Aventure forestière, Episode 1

POST DE SEVE

Eldath lui avait accordé ce sort d’enchevêtrement. Cela allait permettre au groupe d’échapper temporairement à l’attaque des araignées et de s’organiser plus calmement sur la marche à suivre. Le sort n’était pas très puissant, il allait immobiliser les plus petites vermines un instant, certaines plus grosses pouvaient passer à travers ou être ralenti. De plus la durée du sortilège de transmutation allait leur laisser à peine cinq petites minutes avant de disparaitre. Stor voulait contourner la végétation emmêlée par la droite. Pourquoi pas ! La druide répondit au prêtre qui se trouvait non loin d’elle :

- Une ou deux devant nous, de la taille de Tristan, mais il y en existe des bien plus grosses. Ne te fit pas à la taille, celle-ci pourrait nous ralentir bien plus que cette végétation ! La toile qu’elle expulse est une véritable saloperie !

La druide était plus que sérieuse, l’une d’entre elle avait failli ôter la vie de son père. Elle n’avait pas vraiment le choix. Il fallait qu’elle parte en éclaireur pour voir ce qu’il en était. Le Trio était peut-être lui aussi empêtrer dans la végétation voire même qui sait dans une toile ! Se déplacer tout droit dans cette forêt serait impossible, même Tristan en était incapable. Rester alors une solution : les airs. Sève avait déjà vu son père se transformer en aigle, elle connaissait bien ces animaux et admirer leur splendeur. Alors qu’elle allait se concentrer pour sa transformation, Tristan alerta à nouveau mais ce coup-ci il ne s’agissait pas d’araignée non une voix féminine elfique interpella le groupe de manière plutôt autoritaire. Sève n’avait pas vraiment d’arme à part ce bâton, elle le laissa tomber au sol en levant les mains sans faire de geste brusque.

- Alae, nous venons de découvrir la mort violente d’un des nôtres.
Nous sommes à la recherche de trois individus dont un de taille imposante, de fées qui ont étrangement disparues de champignons étoilés mais aussi d’un apothicaire nommé Urgon,.

Cette forêt n’est plus celle que mon père me narré. Nous avons échappé à un Tendriculaire et pas plus tard qu’hier soir nous avons survécu à une attaque de spectre. Et maintenant ces araignées nous barre le chemin nous allions les contourner.

Seriez vous nous apportez un peu d’aide ? Je me nomme Sève

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Social

Décidés à aller de l'avant, Stor et Thojan avaient amorcé quelques pas pour contourner le secteur encore aux prises avec la végétation rendue folle par le sortilège de Sève. Certes, il aurait été tout aussi efficace d'attendre sur la place la dissipation du sort mais le jeune Hin ne pouvait décidément pas rester cinq minutes sans rien faire...

Las, il serait dit que les aventuriers ne devaient pas aller très loin. avec ces flèches venant de se ficher devant leurs pieds, le message était clair, il fallait rester là.

Faisant face aux nouveaux venus, Stor leva lentement les mains en les écartant légèrement, laissant sa fronde se dérouler naturellement le long de son avant-bras, simplement retenue à son poignet par une lanière de cuir.

Ainsi, ils étaient finalement apparus, ces fameux Elfes Sauvages, maîtres invisibles de la forêt. Satisfait de les voir enfin, le barde allait les apostropher joyeusement, ainsi qu'il en avait l'habitude, lorsqu'il fut devancé par la druide. Finalement, cette dernière avait assez bien résumé la situation et il n'y aurait, au fond, plus rien à ajouter. Mais cela aurait été sans compter sur l’irrésistible besoin qu'avait Stor de mettre son grain de sel dans la moindre conversation, rajoutant quelques détails, quitte à broder un peu la réalité.

- Ces araignées ne sont, de toute évidence, pas d'origine naturelle, compléta le Halfelin. Est-ce vous qui les avez invoquées ou ont-elles été introduites ici par des êtres malfaisants ? Comme vous l'a expliqué Sève, nous sommes à la recherche d'Urgon qui a disparu depuis plusieurs jours. Vous connaissez bien Urgon, n'est-ce pas ? Sauriez-vous ce qui lui est arrivé ?

Le regard vif de Stor allait d'un Elfe à l'autre tandis que son corps n'esquissait aucun geste qui aurait pu être mal interprété. S'efforçant de donner des accents de sincérité dans sa voix, le barde poursuivit:

- Nous avons appris, depuis, l'existence d'un trio étrange et la disparition de jeunes fées. Tout cela doit être lié. Je vous assure que nos intentions sont bonnes, nous sommes envoyés par ceux de Brost pour retrouver Urgon. Je sais que rien ne vous est étranger dans les événements survenant dans cette forêt et vous devez bien savoir quelque chose sur ces mystères...

Utilisation de "Social".

Du paquetage épars de Nibor, Thojan n'avait récupéré qu'une dague et une bourse de pièces. Les autres armes ne feraient que l'encombrer, et s'il n'avait rien d'un maître-tireur, Thojan avait déjà quelque fois lancé des dagues sur des mannequins d'entraînement. Une araignée, ça ferait à peu près la même taille... Il tenait la lame par sa pointe, prêt à la projeter sur tout arthropode mal intentionné, et contournait la zone d'effet du sort. Avec un peu de chance...

– Et merde...

A chaque moment depuis qu'ils étaient entrés dans cette forêt, Thojan s'y était attendu: les conflits entre elfes et téthyriens étaient légion. Il leva aussitôt son bouclier et sa main droite, adoptant une position défensive. Il ne fallut qu'un instant pour qu'on leur délivre un ultimatum et que le prêtre ne réalise qu'il tenait encore la dague de Nibor. Ni son attitude, ni son écartement langagier n'étaient acceptables, et il s'en morigéna vivement.

Ouvrant grande la main, paume levée vers les elfes, il laissa choir la dague et chercha à montrer sa bonne foi. D'un mouvement de tête, il vit que Sève, à une dizaine de mètres de là, était dans la même situation. Il était bien en peine de comprendre leur langue, mais leur interlocutrice avait utilisé la langue commune. C'était déjà ça: ils voulaient communiquer.

– Nous venons en paix ! ajouta précipitamment Thojan

Sève était fort loin pour qu'il comprenne bien son discours, aussi insista-t-il sur la présence du trio de malfaiteurs et sur les deux araignées, désormais dans leur dos.

– Nous les pensons tout proches. Ces hommes cherchent l'étoile des fées. Ils sont dangereux et ont un mage parmi eux. Tout ce que nous voulons, c'est les empêcher de nuire. Nous n'avons pas de querelle avec votre peuple, au contraire du spectre qui hantait les lieux la nuit passée...

Les bons gestes et les bons mots permirent de donner un répit au groupe d'aventuriers. Les elfes tenaient toujours leurs arcs pointés sur eux mais on pouvait sentir une inflexion dans leur main bandant l'arc un peu relâchée.

Leur chef (supposé car elle seule prit la parole), une elfe à la chevelure d'or, baissa son arc pour inspecter avec prudence le lieu et surtout l'endroit de l'explosion. Elle analysa également les traces au sol mais n'avança pas plus loin voyant la végétation s'animer.

Les araignées venaient de disparaître comme d'un coup de baguette magique.

- Vous avez affronté un puissant magicien. Il doit être loin maintenant. Urgon est avec nous en sécurité. Nous ne pouvons rester plus longtemps ici.

Malgré sa voix chantante, son ton avait été aussi froid que l'acier d'une lame. Un éclaireur vint lui chuchoter quelques mots elfiques.

- Les fées nous ont confirmé vos propos. L'une des vôtres est très malade. Nos allons la soigner en la ramenant dans notre demeure. Allez vous nous accompagner ? Vous voulez peut être continuer à pourchasser ceux qui ont profané cette forêt avec leur magie ? Je conseille d'être patient. Ils reviendront. Et c'est le territoire de l'ombre de la mort, vous avez du la croiser cette nuit, non ? Alors votre choix ?

Lancers...

Stor Mousseracie - Jet de compétence : Social : 4(d20) +6(deg) +4(Cha) = 14 vs DD15 ~ Echec
Sève - Jet de compétence : Social : 8(d20) +7(deg) +3(Cha) +2 (VP) +2 (Bn) = 22 vs DD15 ~ Réussite
Thojan - Jet de compétence : Social : 16(d20) +4(deg) +2(Cha) = 22 vs DD15 ~ Réussite

L'heure n'était pas à l'amitié exubérante mais l'animosité initiale semblait s'être un peu dissipée. Stor fut quelque peu vexé de se voir partiellement ignoré par l'Elfe qui leur parlait, cette dernière préférant manifestement converser avec ses compagnons. Faisant contre mauvaise fortune, bon cœur, et ravalant sa fierté par la même occasion, le jeune Hin ne perdait pas une miette des informations qui venaient de leur être données. Ainsi, Urgon était sain et sauf, ce qui concluait de la meilleure manière qui soit la mission initiale mais le barde sentait bien qu'ils n'étaient pas arrivés au terme de leur travail.

- Je suis heureux de savoir que maître Urgon se porte bien, répliqua-t-il, espérant entrer dans les bonnes grâces des elfes. Sa famille est réellement inquiète sur son sort. Il aurait tout de même dû les rassurer sur son sort plutôt que de les laisser ainsi dans l'incertitude.

L'invitation des Elfes était bien tentante et permettrait certainement de faire le point avec eux, plutôt que de courir à l'aveuglette après une proie insaisissable. Les objectifs de chacun étaient différents et Stor se doutait bien que Thojan allait manifester toute son impatience et signifier sa volonté de poursuivre la traque sans délai.

- Savez-vous ce qui a poussé maître Urgon à venir se réfugier chez vous, plutôt que de rentrer chez lui ? demanda le Halfelin, soucieux d'en apprendre davantage. Je vous remercie de votre invitation et suis, en effet, partisan de vous suivre pour tâcher d'éclaircir tout ça, avec votre aide. Comme vous le soulignez, la patience est souvent la meilleure approche et permet d'accroître la connaissance. Ceux que nous poursuivrons ne disparaîtront pas et, mieux informés, nous aurons toutes les chances de les contrer. D'autant que je suppose que vous les gardez toujours à l’œil...

Volontaire, Stor laissa la fin de sa phrase en suspend, attendant d'entendre les argument de ses compagnons d'aventure. Si la mission du Hin était pratiquement terminée - il restait toutefois à revenir à Brost avec l'apothicaire, il se sentait impliqué dans la même galère que les autres et ne leur ferait pas faux-bond. Mais, dans l'immédiat, la priorité était de quitter cet endroit, surtout si ces lieux étaient le terrain de chasse du spectre qu'ils avaient déjà affronté.

Dans les églises du bien, on trouvait différents types d'individus. Les doctes, sages et savants, ne sortaient jamais de leur temple où ils dissertaient du monde sans presque y prendre part. A l'opposé, les croisés et champions étaient des illuminés ambulants prêts à tout au nom de leur dieu, prosélytes et irréfléchis. Au milieu, on trouvait la masse anonyme des soigneurs, clercs et chapelains, mais qui ne quittaient pas souvent la région de leur sanctuaire. Les oisifs et les corrompus, eux, avaient été purgés du clergé de Torm après le Temps des Troubles...

Thojan était un hybride improbable, ayant bénéficié non seulement d'une initiation approfondie, mais aussi d'une formation pragmatique et désillusionnée au maniement des armes. Et s'il avait une quête à accomplir, il n'allait pas foncer tête baissée. Les elfes connaissaient la forêt, et le spectre. L'apothicaire-mycologue était avec eux et pourrait le renseigner sur l'étoile des fées. Et la logique des elfes rappelait celle de son ancien mentor de la garde:

– Sois patient. Ils reviendront. Les malfrats, c'est comme les rats, pour s'en débarrasser, faut les piéger.

Après un très long temps de réflexion —pour un humain—, Thojan opina du heaume et alla dans le même sens que Stor.

– Je vous accompagnerai, si vous le permettez. J'ai pour but d'empêcher ces profanateurs de nuire... davantage. Mes compagnons et moi avons besoin d'aide: deux des nôtres se trouvent dans un arbre creux, à quelques centaines de mètres d'ici, et seuls, nous ne pouvons rien contre cette "ombre de la mort".

Il allait s'assurer que leurs deux compagnes elfes soient secourues, et que le trio soit dûment pisté. Du reste, éradiquer la menace du spectre passerait au second plan, derrière l'arrestation des malfrats et l'obtention de renseignements sur l'étoile des fées. A tout hasard, il posa d'ailleurs la question à leur interlocutrice. Peut-être connaissait-elle les propriétés de ce champignon ?

L'ambiance se détendait, comme les arcs. Toutefois la méfiance était encore un peu perceptible malgré les qualités diplomatiques du groupe. Les hommes avaient bien trop de fois montré un visage de barbarie et de destruction du milieu sylvestre. Ils sont conviés à le suivre mais avec arme rangée et attachée à leur fourreau. Dans le territoire des elfes, on leur assure qu'ils ne risquent rien. La végétation se faisait de plus en plus dense, formant des labyrinthes d'arbres et de buissons. Sans connaître le chemin, c'est s'y perdre assurément.
Au bout d'une heure de marche, ils arrivèrent dans un village totalement perché et camouflé dans des arbres larges et robustes. Ils perçoivent quelques regards curieux. On les regardait comme des bêtes curieuses.

La chef de troupe s'appelle Ysmeann Meliamne. Elle a l'air sur d'elle et ses guerriers l'obéissent au doigt et à l'oeil. C'est elle qui répondit à leurs questions dans la mesure où elle pouvait leur répondre.

- Urgon a trouvé refuge chez nous. Il est considéré comme un Ruathar, un ami... Les personnes que vous traquez l'avaient capturé pour qu'il les emmène aux champignons de fées. Ce champignon, chez nous, on l'utilise pour soigner une certaine maladie que les pratiquants de la magie profane du Beau Peuple peuvent contracter. C'est une maladie fort heureusement rare. Elle aurait d'autre propriété liée peut être à de puissants sortilège. Vous pourrez en parler à Maître Urgon.

Elle leur désigna d'un mouvement de tête la demeure au dessus de leur tête. Un système ingénieux mécanique de liane et de poulis permettait de monter une sorte de cage d'ascenseur jusqu'à la hauteur de la demeure. Avant qu'ils montent, elle leur laisse quelques consignes :

- Ça sera votre point de ralliement. Je vous demande de ne pas vous en éloigner par mesure de sécurités et notamment sans escorte. Beaucoup d'entre nous n'aiment guère les humains. Vous êtes à peine tolérées ici. Vos blessés ont été amenés auprès de notre guérisseur. Notre chef de tribu vous recevra quand le soleil sera prêt à se coucher. Il veut vous parler.

Urgon était entrain de manger une soupe dans une coupelle en bois lorsqu'ils montèrent jusqu'à lui. L'halfelin avait l'air d'être en bonne santé même si son visage gardait les traces (des bleus) de quelques coups. La demeure et le mobilier sont très basiques, tout en bois mais avec des sculptures animalières, florales et géométriques qui en font leur originalité. Ils comprennent qu'ils doivent se déchausser avant d'entrer. Le sol est sec, tapissé par une végétation mousseuse et agréable au toucher, ce qui montre tout l'art elfique dans l'architecture sylvestre. L'éclairage est également naturelle, produit par des fleurs et des mousses fluorescentes.

- Heureuses rencontres les aventuriers, vous êtes venus pour moi et me ramener à la maison ?

Thojan n'avait jamais beaucoup fréquenté d'elfes. Dans le Vaste, ils étaient presque un mythe de la forêt grise, de l'autre côté des montagnes de Viteterre. Les gobelins et les orques avaient sans doute veillé à leur extinction. Et de l'autre côté du Bief des Dragons, l'impénétrable forêt de Cormanthor ne lui avait pas livré des témoignages bien plus concrets. Des aventuriers de passage ou des individus esseulés, certes, mais une authentique communauté elfique ? Le prêtre n'en avait jamais vue ! Il ne pouvait qu'admirer l'ingéniosité et la symbiose qui régnaient dans ces constructions. Quand leur guide leur demanda de rester cloîtré, Thojan y vit l'expression des tensions raciales avec les téthyriens.

– Nous ferons comme il vous plaira. Paix sur votre demeure.

Dans un geste presque théâtral, le prêtre détacha son ceinturon et tendit son épée gainée à l'elfe. C'était une coutume humaine que d'offrir son arme à l'hôtesse de maison, en gage de bonne foi. Et s'il imaginait que les téthyriens et les elfes avaient d'autres habitudes que celles de sa mère —damarienne— et son père —chondathien—, Thojan se dit que c'était le moins qu'il pouvait faire, pour tenter de rassurer leurs hôtes.

Ce fut avec un plaisir non dissimulé qu'il se défit de ses bottes, son heaume et de son armure, sans parler de son paquetage. Il s'adressa à ses compagnons, comme pour détendre l'atmosphère:

– Un paladin de mes amis, Murdock, est plus petit et râblé que moi, mais je lui ai toujours dit que c'était à force de porter l'armure toute la journée. Je finirai comme lui...

La découverte de Maître Urgon était une heureuse nouvelle, car le petit homme allait pouvoir le renseigner sur les vertus de l'étoile des fées. Nul doute que Sève aurait elle aussi des questions.

– Bonne rencontre, Maître Urgon ! Nous venons de Brost, où l'on s'inquiète pour vous. Nous vous aiderons à rentrer, mais nous avons aussi besoin de votre aide... Que vous est-il arrivé ?

Sitôt que ses compagnons se furent présentés et que l'halfelin eut raconté son aventure, Thojan expliqua ses motivations et le danger que pouvait poser le trio. Le Culte du Dragon n'était pas une organisation à sous-estimer, surtout avec la Rage des Dragons.

– Savez-vous comment ils pourraient utiliser l'étoile des fées ? Où peut-on trouver ce champignon ?

Excité et émerveillé à la fois, Stor ne savait plus où donner de la tête. Il mesurait tout à la fois, la chance et l'honneur qu'il avait de se trouver en ces lieux que peu d'étrangers à la nation elfe pouvaient se vanter d'avoir vu. Tout l'intéressait et amenait à ses lèvres moult questions qu'il n'osait pas, du moins pas encore, poser. Pour le moment, il se contenter d'observer et d'enregistrer, puisant très certainement dans cet univers exotique l'inspiration de futures chansons.

S'il fut frustré par les consignes, qui avaient tout l'air d'ordres, de ne pas s'éloigner seul, il n'en montra rien, son attention déjà captivée par la promesse de rencontrer prochainement le chef de la tribu.

Tel un enfant dans un manège, il avait souri avec ravissement pendant la courte ascension les amenant jusqu'à l'habitation, habilement construite dans la canopée, où se trouvait Urgon. Le petit barde déposa tranquillement son sac à l'entrée de la hutte et retira ses bottes avant de pénétrer dans la pièce, soulagé de voir que son compatriote était sain et sauf, même si, visiblement, il avait connu quelques épreuves.

À la suite de Thojan, Stor se présenta à son tour et confirma les dires du prêtre. Il importait, en effet, de raccompagner l'apothicaire chez lui, auprès de sa famille et de ses amis, afin de les rassurer au plus vite. Néanmoins, l'aventure semblait vouloir prendre un nouveau départ, la disparition d'Urgon semblant mettre le doigt sur un danger bien plus grand, qu'il importait d'identifier au plus tôt.

- Heureuse rencontre, maître Urgon, le salua à son tour Stor. Nous avons effectivement répondu à l'appel de Dimi Boncœur pour partir à votre recherche. Tout le monde se fait du soucis pour vous à Brost et j'ai même dû dissuader le jeune Yvan de nous accompagner, tant était grande son impatience à vous retrouver.

Le jeune Hin eut un petit sourire en repensant à l'enthousiasme du fils d'Urgon et à sa détermination de battre les bois pour retrouver son père.

- Je lui ai confié la mission de protéger le village jusqu'à notre retour, seul moyen de l'empêcher de nous suivre dans cette expédition.

Par contre, un problème se posait maintenant. D'un côté, il était urgent qu'Urgon retrouve sa famille mais, d'un autre, il était tout aussi urgent de ne pas perdre la trace de l'inquiétant trio et de découvrir ce qu'ils tramaient. Comment donc concilier ces deux objectifs ?

Il était impensable de laisser le Halfelin rentrer seul chez lui et très délicat de demander aux Elfes de le faire. Envoyer un message à Brost pourrait être une solution leur permettant de bénéficier encore de l'aide d'Urgon dont la connaissance des lieux et de l'environnement leur serait fort utile.

Maître Urgon les accueillit avec un grand sourire. Il se doutait bien que toute sa famille devait fortement s'inquiéter pour lui. Que certaines personnes se soient cotisées pour lui envoyer de l'aide lui procurait une certaine émotion, même la larme à l'oeil. Le visage de l'halfelin transpirait de gentillesse. Il leur proposa de boire une infusion qu'il avait lui même préparée à partir des plantes qu'il avait lui même ramassées, et quelques galettes en accompagnement pour se restaurer.

- Ah je reconnais bien là mon petit Yvan, prêt à tout pour sauver son papa. Un grand merci Stor d'avoir trouvé cette idée pour ne pas qu'il se mette en danger en essayant de me trouver. La forêt regorge de dangers lorsqu'on ne lui est pas familier. Et en plus, il y a le fantôme...D'un autre côté, j'ai pu profiter de son attaque pour me sauver du groupe qui m'avait pris en otage et ainsi rejoindre mes amis les elfes.

Il prend le temps de leur répondre, écoutant une par une leurs questions. Il se montre des plus coopératifs, sans avoir aucune doute sur leurs bonnes intentions.

- Ils étaient trois : un demi orque de la taille d'un colosse probablement un chasseur pisteur, un humain le genre magicien, et une femme sombre et féline c'est elle qui me faisait le plus peur. J'étais parti comme c'est la saison à la grande cueillette et ils me sont tombés dessus. Et pas par hasard. Car il connaissait mon nom. Leur intention était simple : que je les emmène à l'endroit où pousse l'étoile des fées. J'ai essayé de gagner du temps en les emmenant dans des chemins détournés. Ils m'ont violenté....

L'halfelin montre les cicatrices qu'il a aux avants bras. Il a du vivre un enfer.

- Il voulait aussi autre chose. Ils parlaient en draconiens entre eux, langue que je maîtrise. Capturer des fées. Mais je ne sais pas pourquoi. A moins que...Avec la poussière des fées, il y aurait moyen de se rendre invisible; très utile pour éviter l'ombre de la mort... En tout cas, il ne faut absolument pas qu'ils arrivent à mettre la main sur l'étoile des fées. Normalement ce champignon sert de remède pour soigner les maladies magiques que certains elfes contractent. Mais on pourrait détourner son usage pour créer des puissants sortilèges. C'est donc très inquiétant. Que comptez vous donc faire ? et comment je peux vous aider ?