on l'entendrait hurler (...)"
¤Sûrement... Quoi que, qu'est-ce qu'il disait tout ) l'heure ? Des spectres ? Hum... Le chien l'aurait senti, les animaux ont un bon instinct à ce niveau...¤
Le souvenir d'une histoire où des voyageurs utilisait des canaris (une espèce de petit oiseau que Nibor savait jaune, mais qu'il n'avait jamais vu) pour détecter divers dangers avec leur piaillements rassura un peu Nibor sur cette perspective.

Pragmatique, Nibor acquiesça à la remarque du prêtre : si le chien avait la gueule pleine, il ne pouvait pas aboyer. Et s'il était en danger, il n'aurait probablement pas la gueule pleine et aurait émis quelque son reconnaissable. Néanmoins...
- Avant de se poser, il faudrait peut-être faire un petit tour de reconnaissance dans ces racines, juste pour ne pas être pris au dépourvu si on se repose ici.

Nibor avait laissé son paquetage au sol, au sec et en évidence, mais prit ses armes en main alors qu'il s'avançait vers là où semblait être parti le chien.
- On n'y voit mouche par contre. Pourriez-vous venir éclairer par ici ? Qu'on ne se prenne pas les pieds dans les racines bêtement...

Début de la nuitée
Grandes averses

Quoi de plus courant qu'un chien aboie en pleine forêt ? Mais qu'il s'arrête net était plus étrange et pour certains du groupe alarmant. Sève fut la première à se mettre sur ses gardes, tenant de découvrir le moindre bruit ou mouvement suspect. Dommage que son aura lumineuse ne pouvait s'étendre au delà car bloquée par des piliers racinaux et arboricoles. Ses sens n'avaient rien décelé de suspect.

Enwel et Nibor partirent en éclaireur à la recherche du chien, ou de ce satané molosse comme l'a surnommé le prêtre de Torm. Le sol est mou et spongieux. Des toiles d'araignées étaient parsemées d'ici à là, ce qui pouvaient confirmer la thèse de présence d'araignées petites à plus grosses... Fort heureusement, le chien ne s'était pas aventuré très loin. Nibor fut le premier à le découvrir au sol, inerte. Il n'avait plus aucun signe de vie. Quoique en se rapprochant, on pouvait l'entendre respirer , même ronfler... Oui j'ai bien écrit RONFLER...

Stor, Sève et Thojan attendait avec vigilance le résultat de l'investigation de leurs deux compagnons. Les oreilles de Stor furent titillées par un bruit étrange à l'extérieur de l'arbre , qui étaient difficiles de distinguer sous cette pluie battante. En tendant l'oreille et plus attentif, il parvint à déceler leur origine : des loups qui hurlent et grognent. Ces cris se rapprochèrent, ce qui permirent à Thojan et Sève de les entendre cette fois ci. Sève les reconnut comme ceux de ses compagnons animaux qui avaient l'air sous leur gardes.

Si l'intérieur de l'arbre semblait non sécurisé, l'extérieur n'avait l'air pas plus engageant...

Lancers...

Sève - Jet de compétence : Perception : 4(d20) +7(deg) +3(Sag) = 14
Stor Mousseracie - Jet de compétence : Perception : 18(d20) +0(deg) +1(Sag) = 19
Thojan - Jet de compétence : Perception : 12(d20) +0(deg) +3(Sag) = 15

Il ne s'était pas aventuré bien profond dans ce début de tunnel noueux, sans une lumière efficace pour éclairer ses pas. Seuls les reflets de la torche éternelle du prêtre éclairait suffisamment, bien que faiblement (l'écorce, ça n'est pas un miroir...) leurs pieds pour ne pas trébucher. Mais il n'avait pas dû aller plus loin pour trouver le quadrupède affalé au sol. ¤ Endormi !? Mais... Quoi, comment ? ¤
N'ayant pas d'hypothèse immédiate expliquant un tel phénomène, la présence de mort-vivants récemment mentionnée fut ramenée à l'esprit de Nibor dans la liste des dangers potentiels, ainsi que les vraisemblables araignées dont la taille restait encore à déterminer. Il n'en fallait pas plus pour aiguiser le sens pragmatique du jeune barbare, qui lui conseilla de se rapprocher du groupe (et surtout de la lumière) et de les informer. Peut-être qu'eux auraient des idées...
- Le chien n'est pas loin, mais il dort !
Il insista sur le dernier mot, et son ton marquait son étonnement. Un chien narcoleptique, ça aurait été une première...
En attendant les avis de ses compagnons, il resta en alerte, et resserra sa prise sur son épée et son bouclier.
Au fond, le groupe avait peut-être cru se croire en sécurité en se mettant au sec, mais il restait néanmoins plus d'un angle d'attaque : ¤ L'extérieur, le(s) tunnel(s?), le haut ? Les araignées, ça peut rester dans un coin du plafond... ¤ Sur cette pensée, il vérifia au-dessus de leur têtes dans leur abri improvisé, mieux éclairé maintenant par la torche magique que par l'aura de la druidesse un instant plus tôt...

- Il dort ?

Machinalement, Stor répéta ces derniers mots sur un ton incrédule. Cet endormissement était bien trop brutal pour être naturel mais, d'un autre côté, il était plutôt rassurant. Même si la soudaine léthargie de Tronch indiquait, sans l'ombre d'un doute, que leur groupe était la cible d'individus peu amicaux, elle indiquait également que ces derniers n'en voulaient pas directement à leur vie. Tout cela semblait davantage le signe d'un désir de passer inaperçu que d'une volonté offensive plus létale. Dérangés par le chien, ses agresseurs l'avaient rapidement neutralisé, sans toutefois le tuer, et devaient maintenant se tenir sur leurs gardes, attendant d'en savoir plus pour agir à leur encontre.

Instinctivement, le petit barde pensait que les inconnus se terrant dans l'ombre étaient les fameux Elfes Sauvages, tant cette façon d'agir correspondait à ce qu'il avait lu à leur sujet : méfiant envers les étrangers, il était rare qu'ils ne tuent ces derniers, préférant se cacher ou les capturer pour les relâcher ensuite. Dans cette hypothèse, il convenait aux aventuriers de montrer leurs intentions pacifiques et d'essayer de nouer le contact.

- Ohé, s'écria Stor, avec son tact habituel, tout en se portant à hauteur de Nibor. On ne vous veut aucun mal. On cherche juste à nous protéger de la pluie... Promis... Nous partons au matin sans vous causer aucun tord et vous n'entendrez plus parler de nous... Quoique... Vous connaissez Urgon ? On le cherche... Ça fait plusieurs jours qu'il a disparu et sa femme s'inquiète. Vous savez pas où il est ?

Sans s'avancer davantage, le jeune Halflin scrutait la pénombre au delà des ombres projetées par les racines à l'intérieur du tronc. Il essayait de discerner le moindre mouvement ou de percevoir le bruit le plus léger, confirmant ses hypothèses. Dans ce silence relatif, les seuls sons qu'il percevait provenaient de l'extérieur et étaient loin d'être rassurant. Au danger intérieur à l'arbre semblait s'ajouter une menace extérieure, les prenant ainsi entre deux feux.

- C'est la voix de tes loups, non, Sève ?, s'enquit-il sans toutefois détourner le regard. Sais-tu ce qui les met dans cet état ?

- Ohé, reprit-il à l'intention des hypothétiques habitants des lieux. Vous m'entendez ? Nous ne voulons que rester en paix avec vous...

Observant toujours les toiles d’araignées, les sens aux aguets, la druide n’était toujours pas rassuré sur l’intérieur du Séquoia. Le dernier mot appuyé de Nibor, les paroles de Stor et ses loups au loin qui hurlaient, rompirent sa concentration. Elle n’avait rien décelé mais ça n voulait pas dire qu’il n’y avait rien.

- Il se peut qu’il soit victime d’un sort de sommeil, nous avons peut-être dérangé l’invisible. Nibor, nous avons récupéré une épée de maitre et une bourse sur le cadavre d’un cueilleur, cela pourrait être ton homme ? La forêt est…

Alertée par ses loups une nouvelle fois, Sève, par sa simple volonté, arrêta d’émettre sa douce lumière. Elle semblait inquiète mais sortir comme une luciole ne serait pas une bonne idée. Elle déposa sur le sol spongieux sa tente arboricole et le panier de champignons avant d’interpeller le barde :

- Stor, je me demande ce qu’ils ont encore, cela ne s’arrête pas, il se pourrait que je les fasse rentrer, la pluie n’est surement pas notre plus grand danger.

Alliant les gestes à la parole, Sève remit son capuchon et le nez dehors. Elle adorait la pluie mais pas les nuits noires. La druide s’éloigna en direction des grognements, en se hâtant elle trébucha. Elle n’y voyait plus rien. Elle continua en courant sous la pluie à quatre pattes comme le ferait un animal. Ces os craquèrent à plusieurs reprises, sa mâchoire s’allongea, un pelage noir se fondit dans la nuit. Elle venait de se transformer en louve. Elle s’arrêta pour hurler et communiquer avec les siens :

- Tristan, Trompette, qu’est ce qui se passe ?

Le prêtre ne savait plus où donner de la tête. Quand Nibor avait voulu aller chercher le chien, il avait déposé comme lui ses sacs sur le sol sec, pour ne garder que sa lourde armure et ses armes. Sa torche magique scintillait dans sa main droite, illuminant l'intérieur de l'arbre. Il ne s'engagea pas dans le dédale de racines, cependant, se sentant peu agile dans un endroit sinueux, et laissa le barbare prospecter.

La découverte du chien sain et sauf eut au moins un côté rassurant: il n'y avait pas là un nouveau carnassier qui allait essayer de les bouffer. Laissant le sauvetage de l'animal à sa maîtresse elfique, le prêtre n'eut pas le temps de suggérer la présence de spores soporifiques —une histoire entendue dans la taverne sur le danger de respirer certaines émanations fongiques— que Stor commençait déjà à interpeller des êtres invisibles.

– Vous voyez quelqu'un ? Qui ? Combien sont-ils ?

Quand on lui expliqua, Thojan ajouta sa voix à celle de Stor et énonça dans différentes langues leurs intentions pacifiques. Mais il y avait peu de chances que des habitants de la forêt profonde, caché aux yeux des humains depuis des siècles, comprennent un seul des dialectes humains qu'il connaissait. A tout hasard, il prononça plusieurs fois "paix" en céleste, avant d'entendre les grognements des loups. Sève le devança, et se transforma en une bête sauvage en s'éloignant dans la nuit. C'était beaucoup pour une seule journée...

Thojan pensa à nouveau à quel point la vie d'aventure était différente d'une existence plus urbaine: les dangers et les surprises n'étaient pas les mêmes. Dans son esprit, les nouveautés et les informations s'accumulaient, peinant à s'empiler comme des briques bien rangées. Il venait à peine de parvenir à mémoriser les premières syllabes du nom de la barbare...

Il eut un soudain élan de sympathie pour ce nouveau venu nommé Nibor, qui paraissait simple et franc, sans artifice. Entre autres elfes, enchanteur halfelin et femme-loup, Thojan se voyait plus d'affinités avec ce mercenaire local. Sans vraiment douter des bonnes intentions de chacun, il ne pouvait que comprendre comment de telles différences de culture et de communication rendaient si souvent la coopération difficile entre les peuples. Il continua d'illuminer l'intérieur de l'arbre, et de scruter autant l'extérieur sombre que les racines entrelacées. Il serait prêt à toute nouvelle attaque, et à travers le médaillon qui lui battait la poitrine, Torm était avec lui.

– Regroupons-nous, restez à couvert. Ne brandissez pas d'armes ouvertement.

Un grognement d'estomac éroda quelque peu la patience qu'il aurait dans le cas d'éventuelles négociations. Il repoussa ces sentiments secondaires, focalisa son attention sur les environs, et sa volonté sur la poursuite de sa quête. L'échec n'était pas une option, car cela mettrait à mal le clergé de Torm et la cause du Bien. Les dragons ravageaient Faerûn, et le culte ne pouvait pas être laissé libre d'en tirer profit.

Tests de perception tous azimuts

Début de la nuitée
Grandes averses


Sève

Le hurlement de ses compagnons avait fait sortir la druide de sa tanière. Dehors c'était le déluge. Ajouté à la noirceur de la nuit, c'est dire si la visibilité était quasi nulle. Sève se transforma en louve. Sous cette forme animale, elle pourrait communiquer avec ses loups, même si leur langage était bien plus basique que celui de la civilisation humaine. Elle se repéra à leur cris pour les retrouver. Elle n'eut pas long à faire car ils étaient très proche de l'arbre où le groupe s'était réfugié. Leurs cris sonnaient comme une alerte à un danger et leur panique était perceptible. En temps normal, ils auraient décampé mais leur esprit de meute les avaient poussés à prévenir Sève qu'ils considéraient comme des leurs. La prudence s'imposait donc et à juste raison : à une distance d'une dizaine de mètres, elle aperçut à ce qu'il aurait pu ressembler à un humain, peut être un elfe sauf que que son corps était lumineux et semi-transparent. Il lui manquait un bras, le gauche. Ses pieds ne touchaient pas le sol. Il flottait. Elle ne savait pas à quoi elle avait affaire mais la froideur qu'il lui inspirait lui suggérait d'être la plus prudente possible, comme elle entendait le désir de ses compagnons de décamper au plus vite. Surtout que la créature translucide venait de tourner son visage dans leur direction...

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Note : Sève et les loups ont pour l'instant l'initiative
Le jet "montée de niveau" était en fait un jet de connaissance religion es c'est un échec. Tu ne connais donc pas la nature de la créature même si tu sens que c'est non naturel et très dangereux.

Les autres

Stor s'était lancé dans un dialogue ou plutôt un monologue. Personne ne répondit à ses appels. Mais y avait il quelqu'un ou quelque chose au coeur de cet arbre, susceptible de communiquer avec lui ?

Thojan était quand à lui aux aguets. Compliqué de détecter le moindre bruit avec ce déluge dehors. Il éclairait ce qu'il peut avec sa torche. Mais rien de rien... mais peut être parce qu'il n 'y avait rien ?

Enwel, aidée par la lumière de la torche, rejoignit le groupe. Elle portait dans ses bras le chien qui dormait très profondément. Qui eut cru qu'en deux trois mouvements, il aurait pu s'endormir aussi vite ? La forestière se doutait qu'il y avait là anguille sous roche. Elle examina donc le corps avec la plus grande attention : pas de trace de morsure ce qui éliminait la thèse d'araignée, ah ! Sur sa patte gauche était plantée une tige, trop grande pour être une épine. Elle la retira avec la plus grande minutie.

Nibor, à ses côtés, suivait avec attention l'inspection de la rôdeuse, même si son esprit et ses sens restaient en alerte. Quand il vit l'objet, il mit toute de suite un nom dessus. C'était comme une flèche mais en miniature. Comme un éclair de génie qui le traversa, il fit le rapprochement avec une histoire de fée qu'il avait déjà du entendre, le genre de fée qui peut se rendre invisible et endormir quelqu'un avec une flèche.

- Nous ne voulions pas lui faire du mal mais il allait attirer l'Ombre de la mort.

- La gentille druide, en danger !

- Cachez vous !!

Ce fut comme un concert de voix qui était un peu enfantine avec des accents qu'on peut rapprocher de l'elfique. Le son venait un peu de nulle part. Stor distingua lui trois voix.

Lancers...

Stor Mousseracie - Jet de compétence : Social : 3(d20) +6(deg) +4(Cha) = 13
Thojan - Jet de compétence : Perception : 1(d20) +0(deg) +3(Sag) = 4
Sève - Dé de vie montée de niveau : 3(d20) +0(deg) = 3
Nibor - Jet de compétence : Connaissance (nature) : 20(d20) +1(deg) +0(Int) = 21

Seul, le silence répondait aux tentatives de dialogue de Stor, amenant une petite grimace de contrariété sur son visage. D'un naturel avenant et plutôt social, le petite barde n'avait pas l'habitude de ne susciter que l'indifférence - de se prendre un vent, en langage plus familier. À un tel point qu'il en venait presque à croire que le soudain endormissement de Tronch relevait d'un phénomène naturel et que l'intérieur de l'arbre n'abritait aucun autre occupant que ses compagnons d'aventure.

Alors que, de guerre lasse, Stor allait hausser les épaules et renoncer à poursuivre un monologue stérile, un faible bruit se fit entendre, émanant des cavités de l'écorce, comme un écho timide aux paroles du Halflin. Tendant l'oreille, il parvint à distinguer ce qu'on leur disait.

- Y'a du monde ici, murmura-t-il à l'adresse de ses compagnons. Je ne sais pas qui se cache dans l'ombre mais ils ne nous sont pas hostiles.

Le visage de Stor se figea brusquement.

- Par contre, Sève est en danger dehors, poursuivit-il, d'une voix plus tendue. L'Ombre de la mort, apparemment... Ça ne serait pas l'espèce de spectre qui roderait dans le coin ?

Jetant un rapide coup d’œil sur le dard que Nibor venait de retirer de la patte du chien, le barde fouilla rapidement dans sa mémoire pour essayer d'identifier le propriétaire du projectile. Tout en maudissant son manque de connaissance du monde féerique et de ses habitants, Stor essaya de nouveau de nouer le contact.

- Eh, vous êtes là ?, reprit-il en commun. ¤Quel malheur que je ne parle pas un seul mot de Sylvain...¤. Nous voulons vous aider. Qui est l'Ombre de la mort ? Vous en savez davantage à son sujet ?

Utilisation du Savoir bardique pour identifier à quelle espère appartiennent les fées.
Test de Social pour tenter d'obtenir leur aide.

Le prêtre n'avait pas bien perçu tout ce qui venait de se dire, au cœur du déluge et de ces piaillements dont il n'avait pas l'habitude. Jamais ses pupilles, aussi dissipés fussent-ils, n'avaient produit pareille cacophonie. Leurs interlocuteurs étaient multiples...

¤ Sans doute des esprits de la forêt... Eux doivent connaître la région comme leur poche.¤

Mais une des informations, explicitée par Stor, frappa Thojan comme la foudre. L'ombre de la mort ne pouvait être qu'une métaphore pour un être horriblement dangereux: le mort-vivant qui hantait les lieux était proche. Et Sève venait de sortir au dehors ! Le barde était arrivé à la même conclusion que lui.

Avant que les autres ne puissent dire un mot de plus, Thojan s'était débarrassé de son bouclier et de son heaume: ils ne lui seraient d'aucune utilité face à une créature éthérée. De même, toute cette belle écorce et ces racines noueuses seraient autant de voies de passage pour un être qui n'était qu'à moitié sur le plan matériel. Il rangea son épée au fourreau et clama:

– L'ennemi est proche ! Et seul un lieu consacré nous protégerait.

D'un geste vif, il repoussa une mèche de cheveux collée sur son front, et empoigna la chaîne de son symbole divin. Le médaillon représentant la main gantée de Torm, paume ouverte, se nimba d'une faible lumière quand le tormtar commença à psalmodier:

– Veni Torm verus, reple tuorum corda fidelium, libera nos a malo.

Il termina son incantation en apposant sa paume droite sur son front, puis expliqua à ses compagnons:

– Je vais tenter de le repousser, mais toute aide sera la bienvenue. Stor, si j'en appelle à vous, reproduisez votre chant, il m'aidera à canaliser l'énergie positive. C'est notre seule arme face à une telle créature...

Sans autre intervention de ses alliés ou de leurs hôtes invisibles, Thojan se dirigea vers l'extérieur. Fatigué et affaibli, il doutait d'être capable de canaliser assez d'énergie pour venir à bout d'un spectre, mais ne pouvait se permettre d'hésiter. Sa volonté et celle de ses compagnons pourraient faire la différence entre la vie et la mort. Il marcha comme dans un rêve, ses sens étouffés et transportés dans le passé. Le visage de sa mère s'imposa à lui, et elle caressa sa joue. Il n'avait pas quinze ans, et son père criait:

– Seigneur Torm ! Prends nos vies !
– Prends nos vies, et protège nos enfants.

La seconde voix, murmurée, de sa mère disparut au moment où un éclat bleu azur balaya son champ de vision. Devant lui, la pluie tombait à verse, mais Thojan souriait...

Thojan lance Protection contre le mal (3 min)

Il s'était enchainé plusieurs choses en peu de temps, alors que Nibor repensait brièvement à l'histoire qui faisait mention de telles petites fléchettes soporifiques...

Rencontre en lisière de forêt, par Tristan

- Il faisait froid à cette période. On escortait une petite caravane qui ne transportait pas grand chose, juste assez pour nous faire passer pour de simples marchands. En vérité, notre objectif était de protéger quelqu'un qui voulait voyager incognito. Quelqu'un d'important, inutile de me demander qui, peu importe.
- Le voyage était long et le climat ne nous facilitait pas la tâche. Entre les averses glaçantes à la limite de la grêle et les nuages si denses qu'ils obscurcissaient le soleil, la visibilité n'était pas bonne, c'est le moins qu'on puisse dire, et on priait Tymora pour qu'elle soit avec nous.
- Cela faisait plusieurs jours qu'on avançait sous ce foutu temps en longeant la lisière d'une forêt. Cela avait au moins l'avantage de faire un peu écran contre le vent, et on y trouvait tout le bois nécessaire pour faire du feu pour la nuit. Mais ce soir-là, j'avais l'impression étrange d'être observé, comme si des yeux se cachaient entre les feuilles jaunes et rouges d'automne.
- Je partis alors en reconnaissance, après avoir mis en garde mes camarades, m'éloignant d'abord de la forêt pour y revenir en faisant une grand boucle. Je comptais sur mon manteau pour me fondre dans l'environnement.
- Dans un premier temps, je ne vis rien. Je progressais lentement, pour garder l'effet de surprise si cela s'avérait nécessaire. Le froid engourdissait mes mouvements, mais le vent dans les hautes branches camouflait les quelques craquements de branches que je produisais en m'avançant.
- Puis finalement, je vis quelque chose. Au sol à quelque dizaines de pas se trouvait étendu un corps. Rien ne bougeait, et je restais bien camouflé dans ma cape pour déceler l'antagoniste, car évidemment, il est bien peu probable que le bonhomme soit tombé d'un arbre !
- C'est après de longues minutes que je vis enfin un mouvement qui ne semblait pas n'être que le vent dans les feuilles. Deux petites créatures volaient de branches en branches, revenant de la direction des deux chariots, et s'arrêtèrent près du corps étendu. J'étais trop loin pour les entendre mais elles semblaient discuter.
- Si vous avez bien écouté les leçons de maître Herdos, vous devez avoir déjà compris ! Il s'agissait de petites fées, de petits esprits des forêts. Malheureusement, je ne connaissais pas plus que quelques mots en Sylvestre à cette époque, et je n'étais pas sûr que les aborder était une bonne idée, mais c'était plus fort que moi.
- Me levant lentement, je les saluai de loin dans un mélange approximatif de commun et Sylvestre, mais malgré mes précautions, je devais leur paraître comme une menace : je n'avais pas fini ma phrase qu'elles disparaissaient toutes deux de ma vue, et quelques secondes après je vis deux petits projectiles lancés vers moi. J'en esquivai un, l'autre se planta dans mon manteau sans me toucher. Je ne savais pas quoi faire, et je devinai que le bougre étendu là n'avait pas eu ma chance. Je n'hésitai pas longtemps, elles ne voulaient manifestement pas discuter : j'ai couru pour sortir de la forêt, et j'ai rejoint les autres.
- J'espérais qu'elles n'auraient pas de raison de me poursuivre, et j'avais raison. J'informai mes camarades pour qu'ils ne fassent pas l'erreur de s'aventurer trop loin dans le bois, et j'appris par l'un d'eux que la fléchette était sûrement soporifique. La suite du voyage se passa sans encombre. J'ai toujours gardé la petite fléchette (que voici) qui s'était plantée dans mon manteau, en souvenir.
- Vis-à-vis du gars étendu dans le froid, je ne sais pas ce qu'il est devenu, mais mon hypothèse est qu'il n'était pas là par hasard : il devait sûrement nous suivre, pour je ne sais quelle raison puisqu'il était seul, mais que la petite pause soporifique l'empêcha de faire ce qu'il devait. Il en fut surement quitte pour un gros refroidissement...

S'adressant à Stor, qui voulait interpeller les habitants du lieu, Nibor précisa :
- Des esprits des bois, ce sont des petites fées ! Des fléchette soporifique, elles peuvent se rendre invisibles... Aucun doute !
préciser quelle espèce de fée ? Nibor sait-il cela avec son 20 naturel ? est-ce seulement utile de savoir plus que "ce sont de petites fées" ? ^^

Mais la menace extérieure prit vite le dessus dans l'esprit du jeune barbare. "L'Ombre de la mort" ? La druidesse en danger ? Celle qui un instant plus tôt était apparue comme digne de foi, sans le moindre doute ? Nibor ne pouvait pas rester sans rien faire, mais quelle aide pouvait-il apporter contre "l'Ombre de la mort" ?

"– L'ennemi est proche ! Et seul un lieu consacré nous protégerait.
- (...)
– Je vais tenter de le repousser (...)"

Le prêtre semblait savoir quoi faire, lui. Au moins, il avait un plan. Il s'était allégé d'une partie de son fardeau de combat. Cela certifia Nibor qu'il n'était probablement pas d'une grande aide dans cette situation... Silencieux, il réfléchit. Que pouvait-il savoir qui aurait la moindre chance d'être utile, ici et maintenant ? Vite, que pourrait-il faire ?

Instinctivement, il se tint prêt à courir aider Thojan si ce dernier était en difficulté, mais il le laissa s'avancer seul, récitant ses prières, et songea à tout ce qu'il avait entendu concernant un ou des morts-vivants, spécifiquement dans cette région... Mais malheureusement, quand on passe si peu de temps en ville que lui, on n'entend pas beaucoup de ragot, légendes et autres histoires.

¤ Allez, n'importe quoi... Un temple dans les environs ? Un lieu où quelqu'un est mort de manière étrange ? ... Le clan saurait quoi faire contre des non-morts... Qu'est-ce qu'elle disait, cette histoire ? ¤